(Quinze heures quatre minutes)
Mme David (Gouin) : Bonjour, tout
le monde, chers collègues journalistes. Alors, vous savez évidemment que Mme
Manon Massé vient d'être assermentée et que, donc, Québec solidaire est très,
très, très heureux d'annoncer que nous avons une troisième députée à l'Assemblée
nationale. Nous allons faire équipe dès aujourd'hui, et pour les mois, et les
années à venir. C'est un grand moment pour Québec solidaire, vraiment un grand
moment. L'élection de Mme Massé était attendue depuis longtemps. En fait, je
dirais, si certains ne le savent pas encore, que Mme Massé est un modèle de
persévérance, puisqu'il a fallu cinq fois pour qu'elle soit élue. Et ce que ça
veut dire quelque part, ce que ça envoie comme message, et c'est peut-être
important de le dire pour toutes les générations, c'est que la patience est
vraiment récompensée, l'ardeur est récompensée, les convictions sont un jour
récompensées.
Je veux ajouter simplement que nous avons
entrepris, les trois députés, une première division des tâches, qui pourra,
bien sûr, être remodelée au fil des mois et des ans, et Manon Massé va
s'occuper de transports, jeunesse, finances publiques, développement
économique, condition féminine, itinérance, réforme des institutions démocratiques,
affaires autochtones, forêt et aires protégées. Sur la question des finances
publiques, ce sera un dossier partagé à trois, mais tous les autres dossiers,
elle en sera pleinement et entièrement responsable. Il me fait donc plaisir,
vraiment plaisir de passer la parole à Mme Manon Massé, députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Alors, bonjour.
Alors, je suis, bien sûr, extrêmement heureuse de me retrouver ici, dans le
ventre du Parlement de Québec. C'est une longue marche pour moi, une longue
marche pour y arriver. Cette marche-là a commencé, comme le disait Françoise,
en 2006, mais je me permettrais même de dire qu'elle a commencé en 1995 avec la
marche Du pain et des roses, où nous nous sommes en venus devant le Parlement,
mais nous nous étions arrêtés devant la porte, à ce moment-là.
À croire la foule de gens qui sont venus
m'accueillir pour mon assermentation, je pense que j'étais attendue dans ce
Parlement-là. Je mettrai tout mon coeur, tous mes talents pour jouer ce rôle
qui m'a été confié par les électeurs de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Avec Amir
et Françoise — nous sommes trois, enfin — nous serons,
durant les quatre prochaines années, le porte-voix de la population et surtout
dont la population a tant besoin. Les trois députés solidaires seront ce
porte-voix… par ce porte-voix, la seule véritable opposition. Sur toute une
série d'enjeux, Québec solidaire porte un projet différent, audacieux, qui
brise le consensus qui paralyse actuellement le Québec. Des alternatives
existent et elles doivent être nommées pour s'imposer, et, là-dessus, vous
pouvez compter sur moi.
Dans le partage du travail, comme Françoise
vous le disait, j'ai accepté plusieurs dossiers. On est trois, ça fait qu'il
faut en prendre un petit peu plus large peut-être que ce qu'on peut être
capable pour la première semaine, mettons. Ceci étant dit, je veux vous
signifier des éléments concernant quatre dossiers. Je serai notamment vigilante
sur tout ce qui concerne les peuples des Premières Nations. Il est temps d'aller
à leur rencontre, de rétablir le contact. Les principales préoccupations des
peuples autochtones ont été totalement occultées du débat public depuis des
années. On apprenait, dans les dernières 24 heures, par la bouche de la GRC,
qu'elle avait identifié plus de 1 000 cas de femmes disparues et/ou
assassinées, et, malheureusement, on n'en a pas de nouvelles. Je trouve ça
indignant, je trouve ça inacceptable, et, en tant que… Est-ce qu'on dit
porte-parole officielle? Non, non, c'est une blague. Les gens sans domicile
fixe, qu'on appelle les itinérants, trouveront aussi en moi une battante qui
refuse l'inacceptable. La politique en itinérance déposée par le précédent
gouvernement doit trouver écho et rapidement dans un plan d'action et des
moyens financiers pour mettre fin à cette injustice.
