(Onze heures vingt-quatre minutes)
Mme
Maltais
:
Alors, bonjour tout le monde. Je suis en compagnie, d'abord, de mon collègue le
ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du
territoire, ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, ainsi que du
président-directeur général de la Régie des rentes du Québec. Comme vous le
savez, nous avons déposé ce matin le projet de loi modifiant les régimes de
retraite du domaine municipal.
D'abord, un petit regard sur le passé. Il
y a 10 mois seulement que le rapport D'Amours a été déposé. Ce que nous avons
accompli en 10 mois est exceptionnel : nous avons demandé à M. D'Amours
de faire une tournée du Québec, d'abord pour présenter son rapport pour qu'il
soit bien compris; nous avons tenu une commission parlementaire sur ce même
rapport; nous avons déposé un projet de loi sur les régimes volontaires
d'épargne-retraite qui faisaient partie du rapport D'Amours; nous avons tenu
une commission parlementaire et adopté le projet de loi sur les régimes
volontaires d'épargne-retraite; nous avons déposé, en décembre, le plan
d'action gouvernemental en matière de régimes de retraite, nous avons tenu des
forums avec les secteurs municipal, universitaire et privé, et nous avons enfin,
ce matin, déposé l'important projet de loi, dont je suis très fière, puisqu'il
permettra d'assurer la pérennité des régimes de retraite à prestations
déterminées du secteur municipal. Nous tenons notre promesse. Le gouvernement a
tenu toutes ses promesses en matière de régimes de retraite dans cette année.
Qu'est-ce que ce projet de loi? D'abord,
dans le préambule, on retrouve les grandes orientations gouvernementales qui
guident notre action : l'équité entre les générations, la protection des
rentes des retraités, la vérité des coûts et le respect de la capacité de payer
des contribuables. Alors, globalement, le projet de loi prévoit les mêmes
délais et les mêmes mécanismes que le plan d'action gouvernemental déposé en
décembre dernier. Les principaux éléments sont ceux-ci : les régimes de
retraite avec un taux de capitalisation inférieur à 85 % au 31 décembre
2013 devront obligatoirement être restructurés. Donc, vous comprenez bien que
nous demandons aux villes d'actualiser, vraiment, là, leur évaluation des
régimes de retraite au 31 décembre 2013 pour que tout le monde parte avec
les vrais chiffres. Une base de négo sur la base des vrais chiffres au 31 décembre
2013.
Quant aux régimes qui ont un taux supérieur
à 85 %, ils auront la possibilité de le faire, mais si c'est le souhait de
toutes les parties. Les régimes offrant une subvention pour retraite anticipée
avant l'âge de 55 ans devront obligatoirement être restructurés. La
restructuration des régimes va se faire par étape. Le taux de capitalisation du
régime au 31 décembre 2013 devra être établi d'ici le 1er juillet
2014. Si on l'a avant, tant mieux. Sinon, il doit absolument être fourni avant
le 1er juillet. Ensuite, des négociations entre les parties débuteront et
pourront s'étendre sur une période de six mois. Si aucune entente n'est
conclue, le ministère du Travail nomme un conciliateur pour une autre période
de six mois, ce qui donne un an de travail ensemble. Si aucune entente n'a toujours
été conclue, la Commission des relations du travail disposera de six mois pour
rendre une décision exécutoire et sans appel.
Par ailleurs, le projet de loi obligera
tous les régimes, ceux qui sont soumis à la restructuration comme les autres, à
intégrer le partage des coûts des services courants à parts égales, 50-50, les
cotisations employés-employeurs, abolir la prestation additionnelle et assurer
le financement d'une provision qui mettra à l'abri le régime des écarts
défavorables futurs, ce qu'on appelle la PED, la
provision pour écarts défavorables. On se
ramasse une cagnotte pour voir venir. Cette provision sera financée à même les
cotisations pour le service courant, qui devront être graduellement majorées
pour atteindre 20 %. On veut une provision qui atteigne 20 %.
Le projet de loi prévoit en outre les
mesures suivantes, visant aussi à éviter que les problèmes actuels ne se reproduisent pas dans le futur : toutes les
économies réalisées au terme du processus devront être utilisées pour assainir
la situation financière du régime et en assurer la
stabilité — les économies,
elles vont dans le régime de retraite; toute
bonification à un régime de retraite qui se fera dans l'avenir devra être pleinement capitalisée; chaque fois qu'il y
aura des innovations, des améliorations, il faut que ce soit capitalisé;les congés de
cotisations patronales qui étaient justifiés par des excédents ne seront plus
permis.
