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Point de presse de M. Philippe Couillard, chef de l'opposition officielle, et de M. Pierre Paradis, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances

Version finale

Thursday, February 13, 2014, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante minutes)

M. Couillard : Alors, bonjour. M. Paradis et moi, on vient redire à quel point on est déçus de voir que le gouvernement a voté hier contre une motion que Pierre Paradis a présentée, qui demandait, encore une fois, le dépôt d'un budget — puis je vais insister sur les détails, les mots sont importants — un budget en bonne et due forme, c'est-à-dire pas un résumé, pas un énoncé, un vrai budget, incluant un budget des dépenses, avant que la première ministre ne déclenche des élections. Il est clair que, malgré ce qu'elle nous a dit à la période de questions, il y a une ambiance électorale, je pense que vous l'avez noté vous-mêmes, assez nette. On s'en va en élections. Moi, ce que je décode du vote d'hier du Parti québécois, c'est qu'ils s'en vont en élection puis qu'il n'y aura pas de budget avant l'élection.

Et je pense, pour les gens qui nous écoutent, pour les Québécois et les Québécoises qui gagnent leur vie, là, puis qui envoient de l'argent à Québec, qu'on n'ait pas de budget au Québec depuis 2012, qu'on s'apprête à aller en élection avec des engagements électoraux, alors qu'on n'a même pas l'heure juste sur les finances publiques, c'est totalement inacceptable, c'est un manque de respect envers la population. Vous avez vu qu'on est revenus sur cette question aujourd'hui. Ce n'est pas un détail, ce n'est pas une question banale, c'est une question assez fondamentale. Je vous invite à vérifier dans vos archives c'est quand la dernière fois qu'un gouvernement est allé en élection sans budget. Ça remonte à très longtemps.

M. Robitaille (Antoine) : Ce n'est pas en 2008?

M. Couillard : Sans budget voté. Sans budget déposé.

M. Robitaille (Antoine) : O.K., parce qu'en 2008 vous êtes partis en élection, le Parti libéral…

M. Couillard : En 2003, le Parti québécois a fait la même chose, mais, au moins, ils ont déposé un budget, dont on a vu par la suite qu'il y avait un trou de 4 milliards à l'intérieur, là, mais il y a eu un dépôt de budget.

M. Robitaille (Antoine) : En 2008, le déclenchement est après la mise à jour de Mme Jérôme-Forget, non?

M. Couillard : T'étais là, Pierre.

M. Paradis : 2008, oui, après la mise à jour.

M. Robitaille (Antoine) : Donc, il n'y avait pas de budget…

M. Couillard : Autre question.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous ne croyez pas au scénario du 20 février, M. Couillard?

M. Couillard : Moi, je ne crois aucun scénario, j'attends, c'est madame… Ce qui est dans l'air actuellement, ce n'est pas nous autres qui déclenchons les élections, c'est Mme Marois et le Parti québécois.

M. Dutrisac (Robert) : …aujourd'hui sur la question du temps que ça prendrait pour revenir à l'équilibre budgétaire. Le gouvernement soutient que, finalement, l'état des finances publiques est conforme, à l'heure actuelle, à la mise à jour. S'ils déposent un budget, là, avant les élections et que l'image des finances publiques est semblable à celle de la mise à jour, combien de temps ça prendrait pour rétablir l'équilibre budgétaire?

M. Couillard : D'abord, on ne connaît pas les chiffres. Puis, vous parlez de la mise à jour, on va avoir le rapport du Vérificateur général sur la mise à jour probablement la semaine prochaine — on en a entendu parler aujourd'hui qu'il y aurait ce dépôt-là — et là on va voir l'ampleur du trou dans lequel est plongé le Québec. Je vous rappelle que tous les énoncés, tous les documents qui viennent du ministre des Finances actuel ont tous comporté de nombreuses erreurs, des erreurs majeures sur l'emploi, sur la croissance économique, sur les dépenses du gouvernement. On a une déviation, dans les dépenses, de 75 %, d'environ 830 millions. Alors, le niveau de crédibilité de ce gouvernement, quand il dépose des budgets ou des documents budgétaires qui ne sont pas vérifiés, est extrêmement faible. D'ailleurs, le passé est garant de l'avenir, ça a été la même chose en 2003. On assiste exactement à la même manoeuvre.

