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Point de presse de M. Philippe Couillard, chef de l'opposition officielle

Version finale

Wednesday, March 5, 2014, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-neuf minutes)

M. Couillard : Bonjour. Voilà, on y est enfin. J'ai pas mal joué au hockey, moi, dans ma vie, dans ma jeunesse, je dirais, on peut dire que la saison régulière est terminée, là les éliminatoires commencent. Et puis c'est le choix de Mme Marois d'aller en élection aujourd'hui. C'est elle qui fuit en élection, qui refuse les débats, qui semble être inquiète des débats puis, j'ai noté, refuse également de répondre aux questions des médias.

Ce que j'entends partout au Québec, c'est : Ça va faire! Ça va faire, le fiasco économique; ça va faire, cacher la vérité; ça va faire, prendre la fuite pour ne pas rendre des comptes. Aujourd'hui, là, il est urgent de changer ce gouvernement, et l'urgence, c'est maintenant. Pourquoi? Parce que le bilan du gouvernement du PQ, c'est l'échec, l'échec de l'économie, l'emploi — on a perdu 67 000 jobs à temps plein l'an dernier — les investissements en chute, le secteur minier qui a perdu sa réputation, la croissance qui n'est pas là, les faillites qui augmentent au Québec le Plan Nord qui est mort, qu'il va falloir remettre de l'avant et que, bien sûr, on va remettre de l'avant.

C'est l'échec dans les finances publiques, la gestion de nos taxes et nos impôts. On avait promis l'équilibre budgétaire, on est dans le trou de 3 milliards. C'est un budget qui était incomplet. Il n'y a pas de dépenses, il y a des coupes sans précédent, qui ont des impacts sur les citoyens du Québec, dans les réseaux de santé et d'éducation. Il y a eu 2 milliards de promesses en 44 jours. Avec quel argent, Mme Marois? Le PQ, clairement, ne dit pas la vérité sur l'état réel des finances publiques du Québec, parce que le mode d'opération de ce gouvernement, c'est la diversion, la division et les faux enjeux.

La division, d'abord, entre les Québécois, entre les communautés. Il y a longtemps qu'on n'a pas vu un gouvernement, de façon délibérée, semer la division entre les Québécois comme le gouvernement du Parti québécois l'a fait, tellement que cette blessure entre les communautés va être longue à guérir. Il va falloir travailler tous ensemble pour guérir le dégât que le Parti québécois a fait entre les Québécois.

La division également pour leur agenda véritable, leur objectif véritable qui est la séparation du Québec. C'est marqué dans leur slogan : Pour un Québec indépendant. Alors, disons-le bien clairement aux Québécois, le retour du Parti québécois au gouvernement, c'est l'assurance d'un référendum sur la séparation du Québec.

Pendant ce temps-là, il y a 29 000 Québécois qui ont quitté le Québec en 2013; ça, c'est comme la ville d'Alma. Les régions sont abandonnées. Chez nous, au Lac-Saint-Jean, à Saint-Félicien, Roberval, la forêt, l'agriculture, on n'en parle plus. Les familles ont été frappées par des hausses importantes, des hausses, par exemple, dans les tarifs de garderie. C'est 1 000 $ de plus, pour une famille avec deux enfants, sur une année. C'est beaucoup, dans un budget familial. L'hydroélectricité et les taxes scolaires... Il faut mettre un terme à cette dérive. Il faut mettre à la porte ce gouvernement toxique qui nuit au Québec. Et j'annonce aux Québécois aujourd'hui qu'on a le meilleur plan et la meilleure équipe pour mériter leur confiance.

Depuis plus d'un an, j'ai visité toutes les régions du Québec plusieurs fois. Hier, j'étais en Mauricie pour annoncer notre candidat dans le comté de Trois-Rivières, M. Girard, et j'y étais pour la cinquième fois, au niveau du sol, pas en hélicoptère. Et, quand je suis sorti de l'annonce de la candidature de M. Girard, j'ai croisé un travailleur dans la rue, au centre-ville de Trois-Rivières, qui venait de perdre sa job pour Alimentation Marcotte, une entreprise que j'ai moi-même visitée au cours de mes tournées, qui vient de perdre des contrats et qui est obligée de mettre les gens à pied. Ça, c'est le sujet véritable d'inquiétude des Québécois.