Le projet de loi permettra de revenir sur
les engagements du passé, tout en protégeant la rente normale ou de base des
retraités. Cette possibilité sera limitée dans le
temps, comme on l'avait prédit — c'est une période de
18 mois, à partir du 1er juillet — et
sera soumise à la consultation des retraités, comme dans les droits du travail.
Si 30 % des retraités s'y opposent, la mesure devra être abandonnée, il
faudra renégocier.
En résumé, ce projet de loi est une première à plusieurs égards :il permet exceptionnellement aux parties de revenir
dans le passé pour corriger une situation intenable, tout en protégeant la
rente de base des retraités; il donne une
période maximale de 18 mois pour en arriver à
une solution; il met en place des balises équilibrées pour assurer la
négociation entre les parties et il leur donne des moyens concrets de redresser
la situation de façon progressive.
Je vais
vous dire une chose, il a fallu faire preuve de
courage. Tout le monde disait qu'on allait
tabletter le rapport D'Amours. Aujourd'hui le dépôt de ce projet de loi,
c'est qu'on a su véritablement prendre le taureau par les cornes et assumer nos
responsabilités. C'est un projet de loi respectueux des parties et réaliste. On
est convaincus qu'il va permettre de rétablir la situation financière des
régimes à prestations déterminées du secteur municipal et qu'il en assurera la
pérennité. Alors, je passe maintenant la parole à mon collègue des Affaires
municipales.
M. Gaudreault
: Oui, merci.
Merci beaucoup, Agnès. Alors, bonjour à tous. Je veux juste vous signaler
également… on le sait depuis quelques années que le milieu municipal est aux prises avec
un enjeu d'importance qui est celui de la solvabilité et le financement des
régimes de retraite à prestations déterminées dans le secteur municipal. C'est
donc un enjeu qui plombe les finances municipales et qui nous interpelle depuis
longtemps, particulièrement au ministère des Affaires municipales, des Régions
et de l'Occupation du territoire. Et je dois vous dire que c'est une
préoccupation que nous avions en tête et que nous avons en tête à chaque fois,
par exemple, qu'on se réunit lors de la Table Québec-Municipalités avec les
partenaires du monde municipal.
Donc, dans cet esprit, je tiens à saluer
le travail exceptionnel qui a été fait par ma collègue Agnès Maltais, qui s'était
engagée, à la suite du dépôt du rapport
D'Amours, de ne pas le laisser dormir sur les
tablettes, de poser les vraies questions, de ne pas se mettre la tête dans le
sable concernant le financement des régimes dans le secteur municipal. Et c'est
ce qu'on fait aujourd'hui.
Je veux
vous rappeler un événement important. Parce
que ma collègue a fait état un peu de l'historique
récent, mais il y a un événement très important, le 21 janvier dernier, c'est lors du forum qui s'est tenu
ici, à Québec, avec autant le milieu municipal, patronal que syndiqué, où, souvenez-vous — puis je
sais que certains d'entre vous y étaient — nous
sommes sortis tous unanimes, consensuels. C'était un événement historique, là,
puis je pèse mes mots, où tout le monde, autant le gouvernement du Québec… — il y avait Agnès et moi, mais il y
avait aussi les maires, entre autres M. Coderre, M. Labeaume, les
représentants de l'UMQ, M. Forest, M. Généreux, il y avait tous les
représentants des syndicats qui étaient là également — ensemble,
d'un front commun, on a dit : Oui, on accepte le processus qui est proposé
par ma collègue au Travail et on continue le travail, c'est le cas de le dire,
dans les prochaines semaines pour arriver à ce dépôt aujourd'hui. Et je vous
rappelle que le monde municipal demandait le dépôt d'un projet de loi qui fait
place à la négociation. C'est exactement ça qu'on a aujourd'hui. C'est un acte
de foi et de confiance envers la négociation. C'est ça qu'on propose
aujourd'hui. Et ça répond exactement aux demandes du milieu municipal.
