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Point de presse de M. Robert Poëti, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique, et de Mme Lise Thériault, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'éthique, de déontologie et de services gouvernementaux

Version finale

Wednesday, February 12, 2014, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-neuf minutes)

M. Poëti : En fait — bien, merci d'être là — ce que je voulais souligner, parce que la période de questions nous limite évidemment, à certains égards... premièrement, avoir des réponses, mais aussi préciser des dates, et je pense que les dates sont importantes dans ce cas-ci.

Ma question était assez simple. Je pense que vous l'avez tous très bien comprise. Quand la ministre, évidemment, nous dit que, dès qu'elle a su, qu'elle a eu l'information, évidemment, qu'il y avait des arrangements pour bloquer, justement, des entrepreneurs, dès qu'elle l'a su, elle dit qu'elle l'a dit. Je vous invite à réécouter la partie de sa tentative de réponse où elle a glissé «2007», et je vais la réécouter moi-même, elle a glissé «2007».

Sous l'écoute électronique, elle est en 2009 et elle parle d'un dossier de la semaine précédente. Ça, c'est inquiétant. C'est vraiment inquiétant, parce que, du moment où... Je comprends, et vous savez tous qu'elle est allée fermer sa porte, qu'elle a dit : Il ne faudrait jamais que ça sorte public. À cette heure que c'est public aujourd'hui, ma question, c'est : Depuis quand, vous, vous le saviez que ceci se produisait? Et ce matin, candidement, elle a glissé «2007». Elle était sous écoute en 2009.

Le président du Fonds de solidarité a été guidé vers la porte avec 1,2 million de dollars compte tenu de ce qu'il a dit, compte tenu de son attitude, compte tenu de son comportement. Et cette dame-là, aujourd'hui, elle est ministre du développement, assise avec nous à l'Assemblée nationale, et ils partent à rire lorsqu'ils disent : Bien, nous, on n'a pas besoin de code d'éthique. Je m'excuse, je trouve ça questionnable, je trouve ça inquiétant. Et une personne qui est dans un gouvernement, assise dans une chaise de ministre, qui nous dit qu'en 2007 elle était au courant de certaines choses… C'est ce qu'elle a dit tantôt, c'est elle qui a donné la date, ce n'est pas moi qui le fais. Je vais réécouter les bandes, je l'ai bien entendue. En 2009, elle nous parle d'un dossier d'une semaine précédente, donc il y a une semaine, et aujourd'hui elle vient nous dire que, dès qu'elle l'a su, elle a avisé. Bien, la réponse, c'est non.

Et deuxième chose qui m'embête un peu, on parle de transparence, on parle d'éthique, ce n'est pas elle qui a dit qu'elle a été rencontrée par les gens de la commission, c'est la première ministre qui a dû… suite à la nouvelle, évidemment, de sa façon d'agir sur l'écoute électronique, qui a confirmé ça. Alors, pour moi, je vous laisse faire vos déductions, mais les dates sont importantes. C'était simplement l'objectif de ma question ce matin et d'avoir la vérité, pas autre chose.

Mme Thériault : Vous allez tous convenir que, puisque la première ministre s'est engagée, lors du discours inaugural, à faire preuve de transparence, c'est totalement inconcevable qu'une ministre qui soit venue vous rencontrer ici, en point de presse à l'Assemblée nationale, ne vous ait pas dit qu'elle avait rencontré les gens de la commission, première des choses.

C'est un gouvernement qui doit répondre aux questions, et ils ne le font pas. La seule chose qu'ils font, c'est qu'ils s'essuient les pieds sur nous pareil comme si on était un tapis. Ils ont dit qu'ils étaient pour être transparents, et on attend des réponses. Est-ce qu'il y a eu un «cover-up»? Elle a passé 20 ans au fonds, elle a été longtemps dans ses fonctions. À partir du moment… si là, 2007, d'après ce qu'elle semble dire… ça n'empêche pas que, dans la transcription de l'écoute électronique, la semaine précédente, il s'est passé quelque chose. Le fonds, c'est les fonds régionaux, c'est la Solim, c'est le Fonds de la FTQ, c'est tous les placements potentiels. Comment se fait-il qu'elle n'a pas allumé de lumière nulle part avant puis comment ça se fait qu'ils n'ont pas fait de changement? On est en 2013, elle est ministre depuis 2012, on n'a absolument aucune confiance en cette ministre-là.

M. Journet (Paul) : Est-ce que vous n'êtes pas en train d'accorder trop d'importance à ce qui pourrait être une simple erreur quand elle a parlé au sujet d'une date, là? Ça ne serait pas la première fois qu'un député, dans le feu de l'action, pourrait se tromper sur l'année.

M. Poëti : Bien, si tel est le cas, je l'invite à l'expliquer immédiatement, de se corriger et de le dire. Moi, je l'ai entendue comme vous et j'ai été étonné de cette réponse-là. Évidemment, ma question, c'est que je voulais une réponse. Elle a glissé «2007», et c'est sous écoute en 2009. Alors là, quand elle dit : J'ai avisé dès que j'étais au courant de ça, du même souffle où elle s'est levée pour fermer la porte puis dire : Il ne faudrait jamais que ça sorte public. Et le... Et, pour un comportement comme celui-là, le président sort avec 1,2 million, puis, elle, est nommée ministre? Excusez-moi, là, je trouve que la marge entre les deux, là, est assez grande, là. Ça m'inquiète de voir ça.

