(Seize heures
dix-huit minutes)
M. Couillard : Alors, je suis heureux de vous voir à la fin d'un
excellent caucus qu'on a tenu aujourd'hui — je suis accompagné, bien sûr, de mes collègues M. Billette, Mme Ménard,
M. Fournier — un caucus qui a mis en évidence le talent de cette équipe de
députés libéraux, notre volonté commune, comme nous l'avons dit, d'être le gouvernement du
redressement, de l'économie, de l'emploi dans le but de mieux soigner, mieux
éduquer, mieux soutenir.
Il y aura de la législation, bien
sûr, dans cette session parlementaire. Il y acertainement deux projets de loi prioritaires — je vais le répéter parce que ça s'est encore confirmé en
caucus aujourd'hui — qu'on voudrait
non seulement débuter, mais adopter au cours de cette session. D'abord le
projet de loi sur les soins de fin de vie. Je vous rappellerais qu'on avait
pris l'engagement, juste avant le déclenchement de l'élection, de le ramener
dans l'état législatif ou au stade législatif où il était. Là-dessus, je dois
vous dire que les conversations de M. Fournier avec l'opposition se
déroulent très bien, et, dans un but de continuer dans l'esprit de collégialité
qui a caractérisé le traitement de ce projet de loi, nous allons… nous avons
proposé d'associer Mme Hivon de façon visible à la reprise des travaux
législatifs, puisqu'elle a joué, avec Stéphanie Vallée, d'ailleurs, et avec
Gaétan Barrette, maintenant, qui sera notre ministre qui pilotera le dossier,
avait été bien sûr associée au début de ce projet-là.
Il y aura, encore une fois, dans notre caucus, un vote
indépendant des membres du caucus libéral sur cette question. Pour les nouveaux
députés, les nouvelles députées, on s'est assurés de leur fournir l'information
quant au contenu du projet de loi, et Dr Barrette est tout à fait
disponible pour, bien sûr, continuer cette
information-là. Je suppose qu'il faudra faire le même travail, surtout à la CAQ
où il y a également de nouveaux membres de l'Assemblée nationale.
Le deuxième projet de loi qu'on veut déposer et, encore une
fois, si possible, avec la collaboration des oppositions, qu'on veut voir
adopté, c'est le projet de loi créant la fonction d'inspecteur général pour la
ville de Montréal. Il y aura d'autres projets de loi, mais, compte tenu du
temps disponible pour la législation — je vais en parler quelques instants — il
serait douteux qu'on puisse aller jusqu'à l'adoption. Mais on voudrait
possiblement déposer d'autres projets de loi, notamment le projet de loi sur
les régimes de retraite municipaux qu'on aimerait déposer au cours de cette
session.
Il y aura, dès le début, bien sûr, un discours inaugural, suivi
de la période de débat habituelle sur le discours inaugural. Il y aura un
discours du budget, suivi de la période habituelle de débat sur le discours du
budget. Il y aura, en même temps ou de façon très proche, le dépôt du livre des
crédits suivi d'une commission parlementaire visant à l'adoption éventuelle des
crédits budgétaires. Tout ça laisse relativement peu de temps pour la législation,
de sorte que, si on veut atteindre notre objectif qui, je crois, est partagé
par tous les partis, est d'adopter le projet de loi sur les soins de fin de vie
de même que le projet de loi créant la fonction d'inspecteur général, on devra
compter sur la collaboration, là, bien sûr de l'opposition. Je crois qu'elle
est acquise d'ailleurs sur ces deux projets de loi là.
Je
voudrais également faire le souhait, émettre le souhait que le ton des débats
revienne à une ambiance respectueuse qui permet d'avoir des débats d'idées qui enrichissent le débat démocratique plutôt que de
l'obscurcir. Je vais continuer, moi, à avoir un débat public ou un comportement
public comme je l'ai eu au cours des derniers mois et des dernières années.
On est également ouverts à
travailler avec l'opposition,par exemple, à l'occasion, sur des projets de loi qui viendraient des partis d'opposition. On a d'ailleurs, à cet effet,
donné un signal pour un projet de loi que Mme David de
Québec solidaire a mis de l'avant ou qu'elle remettrait de l'avant, qui est
relatif à la question des personnes âgées dans la reprise de possession de leur
logement. Alors, là-dessus, on s'est démontrés ouverts — M. Fournier
a contacté Mme David — à travailler de concert. Il n'est pas
exclu qu'on fasse de même également sur d'autres projets de loi qui seraient
déposés par les partis d'opposition, advenant, bien sûr, le cas où on voit
qu'on peut s'entendre ou on peut faire progresser le travail législatif sur ces
projets de loi là.
Voilà ce que je
voulais vous dire. Je suppose que vous avez quelques questions.
Le Modérateur
:
On va passer à la période de questions. Pour les besoins de la rediffusion,
j'aimerais que vous vous identifiiez ainsi que le média que vous représentez.
On va commencer par le micro de gauche.
M. Gagné
(Louis) : Oui. Louis Gagné, Agence QMI. Bonjour, M. Couillard,
madame messieurs.