Je porterai également un dossier qui
devrait prendre tout son sens ici, dans l'enceinte de l'Assemblée nationale,
celui de la démocratie. J'ai la profonde conviction que la réelle démocratie
représentative n'a rien à voir avec le système actuel, une façon hypocrite de
partager les pouvoirs. Suite aux résultats du 7 avril dernier, les voix se
sont élevées dans la société pour exiger que notre mode de scrutin représente
mieux la volonté populaire, qu'il soit plus proportionnel. Je veux assurer à
chaque citoyen et chaque citoyenne, peu importe leur allégeance politique, que
chaque vote compte et qu'il est temps de changer notre mode de scrutin.
Je suis également, extrêmement heureuse,
en fait vraiment très heureuse d'être celle qui veillera au grain en matière de
développement économique. Notre modèle économique actuel n'est plus viable. Il
prend... pardon. Il faut prendre conscience que les ressources naturelles ne
sont pas infinies, reprendre résolument la lutte aux changements climatiques et,
en plus, prendre soin des ressources humaines qui sont inhérentes lorsqu'on
parle de création d'emplois et de développement économique. Je serai gardienne
d'un développement économique qui se fait dans le respect de la planète, dans
le respect des humains qui y habitent, et proposerai des alternatifs…
alternatives, pardon, pour une richesse mieux partagée.
Alors, merci à tous ceux et à toutes
celles qui m'ont portée ici, les électeurs de Sainte-Marie—Saint-Jacques, et je
vais tout faire pour que vous et l'ensemble des Québécois et Québécoises soient
fiers d'avoir élus une solidaire de plus.
La Modératrice
: On
demanderait aux journalistes qui ont des questions de s'avancer au micro, s'il
vous plaît.
Journaliste
: Bonjour.
Une question pour Mme Massé. D'abord, j'aimerais savoir comment est-ce que vous
voyez votre rôle de députée, particulièrement dans le contexte des compressions
qui s'en viennent, le climat un petit peu d'austérité. Comment est-ce que vous
voyez votre rôle par rapport à ça?
Mme Massé : Bien, c'est clair
que pour nous, pour moi, à Québec solidaire, l'austérité, cette façon de voir
le développement économique, ou les finances publiques, ou comment on allait
partager collectivement notre argent, cette façon-là n'amène pas les résultats
escomptés, ne tient pas compte des individus. Lorsqu'on opère… parce que
«austérité», dans des mots simples, ça veut dire «coupes». Alors, à partir du
moment où on opère des coupes, ça veut dire qu'il y a des services, il y a des
programmes, il y a des gens qui vont se trouver touchés. Que ce soient des gens
qui sont, par exemple, en train actuellement, d'apprendre à lire et à écrire à
50 ans, que ce soient des gens qui utilisent les différents services publics,
les garderies, etc., les gens vont avoir un impact, et c'est sûr que le rôle
qu'on peut jouer à ce niveau-là, et c'est un peu ce que je soulevais tantôt,
c'est vraiment de nommer des choses, d'expliquer, et surtout de proposer, et
ça, on a déjà commencé, mais on va poursuivre, et c'est le fun parce que, là,
on aura une voix de plus pour le faire.
Journaliste
: Mme
David, M. Khadir, à tous les citoyens qui se reconnaissent dans vos idées mais
qui se demandent si vous serez vraiment en mesure d'accomplir beaucoup de
choses avec seulement trois députés, j'aimerais vous demander donc qu'est-ce
que vous pouvez faire. Est-ce que vous pouvez faire vraiment une différence? À
quel point vous pouvez le faire, avec seulement trois députés pour quatre ans,
là? Il ne s'agit pas seulement de 18 mois, là.
M. Khadir
: Écoutez,
je peux en nommer plusieurs exemples, mais laissez-moi vous raconter un exemple
qui m'a été apporté par le député Robert Dutil, ministre anciennement du Parti
libéral et qui avait été ministre responsable, justement, de la Réforme des
institutions démocratiques. Il est venu dans notre bureau pour dire : Rappelez-vous,
si on a changé le mode de financement des partis politiques au Québec, qui est
la plus grande réforme depuis les 40 dernières années, le modèle de financement
des partis politiques repose sur vos propositions, M. Khadir. J'étais seul, à
l'époque, à l'Assemblée nationale. C'est des discussions qu'on avait en 2010‑2011.
Laissez-moi vous donner un autre exemple.
