(Onze heures trois minutes)
M. Couillard : Bonjour, tout le
monde. Je vais d'abord, évidemment, je ne contrôle pas ça, mais m'excuser pour
le temps qu'il fait. Je sais que vous allez monter avec nous à Saint-Félicien,
puis on a hâte de vous voir là-bas. Et puis, croyez-moi, j'ai fait beaucoup de
routes enneigées au cours des derniers jours puis je souhaiterais que ce ne
soit pas le cas. Je sais que, pour vous, c'est un peu frustrant parce que vous
avez hâte de quitter, donc je vais faire ma communication, on aura un échange.
Par la suite, on prend tous la route, et, encore une fois, la région là-bas a
très hâte de vous recevoir.
Alors, vous le savez, au cours des trois
prochains jours, les députés de notre parti vont se pencher sur les dossiers
qui préoccupent véritablement les Québécois : l'économie, l'emploi, la
santé et l'éducation. Au terme de ce caucus, on va demander au gouvernement
d'agir pour relancer l'économie et l'emploi. On va lui faire des propositions
concrètes. Mais, d'ici là, on demande à la première ministre, et à ses
collaborateurs, et à ses ministres de faire la chose qui s'impose, c'est-à-dire
dire franchement la vérité aux Québécois, en toute transparence.
Aujourd'hui, je lance donc un appel à la
première ministre, un appel à cette transparence. Les Québécois ont le droit de
savoir où loge ce gouvernement d'abord en ce qui concerne les finances
publiques. On sait que la situation financière de notre gouvernement, du
gouvernement du Québec, est inquiétante. Je pense qu'on peut dire que le
gouvernement péquiste et son ministre des Finances ont perdu le contrôle des
finances de l'État. Le déficit pour l'année en cours se creuse à 2,5 milliards
de dollars, et on peut craindre que, sous la gouverne péquiste, le Québec se
dirige vers trois années consécutives de déficit budgétaire. Il y a une perte de
contrôle au niveau des dépenses, des compressions de plus de 1,24 milliard ne
sont pas encore identifiées par le gouvernement.
On attend — et, je crois, vous
aussi — on attend avec impatience le rapport du Vérificateur général
sur l'état réel des finances publiques du Québec. Rappelons que le gouvernement
a tenté de retarder l'examen du Vérificateur général. Ce rapport sera déposé,
et on demande qu'il soit déposé et débattu dès la reprise de la session
parlementaire. Entre-temps, encore une fois, de la transparence. Où le
gouvernement va-t-il encore couper, dans quels services? En santé? En
éducation? Dans les services sociaux? Qui seront les victimes de cette gestion
déficiente? On sait qu'en santé il y a eu la taxe hospitalisation, la taxe pharmacie
puis la taxe autonomie, et, on le sait, le point commun de ces trois
modalités-là, c'est qu'elles frappent d'abord et avant tout les personnes
aînées du Québec. Quelle nouvelle taxe ce gouvernement est-il sur le point
d'imposer aux contribuables québécois? Quelles autres taxes le gouvernement du
PQ prépare-t-il?
On sait que le Québec est sans budget
depuis maintenant 15 mois. Souvenez-vous, le budget Marceau, déposé en novembre
2012, déjà et depuis longtemps ne tient pas la route. Je demande donc au
gouvernement Marois de déposer un budget au plus tard dans les 15 jours, dans
les 15 jours qui suivront le dépôt du budget fédéral, car il y a urgence. C'est
irresponsable d'attendre à la fin avril comme tente de le faire Mme Marois. Les
Québécois ont le droit de connaître l'état réel des finances publiques et,
encore une fois, l'évolution de leur fardeau fiscal qui est déjà très lourd.
Depuis quelques semaines, les nouvelles
continuent d'être mauvaises sur le plan économique après une longue diversion
les dernières semaines. Il n'y a pas un seul policier au Québec qui porte un
signe religieux, mais il y a 350 000 chômeurs. C'est ça, le chiffre qui
compte. Récemment, on apprenait la perte de milliers d'emplois chez Sears,
Bombardier, dans la région de Montréal. Bien sûr, ces pertes d'emploi sont
également dues à des contextes qui dépassent les frontières du Québec, mais,
pendant ce temps-là, on a un gouvernement qui reste les bras croisés, qui est
incapable de relancer l'économie pour compenser ces pertes d'emploi.
Dans neuf régions sur 16 au Québec, le
chômage a augmenté. On est en train d'étouffer nos économies
régionales — on va en parler beaucoup à Saint-Félicien, au
Lac-Saint-Jean — qui reposent sur les ressources naturelles, les
mines et la forêt. Malgré la pluie d'annonces à l'automne, on le sait, il n'y a
pas de création nette d'emplois. Alors qu'il se créait 100 000 emplois net
au Canada, il s'en est créé 2 000 au Québec. Et, pire encore, les emplois
à temps plein sont remplacés par des emplois à temps partiel et les emplois
sont perdus dans le secteur privé. Seuls les emplois dans le secteur public
augmentent. Puis, on le sait, l'économie du Québec, notre économie, est,
beaucoup plus qu'ailleurs, basée sur les PME, les petites et moyennes
entreprises. Le revenu disponible des Québécois est en panne parce qu'il n'y a
pas de création d'emplois, notamment dans le secteur privé et notamment dans
nos petites et moyennes entreprises.