M. Couillard : Bonjour.
M. Gagné
(Louis) : Votre homologue fédéral Stephen Harper, pour la première
fois aujourd'hui en public, a dit qu'il était ouvert à l'idée de vendre les
ponts de juridiction fédérale au Québec, donc notamment le futur pont
Champlain. Je voulais savoir si vous étiez ouvert à cette idée-là, et, si oui,
à quelles conditions seriez-vous prêt à aller de l'avant avec une éventuelle
cession des ponts fédéraux?
M. Couillard : Bien, à mon avis, c'est un débat qui est précoce, là, qui
est trop tôt dans cette histoire. Il faut d'abord se concentrer sur les
échéanciers de réparation et de mise à niveau du pont Champlain. Le
gouvernement fédéral a des annonces à faire là-dessus, je suppose qu'ils les
feront. Cette question-là, à mon avis, n'est pas prioritaire, aujourd'hui. Elle
pourrait l'être éventuellement, mais elle ne l'est pas aujourd'hui. Et je
rappelle que c'est un pont important pour non seulement le Québec ou la région
de Montréal, mais également pour l'économie canadienne, de sorte qu'il y a un
intérêt, certainement, national fédéral également sur ça.
Le Modérateur
:
Micro de droite.
Mme Prince (Véronique)
: Bonjour, M. Couillard. Mais transférer
des ponts, transférer la gestion — on
ne parle pas seulement du pont Champlain, par exemple, là — est-ce que c'est une idée quand même qui peut vous
intéresser à long terme?
M. Couillard : On fait face, actuellement, à un défi important de
finances publiques au Québec, vous le savez. Ça va être notre priorité, au
cours de cette session, équilibrer les finances publiques, réviser les
programmes de l'État, réviser la fiscalité, développer des infrastructures et
des propositions de croissance également. C'est vraiment notre priorité
actuelle. Ces discussions pourront avoir lieu, mais, encore une fois, elles
n'ont pas de caractère prioritaire pour moi, actuellement.
Mme Prince (Véronique)
: Je voudrais revenir également sur le
témoignage de Mme Boulet, parce qu'aujourd'hui les commissaires ont redemandé
à Mme Boulet si elle était au courant des objectifs de financement après
que plusieurs de ses collègues aient dit qu'eux le savaient, finalement. Donc,
il y a eu certaines contradictions par rapport à ce que ses collègues disent,
et politiquement ou dans l'opinion publique, même si elle n'est pas
nécessairement coupable de rien, elle risque
d'en sortir écorchée. Est-ce que c'est l'une des raisons pourquoi vous ne l'avez pas
choisie comme ministre?
M. Couillard : Alors, je ne fais jamais de commentaires, Mme Prince, sur les raisons pour
lesquelles une personne est ou n'est pas au Conseil
des ministres. Il y a un ensemble de facteurs qui mènent à ces
décisions-là et qui dépassent de loin ce genre de considérations là. Ceci dit,
je me suis exprimé ce matin sur la question. Le témoignage est celui qu'elle a
donné, c'est aux commissaires de le juger puis de l'évaluer, et ça sera, je
suppose, dans leur rapport.
Mme Prince
(Véronique)
: Juste une
dernière question : Est-ce que vous avez toujours confiance en elle?
M. Couillard : Oui. Mme Boulet est une députée qui, encore une
fois, aujourd'hui et dans le passé, représente très bien les citoyens de la Mauricie. Maintenant, elle a fait ce
témoignage, elle a témoigné sur cette question relative au financement,
et ça permet de répéter et de rappeler à la population que l'ambiance actuelle
ou l'encadrement actuel du financement politique est totalement modifié, et ce
genre de situations, ce genre d'environnement — pour tous les partis
politiques, pas uniquement pour le nôtre — n'existe plus, à toutes
fins pratiques, aujourd'hui, et c'est ce qui est important.
Le Modérateur
:
On va passer au micro de gauche.
M. Lavallée
(Hugo)
: Bonjour, M. Couillard.
M. Couillard : Bonjour.
M. Lavallée
(Hugo)
: Concernant, toujours, le témoignage de...
Le Modérateur
:
...
M. Lavallée
(Hugo)
: … — oui, Hugo Lavallé, Radio-Canada — Mme Boulet ce matin, vous avez été très prudent, vous
avez dit : Elle reste au caucus, actuellement. C'est le mot que vous avez choisi. Il y aura peut-être d'autres
députés, anciens ministres qui vont témoigner devant la commission Charbonneau, on
ne le sait pas. Quels sont les critères sur lesquels vous vous basez, justement, pour qu'une
personne puisse demeurer au sein de votre caucus ou que vous l'excluiez, dans
ces éventualités?
M. Couillard : Je rappellerais d'abord qu'une commission comme la commission Charbonneau n'est pas un tribunal. C'est important de le
rappeler, on n'y prononce pas des jugements de culpabilité, de quelque façon que ce soit.