Maintenant, ce que j'ai dit sur l'équilibre budgétaire, puis je le redis, je craignais que le Québec soit entraîné dans un déficit qui dépasse un an, deux ans et peut-être trois ans, et c'est ce qu'on voit actuellement. La mise à jour de l'automne nous amène vers un déficit. Parce que laissez-vous pas compter d'histoire, là, l'équilibre en 2015-2016, oubliez ça; il y a un milliard de mesures à identifier. Alors, moi, je veux voir les véritables chiffres, je veux voir le rapport du Vérificateur général, et on vous dira, à ce moment-là, nous, quand est-ce que l'équilibre budgétaire va être atteint avec nous. Pour le moment, c'est 2014-2015, jusqu'à temps qu'on ait les nouveaux chiffres.

M. Dutrisac (Robert) : Donc, budget pas budget, vous ne serez pas en mesure de nous dire qu'est-ce que vous allez faire précisément pour le retour à l'équilibre budgétaire?

M. Couillard : Non, c'est faux. Au contraire, on a déjà dit précisément qu'est-ce qu'on va même...

M. Dutrisac (Robert) : ...parce que le budget, là, il ne sera pas avec les dépenses, s'il y en a un, il ne sera pas avec un rapport du Vérificateur général sur le budget, donc les chiffres… vous dites que vous n'allez pas vous fier sur ces chiffres-là. Donc, vous ne serez pas en mesure, en campagne électorale, de nous dire comment vous allez régler le problème.

M. Couillard : Au contraire, on va le dire, et on l'a déjà dit, puis on va continuer à le dire. Et ça prend un budget de dépenses. Je vous ai dit : Il n'y aura pas de budget de dépenses. Pourquoi il n'y aurait pas de budget de dépenses? C'est quoi, cette affaire-là? Ça prend un budget avec un budget de dépenses.

Maintenant, on a déjà dit la façon dont on s'y prendrait et on va revenir là-dessus plusieurs fois. D'abord, la première chose, c'est de contrôler véritablement les dépenses du gouvernement et d'arrêter de dévier de 830 millions ou de 75 % par rapport aux prédictions. La façon de le faire est la suivante, c'est : aucun nouveau programme sans qu'il soit autofinancé dans le reste des dépenses du gouvernement, protection des coûts de système de la santé et de l'éducation, en gros, gel de tous les autres ministères. C'est ce qu'on a fait en 2003 et, en même temps, en même temps, on a fait relever la cote de crédit du Québec, on a créé de l'emploi, et, par la suite, vous avez vu l'évolution des choses.

Alors, c'est la façon dont on va s'y prendre. Le passé est garant de l'avenir là-dessus. La même recette ferme, ferme, de contrôle des dépenses, mais également tout de suite des mesures pour créer de l'emploi et faire en sorte que la machine de l'économie reparte. Parce que je ne comprends pas M. Marceau, je l'écoute sur l'emploi puis je n'y comprends rien, là. Il y a 60 000… 67 000 emplois à temps plein qui ont été perdus au Québec en 2013. Il dit : Oui, mais il y en a 30 000, 40 000 qui ont été créés. Les emplois qui ont été créés sont en majorité des emplois à temps partiel, sont des emplois dans la construction, qui est largement financée par les fonds publics, dans le secteur public. L'emploi dans le secteur privé, qui est le moteur de l'économie, notamment dans les PME, c'est la ligne plate, là, c'est l'électro-encéphalogramme plat, là. Alors, c'est ça qui est en train de se passer, et ça prend un coup de départ dans cette économie-là, où les gens ont perdu confiance dans le gouvernement.

M. David (Michel) : Mais, M. Couillard, la résolution qui a été apportée par le Conseil général du Parti libéral en novembre, si ma mémoire est bonne, stipule qu'on va demander au Vérificateur général de vérifier les chiffres avant d'établir le plan de retour à l'équilibre budgétaire. Alors, le Vérificateur général, il est clair qu'il ne pourra pas vérifier les chiffres avant l'élection.

M. Couillard : C'est clair. C'est clair.

M. David (Michel) : Autrement dit, vous ne pourrez pas présenter de plan de retour à l'équilibre budgétaire avant l'élection même s'il y a un budget qui est déposé.

M. Couillard (Philippe) : On va le présenter sur la base des chiffres du gouvernement puis on va répéter à la population du Québec que, lorsqu'on formera le gouvernement, comme on l'avait fait en 2003, on va demander au Vérificateur général ou une autorité indépendante de vérifier les chiffres puis donner le véritable portrait.