Souvenez-vous-en, lors de notre caucus à
Rivière-du-Loup en août 2013, on avait fait des propositions constructives au
gouvernement. Certaines ont reçu un accueil mitigé, presque favorable, mais d'autres
ont été ignorées et doivent être rapidement mises en place. D'abord, réduire la
taxe sur la masse salariale des entreprises, surtout des PME manufacturières
qui créent de nouveaux emplois. Rétablir les investissements en infrastructures
au Québec, c'est une façon connue et rapide de relancer l'emploi. Pas devancer
le programme, rétablir le programme qui, on le sait, a été amputé de 15 milliards
de dollars. Et on aura d'autres propositions précises au cours de notre caucus,
qui commence ce soir, pour tout le Québec, pour les régions et notamment pour
le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Le fardeau fiscal des Québécois est déjà
lourd puis il a été alourdi davantage par ce gouvernement. Outre la vaste
réforme fiscale que nous mettrons en place au cours d'un premier mandat d'un
gouvernement libéral, nous aurons aussi des propositions concrètes pour réduire
le poids sur les épaules des familles de la classe moyenne qui disent partout :
C'est assez.
Puis l'économie, ce n'est pas théorique.
Quand l'économie fonctionne, les Québécois ont des emplois de qualité dans
toutes les régions puis le gouvernement a les moyens de répondre adéquatement
aux besoins des familles. Avec une économie forte, les familles vivent mieux,
les jeunes sont mieux éduqués, les patients sont mieux soignés, les aînés sont
mieux soutenus, les taxes et notre dette moins élevées.
Un autre dossier pour lequel notre
première ministre doit faire preuve de plus de transparence, c'est celui, bien
sûr, des travaux en cours à la commission Charbonneau. Et ce que je veux dire
là-dessus, c'est qu'en matière d'intégrité il ne peut y avoir de double
standard. La transparence à laquelle nous nous sommes engagés doit aussi
trouver écho chez les membres de ce gouvernement. Je demande le même
traitement, les mêmes exigences pour toutes les formations politiques. La
première ministre ne peut pas banalement nier et tenter de se défiler. Elle
doit donner des explications et elle doit appliquer à elle-même et à ses
ministres les mêmes standards de transparence que le PQ exige des autres
formations politiques. Une de ces ministres d'ailleurs est directement
interpellée au cours des jours qui ont précédé.
Je vous rappelle un extrait du discours
inaugural de Mme Marois : «"Je m'engage aujourd'hui devant vous à
mobiliser l'ensemble du gouvernement pour faire un grand nettoyage de fond en
comble jusqu'au bout. Devant la corruption, à partir de maintenant, ce sera
tolérance zéro", a déclaré à l'Assemblée nationale Mme Marois, qui veut
que le Québec "redevienne une des nations les plus intègres et les plus
transparentes au monde".» Je demande aujourd'hui à la première ministre de
donner suite à cet engagement solennel devant la population. Elle doit
s'expliquer et répondre clairement aux questions troublantes concernant son
parti et son administration relevées à la commission Charbonneau.
Je conclurai en disant que récemment elle
nous a dit que son parti n'avait pas besoin de se doter d'un code d'éthique, ce
que nous avons fait. Le nôtre sera très prochainement diffusé dans toutes nos
instances, partout au Québec. Le travail a été complété. À nouveau, je dis à
mes collègues chefs de toutes les formations politiques du Québec qu'en matière
de meilleures pratiques, tout doit être partagé, les meilleures idées doivent
être partagées. Nous mettons donc ce travail à la disposition des autres
formations politiques. Il serait bon, je crois, comme d'ailleurs le
recommandait le DGE il y a quelques années, que l'ensemble des formations
politiques se dote d'un code d'éthique. C'est ce à quoi les Québécois et les
Québécoises s'attendent. Merci.
Le Modérateur
: On va
passer à la période de questions. On va débuter avec le micro de gauche.
Peut-être vous identifier ainsi que le média que vous représentez.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.
M. Couillard : Bonjour,
madame.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Vous exigez du gouvernement le dépôt d'un budget très rapidement. Mais, si vous
votez contre le budget, ça n'avance à rien, là. Ce serait quoi vos conditions
pour voter en faveur d'un budget?