Et j'ai écouté, puis le constat est clair, il est écrit en grosses lettres, il va être répété également pendant la campagne : Ça suffit, on est tannés, il faut enfin s'occuper des vraies affaires. Et, au cours des 33 prochains jours, on va parler, bien sûr, d'emploi, parce que c'est ça, l'emploi, qui permet aux familles de prospérer. Vous savez, là, une bonne job, c'est bon pour la santé, c'est bon pour l'estime de soi puis c'est bon aussi pour notre identité. On va donner l'oxygène aux PME du Québec, autant dans les taxes que la paperasserie qu'ils ont à affronter tous les jours. On va relancer l'investissement en disant quelque chose de très clair et de très simple : Le Québec est ouvert, est ouvert à l'investissement. On en veut, de l'investissement. Venez développer avec nous notre économie. On va bien sûr proposer l'emploi dans toutes les régions du Québec, et c'est important pour moi, qui vis en région, que, partout dans nos régions, on ait une économie moderne où les jeunes peuvent rester et revenir établir leur famille.

Durant les 33 prochains jours, on va présenter un projet clair pour le Québec. Moi, je dis aux Québécois et aux Québécoises : Je veux devenir premier ministre du Québec, je veux devenir votre premier ministre. Je suis prêt à devenir votre premier ministre et, au cours des 33 prochains jours, je gagnerai votre confiance pour le devenir.   

On va bien sûr parler des finances publiques, de l'équilibre budgétaire, de la dette. Nous, on va réduire de façon significative la bureaucratie, l'administration pour donner plus de services aux Québécois. Pourquoi il faut s'occuper d'économie puis de finances publiques? Ça a l'air un peu abstrait, des fois, ces questions. Pour mieux éduquer nos jeunes, pour mieux soigner nos malades, pour mieux soutenir nos familles, nos aînés, pour réduire le fardeau fiscal des Québécois qui est lourd. S'il n'y a pas de revenus dans les coffres de l'État, comme il est en train d'arriver, il n'y a pas de services publics sérieux et solides et il n'y a pas non plus de possibilité d'amenuiser le fardeau sur les épaules des Québécois.

Pour mieux éduquer nos jeunes, on va donner de l'autonomie aux écoles pour que nos jeunes réussissent, aillent au bout de leurs rêves partout au Québec. Pour mieux soigner les patients, on va travailler avec les médecins pour que les médecins de famille voient plus de patients, et que chaque famille ait un médecin de famille au Québec et qu'enfin, enfin au Québec, dans le réseau, l'argent suive le patient.

Vous l'avez vu, vous avez commencé à le voir, vous le verrez même davantage au cours des prochains jours, j'ai assemblé autour de moi la meilleure équipe, qui est composée de vétérans expérimentés et des meilleures recrues également. Et je vous mets au défi et je mets les Québécois… je lance ce défi à tout le monde : trouvez, au cours des dernières décennies, des dernières années, une équipe de candidatures aussi fortes, notamment dans le domaine de la santé, de l'économie et de l'éducation, et vous verrez que la comparaison ne nous fait pas rougir. Au contraire, je suis très fier de l'équipe qu'on a rassemblée. Alors, l'équipe, elle est compétente, solide, expérimentée. Elle est renouvelée. Quand j'ai été élu chef du Parti libéral du Québec, c'est avec le mandat de renouveler le Parti libéral du Québec et son équipe. La mission n'est pas tout à fait accomplie, il y a encore des choses à faire, mais elle est largement avancée.

Il faut dire aux Québécois, et redire aux Québécois et aux Québécoises que nous, le Parti libéral du Québec, sommes clairement la seule alternative crédible au Parti québécois. Et disons-le très clairement, très clairement, un vote pour la CAQ, c'est un vote pour le PQ.

Le 7 avril, le choix sera clair : non à la division, non au référendum et à la séparation, non au recul et aux idées dépassées. Oui à l'unité parce qu'ensemble, les Québécois, on peut tout réussir. On a réussi de grandes choses dans notre histoire et on va continuer sous un gouvernement libéral majoritaire.

Et oui aussi à l'emploi, à l'économie, la santé et à l'éducation. Oui à l'ouverture, oui à la modernité. Oui, parce que les Québécois méritent mieux, ils méritent beaucoup mieux. Plus que jamais, c'est urgent qu'ensemble on s'occupe des vraies affaires pour faire avancer le Québec, et c'est ce qu'on va proposer aux Québécois au cours des prochaines semaines.

