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Point de presse de M. Philippe Couillard, chef de l'opposition officielle

Version finale

Monday, January 27, 2014, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trois minutes)

M. Couillard : Bonjour, tout le monde. Je vais d'abord, évidemment, je ne contrôle pas ça, mais m'excuser pour le temps qu'il fait. Je sais que vous allez monter avec nous à Saint-Félicien, puis on a hâte de vous voir là-bas. Et puis, croyez-moi, j'ai fait beaucoup de routes enneigées au cours des derniers jours puis je souhaiterais que ce ne soit pas le cas. Je sais que, pour vous, c'est un peu frustrant parce que vous avez hâte de quitter, donc je vais faire ma communication, on aura un échange. Par la suite, on prend tous la route, et, encore une fois, la région là-bas a très hâte de vous recevoir.

Alors, vous le savez, au cours des trois prochains jours, les députés de notre parti vont se pencher sur les dossiers qui préoccupent véritablement les Québécois : l'économie, l'emploi, la santé et l'éducation. Au terme de ce caucus, on va demander au gouvernement d'agir pour relancer l'économie et l'emploi. On va lui faire des propositions concrètes. Mais, d'ici là, on demande à la première ministre, et à ses collaborateurs, et à ses ministres de faire la chose qui s'impose, c'est-à-dire dire franchement la vérité aux Québécois, en toute transparence.

Aujourd'hui, je lance donc un appel à la première ministre, un appel à cette transparence. Les Québécois ont le droit de savoir où loge ce gouvernement d'abord en ce qui concerne les finances publiques. On sait que la situation financière de notre gouvernement, du gouvernement du Québec, est inquiétante. Je pense qu'on peut dire que le gouvernement péquiste et son ministre des Finances ont perdu le contrôle des finances de l'État. Le déficit pour l'année en cours se creuse à 2,5 milliards de dollars, et on peut craindre que, sous la gouverne péquiste, le Québec se dirige vers trois années consécutives de déficit budgétaire. Il y a une perte de contrôle au niveau des dépenses, des compressions de plus de 1,24 milliard ne sont pas encore identifiées par le gouvernement.

On attend — et, je crois, vous aussi — on attend avec impatience le rapport du Vérificateur général sur l'état réel des finances publiques du Québec. Rappelons que le gouvernement a tenté de retarder l'examen du Vérificateur général. Ce rapport sera déposé, et on demande qu'il soit déposé et débattu dès la reprise de la session parlementaire. Entre-temps, encore une fois, de la transparence. Où le gouvernement va-t-il encore couper, dans quels services? En santé? En éducation? Dans les services sociaux? Qui seront les victimes de cette gestion déficiente? On sait qu'en santé il y a eu la taxe hospitalisation, la taxe pharmacie puis la taxe autonomie, et, on le sait, le point commun de ces trois modalités-là, c'est qu'elles frappent d'abord et avant tout les personnes aînées du Québec. Quelle nouvelle taxe ce gouvernement est-il sur le point d'imposer aux contribuables québécois? Quelles autres taxes le gouvernement du PQ prépare-t-il?

On sait que le Québec est sans budget depuis maintenant 15 mois. Souvenez-vous, le budget Marceau, déposé en novembre 2012, déjà et depuis longtemps ne tient pas la route. Je demande donc au gouvernement Marois de déposer un budget au plus tard dans les 15 jours, dans les 15 jours qui suivront le dépôt du budget fédéral, car il y a urgence. C'est irresponsable d'attendre à la fin avril comme tente de le faire Mme Marois. Les Québécois ont le droit de connaître l'état réel des finances publiques et, encore une fois, l'évolution de leur fardeau fiscal qui est déjà très lourd.

Depuis quelques semaines, les nouvelles continuent d'être mauvaises sur le plan économique après une longue diversion les dernières semaines. Il n'y a pas un seul policier au Québec qui porte un signe religieux, mais il y a 350 000 chômeurs. C'est ça, le chiffre qui compte. Récemment, on apprenait la perte de milliers d'emplois chez Sears, Bombardier, dans la région de Montréal. Bien sûr, ces pertes d'emploi sont également dues à des contextes qui dépassent les frontières du Québec, mais, pendant ce temps-là, on a un gouvernement qui reste les bras croisés, qui est incapable de relancer l'économie pour compenser ces pertes d'emploi.

