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Point de presse de M. Jacques Duchesneau, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de sécurité publique

Version finale

Thursday, May 9, 2013, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. Duchesneau: Alors, bonjour, tout le monde. Merci beaucoup d'être présents à ce point de presse.
Je tenais, bien évidemment, à réagir à la série d'arrestations qui ont été menées ce matin par l'UPAC dans la région de Laval. Ce qu'on a vu aujourd'hui - ce matin, en fait - c'est le fruit d'une très longue enquête, et je pense qu'il faut souligner le travail des policiers. C'est une enquête qui dure depuis trois ans. On avait entendu souvent toutes sortes de rumeurs entourant Laval, mais bâtir une preuve pour étayer des accusations comme celles qui ont été portées ce matin, bien, ça demande, là, un travail de tous les instants. Et l'ampleur de l'opération de ce matin ainsi que les individus qui ont été arrêtés expliquent, justement, qu'on est à une croisée des chemins.
Je veux d'abord commencer par féliciter le travail des policiers, des procureurs et des enquêteurs. Vous vous rappelez, dès le début, je trouvais que c'était difficile de porter de telles accusations. Mais aujourd'hui je dois avouer que j'ai eu tort parce qu'il y a des gens qui ont décidé de mettre l'épaule à la roue et de faire une différence. Je pense qu'aujourd'hui c'est une belle journée pour la justice, bien, en même temps une mauvaise journée pour la démocratie, en ce sens que ce n'est pas ce qu'on voulait voir. J'aurais tellement aimé avoir tort quand on dévoilait à la pièce des informations entourant, justement, les administrations municipales.
Je tiens aussi à rappeler que, finalement, je trouve de mauvais goût la tentative de certains politiciens de s'approprier, aujourd'hui, le travail des policiers. J'ai été estomaqué d'entendre tout le monde dire que c'est grâce à eux si, aujourd'hui, on a eu des arrestations, hein? Il y a un vieux proverbe hébreu qui dit que la réussite a beaucoup de pères mais que l'échec est orphelin. Bien là, aujourd'hui, c'est grâce à tous ces gens-là. Pourtant, on a attendu 948 jours, à partir du moment où ma collègue Sylvie Roy s'est levée en Chambre pour demander une commission d'enquête, et là on a eu droit à toutes sortes d'excuses pour, justement, empêcher qu'on fasse la lumière sur les situations qui existaient.
Si les arrestations de ce matin ont vraiment démontré une chose, c'est que le prétexte qu'on a utilisé pendant deux ans et demi au Parti libéral pour empêcher une commission d'enquête, bien, c'était tout simplement farfelu. Quand on disait: Il faut laisser faire les enquêtes, on ne veut pas les avoir à la télévision, on veut les avoir en prison... Bien, non. Aujourd'hui, on montre que, même s'il y a une commission Charbonneau, on peut faire des arrestations et non seulement faire des arrestations, mais c'est du solide, la première fois qu'on utilise une accusation de gangstérisme contre un maire, ce n'est pas peu dire. Habituellement, on le faisait avec des criminels très structurés, très organisés.
Donc, aujourd'hui, là - puis ça va être le dernier moment politique que je veux faire - j'aimerais que M. Couillard dise... qu'il reconnaisse, justement, que le gouvernement libéral précédent a fait sourde oreille pendant 948 jours pour avoir cette commission d'enquête et qu'il nous explique qu'aujourd'hui c'est le jour 1 d'un nouveau leadership dont on a tant besoin. Et, s'il y a une chose à faire aussi, c'est de demander pardon aux gens qui se sont fait voler. Parce que, si... La journée où on aura fait tout le calcul de toutes les pertes qu'on a encourues depuis toutes ces années, je vous dis, ce sera l'histoire de la plus grande fraude de l'histoire du pays, on va parler de milliards de dollars.