M. Couillard : Alors, d'abord
on va attendre le rapport du Vérificateur général pour avoir l'état réel des finances
publiques du Québec, puis ensuite on va lire le budget avant d'annoncer notre
vote. Ce que je vous ai dit lors d'une communication précédente, c'est que, sur
la base de la mise à jour économique de l'état des finances publiques, il va
être très difficile pour nous d'accepter la parole de ce gouvernement sur l'état
des finances publiques. Puis, encore une fois, on va lire le budget et on vous
annoncera notre position à ce moment-là.
Journaliste
: Bonjour,
M. Couillard. J'aimerais ça vous entendre un peu plus clairement, en fait, plus
de détails, concernant ce que vous souhaitez, là, de Mme Marois concernant les
révélations à la commission Charbonneau. Est-ce que… Il y a le deal, il y a Mme
Zakaïb, il y a le possible report de l'enquête publique pour répondre au
souhait de la FTQ. Qu'est-ce que vous voulez précisément et comment voulez-vous
que ça se passe?
M. Couillard : Alors, dans le
cas de Mme Zakaïb, tout a été dit, je crois, par mes collègues, puis je crois qu'effectivement,
pour la ministre qui est en charge des fonds d'investissement du gouvernement
du Québec, c'est très préoccupant et difficilement compatible avec ses
fonctions.
Maintenant, dans le cas de Mme Marois et
de M. Blanchet, je veux dire quelque chose de bien clair, là, on s'attend à ce
que M. Blanchet, qui est un homme d'affaires, demande des investissements. C'est
normal, c'est ça qu'il fait dans la vie, c'est un homme d'affaires, puis il a
besoin d'investissements pour les entreprises qu'il dirige et auxquelles il
participe. Ce qui est en cause, c'est le lien et le levier, d'après ce qu'on a
entendu, que pourrait avoir — j'utilise le
conditionnel — que pourrait avoir cet investissement avec des
orientations politiques. Donc, elle doit rassurer les Québécois là-dessus et
prendre une décision en ce qui concerne Mme Zakaïb.
Journaliste
: Juste une
sous-question. Vous avez dit : Mme Zakaïb, tout a été dit. Pour vous, la
page est tournée?
M. Couillard : Bien,
c'est-à-dire qu'on a eu, de notre part…
Mme Richer (Jocelyne)
:
...êtes-vous satisfait?
M. Couillard : …de notre
part, je pense qu'on s'est exprimé là-dessus, mais, de sa part, je pense qu'il
y a d'autres détails à donner puis surtout, de la première ministre, il y a
d'autres explications à donner également quant à la compatibilité de ce qu'on a
entendu avec les responsabilités spécifiques dont la ministre a héritées.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche.
Journaliste
: Bonjour, M.
Couillard. Pas sur la charte, mais sur un autre sujet tout de même, si vous
permettez. Il y a un vote important qui aura lieu au début de la session
parlementaire, au début de la période des questions, il va porter sur l'aide
médicale à mourir. Comment allez-vous voter, vous qui serez en Chambre à ce
moment-là?
M. Couillard : Oui. Alors,
j'ai pris la décision de voter en faveur du projet de loi. Vous vous souvenez
qu'à l'époque j'étais venu me présenter à vous, ne siégeant pas à l'Assemblée,
en disant que j'allais soutenir le principe du projet de loi, parce que je
pensais que le travail parlementaire devait se poursuivre, parce que de
nombreuses précisions devaient être apportées.
Selon la forme du projet de loi à
l'époque, je n'aurais pas été capable de le soutenir. Avec le travail
parlementaire de grande qualité qui a eu lieu en commission… je voudrais rendre
hommage à tous les membres de la commission, bien sûr notre consoeur Mme
Vallée, mais également les membres de toutes les formations politiques. Il y a
eu de nombreux amendements; en ce qui me concerne, de nombreuses précisions apportées
aux endroits où je voulais voir des précisions.
Pour moi, la question essentielle était la
suivante : il s'agit de circonstances qui doivent être exceptionnelles, où
on baisse les bras parce qu'on n'a pas rien à offrir à la personne devant nous,
et il faut donner une solution aux citoyens qui leur permet d'exprimer leurs
volontés. Cependant, il faut que ces circonstances soient définies, soient
encadrées. J'ai également beaucoup apprécié que le gouvernement introduise,
dans son projet de loi, la possibilité d'une objection de conscience pour les
professionnels de la santé.
Journaliste
: Est-ce
que vous pensez qu'il y a plus de députés libéraux que la dernière fois ou
moins de députés voteront pour ou contre, donc?
M. Couillard : Je ne pourrais
pas répondre à cette question, mais ce que je vous dirais, c'est que les commentaires
sur la qualité du travail législatif, les commentaires positifs ont été
nombreux.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
M. Pépin (Michel)
: Bonjour,
M. Couillard.
M. Couillard : Bonjour.
M. Pépin (Michel)
: Je
comprends que Mme Thériault a pris position, s'est prononcée clairement, mais
vous comprendrez que ce n'est pas pareil quand il s'agit d'une députée par
rapport au chef de l'opposition officielle. Qu'est-ce que vous demandez à Mme
Marois par rapport à la ministre Zakaïb?