Dans neuf régions sur 16 au Québec, le chômage a augmenté. On est en train d'étouffer nos économies régionales — on va en parler beaucoup à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean — qui reposent sur les ressources naturelles, les mines et la forêt. Malgré la pluie d'annonces à l'automne, on le sait, il n'y a pas de création nette d'emplois. Alors qu'il se créait 100 000 emplois net au Canada, il s'en est créé 2 000 au Québec. Et, pire encore, les emplois à temps plein sont remplacés par des emplois à temps partiel et les emplois sont perdus dans le secteur privé. Seuls les emplois dans le secteur public augmentent. Puis, on le sait, l'économie du Québec, notre économie, est, beaucoup plus qu'ailleurs, basée sur les PME, les petites et moyennes entreprises. Le revenu disponible des Québécois est en panne parce qu'il n'y a pas de création d'emplois, notamment dans le secteur privé et notamment dans nos petites et moyennes entreprises.

Souvenez-vous-en, lors de notre caucus à Rivière-du-Loup en août 2013, on avait fait des propositions constructives au gouvernement. Certaines ont reçu un accueil mitigé, presque favorable, mais d'autres ont été ignorées et doivent être rapidement mises en place. D'abord, réduire la taxe sur la masse salariale des entreprises, surtout des PME manufacturières qui créent de nouveaux emplois. Rétablir les investissements en infrastructures au Québec, c'est une façon connue et rapide de relancer l'emploi. Pas devancer le programme, rétablir le programme qui, on le sait, a été amputé de 15 milliards de dollars. Et on aura d'autres propositions précises au cours de notre caucus, qui commence ce soir, pour tout le Québec, pour les régions et notamment pour le Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Le fardeau fiscal des Québécois est déjà lourd puis il a été alourdi davantage par ce gouvernement. Outre la vaste réforme fiscale que nous mettrons en place au cours d'un premier mandat d'un gouvernement libéral, nous aurons aussi des propositions concrètes pour réduire le poids sur les épaules des familles de la classe moyenne qui disent partout : C'est assez.

Puis l'économie, ce n'est pas théorique. Quand l'économie fonctionne, les Québécois ont des emplois de qualité dans toutes les régions puis le gouvernement a les moyens de répondre adéquatement aux besoins des familles. Avec une économie forte, les familles vivent mieux, les jeunes sont mieux éduqués, les patients sont mieux soignés, les aînés sont mieux soutenus, les taxes et notre dette moins élevées.

Un autre dossier pour lequel notre première ministre doit faire preuve de plus de transparence, c'est celui, bien sûr, des travaux en cours à la commission Charbonneau. Et ce que je veux dire là-dessus, c'est qu'en matière d'intégrité il ne peut y avoir de double standard. La transparence à laquelle nous nous sommes engagés doit aussi trouver écho chez les membres de ce gouvernement. Je demande le même traitement, les mêmes exigences pour toutes les formations politiques. La première ministre ne peut pas banalement nier et tenter de se défiler. Elle doit donner des explications et elle doit appliquer à elle-même et à ses ministres les mêmes standards de transparence que le PQ exige des autres formations politiques. Une de ces ministres d'ailleurs est directement interpellée au cours des jours qui ont précédé.

Je vous rappelle un extrait du discours inaugural de Mme Marois : «"Je m'engage aujourd'hui devant vous à mobiliser l'ensemble du gouvernement pour faire un grand nettoyage de fond en comble jusqu'au bout. Devant la corruption, à partir de maintenant, ce sera tolérance zéro", a déclaré à l'Assemblée nationale Mme Marois, qui veut que le Québec "redevienne une des nations les plus intègres et les plus transparentes au monde".» Je demande aujourd'hui à la première ministre de donner suite à cet engagement solennel devant la population. Elle doit s'expliquer et répondre clairement aux questions troublantes concernant son parti et son administration relevées à la commission Charbonneau.

Je conclurai en disant que récemment elle nous a dit que son parti n'avait pas besoin de se doter d'un code d'éthique, ce que nous avons fait. Le nôtre sera très prochainement diffusé dans toutes nos instances, partout au Québec. Le travail a été complété. À nouveau, je dis à mes collègues chefs de toutes les formations politiques du Québec qu'en matière de meilleures pratiques, tout doit être partagé, les meilleures idées doivent être partagées. Nous mettons donc ce travail à la disposition des autres formations politiques. Il serait bon, je crois, comme d'ailleurs le recommandait le DGE il y a quelques années, que l'ensemble des formations politiques se dote d'un code d'éthique. C'est ce à quoi les Québécois et les Québécoises s'attendent. Merci.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions. On va débuter avec le micro de gauche. Peut-être vous identifier ainsi que le média que vous représentez.

Mme Richer (Jocelyne) : Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.

M. Couillard : Bonjour, madame.

Mme Richer (Jocelyne) : Vous exigez du gouvernement le dépôt d'un budget très rapidement. Mais, si vous votez contre le budget, ça n'avance à rien, là. Ce serait quoi vos conditions pour voter en faveur d'un budget?

