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Point de presse de Mme Lise Thériault, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique, de déontologie et de services gouvernementaux

Version finale

Thursday, January 23, 2014, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures)

Mme Thériault : Merci. Bon matin à tout le monde. Vous allez me permettre, pour débuter cette conférence, d'offrir mes condoléances à la population de L'Isle-Verte. Je sais que mon collègue Jean D'Amour, qui est le député de la place, est déjà avec ses citoyens. Je sais que mon chef Philippe Couillard va s'y rendre aussi et je veux assurer la population de notre support ainsi que de nos pensées et nos prières en ces moments qui sont vraiment difficiles pour les gens.

On a eu hier l'occasion d'entendre Mme Zakaïb, et, ce matin, Mme Marois défend sa ministre. Le Parti québécois, en d'autres termes, nous demande simplement de se taire et d'arrêter de poser des questions. Rappelez-vous, hier, Mme Marois a dit : Il n'y a pas de deal. Peu après, Stéphane Bédard est sorti en disant que Mme Marois, c'était la dame de béton, qu'elle disait la vérité puis qu'on ne devait pas poser de questions.

Par la suite, Élaine Zakaïb est venue vous rencontrer puis elle vous a raconté une histoire qui ne reflète pas vraiment la réalité des écoutes électroniques qu'on a entendues hier à la commission Charbonneau. Je pense que c'est important de rappeler que l'écoute électronique, c'est de la preuve qui a été admise à la commission Charbonneau. Ça a été fait avec la base des enquêtes policières.

Autant pour l'histoire du deal avec M. Blanchet qu'avec le silence de Mme Zakaïb dans les dossiers de Tony Accurso, ça me semble être deux exemples concrets et graves de collusion qui touchent le Parti québécois. Il reste encore trop de questions, que ce soient les vôtres et celles des partis d'opposition. Ça mérite des réponses, et je pense qu'il est important que le Parti québécois comprenne que de nier, ça ne suffit plus. On a le droit de poser des questions, on va continuer à en poser. On ne mettra pas le couvert sur leur marmite, c'est notre rôle de le faire.

Mme Marois disait, au discours inaugural, que ce serait la tolérance zéro. La question que j'ai pour elle aujourd'hui — elle est à Davos, elle répond aux questions — c'est : Quand est-ce qu'elle va donner la preuve et faire exactement ce qu'elle dit, suspendre sa ministre? Qu'est-ce qu'elle attend pour respecter son engagement numéro un sur l'intégrité?

Le Modérateur : Questions?

M. Dutrisac (Robert) : Oui. Bien, écoutez, vous... Quels sont le point ou les points qui vous semblent incohérents, là, de l'explication de Mme Zakaïb?

Mme Thériault : Oui. Mme Zakaïb, hier, disait que ça remontait à plusieurs mois, la vérification des mesures qu'elle avait mises en place. Dans la conversation qu'elle a avec M. Arsenault, elle donne un exemple qui s'est passé dans le dossier de l'Universel, la semaine précédente. Mme Zakaïb dit que Johnny Lavallée l'a appelée. Au moment où M. Lavallée l'a appelée, c'est là qu'il aurait fallu qu'elle s'ouvre la boîte, qu'elle appelle la police puis qu'elle prenne les mesures, pas dire : Il m'a appelée, puis changer ses règles pour trouver c'est quoi, le problème.

Mme Zakaïb a dit qu'il y avait un conflit entre deux dirigeants syndicaux à la FTQ-Construction. Le transcript, ce qu'elle dit, c'est : Je n'ai pas posé de questions, j'aimais mieux ne pas savoir. Mme Zakaïb, elle a demandé à M. Dupuis de dormir là-dessus. Elle lui a demandé de se fermer les yeux, quasiment d'aller se calmer pour ne pas faire de vagues. Ce n'est pas ça qu'elle a dit, mais ça ressemble à ça. Je vous invite fortement à prendre le transcript de la commission Charbonneau.

Mme Zakaïb n'a pas répondu aux questions. Mme Zakaïb, elle a essayé de vous donner une version qui ne tient pas la route entre ce qu'on a entendu hier à la commission Charbonneau et le transcript — parce qu'il y a des écrits aussi — ça ne tient pas la route. Moi, je n'ai pas les réponses suffisantes. Mme Zakaïb, hier, elle était sur la colline parlementaire, elle aurait pu aller faire l'émission 24 heures en 60 minutes de Mme Dussault, une heure après son point de presse. Elle n'a pas répondu aux questions.

Mme Marois a dit ce matin : Mme Zakaïb répond aux questions. Elle ne répond pas aux questions. Il y a des zones d'ombre, elle va répondre aux questions. Puis, si elle ne veut pas répondre aux questions, qu'elle donne sa démission. Puis Mme Marois doit la suspendre de ses fonctions le temps qu'on ait toutes les réponses sur ces dossiers-là.

M. Pépin (Michel) : Vous semblez croire que... Bon, vous dites : Elle aurait dû appeler la police. Vous semblez croire qu'il y a des gestes illégaux qui ont été commis. Quels gestes illégaux ont été commis?

