(Dix-sept heures cinquante et une minutes)
M. Dubé
: Alors,
bonjour, tout le monde. À la lumière des faits
que vous avez entendus cet après-midi à la commission Charbonneau, j'aimerais faire les points suivants.Si vous vous rappelez bien, Mme Marois, en campagne
électorale, avait été très claire que l'intégrité...
tous ses ministres étaient soumis à un test d'intégrité important et
qu'il allait y avoir tolérance zéro s'il y avait
des failles à l'intégrité. Ce qu'on a entendu cet après-midi à la commission Charboneau nous laisse croire — et je le
dis avec beaucoup de prudence — à
des pratiques qui sont totalement inacceptables.
Alors, j'ai encore plus de problèmes à
avoir entendu, et à lire plusieurs fois le
transcript dans les dernières heures, et en
plus de voir la déclaration de Mme Zakaïb dans les dernières minutes, prendre
connaissance de son communiqué de presse.Il y a vraiment une dichotomie, il y a vraiment une
différence entre ce qu'on a entendu cet après-midi et ce que vous avez entendu dans les dernières minutes.
Alors, comme nous voulons être prudents, mais en même temps qu'on
demande à Mme Marois de respecter la promesse qu'elle avait faite
d'avoir tolérance zéro dans son équipe de ministres, nous, ce que nous
demandons clairement, à la lumière de ce que nous avons entendu cet après-midi, c'est que Mme Zakaïb soit
suspendue du Conseil des ministres jusqu'à temps que
Mme Marois vienne nous expliquer les faits et qu'elle nous dise si elle accepte que Mme Zakaïb, qui a
caché des choses durant le temps où elle était au Fonds de solidarité, est-ce
que, pour elle,
c'est une pratique qui met en cause son intégrité et qui fait qu'elle respecte
sa parole qu'elle nous a donnée quant à la tolérance zéro. Alors, pour nous,
c'est très clair : suite à ce qu'on a entendu aujourd'hui, on demande à Mme Marois que Mme Zakaïb soit
suspendue du Conseil des ministres, qu'elle fasse la lumière sur les faits dans
les prochains jours. On comprend très bien qu'elle est à Davos, mais elle doit
faire la lumière sur les faits et de prendre une décision rapidement quant à Mme Zakaïb et à son rôle au Conseil
des ministres.
M. Lessard (Denis)
: Dans quel format vous voulez que Mme Marois
fasse ça? En commission parlementaire? En conférence de presse?
M. Dubé
: Pas du tout.
Écoutez, vous avez vu comment il faut réagir rapidement. Quand on parle de
tolérance zéro puis qu'on parle d'intégrité, il faut réagir rapidement. On a
déjà été capables de faire ce genre de réaction là, rapide. Ce qu'on demande,
c'est... à Mme Marois : Écoutez, vous ne pouvez
pas dire, d'un côté : C'est tolérance zéro pour les ministres, et de dire... Puis moi, je suis même
surpris qu'elle ait pris la position qu'elle a
prise là, là. Quand vous me dites... Tout à l'heure il y a quelqu'un qui lui a
posé une question : Mais est-ce que c'est illégal? Elle dit : Non, ce
n'est pas illégal. Cautionner une pratique comme elle a fait dans le temps où elle
a été présidente... Puis j'oublie, là, la question, le lien avec la FTQ, là. Je
dis : Cette dame-là, elle est présidente des fonds régionaux, elle sait
qu'il y a des investisseurs qui n'ont pas accès au Fonds de solidarité, qui
vient avec des fonds publics, puis elle cautionne cette pratique-là, puis elle
dit même : Il ne faut pas que ça se sache publiquement. Mettez ça
complètement avec le Fonds de solidarité, ce n'est
pas une pratique acceptable.
Alors,
aujourd'hui, moi, je suis à même de me demander : Y a-tu des choses qui se
passent à Investissement Québec, dont elle a la responsabilité, puis qui sont
traitées de la même façon?