M. Couillard : D'abord, je
crois qu'elle doit rapidement donner son opinion sur la compatibilité entre ce
qui a été entendu à la commission et les fonctions ministérielles de Mme Zakaïb
qui, je vous le rappelle, sont, entre autres, de superviser les fonds d'investissement
ou les bras d'investissement du gouvernement du Québec. En ce qui nous
concerne, les deux sont incompatibles.
Alors, je demande à Mme Marois de
s'exprimer sur, premièrement, cette question, est-ce qu'il y a compatibilité
selon elle, et, s'il n'y a pas compatibilité, à mon avis, Mme Zakaïb ne peut
plus exercer ses fonctions de ministre.
M. Pépin (Michel)
: Maintenant
concernant le deal ou pas le deal, qu'est-ce que vous attendez de Mme Marois à
cet égard-là? Est-ce que vous avez eu des réponses un peu satisfaisantes ou pas
du tout?
M. Couillard : Non, parce que
la réponse qu'on a entendue, c'est : Il n'y a pas eu de deal. Bien, je
vais répéter ce que j'ai dit à vos collègues, puis là-dedans, M. Pépin, je vais
avoir une position équilibrée, qui va s'appliquer à tout ce qu'on entendra à la
commission Charbonneau. Alors, ce que… moi, ce qui m'interpelle comme
interpelle beaucoup de Québécois, ce n'est pas le fait qu'il y a pu avoir un investissement
du Fonds de solidarité dans une entreprise à laquelle M. Blanchet participe.
C'est son travail, c'est un homme d'affaires, on s'attend qu'il recueille… qu'il
doive recueillir des investissements, puis, le fonds d'investissement, c'est
une des sources importantes d'investissement… le Fonds de la FTQ, pardon, une
source importante d'investissement au Québec.
La question qui est soulevée, ce n'est pas
le deal, c'est la relation entre l'investissement en tant que levier, là, sur
des prises de décisions politiques. C'est là-dessus spécifiquement. Dire :
Il n'y a pas eu de deal, bien, c'est difficilement soutenable quand on lit ce
qui a été mentionné, mais elle doit également, Mme Marois, rassurer les
Québécois sur le fait qu'en aucun cas les décisions ou les orientations
politiques de sa formation n'ont été liées à des décisions d'investissement.
M. Pépin (Michel)
:
Dans quelle mesure la suite de choses semble plaider ou ne pas plaider dans le
sens de la version des faits de Mme Marois?
M. Couillard : Bien, je n'ai
pas entendu sa version sur la relation. J'ai entendu sa version sur l'existence
ou non d'un deal. Elle dit : Il n'y a pas eu de deal. Cependant, il y a eu
un investissement. Je pense que, là-dessus, les observateurs s'entendent. Ce
qu'il faut dire, là, ce qu'il faut éclaircir, c'est la relation qu'il y a eu.
Moi, je donne le bénéfice à Mme Marois de l'expliquer clairement, là, la
relation qu'il y a eue ou qu'il n'y a pas eue entre l'investissement et les
orientations politiques de sa formation politique.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Geneviève Lajoie, Journal de Québec. M. Couillard, vous demandez au
gouvernement de déposer un budget rapidement, donc 15 jours après le fédéral,
si je comprends bien. Lorsqu'on vous a posé la question tout à l'heure, vous
avez dit : Bien, on va le regarder puis, après ça, on verra quelle sera
notre position. Je vous sens moins virulent à l'égard de la gouverne des
finances publiques du Parti québécois maintenant qu'avant Noël.
M. Couillard : Bien, merci de
demander la question à nouveau. Je répète : Sur la base de tout ce qu'on
voit jusqu'à maintenant, y compris jusqu'à aujourd'hui… on voit que les
gens sont de bonne humeur à l'idée d'aller au Lac-Saint-Jean dans les conditions
routières actuelles. Alors, sur la base de tout ce qu'on a entendu au
cours des derniers jours, des dernières semaines et ce que je viens de vous
communiquer aujourd'hui, il serait impossible pour nous de soutenir un budget
déposé par ce gouvernement.
Cependant, en tout respect pour le
processus parlementaire, là, je vais revenir devant vous un peu plus tard, d'ailleurs,
avec des propositions, je vous l'ai dit tantôt, qu'on avait pour relancer
l'emploi et l'économie du Québec; pas des stratégies qui s'échelonnent sur des
années, mais des trucs qui, maintenant, vont avoir un impact. On va lire le
budget puis, rapidement, on va vous communiquer notre position. Mais sur la
base de tout ce qu'on voit, là, et je répète exactement ce que je vous ai dit à
l'époque, il est hautement improbable qu'on soutienne le budget du
gouvernement.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Peut-être revenir sur les propos de votre ancienne députée, Mme Houda-Pepin,
hier soir à Tout le monde en parle. Elle a été très dure à votre
endroit. Est-ce que vous… Qu'avez-vous à lui répondre? Est-ce qu'effectivement
vous lui avez offert un poste de ministre en échange d'un appui sur la charte?