Puis je veux revenir sur une des questions additionnelles que j'ai posées à Mme Marois. Elle s'était pourtant engagée à donner un portrait impartial des finances publiques un mois avant une élection. Elle a complètement abandonné cette idée, de toute évidence. Je sais que M. Bernard Drainville, à un moment donné, avait un projet pour créer une autorité budgétaire, ça a été rapidement balayé. Il y a quand même là, là, un élément, d'après moi, qui doit être souligné.

M. David (Michel) : Mais ce que je veux dire, c'est que le plan que vous allez présenter, sur la base des chiffres qu'on va avoir, il ne sera pas définitif. On va pouvoir en changer le lendemain de l'élection.

M. Couillard : D'après un rapport du Vérificateur général, pas comme ça, selon notre inspiration, là. On va se baser sur ce que le gouvernement va mettre sur la table, s'ils mettent quelque chose sur la table, M. David. Moi, je suis loin d'être convaincu qu'on aura beaucoup de détails sur les finances publiques. On aura des hypothèses, des projections, des hypothèses optimistes de croissance. Je peux déjà vous donner la recette. Alors, on va dire : D'après ce que le gouvernement nous met sur la table, voici l'état des finances publiques, voici le temps requis et la méthode pour revenir à l'équilibre budgétaire.

On va arriver au gouvernement, parce qu'on va former le gouvernement, et on demandera au Vérificateur général de regarder les chiffres en détail.

M. Séguin (Rhéal) : À ce moment-là, le dépôt d'un budget avant les élections n'aura aucune crédibilité, selon vous.

M. Couillard : Il aura de la crédibilité, surtout en matière d'éthique politique, c'est-à-dire que, pour un gouvernement, pour demander aux Québécois d'aller aux urnes, ce n'est tout simplement pas acceptable de ne pas avoir de budget. On critiquera le budget, on le commentera, puis ils le défendront. C'est ça, la démocratie. D'aller en élection sans avoir de budget, ce n'est juste pas acceptable.

M. Séguin (Rhéal) : Mais vous l'avez dit vous-même, en 2003, il y a eu dépôt d'un budget le 11 mars, déclenchement le 12 pour un vote le 14 avril. On est exactement dans ce même scénario-là…

M. Couillard : Il y a donc eu dépôt d'un budget.

M. Séguin (Rhéal) : …cette fois-ci, et vous avez dit qu'il y avait 4 milliards… un trou de 4 milliards, donc, un budget qui n'était pas crédible lorsque vous êtes allés au pouvoir.

M. Couillard : Et voilà… Mais donc, ce qu'on demande…

M. Séguin (Rhéal) : Alors, tant qu'à avoir un budget qui n'est pas crédible, pourquoi en avoir un…

M. Couillard : Non, non. Ça, c'est une échappatoire trop facile, là. Je rappelle également, M. Séguin, que le dernier budget de ce gouvernement date de 2014. On est rendus en 2014. Pourquoi on n'a pas de budget? Qu'est-ce que M. Marceau est allé dire ou qu'est-ce qu'il s'est fait dire en décembre par l'agence de crédit à New York? Dans une rencontre comme ça, je peux vous dire que ça chauffe, c'est certain, et il est clair que ce gouvernement… que le gouvernement a pris des engagements, a dû prendre des engagements par rapport aux agences de crédit pour éviter une décote. Moi, j'aimerais ça savoir quel est l'engagement.

M. Robitaille (Antoine) : …un budget fictif. Un budget fictif, ça ferait…

M. Couillard : On va commenter le budget. On va le voir, si vous me permettez, M. Robitaille, avant de commenter. On va l'étudier, on va voir si…

M. Robitaille (Antoine) : …il va être fictif de toute façon.

M. Couillard : On craint qu'il le soit, compte tenu des antécédents de la première ministre dans le domaine, quand elle était ministre des Finances en 2003, et des antécédents récents de son ministre des Finances sur les projections qu'il a faites. On va donc étudier ce budget, vous allez le faire vous-mêmes. Quelle est l'hypothèse de croissance économique? Est-ce qu'elle est crédible? Quelle est l'hypothèse de revenus du gouvernement, de taxe à la consommation, de revenus? Est-ce que c'est crédible? Vous êtes capables, avec vos équipes économiques également, de faire ces analyses. On le fera nous aussi.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Plante (Caroline) : So, even under your Government, you would bring in the Auditor General to check the numbers on the basis that they may be false?

