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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et de M. Christian Dubé, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances et du Conseil du trésor

Version finale

Thursday, May 15, 2014, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-quatre minutes)

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, très content de vous revoir, très content aussi de revoir mes collègues, le nouveau caucus. On se prépare évidemment pour la grande rentrée la semaine prochaine. Évidemment que, durant la session, le sujet le plus important va être le budget, qui va être déposé, donc, le mois prochain. C'est pour ça que j'ai avec moi M. Dubé, qui est toujours notre porte-parole en matière de finances et de Conseil du trésor.

Donc, ce que je voudrais surtout cet après-midi avec vous, c'est d'expliquer nos attentes face à ce budget qui va être déposé le mois prochain. D'abord, vous dire, il y aura pour nous, dans ce budget puis au cours de la prochaine session, deux priorités, deux secteurs sur lesquels on veut mettre beaucoup d'attention : les finances publiques et l'économie.

D'abord, sur les finances publiques, on a vu que, depuis l'élection, M. Couillard semble avoir repris notre discours. On espère que ça va se traduire par des actions concrètes dans le prochain budget. C'est important aussi la façon dont le travail sera fait pour reprendre le contrôle des dépenses. On le sait, déjà, il y a des idées, qui ont été lancées, qui ressemblent aux nôtres, comme le gel d'embauche dans la fonction publique. Cependant, ce qui est important, si je prends cet exemple, nous, on avait dit qu'on voyait, dans quatre ans, moins d'employés dans la bureaucratie, dans les bureaux et plus d'employés dans les services directs à la population, que ce soit dans les hôpitaux ou les écoles. Donc, il ne semble pas clair, là, M. Couillard, s'il veut geler tout le monde, autant quelqu'un qui travaille dans une commission scolaire que quelqu'un qui travaille dans une école. Ce n'est pas ça qu'on propose, là. Donc, évidemment, on va suivre de très près, à commencer par mon ami Christian, pour s'assurer, là… Nous, on avait déposé un plan très clair qui nous ramenait à l'équilibre budgétaire. Donc, c'est possible de le faire sans réduire les services. Ça, c'est important, là, de le dire.

Par contre, ce qui est important aussi, puis je veux être très clair aujourd'hui, il ne faut pas mélanger les deux sujets, d'un côté les finances publiques et l'économie. Il faut travailler des deux côtés. C'est très important que des mesures soient prises dès le prochain budget pour relancer l'économie du Québec. Disons-nous la vérité, là, l'économie du Québec ne va pas bien, ne va pas bien du tout. Quand je regarde les résultats en termes d'emploi… vendredi dernier, on a appris que le mois dernier, on a perdu 32 000 emplois. Jamais on n'a vu une perte aussi grande dans un mois depuis 10 ans. Donc, c'est quand même exceptionnel parce qu'on n'est pas en ralentissement ou en récession économique, et, bon, il faut toujours être prudent quand on regarde un mois, quand on regarde les 12 derniers mois, qu'on se compare avec nos voisins, on voit que, dans les 12 derniers mois, le Québec a perdu 4 800 emplois nets. Donc, ça veut dire qu'au net il n'y a aucun nouvel emploi qui s'est créé au Québec. Pourtant, durant la même période, en Ontario, il s'est créé 73 500 emplois puis, dans l'ensemble du reste du Canada, 154 000 nouveaux emplois. Donc, le Québec est distinct, mais négativement, des autres provinces. Donc, ce n'est pas normal. On ne peut pas associer ça à la situation économique générale en Amérique du Nord.

Évidemment, il n'y a pas juste le nombre d'emplois. Il y a aussi la qualité des emplois où on a un problème puis l'économie, de façon générale. La croissance économique, année après année, est moins forte au Québec que dans le reste du Canada. On est rendus aujourd'hui avec un écart de 14 % avec l'Ontario dans le PIB par habitant, 24 % qu'on est rendus avec le reste du Canada. Juste vous donner un ordre de grandeur : si le Québec avait le même PIB par habitant que l'Ontario, le gouvernement du Québec pourrait compter sur 8 milliards de plus de revenus. Donc, au moment où on se pose des questions — est-ce qu'il y a un déficit de 2, 3, 4 milliards de dollars? — si on avait le même niveau de richesse que l'Ontario, le gouvernement du Québec aurait 8 milliards de plus de revenus. Donc, ce qu'on doit dire, c'est comment on doit relancer l'économie

Et là, c'est important, il y a plusieurs méthodes. M. Couillard a dit, durant la campagne électorale, qu'il voulait relancer l'économie en augmentant les immobilisations. Alors que le Parti québécois était déjà dans le plafond à 9,5 milliards par année d'immobilisations, M. Couillard dit : Moi, je veux, pour les quatre prochaines années, augmenter ça à 11 milliards par année. On n'est pas d'accord avec ça, on pense, c'est une erreur. On espère qu'il y aura des bonnes discussions, entre autres, avec le Pr Coiteux. Mais je ne peux pas croire que Martin Coiteux est d'accord avec ça, parce que le 11 milliards, un, ça s'en va sur la dette et, deux, on ne relance pas l'économie avec des investissements publics, mais en stimulant le secteur privé. C'est avec le secteur privé qu'on crée de la richesse, pas avec le secteur public.

