(Quatorze heures vingt-trois minutes)
M. Dubé
: Bon. Bonjour,
tout le monde. Alors, avant de commenter les propos de M. Parizeau de ce
matin, j'aimerais souligner la victoire d'Alexandre Bilodeau en bosses, et dont,
je comprends bien, le troisième est Gagnon… ou
Gagnon est le deuxième? Kingsbury est le deuxième, c'est ça, puis Gagnon est quatrième.
Alors, bravo encore, Équipe Canada! Très bonne
nouvelle! On va se remettre de nos émotions et parler un petit peu de finances
publiques, d'accord?
Alors, en fait, ce que je voulais faire rapidement,
rapidement — parce qu'il y a des choses qui sont des fois tout aussi importantes que les finances publiques, hein? — je voulais commenter les propos… Parce que je
peux vous dire que, pour nous, c'est un peu… Ce
que j'ai entendu ce matin de M. Parizeau, ce n'est pas une surprise. Vous
savez très bien que ce discours-là… En fait, je
reviens.Le discours de M. Parizeau
ce matin dans le journal, qui reprend ou commente sur le diagnostic de M. Robert
Gagné des HEC, c'est très rafraîchissant parce que,
je peux vous dire, je croyais entendre
François Legault. Ce que j'ai entendu et ce que j'ai lu des HEC, de M. Gagné, qu'on connaît bien…
et que M. Parizeau reprenne, avec la crédibilité de M. Parizeau… on n'est pas toujours d'accord avec lui,
j'ai déjà eu quelques discussions, mais la crédibilité de cet homme-là comme économiste, on
est d'accord que, quand il dit que ça ne va pas bien, qu'on est en train de
frapper le mur et que, si on ne change pas notre façon d'adresser l'économie du
Québec, on vit au-dessus de nos moyens puis il va arriver quelque chose de
grave…
Il a
commenté aussi, sur les… sur la même analyse ou une analyse un peu parallèle
qui a été faite par un autre bon économiste fiscaliste, mais qui était sur les
prévisions à long terme, mais l'essentiel des commentaires de M. Parizeau
portaient ce matin sur les HEC. Alors moi, je vous dirais, la première bonne chose qui me rassure, c'est que tout
ce qu'on fait avec la Coalition avenir Québec depuis un an, un an et demi, et…
écoutez, ce que je vous dis, là, c'est que nous, dans notre cas, il y a non
seulement M. Parizeau qui dit que M. Gagné a raison, mais c'est
exactement ce que François Legault nous dit depuis un an.
Rappelez-vous aussi, puis je pense que c'est
important, ce qui est intéressant, c'est que
M. Legault, l'automne dernier, juste avant qu'on ne
débute la session d'automne — vous vous souvenez? — il
m'a donné le mandat de regarder qu'est-ce qui se passait avec les finances
publiques et avec l'économie. Et, au mois de septembre, je suis arrivé… avec mes collègues, on était à Trois-Rivières lors
de notre caucus, puis on a fait trois constats. Avant de commencer l'analyse
détaillée qui m'a été demandée, on a fait trois constats,
on a dit : Les Québécois sont surtaxés,
l'État est engorgé, et en plus — et
en plus — l'économie est en panne. Alors, rappelez-vous, là,
ce qu'on voit, ce qu'on a lu et ce que M.Gagné
dit, c'est exactement ça aujourd'hui, beaucoup plus étoffé. Et ce qu'on a dit
suite à ça… j'ai fait un autre rapport en
novembre, ce qu'on a appelé le rapport d'étape, puis on a dit : Non seulement on arrive aux
mêmes conclusions, mais, pour aider le
troisième élément, qui est les contribuables qui sont surtaxés, il faut
travailler avec des moyens pour enlever…
donner un répit fiscal — pardon — à
ces contribuables-là. Et ça, on a fait ce rapport d'étape là au mois de novembre, vous vous en
souvenez? Et je vous dis, dans quelques semaines, d'ici la fin de février, tout
le monde le sait, nous allons sortir ce rapport-là. Et
d'ailleurs vous en avez eu un petit… je vous dirais, une petite saveur
hier, en annonçant notre campagne publicitaire, en disant : Nous, on est
pour une charte des contribuables, exactement,
parce qu'on dit : C'est un des éléments.