Maintenant, je veux vous dire que nous, du
côté du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du
territoire, on offre évidemment notre entière collaboration aux gens de la
Régie des rentes, aussi aux gens du ministère du Travail pour la suite des
choses. Éventuellement, dans le processus aussi, la Commission des relations de
travail peut faire appel aux services et aux spécialistes du ministère des
Affaires municipales en ce qui concerne les chiffres, les données financières
des municipalités, des 1 100 municipalités à travers le Québec. Nous
serons là. Nous serons au rendez-vous. Et je suis fier de dire aujourd'hui que
le monde municipal a été entendu au Québec. Le monde municipal peut dire que le
gouvernement du Québec a pris ses responsabilités, continue de prendre ses
responsabilités pour solutionner, trouver des solutions à ce problème qui a des
impacts importants, évidemment, sur les finances du monde municipal. Merci.
Le Modérateur
: Alors,
pour la période de questions, s'il vous plaît, un à la fois, en vous
identifiant.
Mme Porter (Isabelle)
:
Isabelle Porter du Devoir. Je voudrais savoir, le 85 %, ça touche
combien de municipalités, à peu près, sur les 1 100.
Mme
Maltais
: Je
n'irai pas en nombre de municipalités. Là, nous autres, on calcule en nombre de régimes de retraite, O.K.?
Mme Porter (Isabelle)
:
…régimes de retraite?
Mme
Maltais
:Alors, ça va toucher... Si on appliquait les règles
actuelles, si on n'a pas la nouvelle évaluation actuarielle, le 85 %
touche à peu près 96 régimes de retraite sur
170. Mais on attend les nouvelles règles actuarielles, qui vont être
définies par deux choses : bien sûr, la
table des mortalités, qui s'allonge et va
peut-être les descendre un peu, mais par contre les taux d'intérêt ont remonté.
Alors, il faut voir l'impact que ces deux choses-là...
Avant de pouvoir nommer le nombre, il faut attendre la nouvelle
évaluation actuarielle. Au 31 décembre 2012, ce
serait 96, mais il faut savoir qu'on a des évaluations actuarielles au
31 décembre 2010 dans certains régimes. C'est pour ça que la mise à jour
est si importante.
Mme Porter (Isabelle)
:
Il y a 170 régimes de retraite?
Mme
Maltais
:
Dans les municipalités.
Mme Porter (Isabelle)
:
Il y en a 96 sur 170 qui...
Mme
Maltais
:
En... Attention! Ça, c'est selon les anciennes évaluations actuarielles. C'est
pour ça...
Mme Porter (Isabelle)
:
...2010?
Mme
Maltais
: Il
y a du 2010 jusqu'à 2012.
Mme Porter (Isabelle)
:
O.K. Qu'est-ce que...
Des voix
: …
Le Modérateur
: Un à la
fois, s'il vous plaît.
Journaliste
:
Mme Maltais, vous avez fait le choix d'aller plus rapidement, quand même, dans
la négociation. Si je me souviens bien, c'était plus un an de négociation qui
avait été proposé. On raccourcit ça à six mois?
Mme
Maltais
:
Non, non, non. J'avais... Six mois, le... C'était vraiment... Le processus
total, c'est deux ans. C'est encore ça. C'est-à-dire que le processus... J'ai besoin des évaluations actuarielles pour avoir la vérité des coûts, et on donne jusqu'au
1er juillet pour avoir cette évaluation-là, pour la déposer. Donc, ça
donne un six mois depuis le jour où j'ai déposé le plan d'action, qui était à peu
près fin décembre, hein? Alors là, on a un six mois qui est maximum, puis après
ça il y a 18 mois qui s'enclenchent : six mois de négos, six mois de
conciliation, six mois pour un jugement de la CRT. Donc, c'est exactement le
deux ans maximum du plan d'action gouvernemental.
Journaliste
: Puis vous
n'avez pas réduit de six mois le...
Mme
Maltais
:
Non.
Journaliste
: Vous
incluez le délai jusqu'au 1er juillet pour...
Mme
Maltais
: J'ai
toujours inclus le délai pour le dépôt de la loi et adoption de la loi
potentielle.
Mme Porter (Isabelle)
:
Si je comprends ce qui est écrit là-dedans, pour les déficits passés, qui est
un enjeu, en tout cas, pour le maire de Québec, majeur, on a le droit d'y
toucher seulement si c'est négocié? C'est ce que vous dites?