Mme Boulet a témoigné sur les éléments relatifs au financementpolitique, aux projets d'infrastructures dans sa
région, son témoignage est le sien. En ce qui
me concerne, pour l'instant, je l'ai dit ce
matin, on en reste là, Mme Boulet conserve notre confiance. Mais il y aura
un rapport de la commission, voyons-le.
M. Lavallée
(Hugo)
: Donc, le critère va
être le contenu du rapport de la commission?
M. Couillard :S'il y a des éléments pertinents qui s'ajoutent à ce qui a été dit
lors du témoignage. Il pourrait ne pas y en avoir non plus. Et je rappelle,
encore une fois, qu'il faut se garder de transformer la commission Charbonneau en
tribunal visant à condamner quelqu'un, alors qu'on n'a pas l'ensemble du tableau et qu'on n'a pas, surtout, encore le rapport
des commissaires devant nous.
M. Lavallée
(Hugo)
: Concernant le rapport Ménard, il y a une section qui
fait état de lacunes, si on veut, dans l'encadrement du droit de grève des
étudiants, du droit d'association, des associations étudiantes. Est-ce que
c'est un chantier que vous pensez à entreprendre pour peut-être mieux
baliser... Évidemment, il y aura peut-être d'autres conflits dans l'avenir.
Personne ne le souhaite, mais parfois c'est inévitable. Est-ce que vous pensez
qu'il y a lieu d'encadrer davantage les droits des étudiants, notamment celui
d'association, celui de grève?
M. Couillard : Ce n'est pas prioritaire pour nous, actuellement, comme
intention, comme sujet. On a beaucoup d'autres sujets devant nous, sur la table
à dessin, qui sont de nature beaucoup plus prioritaire. Je dirais également
que, dans ce conflit auquel moi, j'ai assisté comme citoyen, de l'extérieur, il
faut quand même noter que les forces policières ont été soumises à des
pressions énormes, ont agi, je crois, avec responsabilité et courage, ont été
physiquement menacées elles-mêmes à l'occasion — et même à plusieurs
occasions — et je pense que ça doit être dans l'évaluation équilibrée
de cette question-là, sur laquelle, en passant, la population a porté jugement,
entre autres, mais largement sur cette question, lors de l'élection de
septembre 2012.
Le Modérateur
:
Le micro de droite.
M. Lessard
(Denis)
: Denis Lessard, de LaPresse.
Monsieur le… juste sur… deux brèves questions. Une sur le rapport Ménard,
justement. Vous avez le rapport depuis la transition, depuis votre arrivée au
pouvoir. Comment expliquer qu'on ne l'obtienne seulement qu'à 6 h 45,
le soir de la finale de hockey? Est-ce que c'est le symbole de la transparence
dont vous parliez…
M. Couillard : Bien, ce qui est important, M. Lessard, c'est que le
rapport a été publié. Puis vous vous êtes vous-même saisi du rapport
aujourd'hui, vous nous posez des questions, vous questionnez Mme Thériault,
vous me questionnez. Les partis d'opposition, tous les groupes s'expriment…
M. Lessard
(Denis)
: Mais on peut penser que le rapport n'a pas eu
l'audience qu'il aurait pu avoir s'il avait été…
M. Couillard : Si j'en juge par les témoignages depuis le début de la
journée, l'audience est assez large et l'expression, également, est assez large
sur la question.
M. Lessard
(Denis)
: Deuxième question. L'UPAC s'intéresse à des dossiers,
semble-t-il, à Lac-Mégantic. La mairesse dit que c'est pour des choses qui
étaient antérieures à la catastrophe. Qu'est-ce que vous en savez exactement…
M. Couillard : Je n'ai aucune information sur les raisons qui poussent
l'UPAC à s'intéresser à cette municipalité-là, M. Lessard. Je ne sais pas
si c'est relié à la reconstruction ou des facteurs antérieurs. Vous pourrez
contacter Mme Thériault sur cette question.
Le Modérateur
:
Micro de gauche.
Mme Biron (Martine)
: Bonjour, M. le premier ministre.
M. Couillard : Bonjour.
Mme Biron (Martine)
: …MM. et… Mme les députés…
M. Couillard : Madame, oui.
Mme Biron (Martine)
: …ministres, en fait. Je voudrais vous parler
du budget que vous allez déposer au début du mois de juin. Quelle est
l'importance pour vous d'obtenir l'appui de la CAQ, peut-être, à ce budget-là?
Est-ce que c'est important pour vous d'avoir un appui plus large que seulement
votre groupe?
M. Couillard : Bien, moi, je vais travailler dans un esprit de
collaboration avec les autres partis représentés à l'Assemblée. D'ailleurs, je
note que la CAQ s'est déclarée satisfaite des échanges qu'ils ont eus avec
M. Leitão dans le cadre de la consultation prébudgétaire. Il y a des
objectifs, entre les deux formations politiques, qui sont voisins, clairement,
mais on va aller de l'avant avec notre budget. Notre budget 2014‑2015, c'est un
budget important, mais je dirais que le budget 2015‑2016 l'est tout autant. Le
budget 2014‑2015 vise à préparer la route pour celui de 2015‑2016, au cours
duquel on aura eu le bénéfice de la commission sur la fiscalité et la révision
de programmes, dont on va reparler prochainement.