Maintenant, contrairement à ce que Mme Marois a fait, je vais répondre à vos questions. Apparemment, c'est un mode de fonctionnement qui est devenu acceptable mais pas pour moi. Je répondrai à vos questions tous les jours. Allez-y.

Le Modérateur : On va commencer par le micro de gauche. Peut-être vous identifier ainsi que le média que vous représentez.

M. Chouinard (Tommy) : Oui. Tommy Chouinard, LaPresse. M. Couillard, la commission Charbonneau vient tout juste d'annoncer qu'elle suspend ses audiences pour toute la durée de la campagne. Êtes-vous soulagé?

M. Couillard : La commission Charbonneau fait son travail. C'est à elle de prendre ses décisions. C'est à elle de prendre ses décisions. C'est la juge Charbonneau qui prend ses décisions pour ses travaux. Ça ne change absolument rien au message que je viens de livrer.

M. Chouinard (Tommy) : Dans la mesure où c'était une épée de Damoclès, quand même, qui était au-dessus de votre tête,

il y a toujours un risque qu'il y ait des…

M. Couillard : Non, ce n'est jamais comme ça que j'ai vu ça, et j'ai demandé aux Québécois que, lorsqu'on entend… on entendra peut-être des choses non seulement, en passant, sur notre formation politique, sur les autres formations politiques également, qu'on se pose la question si ces pratiques sont encore en cours, possibles, ou si le renouveau a été suffisant, et je répondrai aux questions. Mais moi, je suis là pour le présent et l'avenir.

M. Chouinard (Tommy) : …la présente campagne comme étant, donc, des éliminatoires. Doit-on comprendre que, si votre parti n'accède pas au pouvoir, vous allez donc vous retirer?

M. Couillard : La question est tellement hypothétique, parce qu'on va gagner. On va gagner le gouvernement libéral majoritaire, parce que c'est notre responsabilité de le faire pour changer la mauvaise direction sur laquelle le PQ est entraîné. Littéralement, le PQ nous a amenés sur le bord du précipice. Alors, on va ramener le Québec dans la bonne direction et on va gagner l'élection. On va gagner l'élection, on va gagner l'élection.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite, s'il vous plaît.

M. Lavallée (Hugo) : Hugo Lavallée, Radio-Canada. Bonjour, M. Couillard.

M. Couillard : Bonjour.

M. Lavallée (Hugo) : Vous nous avez parlé de vos objectifs politiques, j'aimerais vous entendre sur vos objectifs personnels. Tout le monde s'entend pour dire, je pense, que vous êtes intelligent, voire brillant, mais il y a des gens qui ont mis en doute votre sens politique. Qu'est-ce que vous voulez démontrer durant la campagne électorale qui commence?

M. Couillard : Bien, je vais continuer à faire ce que j'ai fait pendant que vous étiez occupés à faire autre chose. Évidemment, quand on est en tournée du Québec, on a moins de couverture médiatique. Mais qu'est-ce que j'ai fait pendant un an et demi? Je suis allé voir le monde, moi, sur les planchers d'usine, dans les fermes, partout, partout au Québec. Il n'y a pas beaucoup de sujets dont on peut me parler que je ne peux pas relier à une personne que j'ai rencontrée, à une entreprise que j'ai visitée, à des agents socioéconomiques, des groupes communautaires, des maires que j'ai rencontrés partout. C'est ça que j'ai fait puis je vais continuer à le faire.

Puis, quand je rencontre le monde, ils me disent tous la même chose. Le slogan, on ne l'a pas pris dans les airs, on l'a pris dans la parole du monde au Québec. Ça suffit, on peut-u s'occuper ensemble des vraies affaires enfin? Et c'est ça qu'on va répéter.

M. Lavallée (Hugo) : Donc, si je comprends bien, vous voulez faire la démonstration que vous êtes près des gens ordinaires, là. C'est ce que je saisis?

M. Couillard : Je connais le monde, je connais le monde du Québec. Je les comprends très bien, je les écoute bien. Surtout, je les écoute bien. Et j'ai bien écouté, j'ai bien observé, et ce que je vais relater au cours des 33 prochains jours, ce n'est pas de l'imagination ou une théorie politique, c'est le résultat direct de conversations avec des hommes et des femmes partout au Québec.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant votre slogan, on utilise le mot «les vraies affaires». Je voulais savoir, pour vous, l'identité, est-ce que ça fait partie des vraies affaires?