M. Couillard : Alors, d'abord on va attendre le rapport du Vérificateur général pour avoir l'état réel des finances publiques du Québec, puis ensuite on va lire le budget avant d'annoncer notre vote. Ce que je vous ai dit lors d'une communication précédente, c'est que, sur la base de la mise à jour économique de l'état des finances publiques, il va être très difficile pour nous d'accepter la parole de ce gouvernement sur l'état des finances publiques. Puis, encore une fois, on va lire le budget et on vous annoncera notre position à ce moment-là.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. J'aimerais ça vous entendre un peu plus clairement, en fait, plus de détails, concernant ce que vous souhaitez, là, de Mme Marois concernant les révélations à la commission Charbonneau. Est-ce que… Il y a le deal, il y a Mme Zakaïb, il y a le possible report de l'enquête publique pour répondre au souhait de la FTQ. Qu'est-ce que vous voulez précisément et comment voulez-vous que ça se passe?

M. Couillard : Alors, dans le cas de Mme Zakaïb, tout a été dit, je crois, par mes collègues, puis je crois qu'effectivement, pour la ministre qui est en charge des fonds d'investissement du gouvernement du Québec, c'est très préoccupant et difficilement compatible avec ses fonctions.

Maintenant, dans le cas de Mme Marois et de M. Blanchet, je veux dire quelque chose de bien clair, là, on s'attend à ce que M. Blanchet, qui est un homme d'affaires, demande des investissements. C'est normal, c'est ça qu'il fait dans la vie, c'est un homme d'affaires, puis il a besoin d'investissements pour les entreprises qu'il dirige et auxquelles il participe. Ce qui est en cause, c'est le lien et le levier, d'après ce qu'on a entendu, que pourrait avoir — j'utilise le conditionnel — que pourrait avoir cet investissement avec des orientations politiques. Donc, elle doit rassurer les Québécois là-dessus et prendre une décision en ce qui concerne Mme Zakaïb.

Journaliste : Juste une sous-question. Vous avez dit : Mme Zakaïb, tout a été dit. Pour vous, la page est tournée?

M. Couillard : Bien, c'est-à-dire qu'on a eu, de notre part…

Mme Richer (Jocelyne) : ...êtes-vous satisfait?

M. Couillard : …de notre part, je pense qu'on s'est exprimé là-dessus, mais, de sa part, je pense qu'il y a d'autres détails à donner puis surtout, de la première ministre, il y a d'autres explications à donner également quant à la compatibilité de ce qu'on a entendu avec les responsabilités spécifiques dont la ministre a héritées.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Pas sur la charte, mais sur un autre sujet tout de même, si vous permettez. Il y a un vote important qui aura lieu au début de la session parlementaire, au début de la période des questions, il va porter sur l'aide médicale à mourir. Comment allez-vous voter, vous qui serez en Chambre à ce moment-là?

M. Couillard : Oui. Alors, j'ai pris la décision de voter en faveur du projet de loi. Vous vous souvenez qu'à l'époque j'étais venu me présenter à vous, ne siégeant pas à l'Assemblée, en disant que j'allais soutenir le principe du projet de loi, parce que je pensais que le travail parlementaire devait se poursuivre, parce que de nombreuses précisions devaient être apportées.

Selon la forme du projet de loi à l'époque, je n'aurais pas été capable de le soutenir. Avec le travail parlementaire de grande qualité qui a eu lieu en commission… je voudrais rendre hommage à tous les membres de la commission, bien sûr notre consoeur Mme Vallée, mais également les membres de toutes les formations politiques. Il y a eu de nombreux amendements; en ce qui me concerne, de nombreuses précisions apportées aux endroits où je voulais voir des précisions.

Pour moi, la question essentielle était la suivante : il s'agit de circonstances qui doivent être exceptionnelles, où on baisse les bras parce qu'on n'a pas rien à offrir à la personne devant nous, et il faut donner une solution aux citoyens qui leur permet d'exprimer leurs volontés. Cependant, il faut que ces circonstances soient définies, soient encadrées. J'ai également beaucoup apprécié que le gouvernement introduise, dans son projet de loi, la possibilité d'une objection de conscience pour les professionnels de la santé.

Journaliste : Est-ce que vous pensez qu'il y a plus de députés libéraux que la dernière fois ou moins de députés voteront pour ou contre, donc?

M. Couillard : Je ne pourrais pas répondre à cette question, mais ce que je vous dirais, c'est que les commentaires sur la qualité du travail législatif, les commentaires positifs ont été nombreux.

Le Modérateur : Micro de droite.

M. Pépin (Michel) : Bonjour, M. Couillard.

M. Couillard : Bonjour.

M. Pépin (Michel) : Je comprends que Mme Thériault a pris position, s'est prononcée clairement, mais vous comprendrez que ce n'est pas pareil quand il s'agit d'une députée par rapport au chef de l'opposition officielle. Qu'est-ce que vous demandez à Mme Marois par rapport à la ministre Zakaïb?

