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Point de presse de M. Bernard Drainville, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'énergie, de ressources naturelles et de développement nordique

Version finale

Friday, May 30, 2014, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures treize minutes)

M. Drainville : Alors, bonjour, tout le monde. Donc, on vous a convoqués pour réagir à l'annonce des ministres Arcand et Heurtel aujourd'hui, là. Écoutez, si on voulait résumer, le gouvernement libéral nous a présenté aujourd'hui un plan marketing libéral qui reprend pour l'essentiel les actions du Parti québécois, à l'exception du gaz de schiste, dont je vais parler dans un instant.

Mais, pour l'essentiel, ce que le gouvernement libéral annonce aujourd'hui, c'est qu'il va poursuivre les politiques, les actions que le gouvernement du Parti québécois a entreprises pendant les 18 mois où on a été au pouvoir.

Je vous donne les quatre exemples. Sur Anticosti, le gouvernement libéral reprend intégralement ce que nous avions prévu, en tout cas pour ce qui est des travaux exploratoires, et ils peuvent le faire parce qu'on a corrigé les erreurs du gouvernement Charest qui avait cédé pour une bouchée de pain les droits que nous avions sur Anticosti. Vous vous rappelez que le gouvernement Charest avait cédé les permis d'Hydro-Québec sur Anticosti.

Nous, grâce à l'entente que nous avons conclue, notamment avec Pétrolia, nous avons repris le contrôle des permis, enfin, on a repris la propriété d'une majorité de permis sur Anticosti, et c'est ce qui permet aujourd'hui au gouvernement libéral d'aller de l'avant avec les travaux exploratoires cet été. Alors, ça, c'est la première chose que les libéraux font, ils reprennent là où on l'avait laissé sur Anticosti.

Quand ils disent qu'ils vont mandater la firme Risk Dynamic ou Dynamic Risk pour ce qui est du projet d'Enbridge, je vous rappelle que c'est le gouvernement de Pauline Marois qui a confié à Dynamic Risk le mandat d'étudier toute la sécurité entourant le pipeline d'Enbridge. Ce mandat-là, il a été donné à Dynamic Risk au mois de janvier 2014, puis le rapport était prévu pour la fin mars. Alors, pour que le rapport soit prévu pour la fin mars, il fallait nécessairement que ce soit nous qui ayons confié le mandat à Dynamic Risk. D'ailleurs, je ne serais pas étonné que le rapport soit pratiquement prêt, là. Quand ils vous disent qu'ils vont le rendre public, j'ai l'impression qu'ils sont sur le point de le recevoir, s'ils ne l'ont pas déjà reçu.

Pour ce qui est d'Old Harry, même chose. Nous en étions à déposer les lois miroirs, le gouvernement libéral reprend là où le Parti québécois l'avait laissé. Nous en étions au dépôt des lois miroirs, le gouvernement libéral annonce qu'il va poursuivre dans cette voie. Et puis, pour ce qui est de la réglementation sur l'eau potable, c'est un projet de règlement qui a été déposé par Yves-François Blanchet comme ministre de l'Environnement, et les libéraux prennent, si je comprends bien, le même projet de règlement sur l'eau potable et ils vont tout simplement le mettre en oeuvre.

La différence fondamentale entre les libéraux et le gouvernement du Parti québécois, c'est que, nous, on souhaitait et on souhaite toujours un moratoire sur le gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Et ce que font les libéraux aujourd'hui, c'est qu'ils relancent la filière gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Ils enveloppent ça dans une deuxième étude ou évaluation environnementale stratégique, là, mais, dans les faits, ce qu'ils font, c'est qu'ils relancent le dossier des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, ce qui est une erreur, à notre avis. Il n'y a pas d'acceptabilité sociale, il n'y en aura pas, et on ne comprend pas pourquoi le gouvernement libéral s'obstine à vouloir relancer les gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, alors que les gens qui habitent la vallée n'en veulent pas.

Et la preuve, soit dit en passant, qu'ils ne sont pas du tout intéressés par une interdiction des activités d'exploration ou d'exploitation dans la vallée du Saint-Laurent, c'est que, cette semaine… je vous le rappelle, cette semaine, le collègue Sylvain Gaudreault a déposé une motion pour demander aux libéraux de reprendre l'étude du projet de loi n° 37, qu'on a déposé dans notre temps, qui avait été adopté sur le principe, et le projet de loi n° 37 prévoyait justement un moratoire sur le gaz de schiste, sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, et les libéraux ont refusé de donner leur consentement pour qu'on puisse continuer à faire avancer le projet de loi n° 37, qui prévoit, encore une fois, un moratoire.