Mme
Maltais
:
Tout à fait, c'est par la négociation. Et je me souviens bien qu'en plein
forum, le maire de Québec a dit : Si, moi, j'ai une possibilité d'ouvrir,
même par la négociation, sur les déficits passés, je vais être content. Il l'a
dit publiquement.
Mme Porter (Isabelle)
:
Puis, concernant la CRT, c'était contesté à certains niveaux par rapport au
fait qu'il n'y a pas d'experts, nécessairement, en économie municipale. Là, le ministre va pouvoir
s'adjoindre, à la demande de la CRT, un expert, là, sur la question...
M. Gaudreault
: Oui.
Journaliste
: En
quoi... Comment ça va fonctionner, ça?
Mme
Maltais
: Ce
n'est pas le ministre, ce n'est pas le ministre. Ce n'est
pas le gouvernement. Ce n'est pas le gouvernement qui décide. On est
dans le...
Journaliste
: C'est
écrit : «La CRT peut demander au ministre».
Mme
Maltais
: La
CRT peut demander au ministre de nommer un expert, qui va aller servir la CRT.
Ce n'est pas le... Il va travailler avec la
Commission des relations...
Journaliste
: C'est
nouveau, ça?
Mme
Maltais
:
Oui, c'est nouveau.Je vais vous dire pourquoi
c'est là. Il y a deux choses. Il y avait… Quel est l'état véritable du régime
de rentes de retraite? La Commission des relations du travail va travailler
avec une évaluation actuarielle, mais quel est l'état de situation? Est-ce que
les propositions qui sont déposées… Si c'est rendu à la Commission des
relations du travail, c'est parce que les gens ne se sont pas entendus. Donc,
il y a probablement deux propositions sur la table. Est-ce que les propositions
qui sont sur la table sont responsables par rapport à une pérennisation du
régime de retraite? C'est la Régie des rentes qui va donner une opinion
là-dessus.
Maintenant, nous avons introduit, le
gouvernement, un facteur, une orientation — et c'est vraiment à la
demande de mon ami, Sylvain Gaudreault : le
respect de la capacité des contribuables. Or, qui peut juger de ça, sauf le
ministère des Affaires municipales?
M. Gaudreault
: Alors,
vous savez, c'est une des balises du projet de loi. Ma collègue a tenu le phare
et a insisté pour quatre balises, dont celle
de la capacité de payer des contribuables. Mais ça, la capacité de payer des
contribuables, on l'évalue comment? Alors, c'est là que, si on arrive à l'étape
de la Commission des relations de travail, la CRT pourra demander au ministère
des Affaires municipales de nommer un expert, et là on verra, à ce moment-là, là, qui peut les aider pour,
justement, évaluer quelle est la capacité de payer des contribuables, qui peut dépendre d'une municipalité à l'autre. La
capacité de payer du contribuable n'est pas la même dans les municipalités membres de la FQM, par exemple. Puis, encore là, à l'intérieur même de leurs membres, il y a des niveaux différents ou… par exemple, Québec,
Montréal, etc. Donc, les experts du MAMROT vont servir à cela.
Journaliste
: Est-ce
que c'est une façon de faire passer la pilule de la CRT, là?
Mme
Maltais
: Il
n'y a pas de façon de passer la pilule de la CRT. La CRT, dès le départ, pour
nous, c'était le meilleur endroit pour juger de la pérennité potentielle du
régime de retraite, selon les propositions qui étaient sur la table.
Maintenant, même nous, comme gouvernement, on se disait : Comment évaluer…
parce que c'était… Au départ, le Québec a dit : On veut tenir compte de la
capacité de payer des contribuables. Puis nous-mêmes, on s'est posé la question :
Comment on va faire pour utiliser cette orientation-là? Quel serait l'outil
pour l'appliquer? C'est mon collègue des Affaires municipales qui est arrivé
avec la solution.
Journaliste
: En même
temps, vous limitez le pouvoir de la CRT. À la fin, l'explication, là, du
projet de loi, on dit que la CRT n'aura pas
compétence dans certaines circonstances, c'est…
Mme
Maltais
:
Seulement pour la provision pour écarts défavorables. C'est que tous les
régimes devront se doter d'une provision pour écarts défavorables. Pourquoi?