M. Couillard : D'abord, je crois qu'elle doit rapidement donner son opinion sur la compatibilité entre ce qui a été entendu à la commission et les fonctions ministérielles de Mme Zakaïb qui, je vous le rappelle, sont, entre autres, de superviser les fonds d'investissement ou les bras d'investissement du gouvernement du Québec. En ce qui nous concerne, les deux sont incompatibles.

Alors, je demande à Mme Marois de s'exprimer sur, premièrement, cette question, est-ce qu'il y a compatibilité selon elle, et, s'il n'y a pas compatibilité, à mon avis, Mme Zakaïb ne peut plus exercer ses fonctions de ministre.  

M. Pépin (Michel) : Maintenant concernant le deal ou pas le deal, qu'est-ce que vous attendez de Mme Marois à cet égard-là? Est-ce que vous avez eu des réponses un peu satisfaisantes ou pas du tout?

M. Couillard : Non, parce que la réponse qu'on a entendue, c'est : Il n'y a pas eu de deal. Bien, je vais répéter ce que j'ai dit à vos collègues, puis là-dedans, M. Pépin, je vais avoir une position équilibrée, qui va s'appliquer à tout ce qu'on entendra à la commission Charbonneau. Alors, ce que… moi, ce qui m'interpelle comme interpelle beaucoup de Québécois, ce n'est pas le fait qu'il y a pu avoir un investissement du Fonds de solidarité dans une entreprise à laquelle M. Blanchet participe. C'est son travail, c'est un homme d'affaires, on s'attend qu'il recueille… qu'il doive recueillir des investissements, puis, le fonds d'investissement, c'est une des sources importantes d'investissement… le Fonds de la FTQ, pardon, une source importante d'investissement au Québec.

La question qui est soulevée, ce n'est pas le deal, c'est la relation entre l'investissement en tant que levier, là, sur des prises de décisions politiques. C'est là-dessus spécifiquement. Dire : Il n'y a pas eu de deal, bien, c'est difficilement soutenable quand on lit ce qui a été mentionné, mais elle doit également, Mme Marois, rassurer les Québécois sur le fait qu'en aucun cas les décisions ou les orientations politiques de sa formation n'ont été liées à des décisions d'investissement.

M. Pépin (Michel) : Dans quelle mesure la suite de choses semble plaider ou ne pas plaider dans le sens de la version des faits de Mme Marois?

M. Couillard : Bien, je n'ai pas entendu sa version sur la relation. J'ai entendu sa version sur l'existence ou non d'un deal. Elle dit : Il n'y a pas eu de deal. Cependant, il y a eu un investissement. Je pense que, là-dessus, les observateurs s'entendent. Ce qu'il faut dire, là, ce qu'il faut éclaircir, c'est la relation qu'il y a eu. Moi, je donne le bénéfice à Mme Marois de l'expliquer clairement, là, la relation qu'il y a eue ou qu'il n'y a pas eue entre l'investissement et les orientations politiques de sa formation politique.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Mme Lajoie (Geneviève) : Geneviève Lajoie, Journal de Québec. M. Couillard, vous demandez au gouvernement de déposer un budget rapidement, donc 15 jours après le fédéral, si je comprends bien. Lorsqu'on vous a posé la question tout à l'heure, vous avez dit : Bien, on va le regarder puis, après ça, on verra quelle sera notre position. Je vous sens moins virulent à l'égard de la gouverne des finances publiques du Parti québécois maintenant qu'avant Noël.

M. Couillard : Bien, merci de demander la question à nouveau. Je répète : Sur la base de tout ce qu'on voit jusqu'à maintenant, y compris jusqu'à aujourd'hui… on voit que les gens sont de bonne humeur à l'idée d'aller au Lac-Saint-Jean dans les conditions routières actuelles. Alors, sur la base de tout ce qu'on a entendu au cours des derniers jours, des dernières semaines et ce que je viens de vous communiquer aujourd'hui, il serait impossible pour nous de soutenir un budget déposé par ce gouvernement.

Cependant, en tout respect pour le processus parlementaire, là, je vais revenir devant vous un peu plus tard, d'ailleurs, avec des propositions, je vous l'ai dit tantôt, qu'on avait pour relancer l'emploi et l'économie du Québec; pas des stratégies qui s'échelonnent sur des années, mais des trucs qui, maintenant, vont avoir un impact. On va lire le budget puis, rapidement, on va vous communiquer notre position. Mais sur la base de tout ce qu'on voit, là, et je répète exactement ce que je vous ai dit à l'époque, il est hautement improbable qu'on soutienne le budget du gouvernement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être revenir sur les propos de votre ancienne députée, Mme Houda-Pepin, hier soir à Tout le monde en parle. Elle a été très dure à votre endroit. Est-ce que vous… Qu'avez-vous à lui répondre? Est-ce qu'effectivement vous lui avez offert un poste de ministre en échange d'un appui sur la charte?