Mme Biron (Martine)
: Donc, ce n'est pas une priorité pour vous,
là, d'obtenir l'appui de la Chambre?
M. Couillard : Bien, c'est important. Moi, je veux qu'on travaille en
collaboration. Il y a eu une consultation, je pense, sérieuse, ils l'ont noté.
Il y a eu une bonne écoute de la part de M. Leitão sur les remarques de la
CAQ. On va continuer à procéder de cette façon-là. Cependant, le budget sera
clairement l'expression de notre volonté politique d'amener le Québec vers
l'équilibre budgétaire en 2015‑2016.
Mme Biron (Martine)
: J'aimerais ça revenir sur Lac-Mégantic, en
fait, les arrestations des trois employés de MMA, parce qu'on a entendu
beaucoup la population assez déçue de la façon dont ça s'est passé et très
inquiète de voir que c'étaient des employés et non pas la tête dirigeante. On
se demandait à voix haute s'il ne s'agissait pas de boucs émissaires. Qu'est-ce
que vous… comment vous avez perçu ces critiques?
M. Couillard : Alors, vous comprendrez bien, Mme Biron, que je vais
m'abstenir de tout commentaire sur les enquêtes policières ou les décisions du
Directeur des poursuites de porter des accusations ou non envers certains
individus ou d'autres. Ce serait irresponsable de ma part de commenter ça. Il y
a des arrestations qui ont été faites. Ces personnes vont répondre des
accusations. Elles sont présumées innocentes jusqu'à ce que le procès ait lieu,
mais c'est important de voir pour la population que les enquêtes se sont poursuivies,
qu'elles ont mené à des actions policières et qu'il y aura des procès. Sur la
mécanique et les choix faits par les forces policières, bien sûr, moi, je n'ai
pas de commentaire à faire.
Le Modérateur
: Micro de droite.
M. Gentile
(Davide) : Bonjour, M. le premier ministre,
Davide Gentile de Radio-Canada. Compte tenu de l'état des ponts, c'est deux ponts et demi, en fait, dans la
région de Montréal, est-ce que vous considérez qu'il serait préférable qu'Ottawa les
conserve à long terme?
M. Couillard : Bien, ils ont actuellement une responsabilité, là, pour les remettre à niveau, certainement, et notamment le pont
Champlain. Encore une fois, c'est là-dessus qu'on veut se concentrer, en travaillant avec nos
homologues du gouvernement fédéral, c'est que les travaux soient bien encadrés,
qu'ils soient débutés quand l'échéancier sera fixé et surtout qu'on pense avant
tout à la sécurité des personnes.
M. Gentile
(Davide) : Donc, vous ne pensez pas
que le Québec
devrait les récupérer.
M. Couillard :Actuellement, ce n'est pas une discussion qui m'apparaît prioritaire parce qu'on risque de
dévier la discussion sur un sujet qui est autre que le sujet prioritaire à
court, moyen terme, même, qui est la question de la réparation elle-même du pont.
M. Gentile
(Davide) : Et si vous décidiez
d'entreprendre des pourparlers là-dessus, ce serait quand? Après la construction du nouveau pont
Champlain?
M. Couillard : Laissons d'abord toutes les précisions être apportées, là, sur les modes de
réalisation, les échéanciers, la prise en charge par le gouvernement fédéral de ce
pont-là, de ces réparations, et par la suite on pourra, si on a une volonté
commune, avoir cette conversation. Mais, encore
une fois, ce n'est pas un dossier parallèle. On
ne lancera pas un dossier parallèle dans un dossier dont l'essentiel, actuellement, doit nous
amener à réparer le pont le plus rapidement possible.
M. Gentile
(Davide) : Donc, à court terme, vous
ne les voulez pas, les ponts. D'ici quatre, cinq ans…
M. Couillard :Actuellement, ce n'est pas une discussion que je veux qualifier de
prioritaire. Ayons la discussion d'abord et avant tout sur les échéanciers de réparation du pont.
On pourra aborder d'autres questions dans l'avenir, je ne l'élimine pas, mais actuellement ce n'est pas
une priorité, ce n'est pas une priorité, actuellement.
Le Modérateur
: Micro de
gauche.
M.
Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour,
Marco Bélair-Cirino du Devoir. Quel est le rôle aujourd'hui des députés et
des ministres
libéraux dans le financementpolitique du Parti libéral? Vous
avez expliqué qu'on fait une large part au financement public, mais il y a
toujours du financement privé. Quel est le rôle de vos députés?
M. Couillard : Bien, en fait, le seul financement, maintenant, qui existe,
outre que l'argent qui vient des fonds publics, c'est le financement assujetti
à la limite de 100 $ par personne par année. Alors, le rôle des députés
libéraux — et de moi, parce
que je suis un député libéral et c'est tous sur le
même pied — c'est de veiller à
recueillir les fonds nécessaires pour préparer la caisse électorale de la
prochaine élection selon les montants qui sont autorisés par le Directeur
général des élections.