Donc, la question reste entière : Comment relancer l'économie du Québec? Et là, moi, je veux être très clair aujourd'hui, là, je suis convaincu qu'on ne relancera pas l'économie du Québec si on ne donne pas une baisse de taxe aux contribuables pour relancer la consommation. Quand on regarde la croissance économique, quand on regarde le PIB, 60 % du PIB, c'est la consommation des ménages. Actuellement, contrairement à ce que dit ou ce que disait Nicolas Marceau, ce n'est pas parce que les gens épargnent trop, ils épargnent moins que jamais. Donc, le problème, c'est qu'ils n'ont pas de marge de manoeuvre pour acheter des biens et des services. Donc, c'est essentiel, c'est urgent de donner un peu d'air aux familles du Québec pour qu'ils recommencent à consommer pour qu'on puisse relancer l'économie du Québec.

Donc, aujourd'hui, je demande clairement à M. Couillard, au nouveau premier ministre du Québec : S'il vous plaît, donnez une baisse de taxe aux contribuables dès cette année. C'est nécessaire pour relancer l'économie du Québec.

Et, bien honnêtement, M. Couillard a annoncé un programme de rénovation, c'est nettement insuffisant. Ça ne touche pas tout le monde, le programme de rénovation. Je rappelle que, nous, ce qu'on avait proposé, c'est que, dès cette année, on abolisse la taxe santé pour tous ceux qui gagnent moins de 45 000 $ par année. Ça permettrait aux familles de la classe moyenne, disons, qui ont deux adultes, de consommer 400 $ ou d'avoir 400 $ de plus dans leurs poches pour consommer. C'est très important, très, très important, puis c'est une question aussi de donner un signal. Si on était capables de dire aussi : Dès l'année prochaine, on va abolir complètement la taxe santé pour tout le monde, ça donne un peu un message d'espoir.

Actuellement, les gens sont inquiets. Ils voient les tarifs, les taxes, les impôts augmenter depuis quelques années et là ils se disent : Qu'est-ce qui me pend au-dessus de la tête? Et ils veulent être sûrs qu'on soit dans la bonne direction. Donc, il y a un message à envoyer. Puis je vous rappelle, là, ceux qui ont suivi la politique et puis la situation économique aux États-Unis, M. Obama, pour relancer l'économie aux États-Unis, avait donné une baisse de taxes aux contribuables de la classe moyenne. C'est nécessaire. Et je comprends, là, on a beaucoup parlé de soulager la classe moyenne, mais moi, je vous parle aujourd'hui de relancer l'économie. C'est très important d'être capable de soulager les contribuables.

Évidemment, on espère que M. Couillard aussi va respecter sa promesse électorale de revoir la hausse des tarifs d'électricité de 4,3 % qui a été appliquée le 1er avril dernier. Il faut qu'il respecte cette promesse-là parce qu'on ne peut pas, comme je le disais, continuer à piger dans les poches des contribuables. Et, ce qui est peut-être plus complexe, mais il va falloir être capable de s'en parler, il faut absolument revoir les crédits d'impôt aux entreprises, revoir le budget d'Investissement Québec pour être capable d'attirer plus d'emplois payants au Québec. Donc, il faut que Jacques Daoust, là, mette en place une nouvelle stratégie économique pour être capable d'attirer des emplois de qualité, si on veut être capable d'augmenter le revenu moyen au Québec.

Donc, je conclus en vous disant deux grandes mesures qu'on demande à M. Couillard aujourd'hui : un, faire comme il faut le travail pour reprendre le contrôle des dépenses et, deux, donner une baisse de taxes aux Québécois pour relancer l'économie du Québec.

Maintenant, un budget va être déposé, donc, au cours des prochaines semaines. Ce que je vous dis là, c'est ce qu'on a dit avant, pendant et après la campagne électorale et c'est ce que Christian Dubé a dit aussi dans ses rencontres avec M. Leitão et M. Coiteux. Donc, je demanderais à Christian de nous parler un peu de ses deux rencontres avec M. Leitão et M. Coiteux.