M. Robillard (Alexandre)
:
Qu'est-ce qu'elle aurait dû faire? Est-ce qu'elle aurait dû appeler la police?
M. Dubé
: Bien, écoutez,
quand vous êtes un gestionnaire de fonds, vous avez des meilleures pratiques.
Vous avez l'argent du gouvernement. Vous devez vous assurer que tous les gens
ont un accès raisonnable à cette disponibilité de fonds là. Elle aurait dû
informer la présidence du fonds, elle aurait dû informer.... Moi, je ne
comprends pas que ça soit Michel Arsenault qui l'appelle puis qui demande la
liste, puis elle dit :Je ne veux pas
rendre ça public. Si cette personne-là n'a pas l'intégrité en elle, on ne peut
pas demander que ça soit la ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Robillard (Alexandre)
:
Mais donc, elle dit qu'elle a mis fin à un détournement de vérification
diligente qui permettait les... constructions... de bloquer
les...
M. Dubé
: C'est pour ça
que je vous demande... Votre question est très bonne, mais c'est pour ça que je
vous dis, là : Entre ce qu'on a entendu cet après-midi à la commission
Charbonneau — puis je vais vous vous dire pourquoi j'ai beaucoup
d'inquiétudes — et ce qu'elle dit aujourd'hui,
puis… dans son communiqué, les faits ne
fonctionnent pas. Ça ne va pas ensemble. Elle dit qu'elle a été présidente, pendant huit ans,
des fonds régionaux, puis elle dit qu'elle a mis fin à cette pratique-là quand
elle est arrivée, puis la pratique est encore là
quand M. Arsenault arrive. Ça ne fonctionne pas. Il y a quelqu'un
qui doit faire la lumière là-dessus, puis ça, c'est la première ministre qui
doit dire : Écoutez, là... Si c'est vrai
que c'est tolérance zéro, venez faire le point là-dessus. Moi, je veux juste
être prudent. Je vous dis : Ce qu'on a entendu après-midi ne fonctionne
pas. Puis il y a quelqu'un qui est responsable de la ministre, c'est la
première ministre, puis qui doit dire c'est quoi,
la vérité...
M. Laforest (Alain)
:
Si vous dites que vous n'avez pas confiance, comment vous allez avoir plus
confiance la semaine prochaine ou le mois prochain?
M. Dubé
: Bien, c'est
parce que… ce que vous savez tous, puis…
M. Laforest (Alain)
:
Parce qu'elle est venue s'expliquer, là.
M. Dubé
: Oui, mais ce que...
M. Laforest (Alain)
: Regardez la caméra, M. Dubé.
M. Dubé
: Oui, mais....
Ce que j'aimerais vous dire sur ça… Je veux qu'on soit prudents parce qu'on est dans un système qui
doit faire confiance aux gens. Moi, ce que je dis
à la lumière de ce qu'on a entendu cet
après-midi : Je n'ai pas la certitude de la culpabilité de cette
personne-là. J'ai un doute très important, et je veux m'assurer, je veux
m'assurer que les gens vont être très clairs. Et la première ministre, qui a
dit «tolérance zéro»,
doit s'en assurer dans les prochaines heures.
Malheureusement, Mme Marois n'est pas là, mais elle peut communiquer avec elle. Et ce qu'on va
s'entendre... ce qu'on va s'attendre, pardon, c'est que, dans les prochaines
heures, elle prenne une décision par rapport à la suspension. Mais elle ne peut
pas, en ce moment, être ministre de l'Industrie et du Commerce.
Mme Montgomery
(Angelica)
: So, Mr. Dubé,
Mrs. Zakaïb said that there… nobody in
the FTQ Fund did anything wrong, that the actions weren't illegal. What do you make of that? Do you agree?