Nous avons commencé à poser des questions sur le prix des médicaments, sur
l'exemple ontarien, sur la Politique du médicament, la politique-remorque qui n'était
pas respectée par les compagnies pharmaceutiques. À partir de… Ça, c'était en
2010. De 1998 à 2010, la courbe d'augmentation du prix des médicaments, la
facture pour la RAMQ n'avait cessé d'augmenter. On est passés de
950 millions à plus de 3,4 milliards. Depuis qu'on a commencé à poser
ces questions-là, dire au gouvernement que ça n'a pas de bon sens, de rappeler
à l'ordre les compagnies pharmaceutiques, ça a commencé à plafonner et ça a
commencé à baisser à 3,2 milliards. Autrement dit, déjà, un seul député,
quelques députés, nous avons fait la différence, que ça soit dans la nature de
nos institutions démocratiques, que ça soit en faisant économiser plus de centaines
de millions de dollars pour les contribuables québécois.
Laissez-moi vous donner un autre exemple.
Nous étions deux députés, nous avons réussi à mener une défense énergique de
l'opinion prévalente chez les citoyens et les citoyennes du Québec, que le
pétrole, là, on n'a pas besoin de l'inversion du flux du pétrole sale de
l'Alberta. La plupart des Québécois n'en veulent pas du pétrole sale de
l'Alberta. Heureusement qu'il y avait Québec solidaire à l'Assemblée nationale
et ses deux députés.
Et maintenant, avec trois députés, il y a
un tas de chantiers, mais commençons par un, un chantier très simple, Mme David
l'a proposé lors du débat des chefs, de mettre fin à l'éviction sauvage des
personnes aînées. Puis nous avons bonne confiance que, dans les prochaines
semaines, on fera passer ce projet de loi.
M. Pépin (Michel)
:
Bonjour. Michel Pépin, Radio-Canada. Bienvenue, Mme Massé.
Mme Massé : Merci.
M. Pépin (Michel)
:
Dites-moi… Mme David, vous avez dit : La patience nouvelle députée pour
Québec solidaire, mais, en même temps, à 7,5 % d'intentions de vote par
rapport à 6,3 %, quelque chose comme ça, est-ce que… à cet égard-là,
qu'est-ce qu'on doit penser? Cet aspect-là… Là, vous êtes récompensée avec une
nouvelle députée, mais, en termes de suffrage, ce n'est peut-être pas
satisfaisant pour vous, et je suppose que ça ne l'est probablement pas. Alors,
côté patience, est-ce que vous n'êtes pas prise, justement, à être drôlement
patiente, là, quand on regarde ce suffrage-là?
Mme David (Gouin) : M. Pépin,
on a 60 000 votes de plus cette année avec un taux de participation
moindre. On est passés de 74 % à 71 % de votants. Et, plus les
analyses et les… c'est ça, les analyses des résultats électoraux se raffinent,
plus on apprend toutes sortes de choses : des milliers de péquistes qui
sont restés chez eux, mais, à l'opposé, des milliers de gens qui étaient
tellement inquiets de l'application de la charte péquiste qu'ils se sont
largement mobilisés et ont estimé, avec le mode de scrutin que nous avons,
qu'il valait mieux voter libéral pour défaire le Parti québécois, ce qui, oui,
nous pose des questions et des défis à Québec solidaire. Vous ne verrez pas en
moi quelqu'un qui va vous dire : On a ouvert ce soir-là une bouteille de
champagne, quoiqu'à 23 h 45 il y a eu quand même pas mal d'énervement
autour de l'élection de Manon.
Mais ce que je veux dire, vous le savez
très bien, c'est que notre patience, elle doit être ardente, comme le disait le
regretté Pablo Neruda, elle doit être vraiment ardente, ce n'est pas une
patience béate et attentiste. À Québec solidaire, dans les prochains mois, nous
allons faire un bilan très sérieux de la campagne électorale et de notre
travail et nous allons en tirer les perspectives qui s'imposent. Ça, ça veut
dire que nous allons avoir, avec nos membres, des discussions importantes et
que, comment je dirais, tout est discutable, sauf les principes. Les principes
de justice, d'égalité, d'écologie, la souveraineté, ça n'est pas discutable,
mais après on peut discuter de la manière.
Alors, nous faisons partie de ces gens
optimistes qui pensent, par exemple, qu'avec un mode de scrutin différent et
avec un travail important sur le terrain dans les prochaines années et dans les
médias, Québec solidaire va progresser. Mais le mode de scrutin, je vous
rappelle que, vraiment, il défavorise les tiers partis comme le nôtre, et c'est
un dossier qui est confié à Manon, effectivement, mais c'est une question sur
laquelle nous allons travailler avec acharnement. Il y a déjà des mouvements
dans la société civile qui nous ont contactés. Ça commence la semaine prochaine.
