(Seize heures quinze minutes)
M. Duchesneau : Écoutez, naturellement,
les premiers mots de ce point de presse vont aux familles des victimes de
l’accident, la collision entre le train et l’autobus à Ottawa ce matin. Alors,
on offre nos plus sincères condoléances à toutes les familles impliquées.
J’aimerais aussi réagir au point de presse
tenu par M. Couillard aujourd’hui. En fait, M. Couillard a fait aujourd’hui ce
qu’il aurait dû faire au mois de juillet, et je pense que, là-dessus, on doit quand
même reconnaître, il a sûrement appris de ses erreurs. Donc, la transparence
est toujours de mise, surtout quand on est chef d’un parti politique. Les
perquisitions, bien évidemment, ont lieu. C’est une suite logique de ce qu’on a
entendu à la commission Charbonneau. Les policiers ne débarquent pas simplement,
de façon inopinée, au Parti libéral du Québec. On pouvait voir venir, justement,
que des perquisitions auraient lieu dans les locaux du Parti libéral du Québec.
Et je retiens du point
de presse de M. Couillard qu’il a souhaité, et je vais être d’accord avec lui là-dessus,
que la lumière soit faite sur le financement illégal de tous les partis politiques.
Et, ça aussi, c’est dans la foulée de ce qu’on entend à la commission
Charbonneau, où le Parti québécois, notamment, a été nommé. Et moi, je pense
que les gens sont en droit de s’attendre à cette grande transparence de la part
des élus de tous partis confondus.
Je veux aussi vous rappeler qu’en début du
point de presse de M. Couillard, il a mis de l’emphase sur le fait que l’Unité
permanente anticorruption avait été mise de l’avant par le Parti libéral. Oui.
Petite nuance à apporter, ça a pris 948 jours à ma collègue Sylvie Roy pour
convaincre le Parti libéral de faire enquête, et, aujourd’hui, bien, on
s’aperçoit que, justement, on est en train d’enquêter sur, notamment, du
financement illégal de parti politique, qui est au centre de tout le
questionnement qu’on entend partout quand on rencontre la population.
Alors, c’est le point que je voulais
faire, et je suis prêt à répondre à vos questions.
M. Laforest (Alain) : Qui est
le prochain?
M. Duchesneau : Bien, ça, je ne
peux pas vous dire, mais je suis, comme je le disais, d’accord avec M.
Couillard. Faisons la lumière, une fois pour toutes, sur tous les partis. La commission
Charbonneau enquête sur les 15 dernières années, donc là, la perquisition au Parti
libéral nous amène de 2003 à 2012, mais il y a la partie de 1998 à 2003, au
début 2003, qu’il faudrait peut-être qu’on regarde aussi.
M. Laforest (Alain) : Donc, vous
avez l’impression que le Parti québécois va être visé aussi puis que les
enquêteurs devraient débarquer.
M. Duchesneau : Mais, comme je
vous disais, la perquisition au Parti libéral est dans la suite logique de ce
qu’on a entendu à la commission Charbonneau, et on a aussi parlé du Parti
québécois. Alors, il ne faudrait pas, justement, qu’on fasse l’autruche et
penser que le problème existe uniquement du côté du Parti libéral.
M. Laforest (Alain) :
Pensez-vous que l’ADQ, évidemment votre parti va être visé? Parce qu’il y a
déjà eu une reconnaissance qu’il y avait eu du financement illégal.
M. Duchesneau : Et voilà.
Alors, j’ai déjà mentionné dans cette salle, et on a été les seuls à faire le
premier pas pour dire que, si des argents avaient été obtenus illégalement, qu’on
serait les premiers à remettre cet argent-là. Alors, j’enjoins encore le Parti
libéral et le Parti québécois à accepter cette proposition et s’engager
formellement à remettre les argents qui auraient été obtenus illégalement.
Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Mais
que le chef du Parti libéral ait été rencontré par des enquêteurs, qu’est-ce
que ça envoie comme message? Qu’est-ce que les… Ça envoie quand même un drôle
de message, là.
M. Duchesneau : Il y a deux
volets à votre question. Oui, bien, comme chef du parti, je pense que c’est
normal qu’on rencontre le chef du parti pour connaître, comme il l’a dit, ce
qui a été mis en place pour le faire. Et peut-être qu’on ira voir l’ancien chef
du Parti libéral qui a été là de 2003 à 2012. Reste encore…
Moi, c’est la façon. Qu’on
attende M. Couillard à la sortie de son domicile pour l’intercepter, je ne
rentrerai pas dans les techniques policières, mais il y a une raison,
habituellement, pour laquelle on fait ça. C’est pour ne pas qu’une personne se
prépare notamment, pour qu’il soit, comme on dit en bon canadien, briefé par
tout le monde. Et je suis convaincu que M. Couillard a donné les bonnes
réponses, parce que, s’il avait donné les mauvaises réponses, je suis sûr que
les policiers seraient partis avec M. Couillard.
Mme Nadeau (Jessica) : Votre
collègue M. Poëti a laissé entendre un peu plus tôt que ce n’était peut-être
pas le fruit du hasard que les opérations se soient passées maintenant, en
pleine rentrée parlementaire. Vous pensez quoi de tout ça?