M. Dubé : Merci beaucoup, M. Legault. Alors, moi aussi, très heureux de reprendre contact avec vous cette année.

En fait, dans… l'objectif d'une opposition constructive, ce que nous avons offert tout de suite après la campagne, c'est, aux gens de finances, donc à l'équipe de M. Leitão, de M. Coiteux, de les rencontrer, et on leur a dit : Si vous voulez qu'on discute de nos mesures que nous avions proposées dans la campagne, nous sommes prêts à avoir cette discussion-là. Ces deux rencontres-là ont déjà eu lieu, et je dois vous dire, et ça, nous sommes très encouragés, il y a énormément d'écoute et de la part du ministre des Finances et de la part du président du Conseil du trésor. Nous avons principalement discuté du contenu du rapport que nous avons appelé Pour un Québec moderne et responsable.

Ce que je dois vous dire, c'est qu'à la lumière un peu de ce que M. Legault vient de vous dire, entre autres on a dit : Voici les mesures que nous avions proposées, mais il n'y a pas uniquement des mesures sur la meilleure gestion, il doit y avoir une marge de manoeuvre pour les baisses d'impôt dont M. Legault vient de vous parler. Alors, nous, nous avons dit… nous avons expliqué notre programme pour comment atteindre l'équilibre budgétaire, en 2014‑2015, à la lumière des chiffres que nous avions à ce moment-là, mais on a bien expliqué qu'en 2014‑2015 il devait y avoir une baisse d'impôt.

Le deuxième point — et j'ai eu la chance de discuter avec M. Leitão, qui était très sensible à cette demande-là — c'est de dire, effectivement : Oui, vous aviez prévu 11 milliards de déficit, mais on sait qu'on a, avec les agences… 11 milliards en infrastructures, mais on sait aussi que le déficit peut amener à mettre encore plus d'argent sur la dette s'il y a un déficit de 2, 3 ou 4 milliards qui vient s'ajouter aux infrastructures. Alors, comme on sait qu'on a l'épée de Damoclès des agences de crédit, moi, j'ai fait réfléchir, j'ai dit : Écoutez, il faut non seulement regarder ce que vous allez mettre dans les infrastructures, mais il va être combien le déficit, parce que la pire chose qui pourrait nous avoir, c'est une décote. Et je dois dire que M. Leitão est très, très sensible à cette décote-là possible. Alors donc, on a eu des discussions là-dessus qui étaient préliminaires aux discussions budgétaires. Je vais le rencontrer encore la semaine prochaine, mais je dois vous dire qu'il est très sensible à cette demande-là, que M. Legault vous a expliquée tout à l'heure, de dire que, peut-être pour la première année, au moins, est-ce qu'on pourrait aller plus bas que le 11 milliards pour s'assurer qu'on arrête d'en mettre sur la dette.

Donc, première demande, c'est sur les baisses fiscales. Deuxième demande, c'est sur les infrastructures. Mais la troisième, puis surtout avec M. Coiteux, que j'ai trouvé très à l'écoute aussi, c'est tout sur la question de dire : Oui, c'est beau, vous voulez réviser les programmes… Vous l'avez entendu, depuis plusieurs semaines, il dit : Il faut que vous me donniez le temps, il faut qu'on regarde les programmes, mais ça, on ne pourra pas faire ça très rapidement. Moi, j'ai dit : Cependant… et je vous ai dit qu'il était à l'écoute. On a discuté le Cap sur nos familles qu'on avait déposé, bien, j'ai dit : Vous avez des mesures qui sont très bien expliquées, dans les dossiers informatiques, dans les programmes de crédit aux entreprises, que vous pourriez agir rapidement, hein? Alors donc, on a eu cette discussion-là. Ce n'est pas à moi de vous dire qu'est-ce qu'il veut faire, mais je l'ai senti aussi encore une fois très sensible à certains des éléments, dont les dossiers informatiques, puis de dire : On n'a peut-être pas besoin d'attendre à la révision des programmes. Mais il y a certaines choses qu'il pourrait agir, et, encore une fois, sur ce sujet-là, je lui ai offert toute notre collaboration. Alors, j'ai l'impression qu'on est déjà enclenchés.       

Et je ferais une petite comparaison. J'ai eu la chance, depuis deux semaines, de voir plus le ministre des Finances puis le président du Conseil du trésor dans deux semaines que dans 18 mois, avec le Parti québécois. Ça fait que, dans ce sens-là, on va les aider, mais ça va être aussi notre rôle de les aider, mais de s'assurer qu'ils restent dans le corridor. Alors, il y a une question d'exécution, puis j'espère que les prochaines semaines, prochains mois, à l'intérieur des budgets et des crédits, que nous pourrons continuer de faire un travail dont la population s'attend, que nous soyons constructifs pour faire avancer le Québec. Merci.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions avec le nouveau président de la tribune, M. Robillard, à gauche.