M. Couillard : Notre identité, au Québec, elle est forte. Je déteste ce gouvernement qui prend l'habitude de nous peindre comme des gens menacés, des gens faibles qui ont besoin, pour être protégés, d'éloigner les femmes notamment du marché du travail, les médecins des hôpitaux, les infirmières, les éducatrices... On n'est pas faibles, on est très fort, nous, les Québécois. Notre identité, elle est forte. Elle est là depuis 400 ans et elle va continuer de l'être.

Alors, ce qu'il faut faire, c'est de donner les moyens à notre identité de continuer à fleurir en Amérique du Nord, et, pour ça, ça prend une économie prospère, de l'emploi, des soins de santé, de l'éducation pour les familles.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche, s'il vous plaît.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour, M. Couillard.

M. Couillard : Bonjour.

M. Dutrisac (Robert) : Robert Dutrisac, du Devoir. Lors de la dernière course à la chefferie, on vous donnait d'emblée bon premier dès le début. Qu'est-ce que ça fait maintenant pour vous d'être dans une situation, disons, de «underdog»?

M. Couillard : Moi, je ne commente jamais les sondages, vous le savez, vous êtes habitués. Il va falloir vous habituer, ça va continuer. Moi, je suis très content de l'endroit où on est aujourd'hui, très content. On va aller parcourir le Québec, on va donner notre message, on va rencontrer le monde puis on va parler des véritables enjeux. Ce n'est pas juste un slogan, là, rapide, là. C'est profond dans la population du Québec actuellement. Ils voient ce qui est en train d'arriver. Le monsieur, là, d'Alimentation Marcotte qui m'a interpellé à Trois-Rivières, il venait de la perdre, sa job. Ça, c'est des vrais enjeux. Ça, c'est des vrais problèmes. Ça, ça met en danger l'identité quand le monde perdent leurs jobs, O.K.? Alors, c'est ça qu'on va répéter.

M. Dutrisac (Robert) : Vous avez dit que vous détestiez ce gouvernement. Donc, c'est viscéral, votre aversion pour votre adversaire?

M. Couillard : Avez-vous remarqué que je parle avec mes tripes? C'est vrai. Les viscères, les tripes, c'est la même affaire, hein? Et je parle de ça parce que j'en ai assez, moi. Ça fait des décennies que ça dure au Québec. Ce gouvernement, ce parti politique continue à présenter les Québécois comme des gens faibles, assiégés, menacés. Quand ce n'est pas le fédéral, c'est les autres provinces. Quand ce n'est pas le fédéral, les autres provinces, c'est les étrangers qui viennent vivre chez nous. Puis, quand ce n'est pas les étrangers qui vivent chez nous, c'est nous-mêmes, les Québécois, qui ne pensent pas comme eux. Et moi, je suis tanné de ça, ça va arrêter cette fois-là, à cette élection.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite, s'il vous plaît.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour, Véronique Prince à TVA. Mme Marois vous accuse, et je la cite, de bloquer le Québec, de freiner les projets, d'empêcher de prendre son élan. Qu'avez-vous à dire pour votre défense?

M. Couillard : Bien, j'aurais aimé qu'elle réponde à vos questions, je le répète, mais je n'ai pas à me défendre de rien. On a agi de façon très constructive. Ce qu'elle dit, là, c'est totalement faux. Le budget, elle aurait peut-être pu venir le présenter à l'Assemblée nationale pour qu'on puisse l'analyser et le critiquer. Le projet de loi sur les soins de fin de vie, on était prêts à travailler cette semaine puis la semaine prochaine pour l'adopter. C'est elle qui a décidé d'aller en élection. Et pourquoi veut-elle aller en élection? Pour fuir la réalité et ne pas montrer toute la réalité aux Québécois. C'est la raison pour laquelle elle va en élection. Si un jour elle accepte de répondre à vos questions, peut-être que vous pourrez lui demander pourquoi elle choisit d'aller en élection?

Mme Prince (Véronique) : Et rarement a-t-on vu le vote francophone autant favorable au Parti québécois. Est-ce que ça vous inquiète?

M. Couillard : Vous savez, Mme Prince, également, que je ne commente pas les sondages. Mais les gens que j'ai rencontrés en région...

Mme Prince (Véronique) : Sur le terrain.