Donc, ils ont dit non à la poursuite du projet de loi n° 37 parce qu'ils veulent reprendre, enfin, l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Encore une fois, ils essaient d'envelopper ça, là, pour ne pas trop inquiéter les résidents et les citoyens de la vallée du Saint-Laurent, mais, nous, on n'est pas, comment dire, on n'est pas dupes, là. À terme, ce que souhaitent les libéraux, c'est relancer la filière schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Alors, voilà en gros ce que je voulais vous livrer. Donc, en résumé, sur Anticosti, sur Enbridge, sur Old Harry, sur l'eau potable, les libéraux reprennent ce que le Parti québécois avait commencé, avait entrepris. Ils le reprennent grâce aux bonnes actions qu'on a votées, aux gestes qu'on a posés et surtout aux erreurs qu'on a réparées, les erreurs du gouvernement libéral de Charest, de Jean Charest. Puis, pour ce qui est du gaz de schiste, on a un différend philosophique fondamental. Nous, on pense que l'acceptabilité sociale, elle n'est pas là et ce n'est pas une bonne idée d'essayer de relancer ça par voie détournée, par une évaluation environnementale stratégique.

M. Caron (Régys) : Mais l'idée de reprendre une étude globale pour avoir une vision globale de toute cette filière-là, M. Drainville, y compris le gaz de schiste, bon, on comprend qu'il y a eu des études de faites dans le passé, mais est-ce que ce n'est pas une bonne idée que d'avoir une vision globale de tout ça?

M. Drainville : Bien, écoutez, sur le gaz de schiste, là, je vous le rappelle, là, je pense, c'est important, là, parce que c'est très technique… puis moi, bon, j'étais responsable de l'énergie en 2012, avant les élections, j'ai repris ce dossier-là depuis l'élection d'avril dernier. Donc, c'est très technique, là, mais je vous rappelle que, dans le cas des gaz de schiste, il y a eu d'abord un BAPE sur le gaz de schiste. Le BAPE a conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de données. Ils ont ordonné une évaluation environnementale stratégique, une première. L'évaluation environnementale stratégique a été transmise à un deuxième BAPE, qui siège présentement, un BAPE sur le gaz de schiste. Et là les libéraux proposent une deuxième évaluation environnementale stratégique.

Donc, pour ce qui est du gaz de schiste, là, on va avoir eu deux BAPE puis deux évaluations environnementales stratégiques, et, à travers tout ça, il n'y a pas plus d'acceptabilité sociale de la part des citoyens de la vallée du Saint-Laurent, là. Les gens, là, qui habitent, là, qui sont concernés, là, qui ont peur que des forages se fassent sur leur terrain ou dans leur village, là, ils ne sont pas plus rassurés puis ils ne sont pas plus convaincus qu'ils l'étaient auparavant, là.

Donc, moi, je pense que la cause est entendue dans le cas des gaz de schiste. La cause, elle est entendue. Les citoyens n'en veulent pas. Puis il y a eu deux BAPE puis il y a eu une évaluation environnementale stratégique, puis là les libéraux réessaient, avec une deuxième évaluation environnementale stratégique. Tu sais, vous ne voulez pas… vous ne voulez pas comprendre, chers citoyens, bien, on va vous faire comprendre que c'est bon pour vous, les gaz de schiste. Après deux BAPE puis une évaluation environnementale stratégique, on va commander une deuxième évaluation environnementale stratégique, jusqu'à temps que vous soyez convaincus. Les gens, ils n'en veulent pas.

Mme Biron (Martine) : Mais il y a du schiste également sur Anticosti. C'est également le même procédé, c'est une fracturation hydraulique.

M. Drainville : Bien, dans le cas d'Anticosti, il y a une entente qui a été signée par le gouvernement du Parti québécois.

Mme Biron (Martine) : …l'étude environnementale stratégique, la deuxième, axée sur le schiste…

M. Drainville : Alors, dans le cas d'Anticosti, je vous rappelle ce que nous avons proposé. On a dit : Il faut d'abord avoir des travaux exploratoires, du carottage. Les libéraux disent : Ah! Finalement, oui, c'est une bonne idée. Après qu'ils aient critiqué l'entente, là, ils admettent que finalement des travaux exploratoires, du carottage pour connaître le potentiel pétrolier sur Anticosti, c'est une bonne idée. Nous, ce que nous disions, c'est qu'une fois qu'on aura eu les travaux exploratoires, il faut qu'il y ait un BAPE, et, une fois que le BAPE aura eu lieu, si on juge que les conditions sécuritaires sont en place puis que le potentiel économique est là, à ce moment-là, troisième étape, l'exploitation.