Alors, c'est des
objectifs qui sont modestes, mais qui sont réalistes également et qui sont très
bons, parce qu'en ce qui me concerne le nouveau mode de financement amène les
partis politiques à entrer directement en contact avec les citoyens pour
obtenir leur soutien concret.
Alors, moi, je
suis très satisfait de cette façon de faire. Les députés de notre parti, autant
les ministres, que moi, que les autres députés, on a tous le même rôle au même
niveau, ça se passe dans les comtés, dans les circonscriptions.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais avez-vous
le même objectif de financement?
M. Couillard
(Philippe)
: Identique pour
tout le monde. Et ça vise, sur quatre ans, à garnir, dans chaque comté, dans
chaque circonscription la caisse électorale de façon à ce qu'on puisse faire
l'élection en 2018 — parce qu'on en connaît déjà la
date — mais de façon à ne pas dépasser, bien sûr, ce qui est déjà
permis par le DGE comme montant admissible de dépenses.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Ça, c'est
clair pour l'ensemble de vos membres?
M. Couillard
(Philippe)
: C'est tout à fait
clair. Tout à fait, tout à fait. Et je peux vous dire qu'on en est tous très
heureux, très heureux.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Rapidement, à
quelles propositions du rapport Ménard entendez-vous donner suite?
M. Couillard
(Philippe)
: Bien,
actuellement, Mme Thériault va en faire l'évaluation. Et je sais qu'il y a
des recommandations qui touchent le travail des forces policières. Je suppose
qu'elle va les évaluer avec ses collègues du cabinet et du ministère puis vous
revenir là-dessus, éventuellement. Je pense qu'on ne peut pas non plus — je voudrais le répéter, là — faire abstraction du fait que c'est un rapport qui était
largement motivé par des, je dirais, des visées politiques, hein? Je pense que
tout le monde s'entend là-dessus aujourd'hui.
Quant à
l'équilibre du rapport et de son contenu, j'ai indiqué tantôt d'autres éléments
de cette crise sociale importante, que, malheureusement, le Québec a traversée,
qui, à mon avis, également, devraient être pris en considération. J'ai
l'impression qu'on tend à cibler les forces policières, notamment, comme étant
partie de la responsabilité ou responsables de cette crise-là. Je pense, il
faut être un peu plus équilibré dans le traitement.
Le Modérateur
:
Micro de droite.
Journaliste
:
Bonjour, messieurs dames. Bonjour, M. Couillard.
M. Couillard
(Philippe)
: Bonjour.
Journaliste :
François Legault insiste beaucoup et
demande au gouvernement de baisser les impôts rapidement afin de stimuler
l'économie, quitte à creuser le déficit. C'est ce qu'il a admis aujourd'hui.
M. Couillard : Alors, il n'est pas question…
Journaliste
:
Est-ce que vous pensez que ça pourrait compromettre, par exemple, la cote de
crédit du Québec d'avoir une telle stratégie?
M. Couillard
(Philippe)
: Ce qui est très important, c'est de rétablir l'équilibre
budgétaire. Et je vais aller directement sur votre question : la
priorité, pour moi et pour notre gouvernement, c'est de rétablir l'équilibre
budgétaire du Québec en 2015‑2016. Je veux rappeler à tout
le monde que ce n'est pas une option. Mais bien sûr des voix vont
s'élever pour nous dire qu'on peut reporter ça à plus tard, mais reporter ça à
plus tard, c'est pelleter le problème, qui va devenir encore plus important sur l'année… et
les années qui vont suivre. Je voudrais rappeler que, sans action déterminante
du gouvernement,
en 2014‑2015,
de façon mécanique, on ferait face à un déficit dépassant les 5 milliards de dollars, et, de façon mécanique, sur l'année
suivante, dépassant les 7 milliards de dollars.
Alors, il est
clair que l'État du Québec ne peut pas s'engager sur cette voie-là. On doit
viser le retour à l'équilibre. On veut le faire sur deux ans et on veut le
faire de façon structurante. Le premier budget va nous apporter des correctifs
qui nous amènent sur la voie de l'équilibre, mais cet équilibre, il doit être
maintenu à long terme, notamment en travaillant sur la fiscalité, les
entreprises et les individus et sur la revue permanente des programmes. Alors,
on veut travailler dans l'ordre.
Journaliste
:
Une précision sur le pont Champlain. C'était l'objectif du gouvernement
précédent et, je pense, même du gouvernement Charest que le Québec puisse avoir
son mot à dire et, même plus que ça, participe à la conception, à l'ouvrage que
représente le pont, d'autant plus que le Québec est impliqué dans des travaux,
là, qui... Le fait, justement, qu'il y ait une ouverture pour qu'il y ait un
transfert de propriété, est-ce que ce n'est pas une occasion pour le Québec de
pouvoir dire : Bon, bien, s'il y a un transfert équivalent d'argent, ça
nous permettrait, justement, de contrôler, de s'assurer de la mise en oeuvre du
projet?