M. Legault : Félicitations.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault, vous avez sûrement entendu M. Leitão qui a formulé le souhait que, compte tenu de la nouvelle marge de manoeuvre du gouvernement fédéral, qu'Ottawa, dans son prochain budget, partage un peu de cette marge de manoeuvre là avec les provinces qui ont des programmes à financer. Donc, j'aimerais ça savoir si, selon vous, on se dirige vers un nouveau déséquilibre fiscal. Et est-ce que vous partagez, à tout le moins, la demande de M. Leitão pour que, dans le prochain budget fédéral, cet élément-là soit pris en compte?

M. Legault : Bon. Oui, il y a un problème avec la répartition des impôts entre le gouvernement provincial, puis c'est vrai dans toutes les provinces, et le gouvernement d'Ottawa à cause des dépenses de santé. On ne peut pas, d'un côté, comprimer de la même façon, à cause des impacts du vieillissement de la population, nouveaux médicaments, nouvelles technologies — les dépenses en santé comme on peut le faire dans d'autres types de dépenses, que ce soit à Québec ou à Ottawa. Donc, dans ce sens-là, le nouveau transfert fédéral qui va être révisé, donc, au niveau de la croissance, avec un maximum au cours des dernières années, va, au cours des deux prochaines années, va créer un problème de déséquilibre.

Bon, est-ce que c'est le même déséquilibre fiscal qu'on avait dans le temps? Une chose qui est sûre, là, c'est qu'il faut être capable de réussir à convaincre le gouvernement fédéral de revoir la croissance des transferts du gouvernement fédéral vers toutes les provinces pour tenir compte de la croissance exceptionnelle des dépenses en santé.

M. Robillard (Alexandre) : Vous pensez à quoi, précisément? Quelle forme ça prendrait? Une compensation ou vraiment un ajustement différent?

M. Legault : Bien, c'est que, oui... Quand on regarde le pourcentage des dépenses de la santé qui est financé par le gouvernement fédéral, il faudrait que ce pourcentage-là, au moins, reste le même. Pour rester le même, il doit y avoir une croissance plus grande que l'inflation ou que 2 %, 3 % des transferts fédéraux en matière de santé.

Puis je me souviens très bien, là, d'avoir eu ces discussions-là lorsque j'étais moi-même ministre de la Santé. À l'époque, je me souviens même que le ministre de la Santé en Ontario, c'était Tony Clement, en même temps que moi, puis Tony Clement plaidait ça aussi à Ottawa. Donc là, il peut peut-être l'expliquer à M. Harper, là, mais c'est démontré, là, qu'il doit y avoir une croissance plus grande des transferts en santé.

Par contre, il faut être réalistes, là. On est à quelques jours de l'impression du budget du Québec, on ne réglera pas ça dans les prochains jours. On va appuyer le gouvernement libéral québécois pour faire ces revendications-là face à Ottawa, mais il reste qu'il y a du travail à faire ici avec les dépenses du Québec. On l'a bien expliqué dans le rapport de Christian Dubé, et il reste — ce que j'ai dit tantôt, là — qu'il y a une urgence de donner un stimulus pour la consommation des ménages au Québec par une baisse de taxes. Ça, c'est très, très, très important, puis ça doit être fait dans le budget qui va être déposé dans quelques semaines.

M. Robillard (Alexandre) : Peut-être juste… Récupérer le champ fiscal de la TPS, là, les 2 %, vous avez été en faveur de ça, c'est une idée que vous avez défendue. En rétrospective, est-ce que c'était une erreur? Est-ce que c'est quelque chose qui a eu un impact négatif sur les dépenses des contribuables québécois, ça, ou si, selon vous, ça n'a eu aucun impact?

M. Legault : Écoutez, régler le déséquilibre fiscal, là, ce que ça veut dire, c'est moins d'impôts à Ottawa puis plus d'impôts à Québec. Je me souviens d'avoir essayé d'expliquer ça à Gilles Duceppe, dans le temps, là, en disant : Le Bloc québécois, ce qu'il devrait demander essentiellement, c'est des baisses de taxes puis d'impôts. Bon, il faut dire que le bloc, un peu comme le PQ, est plus un mouvement de gauche, qui est habitué à demander plus d'argent dans les programmes, mais je pense qu'on n'avait comme pas le choix, à l'époque, de le faire. J'étais d'accord avec ça, je suis encore d'accord.

Par contre, là, il faut comprendre aujourd'hui que les contribuables, au total, ont besoin d'une baisse de taxes, et il y a une urgence d'agir. Donc, je vois qu'il y a des attachés politiques du Parti libéral qui sont là, donc j'espère qu'ils vont faire le message à M. Couillard. Il faut une baisse de taxes dans le prochain budget, là. Je compte sur vous pour faire le message, oui.

Le Modérateur : Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, je comprends qu'il y a un nouveau ton à l'Assemblée nationale, là, un ton de courtoisie. Est-ce que vous êtes ferme sur votre demande, là, au niveau de ne pas investir dans les immobilisations, là? Je vous sens un peu mou dans votre demande.