M. Couillard (Philippe)
:
Alors, ça, c'est tellement absurde pour quiconque connaît le fonctionnement de
la politique, le fonctionnement d'une formation politique, que c'est non
seulement faux, c'est impossible. Ce qui a été demandé, je le répète, je vous
ai dit la même chose plusieurs fois puis je le répète, tout le monde, tous ses collègues
ont dit à Mme Houda-Pepin : Reste avec nous, de façon à jouer un rôle
important pour le Parti libéral du Québec et pour le Québec dans la lutte
contre l'intégrisme.
Alors, si elle a interprété ça comme ça,
de cette façon, c'est son problème, ce n'est pas le mien. Mais je n'ai pas
l'intention non plus d'engager un débat ou une discussion avec Mme Houda-Pepin
par l'intermédiaire des médias. Elle a quitté le caucus du Parti libéral du
Québec. Nous, on va de l'avant.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Mais elle vous reproche… elle reproche au Parti libéral de ne pas débattre à
l'interne sur ce sujet-là depuis le début.
M. Couillard (Philippe)
:
On n'a pas vu le même caucus puis on n'a pas vu les mêmes débats. Mais je n'ai
pas d'autre commentaire à faire.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de droite.
Journaliste
: Bonjour. M.
Couillard, si vous me permettez, sur un autre sujet, est-ce que, selon vous, il
doit y avoir une enquête publique à L'Isle-Verte?
M. Couillard (Philippe)
:
Bien, je crois que… Je ne vois pas de raison pour laquelle l'enquête du coroner
ne serait pas publique. On me rappelait qu'à l'époque d'un désastre
malheureusement similaire, là, qui a comme des échos avec celui de L'Isle-Verte,
celui de Chapais et d'autres événements, il y a eu d'emblée une enquête
publique du coroner. Évidemment, c'est le coroner qui prend cette décision,
mais il me semble que l'ampleur de la catastrophe, les questions qui sont
soulevées auprès de la population actuellement, de tout le Québec, et même à
l'extérieur du Québec parce que vous avez vu à quel point cette tragédie a eu
un retentissement qui a débordé les frontières du Québec, ça milite en faveur
d'une enquête publique, oui, du coroner.
Journaliste
: Donc, du
coroner, mais pas séparé…
M. Couillard (Philippe)
:
Bien, je pense que le coroner, s'il fait bien son travail ou elle fait bien son
travail, avec une enquête publique, devrait normalement arriver à la racine de
ce qui doit être étudié ici.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous attendez pour la suite des choses à L'Isle-Verte?
M. Couillard (Philippe)
:
Bien, d'abord, on va retourner samedi prochain, parce qu'il y aura une
cérémonie religieuse, je dirais, plus officielle, qui va être tenue en mémoire
des victimes puis en soutien de la communauté. Donc, bien sûr, j'y serai. Par
la suite, bien sûr, se poursuit la tâche, là, vraiment lugubre de sortir les
dépouilles des personnes décédées. Et puis il y aura la phase… Et puis je pense
que le témoignage du propriétaire de la résidence tombait à point. Il a été
courageux, à mon avis, de prendre la parole lors de la cérémonie. Donnons-nous
le temps d'entendre les réponses avant de sauter rapidement aux conclusions.
Ceci dit, il y a certainement des points
qui vont être au centre des discussions quant aux méthodes de protection ou de
prévention des incendies dans les résidences pour les personnes âgées du
Québec. Cependant, ce qui est quand même notable, c'est que je n'ai entendu personne,
moi, dans mes passages là-bas, à L'Isle-Verte, ou en public se plaindre de
mauvais traitements ou de mauvais soins reçus à la résidence. Ce n'est pas ça
qui est en cause puis, je pense, c'est important de le dire.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de gauche.
M. Dutrisac (Robert) : Bonjour,
M. Couillard. Robert Dutrisac du Devoir. Je me dois un peu de revenir
sur les propos de Mme Houda-Pepin, mais sur le plan plus général, plus
politique. Elle a dit que le Parti libéral du Québec était devenu le Parti
libéral de Montréal. Comment entendez-vous, justement, faire en sorte que le
Parti libéral de Montréal devienne le Parti libéral du Québec?
M. Couillard : Alors, c'est
assez particulier de dire ça à un gars qui va se présenter dans le comté de Roberval,
vous en conviendrez avec moi. Première remarque.