M. Couillard : Écoutez, dans l'état actuel des finances publiques, le
gouvernement du Québec — je vous ai donné une indication des
équilibres budgétaires, là — ne prendra pas en charge, à court terme,
une dépense semblable. C'est la responsabilité actuelle du gouvernement fédéral
d'entreprendre ces réparations-là, d'autant plus qu'il s'agit d'un pont majeur
pour l'économie non seulement du Québec et de la région de Montréal, mais
l'économie canadienne. Est-ce que ces discussions peuvent avoir lieu? Je ne les
élimine pas, mais je ne voudrais pas nous engager ou engager notre gouvernement
sur, vraiment, un débat qui est un débat parallèle par rapport à l'essentiel,
qui est la réparation du pont, les échéanciers et la sécurité des citoyens.
Le Modérateur
:
Micro de gauche.
M. Pépin
(Michel)
: Bonjour. Michel Pépin, Radio-Canada.
M. Couillard : Bonjour.
M. Pépin
(Michel)
: Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour à tous. Est-ce que c'est exclu, la proposition de M. Legault, des réductions d'impôt au prochain
budget?
M. Couillard : La priorité pour moi, c'est l'équilibre budgétaire. Je veux être
très clair. Alors, je vais répéter, M. Pépin : sans action du gouvernement, on fait
face, pour 2014‑2015, à un déficit qui dépasserait les 5 milliards de dollars
et, pour l'année suivante, à un déficit qui dépasserait les 7 milliards de dollars.
Mon but, notre but, c'est d'équilibrer le budget, de dégager des marges de manoeuvre — et on l'a dit en campagne,
et on le fera — dont la moitié seraient affectées à la
dette — parce que, ça aussi, il faut
y penser, aux générations prochaines — et la moitié à la réduction du
fardeau fiscal, avec comme priorité la taxe santé. Mais il faut d'abord et
avant tout rétablir l'équilibre budgétaire.
M. Pépin
(Michel)
: Est-ce que vous avez fixé une date pour cet exercice budgétaire?
M. Couillard :L'équilibre budgétaire? Oui, 2015‑2016.
M. Pépin
(Michel)
: Non, pour
l'exercice de la présentation du budget.
M. Couillard : Ah! Pour la présentation du budget? Écoutez, vous savez
que c'est des informations qu'on divulguera très peu de temps avant la présentation,
en termes de
précisions, mais je vous ai donné une indication du calendrier. Calculez
vous-même, là. On fait le discours inaugural le 21. Calculez la période de débats nécessaire pour
discuter du discours inaugural, obtenir le vote sur la politique générale du gouvernement, et je crois que ça devrait, par réflexion, vous amener
vers une probabilité, là, quelque part au
début juin, de discours du budget.
M. Pépin (Michel)
: Mais, dites-moi, au plan législatif, vous
avez parlé à très court terme de ce que vous voyez. Évidemment, je suis sûr que
votre regard se porte plus loin. La session, évidemment, est beaucoup plus
longue que les quelques semaines qui se présentent à nous. Est-ce qu'il y a un
ou des projets de loi qui, d'emblée, là, vous savez que vous devrez agir de ce
côté-là? Je comprends qu'il y a les régimes de retraite du côté municipal, mais
est-ce qu'il y a d'autres éléments qui…
M. Couillard : Juste, brièvement, corriger : la session va être
longue, mais elle ne donne pas beaucoup de temps pour la législation, la
session actuelle. Vous parlez de toute la législature?
M. Pépin (Michel)
: De toute, oui. Oui, c'est ça, et de, même,
la session, en fait…
M. Couillard : Bon, excusez-moi. Alors, j'ai déjà indiqué, pendant la
campagne électorale, qu'on entendait légiférer sur la question des
accommodements raisonnables. On ne change pas d'idée, on va le faire selon nos
priorités, notre vision, qui a été bien expliquée à la population pendant la
campagne électorale. Il y a beaucoup d'autres sujets également sur lesquels les
actes législatifs peuvent être nécessaires, mais vous comprendrez qu'on les
présentera du budget non pas de façon fragmentaire,
mais dans le cadre d'une politique particulière
sur un sujet donné.
M. Pépin (Michel)
: Est-ce que vous avez l'intention d'être très
actif au plan législatif?
M. Couillard : Pour cette session, là, vous avez vu les limites de temps
qu'on a, mais, oui, bien sûr, on le sera.
Le Modérateur
:
Micro de droite.
Mme Lajoie
(Geneviève)
: Oui, bonjour. Geneviève Lajoie, Journal de
Québec.
M. Couillard : Bonjour.
Mme Lajoie
(Geneviève)
: Je veux peut-être revenir juste un instant sur le
projet de loi mourir dans la dignité.
M. Couillard : Les soins de fin de vie.
Mme Lajoie
(Geneviève)
: Oui, excusez-moi. Lorsqu'il y avait eu le dernier
vote sur le principe, il y avait la moitié des députés libéraux qui s'étaient
prononcés contre le projet de loi. C'était 25-25 ou quelque chose comme ça, si
je ne m'abuse. Est-ce que vous êtes assuré à l'intérieur de votre caucus, parce
que vous avez des nouveaux joueurs, que ce projet de loi va être adopté, va
pouvoir être adopté en termes de nombre de députés qui vont voter en faveur?