Maintenant, la question qu'on se pose, c'est: Pourquoi ces choses-là arrivent? Bien, d'abord, parce qu'il y a eu un mur du secret puis un mur du silence. Vous êtes des journalistes, vous avez entendu parler de ce qui se passait à Laval même avant que nous autres, on en entende parler, puis pourtant, même s'il y a eu des enquêtes, ces enquêtes-là ne sont allées nulle part. Comment se fait-il que ces choses-là se sont passées? Comment se fait-il qu'il y a eu inaction de la part de plusieurs décideurs, tous partis confondus? Bien, je pense qu'il faut aussi se poser la question: Pourquoi on a fait la sourde oreille quand des gens sont venus de l'avant, ont voulu parler, n'ont pas été entendus, n'ont pas été crus? Bien, on se ramasse 10, 15 ans plus tard, avec les conséquences qu'on connaît aujourd'hui, parce que les gens qui venaient ont vite compris qu'il y avait beaucoup de conséquences négatives si ces gens-là parlaient.
De plus, où ont été nos chiens de garde, hein? On a arrêté un élu, ce matin, c'est vrai, mais où étaient ses collègues au conseil municipal? Où étaient les élus, au niveau provincial, qui devaient agir comme chiens de garde? Où était le Directeur général des élections? Où était le ministère des Affaires municipales? Ça, ce sont des questions auxquelles on va devoir répondre dans les prochains jours. Parce qu'il faut se poser la question s'il y avait vraiment une volonté politique d'aller de l'avant. Moi, je ne suis pas convaincu.
Si la corruption peut s'installer si rapidement, c'est qu'il y a des gens qui tirent les ficelles et qui sont capables, avec l'aide de complices, de bien camoufler leur manège. Aujourd'hui, on a un élu, mais est-ce que vous avez remarqué qu'il y a un paquet de monde autour de celui qui a été arrêté, le maire de Laval, des gens qui ont tiré les ficelles et qui ne sont pas sur le radar de personne quand il vient le temps de faire le bilan des administrations?
La loi du silence, je veux le répéter, elle est installée et elle survit parce qu'on donne soit des menaces ou on donne soit des cadeaux - dans les deux cas, ça ne peut pas fonctionner - et aussi parce qu'il y a des gens qui sont des beaux parleurs et qui sont capables, peut-être, de nous vendre à peu près n'importe quoi. Moi, je dis aux gens: Allez au-delà des premières apparences et fouillez. Impliquez-vous en politique. Si vous ne vous impliquez pas en politique, c'est la politique qui va s'occuper de vous.
Je veux terminer - puis je prendrai les questions après - pour dire: Quelles sont les solutions? Je pense, la première, c'est de rester indignes... de rester, plutôt, solides face aux gens qui veulent nous faire accroire n'importe quoi et de rester indignés face, justement, à des situations comme celles-là.
Combien de personnes, combien de commissions Charbonneau aurons-nous besoin pour vraiment secouer les gens pour qu'ils comprennent qu'il y a un mur du silence, puis un mur du silence qui s'installe parce que soit on isole des gens qui ne veulent pas embarquer dans le système ou soit parce qu'on a un système, aussi, très structuré à l'interne pour cacher des choses.
Il faut protéger nos dénonciateurs. Si on avait bien fait ça, bien, on aurait justement vu ces arrestations il y a déjà un bon bout de temps.
Meilleure supervision. Il y a des gens qui ont abdiqué leur rôle, le rôle qui leur était confié soit comme élu soit comme haut fonctionnaire... de ne pas avoir supervisé ceux qui devaient l'être. Donc, il faut encourager les citoyens à poser des questions et à promouvoir l'idée qu'il est important, dans une démocratie, de parler quand on voit qu'il y a des problèmes comme ceux qui ont été dénoncés.