M. Dubé
:
I'm not talking about the FTQ, here, I'm talking
about Mme Zakaïb, who, as a
responsible of the regional fund, has said clearly : I was aware of that
practice and I don't want anybody to hear about that practice. This is what is
not acceptable. This is what is… This is not a
best practice. So, how can we tolerate that this person, when she was president
of that fund,
tolerated such bad practices — because she did tolerate them, correct? — and today she's Minister
of Industry and Commerce? How can we make sure that, as a Minister of Industry
and Commerce, she's not accepting some of those bad
practices when she's minister? Because, she's responsible ofInvestissement Québec and the role of Investissement Québec is also what the role of the «fonds régionaux» was, it was to
invest in all the companies, not only the ones
that are own by Tony Accurso. So, this is not acceptable.
Mme Montgomery
(Angelica)
: So, what's wrong with her practice? Because she says that it was all right, that it was normal.
M. Dubé
: Well... And this is what, exactly, I am questioning because I don't think this is normal. I think this is not... Somebody that goes
and makes all the applications to the fund, if
he knows at the beginning : Eh, sorry, you're not part of the Accurso
group, we're not funding you. Was that that clear? Do you think that was clear
that when those people takes a lot of time and they fill the form, they explain
their financial statement... if that was clear at the beginning that they could
not put their file in front of the Fund because they were not part of the
Accurso group, that would be a good policy? This is not the case. You
understand what I am saying?
M. Séguin (Rhéal)
: ...that this fund was being managed by a bunch of crooks and that
Mme Zakaïb could do nothing about it?
M. Dubé
: Well, this is where I differ because, usually, whatever you're…
If you have a responsibility as a fiduciary, you know you're managing those
funds for the «Fonds»,
you know you're managing those funds for the Government
of Québec, and you want to make sure that you're doing it the right way. This
was not the right way. And this is what... I am really surprised that, again, after those declarations this afternoon,
she's saying : Well, this is not illegal. I mean, this... I'm really
surprised of what I heard. After, if she had said : Well, there was
something wrong and I did change that. No, but
this is not what I'm saying. She said : I tried to cover it up, OK, and I didn't do anything illegal. I'm a little bit surprised.
M. Séguin (Rhéal)
:
...you understand… cover it up, though, as a result
of this... what you're saying is a cover-up, should she just resign? You're calling suspension. What should
happen?
M. Dubé
:Well, what I'm saying, sir, is that she has
said this afternoon that she has no reason for resigning. That's exactly what
she had said. And I'm saying : The difference between what we heard as the
facts under the commission… I'm saying it may
be not all the facts, but the difference between what we heard of the
transcript at the commission Charbonneau and what she's saying is so different
that we need somebody to put those facts together. And
that person is Mme Marois and we're saying : Until you clear those facts, please suspend her from the
«Conseil des ministres»
and take position in the next few hours. I think that...
Imagine
the public right now. The public at home is saying :
This is the person that was managing the «Fonds», that is now Minister of
Industry and Commerce. Nobodyhere, this
afternoon, feel comfortable with that.
Mme Montgomery
(Angelica)
: So, was the practice that she was trying to cover up, in your view,
illegal?
M. Dubé
: Well, again, what I'm saying… You have public funds that are
available for all the companies, small companies,
in regional funds. You invite all the companies to submit their facts and they
don't know about this rule of Accurso. And I'm saying… You say : Well, I'm
doing my job, this is not illegal, but the minute I know their part of the
Accurso group, they will not receive their… they will not be acceptable. Is it illegal or ethical? I'm asking
you. And I think, at the least, it's not ethical. And for somebody that needs
to be ethical, being perfect to be a minister… and that's where Marois has said very clearly : I don't
want anybody that has any doubt about the integrity that should be minister, this is «tolérance zéro». And that's exactly
what we're asking, as a leadership for
Mme Marois, to make a very clear and clean decision in the next few
hours.
M. Dougherty (Kevin)
:
You understand why the construction unions
have something to say about investment «dossiers». In your experience in
business, does that work? If you're up… on
investment funds, the shareholders don't tell you who
have invested, right?
M. Dubé
:
I'll make… I appreciate that question, I'll make a very easy comparison :
Do you think that would be acceptable for the «Caisse de dépôt» to do the same
thing in the regional fund?
Le Modérateur
:
Thank you.
(Fin à 18 h 2)