(Quinze heures quarante-huit minutes)
Mme
Maltais
:
Alors, bonjour, tout le monde. C'est avec, je dirais, la satisfaction du devoir
accompli et même une certaine fierté que je viens vous annoncer que le Québec
vient de conclure le renouvellement de l'entente du marché du travail avec le gouvernement
fédéral. L'entente s'intitulera maintenant l'Entente Canada-Québec 2014‑2020
visant le transfert des sommes du Fonds canadien pour l'emploi.
Cette entente a exactement la même durée
que l'entente sur le marché du travail, soit six ans. Elle vise exactement les
mêmes personnes, et je tiens à le rappeler parce que c'est important de savoir
de qui on parlait quand on parlait de cette entente : des personnes sans
emploi qui ne sont pas des bénéficiaires de l'assurance-emploi, soit des
bénéficiaires de l'aide sociale, les immigrants, les personnes handicapées, les
travailleurs âgés, les jeunes, les personnes qui intègrent ou réintègrent le
marché du travail, les personnes sans emploi qui étaient travailleurs
indépendants et les travailleurs ayant un important déficit en formation de
base. C'est eux dont on parle dans cette entente. L'entente couvre exactement
le même montant, soit, pour 2014‑2015, 115 652 000 $, et surtout
elle respecte exactement les compétences et le savoir-faire québécois.
Je veux remercier d'abord tous les
partenaires du marché du travail. Nous avons, au Québec, la Commission des
partenaires du marché du travail; sont assis autour de la table les partenaires
patronaux, les associations syndicales, les gens des milieux de l'éducation et
de la formation au Québec ainsi que les ressources communautaires en
employabilité. Tous et toutes unanimement ont demandé le renouvellement de
l'entente sur le marché du travail, tel qu'on l'a fait.
Je veux remercier l'Assemblée nationale
parce que nous avons deux motions unanimes de l'Assemblée nationale; tous les
partis se sont alliés pour cela. Et je me permettrai de remercier le ministre
Kenney, ministre Jason Kenney. Il a démontré beaucoup d'ouverture, de la
souplesse d'esprit et il a vraiment reconnu, au fil du temps, des
conversations — ça fait presque une année qu'on se
parle — il a reconnu le caractère unique du Québec et la manière de
faire québécoise en matière d'employabilité et de développement de
main-d'oeuvre. Alors, un grand coup de chapeau à tout ce monde-là.
Merci beaucoup. Je suis prête à répondre à
vos questions.
M. Lafille
(Julien)
: À quel point c'était important pour vous de régler
ce dossier avant le déclenchement de la campagne électorale?
Mme
Maltais
:
Parce que c'est un dossier qui avait fait l'unanimité. Il y a deux raisons, en
fait. Un, c'est un dossier qui fait l'unanimité au Québec, donc je ne pense pas
que ça devait être un enjeu de campagne électorale. L'autre, les carrefours
jeunesse-emploi, le renouvellement de leurs ententes avec le ministère de l'Emploi
et de la Solidarité sociale est au 1er avril, donc c'était important pour nous
que l'entente se renouvelle dans ces jours-ci.
M. Dutrisac
(Robert)
: Donc, il n'y a rien de changé, là. Le programme...
Qu'est-ce qu'il y a de changé?
Mme
Maltais
:
Quels sont les changements? Le titre, qui passe d'entente du marché du travail
à Entente Canada-Québec visant le transfert des sommes du Fonds canadien pour
l'emploi. Dans les «attendu», ce qui, quand même, fait partie de l'entente, on
a ajouté le caractère unique du Québec avec la présence de la Commission des
partenaires du marché du travail et la façon de faire québécoise, ce qui permet
de le distinguer des autres ententes, parce que c'est… il y a seulement le
Québec qui a cette Commission des partenaires du marché du travail, et c'est en
s'appuyant là-dessus qu'on a réussi à convaincre le ministre Kenney qu'il pouvait…
ses objectifs étaient… l'objectif qu'il visait, on pouvait les atteindre au
Québec.
La dernière clause qui a été changée,
c'est qu'on a ajouté une clause de visibilité. Donc, à chaque année, nous nous
rencontrerons pour trouver quelques événements où le fédéral pourra… on pourra
reconnaître la participation du fédéral à cette entente. C'est tout. Ce sont
les trois changements.
M. Séguin (Rhéal)
:
Pouvez-nous dire encore une fois, c'est 115 millions pour…
Mme
Maltais
:
Cette année, 2014‑2015, c'est 115 652 000 $, et, à chaque…
M. Séguin (Rhéal)
:
115 652…
Mme
Maltais
: …652 000 dollars.
À chaque année, ça varie entre 115 et 116 millions de dollars,
c'est-à-dire que le Québec a une partie du 500 millions de dollars qui est
dévolu aux provinces. Il y a une variation, selon un certain calcul, là, très
technique.
M. Séguin (Rhéal)
: Et
ça va être appelé à augmenter d'année en année, au cours de l'entente décisive?