Alors, ce que j'aimerais
vous dire aujourd'hui — et je vais terminer là-dessus parce
que vous avez sûrement plusieurs questions — je
le répète : C'est une très bonne nouvelle, très bon
commentaire, la sortie de M. Parizeau, qui est très crédible. Ça nous
donne de l'eau à notre moulin de continuer à faire ça, de continuer à trouver des solutions avec ce que M. Legault dit. Ça nous prend des jobs, hein, ça nous prend des
jobs payantes. On a des moyens. Ça nous prend de l'innovation — rappelez-vous ce qu'il dit, M. Gagné,
hein? — ça nous prend des jobs
payantes. On ne peut pas continuer à avoir ce retard-là non seulement avec le
Canada, mais avec nos voisins. Il faut retourner... il faut aider les entreprises.
Et je... Vous me connaissez, j'essaie de
ne pas être trop négatif envers les deux autres partis, mais, quand j'ai
entendu, il y a deux semaines... rappelez-vous, là, ce n'est pas moi qui l'a
inventé, M. Bédard est sorti puis il a
dit : Non, non, non, tout va bien, ce que M. Gagné dit, ce n'est pas vrai.Il
avait ses lunettes roses, on a vu ça dans quelques
caricatures. Écoutez,
c'est un déni total de la réalité. Alors, ça prenait peut-être M. Parizeau, avec sa crédibilité, pour venir
dire : Écoutez, les «boys», là, réveillez-vous, au PQ, là, il y a quelque
chose à faire.
Et moi,
ce que j'entends ce matin, c'est que les gens vont dire : Bien, nous, on a l'homme de la situation; ce n'est pas un docteur, ce n'est pas un
économiste, c'est quelqu'un qui sait ce que c'est que
de la business, ça fait un an et demi qu'on le dit. Puis M. Parizeau est
en train de dire : Ce n'est pas le PQ qui va le
faire non plus parce que même Mme Zakaïb,
elle ne suivait même pas sa politique. Puis j'aimerais vous dire que, ce
qu'elle a sorti, l'automne passé, à grands coups de millions, elle a dit :
Il faut avoir une politique industrielle. M. Parizeau, il le dit même dans son article : C'est bien
beau avoir de la théorie, mais, si au lieu d'aider les PME, vous faites une
injection de 450 millions dans une business, bien, il n'en reste pas pour
toutes les autres.
Alors, écoutez, moi, je vous dis, c'est
une bonne nouvelle qu'on ait quelqu'un qui prend le courage de dire : C'est
ça, notre réalité, il faut faire... Il a bien dit que
ça prenait un remède de cheval. Je vous dirais que... je veux faire attention à ma comparaison, mais je pense
qu'on a le bon remède, on a le plan Legault, puis, dans quelques semaines, vous
allez avoir le répit qu'on veut donner aux contribuables pour une... par une
meilleure gestion de l'État. Puis je me permettrais de prendre vos questions parce que je n'ai pas de texte à vous lire cet après-midi.
M. Lavallée (Hugo)
:
Dans quelle mesure est-ce que vous trouveriez acceptable que Mme Marois
déclenche des élections sans avoir au préalable présenté un budget en bonne et
due forme?
M. Dubé
: Inacceptable,
tout à fait inacceptable. Ça me prouve deux choses : ça prouve qu'elle
veut cacher les chiffres... Alors, je vais vous donner deux points très précis là-dessus.
Puis j'apprécie votre question parce que, pour moi... aujourd'hui, on parlait
du discours de M. Parizeau, mais, si vous voulez parler du budget, ça va
me faire plaisir. Quand on n'a rien à cacher, hein, que ça soit pour ce qui est
de Mme Marois, M. Blanchet, puis de dire : Non, non, non, on
n'est pas coupables. On a dit, la semaine passée, hein : Venez donc en commission
parlementaire. Vous n'avez rien à cacher, venez donc. S'ils ont si confiance
dans leur chef, puis ils ont si confiance dans l'économie, puis tout va bien,
Madame la Marquise, pourquoi qu'ils ne le déposent
pas, leur budget?
Quand elle vous
a dit, la semaine passée — puis je l'ai bien entendue : Écoutez,
ça n'a pas beaucoup changé entre ce qu'on a déposé dans la mise à jour économique
du mois de novembre et ce qu'il y aurait aujourd'hui,
ça, c'est la même personne qui nous disait en octobre : On est toujours
sur la cible d'un déficit zéro. On apprend qu'on ne s'en va plus en élection, puis, tout d'un coup, woups!, il pousse un déficit de 2,5 milliards dans
les semaines qui suivent. Alors, la même personne... que ça soit Mme Marceau… Mme Marois ou M. Marceau
qui nous dit : Fiez-vous à nos chiffres, on n'a pas besoin de déposer un
budget, c'est l'opposition qui veut aller en élection, non, non. Non, non, non.