Là, ce qui est intéressant, c'est que les libéraux disent : On est d'accord avec la première étape, il va y avoir carottage cet été, il va y avoir travaux exploratoires, c'est une bonne idée. Dans notre cas, c'est une bonne idée, c'est notre idée. Maintenant, pour la suite des choses, alors là, c'est intéressant, là, parce qu'ils ne s'engagent pas à tenir un BAPE avant l'exploitation. Ils disent qu'il va y avoir une évaluation environnementale stratégique spécifique — c'est comme ça qu'ils l'appellent — pour Anticosti, mais ils ne disent pas qu'il y aura un BAPE avant toute exploration sur l'île. Alors, ça, ça serait intéressant de savoir. Est-ce que l'évaluation environnementale stratégique spécifique sur Anticosti exclut la possibilité qu'il y ait un BAPE avant toute exploration sur l'île? Je vous pose la question.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que vous pensez que ça prend un BAPE pour faire de la fracturation hydraulique sur l'île d'Anticosti?

M. Drainville : C'est ce que nous avons dit, oui, bien sûr. C'est ce que nous avons dit.

Mme Biron (Martine) : Donc, pour vous, l'échéance, par exemple, de l'été 2015, même si vous aviez été au pouvoir, n'aurait pas tenu.

M. Drainville : Non, ce n'est pas notre compréhension. Notre compréhension, nous, c'est qu'il y aurait eu travaux exploratoires. Les travaux exploratoires sont suivis d'un BAPE, puis, par la suite, le BAPE est suivi de l'exploitation.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, dans le cadre des travaux exploratoires, il y a le forage de trois puits où il y aurait de la fracturation hydraulique.

M. Drainville : Oui, c'est ça. Alors, ça, compte tenu de… c'est quand même… on jugeait que c'était quand même très raisonnable, quelques puits pour confirmer l'existence de la ressource, pour qu'on puisse en évaluer le potentiel, etc. Donc, les travaux de 2014 et 2015, pour nous, ça s'inscrit dans des travaux exploratoires. Mais, une fois que ces travaux-là auraient été terminés, bien là, il y aurait eu, avant toute exploitation, il y aurait eu un BAPE. C'est ce que nous avions…

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce que vous pensez de la volonté du ministre d'effectuer une évaluation environnementale stratégique spécifique et d'avoir le rapport en main avant de décider d'y aller avec les forages en 2015, à l'été 2015. Est-ce que vous voyez là un écran de fumée? Parce qu'il veut avoir l'évaluation environnementale stratégique avant de trancher, là, avant d'aller…

M. Drainville : Oui. Ce qu'on comprend, c'est qu'ils veulent faire les travaux exploratoires en 2014, dont cet été. Ils vont prendre les données de ces travaux-là, et puis par la suite, si je comprends bien, ils vont décider s'ils vont de l'avant avec les forages de 2015 ou pas.

Écoutez, moi, la question que je me pose, c'est : À partir du moment où ils acceptent de respecter l'entente que nous avons conclue avec les firmes, notamment avec Pétrolia, pour permettre les travaux sur l'île, est-ce qu'ils peuvent aller de l'avant avec les travaux exploratoires de 2014 sans aller de l'avant avec les travaux de 2015, qui sont, eux aussi, prévus à l'entente? Je pose la question. Je ne suis pas sûr de ça. Je pense que c'est à eux de nous dire. Est-ce qu'ils peuvent respecter seulement une partie de l'entente? Je ne sais pas. Je pose la question. Mais ça me... Voyons. Voyons ce qu'ils vont... comment ils vont répondre à cette question-là.

Parce que l'entente, elle est signée. C'est une entente, à notre avis, qui est une bonne entente, parce que, justement, elle nous permet de reprendre nos droits, reprendre les permis qui avaient été cédés pour une bouchée de pain par le gouvernement de Charest, de Jean Charest. Elle nous permet d'aller voir s'il y a un bon potentiel, puis, par la suite, comme je vous le dis, il y avait un BAPE avant toute exploitation importante sur l'île. Alors là, est-ce qu'ils peuvent respecter seulement une partie de l'entente puis décider, à un moment donné, que l'entente ne fait plus leur affaire? Je pose la question, là.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que c'était approprié, en pleine campagne électorale, de finaliser l'entente sur Anticosti, alors que vous ne saviez pas si vous alliez former le prochain gouvernement et que vous attachiez les mains du gouvernement suivant?