Le Modérateur: Questions?

Mme Nadeau (Jessica): Vous dites qu'il y a un paquet de monde qui sont... de gens qui ont tiré les ficelles et qui ne sont sur le radar de personne. Vous faites référence à qui, là?

M. Duchesneau: Bien, sur 37 personnes arrêtées ce matin, il y en a 36 qui ne sont pas des élus. Il y a un élu, 36 personnes qui étaient dans l'entourage du maire. On le savait depuis longtemps, et eux autres... Bien, on verra comment les accusations seront portées, mais ces gens-là, de toute évidence, sont liés, intimement liés, à celui qui est la figure publique, c'est-à-dire le maire de Laval, l'ex-maire de Laval.

Mme Nadeau (Jessica): Donc, c'est qui qui tirait les ficelles?

M. Duchesneau: Bien, qu'ils soient accusés de gangstérisme et, dans le cas plus particulier de l'ex-maire Vaillancourt, d'avoir ordonné à des gens de faire des choses qui ne sont pas correctes, de toute évidence, c'est lui qui tirait les ficelles.

M. Chouinard (Tommy): M. Duchesneau.

M. Duchesneau: Oui.

M. Chouinard (Tommy): Outre les autres élus du conseil municipal de Laval, quels sont les autres élus dont vous avez parlé tantôt et qui n'ont pas agi comme chiens de garde et qui n'ont pas, peut-être, fait un signal d'alerte au sujet de la situation qui pouvait avoir cours à Laval?

M. Duchesneau: Très bonne question. Il y a eu des enquêtes depuis au moins une dizaine d'années à Laval, et ces enquêtes-là ont toujours terminé en queue de poisson. Lorsque j'étais à l'unité anticollusion, il y avait un membre de notre équipe qui a lui-même amorcé une de ces enquêtes-là au début des années 2000, et, après un certain temps, bien, on a décidé d'arrêter cette enquête-là. Il va falloir savoir pourquoi l'enquête a été arrêtée. Le DGE a fait des enquêtes. Comment ça se fait que ces enquêtes-là n'ont pas été plus loin? Est-ce que c'est un manque de coordination? Est-ce que c'est un manque d'outils que ces gens-là ont eu? Si c'est ça, bien, on aurait pu trouver des solutions. Mais qu'on ait constamment fait des enquêtes dans une même ville et que ces enquêtes-là n'aient pas abouti, moi, me jette par terre.

M. Chouinard (Tommy): Mais donc, d'emblée, vous n'êtes pas en mesure d'établir une responsabilité à l'égard de qui que ce soit.

M. Duchesneau: L'enquête va pouvoir le déterminer, mais on peut se poser la question: Pourquoi, quand on avait un moyen d'agir à Laval, on ne l'a pas fait?

Écoutez, c'était un secret de polichinelle à Laval. Quand quelqu'un disait qu'il venait de Laval, tout le monde virait les yeux en l'air. Alors, il devait y avoir quelque chose. Pourquoi on n'a pas poussé plus loin? Pourquoi, lorsqu'on est arrivés à l'Unité anticollusion, ça a été un des premiers filons qu'on a commencé à regarder? Par la suite, on l'a donné à l'Unité permanente anticorruption, qui ont fait un meilleur travail que, nous, on aurait pu faire, mais ça leur a pris trois ans, quand même. Est-ce qu'on n'a pas attendu 10 ans ou 15 ans de trop? Peut-être.

M. Chouinard (Tommy): Vous demandez beaucoup: Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi? Mais est-ce que vous soupçonnez quelque chose? Qu'est-ce qui serait derrière ça?

M. Duchesneau: Bien, je ne vous donnerai pas des résultats d'enquête aujourd'hui. Je pose la question. Je pense que l'enquête ne doit pas se terminer uniquement par l'arrestation des individus. Il faut pousser plus loin, puis dire, justement... des gens qui n'ont pas été sur le radar encore, là, il y a des gens qui ont sûrement posé des gestes qui ont empêché que des résultats comme on a aujourd'hui aient pu avoir lieu il y a 10 ou 15 ans.

M. Chouinard (Tommy): Est-ce qu'il y a de la complaisance de la part d'autres ordres de gouvernement?

M. Duchesneau: Complaisance est peut-être le meilleur mot. Vous avez raison.

M. Chouinard (Tommy): Complaisance de qui?

M. Duchesneau: Bien, de la part de ceux qui étaient en autorité. Comme je vous dis, il y a des autorités... Une ville, c'est une créature du gouvernement provincial, et ces enquêtes-là... dans un cas, entre autres, c'est une enquête qui a été menée par la Sûreté du Québec, à des gens qui avaient été juste assignés à cette tâche-là, et ça n'a pas abouti. Le ministère des Affaires municipales est allé, et, là aussi, ça n'a pas abouti.
Donc là, il est temps de prendre chacune de ces pièces-là et d'en faire une analyse beaucoup plus complète.

