(Seize heures cinquante minutes)
Mme
Maltais
:
Alors, merci. Bonjour, tout le monde. Alors, nous venons d'apprendre, suite au
dévoilement de documents de l'UPAC, que le cabinet de l'ex-ministre Nathalie
Normandeau aurait été au coeur d'une vaste conspiration criminelle qui a permis
aux entreprises de s'acheter les faveurs du gouvernement libéral de l'époque en
inondant le Parti libéral de contributions illégales.
Je vais citer trois parties de ces documents
qui me semblent particulièrement parlantes : «Les objectifs de financement
imposés aux ministres par le Parti libéral auraient forcé le recours aux dons
de la part d'entreprises[...]. Des gens au Parti libéral auraient tenu une
double comptabilité, puisque les rapports déposés au Directeur général des
élections ne correspondent qu'à une fraction des sommes amassées. [Et] outre le
financement politique organisé dans les 125 circonscriptions, la permanence du
Parti libéral avait imaginé un "127e comté" virtuel [dans lequel]
elle comptabilisait l'argent collecté auprès des entreprises de certains
secteurs d'activité.» C'est ce que prétend l'UPAC.
Écoutez, à titre d'opposition officielle,
nous avons quelques questions à poser qui nous semblent importantes. Le premier
ministre, le nouveau premier ministre nous a promis de travailler en toute
transparence. Nous aimerions simplement avoir des réponses à ces quelques
questions. D'abord, le premier ministre Philippe Couillard a-t-il eu ces
informations lorsque l'UPAC l'a rencontré en juillet 2013? Si oui, quels gestes
a-t-il posés pour y remédier? Pendant combien d'années cette double
comptabilité, le 127e comté, a-t-il existé? Existe-t-il toujours? Enfin,
combien d'argent illégal y a été dissimulé? Pour nous, nous aimerions, de la
part du premier ministre, une réponse à ces quelques questions. Voilà, merci.
Le Modérateur
: Est-ce
que vous avez des questions?
M. Lessard (Denis)
: Qu'est-ce
que… quelles réflexions ça vous amène? M. Couillard est à la veille de la
formation de son gouvernement. M. Hamad est associé à Roche, la firme qui
est nommée là-dedans. Est-ce que ça vous allume des signaux d'alarme ou…
Mme
Maltais
:
Écoutez, je ne me mêlerai pas de la formation de son cabinet, c'est sa
prérogative, mais je pense que ce qui est important pour nous, c'est d'avoir
des réponses à ces quelques questions. Il est le nouveau chef du Parti libéral,
alors on veut savoir s'il y a des gestes qui ont été posés, et si des choses
comme cette double comptabilité existent toujours au Parti libéral, et combien
d'argent il a été amassé, tout ça. Je pense que ces informations seraient d'utilité
publique.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que vous ne trouvez pas ça un peu paradoxal que ces informations-là nous soient
révélées le jour où Mme Marois quitte?
Mme
Maltais
: Ce
n'est pas tant que ce soit le jour où Mme Marois quitte, c'est que ce soit
arrivé après l'élection. Je pense que nous avons demandé… à l'époque, nous
trouvions qu'il serait d'utilité publique que les gens aient ces informations.
Maintenant, voilà, elles sont dévoilées aujourd'hui. Pour nous, nous prenons
nos… nous devons en prendre acte et maintenant poser les questions, faire notre
travail d'opposition officielle pour bien comprendre ce qui s'est passé au
Parti libéral.
M. Lessard (Denis)
: Est-ce
que c'est un hasard, selon vous, que ça soit dévoilé seulement après l'élection
ou…
Mme
Maltais
:
Écoutez, je ne suis pas dans les hypothèses, moi. Il y a eu un jugement qui a
demandé que ce soit après les élections, alors nous, on avait demandé… c'était…
ça a été impossible.
Maintenant, nous en prenons acte et nous
faisons le travail que nous avons à faire à titre d'opposition officielle… des
questions qui sont extrêmement précises et qui sont… et auxquelles nous devons
obtenir des réponses. Pendant combien d'années y a-t-il eu une double
comptabilité? Combien d'argent illégal a été amassé dans ce fameux 127e comté?
S'il y a 125 comtés qui ont chacun des objectifs de financement — le
126e, c'est probablement le national — ce 127e, existe-t-il toujours?
Ce sont des informations comme ça, je pense, qu'il faut… Il faut vraiment, là,
que le Parti libéral et que M. Couillard ouvrent les livres. Merci.
(Fin à 16 h 54)