(Treize heures treize minutes)
M. Drainville
: Alors,
bonjour, tout le monde. Donc, on vous a convoqués pour réagir à l'annonce des ministres
Arcand et Heurtel aujourd'hui, là. Écoutez, si on voulait résumer, le gouvernement
libéral nous a présenté aujourd'hui un plan marketing libéral qui reprend pour
l'essentiel les actions du Parti québécois, à l'exception du gaz de schiste,
dont je vais parler dans un instant.
Mais, pour l'essentiel, ce que le gouvernement
libéral annonce aujourd'hui, c'est qu'il va poursuivre les politiques, les
actions que le gouvernement du Parti québécois a entreprises pendant les 18
mois où on a été au pouvoir.
Je vous donne les quatre exemples. Sur
Anticosti, le gouvernement libéral reprend intégralement ce que nous avions
prévu, en tout cas pour ce qui est des travaux exploratoires, et ils peuvent le
faire parce qu'on a corrigé les erreurs du gouvernement Charest qui avait cédé
pour une bouchée de pain les droits que nous avions sur Anticosti. Vous vous
rappelez que le gouvernement Charest avait cédé les permis d'Hydro-Québec sur
Anticosti.
Nous, grâce à l'entente que nous avons
conclue, notamment avec Pétrolia, nous avons repris le contrôle des permis,
enfin, on a repris la propriété d'une majorité de permis sur Anticosti, et
c'est ce qui permet aujourd'hui au gouvernement libéral d'aller de l'avant avec
les travaux exploratoires cet été. Alors, ça, c'est la première chose que les
libéraux font, ils reprennent là où on l'avait laissé sur Anticosti.
Quand ils disent qu'ils vont mandater la
firme Risk Dynamic ou Dynamic Risk pour ce qui est du projet d'Enbridge, je
vous rappelle que c'est le gouvernement de Pauline Marois qui a confié à
Dynamic Risk le mandat d'étudier toute la sécurité entourant le pipeline d'Enbridge.
Ce mandat-là, il a été donné à Dynamic Risk au mois de janvier 2014, puis le
rapport était prévu pour la fin mars. Alors, pour que le rapport soit prévu
pour la fin mars, il fallait nécessairement que ce soit nous qui ayons confié
le mandat à Dynamic Risk. D'ailleurs, je ne serais pas étonné que le rapport
soit pratiquement prêt, là. Quand ils vous disent qu'ils vont le rendre public,
j'ai l'impression qu'ils sont sur le point de le recevoir, s'ils ne l'ont pas
déjà reçu.
Pour ce qui est d'Old Harry, même chose.
Nous en étions à déposer les lois miroirs, le gouvernement libéral reprend là
où le Parti québécois l'avait laissé. Nous en étions au dépôt des lois miroirs,
le gouvernement libéral annonce qu'il va poursuivre dans cette voie. Et puis,
pour ce qui est de la réglementation sur l'eau potable, c'est un projet de
règlement qui a été déposé par Yves-François Blanchet comme ministre de
l'Environnement, et les libéraux prennent, si je comprends bien, le même projet
de règlement sur l'eau potable et ils vont tout simplement le mettre en oeuvre.
La différence fondamentale entre les
libéraux et le gouvernement du Parti québécois, c'est que, nous, on souhaitait
et on souhaite toujours un moratoire sur le gaz de schiste dans la vallée du
Saint-Laurent. Et ce que font les libéraux aujourd'hui, c'est qu'ils relancent
la filière gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Ils enveloppent ça
dans une deuxième étude ou évaluation environnementale stratégique, là, mais,
dans les faits, ce qu'ils font, c'est qu'ils relancent le dossier des gaz de
schiste dans la vallée du Saint-Laurent, ce qui est une erreur, à notre avis.
Il n'y a pas d'acceptabilité sociale, il n'y en aura pas, et on ne comprend pas
pourquoi le gouvernement libéral s'obstine à vouloir relancer les gaz de
schiste dans la vallée du Saint-Laurent, alors que les gens qui habitent la
vallée n'en veulent pas.
Et la preuve, soit dit en passant, qu'ils
ne sont pas du tout intéressés par une interdiction des activités d'exploration
ou d'exploitation dans la vallée du Saint-Laurent, c'est que, cette semaine… je
vous le rappelle, cette semaine, le collègue Sylvain Gaudreault a déposé une
motion pour demander aux libéraux de reprendre l'étude du projet de loi n° 37,
qu'on a déposé dans notre temps, qui avait été adopté sur le principe, et le
projet de loi n° 37 prévoyait justement un moratoire sur le gaz de
schiste, sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée
du Saint-Laurent, et les libéraux ont refusé de donner leur consentement pour
qu'on puisse continuer à faire avancer le projet de loi n° 37, qui
prévoit, encore une fois, un moratoire.