M. Couillard : Les gens que j'ai rencontrés en région, chez moi, à Saint-Félicien, à Roberval, ailleurs en Abitibi, en Outaouais, en Mauricie, en Gaspésie, comté de Bellechasse, c'est des francophones. Aïe! C'est des francophones, puis ils disent tous ça : On est tannés de ce gouvernement-là, on veut des jobs, on veut une économie qui croît, on veut de l'investissement. On veut les soins de santé, de l'éducation. On veut s'occuper des vrais problèmes. Les francophones, ils ont les mêmes, mêmes, mêmes idées que l'ensemble des Québécois.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche, s'il vous plaît.

M. Caron (Régys) : Bonjour, M. Couillard. Régys Caron, Le Journal de Québec. En quoi n'était-il pas pertinent de déclencher une élection aujourd'hui, vous qui détestez ce gouvernement?

M. Couillard : Je ne dis pas qu'il n'est pas pertinent. Moi, je suis content qu'il y ait une élection. On va pouvoir enfin changer le gouvernement au Québec. Mais, pour une première ministre, une chef de parti qui vient de vous dire qu'elle se plaint qu'il n'y a pas eu de collaboration puis qu'il y avait du blocage, alors qu'elle avait l'occasion... Prenez le budget, là, un budget sans colonne de dépenses, sans crédits, plein de trous, plein de questions auxquelles il n'y aura pas de réponse. Elle aurait pu venir le déposer à l'Assemblée nationale pour qu'on puisse en débattre. Elle aurait pu nous montrer le livre de crédits. Ça, ce n'est pas pertinent. Mais, quant à la nécessité de changer le gouvernement, la pertinence, je peux vous dire, est très élevée.

M. Caron (Régys) : N'avait-elle pas raison de déclencher puisque vous aviez promis de renverser son gouvernement?

M. Couillard : On a dit qu'on va… on a lu le budget, qu'on y était opposés, mais qu'on voulait en débattre, et, dans un parlement démocratique, il faut faire ce débat. Elle a fui devant la possibilité de faire le débat, comme elle avait fait en 2003. C'est le même film qu'en 2003 avec la même actrice dans le rôle principal, pareil : les coupes massives dans les services publics, les annonces électoralistes, un budget incomplet, et on s'en va en élection. C'est le même film, il va se terminer de la même façon.

M. Caron (Régys) : Et les vraies affaires, pour les libéraux, de quoi s'agit-il?

M. Couillard : L'emploi, l'emploi, l'emploi, l'économie qui veut dire largement l'emploi. Pourquoi? Pour mieux soigner nos gens, mieux éduquer nos enfants, mieux prendre soin de nos aînés et de nos familles. Ça, c'est les thèmes quotidiens de la vie réelle, du monde réel, pas la division entre les Québécois et surtout pas la séparation du Québec.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour, M. Couillard. Patrice Bergeron de LaPresse canadienne. Bonjour, mesdames messieurs.

Votre adversaire, M. Legault, a coutume de dire qu'il mène actuellement la bataille de sa vie. Est-ce que vous considérez aussi que vous menez actuellement le combat politique le plus important de votre carrière?

M. Couillard : Bien, clairement, clairement. Écoutez, ça fait depuis octobre 2012 que je suis à pied d'oeuvre, d'abord dans la course à la direction de notre parti, ensuite pour parcourir le Québec dans un but très précis : bien sûr, réformer et renouveler notre parti, ce qui est en train d'arriver de façon très substantielle, mais surtout gagner la confiance des Québécois et des Québécoises pour former un gouvernement libéral majoritaire afin que j'en devienne le premier ministre après avoir mérité leur confiance.

M. Bergeron (Patrice) : …à ce qui a été dit sur la commission Charbonneau, est-ce que vous considérez qu'enfin, durant ce scrutin-là, vous allez pouvoir peut-être, une fois pour toutes, vous débarrasser de l'image parti corrompu qu'on a allègrement colportée au cours des dernières années?

M. Couillard : La réponse, la meilleure réponse à ça, c'est les hommes et les femmes derrière moi qui ont décidé de se joindre à notre équipe sous ma direction pour former un gouvernement. Voilà la meilleure réponse.

M. Bergeron (Patrice) : Vous garantissez leur intégrité, quoi?

M. Couillard : Bien sûr, franchement. Quelle question!

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Ça va faire un an le 17 mars que vous êtes chef, vous allez célébrer ça pendant la campagne électorale. Depuis…

M. Couillard : Vous allez célébrer avec nous.

Journaliste : Je ne sais pas. Oui, avant le débat probablement. Les commentateurs ont été assez unanimes sur votre intelligence, les gens le reconnaissent, mais…

M. Couillard : Au moins il y a ça.

Journaliste : …ils ont émis quand même… Vous avez eu quelques…

M. Couillard : Ça commence bien.

Journaliste : Bien, votre sens politique a été beaucoup plus critiqué. Est-ce que c'est un dur apprentissage?