M. Robillard (Alexandre): L'arrestation de M. Vaillancourt, sa chute, est-ce que, selon vous, ça nous donne le signal de la fin d'un ordre politique, tous ordres de gouvernement confondus?

M. Duchesneau: La vraie efficacité de la loi ou l'effet dissuasif d'une loi, c'est la certitude d'être pris si on commet un crime. Si vous arrivez à 2 heures le matin à une intersection, que le feu est rouge, vous regardez à gauche, vous regardez à droite, il n'y a pas personne, peut-être que ça va vous tenter de passer. Mais, s'il y a une auto de police, vous ne bougerez pas.
Alors, ce que ça dit aujourd'hui, c'est: On a des appareils, actuellement, qui nous permettent de déceler des choses comme ça. Bien, moi, je dis: Allons-y et continuons à le faire, puis il y en a qui vont se garder, sûrement, une gêne. Il fut un temps où la grande blague, au Québec, c'est: Est-ce que tu veux devenir riche? Et, si tu répondais oui, on disait: Pars-toi une ville. Il devait y avoir un peu de vérité dans tout ça, non, hein?

M. Robillard (Alexandre): Mais, en même temps, M. Vaillancourt avait la réputation d'être influent sur le plan politique à plusieurs ordres de gouvernement. Donc, j'aimerais savoir si, selon vous, son arrestation, ça signifie la fin d'une dynamique qui a favorisé, peut-être, certaines directions, par exemple?

M. Duchesneau: Bien, une dynamique, oui, et j'ose espérer que oui. Je pense que les gens, après une commission Charbonneau qui étale, à peu près à tous les jours, des problèmes, des failles du système, après des arrestations majeures - c'est quand même le maire de la troisième plus grande ville au Québec - s'il y en a qui ont encore l'idée de faire des choses qui sont illégales, bien, moi, je les vois tout simplement comme des gens qui sont suicidaires parce qu'un jour ça va se savoir. Pourquoi? Parce que la population, actuellement, elle est enragée. Et j'espère aussi qu'on trouvera des moyens de récupérer l'argent qui nous a été volé.

M. Lafille (Julien): Qu'est-ce que vous dites de la gravité des accusations? Vous avez mentionné le gangstérisme, est-ce que vous pensiez que ça allait être aussi grave que ça?

M. Duchesneau: Dans mes plus beaux rêves, je pensais que je déraillais moi-même. Mais non, aujourd'hui, on me confirme que j'avais peut-être des raisons de douter, comme bien des personnes. Gangstérisme, écoutez, on est en train d'écrire une page d'histoire - malheureusement, une histoire noire -  de la province de Québec en arrêtant quelqu'un pour gangstérisme. On a fait ça avec les bandes de motards criminalisés, on a fait ça avec la mafia italienne, qu'un élu soit accusé de gangstérisme, c'est ça, le message qui devrait clignoter dans l'esprit des gens.

M. Lafille (Julien): Quand vous dites qu'on est à une croisée des chemins, qu'est-ce que vous voulez dire exactement?

M. Duchesneau: On ne pourra plus retourner à ce que c'était avant, pas pour un... en tout cas, pas pour un bon bout de temps. M. Cloutier, dans son témoignage à la commission Charbonneau, disait: Aussitôt que la loi a été mise en place par M. Lévesque, dans l'année qui a suivi, ils ont trouvé des moyens de la contourner. Là, il faut que tout le monde demeure sur leurs gardes et empêcher que d'autres personnes qui se pensent au-dessus des lois viennent contourner les mesures qu'on mettra en place.

Mme Nadeau (Jessica): Vous aviez dit déplorer le fait que certaines personnes s'approprient l'aspect politique... en fait, s'approprient le...

Une voix: Le mérite de...