Donc, ils ont dit non à la poursuite du
projet de loi n° 37 parce qu'ils veulent reprendre, enfin, l'exploration
et l'exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Encore une
fois, ils essaient d'envelopper ça, là, pour ne pas trop inquiéter les
résidents et les citoyens de la vallée du Saint-Laurent, mais, nous, on n'est
pas, comment dire, on n'est pas dupes, là. À terme, ce que souhaitent les
libéraux, c'est relancer la filière schiste dans la vallée du Saint-Laurent.
Alors, voilà en gros ce que je voulais
vous livrer. Donc, en résumé, sur Anticosti, sur Enbridge, sur Old Harry, sur
l'eau potable, les libéraux reprennent ce que le Parti québécois avait
commencé, avait entrepris. Ils le reprennent grâce aux bonnes actions qu'on a
votées, aux gestes qu'on a posés et surtout aux erreurs qu'on a réparées, les
erreurs du gouvernement libéral de Charest, de Jean Charest. Puis, pour ce qui
est du gaz de schiste, on a un différend philosophique fondamental. Nous, on
pense que l'acceptabilité sociale, elle n'est pas là et ce n'est pas une bonne
idée d'essayer de relancer ça par voie détournée, par une évaluation
environnementale stratégique.
M. Caron (Régys)
: Mais
l'idée de reprendre une étude globale pour avoir une vision globale de toute
cette filière-là, M. Drainville, y compris le gaz de schiste, bon, on comprend
qu'il y a eu des études de faites dans le passé, mais est-ce que ce n'est pas
une bonne idée que d'avoir une vision globale de tout ça?
M. Drainville
: Bien, écoutez,
sur le gaz de schiste, là, je vous le rappelle, là, je pense, c'est important,
là, parce que c'est très technique… puis moi, bon, j'étais responsable de
l'énergie en 2012, avant les élections, j'ai repris ce dossier-là depuis
l'élection d'avril dernier. Donc, c'est très technique, là, mais je vous
rappelle que, dans le cas des gaz de schiste, il y a eu d'abord un BAPE sur le gaz
de schiste. Le BAPE a conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de données. Ils
ont ordonné une évaluation environnementale stratégique, une première. L'évaluation
environnementale stratégique a été transmise à un deuxième BAPE, qui siège
présentement, un BAPE sur le gaz de schiste. Et là les libéraux proposent une
deuxième évaluation environnementale stratégique.
Donc, pour ce qui est du gaz de schiste,
là, on va avoir eu deux BAPE puis deux évaluations environnementales
stratégiques, et, à travers tout ça, il n'y a pas plus d'acceptabilité sociale
de la part des citoyens de la vallée du Saint-Laurent, là. Les gens, là, qui
habitent, là, qui sont concernés, là, qui ont peur que des forages se fassent
sur leur terrain ou dans leur village, là, ils ne sont pas plus rassurés puis
ils ne sont pas plus convaincus qu'ils l'étaient auparavant, là.
Donc, moi, je pense que la cause est
entendue dans le cas des gaz de schiste. La cause, elle est entendue. Les
citoyens n'en veulent pas. Puis il y a eu deux BAPE puis il y a eu une évaluation
environnementale stratégique, puis là les libéraux réessaient, avec une
deuxième évaluation environnementale stratégique. Tu sais, vous ne voulez pas…
vous ne voulez pas comprendre, chers citoyens, bien, on va vous faire
comprendre que c'est bon pour vous, les gaz de schiste. Après deux BAPE puis
une évaluation environnementale stratégique, on va commander une deuxième évaluation
environnementale stratégique, jusqu'à temps que vous soyez convaincus. Les
gens, ils n'en veulent pas.
Mme Biron (Martine)
:
Mais il y a du schiste également sur Anticosti. C'est également le même
procédé, c'est une fracturation hydraulique.
M. Drainville
: Bien,
dans le cas d'Anticosti, il y a une entente qui a été signée par le gouvernement
du Parti québécois.
Mme Biron (Martine)
: …l'étude
environnementale stratégique, la deuxième, axée sur le schiste…
M. Drainville
: Alors,
dans le cas d'Anticosti, je vous rappelle ce que nous avons proposé. On a dit :
Il faut d'abord avoir des travaux exploratoires, du carottage. Les libéraux
disent : Ah! Finalement, oui, c'est une bonne idée. Après qu'ils aient
critiqué l'entente, là, ils admettent que finalement des travaux exploratoires,
du carottage pour connaître le potentiel pétrolier sur Anticosti, c'est une
bonne idée. Nous, ce que nous disions, c'est qu'une fois qu'on aura eu les
travaux exploratoires, il faut qu'il y ait un BAPE, et, une fois que le BAPE
aura eu lieu, si on juge que les conditions sécuritaires sont en place puis que
le potentiel économique est là, à ce moment-là, troisième étape,
l'exploitation.