Deuxièmement, ça me permet de rappeler
l'essentiel de notre position qu'on a déjà et qu'on va continuer à communiquer,
notamment dans les régions. Ça se résume, de façon très simple, en trois
éléments. D'abord, là, pour nous autres, le questionnement sur le crucifix à l'Assemblée,
il est terminé. Le crucifix reste, reste au salon bleu de l'Assemblée
nationale. S'il y avait des gens qui avaient encore des doutes sur l'importance
du phénomène religieux pour les Québécois, là, je pense que, s'ils ont vu la
communauté de L'Isle-Verte en fin de semaine, ils ont une meilleure appréciation
de cette question-là. Ça fait partie de notre histoire, de notre patrimoine, de
ce qui est important pour nous, les Québécois, et il reste là.
D'ailleurs, je lance un défi à Mme Marois
de s'exprimer clairement là-dessus. Oui ou non. Pas — je prévois déjà
la réponse, vous voyez, M. Dutrisac — pas : On va faire un
comité puis, après l'élection, on verra. Nous, on vous dit : Aujourd'hui, le
crucifix reste au salon bleu de l'Assemblée. Alors, que Mme Marois réponde clairement
sur cette question. Donc, premier élément, le crucifix.
Deuxième élément, ça n'a pas de bon sens,
puis les Québécois le disent également partout, de se mettre à congédier ou de
ne pas engager des infirmières, des enseignantes, des éducatrices de garderie
pour des questions franchement ridicules comme celles qui sont soulevées dans
le projet du Parti québécois.
Troisièmement, au-delà de la religion, sur
la question de l'égalité entre les hommes et les femmes, nous, on ne souhaite
pas voir, dans nos services publics, des femmes presque totalement ou totalement
dissimulées par des vêtements. On ne veut pas ça. Alors, ça, c'est clair, c'est
simple, on le répète déjà. Je pense que les gens apprécient cette position, notamment
la protection de notre patrimoine, parce que ce n'est pas juste les autres
religions dont il est question ici, c'est également notre patrimoine historique
au Québec.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question à la gauche, dans le micro de gauche.
M. Robitaille (Antoine)
:
Pour rebondir sur ce que vous venez de dire, que feriez-vous, donc, avec… si
vous étiez au pouvoir, avec l'Université Concordia qui permet, donc, par… le
port du tchador, même de la burqa de certains enseignants et, évidemment, des
étudiants?
M. Couillard : D'abord, on a
dit à plusieurs reprises, M. Robitaille, que les services publics au Québec… puis
là-dessus, d'abord, toutes les formations politiques s'entendent, ce n'est
pas un objet de discussion, là, les services publics sont donnés et reçus à
visage découvert. Un cours universitaire est un service public. Au minimum, on
aurait des discussions très serrées avec l'Université Concordia. Au minimum, il
me semble que quelqu'un qui vient passer un examen à l'université devrait
s'identifier, hein, minimalement. Mais, sur la question du visage découvert, on
va être très fermes là-dessus.
M. Robitaille (Antoine)
:
Mais que feriez-vous…
M. Couillard : On aurait une…
M. Robitaille (Antoine)
:
À part la discussion, est-ce qu'il y aurait un règlement général, une loi…
M. Couillard : Alors, notre
approche, c'est d'indiquer ce que je vous ai dit tantôt, soit par méthode législative
lorsqu'on a l'impression d'être sur un terrain solide sur le plan
constitutionnel, parce qu'on ne s'engagera pas dans une clause dérogatoire sur
la façon dont les femmes s'habillent au Québec — on peut-u s'entendre
là-dessus — ou par l'autorité donnée, selon les balises qu'on a déjà
indiquées, au gestionnaire de prendre ces décisions-là, mais on va exprimer clairement
le fait qu'on est mal à l'aise devant cette question-là.
M. Robitaille (Antoine)
:
Retirer du financement, est-ce que ce serait une option?
M. Couillard : Là, vous allez
trop loin. On est déjà dans les détails des détails des détails. Puis je
rappelle que ce qui est sur la place publique depuis quelques mois, là...
M. Robitaille (Antoine)
:
Mais ce n'est pas abstrait, là. C'est permis, à l'Université Concordia.
M. Couillard : Oui, mais ce
qui est sur la place publique, ici, à l'Assemblée, c'est le projet de loi
n° 60 du gouvernement. Demandez au gouvernement... On va prendre
l'habitude, là, à partir de maintenant, maintenant que notre position est
déposée, là, de demander au proposeur ce qu'il va faire. Alors, posez votre
même question à M. Drainville, puis, ensuite, on commencera.
M. Robitaille (Antoine)
:
Non, mais, si vous aspirez au pouvoir, on peut quand même vous poser des questions...
M. Couillard : Je vais
attendre...
M. Robitaille (Antoine) : ...par
exemple, sur le pétrole...
M. Couillard : Mais je vous
ai donné...
M. Robitaille (Antoine)
:
...habituellement, deux...
M. Couillard : Un instant,
là, vous changez de sujet complètement.
M. Robitaille (Antoine)
:
Oui, oui, je change de sujet.
