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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin

Version finale

Thursday, January 23, 2014, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures dix-sept minutes)

Mme David : Merci. Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, c'est sûr que la première chose que je veux dire ce matin, c'est que ma première pensée va vraiment aux victimes de la tragédie de L'Isle-Verte, à leurs familles, à leurs proches. On est rendus maintenant à plusieurs dizaines de personnes mortes ou disparues, mais on se comprend qu'à cette heure-ci, quand les gens sont disparus, ça veut dire qu'ils sont décédés.

Quoi dire dans ces moments-là, sinon qu'on est vraiment de tout coeur avec les gens. C'est sûr que le temps venu, il y aura des questions à se poser parce que des résidences pour personnes aînées au Québec, il y en a beaucoup, il y a… Dans d'autres situations, des questions ont été posées sur la sécurité, sur les bâtiments, les normes, sur le personnel de nuit. Avec les coupes qu'on connaît, souvent il n'y a pas grand monde la nuit avec les aînés.Il faudra savoir. Je ne pose pas de jugement sur ce qui s'est passé à L'Isle-Verte, je n'en sais rien, mais il est certain qu'il y aura une enquête du coroner et que nous devrons avoir des réponses à nos questions. Et je pense que ce genre de tragédie nous invite tous à nous dire collectivement : Pensons à nos aînés, là. C'est important.On ne peut pas se permettre que de telles tragédies arrivent.

La deuxième chose que je voudrais dire ce matin, c'est que j'ai bien suivi tous les événements d'hier autour de Mme Zakaïb. Je ne suis pas satisfaite et ma formation politique n'est pas satisfaite des réponses de Mme Zakaïb. Il y a des choses, d'ailleurs, un peu bizarres. C'est bizarre d'écouter une émission d'affaires publiques en soirée et que ça soit M. Duchesne qui aille répondre aux questions plutôt que Mme Zakaïb elle-même. Je souhaite donc qu'elle réponde aux questions qui la concernent.

Je pense qu'entre-temps la première ministre devrait la suspendre de son rôle au Conseil des ministres; elle y reviendra si les choses sont bien claires. Mais on est en droit de se poser des questions sur le rôle précis de Mme Zakaïb au Fonds de solidarité à un moment où le fonds ne cessait de privilégier les entreprises de Tony Accurso.

Je rappelle aussi que Mme Zakaïb était la représentante du gouvernement du Québec lors de la caricature de commission parlementaire que nous avons vécue en décembre sur le projet Enbridge. Elle a été extrêmement complaisante à l'égard de la compagnie. Elle était plutôt distraite quand certains groupes écologistes ou citoyens venaient présenter leur mémoire. Et évidemment elle abonde dans le même sens que la FTQ, qui appuie le projet Enbridge.

Alors, tout ça, c'est un peu embêtant. Est-ce qu'il y a encore des liens aujourd'hui entre la FTQ et Mme Zakaïb, le gouvernement du Québec? Ce sont des questions qui se posent et auxquelles j'aimerais que la ministre et la première ministre répondent. C'est ce que je voulais vous dire ce matin.

M. Laforest (Alain) : C'était très clair.

Mme David : Merci.

M. Corbeil (Michel) : Juste une... Ce n'est pas une question sur ce dossier-là. Je ne sais pas si vous avez un commentaire sur la sortie cinglante dont vous avez fait l'objet hier par le SPQ libre. Comment que recevez une sortie où on a même été jusqu'à déposer des photos, là, de... Comment vous voyez ça?

Mme David : Je m'en vais vous faire ça simple et clair. Quand on n'a plus d'argument, là, on utilise ce genre de manoeuvre, et ça en dit long sur le niveau intellectuel dans lequel se vautre un certain nombre de personnes qui prétendent participer à un débat, un débat qui demande une certaine hauteur. La laïcité, là, c'est un sujet important, c'est un sujet essentiel pour l'avenir du Québec. Il y en a bien d'autres, hein : le pétrole, l'égalité sociale, etc., mais, la laïcité, ça en est un, sujet important. Quand on est rendus, en pleine commission parlementaire, à sortir une vieille photo d'un politicien en train de s'adresser à des gens — et ce politicien, je le connais bien, il s'appelle Amir Khadir et il ne se gêne pas pour dire ce qu'il pense aux islamistes — mais franchement, là...

Et là je lis dans des journaux ce matin : Ah! Les islamistes sont proches de Québec solidaire. Il paraît que Mme Benhabib, il y a une couple de semaines, à dit, à Trois-Rivières : Les islamistes infiltrent Québec solidaire. Bien, moi, je les cherche encore, je les cherche encore.

J'aimerais rappeler aussi que, durant la partielle dans Viau, M. Khadir, accompagnant la candidate de Québec solidaire dans Le Petit Maghreb à Montréal, s'est fait durement apostropher par des islamistes — parce que, oui, il y en a quand même — se faisant traiter de traître à la cause musulmane, etc., des gens très agressifs avec lui. Ah! Franchement, ces gens-là, vous comprenez qu'ils n'aiment pas beaucoup Québec solidaire parce que Québec solidaire est critique à l'égard du voile, critique à l'égard des pratiques conservatrices de l'islam et de toutes les religions. Et ce sont d'autres personnes, d'ailleurs, de la communauté maghrébine qui ont défendu Amir Khadir, qui l'ont accueilli très chaleureusement dans un café.

Alors, franchement, là, ce sont de très, très basses manoeuvres qui indiquent une indigence dans la capacité de ces gens-là à débattre comme du monde. C'est tout ce que j'ai à dire.

Journaliste :Quickly, in English, on L'Isle-Verte, aquick comment for the families.

Mme David : Yes. I would like to say to the people of L'Isle-Verte, particularly the old people and their families, that my heart is with them. It's difficult to say anything, you know, because it's so terrible. We have some questions.It's too soon, I think, to address these questions to the authorities, but, in the next weeks, I think, we will have answers to know what happened exactly. Was there an employee, or two, or three during the night? I don't know. What was the quality of the house? So, we will have to have answers.It's important for us to really take care of the seniors in Québec.

(Fin à 10 h 23)

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