Moi, je vous le dis, je veux avoir un budget. Je vais
le redire à M. Marceau quand je le rencontre mercredi. Je trouve ça déplorable.
Écoutez-moi
bien. Je lui ai demandé depuis le mois de décembre de le rencontrer pour aller
lui suggérer… il m'a refusé trois fois de le rencontrer. Le rendez-vous a été
déplacé maintenant à mercredi. Alors, s'il y a quelqu'un qui demande un budget
avant d'aller en élection… Il ne le doit pas
juste à moi, il ne le doit pas juste aux libéraux, il le doit aux citoyens.
Puis
le deuxième point que je vais vous dire là-dessus — puis je suis très
content d'avoir votre question — rappelez-vous trois choses : on
est allés en élection en septembre 2012 avec un cadre financier qu'il a déposé
après le discours des chefs, puis, dans ce cadre financier là, qui était tout croche, ils n'ont même pas été
capables de respecter leurs promesses sur la taxe santé et l'équilibre
budgétaire; première erreur.
Deuxième erreur : ils nous disent : Fiez-vous à nous, on va le faire, l'équilibre
budgétaire zéro, en 2013‑2014. Ils font un déficit d'au
moins 2,5 milliards, hein, d'au moins 2,5 milliards. Puis moi,
ce que je vous dis aujourd'hui, avec les chiffres que j'ai vus au mois de
septembre, hein, après sept mois, je vous dis qu'on a un «run rate» qu'on
appelle, là, de 5,1 % dans la croissance des dépenses, alors que leur
budget, à 2,5 milliards de déficit, dit qu'on va faire des dépenses à une
croissance de 3,3 %. Ça fait
qu'aujourd'hui, là, tout ce que je peux vous dire, c'est que le déficit de 2,5,
il ne sera pas là non plus.
Alors,
ça, c'est les gens qui vous disent : Fiez-vous à nous, on n'a pas besoin
de redéposer un autre budget. Écoutez, ça ne tient pas la route. Ça ne tient
pas la route. Donc, ça nous prend un budget avant de commencer
à parler d'élection, c'est leur devoir.
M. Marceau, son devoir, c'est de déposer un budget, et c'est ça qu'on attend de lui.
M.
Lavallée (Hugo)
: Mais quelle valeur aurait ce budget-là même
s'il y en avait un? Parce qu'on a vu, en 2003, qu'un
budget à quelques jours, quelques semaines
d'une campagne électorale ne ressemble pas nécessairement au budget réel
qui avait été présenté ensuite, après la campagne électorale. Est-ce que, dans
un cas ou dans l'autre, on ne risque pas d'avoir de mauvaises surprises une fois les élections terminées?
M.
Dubé
: Bien, écoutez, moi, je vous redis — puis je
pense, votre question est très à propos — je vous redis ce que je
viens de vous dire : Si ces gens-là disent — puis ça fait
plusieurs semaines que je vous le dis, là, puis je m'excuse de me répéter, là — qu'ils contrôlent les dépenses, puis, au moins… un gouvernement
péquiste qui a échappé les revenus, qui a mis l'économie
dans un état lamentable… Au moins, inquiétez-vous pas, on contrôle les
dépenses — c'est ça, le message qu'ils
passent à la population — puis les
gens se disent : Bien, au moins, c'est vrai que ça ne va pas bien, mais ils savent gérer. Bien,
je vais vous le dire : Batinsse! Si c'est
vrai qu'ils savent gérer, bien, qu'ils le
déposent, leur budget, puis qu'ils le montrent
qu'ils sont à 3,3 %. Si on apprend ça après les élections, ils vont dire :
Bien, c'est vrai, on s'était encore trompés.
Alors, ce que je vous dis, là : Ce n'est
pas une question d'élection, ils n'ont pas le droit… Je l'ai dit parce qu'il y
a des gens qui me l'ont demandé, puis je vais très, très précis avec vous. Moi,
quand je suis dans l'entreprise privée, là, puis que je publie des états
financiers à tous les trimestres, si je dis des choses qui ne sont pas vraies
dans les états financiers, savez-vous ce qui arrive?
