(Quinze heures trente minutes)
Mme
Maltais
:
Écoutez, je tiens d'abord à dire que nous n'avons pas vu le geste qu'on nous
dit que Mme Julie Boulet a posé envers mon collègue Stéphane Bergeron, c'est-à-dire
que nous avons compris qu'elle aurait posé un doigt d'honneur envers notre collègue.
Ce sont les journalistes qui l'ont vue. D'où nous sommes, l'opposition
officielle, nous ne voyons à peu près pas Mme Boulet, la députée de Laviolette.
Elle est dans un coin.
Les commentaires que je fais, donc, c'est
que je me fie à vous, les journalistes, qui avez vu ce geste, ce doigt
d'honneur. Évidemment, nous demandons immédiatement des excuses de Mme Boulet.
C'est inacceptable, intolérable. Je ne peux pas croire qu'un député fasse un
doigt d'honneur à un collègue.
Où est-ce qu'on en est rendu dans l'Assemblée
nationale? Mais où est-ce qu'on en est rendu dans le changement de ton que nous
ont promis les Libéraux et que nous a promis Philippe Couillard? Remarquez que,
depuis le début de la session, nous sommes extrêmement respectueux. On fait
très attention.
Aujourd'hui, j'aurais pu invoquer
plusieurs points de règlement. Je suis restée tranquille pour laisser la chance
au maximum de questions et de réponses de se poser. Mais un doigt d'honneur se
faire à l'Assemblée nationale, c'est la première fois que je vois ça. C'est un
des pires gestes qu'on puisse faire à quelqu'un et un collègue. Non seulement
on demande des excuses, mais on demande à M. Couillard qu'est-ce qu'il
pense de ce geste, qu'est-ce qu'il pense de cette rupture avec ce qu'il nous a
promis, c'est-à-dire un changement de ton. Et ça me fait dire véritablement que
la question que nous avons posée, qui était posée très respectueusement, sans
emphase, très délicatement, méritait d'être posée et mérite encore d'être
posée. Qu'est-ce qu'elle fait dans le caucus libéral?
M. Robillard (Alexandre)
:
Et est-ce que vous ne pensez pas peut-être que, je ne sais pas, elle en a assez
de ces demandes-là?
Mme
Maltais
:
C'est la… Elle vient de revenir à l'Assemblée nationale, et nous avons posé une
question simple, très respectueuse, sans emphase, sans quolibet, des termes que
nous avons pesés. Alors, ce qu'elle en a… si elle en a assez, c'est une chose.
Un doigt d'honneur, c'est inacceptable. Il n'y a rien, il n'y a rien qui peut
se faire ici, dans une assemblée nationale, qui mérite un doigt d'honneur. Une
prise de parole ne mérite pas un doigt d'honneur, la liberté d'expression ne
mérite pas un doigt d'honneur. Et comme changement de ton, vraiment, ça me
rappelle les pires moments de Jean Charest. C'est à peu près l'autre… l'autre
qui a fait à peu près le geste le plus inacceptable dans le Parlement, à
l'époque, là, c'était les mots de Jean Charest. Ça, là, ça dépasse les bornes.
M. Boivin (Simon)
: M.
Charest s'était excusé. Si Mme Boulet ne s'excuse pas…
Mme
Maltais
: Mme
Boulet doit s'excuser. Sinon, monsieur… à ce moment-là, c'est M. Couillard qui
devra répondre des gestes de la députée qu'il a décidé de garder dans son
caucus malgré le fait que lui-même ait dit qu'elle savait ce qu'elle avait dit
ne pas savoir.
Mais, enfin, je ne veux pas rentrer dans
l'autre cas parce que l'idée c'est : qu'est-ce qui mérite un doigt
d'honneur dans une Assemblée nationale? C'est incroyable. Merci.
(Fin à 15 h 33)