Mme Nadeau (Jessica): ...le mérite - merci - de ces arrestations-là. Pourtant, vous-même, dans votre discours, vous dites: Oui, rappelons-nous, Sylvie Roy était la première, il y a 948 jours, à demander ça. Ce n'est pas un peu ce que vous faites aussi?

M. Duchesneau: Oui. Mais, en passant, j'ai juste rétabli les faits. C'est Sylvie Roy, contre vents et marées, qui s'est tenue debout tout le temps. Mais c'est en passant.

Mme Nadeau (Jessica): C'est de la récupération politique, ça aussi, non?

M. Duchesneau: Oui, écoutez, je n'étais même pas à la CAQ à ce moment-là, puis, déjà, Sylvie Roy m'inspirait parce qu'elle était capable de subir, justement, les sarcasmes de ses collègues à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui que je suis politicien, j'entends souvent des choses comme celles-là. Je pense que ça prend du cran pour se lever debout, mais pas plus. Mais là, alors que le Parti libéral refusait, pendant 948 jours, d'avoir une commission d'enquête, aujourd'hui, bien, c'est grâce à eux autres si on a eu des arrestations. Alors que le Parti québécois a pris des mois avant d'appuyer ma collègue pour réclamer une commission d'enquête, là, aujourd'hui, c'est grâce à eux. Gardons-nous tous une petite gêne. Puis, bon, je vais me taper sur les doigts, peut-être que moi aussi, je n'aurais pas dû le faire, mais je la salue quand même. Tiens! Oublions la Coalition avenir Québec, je salue Sylvie Roy, la parlementaire, ça va être plus neutre.

Le Modérateur: En anglais.

M. Harrold (Max): Mr. Duchesneau, if you could just talk about the gravity of today's charges and all the arrests and what kind of symbol this sends out.

M. Duchesneau: Well, the gangsterism charge by itself is an important message sent to the population and to those who might think of going, you know, around the law. The mere fact that this kind of charge was pressed against Mr. Vaillancourt is, to me, the most significant signal sent today.

M. Harrold (Max): You talked about 10 or 15 years ago, where were the people who could have prevented this? Tell me what you mean by that.

M. Duchesneau: Well, they were nowhere to be seen. It seems that people who came forward with, you know, a bit of information were just sent back or they were not believed, they were not supported. And, you know, when you decide to come forward with such an information, you need support. Well, there was no support. Other departments, like the Municipal Affairs Department, went there to investigate. They came out empty-handed. The Directeur général des élections also did some investigations, Sûreté du Québec did some investigations and they went nowhere. So, why is it?

M. Harrold (Max): So, are you saying it's the mayor's direct colleagues, closest people to him that are to blame for that?

M. Duchesneau: Well, either he must have had good friends or either there was no sufficient evidence to support the charges. But why is it that we kept going to Laval and we didn't go elsewhere? Why is it that certain municipalities are never mentioned and this one, Laval, kept coming up, popping up all the time? That's the question.

M. Lyons (Shawn): What do you make - you were mentioning this earlier - of the political reaction we've seen so far from both of the other two main parties here, at the National Assembly, with these arrests?

M. Duchesneau: Well, I think today we should be celebrating the work of police officers, the great investigation that they have done and also prosecutors that have come forward with charges never seen before, like gangsterism. To me, it's a bright day for justice but it's a sad day for democracy.

M. Lyons (Shawn): How so?

M. Duchesneau: Well, you know, I don't think that we should be happy seeing one of our mayors - especially the mayor of the third largest city in the province of Québec - being arrested by police officers. It says that there's something, you know, bad going around. And, you know, obviously all politicians are not like that, but it's sending a wrong message to the population and there's, you know, now, many more reasons, you know, for cynicism to come back and haunt us.

M. Lyons (Shawn): Both the PQ and the Liberals seem to be taking credit for what's going on today. Which one do you think should be applauded for their actions?

M. Duchesneau: Well, actually, none of them, and I'm not trying to be partisan. Today, it's through police work that this was feasible. The Liberal Party refrained from calling a public inquiry for 948 days. The PQ, you know, had to wait about three to four months to, you know, jump in the wagon. Where were they, you know? Today, you know, it seems that everyone was caught by surprise hearing that the mayor was arrested. Well, it was not a big surprise for many people.

