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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, et de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Friday, May 2, 2014, 15 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures quatre minutes)

Mme David (Gouin) : Bonjour, tout le monde, chers collègues journalistes. Alors, vous savez évidemment que Mme Manon Massé vient d'être assermentée et que, donc, Québec solidaire est très, très, très heureux d'annoncer que nous avons une troisième députée à l'Assemblée nationale. Nous allons faire équipe dès aujourd'hui, et pour les mois, et les années à venir. C'est un grand moment pour Québec solidaire, vraiment un grand moment. L'élection de Mme Massé était attendue depuis longtemps. En fait, je dirais, si certains ne le savent pas encore, que Mme Massé est un modèle de persévérance, puisqu'il a fallu cinq fois pour qu'elle soit élue. Et ce que ça veut dire quelque part, ce que ça envoie comme message, et c'est peut-être important de le dire pour toutes les générations, c'est que la patience est vraiment récompensée, l'ardeur est récompensée, les convictions sont un jour récompensées.

Je veux ajouter simplement que nous avons entrepris, les trois députés, une première division des tâches, qui pourra, bien sûr, être remodelée au fil des mois et des ans, et Manon Massé va s'occuper de transports, jeunesse, finances publiques, développement économique, condition féminine, itinérance, réforme des institutions démocratiques, affaires autochtones, forêt et aires protégées. Sur la question des finances publiques, ce sera un dossier partagé à trois, mais tous les autres dossiers, elle en sera pleinement et entièrement responsable. Il me fait donc plaisir, vraiment plaisir de passer la parole à Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.

Mme Massé : Alors, bonjour.  Alors, je suis, bien sûr, extrêmement heureuse de me retrouver ici, dans le ventre du Parlement de Québec. C'est une longue marche pour moi, une longue marche pour y arriver. Cette marche-là a commencé, comme le disait Françoise, en 2006, mais je me permettrais même de dire qu'elle a commencé en 1995 avec la marche Du pain et des roses, où nous nous sommes en venus devant le Parlement, mais nous nous étions arrêtés devant la porte, à ce moment-là.

À croire la foule de gens qui sont venus m'accueillir pour mon assermentation, je pense que j'étais attendue dans ce Parlement-là. Je mettrai tout mon coeur, tous mes talents pour jouer ce rôle qui m'a été confié par les électeurs de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Avec Amir et Françoise — nous sommes trois, enfin — nous serons, durant les quatre prochaines années, le porte-voix de la population et surtout dont la population a tant besoin. Les trois députés solidaires seront ce porte-voix… par ce porte-voix, la seule véritable opposition. Sur toute une série d'enjeux, Québec solidaire porte un projet différent, audacieux, qui brise le consensus qui paralyse actuellement le Québec. Des alternatives existent et elles doivent être nommées pour s'imposer, et, là-dessus, vous pouvez compter sur moi.

Dans le partage du travail, comme Françoise vous le disait, j'ai accepté plusieurs dossiers. On est trois, ça fait qu'il faut en prendre un petit peu plus large peut-être que ce qu'on peut être capable pour la première semaine, mettons. Ceci étant dit, je veux vous signifier des éléments concernant quatre dossiers. Je serai notamment vigilante sur tout ce qui concerne les peuples des Premières Nations. Il est temps d'aller à leur rencontre, de rétablir le contact. Les principales préoccupations des peuples autochtones ont été totalement occultées du débat public depuis des années. On apprenait, dans les dernières 24 heures, par la bouche de la GRC, qu'elle avait identifié plus de 1 000 cas de femmes disparues et/ou assassinées, et, malheureusement, on n'en a pas de nouvelles. Je trouve ça indignant, je trouve ça inacceptable, et, en tant que… Est-ce qu'on dit porte-parole officielle? Non, non, c'est une blague. Les gens sans domicile fixe, qu'on appelle les itinérants, trouveront aussi en moi une battante qui refuse l'inacceptable. La politique en itinérance déposée par le précédent gouvernement doit trouver écho et rapidement dans un plan d'action et des moyens financiers pour mettre fin à cette injustice.