M. Couillard : First, we will introduce a way to have an independent picture of public finances before an election. We will do it. I think people... Quebeckers are fed up of this dance, you know. The new government comes and says : I wasn't sure it was so bad, I didn't know it was so bad, therefore I cannot do this, and this, and that. And the previous government says : No, no, it was all OK. People are fed up of that, I'm also fed up of this game, as a citizen. I want an independent person to present such a picture before an election.

Mme Plante (Caroline) : So are you saying that everybody had inaccuracies in it, to be... a PQ budget, a Liberal budget? All the budgets have inaccuracies...

M. Couillard : All budgets are based on premises. You know, the Minister of Finance decides with his team. And it's also a political decision, by the way, it's not a purely technical decision. What is my forecast for economic growth, for GDP? What is my forecast for revenues? What about consumption? What about exports? What about other sources of income, crown corporations? How much money are we going to get from those sources of revenues? And then, based on those premises, here's my budget.

Now, the flaw in any budget is always in the premises. So this is what we're going to look very carefully at. And when we will form the Government, because we will form the Government, we'll ask the Auditor General to look at the public finances in a very detailed way, and do it rapidly, do it fast, so he can immediately start working on the public finances and Québec's economy.

Mme Plante (Caroline) : If Mr. Marceau's budget is flawed, why have a budget, why expect a budget at all?

M. Couillard : Are we trying to give them an excuse not to present a budget? I don't accept that. It's their job to table a budget. We will judge, you will judge, the media will judge if the budget is credible or not. Maybe it will be a very good budget, a very credible. We'll see.

M. Robitaille (Antoine) : So, it could be.

M. Couillard : Everything is possible under the sun, my friend.

Journaliste : Mr. Couillard... Oh! Sorry, Kevin.

M. Dougherty (Kevin) : Mr. Couillard, in the past, I can recall differences of opinion between Liberal Finance Ministers and the Auditor General. So there is always... You know, Léo-Paul Lauzon refers to accounting as an occult science, not an exact science and, you know...

M. Couillard : There are not that many exact sciences around. I can tell you that.

M. Dougherty (Kevin) : ...there are different ways of doing things, there are different ways of looking at figures. But, in Ottawa, they have a budget director, who they ignore, but, you know, is that something that you could...

M. Couillard : That is something we're looking at. We want an independent institution...

M. Dougherty (Kevin) : Rather than the Auditor General...

M. Couillard : Well, the debate now is between the two solutions, a budget parliamentary officer or just giving another mandate to the Auditor General. There as pros and cons for both options, and we'll come back to this during the campaign.

M. Authier (Philip) : Mr. Couillard, Mr. Drainville just said in a scrum, regarding the comments that you made at your event last night, Bill 60 is a manner of…

M. Couillard : It's fuel. It fuels fundamentalism, yes.

M. Authier (Philip) : Is that, first of all, the first time you've said that?

M. Couillard : No, I've said it many times. Many times. The best weapon against extremism, fundamentalism is freedom.

M. Authier (Philip) : And he says that you're all over the map when with your position on the charter and that you're fuelling… that fuels the fundamentalists, because they thrive on that, and that your policy is basically an open bar. He just said it 30 seconds ago. He says your policy is an open bar for the fundamentalists.

M. Couillard : Well, it's totally the reverse. If you tell a woman : Go home, we don't want you here, we don't like what you wear on your head, we don't like the way you dress, she will go home, she will be isolated and then she will become the pray of people who want to take her in their movement.

Now, on our position, we have been very clear. First, we want to protect Québec's patrimony, heritage, we want to… not to fire anyone, please, in our hospitals, our schools, our day-care centers. We also want accommodations to be provided with guidelines and we will not accept garments that totally hide women in the public services. We've said it, we will repeat it, it's very simple. People can accept it, not be in agreement with it, that's it, that's our position.   Now, his position is one of the worst policies I've seen tabled in Québec. And, honestly, I was shocked, I said it, I remember, M. David was shocked when I said it, that, coming from René Lévesque's party, I was shocked to see such a socially retrograde policy being tabled in Québec. Merci.

Mme Plante (Caroline) : Mr. Couillard, should the province have an inspector general, like in Montréal? Should there be a provincial one?

M. Couillard : We'll deal with the municipality first and we'll see how it goes. Thank you.

(Fin à 11 h 53)

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