M. Legault : Ah oui? Ah! Bien, écoutez, là, je vais me reprendre. Moi, je pense, là, qu'actuellement c'est déjà beaucoup, 9,5 milliards par année. On ne peut pas dépasser 9,5 milliards par année. Je ne peux pas croire qu'on ne soit pas capables de prendre les demandes prioritaires puis de les maintenir à l'intérieur de l'enveloppe de 9,5 milliards. C'est déjà beaucoup d'argent, puis il faut comprendre, là, si on ajoute 1,5 milliard, c'est 1,5 milliard qui s'en va direct à la dette de nos enfants. Donc, pour le bien des Québécois actuels, mais aussi des générations futures, on ne peut pas continuer à augmenter la dette de montants aussi importants.

M. Laforest (Alain) : Sur un autre sujet. Stephen Harper est encore revenu sur le pont Champlain. Il veut transférer ça au Québec, il veut le vendre au Québec. Trouvez-vous que ce serait une bonne acquisition, acheter le pont Champlain, vous?

M. Legault : Bien, ça dépend des conditions. On est d'accord pour reprendre la gestion du pont Champlain, mais qui s'occupe de payer pour le mettre en ordre et qui s'occupe de prendre les conditions nécessaires pour, entre autres, qu'il n'y ait pas de péage? Je pense que c'est les conditions de transfert qui doivent être négociées. Il ne faut pas se retrouver avec le problème dans les mains. Il faut que le fédéral finance le nouveau pont puis qu'il ne le finance pas avec des péages futurs, mais avec de l'argent de l'ensemble des contribuables.

Le Modérateur : Tommy Chouinard.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour.

M. Legault : Bonjour.

M. Chouinard (Tommy) : Vous avez dit un peu plus tôt qu'il y a un problème de répartition des impôts entre le fédéral puis les provinces. Vous avez surtout plaidé, si je comprends bien, pour une augmentation du transfert fédéral en santé. Mais est-ce que la solution, la meilleure solution, ce serait ça ou un transfert carrément de points d'impôt?

M. Legault : Bien, c'est que le problème… disons que le déséquilibre serait à zéro aujourd'hui, à chaque année, il y a un problème qui va s'ajouter. Donc, c'est pour ça que, d'une certaine façon, il faut que le transfert en santé augmente plus rapidement même que la croissance normale des revenus parce que la croissance des dépenses de santé croît d'une façon exceptionnelle. Donc, même si on essayait de régler, on ne pourra jamais le régler de façon définitive. Il faut, à chaque année, prévoir qu'une partie plus grande va aller à la santé.

M. Chouinard (Tommy) : Je comprends. Maintenant, vous avez souvent, dans le passé, fait un lien entre un meilleur investissement, un réinvestissement dans un secteur ou des augmentations salariales et une meilleure performance, hein? Vous avez... tu sais, il y a eu le secteur de l'éducation, vous avez parlé même de la rémunération des enseignantes également. Bon.

Est-ce que le scénario, qui a été évoqué par M. Coiteux, de lier les prochaines hausses salariales à une augmentation de la productivité dans les secteurs publics et parapublics, est-ce que vous jugez que c'est un bon scénario? Est-ce que le gouvernement va dans la bonne direction? Et est-ce faisable et comment, selon vous?

M. Legault : Bon. Ça, c'est une bonne question, puis je veux, en même temps, en profiter pour éclaircir ma position, notre position. Moi, je pense qu'on devrait évaluer la performance de tous les employés de l'État, O.K., incluant les enseignants. Par contre, on ne peut pas commencer à payer plus certains enseignants que d'autres. Je veux dire, je ne voudrais pas être à la place des parents qui ont, pour leurs enfants, un enseignant qui n'a pas eu une bonne évaluation. Donc, ce n'est pas une question d'avoir des bonis, là, c'est une question de dire : On devrait évaluer la performance de tout le monde et mieux payer certains employés.

Je pense, entre autres, au ministère des Transports, on a besoin d'avoir un meilleur suivi des grands projets pour arrêter d'avoir des dépassements. Je veux dire, moi, là, je n'accepte pas le fait qu'on ait, pendant plusieurs années, payé 10 %, 20 %, 30 % trop cher puis qu'il n'y ait pas personne au ministère des Transports qui se soit rendu compte de ça. Je veux dire, à un moment donné, là, quand on gère bien… Si c'était leur argent personnel, je suis certain qu'ils l'auraient vu que les prix étaient soufflés. Donc, c'est peut-être un manque d'expérience, entre autres, qui explique ce problème. C'est la même chose à l'informatique.