M. Drainville : Bien, dans la mesure où c'était une bonne entente, Sébastien, oui, bien oui. D'ailleurs, l'entente, on l'a déposée au mois de février, hein, l'annonce en a été faite au mois de février. Et donc c'est normal, entre le moment où tu conclus une entente puis le «fine print», là, je dirais, l'écriture plus légale, plus juridique, c'est toujours... c'est normal qu'il y ait, entre l'annonce et, je dirais, la conclusion des discussions plus spécifiques, le détail de l'entente... c'est normal, ça.

M. Bovet (Sébastien) : Ça n'aurait pas pu attendre 10 jours de plus?

M. Drainville : Bien, c'était une bonne entente. Puis pourquoi ne pas aller de l'avant, là? Je veux dire, moi… on continue de maintenir que c'est une bonne entente pour les citoyens, c'est une bonne entente sur le plan énergétique, économique puis sur le plan environnemental. Et puis la preuve que c'est une bonne entente, c'est que les libéraux ont décidé de la respecter, finalement.

M. Caron (Régys) : M. Drainville, vous savez très bien que M. Couillard, pendant les débats, s'est montré en désaccord avec cette entente-là. N'a-t-il pas les mains attachées? N'est-il pas lié légalement?

M. Drainville : Bien là, écoutez, je suis content que vous le souligniez. Après avoir critiqué l'entente, là, maintenant, ils ont décidé de la respecter. Alors, peut-être que...

M. Caron (Régys) : ...M. Drainville.

M. Drainville : Bien, ce n'est pas tout à fait ce qu'ils ont dit, là. Moi, j'ai écouté le point de presse, là. Ils n'avaient pas l'air désolé du tout de cette entente-là, là, eux autres, là. Ils n'ont pas... Les avez-vous entendus critiquer l'entente? Non.

M. Caron (Régys) : Avant, oui.

M. Drainville : Oui, mais avant, on était en campagne électorale. Alors, c'est ça, M. Couillard disait des choses en campagne électorale, et là, après la campagne électorale, son discours change, il change de position sur toutes sortes de choses. Et puis là il redécouvre une entente, apparemment avec plein de points positifs, et puis là, bien, ils disent : Écoutez, c'est bien, on va pouvoir aller faire les travaux exploratoires, le carottage cet été, puis on va intégrer ça dans l'EES, laquelle EES spécifique va être intégrée dans l'EES globale. Moi, aujourd'hui, je les regardais, je les écoutais, les deux ministres, puis ils avaient l'air plutôt content de l'entente qu'on a signée sur Anticosti.

M. Bovet (Sébastien) : Pourqluoi, selon vous, le gouvernement choisit les évaluations environnementales stratégiques plutôt qu'un BAPE?

M. Drainville : Je ne le sais pas. C'est une bonne question. Ça serait… Il y a un BAPE actuellement en cours. Encore une fois, sur le gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, il y a un BAPE. Si j'ai bien compris le ministre Heurtel, ils n'ont pas l'intention d'arrêter cet exercice-là. Je pense qu'ils vont permettre au BAPE de faire son travail. Ce serait bien le bout si ce n'était pas ça, là. Alors, je pense qu'ils n'ont pas le choix, ils vont permettre au BAPE de finir son travail.

M. Bovet (Sébastien) : Mais est-ce qu'il y a moins de contraintes dans une évaluation environnementale stratégique que dans un BAPE?

M. Drainville : Oui. Oui, notamment, parce que, dans le cas du BAPE, tu dois avoir des consultations publiques, alors que, dans le cas d'une évaluation environnementale stratégique, tu n'es pas obligé d'avoir une consultation publique.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce qu'une évaluation peut être orientée par le gouvernement?

M. Drainville : Bof, je n'ai pas le goût d'aller là aujourd'hui, mais, dans le cas du gaz de schiste, je trouve que ça commence à faire beaucoup, beaucoup de… ça finit par coûter cher, ça, deux BAPE, une évaluation environnementale stratégique, une autre évaluation environnementale stratégique. Pourquoi ils insistent autant, là? Pourquoi ça prend une autre évaluation environnementale stratégique dans le cas du gaz de schiste? Il me semble que la réponse est connue, là. Le monde ont dit : Non, on n'en veut pas. O.K.