M. Couillard (Philippe) : Alors, ça, c'est tellement absurde pour quiconque connaît le fonctionnement de la politique, le fonctionnement d'une formation politique, que c'est non seulement faux, c'est impossible. Ce qui a été demandé, je le répète, je vous ai dit la même chose plusieurs fois puis je le répète, tout le monde, tous ses collègues ont dit à Mme Houda-Pepin : Reste avec nous, de façon à jouer un rôle important pour le Parti libéral du Québec et pour le Québec dans la lutte contre l'intégrisme.

Alors, si elle a interprété ça comme ça, de cette façon, c'est son problème, ce n'est pas le mien. Mais je n'ai pas l'intention non plus d'engager un débat ou une discussion avec Mme Houda-Pepin par l'intermédiaire des médias. Elle a quitté le caucus du Parti libéral du Québec. Nous, on va de l'avant.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais elle vous reproche… elle reproche au Parti libéral de ne pas débattre à l'interne sur ce sujet-là depuis le début.

M. Couillard (Philippe) : On n'a pas vu le même caucus puis on n'a pas vu les mêmes débats. Mais je n'ai pas d'autre commentaire à faire.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

Journaliste : Bonjour. M. Couillard, si vous me permettez, sur un autre sujet, est-ce que, selon vous, il doit y avoir une enquête publique à L'Isle-Verte?

M. Couillard (Philippe) : Bien, je crois que… Je ne vois pas de raison pour laquelle l'enquête du coroner ne serait pas publique. On me rappelait qu'à l'époque d'un désastre malheureusement similaire, là, qui a comme des échos avec celui de L'Isle-Verte, celui de Chapais et d'autres événements, il y a eu d'emblée une enquête publique du coroner. Évidemment, c'est le coroner qui prend cette décision, mais il me semble que l'ampleur de la catastrophe, les questions qui sont soulevées auprès de la population actuellement, de tout le Québec, et même à l'extérieur du Québec parce que vous avez vu à quel point cette tragédie a eu un retentissement qui a débordé les frontières du Québec, ça milite en faveur d'une enquête publique, oui, du coroner.

Journaliste : Donc, du coroner, mais pas séparé…

M. Couillard (Philippe) : Bien, je pense que le coroner, s'il fait bien son travail ou elle fait bien son travail, avec une enquête publique, devrait normalement arriver à la racine de ce qui doit être étudié ici.

Journaliste : Qu'est-ce que vous attendez pour la suite des choses à L'Isle-Verte?

M. Couillard (Philippe) : Bien, d'abord, on va retourner samedi prochain, parce qu'il y aura une cérémonie religieuse, je dirais, plus officielle, qui va être tenue en mémoire des victimes puis en soutien de la communauté. Donc, bien sûr, j'y serai. Par la suite, bien sûr, se poursuit la tâche, là, vraiment lugubre de sortir les dépouilles des personnes décédées. Et puis il y aura la phase… Et puis je pense que le témoignage du propriétaire de la résidence tombait à point. Il a été courageux, à mon avis, de prendre la parole lors de la cérémonie. Donnons-nous le temps d'entendre les réponses avant de sauter rapidement aux conclusions.

Ceci dit, il y a certainement des points qui vont être au centre des discussions quant aux méthodes de protection ou de prévention des incendies dans les résidences pour les personnes âgées du Québec. Cependant, ce qui est quand même notable, c'est que je n'ai entendu personne, moi, dans mes passages là-bas, à L'Isle-Verte, ou en public se plaindre de mauvais traitements ou de mauvais soins reçus à la résidence. Ce n'est pas ça qui est en cause puis, je pense, c'est important de le dire.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour, M. Couillard. Robert Dutrisac du Devoir. Je me dois un peu de revenir sur les propos de Mme Houda-Pepin, mais sur le plan plus général, plus politique. Elle a dit que le Parti libéral du Québec était devenu le Parti libéral de Montréal. Comment entendez-vous, justement, faire en sorte que le Parti libéral de Montréal devienne le Parti libéral du Québec?

M. Couillard : Alors, c'est assez particulier de dire ça à un gars qui va se présenter dans le comté de Roberval, vous en conviendrez avec moi. Première remarque.