M. Couillard : Tout passage dans la vie est un passage, par définition. Mais, vous savez, ce qui me frappe là-dedans, depuis le temps qu'on dit que les gens doivent faire de la politique autrement, moi, je suis frappé par certains commentaires où, pour faire oeuvre de transparence, pour faire oeuvre de démocratie réelle, pour faire oeuvre de construction réelle, tout d'un coup, il faudrait revenir aux anciennes méthodes. Ce n'est pas le cas.

Alors, moi, les chroniqueurs et les commentateurs, c'est leur travail, c'est un travail important, je les laisse le faire. Moi, je suis là pour gagner l'élection, former un gouvernement.

Journaliste : Mais ça se traduit généralement dans les intentions de vote. Est-ce que vous estimez que votre apprentissage, votre arrivée au Parti libéral comme chef a été difficile?

M. Couillard : Méfiez-vous des sondages, des intentions de vote. Le vrai sondage, c'est le jour de l'élection, puis on formera un gouvernement libéral.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

M. Robitaille (Antoine) : Oui. Bonjour.

M. Couillard : Bonjour.

M. Robitaille (Antoine) : Vous avez parlé du renouvellement du Parti libéral, tout à l'heure. Vous avez noté qu'il n'était pas tout à fait accompli. Qu'est-ce qu'il reste à faire et pourquoi fallait-il renouveler le Parti libéral?

M. Couillard : Toute institution, incluant les journaux, hein, passe par des changements et... des changements, des nouvelles façons de faire. Votre industrie elle-même, l'industrie des nouvelles, de l'information...

M. Robitaille (Antoine) : Ne parlez pas de notre industrie, là...

M. Couillard : Non, mais, c'est parce que vous avez... non...

M. Robitaille (Antoine) : ...vous, qu'est-ce qui reste à accomplir? Vous avez dit : Ce n'est pas tout à fait fini.

M. Couillard : Vous avez l'air surpris qu'on soit à une période de changement. Ce qu'il reste à faire, ça va se faire au congrès des membres à l'automne. D'ailleurs, Filomena Rotiroti, ici, va en être la coprésidente et… qui est à ma gauche, c'est ça... et, à ce moment-là, on va changer des éléments de la constitution du parti, par exemple, sur le mode de désignation du prochain chef, sur le rôle des commissions permanentes, sur la façon dont les congrès sont tenus. C'est des choses importantes auxquelles il faut apporter des réponses et c'est ce qu'il reste à accomplir d'ici l'automne.

M. Robitaille (Antoine) : Mais ça, c'est un peu de la cuisine. Qu'est-ce que... Dans votre offre aux Québécois, est-ce que vous n'allez pas plus loin que ces modifications-là, qui sont finalement des modifications techniques?

M. Couillard : Bien, je trouve ça curieux, parce qu'avant on demandait ces modifications, mais maintenant on les qualifie de techniques, mais je dirais que c'est important. Une institution comme un parti politique a besoin de se renouveler. Puis quant à la proposition pour les Québécois, laissez-moi vous dire qu'elle va être très claire, non seulement les propositions qui seront concrètes et chiffrées, mais l'équipe qui va être présentée à vous, l'équipe qui est déjà là, à laquelle s'ajoutent les nouvelles personnes qui se joignent à nous.

M. Robitaille (Antoine) : Mais vous avez beaucoup de vétérans puis, dans votre entourage, vous avez beaucoup de gens, là, qui étaient là à l'ère de Bourassa, tout ça. Comment pouvez-vous dire qu'on... ou de Johnson, donc comment pouvez-vous dire que vous renouvelez le parti autant que ça?

M. Couillard : M. Robitaille, je ne vais jamais leur reprocher leur expérience.

Le Modérateur : O.K. On va passer au micro de gauche, en anglais, s'il vous plaît.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour. Yes, Caroline Plante, Global News. Mr. Couillard, do you think that there should be an English debate?