Parce que c'est une espèce de… ça a été discuté beaucoup, pendant la commission
parlementaire sur le rapport D'Amours, une espèce de fonds de stabilisation qui
fasse que, quand tu as un déficit, tu as une provision pour écarts qui te
permette d'assumer tes… ce que tu avais promis, tes promesses. Sauf que, sur
cette provision pour écarts défavorables là, comme ce n'est pas dans la
restructuration, même si les gens sont en désaccord, ça
doit passer par la négociation. On ne peut pas l'imposer, la façon de le
régler. C'est le seul endroit, là, où on dit : Là, ça, ce n'est pas dans
la restructuration, ça doit se faire par la négo ailleurs. Puis on ne veut pas
que ce soit la CRT.
Journaliste
: Advenant
qu'il y ait des élections, pensez-vous que cette question-là devrait être un enjeu
électoral, puisque, s'il y a des élections, ce beau projet de loi va mourir au
feuilleton?
Mme
Maltais
: Ça
fait un an et demi qu'on travaille là-dessus. Vous pouvez être sûre d'une
chose, le gouvernement, élections ou pas, va faire avancer cette loi-là et va
voir à pérenniser les régimes de retraite. Alors, normalement, mon calendrier
m'amène à juin. Alors, je ne vois aucun problème pour se rendre à juin pour l'adoption
de ce projet de loi là, quoi qu'il se passe au Québec.
M. Ouellet (Martin)
:
Vous n'avez pas le temps, avant, Mme Marois?
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme
Maltais
: Je
m'appelle Maltais.
M. Ouellet (Martin)
:
Mme Maltais.
Mme
Maltais
: Je
suis très honorée du titre que vous venez de me donner, je... mais ce n'est pas
moi.
M. Ouellet (Martin)
:
Pardon, Mme Maltais. Vous n'avez pas le temps avant, là? C'est...
Mme
Maltais
:
Oui, on a peut-être le... On a le temps, mais là il y a un budget, donc il y a
un discours du budget, comprenez bien. Mais, avant juin, je ne vois aucun
problème.
M. Ouellet (Martin)
:
Mais il va mourir au feuilleton,
nécessairement, le projet de loi, là...
Mme
Maltais
:
Non, s'il n'y a pas d'élection, il va continuer. Nous autres on ne voit pas de
problème.
M. Ouellet (Martin)
:
Vous nous annoncez qu'il n'y a pas d'élection?
Mme
Maltais
: Je
n'annonce rien. Je vous dis que je travaille à ce projet de loi là depuis un an et demi, j'y crois profondément, je
pense qu'il est bien bâti et que, élections ou pas, on va se rendre à l'adoption,
pour moi, pour le mois de juin.
Journaliste
: La
pression de M. Labeaume, là-dedans, avec M. Coderre, ça a joué aussi
dans l'accélération du dépôt de ce...
Mme
Maltais
: La
pression qu'ils ont faite, c'est... Ils n'étaient pas d'accord avec les forums
parce qu'ils avaient mal compris les forums, à mon avis, puis je leur ai dit.
Eux, ils pensaient que c'étaient des forums qui s'étireraient sur des mois, et
des mois, et des mois. On a dit : Non, non, non, et on leur a transmis des
questions très précises de la part des Affaires municipales et de la part de la
Régie des rentes, hein? Vous aviez combien de pages, huit pages?
M. Jean (Denys) : Huit pages
de questions.
Mme
Maltais
:
Huit pages de questions. On disait : Écoutez, il y a des questions
auxquelles il faut que vous répondiez pour aboutir à un projet de loi. Alors,
ils ont tenu les forums. Remarquez, au début, ils ne voulaient pas de forum.
Après ça, on a tenu des forums. Il y a eu des...
M. Gaudreault
: Puis ils
sont sortis satisfaits.
Mme
Maltais
:
Ils sont sortis satisfaits. Il y a eu des comités techniques où ça a répondu à
nos questions, et puis voilà. Par contre, c'est moi qui leur ai proposé, lors
du premier forum. Ça vient du gouvernement. On a parlé de ça avec Sylvain
Gaudreault. Ça vient du gouvernement, cette idée de séparer les Affaires
municipales des autres lois de déposées, à peu près, je disais, fin février,
début mars. On a réussi pour fin février. Donc, c'est nous qui avons proposé ça
aux maires.