M. Journet (Paul) : Est-ce que vous lui avez demandé de vérifier s'il ne s'agissait pas d'une erreur avant de venir nous voir?

M. Poëti : Bien, moi, je ne pense pas que c'est une erreur, là.

Mme Thériault : Bien, honnêtement, ce n'est pas une simple erreur. La question, elle est légitime. Nous, on demande : Qu'est-ce qu'elle a caché? Est-ce que c'est un «cover-up»? Pourquoi elle ne l'a pas dit avant? Pourquoi elle n'a pas pris les mesures avant? Elle s'est faite complice, de par son silence, d'un stratagème qui a favorisé les entreprises de Tony Accurso sous le principe qu'elle doit protéger les actionnaires du fonds. Voyons donc! Ce n'est pas de la libre concurrence, ça. Elle a favorisé, elle a participé à tout ça, elle se ferme les yeux puis aujourd'hui elle ne répond pas à nos questions.

M. Robitaille (Antoine) : Est-ce que les policiers devraient s'en mêler? Tant qu'à y être, est-ce que les policiers...

Mme Thériault : Elle aurait dû appeler la police. Il y a des lois pour, justement, favoriser la concurrence.

M. Robitaille (Antoine) : ...une opération qui, selon vous, est potentiellement délictuelle et criminelle?

Mme Thériault : Bien, il y a des questions qui se posent, puis j'espère que l'AMF va se les poser, ces questions-là. Il y a des sérieuses questions qui se posent.

M. Poëti : Il y a toujours le volet criminel et il y a toujours le volet de l'éthique. Je réitère encore une fois que ce n'est pas un hasard que le président de la FTQ est sorti, là, tout d'un coup, avec un excellent contrat. C'est bien beau, mais, elle, elle se retrouve ministre ici aujourd'hui. Elle sort où exactement, là? De quelle façon, elle, au niveau de l'éthique, elle est capable de justifier son comportement? Ce n'est pas des propos qu'on lui attribue, c'est ce qu'on a entendu sur l'écoute, vous l'avez entendu aussi. Excusez-moi, là, j'ai un réel problème, ça, sur le fond même de la situation, j'ai un réel problème sur sa position dans ce gouvernement-là.

Et qu'est-ce que la première ministre a fait pour dire : Je pense qu'il y a quelque chose qui ne va pas? Rien, elle n'a rien fait. Elle est encore assise ici aujourd'hui. Alors, écoutez, moi… regardez les dates, regardez ce qui a été dit sur l'écoute, regardez les ententes qu'il y avait justement pour faire du blocage pour avantager certaines compagnies. Ça, c'est de la collusion. Alors, je trouve ça un peu étonnant.

Et l'autre chose que je voudrais souligner, on ne peut pas vraiment le faire à l'Assemblée, le temps est assez particulier, j'entends, sur une base régulière, ce gouvernement dire qu'ils avaient demandé, hein, énormément cette commission-là. C'est important, cette commission. Je ne me rappelle pas de les avoir entendus nous remercier d'avoir créé l'UPAC, l'Unité permanente anticorruption, parce que c'est eux qui font le travail. À la commission, on entend des gens; avec l'UPAC, on les arrête. Merci.

M. Corbeil (Michel) : Allez-vous demander des précisions à Mme Marois? Est-ce qu'elle doit s'expliquer aussi dans ce dossier-là?

M. Poëti : Bien sûr, c'est certain.

Mme Thériault : Oui, oui.

M. Corbeil (Michel) : ...vous ne posez plus de questions sur BLF, là...

Mme Thériault : Bien, je vous ferai remarquer qu'on a 45 minutes seulement de période de questions, et regardez toutes les questions qui ont été posées par les autres députés, y compris par une députée ministérielle, pour nous empêcher de poser d'autres questions.

Les questions pour Mme Zakaïb sont aussi importantes que celles de la première ministre. La première ministre, en ce qui nous concerne, elle n'a pas répondu aux questions et elle ne fait pas ce qu'elle a dit qu'elle était pour faire, soit prêcher par l'exemple en instaurant de la transparence. C'est la première qui devrait répondre, c'est la première ministre, plutôt que d'envoyer son leader jeter de la boue puis ressasser des vieilles affaires. Elle doit répondre, et il y aura encore d'autres périodes de questions, et on prendra tous les moyens qui sont à notre disposition pour poser des questions à la première ministre.

M. Corbeil (Michel) : Dans un autre dossier, BLF — bien, en fait, on en a parlé un peu là — est-ce que vous demandez à M. Blanchet de s'expliquer?

Mme Thériault : Je pense que M. Blanchet pourrait s'expliquer, mais je pense que la première ministre, puisqu'elle est première ministre, puisqu'elle a pris l'engagement de la transparence, c'est à elle de s'expliquer et de s'expliquer clairement. On aura certainement l'occasion de reposer d'autres questions aussi. Ne soyez pas inquiets. Merci.

(Fin à 12 h 7)

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