Donc, un des problèmes, peut-être, je dirais, plutôt, c'est le mur-à-mur, de dire : On donne la même augmentation à tous les groupes d'employés. Il y a peut-être certains groupes qui méritent plus que d'autres. Je pense, entre autres, à rebâtir l'expertise. Il faut… À un moment donné, on n'est pas en vase clos. Si les bureaux d'ingénieurs, depuis 10 ans, ont augmenté de façon importante le salaire des ingénieurs, bien, on ne peut pas penser qu'il n'y a pas un ajustement à faire aussi du côté des ingénieurs d'expérience au ministère des Transports. C'est ça qu'il faut regarder quand on parle de performance.

Mais, pour moi, là, ce n'est pas une question de bonis, ce n'est pas une question qu'il y aura deux échelles de salaire. C'est : On est bon, on reste; on n'est pas bon, on ne reste pas.

Le Modérateur : Michel Pépin.

M. Legault : Oui. Bonjour.

M. Pépin (Michel) : Bonjour. Ça va bien?

M. Legault : Ça va très bien. Vous, M. Pépin?

M. Pépin (Michel) : Excellent. Oui, très bien. Baisses d'impôt en 2014‑2015? Déficit supplémentaire? Est-ce que c'est ça que ça veut dire?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord…

M. Pépin (Michel) : Habituellement, c'est comme ça, hein : moins d'argent qui rentre…

M. Legault : Non, mais… Oui, oui, mais, comme vous vous en rappelez — parce que je sais que vous avez lu le rapport de M. Dubé, Cap sur les familles — nous, on était capables, avec les chiffres qu'on avait déposés, de faire les deux. O.K.? Donc, avec les données qu'on avait à l'époque sur le déficit de 2013‑2014, on était capables, en 2014‑2015, à la fois d'atteindre l'équilibre budgétaire et à la fois de réduire les taxes. Là, c'est difficile de parler de l'équilibre budgétaire, compte tenu qu'on n'a pas tous les chiffres. Il y a toutes sortes de rumeurs, ce serait peut-être 4 milliards, le déficit, donc on va attendre de voir les chiffres pour 2013‑2014.

Mais moi, ce que je vous dis, c'est que, si on veut relancer l'économie du Québec, c'est absolument nécessaire, c'est incontournable, à mon avis, de réduire les taxes pour relancer la consommation des ménages au Québec. Sinon, on ne peut pas penser qu'on va réussir à relancer l'économie, alors que 60 % de l'activité économique, c'est la consommation des ménages, sans relancer la consommation des ménages. Donc, moi, je vous dis, là : Peu importe ce que sera la situation des finances publiques, il y a une urgence, compte tenu encore des chiffres, là, qu'on a eus vendredi dernier puis de la situation vraiment inquiétante de l'économie du Québec, il y a nécessité, dans tous les cas de figure, de réduire les taxes, surtout les taxes de la classe moyenne.

M. Pépin (Michel) : Donc, quitte à ce que ça creuse le déficit, là. Je comprends que…

M. Legault : À ce moment-ci, on ne peut pas l'exclure, mais c'est urgent de donner un peu d'air aux familles du Québec pour qu'elles recommencent à consommer. Ça, c'est urgent. Maintenant, pour ce qui est du déficit puis l'atteinte de l'équilibre budgétaire, nous, avec les chiffres qu'on avait, on y arrivait. Maintenant, on va attendre d'avoir les nouveaux chiffres, mais, dans tous les cas de figure, c'est primordial de réduire les taxes des familles québécoises.

M. Pépin (Michel) : Le gouvernement libéral propose plutôt… en tout cas, va de l'avant avec LogiRénov, là, je pense que c'est comme ça que ça s'appelle. Dans ce cas-là, on est sûr… le gouvernement est sûr qu'il va y avoir des dépenses qui seront faites. Dans le cas des réductions d'impôt, vous l'avez dit vous-même, les ménages sont endettés, il est bien possible que les ménages remboursent une partie de leurs dettes. Ça va moins dans l'activité économique, il me semble.

M. Legault : Oui, mais on peut le regarder de… D'abord, les rénovations, ça ne touche pas tout le monde, O.K.? Deuxièmement, il faut avoir une certaine marge de manoeuvre pour avancer le coût des travaux pour pouvoir s'en faire rembourser une partie. Ça vient augmenter la dette si on n'a pas ces fonds-là. Donc, moi, ce que je dis, là, c'est que le programme qui est proposé est nettement insuffisant pour rejoindre le plus de Québécois possible puis de relancer la consommation. Donc, au contraire, je pense qu'on aurait beaucoup plus d'impact sur la consommation si on remettait, par exemple, un 400 $ aux familles de la classe moyenne que d'aller attendre que des familles qui ont les moyens ou qui s'endettent fassent des rénovations pour s'en faire rembourser une partie.