Deuxièmement, ça me permet de rappeler l'essentiel de notre position qu'on a déjà et qu'on va continuer à communiquer, notamment dans les régions. Ça se résume, de façon très simple, en trois éléments. D'abord, là, pour nous autres, le questionnement sur le crucifix à l'Assemblée, il est terminé. Le crucifix reste, reste au salon bleu de l'Assemblée nationale. S'il y avait des gens qui avaient encore des doutes sur l'importance du phénomène religieux pour les Québécois, là, je pense que, s'ils ont vu la communauté de L'Isle-Verte en fin de semaine, ils ont une meilleure appréciation de cette question-là. Ça fait partie de notre histoire, de notre patrimoine, de ce qui est important pour nous, les Québécois, et il reste là.

D'ailleurs, je lance un défi à Mme Marois de s'exprimer clairement là-dessus. Oui ou non. Pas — je prévois déjà la réponse, vous voyez, M. Dutrisac — pas : On va faire un comité puis, après l'élection, on verra. Nous, on vous dit : Aujourd'hui, le crucifix reste au salon bleu de l'Assemblée. Alors, que Mme Marois réponde clairement sur cette question. Donc, premier élément, le crucifix.

Deuxième élément, ça n'a pas de bon sens, puis les Québécois le disent également partout, de se mettre à congédier ou de ne pas engager des infirmières, des enseignantes, des éducatrices de garderie pour des questions franchement ridicules comme celles qui sont soulevées dans le projet du Parti québécois.

Troisièmement, au-delà de la religion, sur la question de l'égalité entre les hommes et les femmes, nous, on ne souhaite pas voir, dans nos services publics, des femmes presque totalement ou totalement dissimulées par des vêtements. On ne veut pas ça. Alors, ça, c'est clair, c'est simple, on le répète déjà. Je pense que les gens apprécient cette position, notamment la protection de notre patrimoine, parce que ce n'est pas juste les autres religions dont il est question ici, c'est également notre patrimoine historique au Québec.

Le Modérateur : On va prendre une dernière question à la gauche, dans le micro de gauche.

M. Robitaille (Antoine) : Pour rebondir sur ce que vous venez de dire, que feriez-vous, donc, avec… si vous étiez au pouvoir, avec l'Université Concordia qui permet, donc, par… le port du tchador, même de la burqa de certains enseignants et, évidemment, des étudiants?

M. Couillard : D'abord, on a dit à plusieurs reprises, M. Robitaille, que les services publics au Québec… puis là-dessus, d'abord, toutes les formations politiques s'entendent, ce n'est pas un objet de discussion, là, les services publics sont donnés et reçus à visage découvert. Un cours universitaire est un service public. Au minimum, on aurait des discussions très serrées avec l'Université Concordia. Au minimum, il me semble que quelqu'un qui vient passer un examen à l'université devrait s'identifier, hein, minimalement. Mais, sur la question du visage découvert, on va être très fermes là-dessus.

M. Robitaille (Antoine) : Mais que feriez-vous…

M. Couillard : On aurait une…

M. Robitaille (Antoine) : À part la discussion, est-ce qu'il y aurait un règlement général, une loi…

M. Couillard : Alors, notre approche, c'est d'indiquer ce que je vous ai dit tantôt, soit par méthode législative lorsqu'on a l'impression d'être sur un terrain solide sur le plan constitutionnel, parce qu'on ne s'engagera pas dans une clause dérogatoire sur la façon dont les femmes s'habillent au Québec — on peut-u s'entendre là-dessus — ou par l'autorité donnée, selon les balises qu'on a déjà indiquées, au gestionnaire de prendre ces décisions-là, mais on va exprimer clairement le fait qu'on est mal à l'aise devant cette question-là.

M. Robitaille (Antoine) : Retirer du financement, est-ce que ce serait une option?

M. Couillard : Là, vous allez trop loin. On est déjà dans les détails des détails des détails. Puis je rappelle que ce qui est sur la place publique depuis quelques mois, là...

M. Robitaille (Antoine) : Mais ce n'est pas abstrait, là. C'est permis, à l'Université Concordia.

M. Couillard : Oui, mais ce qui est sur la place publique, ici, à l'Assemblée, c'est le projet de loi n° 60 du gouvernement. Demandez au gouvernement... On va prendre l'habitude, là, à partir de maintenant, maintenant que notre position est déposée, là, de demander au proposeur ce qu'il va faire. Alors, posez votre même question à M. Drainville, puis, ensuite, on commencera.

