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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, May 22, 2014, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

M. Khadir : Alors, bonjour et merci d'être présents avec nous. Il me fait un immense plaisir, et c'est le reflet de l'importance que Québec solidaire y accorde, donc un immense plaisir d'accueillir, à l'Assemblée nationale, des personnes, des représentants des organismes qui sont actifs dans le domaine de la santé mentale. Je voudrais remercier particulièrement le Réseau communautaire en santé mentale, le COSME, et les différents porte-parole qui sont ici, notamment à mes côtés, Charles Rice et Julie Nicolas. M. Rice est responsable, en fait, du Réseau communautaire en santé mentale du Québec, et Mme Julie Nicolas est coordonnatrice du Réseau alternatif et communautaire des organismes en santé mentale de l'île de Montréal, le RACOR en santé mentale.

Alors, il y a une pétition qui a été initiée, voilà déjà plusieurs semaines, qui a recueilli 2 000 noms, qui a recueilli environ 2 000 noms, qui demande une véritable politique en santé mentale au Québec, une politique qu'il nous tarde de voir apparaître, parce que, depuis, bon, plus d'une vingtaine d'années, il y a plusieurs plans d'action qui ont été mis en branle avec des succès, disons, relatifs, mais qui étaient d'autant nécessaires qu'à plusieurs reprises les gouvernements en place, notamment le gouvernement libéral, au milieu des années 2000, avec, à la tête du ministère de la Santé, nul autre que l'actuel premier ministre, M. Philippe Couillard, qui identifiait la santé mentale comme une priorité dans le domaine social, une priorité en santé, avec le plan d'action qu'on connaît qui allait de 2005 à 2010 et qui a été échu… donc qui a déchu déjà depuis quatre ans.

Les problèmes en santé mentale sont importants. Je viens d'apprendre, en fait, même comme médecin, c'est une donnée que j'ignorais, si on évalue les problèmes causés par les santés mentales, notamment le nombre de jours perdus dans une vie à cause des problèmes de santé liés à différentes maladies, qu'on parle de santé vasculaire, qu'on parle de cancer, de maladies respiratoires ou autres, la santé mentale vient en premier lieu suivant les données de l'OMS. Et, de loin, la santé mentale affecte la vie de nos concitoyens. Dans les pays occidentaux, c'est une personne sur cinq qui, au cours de sa vie, va rencontrer des problèmes de santé mentale.

Alors, c'est véritablement une priorité sociale, une priorité de santé, une priorité qui dépasse la stricte intervention en matière de santé physique ou même mentale, c'est-à-dire ce n'est pas des soins aigus qu'il faut uniquement, c'est bien au-delà de ça. Ça touche plusieurs autres secteurs de la vie, parce qu'on connaît des problèmes d'itinérance que peuvent connaître les personnes qui sont frappées par des problèmes de santé mentale. Donc, il y a véritablement besoin d'une politique en matière de santé mentale, qui touche, oui, le réseau de la santé, mais aussi de l'éducation, du travail, du logement, etc.

Alors, moi, je voudrais donner la parole à Mme Nicolas et M. Rice pour mieux insister sur les différents volets dont on s'attend. Et je vais interpeler, au cours des prochaines semaines, mon collègue le Dr Gaétan Barrette pour qu'il replace, comme son chef actuel l'avait fait lorsqu'il était ministre, au centre de ses soucis, le problème de santé mentale au Québec.

M. Rice (Charles) : Oui. En fait, quoi dire de plus sinon, bien, c'est ça, on souhaite que la santé mentale devienne une priorité gouvernementale. Il s'agit du dossier inachevé du premier ministre Couillard. Philippe Couillard, du temps qu'il était ministre de la Santé, avait décrété que la santé mentale était une priorité. Il y avait un plan d'action qui avait adopté à ce moment-là, mais on est sans plan d'action depuis… C'est un plan d'action qui couvrait 2005‑2010, donc on est sans plan d'action depuis 2010. Donc, on souhaite que le gouvernement en fasse une priorité compte tenu de l'importance des problèmes de santé mentale, comme le soulignait M. Khadir tantôt.

Mme Nicolas (Julie) : Oui. Je voudrais souligner que le milieu communautaire en santé mentale a déjà émis de nombreuses propositions pour agrémenter un nouveau plan d'action qu'on attend depuis quatre ans. Une de ces premières propositions, qui fait l'unanimité dans le milieu communautaire au Québec, c'est d'avoir une politique gouvernementale interministérielle. C'est vraiment le point qui nous semble important pour toucher les déterminants sociaux et de santé des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et leurs proches. Et ce qu'on veut dire aussi également aujourd'hui c'est que le milieu communautaire en santé mentale au Québec, parce qu'on représente aujourd'hui ici plus de 450 organismes, on est prêts à participer à la fois à l'élaboration et à la mise en œuvre de ce futur plan d'action. On a des propositions, on est motivés et on espérerait pouvoir participer également à une politique gouvernementale. Voilà, merci.

M. Khadir : Tout à l'heure, dans à peu près une heure, ma collègue Françoise David va déposer la pétition du COSME à l'Assemblée nationale et qui est adressée au gouvernement libéral.

Merci de votre attention. Avez-vous une question?

M. Poinlane (Pascal) : Bien sûr. Comment qualifiez… Pascal Poinlane, Radio-Canada. Comment qualifieriez-vous l'action du gouvernement sans plan d'action? Alors, comment agit-il, comment qualifieriez-vous son action, sachant qu'il n'y a pas de plan d'action global?