Je porterai également un dossier qui devrait prendre tout son sens ici, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale, celui de la démocratie. J'ai la profonde conviction que la réelle démocratie représentative n'a rien à voir avec le système actuel, une façon hypocrite de partager les pouvoirs. Suite aux résultats du 7 avril dernier, les voix se sont élevées dans la société pour exiger que notre mode de scrutin représente mieux la volonté populaire, qu'il soit plus proportionnel. Je veux assurer à chaque citoyen et chaque citoyenne, peu importe leur allégeance politique, que chaque vote compte et qu'il est temps de changer notre mode de scrutin.

Je suis également, extrêmement heureuse, en fait vraiment très heureuse d'être celle qui veillera au grain en matière de développement économique. Notre modèle économique actuel n'est plus viable. Il prend... pardon. Il faut prendre conscience que les ressources naturelles ne sont pas infinies, reprendre résolument la lutte aux changements climatiques et, en plus, prendre soin des ressources humaines qui sont inhérentes lorsqu'on parle de création d'emplois et de développement économique. Je serai gardienne d'un développement économique qui se fait dans le respect de la planète, dans le respect des humains qui y habitent, et proposerai des alternatifs… alternatives, pardon, pour une richesse mieux partagée.

Alors, merci à tous ceux et à toutes celles qui m'ont portée ici, les électeurs de Sainte-Marie—Saint-Jacques, et je vais tout faire pour que vous et l'ensemble des Québécois et Québécoises soient fiers d'avoir élus une solidaire de plus.

La Modératrice : On demanderait aux journalistes qui ont des questions de s'avancer au micro, s'il vous plaît.

Journaliste : Bonjour. Une question pour Mme Massé. D'abord, j'aimerais savoir comment est-ce que vous voyez votre rôle de députée, particulièrement dans le contexte des compressions qui s'en viennent, le climat un petit peu d'austérité. Comment est-ce que vous voyez votre rôle par rapport à ça?

Mme Massé : Bien, c'est clair que pour nous, pour moi, à Québec solidaire, l'austérité, cette façon de voir le développement économique, ou les finances publiques, ou comment on allait partager collectivement notre argent, cette façon-là n'amène pas les résultats escomptés, ne tient pas compte des individus. Lorsqu'on opère… parce que «austérité», dans des mots simples, ça veut dire «coupes». Alors, à partir du moment où on opère des coupes, ça veut dire qu'il y a des services, il y a des programmes, il y a des gens qui vont se trouver touchés. Que ce soient des gens qui sont, par exemple, en train actuellement, d'apprendre à lire et à écrire à 50 ans, que ce soient des gens qui utilisent les différents services publics, les garderies, etc., les gens vont avoir un impact, et c'est sûr que le rôle qu'on peut jouer à ce niveau-là, et c'est un peu ce que je soulevais tantôt, c'est vraiment de nommer des choses, d'expliquer, et surtout de proposer, et ça, on a déjà commencé, mais on va poursuivre, et c'est le fun parce que, là, on aura une voix de plus pour le faire.

Journaliste : Mme David, M. Khadir, à tous les citoyens qui se reconnaissent dans vos idées mais qui se demandent si vous serez vraiment en mesure d'accomplir beaucoup de choses avec seulement trois députés, j'aimerais vous demander donc qu'est-ce que vous pouvez faire. Est-ce que vous pouvez faire vraiment une différence? À quel point vous pouvez le faire, avec seulement trois députés pour quatre ans, là? Il ne s'agit pas seulement de 18 mois, là.

M. Khadir : Écoutez, je peux en nommer plusieurs exemples, mais laissez-moi vous raconter un exemple qui m'a été apporté par le député Robert Dutil, ministre anciennement du Parti libéral et qui avait été ministre responsable, justement, de la Réforme des institutions démocratiques. Il est venu dans notre bureau pour dire : Rappelez-vous, si on a changé le mode de financement des partis politiques au Québec, qui est la plus grande réforme depuis les 40 dernières années, le modèle de financement des partis politiques repose sur vos propositions, M. Khadir. J'étais seul, à l'époque, à l'Assemblée nationale. C'est des discussions qu'on avait en 2010‑2011.