M. Couillard : Je vous ai
donné ma réponse là-dessus. Allez la poser, la question, à M. Drainville. Notre
position, elle est connue, elle va être répétée partout au Québec. Puis
j'attends la réponse, moi, de Mme Marois sur le crucifix à l'Assemblée.
M. Robitaille (Antoine) : Donc,
sur l'exploitation et l'exploration pétrolière au Québec, il semble y avoir
deux camps, là, un peu comme les lucides et les solidaires, qui sont en train
de se former. Vous, dans ce débat-là, où vous situez-vous? Plus du côté
Jérôme-Forget—Facal ou plus du côté syndical qui demande un moratoire sur ça?
M. Couillard : Alors, j'aime
beaucoup Monique puis j'ai beaucoup de sympathie avec M. Facal. Alors, je
dirais que, comme formation politique...
M. Robitaille (Antoine)
:
Donc, vous êtes de leur bord.
M. Couillard : ...et moi,
comme Québécois, je ne vois pas selon quelle logique, au Québec, on peut se
priver d'exploiter des ressources comme celles dont il est question, d'autant
plus que l'ère du pétrole, on veut qu'elle s'éteigne progressivement, mais, si
vous lisez là-dessus, puis je suis certain que vous le faites, sur la
littérature internationale, elle n'est pas à la veille de se terminer, cette
ère-là. Elle en a encore probablement pour plusieurs décennies.
Au Québec, on a une transition à faire :
gaz naturel, électrification, tout le monde est là, mais il est absurde, alors
qu'on a des problèmes fiscaux majeurs, une démographie sur laquelle tout le
monde s'exprime ces jours-ci, une dette importante, il est absurde de ne pas
tirer partie collectivement de cette ressource-là.
Maintenant, ça se fait dans le respect des
communautés, des questions de sécurité, bien sûr, et de façon à faire
véritablement partager les richesses à l'ensemble des Québécois. On étudie
particulièrement le modèle norvégien, dont il est question, là, beaucoup et...
quoiqu'on est un peu réticents à la prise de risque des contribuables sur des
questions de ressources naturelles, mais il y a là un message intéressant.
Les Norvégiens, là, ils ne sont pas moins
préoccupés par l'environnement que les Québécois. Je pense qu'on peut
s'entendre là-dessus, là. Ils ont quand même basé le soutien... une grande part
des soutiens de leurs programmes sociaux, qui sont aussi avancés que les nôtres,
sinon parfois plus, sur l'exploitation des hydrocarbures.
M. Obama, c'est un président démocrate aux
États-Unis qui est en train de rendre les États-Unis autosuffisants à
l'hydrocarbure. Alors, la réalité, c'est que ces richesses-là sont là, elles
sont potentiellement très rentables pour les Québécois. Sur le principe, on est
pour l'exploitation.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, là, au micro de droite.
Journaliste
:
Yes. Mr. Couillard, Mme Houda-Pepin, in her interview last night, suggested
that the Islamic fundamentalist, political Islam, Islamist, use freedom of
religion for their own ends and question the concept of freedom of religion,
which is something that's been in the universal charter and the Québec Charter,
the Canadian Charter. Is there something to be done there?
M. Couillard :Well, there is absolutely no question for us
to touch, in any way, freedom of religion. The only exception we make on that,
and I will repeat that again, is on those three garments that we discussed last
week, because in our view, in my view, it goes beyond religion. It is a
strategy or a manifestation of an attempt to withdraw women from social
interaction. In my view, this is where sometime religion is utilized for other
means. For all the rest, we are totally opposed to any job discrimination. I have absolutely, let me be very clear, no problem
meeting a civil servant, you know, wearing a scarf, a cross, a turban or a
kippa. I just want this person to be competent. If I go to at the hospital and
I need care, I don't care what the doctor wears on his or her head. I want good
care, and this is what, I think, Quebeckers want as
well.
Journaliste
: And the second question. You're having a caucus in Saint-Félicien. Now, is this…
M. Couillard : Very nice place.
Journaliste
: Is this a loyalty test for your caucus to see who shows up?
M. Couillard : You mean, if they're going to withstand? It's also a loyalty test
for the press because you'll have to be very tough to get there in time and be
with us. You'll fall in love with the regions, as I did. You know the region
already, and we're going to take good care of you and we'll have interesting things to communicate to you. But I want also there to
communicate on issues related to the whole of Québec, to the regions and, more
specifically, even you will see very specific things on the environment where we
will be at that time.
Le Modérateur
:
On va passer au micro de gauche.
Journaliste
:
Following, the Tout le monde en parle interview last night, I'd like to
ask you if you or your party was, in any way, influenced by the so-called hard
line of Montréal's wing of the party, of the Liberal Party, in your decision on
the charter and also, did you, or your office, or
anyone in your office, promised Mme Houda-Pepin a cabinet post?