M. Rice (Charles) : Bien, en fait, on est un peu mitigés, en fait. On est un peu d'accord avec le commissaire à la santé et services sociaux qui a rendu public un rapport l'an dernier. Il y a eu des avancées dans le dernier plan d'action, mais il y a aussi eu des reculs, puis un des principaux reculs, c'est qu'on considère qu'on n'est pas reconnus à notre juste valeur. Quand je dis «on», je parle du milieu communautaire en santé mentale au Québec. On parle de 450 groupes, donc on voudrait que le travail qu'on fait, le travail de terrain, le travail de proximité qui est fait par ces organismes-là soit reconnu à sa juste valeur par l'État.

M. Khadir : Et une première démarche pour reconnaître cette valeur, c'est au minimum de reconduire la promesse du Parti québécois, lorsqu'il était au pouvoir, des 120 millions supplémentaires immédiats qu'il faut accorder aux organismes communautaires pour leur financement.

M. Poinlane (Pascal) : Mais diriez-vous que le gouvernement a besoin de cette politique pour… est-ce que le gouvernement est complètement désorganisé en matière de santé mentale ou… Pourquoi ça prend une politique? C'est un peu ça…

Mme Nicolas (Julie) : Bien, le dernier plan d'action est arrivé à échéance il y a quatre ans, donc on fonctionne toujours sur ce plan-là, et ce qu'a souligné le Commissaire à la santé et au bien-être, c'est qu'il n'y avait pas eu les investissements nécessaires pour vraiment faire de ce plan une réussite. Il avait une belle vision, mais, malheureusement, les investissements n'ont pas été faits, donc maintenant on se retrouve un peu entre deux chaises. On avait un peu fait… on voulait faire circuler les personnes de la troisième ligne vers la première ligne, sauf que les budgets n'ont pas suivi. Donc, il y a des gens qui se retrouvent effectivement dans des situations difficiles de problème d'accès et de suivi de continuité.

M. Poinlane (Pascal) : Par exemple?

Mme Nicolas (Julie) : Par exemple, si tu es une personne qui souffre d'un problème de schizophrène et que tu te retrouves dans une période de ta vie où tu es stabilisé, on te dit : Bien, maintenant, ce n'est plus ton psychiatre qui va te suivre, c'est ton médecin de famille. Sauf que le médecin de famille… oui, je suis dans une période très stabilisée, mais mon médecin de famille, il n'a pas le soutien, et les connaissances, et la formation continue requise pour me soutenir au moment où je vais me déstabiliser dans ma vie.

M. Poinlane (Pascal) : Une petite question complémentaire, M. Khadir, sur le dossier de Port-Daniel. Je sais que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.

M. Khadir : Il n'y a pas d'autre question sur la politique en santé mentale?

M. Poinlane (Pascal) : Nous sommes seuls en tête-à-tête.

M. Khadir : Des fois, c'est des questions de…

M. Poinlane (Pascal) : Alors, on voit que le ministre responsable du dossier semble dire qu'il va peut-être falloir reculer. Il va y avoir une décision potentiellement d'ici le budget et, en contrepartie…

M. Khadir : Ce n'est pas un recul. Je dis au ministre : Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Donc, si le ministre peut aujourd'hui reconnaître, avec l'ensemble des acteurs… parce que, pour beaucoup de gens, c'était incompréhensible, là. On se rappelle que le PQ avait promis cet argent-là pour gagner un comté essentiellement. C'est une mesure électoraliste, qui coûtait très cher au trésor public, dénoncée d'ailleurs par plusieurs acteurs et même du bout des lèvres jusqu'à un certain point par l'opposition libérale. On s'entend aujourd'hui que c'était une mauvaise décision, qui va être contestée, qui va sans doute être un autre éléphant blanc dans la région de la Gaspésie. Donc, il est plus que temps pour le gouvernement libéral, de manière honorable, d'annuler cette aide et de s'assurer que, si on a de l'argent à dépenser, même si cet argent est dépensé uniquement en Gaspésie, tout le monde sait qu'en investissant dans divers secteurs pour diversifier l'économie gaspésienne, on va créer beaucoup plus d'emplois plus durables à long terme.

M. Poinlane (Pascal) : Et une dernière. Le fait que plusieurs élus de trois États américains sont en train de s'organiser pour demander une intervention de Washington pour contester ce projet devant l'OMC, s'il voit le jour, là, parce qu'ils crient déjà à la concurrence déloyale, aux subventions de l'État pour leur faire concurrence, qu'est-ce que ça vous dit?

M. Khadir : Mais, écoutez, ce qui est déplorable et ce qui est triste, c'est que ça soit des Américains, des élus américains qui contestent ça et qui réussissent, alors que des élus au Québec, et des acteurs sociaux, et les travailleurs, et les syndicats l'ont dit, ont dit exactement la même chose. C'est non seulement une concurrence déloyale pour les entreprises américaines, c'est une concurrence déloyale même pour nos propres entreprises de cimenterie au Québec qui ont de la peine à subsister, à persister dans le marché. C'est triste, mais moi, j'aurais souhaité que ce genre de décision logique et qui n'est pas un recul, qui est une avancée, c'est-à-dire tenir compte de la réalité plutôt que d'agir de manière électoraliste, ait été prise sur la base de nos propres évaluations puis de la protestation de notre propre peuple plutôt que de tribunaux internationaux. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 41)

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