Mme Thériault : Ce qu'on a entendu dans l'écoute électronique, c'est que tous les dossiers qui impliquaient les concurrents de Tony Accurso ont été bloqués dans les subventions pour la région de Montréal : la Montérégie, la Rive-Nord, Montréal-Est puis Montréal-Ouest. Ça, c'est de la collusion pour favoriser les entreprises de Tony Accurso. Ça, ça méritait un coup de téléphone auprès de la police. Elle ne l'a pas fait, elle a fermé les yeux sciemment. Elle s'est faite complice par son silence. Elle ne voulait pas savoir. Elle n'a pas juste fermé les yeux, elle a fermé la porte pour ne pas que le monde l'entende.

M. Pépin (Michel) : L'argument de Mme Zakaïb, qu'elle a exposé hier, si je comprends bien ses propos, c'est de dire qu'il est normal que le fonds s'interroge sur l'aide qu'il pourrait apporter à des entreprises concurrentes dans lesquelles le fonds a déjà investi.

Mme Thériault : Il est normal également que la présidente-directrice générale en charge des fonds appelle la police à partir du moment où il y a des irrégularités. Ce n'est pas son argent, ce n'est pas son portefeuille. L'argent du fonds, là, c'est l'argent des contribuables. C'est de même qu'elle a géré ça, en mettant un couvert sur la marmite. Ce n'est pas correct, elle a attendu des mois avant de faire des changements. Elle avait juste à appeler la police au moment où ça a été porté à sa connaissance.

M. Dutrisac (Robert) : Mais, en réduisant la concurrence comme ça, ça fait en sorte que le placement du Fonds de solidarité dans les entreprises d'Accurso devient plus rentable. Donc, le fonds a, en quelque sorte, un avantage à ce qu'il y ait le moins de concurrence pour faire le plus de profit possible.

Mme Thériault : C'est illégal puis c'est immoral. C'est exactement ce qu'on a... un exemple devant nous. Il y a des lois sur la concurrence. Parce que tu ne t'appelles pas Tony Accurso puis parce que tu n'es pas dans ses entreprises, on va te tasser parce que tu lui fais de la compétition? C'est illégal puis c'est immoral.

M. Dutrisac (Robert) : Donc, la FTQ tirait profit de la collusion de Tony Accurso, essentiellement.

Mme Thériault : Ça semblait être le cas, oui.

M. Laforest (Alain) : Concernant… je voudrais revenir sur L'Isle-Verte, Mme Thériault, par rapport à vos anciennes fonctions. On a souvent remis en question toutes les mesures de sécurité qu'il y avait dans ces types de bâtiments là. Vous avez été à la tête de la Régie du bâtiment. Est-ce qu'il n'y a pas urgence, justement, de revoir, là, en profondeur toutes les mesures de sécurité?

Mme Thériault : Je crois que, pour le moment, ce qui est important, c'est d'apporter le support aux gens qui vivent un drame épouvantable là-bas. D'un coup, perdre 30 personnes d'une communauté, quand c'est des grands-parents, c'est des parents, c'est des arrière-grands-parents, c'est un dur choc. Par contre, je suis convaincue que le coroner... parce qu'il y aura certainement enquête du coroner pour savoir qu'est-ce qui s'est exactement passé, et, s'il y a des recommandations pour resserrer les règles, bien, j'imagine que les ministres qui sont en poste vont prendre les décisions qui s'imposent pour protéger les personnes âgées dans les résidences privées de personnes âgées.

M. Laforest (Alain) : Ça avait déjà été évoqué par le passé qu'il y avait des lacunes.

Mme Thériault : Ça avait déjà été évoqué, et je vous rappellerai qu'il y a déjà eu, voilà plusieurs années, à Sherbrooke, une résidence qui avait été ravagée par un incendie aussi où il y avait eu des décès, c'est suite à ça qu'il y a eu des recommandations. Donc, à chaque fois qu'il y a un dossier comme ça qui se passe, le coroner doit faire enquête, et les ministres doivent suivre les recommandations.

Ce que je sais puis ce que je peux vous dire, autant pour le ministre qui est responsable des résidences privées pour les personnes âgées que pour les ministres qui sont responsables de la Régie du bâtiment, c'est que, s'il faut changer nos lois pour mieux protéger nos aînés, changeons-les.

M. Lacroix (Louis) : Dans une situation comme celle-là, on dit souvent que les chefs de gouvernement doivent agir en bons pères de famille et se rendre là-bas pour rassurer la population, etc. On comprend que Mme Marois est à Davos. Croyez-vous qu'elle devrait écourter son voyage et rentrer au Québec pour se rendre… aller rassurer les gens de L'Isle-Verte, aller les voir, les réconforter?

Mme Thériault : Bien, je pense que Mme Marois a l'occasion de passer son message de Davos. Elle a aussi des représentants sur place. Je pense que ce n'est pas nécessaire qu'elle mette fin à son voyage. Elle va certainement se tenir informée de la situation au fur et à mesure qu'il y aura des développements, puis il y a d'autres ministres du gouvernement qui peuvent aller porter les voeux de sympathie de Mme Marois et voir de quelle manière on peut réconforter la population. Merci.

(Fin à 10 h 8)

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