Ça ne m'est jamais arrivé, mais savez-vous ce qui arrive à ceux qui
content des menteries? Ce qu'ils viennent faire, c'est que l'AMF vient vous
voir, puis elle dit : Vous n'avez pas le droit de dire ça, monsieur. Vous
n'avez pas le droit de dire des choses qui ne sont pas vraies. Puis ils vous mettent à l'amende.
Moi, ce que je vous dis : Ce qu'on se
fait dire par le Parti québécois, par M. Marceau
puis Mme Marois quand ils disent qu'ils contrôlent les dépenses, ce
n'est pas vrai. Et donc ils doivent avoir le courage de dire qu'est-ce qui en
est. C'est aussi simple que ça, ils doivent avoir le courage de déposer un
budget qui va montrer l'état réel des finances
publiques.
M. Dutrisac (Robert)
: Sur le constat que fait M. Parizeau, on parle de
productivité, il nous dit que c'est essentiellement un écart qui s'est creusé
depuis 10 ans, donc sous les libéraux, essentiellement…
M. Dubé
: Effectivement, effectivement.
M. Dutrisac (Robert)
:
Mais, par rapport…
M. Dubé
: Je vous dirais
là-dessus, les libéraux sont tout aussi coupables que le Parti québécois dans
la détérioration des 10 dernières années, là.C'est
pour ça que tantôt je trouvais ça drôle un petit peu
de voir M. Couillard de dire que
nous, on va être les défenseurs de l'économie;
ils n'ont rien fait là-dessus pendant 10 ans.
M. Dutrisac (Robert)
:
Et c'est par rapport aux pays de l'OCDE, c'est moins par rapport à l'Ontario,
la différence est minime.
M. Parizeau
dit : Ça nous prend une politique industrielle vigoureuse,
donc il est pour l'intervention de l'État. Vous, ce que vous voulez
faire, c'est essentiellement sabrer dans l'aide que l'État peut apporter dans
les crédits d'impôt aux entreprises, dans toutes les mesures incitatives, là, étatiques.
M. Dubé
: Bien,
premièrement, je vous dirais : Au contraire, attendez de voir le détail de
ce qu'on va donner dans le rapport dans quelques semaines. Alors, moi, je ne
parlerais pas de sabrer. On a toujours dit… par exemple, dans ça, là, on a dit
qu'il fallait supporter l'innovation, il fallait aussi requestionner certains
crédits d'impôt qui sont donnés à certaines grandes entreprises, puis s'assurer
que, si on garde les mêmes montants, la même enveloppe, qu'on l'attache, par
exemple, avec une recherche qui est axée avec les universités pour créer des
jobs pour les travailleurs autonomes, pour les PME, tout ça. Alors, avant de
parler de sabrer… Moi, je ne vous parle pas de sabrer. Et c'est pour ça
qu'aujourd'hui, là, on n'a pas sorti ça d'un sac comme les libéraux ce matin,
qu'il faut faire ci, il faut faire ça, là. On y a pensé. Ça fait un an et demi qu'on travaille là-dessus, là.
Alors, aujourd'hui, ce que je vous dis :
On l'a le plan, nous, il est là, il est prêt. Et c'est pour ça que je suis très
déçu de l'attitude, non seulement du Parti québécois,
qui n'a pas voulu nous donner cette écoute-là, mais, quand ils sortent quelque
chose comme leur politique industrielle, qui est un des quatre axes qu'ils ont
déposés à grand renfort de publicités juste
avant l'autre rumeur d'élection à l'automne passé, ils ne la suivent même pas.
C'est ça qui est déplorable. Ce n'est pas une question
de coupures ou pas, M. Dutrisac. Ce qu'ils nous disent — ce qu'ils nous disent — c'est qu'on en a
une, politique. Elle est théorique, mais on ne
la suit même pas. Puis, au moment où c'est le temps de faire une annonce pour
gagner les élections en Gaspésie, on met 450 millions dans une business où
l'économie est à 60 % de la capacité. Alors, imaginez-vous, là, ce que les
trois ou quatre autres cimenteries au Québec pensent
de cet investissement-là.