Journaliste
: Sur la
question des déficits passés, on a beaucoup entendu M. Labeaume parler de
ça, mais est-ce que vous vous attendez à ce que ce soit utilisé par beaucoup de
municipalités, la possibilité d'intervenir, négocier sur les déficits passés?
Mme
Maltais
: C'est à eux à décider maintenant, ils ont l'outil.
Moi, je leur donne l'outil.
M. Ouellet (Martin)
:
Juste, techniquement, c'est 18 mois, les
déficits passés, ou j'ai mal compris?
Mme
Maltais
:
Toute la restructuration des régimes, c'est 18 mois, oui, effectivement.
Jusqu'ici... c'est... là, là, il y a une occasion unique pour les régimes en
danger. C'est tout.
Journaliste
: ...le
déficit passé, là, j'essaie de comprendre. La CRT... c'est quoi? Au bout de la
négociation, qu'est-ce qui se passe dans le cas des déficits passés, où on
ouvre la porte aux négociations? C'est quoi, là, en bout de ligne? C'est la
même chose?
Mme
Maltais
: Il
faut qu'il y ait négociation, il faut que les parties s'entendent. Puis...
Journaliste
: Si ce
n'est pas le cas?
Mme
Maltais
: Si
ce n'est pas le cas, ça, ça va aller à la Commission
des relations du travail; conciliation, Commission des relations du
travail.
Journaliste
: Est-ce
que la CRT pourra statuer sur les déficits passés?
Mme
Maltais
: La
CRT va statuer sur ce qui a été les objets des négociations et va statuer sur
la pérennité du régime.
Journaliste
: Donc, ça
pourrait inclure les déficits passés, le cas échéant, si...
Mme
Maltais
: Ça
va faire partie de la négociation.
Le Modérateur
: Est-ce
qu'il y a des questions en anglais, maintenant?
M. Ouellet (Martin)
:
Donc, c'est eux qui ont le gros bout du bâton, au bout de la ligne?
Mme
Maltais
: La
CRT? Oui.
Journaliste
: Il faut
que le syndicat puis la municipalité acceptent d'aller dans ce processus-là, de
négocier...
Mme
Maltais
: Je
pense que... Écoutez, tous les cas sont différents, on parle de 96 régimes,
puis après ça il y a ceux qui sont... qu'il y a…
les gens en bas de 55 ans ont une bonification. Vous voyez qu'on élimine
ce type de bonification là. Ça va monter peut-être à 110, puis ça va descendre peut-être,
selon les nouvelles tables, les nouvelles évaluations actuarielles. Il y a
plein de cas de figure. C'est pour ça que c'est très difficile...
M. Ouellet (Martin)
:
110 régimes qui vont être renégociés.
Mme
Maltais
:
...à chaque fois que vous me dites : S'ils vont dans ci, s'ils vont dans
ça... Il y a des dizaines de cas de figure. Alors, on va attendre de voir, là...
Les négos vont se faire. D'après tout le monde... Écoutez, il y a un esprit
extraordinaire. Moi, je veux saluer la collaboration des syndicats. Ils ont
accepté le processus. Ils ont accepté ce... Ils ont débattu puis ils ont
débattu avec ouverture. Alors, moi, je me dis qu'il y en a beaucoup, beaucoup
que ça va se régler par la négociation. Et ce que je souhaite infiniment, c'est
qu'à la fin il n'y ait que véritablement les cas de problème qui se retrouvent
à la CRT, c'est ce qu'on prévoit.
Le Modérateur
: Une dernière
question.
Journaliste
: Vous avez
évoqué, Mme Maltais, toute la question des congés de cotisation, là, qui
ne seraient permis à l'avenir. Est-ce que, ça, c'est nouveau ou si c'est
quelque chose qui faisait partie...
Mme
Maltais
:
C'est nouveau.
Journaliste
: Est-ce
que les maires ont été... Est-ce qu'il en a été question le 21 janvier de
ça?
M. Gaudreault
: Il y a
plein de choses dont il a été question le 21 janvier.
Mme
Maltais
: Pas
beaucoup. On n'en a pas parlé beaucoup... c'est ça.
Journaliste
: Peut-être
juste le préciser. Donc, ça interdit littéralement, dans l'avenir, les...
Mme
Maltais
:
Les congés de cotisation.
Le Modérateur
: Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 43)