Laissez-moi vous donner un autre exemple. Nous avons commencé à poser des questions sur le prix des médicaments, sur l'exemple ontarien, sur la Politique du médicament, la politique-remorque qui n'était pas respectée par les compagnies pharmaceutiques. À partir de… Ça, c'était en 2010. De 1998 à 2010, la courbe d'augmentation du prix des médicaments, la facture pour la RAMQ n'avait cessé d'augmenter. On est passés de 950 millions à plus de 3,4 milliards. Depuis qu'on a commencé à poser ces questions-là, dire au gouvernement que ça n'a pas de bon sens, de rappeler à l'ordre les compagnies pharmaceutiques, ça a commencé à plafonner et ça a commencé à baisser à 3,2 milliards. Autrement dit, déjà, un seul député, quelques députés, nous avons fait la différence, que ça soit dans la nature de nos institutions démocratiques, que ça soit en faisant économiser plus de centaines de millions de dollars pour les contribuables québécois.

Laissez-moi vous donner un autre exemple. Nous étions deux députés, nous avons réussi à mener une défense énergique de l'opinion prévalente chez les citoyens et les citoyennes du Québec, que le pétrole, là, on n'a pas besoin de l'inversion du flux du pétrole sale de l'Alberta. La plupart des Québécois n'en veulent pas du pétrole sale de l'Alberta. Heureusement qu'il y avait Québec solidaire à l'Assemblée nationale et ses deux députés.

Et maintenant, avec trois députés, il y a un tas de chantiers, mais commençons par un, un chantier très simple, Mme David l'a proposé lors du débat des chefs, de mettre fin à l'éviction sauvage des personnes aînées. Puis nous avons bonne confiance que, dans les prochaines semaines, on fera passer ce projet de loi.

M. Pépin (Michel) : Bonjour. Michel Pépin, Radio-Canada. Bienvenue, Mme Massé.

Mme Massé : Merci.

M. Pépin (Michel) : Dites-moi… Mme David, vous avez dit : La patience nouvelle députée pour Québec solidaire, mais, en même temps, à 7,5 % d'intentions de vote par rapport à 6,3 %, quelque chose comme ça, est-ce que… à cet égard-là, qu'est-ce qu'on doit penser? Cet aspect-là… Là, vous êtes récompensée avec une nouvelle députée, mais, en termes de suffrage, ce n'est peut-être pas satisfaisant pour vous, et je suppose que ça ne l'est probablement pas. Alors, côté patience, est-ce que vous n'êtes pas prise, justement, à être drôlement patiente, là, quand on regarde ce suffrage-là?

Mme David (Gouin) : M. Pépin, on a 60 000 votes de plus cette année avec un taux de participation moindre. On est passés de 74 % à 71 % de votants. Et, plus les analyses et les… c'est ça, les analyses des résultats électoraux se raffinent, plus on apprend toutes sortes de choses : des milliers de péquistes qui sont restés chez eux, mais, à l'opposé, des milliers de gens qui étaient tellement inquiets de l'application de la charte péquiste qu'ils se sont largement mobilisés et ont estimé, avec le mode de scrutin que nous avons, qu'il valait mieux voter libéral pour défaire le Parti québécois, ce qui, oui, nous pose des questions et des défis à Québec solidaire. Vous ne verrez pas en moi quelqu'un qui va vous dire : On a ouvert ce soir-là une bouteille de champagne, quoiqu'à 23 h 45 il y a eu quand même pas mal d'énervement autour de l'élection de Manon.

Mais ce que je veux dire, vous le savez très bien, c'est que notre patience, elle doit être ardente, comme le disait le regretté Pablo Neruda, elle doit être vraiment ardente, ce n'est pas une patience béate et attentiste. À Québec solidaire, dans les prochains mois, nous allons faire un bilan très sérieux de la campagne électorale et de notre travail et nous allons en tirer les perspectives qui s'imposent. Ça, ça veut dire que nous allons avoir, avec nos membres, des discussions importantes et que, comment je dirais, tout est discutable, sauf les principes. Les principes de justice, d'égalité, d'écologie, la souveraineté, ça n'est pas discutable, mais après on peut discuter de la manière.

Alors, nous faisons partie de ces gens optimistes qui pensent, par exemple, qu'avec un mode de scrutin différent et avec un travail important sur le terrain dans les prochaines années et dans les médias, Québec solidaire va progresser. Mais le mode de scrutin, je vous rappelle que, vraiment, il défavorise les tiers partis comme le nôtre, et c'est un dossier qui est confié à Manon, effectivement, mais c'est une question sur laquelle nous allons travailler avec acharnement. Il y a déjà des mouvements dans la société civile qui nous ont contactés. Ça commence la semaine prochaine.