M. Pépin (Michel) : 400 $ par famille, ça veut dire combien, ça?

M. Legault : Bien, 200 $ par personne de taxe santé, donc 400 $ par famille, on l'avait évalué, je pense, à peu près 250, 300 millions, parce que ça représentait la moitié de la taxe santé. Si on était capables d'envoyer, comme je le disais tantôt, un signal que l'année prochaine on va abolir la taxe santé pour tous les Québécois, bien là, ça serait plus un montant autour de 700 millions de dollars, et il y aurait un signal positif où les gens se diraient : Bien, j'ai un peu d'espoir, je peux recommencer à épargner.

Puis l'autre chose qui est importante aussi, c'est qu'il faut revenir sur l'augmentation des tarifs d'électricité. Ça représente en moyenne 100 $ par ménage pour une famille, pour une maison moyenne. C'est beaucoup, 100 $. C'est un autre 100 $ que les gens se disent : Bien, c'est quoi qui s'en vient, maintenant, dans les prochains mois, les prochaines années? Donc, le gouvernement de M. Couillard, là, doit envoyer un message clair : On va arrêter de piger dans vos poches, on va recommencer à vous redonner de l'argent dans vos poches, donc soyez confiants puis recommencez, entre autres, à consommer. Parce qu'on a un vrai problème avec la consommation des ménages au Québec.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : Je voudrais revenir sur le rapport Ménard. Est-ce qu'il n'aurait pas été préférable, plutôt que de publier, de rendre public le rapport un soir de match de hockey, de donner la chance à M. Ménard de présenter son rapport en bonne et due forme?

M. Legault : Écoutez, pour ce qui est de la façon de faire, là, moi, je pense qu'effectivement... Et on devrait avoir l'occasion de rencontrer, puis d'entendre M. Ménard, puis de lui permettre de répondre aux questions de tout le monde.

Par contre, bien, vous avez vu aujourd'hui la réaction des syndicats de policiers. Ils n'ont pas été impliqués, donc ils remettent en question les conclusions. C'est un rapport qui est... où le travail, quand il a été lancé, a été mal lancé.

Mais encore, comme je le disais ce matin, il y a certaines recommandations qui peuvent être intéressantes. Est-ce qu'on doit mieux s'assurer que le travail de la SPVM se fait de la même façon que la SQ? Bien, c'est des questions qui sont bonnes. Je pense que Serge Ménard, là, a assez expérience dans ce domaine-là pour avoir des bonnes recommandations, mais le travail ne s'est pas fait dans un contexte idéal.

M. Gagnon (Marc-André) : Justement, hier, il y avait une partie de hockey, je pense que vous l'avez écoutée. Vous avez eu une journée chargée aujourd'hui. Est-ce que vous avez eu le temps de le lire, le rapport?

M. Legault : Bien, j'ai eu le temps de me faire faire les conclusions, donc un résumé, et on va prendre le temps effectivement de le regarder plus en détail. Puis moi, je pense que la ministre de la Sécurité publique devrait regarder le rapport de façon un peu plus détaillée. Je pense que le gouvernement est allé un peu vite cet après-midi de dire : Tout ça, ce n'est pas bon, puis on a dépensé tout cet argent-là pour rien, là. Je pense que ça vaut la peine de regarder.

M. Gagnon (Marc-André) : Dans un autre ordre d'idées, vous dites que la bataille s'annonce féroce face aux syndicats. Est-ce que vous appréhendez, justement, une mobilisation importante des syndicats? On le voit un peu avec les manifestations qui se préparent la semaine prochaine, entre autres dans le dossier des régimes de retraite, là, qui intéresse M. Dubé.

M. Legault : Bien, ce que je dis, moi, depuis le début, c'est qu'il faut penser au bien de l'ensemble des citoyens. Les syndiqués, ce sont des citoyens, ce sont des payeurs de taxes qui sont étouffés par les taxes. Donc, dans ce sens-là, je pense que le gouvernement doit être transparent sur la situation des finances publiques, sur les impacts des différentes demandes des syndicats, et moi, je fais confiance à la bonne foi de tout le monde.

Le Modérateur : Questions in English. Max Harrold.

M. Harrold (Max) : Yes. Hello, sir. You talked about tax cuts and, you know, reducing the amount of expenses on infrastructure. Are those conditions for you supporting the budget? What I'm asking for you is : Is there any way you could see yourself not voting for this first budget from the Liberal Government?

M. Legault : First, as you know, we now have a majority government. So, even if we vote against the budget, it will be approved by the majority of the Government.

But I think that, right now, the most important thing is that we have to accept that the economic situation is not good in Québec. We've seen the numbers, the figures on jobs last Friday. It's terrible. During the last year, we didn't create one job in Québec, and during this time, the same 12 months, there were 73,000 new jobs in Ontario and 150,000 new jobs in the rest of Canada.

So we're not in a good situation, and I think that, right now, if we want to really have an impact on the economy, we have to cut taxes. Right now, consumption represents about 60% of the economy in Québec, of the GNP. So there's no way we can stimulate economy without giving more money to the middle-class. So what I'm asking today to M. Couillard is to cut taxes. It's urgent to be done in the next budget, next month.