Alors, pourquoi le gouvernement libéral ne prend-il pas acte de la volonté des citoyens qui habitent dans la vallée du Saint-Laurent puis qui n'en veulent pas? Ils n'en veulent pas d'exploration puis d'exploitation du gaz de schiste chez eux.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais le gouvernement disait ce matin que la… les sous-ministres notamment disaient que la technologie évolue, qu'il faut mettre à jour les informations.

M. Drainville : Ça me confirme que l'intention réelle du gouvernement, quand il ordonne une deuxième évaluation environnementale stratégique, c'est effectivement de relancer l'industrie du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, à terme.

Mme Biron (Martine) : …jamais dit ça, M. Drainville, jamais dit ça. Vous l'avez écouté, le point de presse. Jamais M. Arcand ou M. Heurtel a dit qu'il avait l'intention de relancer le gaz de schiste dans les basses-terres du Saint-Laurent.

M. Drainville : Alors, les avez-vous entendus dire… Bien, ce que je vous dis…

Mme Biron (Martine) : Ils ont dit qu'ils attendaient le BAPE et qu'ils faisaient une étude environnementale stratégique sur la filière hydrocarbure au complet.

M. Drainville : Oui. Bien oui, mais, c'est ça, nous, on vous dit que ça prend un moratoire, dans la vallée du Saint-Laurent, sur le gaz de schiste. Les avez-vous entendus dire qu'ils voulaient un moratoire quand on leur a posé la question cette semaine : Êtes-vous prêts à continuer à étudier le projet de loi n° 37, qui prévoit un moratoire, qu'on avait déposé, qui est passé en première lecture, qui est passé au stade du principe et qui a été bloqué par les libéraux par la suite?

Alors, nous, on a dit : O.K. On va tester quelles sont leurs intentions sur le gaz de schiste, on va leur demander de reprendre l'étude du projet de loi n° 37, notre projet de loi qui prévoit un moratoire. Ils ont dit non. Aujourd'hui, ils arrivent avec une évaluation environnementale stratégique qui inclut le gaz de schiste. Pourquoi?

Mme Biron (Martine) : Ça ne veut pas dire qu'ils vont le faire. Vous, ce que vous réclamez, c'est le rappel du projet de loi sur le moratoire.

M. Drainville : Bien, ce que je vous dis, c'est qu'à tout le moins, ce que ça démontre, c'est qu'ils ne sont pas fermés à relancer l'industrie du gaz de schiste. S'ils étaient convaincus que ce n'est pas une bonne idée, bien, ils auraient dit : Le gaz de schiste, on met un break là-dessus, on a compris. On ne va pas faire une quatrième étude sur le gaz de schiste dans le Saint-Laurent, on a compris. Après trois, on a compris. Le monde n'en veulent pas, ça fait que l'industrie du gaz de schiste, là, on ne l'inclut pas dans l'évaluation environnementale stratégique, on va laisser ça mort parce que les gens n'en veulent pas. Ce n'est pas ça qu'ils ont dit. Ce qu'ils disent, c'est que l'industrie du gaz de schiste, elle est dans l'évaluation environnementale stratégique.

Moi, ce que je vous dis, c'est que, s'ils n'avaient pas l'intention de la relancer, ils l'auraient dit, ou ils l'auraient sortie de l'EES, ou ils auraient voté pour reprendre l'étude de 37. Je peux vous dire une chose : S'ils avaient imposé un moratoire sur l'industrie du gaz de schiste dans l'annonce d'aujourd'hui, on le saurait. On le saurait.

Mme Biron (Martine) : Ils n'ont pas parlé de moratoire, mais…

M. Drainville : On le saurait.

Mme Biron (Martine) : …ils ont parlé beaucoup de l'acceptabilité sociale et ils en faisaient une priorité. Alors…

M. Drainville : Bien oui, mais vous ne trouvez pas que la démonstration de la non-acceptabilité sociale, dans le cas du gaz de schiste, vous ne pensez pas qu'elle a été faite? Nous, on pense qu'elle a été faite. Si les libéraux trouvent qu'elle n'a pas été faite, c'est parce qu'ils ne veulent pas comprendre. S'ils ne veulent pas comprendre…

Mme Biron (Martine) : Donc, inutile d'ouvrir la filière…

M. Drainville : S'ils ne veulent pas comprendre… Oui, ils essaient de rouvrir…

Mme Biron (Martine) : …schiste, évidemment, pétrole de schiste…

M. Drainville : Ils essaient de rouvrir la filière gaz de schiste, dans la vallée du Saint-Laurent, par une quatrième évaluation environnementale ou exercice environnemental. Après trois, je pense qu'ils auraient dû comprendre que le monde n'en voulait pas. Ils se réessaient avec une quatrième.