Alors, ce
que je vous dis : Nous, on a un plan. Il est très, très clair, il est pour
la productivité, c'est exactement ce que les HEC…
Écoutez, les HEC, c'est une mise à jour qu'ils ont faite cette année. Alors,
ceux qui connaissent ça puis qui ont lu un petit peu, comme vous, vous le savez
qu'on n'a rien inventé de reprendre les recommandations
de M. Gagné des HEC. Ça fait au moins quatre, si je ne me trompe
pas, c'est peut-être cinq rapports qu'il
dépose, dont le premier, il l'avait fait pour
M. Bachand dans une étude qu'il avait
faite avec M. Fortin, je pense que c'est en 2009. Alors, aujourd'hui, que M. Gagné… il y a
— excusez-moi — il y a quelques semaines, sorte puis qu'il dise : C'est ça qu'il faut faire, puis que M. Parizeau se
lève ce matin puis dire : Il a bien raison, bien, je ne suis pas sûr que
nos amis du PQ avaient lu les mêmes rapports
s'ils continuent d'investir dans une cimenterie à
450 millions à Port-Daniel.
Moi, je suis très content pour les gens de
la Gaspésie, très content pour les investisseurs qui ont réussi à avoir ce
support gouvernemental là, mais est-ce que c'est bon pour le Québec? Tout le
monde sait que ce n'est pas bon pour… Est-ce que c'est bon pour le PQ puis pour
les élections? Oui. Mais est-ce que c'est bon pour le Québec? Est-ce que c'est
bon pour l'économie? La réponse, c'est non.
Le Modérateur
: Une
dernière en français.
M. Lavallée (Hugo)
:
Au-delà des questions budgétaires, quelles sont vos attentes par rapport à la
rentrée parlementaire demain, l'arrivée de M. Couillard, le retour du
gouvernement, si on quitte, là, les questions strictement
budgétaires?
M. Dubé
: Bien,
écoutez, moi, je vous dirais : Là, au moins, il y a une prise de
conscience où on est très contents que les… ce qu'on vient de parler pendant
quelques minutes, ça va peut-être ramener l'économie à l'avant-scène, hein? On l'a toujours dit, M. Legault a
toujours dit qu'il y avait… qu'on avait une préoccupation. Ce n'est pas qu'on
ne voulait pas parler de la charte, on en
avait une, charte. Mais, ce qu'on voulait, c'est que l'économie revienne à
l'avant-scène. Ce que je dis, c'est que nous, on l'avait dit souvent, puis
même, il y a quelques-uns d'entre vous ou d'autres
qui disent qu'on est des chiâleux. Peut-être
que si ça vient de M. Parizeau, les gens vont dire : Ce n'est pas chiâler, c'est constructif. Alors, moi, je
suis content. Je vous dis : Pour la rentrée parlementaire qu'on a là, c'est
très positif. Est-ce que le PQ va accepter de prendre ce sujet-là et d'en
faire… de le mettre à son agenda? Comme j'ai compris ce matin que, là, les libéraux disent : On va y aller puis
on va parler des contribuables, je suis tombé un peu en bas de mes culottes
quand j'ai entendu ça. C'est parce que je pense que
c'est la première fois que j'entends M.Couillard parler des contribuables. Ce n'est
pas un hasard, avec ce qu'on dit, nous, depuis
plusieurs semaines. Alors, si l'économie, puis la préoccupation des
contribuables, puis des citoyens, puis de revenir, puis de défendre les intérêts
de la classe moyenne, si tout le monde prend ça comme, je dirais, comme dossier
d'importance dans la prochaine campagne, je suis excessivement content. Mais je
vous dirais, entre les trois partis, là, qui sont capables d'en parler, je
pense qu'il n'y en a rien qu'un qui est
capable de livrer la marchandise, puis c'est
M. Legault.
Le Modérateur
: En anglais.
M. Harrold (Max) : What do Mr. Parizeau's
comments do to the overall debate? Do you think he's been reading your book?
What does it add to the atmosphere?
M. Dubé
: To the atmosphere? Well, first, if I summarize, I think it brings water to… The way I feel this
morning… I'll repeat that, I'll take that again. The way
I feel today, when I read Mr. Parizeau, I said : Finally,
we're not the only ones saying it, because it's one thing
for a professor at the HEC that he's been saying that for years, it always sounds theoretical, correct? And we have many of
those studies that… as I mentioned, the one from Sherbrooke with Mr. Godbout
and… but it's always, you know, something that a
professor, someone is saying.
Suddenly, with the credibility of M. Parizeau… and I
repeat that, we're not always in agreement with
Mr. Parizeau, but I would say his
credibility as an economist, he's been one of the… I would say, one of the best
Finance minister. I remember… I was a bit
younger and I remember the QSSP, you know — les régimes… les REA, qu'on
appelait — he was the founder. He found new
ways of looking at the way to give water, to give breath to the small
businesses with going public, you remember all that. So, to me, what I sensed
was a really good news for us this morning for the Coalition, now we have a
politician that is not on the scene anymore, he's still there, but he's saying :
Hey! What these…
what the Coalition is saying is right.
