(Seize heures quarante-trois minutes)
M. Daoust : Je vous écoute,
puis parlez fort.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous entendez faire différemment du gouvernement précédent? Est-ce qu'il va
y avoir un grand changement dans les politiques économiques?
M. Daoust : Je pense qu'une
différence qui est fondamentale, puis c'est ce qu'on a expliqué pendant la
campagne électorale, il faut rétablir la confiance. Il y a eu des gestes qui
ont été posés par le gouvernement précédent, qui ont brisé certains liens de
confiance avec les investisseurs internationaux et nationaux, même les
investisseurs locaux, et il faut rétablir ce lien de confiance là.
Rétablir le lien de confiance, ça veut
dire quoi? Ça veut dire les assurer d'une présence de l'État, mais en même
temps de les laisser faire leur travail. Leur travail, c'est quoi? C'est de
créer des emplois, tout ça. On n'est pas là, nous, pour remplacer le secteur
privé. On est là pour faire en sorte que le secteur privé ait le goût
d'investir chez nous, et ça, ça va être fondamentalement différent, je pense,
parce que le premier ministre a fait une chose importante, il a rétabli ses
pleins droits au ministère de l'Économie, alors que c'était une espèce de
sous-section des Finances. Ça redevient le ministère de l'Économie. Ça a été au
coeur de la campagne électorale, alors disons qu'on est consistants dans le
message. On en a parlé pendant la campagne et on le fait aujourd'hui.
Journaliste
: Bien, une
question : Est-ce que vous pensez qu'il faut rétablir un meilleur
équilibre entre l'environnement et le développement à travers l'action de votre
ministère?
M. Daoust : Je vais me
rapprocher de vous pour être bien sûr.
Journaliste
: Est-ce
que vous pensez qu'il faut rétablir un meilleur équilibre entre environnement
et développement?
M. Daoust : En fait, il est
impensable aujourd'hui… Le Québec est un leader en environnement… je ne suis
pas le ministre de l'Environnement, mais c'est un leader en environnement, et
je pense qu'on ne peut plus faire un développement sauvage qui pollue, qui crée
un «mess» dont on ne sort… l'entreprise sort puis elle laisse un gros dégât. On
ne veut plus ça. Ça n'existe plus. Les sociétés civilisées ne veulent pas ça,
et on ne tolérera pas ça. On est capables de faire ça de façon harmonieuse avec
l'environnement. Je n'ai pas l'intention qu'on parte dans un développement
effréné qui va remettre en cause l'environnement, il n'en est
pas question.
Journaliste
:
Is your… Are you saying that one of the missions of the Government, then, is to
get the Government out of business people's lives, to be the less intrusive?
Are you saying that you think the Government should be less intrusive in
affairs of the businesses, to be less interventionist?
M. Daoust :
Not less… Well, less intrusive, yes. We have to go with one-stop shop. One-stop
shop is of the essence. In fact, what we want to do is to make sure that it's
easy. Our job is to facilitate, it's not to do the job. We're not a socialist
government. We just want to say that it's good to invest in Québec. We'll make
sure that you have an environment that is favorable for investment, but we
don't want to replace the private sector. It's not our job.
Journaliste
: M. Daoust,
qu'est-ce que c'est, votre position sur une commission nationale des valeurs
mobilières?
M. Daoust : Je m'excuse, hein,
parce que c'est…
Journaliste
: Qu'est-ce
que c'est, votre position sur une commission nationale des valeurs mobilières,
qui est souhaitée par Ottawa?
M. Daoust : C'est intéressant
que vous souleviez le dossier de la Commission des valeurs mobilières. En fait,
c'est un dossier qui devrait revenir à la Finance. Mais j'ai été le président
du conseil fondateur du Mutual Fund Dealers Association, et, à l'époque, le
président de l'Investment Dealers' Associationétait M. Joe Oliver, qui est
aujourd'hui ministre des Finances, que je connais bien, et on avait eu une
discussion tous les deux ensemble sur ça il y a près d'une douzaine d'années,
facilement, et j'ai toujours été opposé à une commission nationale.
Le Québec fait bien de ce côté-là, on a un
système qui travaille bien à travers le Canada, et, personnellement… et ce n'est
pas mon dossier, mais, personnellement, je suis en faveur du maintien du
système passeports. C'est ce qu'on a actuellement au Québec, et ça fonctionne,
et il y a beaucoup… Regardez le système des valeurs mobilières. On est une des
économies qui s'est le mieux sortie de la crise économique mondiale en 2008.
Bien, le domaine des valeurs mobilières puis la gérance et… où la gouvernance des
entreprises cotées… avec ce système-là. Le système des passeports fonctionne,
et je peux vous dire que, quand j'étais dans le privé, j'ai eu à l'utiliser
beaucoup. Il fonctionne. On ne brisera pas… on ne réparera pas ce qui n'est pas
brisé. Merci.
(Fin à 16 h 48)