M. Couillard : So I'll start in reverse, with the last question. It is so
ridiculous to say that or to believe this that it goes without saying that the
answer is no. What was said, I will say it in English again, exactly is the
following : Fatima, please, stay with us in order for us to play… for you
to play an important role with the Québec Liberal Party and the whole of
Québec, particularly in the fight against fundamentalism. That is exactly…
those were exactly the words that were pronounced. Now, I'm not going into
interpretation of what she believes that meant or didn't mean. This is what was
said.
Now, on the other aspect
of your question, it's very hard… it's very strange to believe that this should
be ask to someone who is going to be running in Roberval, because I'm very
comfortable with our position on the charter in the regions also. And I'll
summarize it in three easy points that we're going to repeat again and again,
and particularly after what we saw during the weekend.
First, the crucifix stays
here, doesn't move. It's not maybe yes,
maybe not, we don't know, we'll
have a committee, we'll see
after the election. It stays there. It's part of Québec's history, it's part of who we are and I don't know anyone from other
religious communities that think that this is an
attempt to convert them to Catholicism. So it stays there. So I am asking, I am
challenging Mme Marois to give Quebeckers a very precise answer on that, not
later after the election, yes or no. In our case, it's very clear, it stays
there.
Second element, It's
totally absurd, wrong to say that we would fire — and M. Drainville
is not able to answer that question — that we would fire or not hire
a nurse, a teacher, a day-care worker, a doctor because of what he or she would
wear : a cross, a scarf, whatever. Quebeckers want services, they want
care. When a doctor enters my room, as a patient, I don't give a damn what the
person wears on his head or her head, I want good care. And that is what
Quebeckers want.
And third, not on
religion, but on the matter of equality of men and women, we object to the
presence of garments that hide completely the women and send a message of
social exclusion in our public services. These are legal garments that people
can wear on the street, but we don't think it's compatible with public services
in Québec. So that's very easy, three elements, and I can tell you that
already, when we say that in the regions, it's quite well received.
Journaliste
:
And on Mme Marois' explanation that she gave in Switzerland, she did say, I
believe, that at no time was her or her party influenced in terms of whether
they would put pressure on the Liberal Government to setup a commission. What
more do you want her to say in terms of…
M. Couillard : Well, I want her to go deeper, because, as I said earlier in
French, it's not the fact that M. Blanchet was looking for investment. It's
normal, it's his job, he's a businessman. When you run a company, when you're
on a board, you're looking for investment, and the «fonds» is one obvious
source for funding in Québec. The question is the relationship that may exist,
may exist, between a decision to invest and political orientations of a
political party. And I think she has to come back on this issue and come back
as well to the other part of what I said earlier, to the compatibility or lack
of between what was heard on her colleague, Mme Zakaïb, and her responsibility,
where, I should remind Quebeckers, she's overseeing the vast majority, if not
the totality of the investment arm of the Government. So she has to come back
in front of you, like I did.
And I want, and I said in
French again, I want the same standards applied to all political parties. I was
telling people : Imagine if it were former or actual current liberal
members being discussed this way. I think we would still be in the middle of
it, wouldn't we? So the same standards have to be applied.
Le Modérateur
: Une dernière question à droite.
M. Couillard : You have to go, I know. Be careful.
Journaliste
: What would you do, how would you approach or what would you do with
Concordia, considering the fact that they allow certain religious attires?
M. Couillard : You know, one thing that one has to be careful of is that, in the
same way that we should not prohibit across the board like the PQ is doing, it
doesn't mean that everything can be done without limitations. We have said many
times, along this all political parties in Québec agree, that public services must be given or received with an uncovered
face. I, personally, am not that comfortable with the idea that someone could
be in a classroom not being identifiable. That's something that I react
negatively though. It has nothing to do with freedom of religion.
So again, I would have
serious conversation with the management of this university and I think they
agree on our position across the board. They just pointed out one example.
Now, again, we are drawn by the PQ in discussing, you know, rare events, or
small examples, or details. I should remind you and the public here that what
is on the table is not the Liberal Party's position. It's the PQ's bill, which
is totally unacceptable. We will never, never, never accept job discrimination
based on what people wear, apart from the exceptions, the very specific
exceptions that we described earlier.
Journaliste
: And do you still think you'll be able to carry the riding of
Roberval?
M. Couillard : Yes. I will be the next MNA in Roberval. Why? Because, of course, this
charter issue is sidelined because there is nothing there that exists, in
reality, in people's mind, but we are going to talk about forestry, we are
going to talk about agriculture, we are going to talk about the aluminium
industry, we are going to talk about the relationship between aboriginals and
the non aboriginal community. There is a very significant issue right now. There
is a very significant issue on forestry as well. So I am going to talk to the
people of Roberval and Saguenay—Lac-Saint-Jean about matters that matter to them in real life, not imaginary
science fiction. Merci.
(Fin à 11 h 35)