Mme
Maltais
:
Non, c'est selon le… c'est certains pro rata, le nombre de personnes qui
correspondent à ces critères-là. Donc, il y a 500 millions de dollars qui
sont dévolus aux provinces, et nous, en général, on retire entre
115 millions et 116 millions de dollars. Vous voyez, cette année on a
115 652 000 $, donc c'est comme avant. Ça marche comme avant.
M. Séguin (Rhéal)
:
Qu'est-ce qui a fait débloquer les négociations en faveur du Québec?
Mme
Maltais
:
L'unanimité d'abord, l'unanimité québécoise et, je vous dirais, les travaux
qu'on fait depuis un an pour expliquer au ministre fédéral la façon dont on
fonctionne au Québec, le caractère unique du savoir-faire québécois, de
l'expertise québécoise, le caractère unique de… la collégialité autour des
enjeux de formation de la main-d'oeuvre. Le gouvernement fédéral voulait
atteindre certains objectifs qui étaient, entre autres, la présence des
entreprises dans le financement de la formation de la main-d'oeuvre.
Or, on est plus que performant. Alors, il
a fallu simplement tout rouvrir les livres. On a travaillé en toute
transparence, de bonne foi, et ils ont fini par adhérer à notre idée que la
façon de faire québécoise était la bonne. L'autre, c'est notre compétence. Soyons
clairs, là, c'est une compétence du Québec. La formation de la main-d'oeuvre,
c'est reconnu depuis longtemps. Alors, quoi.
M. Laforest (Alain)
:
L'Alliance syndicale demande des états généraux. Vous en pensez quoi?
Mme
Maltais
:
L'Alliance syndicale dit aussi que… et, je pense, tout le monde en convient, il
faut qu'il y ait une signature de convention collective bientôt parce que la
loi que nous avons adoptée, la loi spéciale, était seulement pour un an. Ils
sont donc en pleine négociation. Alors, il faut d'abord, moi, je pense, qu'il y
ait une convention collective qui soit signée très bientôt. Je vous ferai
remarquer que, parce que le Parti libéral et la CAQ n'ont pas voulu qu'on ait
une entente d'au moins deux ans ou de quatre ans — nous, on proposait
quatre ans, puis, on a dit, au moins deux ans — dès le 27 avril, s'il
n'y a pas d'entente, les travailleurs de la construction du secteur industriel,
commercial et institutionnel perdront l'augmentation, vont être désavantagés
par rapport à tous les autres, et ça, c'est à cause que les oppositions n'ont
pas voulu avoir une entente plus longue.
Donc, il faut absolument qu'ils signent
une convention collective, sinon les travailleurs de la construction de ces
secteurs-là vont être désavantagés. Donc, d'abord, signer une convention
collective, et ensuite ils nous parlent de travail au noir; on a déjà des
travaux, on a renforcé la lutte au travail au noir. Ils nous parlent de santé
et sécurité au travail; on est en train de revoir si on peut réviser la Loi sur
la santé et sécurité au travail. Donc, il y a déjà des travaux en ce sens.
Regardez plus large que ça, écoutez, on n'est pas fermés, mais je vais demander
deux choses. D'abord, il y a une commission Charbonneau qui est en marche,
alors je pense qu'on peut encore entendre ce qui se passe à la commission
Charbonneau. Deuxièmement, quand on a mis en place le système de référence qui
est justement pour éliminer un autre secteur qui est tout le harcèlement, la
discrimination sur les chantiers de construction, j'ai mis en place le cadre de
référence, mais j'ai mis en place en même temps un comité de suivi dont le
rapport m'arrivera le 9 décembre 2014.
Alors, j'aimerais que ces deux éléments-là
soient plus avancés, c'est-à-dire avoir le rapport du système de référence. Ça
fera un an qu'il fonctionne. Est-ce que ça a donné des résultats? Qu'est-ce qui
est encore à modifier? Et ensuite la commission Charbonneau, puis on pourra
examiner cette éventualité-là.
M. Laforest (Alain)
:
Le 27 avril, ça va venir vite, ça. Est-ce que la construction pourrait devenir
un enjeu de campagne?
Mme
Maltais
:
Non, je ne pense pas, parce que, d'abord, ils sont en négociation,
deuxièmement…
M. Laforest (Alain)
:
Ils ne pourraient pas s'inviter pendant la campagne?
Mme
Maltais
:
Non, mais je pense… en tout cas, s'il y a quelque chose à dire, là, je vais
être plus… un peu incisive par rapport aux deux oppositions. S'ils avaient
accepté, accepté simplement de prolonger à deux ans la loi spéciale au lieu
d'une, les travailleurs de la construction, à partir du 27 avril, ne perdraient
pas l'augmentation qu'on leur a votée.
Deuxièmement, il n'y a pas de rétro dans
le monde de la construction. Donc, à partir du 27 avril, les travailleurs, ils
perdent, et ça, j'en veux aux oppositions pour ça. Merci.
(Fin à 15 h 56)