M. Harrold (Max): What should voters... Thinking about this election coming or people even thinking of running for office, for municipal office, what should they take away today?

M. Duchesneau: I think they... I hope a lot of people will come forward and decide to run at whatever election, but they know that stepping in as a candidate, there are new rules and we cannot bind these rules. We just need to make sure that, you know, they will follow what has to be done. I don't think - like I said in French - people, unless they are suicidal, that they will come forward and try to do mean business.

M. Lyons (Shawn): Mr. Poëti, earlier, had some nice things to say about you in his press conference earlier, when you were an investigator, but you don't seem to be returning the favour to his Liberal Party.

M. Duchesneau: To mister?

M. Lyons (Shawn): To Mr. Poëti, Robert Poëti. He mentioned you a couple of times.

M. Duchesneau: Actually, I know Mr. Poëti... for about 30 years, I have known him. And I am not trying to point a finger at people, I am just talking about ideas, you know. And, on the contrary, I think I am just trying to have Mr. Couillard come forward and say: Today is a new beginning. And a new beginning starts by saying: No more of this. We don't want... we simply don't want to see that at any level, be it provincial or municipal, and, you know, he is the leader of the party. So, no, I think I am just paving the way for him to come forward with a strong, strong message.

Le Modérateur: Kevin Dougherty.

M. Dougherty (Kevin): Knowing what you know, you know, from your work with the anticollusion... do you think there will be more arrests on this scale or is this, like, really the big one? You know, is it possible...

M. Duchesneau: No, I think - without giving names, obviously - there are a lot of people missing on the list, and, to me, it's kind of a surprise. Either they will be arrested anytime soon or maybe they are going to be witnesses, I don't know. I am not privy to any of these things surrounding the investigation, but I was kind of surprised, you know, hearing the list. I was hoping to see some names there, but they weren't there, so...

M. Lyons (Shawn): Are you talking just Laval or do you think there are names... or do you know of names in other cities...

M. Duchesneau: No, no, I am talking about the investigation today, about Laval.

Une voix: Thank you.

M. Lafille (Julien): La commission spéciale d'examen - une petite question - il y a des associations politiciennes qui veulent boycotter le fait d'aller comparaître à cette commission. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Duchesneau: Bien, c'est parce qu'ils sont, comme nous, un peu désolés de voir qu'il y a un biais, déjà, dès le départ, qu'il n'y a pas de pouvoir de contrainte. On aimerait que tout le monde se présente à la commission et vienne expliquer ce qui s'est passé.
Là, je trouve que ça part sur un très mauvais pied, et c'est regrettable parce qu'on a à travailler avec le ministre de la Sécurité publique pour bonifier le projet de loi n° 12, qui est le Bureau des enquêtes indépendantes, qui touche la police. On aurait aimé faire la même chose pour amener tout le monde, pour faire la lumière là-dessus.
On n'est pas contre l'enquête. Ce qu'on dit, c'est que la façon qu'on a utilisée pour faire l'enquête, ce n'est pas la bonne façon, et ça laisse un goût amer dans la bouche.

M. Chouinard (Tommy): Mais approuvez-vous ce geste-là, des...

M. Duchesneau: De l'enquête?

M. Chouinard (Tommy): ...des associations policières?

M. Duchesneau: Bien, c'est parce qu'ils n'ont pas l'impression qu'ils vont être jugés par quelqu'un qui est juste et équitable. Ce qu'on veut, c'est quelque chose qui est transparent, donc allons-y publiquement... quelqu'un qui n'a pas d'idée préconçue avant de commencer... et qu'on ait donné la chance au coureur. Si je viens parler contre vous puis je n'ai pas un avocat qui vient vous contre-interroger, comme on fait à la commission Charbonneau, les gens peuvent venir dire n'importe quoi.
Le Modérateur: Merci.

M. Duchesneau: Merci.

(Fin à 13 h 55)

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