(Dix-sept heures vingt-huit minutes)
M. Coiteux : Bonjour.
Journaliste
: Bonjour,
M. Coiteux. M. Couillard a parlé d'un redressement et a parlé de temps
difficiles. L'heure, le temps est aux décisions difficiles. L'ancien gouvernement
procédait par un contrôle des dépenses. Est-ce que, vous, vous pensez que ça
doit aller beaucoup plus loin? On pense à la révision des programmes, là.
M. Coiteux : Bien, d'abord, ce
que j'aimerais dire, c'est que c'est la journée de la nomination du Conseil des
ministres, et j'ai été nommé ministre et j'en suis extrêmement reconnaissant à
M. Couillard de me faire confiance. Et, effectivement, il a tracé la voie pour
chacun des ministres lors de son allocution, et je pense que c'est très clair,
ce que tout un chacun aura à faire.
Alors, c'est un gouvernement qui va être
axé sur la relance de l'économie, la gestion responsable des finances publiques.
Ça, c'est certain, dans la gestion responsable des finances publiques, bien
entendu qu'il y a l'aspect des dépenses publiques. Alors, on a un mandat très
clair, et le premier ministre nous a confié des missions, et on a l'intention
de s'y atteler avec toute l'énergie nécessaire.
Journaliste
: Et
pensez-vous que le contrôle des dépenses est suffisant ou il faut aller plus
loin?
M. Coiteux : Bien, comme on
s'est engagés auprès des Québécois pendant la campagne, et ils ont voté
majoritairement pour nous, on s'est engagés à relancer l'économie du Québec et
à gérer les dépenses publiques de manière responsable. Ce sont deux éléments
qui vont ensemble, absolument. Donc, il n'y a rien qui est suffisant en soi,
sinon la combinaison d'une relance de l'économie puis d'une gestion rigoureuse
des deniers publics, et c'est ce à quoi les Québécois s'attendent.
Journaliste
: Révision
permanente de la fonction publique, c'est quand même un nouveau concept au Québec.
M. Coiteux : Révision
permanente des programmes de l'État québécois.
Journaliste
: Des
programmes… Avez-vous l'impression que cette fonction publique là… est-ce
qu'elle est beaucoup trop lourde, un peu trop lourde?
M. Coiteux : Ce n'est pas une
question de fonction publique, c'est une question de mission de l'État. Donc,
dans la relance de l'économie puis la gestion responsable des dépenses, bien
entendu, il faut examiner les programmes, ce qu'on s'est engagés à faire.
Alors, aujourd'hui, je ne peux pas donner plus de détails que ça. Vous savez,
j'ai été nommé il y a quelques minutes à peine. Je dois prendre conscience,
comme... connaissance, comme l'ensemble de mes collègues, des dossiers.
Journaliste
: Il y a 10
ans, l'exercice s'était buté à beaucoup de résistance. Est-ce que vous pensez
que les Québécois, maintenant, sont plus prêts à faire cet exercice-là, que
collectivement il y aurait une prise de conscience qui vous faciliterait la
tâche?
M. Coiteux : Les Québécois ont
voté clairement en faveur d'un gouvernement qui met la relance de l'économie comme
étant au sommet de ses priorités, avec une gestion très, très, très rigoureuse
des finances publiques. C'est ce à quoi ils s'attendent, c'est ce à quoi on
s'est engagés et c'est le gouvernement que M. Couillard veut livrer aux Québécois.
Journaliste
: Quel
message vous envoyez aux employés de l'État aujourd'hui?
M. Coiteux : Bien, aujourd'hui,
encore une fois, je répète que c'est d'abord et avant tout une journée qui est
un honneur, là, pour tous ceux et celles — et puis on a quand même un
groupe de personnes extrêmement compétentes — qui vont se dévouer
pour l'intérêt de tous les Québécois au cours des prochaines années. Donc, je
pense que c'est ça, d'abord et avant tout.