Journaliste : Oui. Mme David, encore, hier, vous avez lancé quelque chose qui m'a surpris, et je veux parler de ça un peu plus. Vous avez dit : Trois jours après le déclenchement des élections, Mme Marois a invité vous et M. Khadir pour parler d'une fusion du Parti québécois et Québec solidaire.

Mme David (Gouin) : Non, ce n'était pas une fusion. Rappelons les faits, là, de façon très, très claire; c'est assez simple, vous pouvez les retrouver dans les médias. La veille... trois jours après le déclenchement de l'élection, oui, le samedi 8 mars... J'attendais Mme Marois sur le terrain de la lutte des femmes, d'ailleurs, mais ce n'est pas sur ce terrain-là qu'elle est allée ce jour-là. Elle a plutôt lancé un appel à M. Khadir et à moi-même, de même que M. Drainville, que j'ai vu à la télévision, donc un appel à ce que tous les deux, nous joignions les rangs du Parti québécois. Quand on m'a questionnée ce jour-là là-dessus, j'ai dit que, bien sûr, il n'en était pas question.

Le lendemain, recrutement, embauche, enfin, appelez ça comme vous voudrez, de M. Pierre Karl Péladeau, et, oui, je me suis mise en colère — bien oui, ça m'arrive — et j'ai dit clairement et j'assume que, non, les députés solidaires n'iraient pas...

Mme David (Gouin) : …recrutement, embauche, enfin, appelez ça comme vous voudrez, de M. Pierre Karl Péladeau, et, oui, je me suis mise en colère — bien oui, ça m'arrive — et j'ai dit clairement et j'assume que, non, les députés solidaires n'iraient pas s'asseoir dans les banquettes péquistes, à côté de M. Péladeau. Ne vous inquiétez pas, il n'y aura pas de scandale le 20 mai à l'Assemblée nationale.

Mais je pense que notre message se voulait très clair, très simple : Québec solidaire est là pour rester, parce que ce que nous apportons comme projet souverainiste, comme projet social, politique, culturel, économique est unique. Et nous sommes les seuls à le porter. Nous allons continuer de le faire.

M. Dougherty (Kevin) : En ce moment, sur l'île de Montréal, il y a quatre députés du Parti québécois, trois députés de Québec solidaire, c'est-à-dire que… si le mouvement continue, est-ce que vous pensez déplacer le parti… est-ce que vous pensez que… vous avez parlé des péquistes qui sont restés chez eux. Ils sont peut-être quelques-uns qui ont voté pour vous. Est-ce que vous pensez sérieusement que… maintenant, tu sais, en fin de semaine, le Parti québécois va faire une analyse, mais… Est-ce que c'est le même Parti québécois? Est-ce que c'est possible pour vous autres de prendre la place du Parti québécois?

Mme David (Gouin) : Regardez, tout est possible, y compris le fait que très bientôt nous ayons un député de plus dans Hochelaga-Maisonneuve, puisqu'Alexandre Leduc, notre ami, est arrivé quand même assez près de la députée péquiste. Tout est possible. Laissons le PQ faire ses analyses et ses réflexions. Je souhaite qu'elles soient profondes et qu'on ne fasse pas que faire rouler quelques têtes. Il faut aller plus loin que ça, je pense, mais ça leur appartient, ça.

Nous, de notre côté, nous allons, je l'ai dit, faire notre bilan, réfléchir, prendre des mois pour le faire. Ça ne se fera pas en vase clos, ça va être avec nos membres. C'est certain qu'on va se développer à Montréal, mais je vous rappellerais aussi qu'à Rimouski nous avons eu 16 % des votes et que nous allons nous développer aussi en régions. Nous avons quatre ans pour réussir ça et nous allons le faire.

Journaliste : Mme David, you touched upon it yesterday, on the topic yesterday, but… So did you expect the PQ to have formal, official legal advice when it came to the charter of Québec values? Did you expect them to have that when they brought it up, when they tabled the bill?