M. Couillard : Bien, on fait cette opération de recensement, mais je vais
répéter qu'on va le faire, l'exercice. L'idée même d'avoir un vote indépendant
des députés, c'est ne pas s'attacher à ce genre de considérations. Bien sûr, on
souhaite, étant donné qu'on est au gouvernement, qu'un projet de loi dont on
guiderait l'introduction soit adopté, mais on a répété, encore une fois, à nos
députés que leur vote est individuel puis leur vote est indépendant de
l'arbitrage du caucus, qui est le cas pour la grande majorité des votes, sinon
la quasi-totalité des votes qu'on prend dans cette Assemblée.
Je ne voudrais
même pas présumer du résultat final parce que la composition de la Chambre a
changé. Nous, on a des nouveaux députés, du côté de la Coalition avenir Québec,
il y a également des nouveaux députés, du côté du Parti québécois, c'est en
gros, je pense, à part deux ou trois exceptions, à peu près les mêmes députés
qui se sont déjà exprimés sur le principe, alors voyons voir où ça va nous
amener. Mais l'important, c'est que les députés soient bien informés et qu'ils
aient l'occasion de voter je ne dirais pas librement parce que tout vote de
député est un vote libre, fondamentalement, mais voter de façon personnelle
selon leur conscience.
Mme Lajoie
(Geneviève)
: Je comprends que vous ne pouvez pas garantir, à
ce stade-ci, qu'il va être adopté?
M. Couillard : On va faire une évaluation, autant que possible, de ce qui
va probablement arriver au cours de la session, mais on n'ira pas présumer de
l'issue d'un vote qu'on veut indépendant. Ce serait un peu illogique, là.
Mme Lajoie
(Geneviève)
: Il y avait une assemblée générale, aujourd'hui,
de Power Corporation. M. Desmarais a dit
que le projet souverainiste, le projet indépendantiste était bel et bien mort
et enterré. Est-ce que vous partagez ce constat des dernières élections du
7 avril dernier?
M. Couillard : Je vais être très prudent, comme je le serai toujours, quant à
l'analyse politique de la situation de nos adversaires. Il y
a assez d'analyses à faire sur notre propre politique, je pense, de
notre côté. Je vais répéter ce que j'ai dit déjà, je pense, devant vous à une
reprise, c'est qu'une idée ou un projet politique, ça ne meurt pas. Dans une société, c'est normal que les
idées comme ça circulent et soient présentées. Ce qui est en cause, selon moi,
c'est la capacité de cette idée de demeurer un facteur politique majeur en termes
d'expression de l'électorat et de ralliement populaire. Mais ça, je vais
m'arrêter là parce que je pense que le Parti
québécois eux-mêmes — et je ne
voudrais certainement pas m'ingérer dans leurs affaires internes — ont cette réflexion
à mener.
Le Modérateur
: On va passer en anglais, micro de gauche.
M. Harrold (Max) : Mr. Premier — Max Harrold, from CTV — I would like to know, you said you still have
confidence in Julie Boulet. Can you tell me why you have still confidence in
her and, you know, what behaviour you expect from ministries regarding fund-raising?
M.
Couillard : Well, fund-raising
now has completely changed. We are not at all in the same environment that we
were, I'd say, before 2012 — and actually it started to change before that,
roughly around 2010, by a succession of laws that were adopted unanimously
here, at the Assembly, and also after September 2012 — so there is
no need anymore to have fund-raising activities, there's no need anymore, in a
political party, not only in ours but in other parties, to have people who are
dedicated to fund-raising. It just doesn't exist anymore. So, we are in a
totally different environment.
M.
Harrold (Max) : …your
confidence level in Mme Boulet…
M.
Couillard : Well, you
know, again, a commission of inquiry is not a tribunal. As far as I know, no
guilt has been expressed or can be expressed in such an environment. She has
testified voluntarily, sincerely, and the commissioners will decide, and
evaluate this, and include or not this testimony in their report.
M.
Harrold (Max) : And on tax
cuts, I'm to understand, then, that there will not be any tax cuts in the first
budget and that… are you indicating that you think that, if there were, it
would put in jeopardy the balanced budget goal?
M.
Couillard : Our
fundamental objective is to balance the budget. We have… we must balance the
budget, it's not even an option. What we have chosen to do is to do it over two
years knowing that, if we didn't do anything this year, next year, 2014‑2015, we would be facing a deficit over $5 billion
and over $7 billion for the following year, so we must balance the budget
above any other consideration.
Now,
again, why do we want to balance the budget? To provide better services, of
course, but also to identify money that we could allocate half to debt and half
to decreasing taxes, starting with the health tax. So, we are dedicated at the same time to decreasing the tax burden of Quebeckers but, first and foremost, the budget
must be balanced.
M. Harrold (Max) : …the tax cuts in the budget?
M.
Couillard : A balanced budget
is what we're aiming for.
M. Harrold (Max) : Thank you.
Le
Modérateur
: Micro
de droite.
M.