Là, ce qui est intéressant, c'est que les
libéraux disent : On est d'accord avec la première étape, il va y avoir
carottage cet été, il va y avoir travaux exploratoires, c'est une bonne idée.
Dans notre cas, c'est une bonne idée, c'est notre idée. Maintenant, pour la
suite des choses, alors là, c'est intéressant, là, parce qu'ils ne s'engagent
pas à tenir un BAPE avant l'exploitation. Ils disent qu'il va y avoir une évaluation
environnementale stratégique spécifique — c'est comme ça qu'ils
l'appellent — pour Anticosti, mais ils ne disent pas qu'il y aura un
BAPE avant toute exploration sur l'île. Alors, ça, ça serait intéressant de
savoir. Est-ce que l'évaluation environnementale stratégique spécifique sur
Anticosti exclut la possibilité qu'il y ait un BAPE avant toute exploration sur
l'île? Je vous pose la question.
Mme Biron (Martine)
: Est-ce
que vous pensez que ça prend un BAPE pour faire de la fracturation hydraulique
sur l'île d'Anticosti?
M. Drainville
: C'est
ce que nous avons dit, oui, bien sûr. C'est ce que nous avons dit.
Mme Biron (Martine)
:
Donc, pour vous, l'échéance, par exemple, de l'été 2015, même si vous
aviez été au pouvoir, n'aurait pas tenu.
M. Drainville
: Non,
ce n'est pas notre compréhension. Notre compréhension, nous, c'est qu'il y
aurait eu travaux exploratoires. Les travaux exploratoires sont suivis d'un
BAPE, puis, par la suite, le BAPE est suivi de l'exploitation.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, dans le cadre des travaux exploratoires, il y a le forage de trois puits
où il y aurait de la fracturation hydraulique.
M. Drainville
: Oui,
c'est ça. Alors, ça, compte tenu de… c'est quand même… on jugeait que c'était quand
même très raisonnable, quelques puits pour confirmer l'existence de la ressource,
pour qu'on puisse en évaluer le potentiel, etc. Donc, les travaux de 2014 et
2015, pour nous, ça s'inscrit dans des travaux exploratoires. Mais, une fois
que ces travaux-là auraient été terminés, bien là, il y aurait eu, avant toute
exploitation, il y aurait eu un BAPE. C'est ce que nous avions…
M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce
que vous pensez de la volonté du ministre d'effectuer une évaluation
environnementale stratégique spécifique et d'avoir le rapport en main avant de
décider d'y aller avec les forages en 2015, à l'été 2015. Est-ce que vous
voyez là un écran de fumée? Parce qu'il veut avoir l'évaluation
environnementale stratégique avant de trancher, là, avant d'aller…
M. Drainville
: Oui.
Ce qu'on comprend, c'est qu'ils veulent faire les travaux exploratoires en
2014, dont cet été. Ils vont prendre les données de ces travaux-là, et puis par
la suite, si je comprends bien, ils vont décider s'ils vont de l'avant avec les
forages de 2015 ou pas.
Écoutez, moi, la question que je me pose,
c'est : À partir du moment où ils acceptent de respecter l'entente que
nous avons conclue avec les firmes, notamment avec Pétrolia, pour permettre les
travaux sur l'île, est-ce qu'ils peuvent aller de l'avant avec les travaux
exploratoires de 2014 sans aller de l'avant avec les travaux de 2015, qui sont,
eux aussi, prévus à l'entente? Je pose la question. Je ne suis pas sûr de ça.
Je pense que c'est à eux de nous dire. Est-ce qu'ils peuvent respecter seulement
une partie de l'entente? Je ne sais pas. Je pose la question. Mais ça me...
Voyons. Voyons ce qu'ils vont... comment ils vont répondre à cette question-là.
Parce que l'entente, elle est signée. C'est
une entente, à notre avis, qui est une bonne entente, parce que, justement,
elle nous permet de reprendre nos droits, reprendre les permis qui avaient été
cédés pour une bouchée de pain par le gouvernement de Charest, de Jean Charest.
Elle nous permet d'aller voir s'il y a un bon potentiel, puis, par la suite,
comme je vous le dis, il y avait un BAPE avant toute exploitation importante
sur l'île. Alors là, est-ce qu'ils peuvent respecter seulement une partie de
l'entente puis décider, à un moment donné, que l'entente ne fait plus leur
affaire? Je pose la question, là.