Please take note that what the HEC, M. Gagné
is saying is the same as the Coalition, and basically he's saying : They
are right, we're going into this wall and if
we continue to think that we can, can I say, have this quality of life that is
not sustainable, we are just going to hit that wall.
So, today, I feel good
not about the bad news, but that we're not the only ones
saying it, so I think that's very positive.
M. Harrold (Max) :
And if the PQ does go into an election without having a budget, what do you
think is going on there? Why would they — your reaction, you said it
in French — but what do you think would be happening?
M. Dubé
: It's a sham, it's really a sham. What I'm saying is
basically the PQ, if it had the courage of saying : We were wrong, we have
destroyed the economy by going after the Plan Nord, by increasing taxes, and
all the things that they have done, they should have at least the courage to say : Hey, those are the numbers. A
little bit as I said : when you're a public company, you have the AMF to face and you're forced to say the truth
because if you don't say the truth, you either
to go to jail or you pay a penalty.And basically that's… They're saying anything,
they're not saying the truth and they think they can come
up with a election and win the election because what they're saying is : People don't really care about public finance and we can tell them that we
control the growth of expenses, which we all
know now it's not true and that's the reason we will have the bigger deficit.
So I think what is important is that we put together a lot of pressure on them to give that budget to update
their numbers and then, when and if we go to
election, then we'll have the truth. And remember, if I may, back in the fall
of 2012, the first thing that I asked was a director
of budget. Remember that. The first thing that
I asked with Mr. Legault, in October 2012, right after the
election, right after the PQ has said clearly :
We have been wrong in our… Dans
ce temps-là… we call it «un cadre financier», remember, and they said : We
will cut the health tax. They have been wrong all over for a year and a half.
Please, let's put pressure together so that they give… they provide this budget
before we go in election.
Le Modérateur
: Une dernière question, non?
M.
Dougherty (Kevin)
:
Yes. I just… Mr. Parizeau
says that the problem is «les PME, elles s'amenuisent». What would you do… and he likes Mme Zakaïb's policies towards them, he doesn't like the cement
plant, but anyway…
But what would the CAQ do for the small businesses?
M.
Dubé
:Well,
you remember, we… I appreciate that question. First, he said he likes Mrs. Zakaïb's theoretical plan because, again, she said :
I'm there as an industrial policy to support
the PME. Give me the PME, they've been helping
in the last six months since this thing has been…
None. They have been helping large businesses to make announcements that
are very… like with Ubisoft… I'm not saying they're wrong,
but the policy is not exactly what they are saying they will do because it doesn't happen. What is wrong also,
and I think that's clear, the climate is not there.You can have a policy but if the climate, if
people don't want to invest because they're scared of
what is going to happen… I mean, you can have all the theoretical
policy… And again they say : Well, right now there is maybe not the mood
for that, so we will invest in large businesses, like
the «cimenterie». So I think if you read between the lines of what M. Parizeau is saying, yes, Mme Zakaïb
is maybe right in theory but what the Government is doing as action is totally wrong, that's basically what he's
saying this morning. Sorry about that, but that's reality.
M. Daigle (Thomas) : …few parties putting out the big signs in Montréal, has the campaign already started
for your party?
M. Dubé
: Well, I think we're ready. I think… I
have really a wrong feeling, if you allow me. And that's the reason I'm
being so clear with M.Legault, that we
need this budget. But if the Government is not playing the rules and Mme Marois
decides to go into election without respecting
the rules, we need to be ready.
But I am going to be very
clear, I'm going to meet with Mr. Marceau
on Wednesday with my colleagues — because we have quite an economic team with us, Stéphane Le Bouyonnec and François Bonnardel — we're going
to go there and say : Again, those are the suggestions that we make. I think you should take note of what M. Parizeau has
said today. You have the time to update your budget. I think you should have a
balanced budget for the coming years. You have the time to do it. But if they
don't, I mean, we need to be ready for an election. And that's the reason we
took this road by saying we don't want to
get caught. Because that's… what exactly she's trying to do is to be
opportunistic. And I think that if she decides to go that road, we'll be ready to take her.
Le Modérateur
:
Thank you. Merci.
M. Du
bé
:
Merci beaucoup.
(Fin à 14 h 46)