M. Couillard : Oh, yes! Of course, I'm ready at anytime. There should be debates, period. We don't even know today if we're going to have debates. And Mme Marois is not answering your questions. Apparently, it seems acceptable now to do this. I may consider doing the same, you know, I'll see how things go during the campaign. It seems to be very comfortable to go and deliver a statement and leave without answering questions. I leave this to your judgment, but, on the question of debates, of course, I want to debate, in French and in English.

Mme Plante (Caroline) :And secondly, do you feel that Quebec's image has been tarnished and how long do you think it will take to recover?

M. Couillard : It will take time. I would say, internally, not only outside Québec, where what you say is true, but inside Québec, where there has been significant damage created between communities and it will take time to heal. It's irresponsible to have deliberately introduced division within the communities of Québec. I cannot accept that. We will correct that, we will work hard to make so that all Quebeckers feel united under the same umbrella, which is our Québec identity, which is shared by all Quebeckers from all origins, toward the same objective.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Mr. Couillard, so there has been some critic of your leadership leading up to this election since you've been elected leader of the Parti libéral. How do you plan to attack all that in the first days of the election?

M. Couillard : You know, I've always considered that one of the best signs of leadership is the ability to recruit strong people. Look around me, the answer is there. Next question?

M. Woods (Allan) : Hello. Allan Woods from the Toronto Star. I'm wondering how much… how realistic do you think is this threat of another referendum maybe be in a coming… a future mandate?

M. Couillard : It's a certainty. It's a certainty. Mme Marois is asking for a majority government. Why? To have a referendum. All the new candidates that came forward in the recent days said that their prime motivation was the idea of «un pays». We have a country already, by the way, but they want a «pays». To their… they join the PQ to have a referendum. They want to separate Québec from Canada. Let's stop kidding ourselves here. Let's face reality.

M. Woods (Allan) : Does that add another… I mean, for many people in Québec as well as people outside of Québec, Canadians, you are the federalist hope. I wonder if that adds another level of pressure.

M. Couillard : Let me be very clear. I carry a strong message on the strength of Québec's identity and the pride we have in having this identity in helping to make it flourish in North America, but we also believe strongly, deeply that belonging to the Canadian Federation is one of the most powerful ever for development that we have in Québec. This is why we believe in Canada, not only for accountancy reasons, but because we like this openness, this sharing that the country signifies.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

M. Dougherty (Kevin) : Kevin Dougherty, Montreal Gazette. Mr. Couillard, did you underestimate the impact of the charter of values would have?

M. Couillard : You know what? I did not. I thought it would be an easy fuse to light. If I had a surprise, it is to see René Lévesque's party coming forward with such a retrograde policy. That was my surprise. But apart from that, you know, people will be judging, and I know that on the ground, «sur le terrain», as we say in French, people don't talk a lot about this. They talk about economy, jobs, health care and education.

M. Dougherty (Kevin) : Mme Marois, when she talks about the charter, talks about the equality of women and men and secularism…

M. Couillard : Come on. Come on, that's ridiculous. Who has made more concretely than the Liberal Party of Québec for the equality of men and women? We have put it in the Charter, we have put it again in the Charter, we insured pay equity, we insured parity on the boards of our Crown corporations, significant actions, not mentioning the right to vote in Québec, which was brought upon by a Liberal Governement. Equality of men and women is a universal value shared by Quebeckers. It doesn't belong to the PQ, please. It's so ridiculous to hear that.

Le Modérateur : Ceci met fin à la… Ah non! Peut-être une dernière question à la droite, en anglais.

M. Couillard : Oh! Last call.

Mme Montgomery (Angelica) : Hi. Angelica Montgomery, CJAD. Can I get your comments on the decision from the Charbonneau Commission to suspend…

M. Couillard : I have absolutely no comment, apart from saying that Mme Charbonneau is judge of her own ways and what she has to do for the commission, it's her decision. Let's carry on the campaign now.

Mme Montgomery (Angelica) : And also how are you going to attract Francophone voters? What is your plan?

M. Couillard : You know, Francophone voters have the same preoccupations than English-speaking Quebeckers or other communities. They want a strong economy, they want jobs, they want good health care and good education. And, of course, we, Francophone Quebeckers, are very proud of our identity. It is not weak, it is strong. It doesn't need discrimination to be enhanced, it just needs to be affirmed time and time again, which I will do all my life.

Le Modérateur : Ceci met fin à la conférence de presse. Je vous remercie beaucoup. Bonne campagne électorale à tous.

M. Couillard : Merci, on vous…

(Fin à 11 h 56)

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