M. Duchesneau : On donne les
réponses qu’on peut, mais moi, je ne vois pas de complot. Parce qu’encore là,
en début de point de presse, M. Couillard a senti le besoin de spécifier que
l’UPAC a été créé suite à leur initiative. Alors, on ne peut pas prendre
seulement ce qui fait notre affaire, c’est-à-dire tapons-nous dans le dos parce
qu’on a créé l’UPAC, puis ne pas aimer quand l’UPAC décide de faire la
perquisition. D’autant plus que le problème ici, ce n’est pas un problème de
l’UPAC, c’est un problème du Parti libéral qui a attendu presque trois mois
pour vous dire et pour nous dire qu’il y avait eu une perquisition.
Regardez, quand je dis
que M. Couillard a fait le bon geste aujourd’hui, il a été rencontré par des
enquêteurs ce matin, et après-midi, quelques heures plus tard, il venait vous
rencontrer pour vous dire : On a eu une visite. Point à la ligne. Si on avait
fait ça au mois de juillet… Tu sais, la perquisition a lieu le 8 juillet, deux
jours après les événements de Mégantic, puis on en entend parler… aujourd’hui,
on est le 18 septembre.
Mme Nadeau (Jessica) : Donc, il
a appris sa leçon?
M. Duchesneau : Il a appris sa
leçon, donnons-lui crédit, bravo. Et c’est ce que les citoyens du Québec
s’attendent de leurs leaders politiques.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
avez parlé de la façon dont les policiers l’ont accueilli à son domicile. Qu’est-ce
que ça dit, cette façon-là, sur la nature des informations qu’ils souhaitaient
obtenir, les policiers?
M. Duchesneau : Moi, ce que ça
me dit, c’est que… comme je vous disais, comme ancien policier, on avait des
raisons pour lesquelles on faisait ça. Maintenant, on a procédé de la même
façon quand on a arrêté M. Applebaum. On ne l’a pas fait venir au bureau, comme
on aurait dû faire, parce que c’était le maire de Montréal. On est allé le
chercher le matin très tôt.
Alors, est-ce que c’est
une technique qui a évolué? Écoutez, moi, ça fait quand même 15 ans que j’ai
pris ma retraite. C’est peut-être des nouvelles techniques, nouvelles tactiques
que je ne connais pas, mais je ne critiquerai pas le travail de l’UPAC. Ce que
je fais en vous rencontrant aujourd’hui, c’est critiquer ce que le Parti
libéral a tardé à faire, et ça se limite à ça.
Le Modérateur : Questions en
anglais.
M. Harrold (Max) : What do you think Mr. Couillard has learned since… in the last days
or so?
M. Duchesneau : Well, he’s learned that, you know, the best way out of a crisis
like that is to be out and open to the public, you know. Had he come forward
the next day following the search at their headquarters, we wouldn’t be here
today. And, you know, probably we will not talk about the interview that he’s
had this morning with the Québec police force.
M. Harrold (Max) : And the style of going early in the morning, can you describe what
that implies?
M. Duchesneau : Well, you know, I’m and old guy probably with old techniques.
That’s the way we used to, you know, get to a person, you know, we get there
early in the morning and wait for the person to come out, so that he would not
prepare answers. That’s the way things were done, but, I mean, I need to look back
at what the UPAC has done lately, and that’s the way they proceed. So it’s
probably a new technique, but the first thing that really popped up was, you
know, how come, you know, he was met at his house early in the morning. You know , it’s a fair question, let’s say.
Mme Montgomery
(Angelica) : What do you think of Couillard’s
decision not to name any names to not interfere in the investigation?
M. Duchesneau : I can understand that because he’s had contacts with the detectives,
and they probably mentioned names, and I don’t think he would like to be, you
know, blamed for, you know, leaking whatever information he’s got. But it’s
more… and obvious that he now knows what the problem is. And I sincerely hope
that, now that he knows, that he will find anything that’s necessary for the
investigators to know.
Mme Montgomery
(Angelica) : What further investigation would
you like to see?
M. Duchesneau : Really, I don’t know, we need to be open and transparent. That’s
the only way. So, if he knows... Now that he knows that what the detectives are
looking for, I mean, he should clean up his… you know, the mess that was left
by prior leader of this organization.
Mme Montgomery
(Angelica) : But should this end with the Liberal Party ?
M. Duchesneau : Should a…
Mme Montgomery
(Angelica) : But should this end with the Liberal Party ?
M. Duchesneau : No, no, no. We are talking about because, at the Charbonneau commission, we talked about all parties being involved. So, there is
only one way out of this mess right now. It’s to be frank, open and, you know,
bring back the money that was taken illegally.
Mme Montgomery
(Angelica) : And are you suggesting that there could be encounters
with the Parti québécois and they should be coming out… What do you think on
that regard?
M. Duchesneau :
Well, the PQ was mentioned by many campaign organizers. I wouldn’t see why they
would not be met, because the search that we had at the PLQ’s headquarters was
really a follow-up on what we have heard about the PLQ at the Charbonneau
inquiry. So, we… I think, you know, letters are about that big that something
must be coming.
M. Harrold (Max) :
How important is it that he meets with Jean Charest, for example?
M. Duchesneau :
Well, that’s for the detectives to know. But, if they want to know the whole
story, that’s the way to do it : talk with all the people who might know
something.
Le Modérateur :
Merci.
M. Duchesneau :
OK, goodbye.
(Fin à 16 h 26)