M. Harrold (Max) : You say, you know: We don't have the final numbers about what… the economy. So, let's say, the number come out and they're even worse than every one has talked about, is there any scenario where you could see that tax cuts would not be helpful in that type of situation?

M. Legault : I think that it's very nice to cut expenses, and we agree with that, we think… and we had the detailed report showing how we can reach a zero deficit and cut taxes at the same time. Of course, we know right now that the deficit is higher than expected, but still, even if we cannot find all solutions to reach this year the zero deficit, still, it's urgent to stimulate the economy, and, in order to do so, we have to cut taxes.

Journaliste : M. Legault. Bonjour. I'm not an economist, but…

M. Legault : OK.

Journaliste : You know that. But isn't a fairly standard way to stimulate consumption, a reduction of the sales tax? Why don't you ask for a reduction of the sales tax? Because that's usually seen as the way to get people to buy, you know, TVs and things.

M. Legault : I'm not proposing to reduce sales tax. What I am proposing is to abolish health tax of $200 per person for all people earning less than $45,000 a year, for this year, and, for next year, to abolish the health tax for everybody. Why am I suggesting that? Because I think we need to stimulate consumption in Québec.

Journaliste : But why don't you propose a reduction of the sales tax? Why don't you? That's a fairly traditional route for stimulating the economy, you know.

M. Legault : Not necessarily, because we know, and I think that all economists will agree to say that, in Québec, we have too much income taxes and maybe not enough sales taxes, if we compare to some European districts. So I think that right now it's more efficient to cut taxes than to cut sale taxes. OK?

Le Modérateur : ...Rhéal Seguin.

M. Séguin (Rhéal) : Mr. Legault, you spoke earlier about transfer payments from the federal Government being changed, and the negotiations are starting now for a new agreement. What do you expect Ottawa should do to help provinces deal more adequately with the increase in health care costs?

M. Legault :OK. First, we have to be realistic, it won't be solved for the budget in couple weeks for now. All right? So, Mr. Leitão cannot expect or wait for some money from the federal Government to do the job here. But what we see right now in all provinces is that expenses in health care services, they increase faster than the inflation because of aging population, because of new drugs, new drugs, new technologies, and, because of that, the amount of transfer for health care from the federal Government has to increase for more than the inflation if you want to keep the same percentage of contribution from the federal Government to theses expenses. And that's not what the new proposal of Mr. Harper is saying. They have put a ceiling, and it's not enough, and the problem is the same.

I was saying in French that, when I was minister of Health care, we were already asking for an adjustment, and, at the time, the minister of Health care in Ontario was Tony Clement who is now with the Conservative Government, and he was asking for that also for Ontario. The problem is in all provinces, and Mr. Harper has to understand that it's a question of unbalance.

M. Séguin (Rhéal) : Have you received any word from M. Leitão that this is what he is going to be asking Ottawa to…

M. Legault : Not yet.

M. Séguin (Rhéal) : Another thing. Mr. Dubé, I was curious to hear you say that credit rating agencies are keeping Québec under watch right now. Where does this information come from? There is no credit rating agency that has said Québec is under credit watch.

M. Dubé : Yes, there is one from Fitch.

M. Séguin (Rhéal) : One, yes.

M. Dubé : And basically, if you remember, the other two, SNP and Moody's, have said clearly that what is… it's the total amount of the deficit and the infrastructure. So, let's take an example that, if you have infrastructure, let's say, of $10 billion and you have a deficit of $2 billion, what you are going to increase is the debt by 12. And what they worried about is the increase of the total debt from the deficit and from the infrastructure.

So if, for example, the Liberals decide to go at $11 billion and they have a deficit of $3 or $4 billion because of the way the PQ has managed, then the total amount that will go on debt will be 15. So then, the credit agencies, not only Fitch but the other two will say: Hey, guys, 15 is too much. So that's exactly what we are saying… is we need especially short-term is to agree on a maximum amount that goes to debt, whatever it's coming from deficit or it's coming from infrastructure. And that's the reason we have been very clear saying: Hey, Government, look at the amount of infrastructure, and I don't think it should be 11; it should be a lesser amount until the time you have found a solution to the deficit.

M. Séguin (Rhéal) : Are you saying reduce investment on infrastructure until x time at the deficit…

M. Dubé : Until you have controlled the deficit, and the deficit that… we will see the final numbers, and, you know, I'm watching on the regular basis how come we didn't get the financial number on a monthly basis. So I'm really worried what sort of numbers we'll see for the year that has just finished and the coming year. So it's the total amount of debt that goes, that's it.

M. Legault : We have to be clear. We're not asking to reduce, we're asking to keep it at 9.5. Right now, it's at 9.5. We cannot increase that to 11.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Thank you.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 15 h 13)

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