Journaliste
: Oui. Mme
David, encore, hier, vous avez lancé quelque chose qui m'a surpris, et je veux
parler de ça un peu plus. Vous avez dit : Trois jours après le
déclenchement des élections, Mme Marois a invité vous et M. Khadir pour parler
d'une fusion du Parti québécois et Québec solidaire.
Mme David (Gouin) : Non, ce
n'était pas une fusion. Rappelons les faits, là, de façon très, très claire; c'est
assez simple, vous pouvez les retrouver dans les médias. La veille... trois
jours après le déclenchement de l'élection, oui, le samedi 8 mars...
J'attendais Mme Marois sur le terrain de la lutte des femmes, d'ailleurs, mais
ce n'est pas sur ce terrain-là qu'elle est allée ce jour-là. Elle a plutôt
lancé un appel à M. Khadir et à moi-même, de même que M. Drainville, que j'ai
vu à la télévision, donc un appel à ce que tous les deux, nous joignions les
rangs du Parti québécois. Quand on m'a questionnée ce jour-là là-dessus, j'ai
dit que, bien sûr, il n'en était pas question.
Le lendemain, recrutement, embauche,
enfin, appelez ça comme vous voudrez, de M. Pierre Karl Péladeau, et, oui, je
me suis mise en colère — bien oui, ça m'arrive — et j'ai
dit clairement et j'assume que, non, les députés solidaires n'iraient pas...
Mme David (Gouin) :
…recrutement, embauche, enfin, appelez ça comme vous voudrez, de M. Pierre Karl
Péladeau, et, oui, je me suis mise en colère — bien oui, ça m'arrive — et
j'ai dit clairement et j'assume que, non, les députés solidaires n'iraient pas
s'asseoir dans les banquettes péquistes, à côté de M. Péladeau. Ne vous
inquiétez pas, il n'y aura pas de scandale le 20 mai à l'Assemblée nationale.
Mais je pense que notre message se voulait
très clair, très simple : Québec solidaire est là pour rester, parce que
ce que nous apportons comme projet souverainiste, comme projet social,
politique, culturel, économique est unique. Et nous sommes les seuls à le
porter. Nous allons continuer de le faire.
M. Dougherty (Kevin)
:
En ce moment, sur l'île de Montréal, il y a quatre députés du Parti québécois,
trois députés de Québec solidaire, c'est-à-dire que… si le mouvement continue,
est-ce que vous pensez déplacer le parti… est-ce que vous pensez que… vous avez
parlé des péquistes qui sont restés chez eux. Ils sont peut-être quelques-uns
qui ont voté pour vous. Est-ce que vous pensez sérieusement que… maintenant, tu
sais, en fin de semaine, le Parti québécois va faire une analyse, mais… Est-ce
que c'est le même Parti québécois? Est-ce que c'est possible pour vous autres
de prendre la place du Parti québécois?
Mme David (Gouin) : Regardez,
tout est possible, y compris le fait que très bientôt nous ayons un député de
plus dans Hochelaga-Maisonneuve, puisqu'Alexandre Leduc, notre ami, est arrivé
quand même assez près de la députée péquiste. Tout est possible. Laissons le PQ
faire ses analyses et ses réflexions. Je souhaite qu'elles soient profondes et
qu'on ne fasse pas que faire rouler quelques têtes. Il faut aller plus loin que
ça, je pense, mais ça leur appartient, ça.
Nous, de notre côté, nous allons, je l'ai
dit, faire notre bilan, réfléchir, prendre des mois pour le faire. Ça ne se
fera pas en vase clos, ça va être avec nos membres. C'est certain qu'on va se
développer à Montréal, mais je vous rappellerais aussi qu'à Rimouski nous avons
eu 16 % des votes et que nous allons nous développer aussi en régions. Nous
avons quatre ans pour réussir ça et nous allons le faire.
Journaliste
:
Mme David, you touched upon it yesterday, on the topic yesterday, but… So did
you expect the PQ to have formal, official legal advice when it came to the
charter of Québec values? Did you expect them to have that when they brought it
up, when they tabled the bill?
Mme David (Gouin) : I thought they have that because they said that and I didn't think
they lied. But finally, if I hear their explanations, they lied.