Dougherty (Kevin)
:
Yes. Kevin Dougherty, Montreal Gazette. Mr. Couillard,
today, at the Charbonneau commission, much of the discussion has been about the
McGill Teaching Hospital and it would seem that the fact that there was a PPP
process… allowed tampering with the bidding process. Do you regret giving the
green light to the PPP?
M.
Couillard : You know, one
has to be careful because many PPP's have been done around the world and in Canada,
and, fortunately, this type of event has not been seen… certainly not often,
indeed very rarely around the world. What we must know, and I think we must
rely on the commission for that, is that people were assuming that,
because of the complexity of the process and the number of people involved,
this would provide a shield against any kind of, you know, intervention. The commission will have to tell us where the loopholes are and where
they need to be fixed because… Not necessarily for a PPP; any large project,
over 1, 1.5, $2 billion is so complex, and the allocation, the award process is
so complex that one would think that the complexity itself is a shield, you
know. Let the commission tell us…
This
is what I'm looking for, by the way, because, if you look at political fund-raising,
I don't know they can add to the changes that have been done in the recent two
or three years, frankly. But, on this, on the way we tender for contracts, on
the way we govern the process, I'm looking for identification of loopholes that
we need to fix now for the next projects. You know, we have bridges to make, we
have another large hospital, here, in Québec City, to do. I don't want this to
be, of course, not verified before.
M.
Dougherty (Kevin)
:
OK. Just… You did mention bridges. The Champlain Bridge would be a PPP. Québec
has sort of expressed reservations about the whole process, but the idea of you
taking over the Champlain bridge, that's… let's just… is not…
M.
Couillard : No. I'm not
pushing it off the table. I'm not saying… I'm just saying : I don't want
to be drawn in a parallel debate where the priority today should be to fix the
bridge, announce the deadlines and start to work as soon as possible for Montrealers, Québec and the economy of Canada.
Can we have those discussions at a later stage? Yes, why not. But I don't want
this to attract us away, take us away from the target, which is to fix the
bridge, make people drive on it safely.
M.
Dougherty (Kevin)
: Can I ask you a bit about your Inaugural Address,
because it's a funny kind of a session, it's, sort of, a lame duck, in a way
that, you know, you're very limited at what you can do. And it's… But in fact
it's the beginning of your mandate of four and a half years. So, you're set
out… serve an agenda for the four and a half years?
M.
Couillard : Yes. An
Inaugural Address, as you know, is not telling people what we will do for this coming session, it's to tell them what the plan
is for our Government for the next four years and a half and this is
what I will do. It will be quite clear. Someday, we'll vote and will debate it,
we'll vote on it, and I think it's an important exercise and I'm
taking lots of attention and time to work on this.
Le
Modérateur
: Je
vais prendre une dernière question au micro de droite.
M.
Couillard : Bonjour,
M. Séguin.
M.
Séguin (Rhéal)
:
Bonjour, M. Couillard. Rhéal Séguin, Globe and Mail. Mr. Couillard, you said that the Ménard Report was a political
vision of a situation of a crisis that took place here two years ago.
What is it about the report itself that makes it so… such a political document?
M.
Couillard : Well, remember
the process itself, the way it was done, obviously was to placate the previous Government and also the police forces, which I find unfortunate because
I find that our policemen and women were very brave in what they had to face, you know, being thrown objects that can kill you, essentially, and be blamed after that. You know, it's
kind of a strange situation for them to go through. So I would have liked
the report to be a little bit more balanced in terms of what, you know, responsibilities
were on all sides. Now, if there are recommendations in it that would improve
what our police forces do, Mme Thériault will look at this and may be
interested by some of them, but I will always repeat that this report was
essentially a political game from the start and everybody sees that.
M.
Séguin (Rhéal)
: And you've spoken from… well, since your
election, of transparency, of changing the way… relationships within Parliament,
yet you released a report late last night, not giving time for people to react
at a moment where everybody was… the attention was driven elsewhere, as you well
know.
M.
Couillard : You mean the
victory, the fantastic victory of the Habs, yes.
M.
Séguin (Rhéal)
: Yes, yes. I mean, but isn't it the sign of
disrespect and obnoxious attitude that this Government will take towards these
kind of things?
M.
Couillard : No, not al
all. Not at all. I will repeat again that we will provide Quebeckers the most
transparent and open Government that they will have ever seen, and I can tell
that M. Fournier is the one leading this for us and there will be very
significant powerful initiatives. Now, you know, the report is out there, it's
public. If I can judge by the number of people who commented on it, and wrote
on it, and talked about it, it seems that the exposure is quite complete.
M.
Séguin (Rhéal)
: But it would have been more respect toward
Mr. Ménard to have him come forward, and present his report, release it…
M.
Couillard : Well, as you
said, you know, we have some misgivings about the whole mechanics of this, the
way it was initiated, the reasons for which it was initiated. Of course, there
could be some merit in some of the recommendations, this is why Mme Thériault
is going to look at them carefully, but I will repeat again that I will have
liked to see more balance.
Le
Modérateur
: Merci. Ceci met fin à notre point de presse.
(Fin à 16
h 51)