M. Robitaille (Antoine) : Non, mais, si vous aspirez au pouvoir, on peut quand même vous poser des questions...

M. Couillard : Je vais attendre...

M. Robitaille (Antoine) : ...par exemple, sur le pétrole...

M. Couillard : Mais je vous ai donné...

M. Robitaille (Antoine) : ...habituellement, deux...

M. Couillard : Un instant, là, vous changez de sujet complètement.

M. Robitaille (Antoine) : Oui, oui, je change de sujet.

M. Couillard : Je vous ai donné ma réponse là-dessus. Allez la poser, la question, à M. Drainville. Notre position, elle est connue, elle va être répétée partout au Québec. Puis j'attends la réponse, moi, de Mme Marois sur le crucifix à l'Assemblée.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, sur l'exploitation et l'exploration pétrolière au Québec, il semble y avoir deux camps, là, un peu comme les lucides et les solidaires, qui sont en train de se former. Vous, dans ce débat-là, où vous situez-vous? Plus du côté Jérôme-Forget—Facal ou plus du côté syndical qui demande un moratoire sur ça?

M. Couillard : Alors, j'aime beaucoup Monique puis j'ai beaucoup de sympathie avec M. Facal. Alors, je dirais que, comme formation politique...

M. Robitaille (Antoine) : Donc, vous êtes de leur bord.

M. Couillard : ...et moi, comme Québécois, je ne vois pas selon quelle logique, au Québec, on peut se priver d'exploiter des ressources comme celles dont il est question, d'autant plus que l'ère du pétrole, on veut qu'elle s'éteigne progressivement, mais, si vous lisez là-dessus, puis je suis certain que vous le faites, sur la littérature internationale, elle n'est pas à la veille de se terminer, cette ère-là. Elle en a encore probablement pour plusieurs décennies.

Au Québec, on a une transition à faire : gaz naturel, électrification, tout le monde est là, mais il est absurde, alors qu'on a des problèmes fiscaux majeurs, une démographie sur laquelle tout le monde s'exprime ces jours-ci, une dette importante, il est absurde de ne pas tirer partie collectivement de cette ressource-là.

Maintenant, ça se fait dans le respect des communautés, des questions de sécurité, bien sûr, et de façon à faire véritablement partager les richesses à l'ensemble des Québécois. On étudie particulièrement le modèle norvégien, dont il est question, là, beaucoup et... quoiqu'on est un peu réticents à la prise de risque des contribuables sur des questions de ressources naturelles, mais il y a là un message intéressant.

Les Norvégiens, là, ils ne sont pas moins préoccupés par l'environnement que les Québécois. Je pense qu'on peut s'entendre là-dessus, là. Ils ont quand même basé le soutien... une grande part des soutiens de leurs programmes sociaux, qui sont aussi avancés que les nôtres, sinon parfois plus, sur l'exploitation des hydrocarbures.

M. Obama, c'est un président démocrate aux États-Unis qui est en train de rendre les États-Unis autosuffisants à l'hydrocarbure. Alors, la réalité, c'est que ces richesses-là sont là, elles sont potentiellement très rentables pour les Québécois. Sur le principe, on est pour l'exploitation.

Le Modérateur : On va passer en anglais, là, au micro de droite.

Journaliste : Yes. Mr. Couillard, Mme Houda-Pepin, in her interview last night, suggested that the Islamic fundamentalist, political Islam, Islamist, use freedom of religion for their own ends and question the concept of freedom of religion, which is something that's been in the universal charter and the Québec Charter, the Canadian Charter. Is there something to be done there?

M. Couillard :Well, there is absolutely no question for us to touch, in any way, freedom of religion. The only exception we make on that, and I will repeat that again, is on those three garments that we discussed last week, because in our view, in my view, it goes beyond religion. It is a strategy or a manifestation of an attempt to withdraw women from social interaction. In my view, this is where sometime religion is utilized for other means. For all the rest, we are totally opposed to any job discrimination. I have absolutely, let me be very clear, no problem meeting a civil servant, you know, wearing a scarf, a cross, a turban or a kippa. I just want this person to be competent. If I go to at the hospital and I need care, I don't care what the doctor wears on his or her head. I want good care, and this is what, I think, Quebeckers want as well.

Journaliste : And the second question. You're having a caucus in Saint-Félicien. Now, is this…

M. Couillard : Very nice place.

Journaliste : Is this a loyalty test for your caucus to see who shows up?

M. Couillard : You mean, if they're going to withstand? It's also a loyalty test for the press because you'll have to be very tough to get there in time and be with us. You'll fall in love with the regions, as I did. You know the region already, and we're going to take good care of you and we'll have interesting things to communicate to you. But I want also there to communicate on issues related to the whole of Québec, to the regions and, more specifically, even you will see very specific things on the environment where we will be at that time.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Journaliste : Following, the Tout le monde en parle interview last night, I'd like to ask you if you or your party was, in any way, influenced by the so-called hard line of Montréal's wing of the party, of the Liberal Party, in your decision on the charter and also, did you, or your office, or

anyone in your office, promised Mme Houda-Pepin a cabinet post?