Journaliste : And this is important because Quebeckers need to know if they were lied to, mislead. So, in your opinion,
were Quebeckers mislead in this
election or even before?
Mme David (Gouin) : I don't understand the question.
Une
voix
:25 M. Khadir: Est-ce
qu'ils ont été… ils ont mal renseigné, induit en erreur?
Mme David (Gouin) : …
M. Khadir
: Well, yes, in this matter
yes, but remind you, they have been mislead also so many times by the Liberal
Party, who is actually in power, so many times on so many issues, essentially
on corruption issues, on economical decision issues.
I want to remind you one
example. When we went in a special commission with Mr. Bouchard, with Mr. Sam
Hamad as the Minister of Transport, I was mislead by explanation given to me
and guaranties that these new cars will be costing that much, and it includes
all parts, and than, few weeks later, we learned that they hide to us to obtain
our consentment to rush up the decision, they hide to us important parts of the
contract that would be overcharged. So, unfortunately, old parties, parties of
power, are misleading regularly the population of Québec.
Journaliste
: And on this issue of charter of Québec values, I mean, this election…
M. Khadir
: Yes, of course…
Journaliste
: Yes, before it became about the referendum, it was sort of on the
charter of Québec values. And Quebeckers were mislead on the issues of the
charter?
Mme David (Gouin) : And also I would like to say that, for me, to hear Mr. Drainville,
after the April 7th, saying : Yes, we had the intention to make compromises,
you know, it's like science fiction, because I was there almost all the time in
the parliamentary commission
and there was no question of
compromise.
Journaliste
:
Je veux revenir à la charge parce qu'on n'a pas beaucoup parlé des libéraux,
justement, et j'aimerais...
Une voix
: Pas de
problème.
Journaliste
: Bien oui,
je m'en doute bien, et c'est un gouvernement libéral majoritaire. Comment vous
voyez, justement, ce type de relation, Mme David peut-être, avec les troupes
libérales ou avec... enfin, avec le gouvernement? Comment vous envisagez à la
fois la collaboration et le contre point de vue, comme dirait si bien M.
Couillard, de l'opposition qui va se manifester?
Mme David (Gouin) : Bien,
comme chaque fois que Québec solidaire intervient avec sa députation à l'Assemblée
nationale. Donc, ce gouvernement présentera un projet de loi qui va dans le
sens de l'intérêt collectif, nous l'appuierons. Ce gouvernement présentera un
budget qui coupe dans la santé, l'éducation, l'aide sociale, la culture et que
sais-je, nous le dénoncerons haut et fort. C'est ça, notre travail, et nous
apporterons des propositions sur un sujet qui ne semble pas du tout intéresser
le gouvernement actuel, mais qui n'intéressait pas plus le précédent : Comment
le gouvernement du Québec et où peut-il aller chercher de nouveaux revenus? Je
l'ai déjà dit hier en point de presse, écoutez, c'est évident que, si un
gouvernement nous annonce qu'il est en déficit budgétaire et qu'il se refuse à
aller chercher des nouveaux revenus là où il y en a, chez les contribuables les
plus riches, dans les banques, etc., c'est évident qu'il va procéder à des
coupures parce qu'il n'a presque pas d'autres choix.
Donc, ce qu'il faut remettre en question,
ce n'est pas seulement le concept même d'austérité. Ce qu'il faut remettre en
question, c'est l'aveuglement volontaire des gouvernements qui se refusent à
aller chercher des nouveaux revenus là où pourtant ce serait possible. Je pense
aux banques, entre autres. Il n'y a pas de banque qui va déménager en Amérique
du Sud, là, si on impose davantage le capital en... le capital, c'est ça.
Journaliste
: Vous me
dites : C'était un peu à peu près la même chose avec le précédent
gouvernement. Alors, je vais vous demander justement : Est-ce qu'il y a un
défi particulier face au gouvernement du Parti libéral qui est face à vous?
Mme David (Gouin) : Je dirais
qu'en fait les libéraux, en général, sont assez clairs, hein? M. Couillard n'a
pas pris beaucoup de temps avant de nous annoncer, après la campagne
électorale, que ce serait l'austérité. Ça a le mérite d'être clair, et donc on
va réagir clairement aussi et avec force.
La Modératrice
: Une
dernière question des journalistes? Parfait. Merci.
(Fin à 15 h 25)