Il n'y a pas un message à donner autre à
la fonction publique qu'elle joue un rôle extrêmement important et qu'elle est
d'un niveau de compétence qui est extraordinaire. Et on doit, tous ensemble,
faire en sorte que l'ensemble du secteur public québécois livre la marchandise
à laquelle s'attendent les Québécois. Et ça, ça passe, encore une fois, par
deux choses : il faut que l'économie fonctionne à son plein rendement, il
faut relancer l'économie et puis il faut gérer les deniers publics de façon
responsable.
Journaliste
: Mais est-ce
que cette fonction publique là devra faire des sacrifices?
M. Coiteux : Ce n'est pas une
chose à laquelle je vais répondre aujourd'hui, là, parce que tout un chacun, on
a à gérer un budget, hein, de toute façon. Et puis, dans un budget, il y a des
revenus, il y a des dépenses. Les revenus, c'est la relance de l'économie; les
dépenses, c'est la gestion rigoureuse. Il n'y a pas de... il n'y a rien à dire
de particulier sur quelque secteur que ce soit aujourd'hui.
Journaliste
: Bonjour,
M. Coiteux. Quel type de gestionnaire êtes-vous? Quelle vision vous allez
imprimer au Conseil du trésor? Est-ce que vous allez être impitoyable avec vos
collègues qui vont venir vous quêter de l'argent, là, au Trésor?
M. Coiteux : Tous mes
collègues sont conscients de la mission qui nous a été donnée par les Québécois
et de la mission qui nous a été tracée par le premier ministre aujourd'hui.
Alors, on participe tous de la même ambition qui est de donner aux Québécois un
gouvernement responsable.
Et, du point de vue de la mission
économique de l'État, bien, c'est de relancer la machine parce qu'elle a été
plutôt lente au cours des derniers 18 mois. C'est vraiment une grande priorité
pour nous.
Le Modérateur
: Une
dernière en français. Merci.
Journaliste
: M.
Coiteux, bonjour.
M. Coiteux : Bonjour.
Journaliste
: Est-ce
que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce que c'est, la différence entre la
révision permanente des programmes puis la réingénierie de l'État?
M. Coiteux : On peut
longuement parler des termes, mais la révision stratégique des programmes, ça
veut dire des décisions intelligentes quant à l'adéquation entre les missions
de l'État puis les ressources qui sont confiées à l'État pour les réaliser. C'est
un exercice stratégique. La permanence, là-dedans, c'est, plutôt que de faire
un exercice ponctuel qui est toujours à répéter à chaque année, c'est plutôt de
mettre en place quelque chose qui va être permanent et qui va livrer la marchandise
attendue par les Québécois, c'est-à-dire que la gestion responsable des deniers
publics n'est pas l'affaire d'une seule année et d'un seul budget, ça doit être
une question permanente, justement. Et donc c'est ce à quoi on va s'atteler.
Journaliste
:
Justement, bien, est-ce qu'on parle des mêmes actions, mais qui seraient mises
en place de façon permanente? Est-ce que c'est la même chose que la
réingénierie de l'État, mais de façon permanente?
M. Coiteux : Bien, on ne peut
pas annoncer de mesures aujourd'hui. Aujourd'hui, je viens d'être nommé. Je
vais effectivement, comme tous mes collègues, prendre connaissance de tous les
dossiers. Et on travaille en équipe puis, en équipe, on va effectivement livrer
ce qu'on a promis qu'on allait livrer pendant la campagne électorale :
relance de l'économie, gouvernement responsable. La responsabilité passe aussi
par la gestion très responsable des dépenses publiques.
Journaliste
: Mais c'est
donc la même chose.
M. Coiteux : Je n'ai pas dit
ça. J'ai parlé de permanence, j'ai parlé de stratégique, j'ai parlé
d'intelligence dans les décisions. J'ai parlé, donc, de livrer la marchandise
qu'on a promise aux Québécois à l'élection. Il n'y a pas de rapprochement à
faire avec le passé, c'est l'élection de cette année.
(Fin à 17 h 34)