M. Couillard : So I'll start in reverse, with the last question. It is so ridiculous to say that or to believe this that it goes without saying that the answer is no. What was said, I will say it in English again, exactly is the following : Fatima, please, stay with us in order for us to play… for you to play an important role with the Québec Liberal Party and the whole of Québec, particularly in the fight against fundamentalism. That is exactly… those were exactly the words that were pronounced. Now, I'm not going into interpretation of what she believes that meant or didn't mean. This is what was said.

Now, on the other aspect of your question, it's very hard… it's very strange to believe that this should be ask to someone who is going to be running in Roberval, because I'm very comfortable with our position on the charter in the regions also. And I'll summarize it in three easy points that we're going to repeat again and again, and particularly after what we saw during the weekend.

First, the crucifix stays here, doesn't move. It's not maybe yes,

maybe not, we don't know, we'll have a committee, we'll see after the election. It stays there. It's part of Québec's history, it's part of who we are and I don't know anyone from other religious communities that think that this is an attempt to convert them to Catholicism. So it stays there. So I am asking, I am challenging Mme Marois to give Quebeckers a very precise answer on that, not later after the election, yes or no. In our case, it's very clear, it stays there.

Second element, It's totally absurd, wrong to say that we would fire — and M. Drainville is not able to answer that question — that we would fire or not hire a nurse, a teacher, a day-care worker, a doctor because of what he or she would wear : a cross, a scarf, whatever. Quebeckers want services, they want care. When a doctor enters my room, as a patient, I don't give a damn what the person wears on his head or her head, I want good care. And that is what Quebeckers want.

And third, not on religion, but on the matter of equality of men and women, we object to the presence of garments that hide completely the women and send a message of social exclusion in our public services. These are legal garments that people can wear on the street, but we don't think it's compatible with public services in Québec. So that's very easy, three elements, and I can tell you that already, when we say that in the regions, it's quite well received.

Journaliste : And on Mme Marois' explanation that she gave in Switzerland, she did say, I believe, that at no time was her or her party influenced in terms of whether they would put pressure on the Liberal Government to setup a commission. What more do you want her to say in terms of…

M. Couillard : Well, I want her to go deeper, because, as I said earlier in French, it's not the fact that M. Blanchet was looking for investment. It's normal, it's his job, he's a businessman. When you run a company, when you're on a board, you're looking for investment, and the «fonds» is one obvious source for funding in Québec. The question is the relationship that may exist, may exist, between a decision to invest and political orientations of a political party. And I think she has to come back on this issue and come back as well to the other part of what I said earlier, to the compatibility or lack of between what was heard on her colleague, Mme Zakaïb, and her responsibility, where, I should remind Quebeckers, she's overseeing the vast majority, if not the totality of the investment arm of the Government. So she has to come back in front of you, like I did.

And I want, and I said in French again, I want the same standards applied to all political parties. I was telling people : Imagine if it were former or actual current liberal members being discussed this way. I think we would still be in the middle of it, wouldn't we? So the same standards have to be applied.

Le Modérateur : Une dernière question à droite.

M. Couillard : You have to go, I know. Be careful.

Journaliste : What would you do, how would you approach or what would you do with Concordia, considering the fact that they allow certain religious attires?

M. Couillard : You know, one thing that one has to be careful of is that, in the same way that we should not prohibit across the board like the PQ is doing, it doesn't mean that everything can be done without limitations. We have said many times, along this all political parties in Québec agree, that public services must be given or received with an uncovered face. I, personally, am not that comfortable with the idea that someone could be in a classroom not being identifiable. That's something that I react negatively though. It has nothing to do with freedom of religion.

So again, I would have serious conversation with the management of this university and I think they agree on our position across the board.  They just pointed out one example. Now, again, we are drawn by the PQ in discussing, you know, rare events, or small examples, or details. I should remind you and the public here that what is on the table is not the Liberal Party's position. It's the PQ's bill, which is totally unacceptable. We will never, never, never accept job discrimination based on what people wear, apart from the exceptions, the very specific exceptions that we described earlier.

Journaliste : And do you still think you'll be able to carry the riding of Roberval?

M. Couillard : Yes. I will be the next MNA in Roberval. Why? Because, of course, this charter issue is sidelined because there is nothing there that exists, in reality, in people's mind, but we are going to talk about forestry, we are going to talk about agriculture, we are going to talk about the aluminium industry, we are going to talk about the relationship between aboriginals and the non aboriginal community. There is a very significant issue right now. There is a very significant issue on forestry as well. So I am going to talk to the people of Roberval and Saguenay—Lac-Saint-Jean about matters that matter to them in real life, not imaginary science fiction. Merci.

(Fin à 11 h 35)

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