Mme David (Gouin) : I thought they have that because they said that and I didn't think they lied. But finally, if I hear their explanations, they lied.

Journaliste : And this is important because Quebeckers need to know if they were lied to, mislead. So, in your opinion, were Quebeckers mislead in this election or even before?

Mme David (Gouin) : I don't understand the question.

Une voix :25 M. Khadir: Est-ce qu'ils ont été… ils ont mal renseigné, induit en erreur?

Mme David (Gouin) :

M. Khadir : Well, yes, in this matter yes, but remind you, they have been mislead also so many times by the Liberal Party, who is actually in power, so many times on so many issues, essentially on corruption issues, on economical decision issues.

I want to remind you one example. When we went in a special commission with Mr. Bouchard, with Mr. Sam Hamad as the Minister of Transport, I was mislead by explanation given to me and guaranties that these new cars will be costing that much, and it includes all parts, and than, few weeks later, we learned that they hide to us to obtain our consentment to rush up the decision, they hide to us important parts of the contract that would be overcharged. So, unfortunately, old parties, parties of power, are misleading regularly the population of Québec.

Journaliste : And on this issue of charter of Québec values, I mean, this election…

M. Khadir : Yes, of course…

Journaliste : Yes, before it became about the referendum, it was sort of on the charter of Québec values. And Quebeckers were mislead on the issues of the charter?

Mme David (Gouin) : And also I would like to say that, for me, to hear Mr. Drainville, after the April 7th, saying : Yes, we had the intention to make compromises, you know, it's like science fiction, because I was there almost all the time in the parliamentary commission and there was no question of compromise.

Journaliste : Je veux revenir à la charge parce qu'on n'a pas beaucoup parlé des libéraux, justement, et j'aimerais...

Une voix : Pas de problème.

Journaliste : Bien oui, je m'en doute bien, et c'est un gouvernement libéral majoritaire. Comment vous voyez, justement, ce type de relation, Mme David peut-être, avec les troupes libérales ou avec... enfin, avec le gouvernement? Comment vous envisagez à la fois la collaboration et le contre point de vue, comme dirait si bien M. Couillard, de l'opposition qui va se manifester?

Mme David (Gouin) : Bien, comme chaque fois que Québec solidaire intervient avec sa députation à l'Assemblée nationale. Donc, ce gouvernement présentera un projet de loi qui va dans le sens de l'intérêt collectif, nous l'appuierons. Ce gouvernement présentera un budget qui coupe dans la santé, l'éducation, l'aide sociale, la culture et que sais-je, nous le dénoncerons haut et fort. C'est ça, notre travail, et nous apporterons des propositions sur un sujet qui ne semble pas du tout intéresser le gouvernement actuel, mais qui n'intéressait pas plus le précédent : Comment le gouvernement du Québec et où peut-il aller chercher de nouveaux revenus? Je l'ai déjà dit hier en point de presse, écoutez, c'est évident que, si un gouvernement nous annonce qu'il est en déficit budgétaire et qu'il se refuse à aller chercher des nouveaux revenus là où il y en a, chez les contribuables les plus riches, dans les banques, etc., c'est évident qu'il va procéder à des coupures parce qu'il n'a presque pas d'autres choix.

Donc, ce qu'il faut remettre en question, ce n'est pas seulement le concept même d'austérité. Ce qu'il faut remettre en question, c'est l'aveuglement volontaire des gouvernements qui se refusent à aller chercher des nouveaux revenus là où pourtant ce serait possible. Je pense aux banques, entre autres. Il n'y a pas de banque qui va déménager en Amérique du Sud, là, si on impose davantage le capital en... le capital, c'est ça.

Journaliste : Vous me dites : C'était un peu à peu près la même chose avec le précédent gouvernement. Alors, je vais vous demander justement : Est-ce qu'il y a un défi particulier face au gouvernement du Parti libéral qui est face à vous?

Mme David (Gouin) : Je dirais qu'en fait les libéraux, en général, sont assez clairs, hein? M. Couillard n'a pas pris beaucoup de temps avant de nous annoncer, après la campagne électorale, que ce serait l'austérité. Ça a le mérite d'être clair, et donc on va réagir clairement aussi et avec force.

La Modératrice : Une dernière question des journalistes? Parfait. Merci.

(Fin à 15 h 25)