M. Daigle (Thomas) : In English. What's your biggest concern about today's announcement concerning oil and gas from the Liberal Government? What's your biggest concern now?

M. Drainville : Well, my biggest concern is they don't seem to understand that, in the Saint Lawrence Valley, people do not want to deal with the «schiste»… how do you say… Shale, hein?

M. Harrold (Max) : Shale gas.

M. Drainville : Shale gas. The people living in the Saint Lawrence Valley don't want to hear about launching a new initiative on the gas shale industry. They don't want to have it in their background, they're opposed to it, and the Liberal Government by now should have understood that people just don't want it. And they don't want to hear about a fourth initiative aimed obviously at reopening this file. We've had two BAPE, one strategic environmental evaluation. They're launching a second one, this is costly and, most of all, this is showing a lack of respect for the people who are living in the Saint Lawrence Valley, who have had, over the years, several… they've shown several times that they were not at all in the mood to accept drilling in the backyard or in their village, in their municipality.

The other thing I've noticed in French is that, except for that particular file, the Liberal Government is basically launching a marketing plan which, in fact, is basically taking over from everything the Parti québécois did, whether it is on Anticosti, whether it is on Old Harry, whether it is on Enbridge, whether it is on the regulations on clean water. On these four particular issues, the Liberal Government is basically taking what we had done and moving forward with it. And so that's why I'm saying this has more to do with marketing than a substantive announcement, because they're basically taking everything we did and moving it forward, except for the shale gas file.

M. Harrold (Max) : You mentioned Anticosti. Minister Arcand today said he's not convinced there's any oil to be found. Do you think the Liberal Government could realistically back off this deal signed by the previous government?

M. Drainville : Well, I'm not a lawyer, so I'm not going to comment on the legalities, but one thing is clear for us : Quebeckers have the right to know whether there is oil or gas on Anticosti. We need to know. We have the right to know. And this is why this agreement we signed, you know, as a Parti québécoisgovernment, was a good agreement.

This agreement we signed before the election was good because it allowed us to retake or reclaim the rights we used to have on Anticosti, which were sold out by the Charest Government for a very ludicrous price. So, the agreement we announced in February of this year was good, because it allowed us to reclaim the rights we used to have, as citizens, on Anticosti. And also it was a good agreement because it allowed us to know what is there. Is there oil, is there gas, in what quantity, what kind of resource is there? Once we know what's out there or what's in there, whether it's gas, whether it's oil, then we can make a proper decision as citizens, as a society, by taking into account the security issues, environmental issues, economic issues as well.

So blinding your eyes and not wanting to know what's out there is ridiculous. You want to know what's there, in what quantity, what kind of gas or oil, and then you make a decision as a society. This is what we've been pleading all along.

M. Harrold (Max) : M. Drainville, there is a report today that — well, it's confirmed by M. Arcand — that there's a crack in the silo structure above the reactor at Gentilly-2. He said repairs are going to be done soon, but he said it's just superficial. But Radio-Canada says they are emergency repairs.

I'm wondering if you can talk a little bit about that situation there, Gentilly-2? Are you confident that the maintenance… the Government is maintaining the property the way it should? And what should people be worried about, if anything?

M. Drainville : Well, I'm not familiar with the details of the file, but all I can say is that we obviously are concerned and we want the Government to take every means to ensure the security of the facility. And we're going to be following this file and then make sure that the public safety is well preserved, is well protected. I can't say much more than that.

M. Harrold (Max) : The PQ Government is the one that closed the plant. Are you confident that the measures put in place by the PQ Government to maintain the site were enough?

M. Drainville : As far as I know, yes. As far as I know, we did everything to preserve public safety. Public safety… You know, when you're in government, whether it's a PQ government, or a Liberal government, or any other government, the first priority is to ensure the safety of the people, to ensure the safety of the facility and the installations.

So we acted very responsibly when we were there, and I trust that the current Liberal Government will act in the same way. You can't fool around. You can't fool around with, you know, with these kinds of safety issues. But, if I may just say, the degradation of the facility, I think, is one more element that confirms that we did make the right decision by closing down the facility. I think if… you know, there were several good decisions that were made by the PQ government when we were in Office and I think this is definitely one of them. Merci beaucoup, bonne journée.

(Fin à 13 h 38)

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