M. Bovet (Sébastien)
:
Est-ce que c'était approprié, en pleine campagne électorale, de finaliser
l'entente sur Anticosti, alors que vous ne saviez pas si vous alliez former le
prochain gouvernement et que vous attachiez les mains du gouvernement suivant?
M. Drainville
: Bien,
dans la mesure où c'était une bonne entente, Sébastien, oui, bien oui.
D'ailleurs, l'entente, on l'a déposée au mois de février, hein, l'annonce en a
été faite au mois de février. Et donc c'est normal, entre le moment où tu
conclus une entente puis le «fine print», là, je dirais, l'écriture plus
légale, plus juridique, c'est toujours... c'est normal qu'il y ait, entre
l'annonce et, je dirais, la conclusion des discussions plus spécifiques, le
détail de l'entente... c'est normal, ça.
M. Bovet (Sébastien)
:
Ça n'aurait pas pu attendre 10 jours de plus?
M. Drainville
: Bien,
c'était une bonne entente. Puis pourquoi ne pas aller de l'avant, là? Je veux
dire, moi… on continue de maintenir que c'est une bonne entente pour les
citoyens, c'est une bonne entente sur le plan énergétique, économique puis sur
le plan environnemental. Et puis la preuve que c'est une bonne entente, c'est
que les libéraux ont décidé de la respecter, finalement.
M. Caron (Régys)
: M.
Drainville, vous savez très bien que M. Couillard, pendant les débats, s'est
montré en désaccord avec cette entente-là. N'a-t-il pas les mains attachées?
N'est-il pas lié légalement?
M. Drainville
: Bien
là, écoutez, je suis content que vous le souligniez. Après avoir critiqué
l'entente, là, maintenant, ils ont décidé de la respecter. Alors, peut-être
que...
M. Caron (Régys)
:
...M. Drainville.
M. Drainville
: Bien,
ce n'est pas tout à fait ce qu'ils ont dit, là. Moi, j'ai écouté le point de
presse, là. Ils n'avaient pas l'air désolé du tout de cette entente-là, là, eux
autres, là. Ils n'ont pas... Les avez-vous entendus critiquer l'entente? Non.
M. Caron (Régys)
:
Avant, oui.
M. Drainville
: Oui,
mais avant, on était en campagne électorale. Alors, c'est ça, M. Couillard
disait des choses en campagne électorale, et là, après la campagne électorale,
son discours change, il change de position sur toutes sortes de choses. Et puis
là il redécouvre une entente, apparemment avec plein de points positifs, et
puis là, bien, ils disent : Écoutez, c'est bien, on va pouvoir aller faire
les travaux exploratoires, le carottage cet été, puis on va intégrer ça dans l'EES,
laquelle EES spécifique va être intégrée dans l'EES globale. Moi, aujourd'hui,
je les regardais, je les écoutais, les deux ministres, puis ils avaient l'air
plutôt content de l'entente qu'on a signée sur Anticosti.
M. Bovet (Sébastien)
:
Pourqluoi, selon vous, le gouvernement choisit les évaluations
environnementales stratégiques plutôt qu'un BAPE?
M. Drainville
: Je ne
le sais pas. C'est une bonne question. Ça serait… Il y a un BAPE actuellement
en cours. Encore une fois, sur le gaz de schiste dans la vallée du
Saint-Laurent, il y a un BAPE. Si j'ai bien compris le ministre Heurtel, ils
n'ont pas l'intention d'arrêter cet exercice-là. Je pense qu'ils vont permettre
au BAPE de faire son travail. Ce serait bien le bout si ce n'était pas ça, là.
Alors, je pense qu'ils n'ont pas le choix, ils vont permettre au BAPE de finir
son travail.
M. Bovet (Sébastien)
:
Mais est-ce qu'il y a moins de contraintes dans une évaluation environnementale
stratégique que dans un BAPE?
M. Drainville
: Oui.
Oui, notamment, parce que, dans le cas du BAPE, tu dois avoir des consultations
publiques, alors que, dans le cas d'une évaluation environnementale
stratégique, tu n'es pas obligé d'avoir une consultation publique.
M. Bovet (Sébastien)
: Est-ce
qu'une évaluation peut être orientée par le gouvernement?
M. Drainville
: Bof,
je n'ai pas le goût d'aller là aujourd'hui, mais, dans le cas du gaz de schiste,
je trouve que ça commence à faire beaucoup, beaucoup de… ça finit par coûter
cher, ça, deux BAPE, une évaluation environnementale stratégique, une autre évaluation
environnementale stratégique. Pourquoi ils insistent autant, là? Pourquoi ça
prend une autre évaluation environnementale stratégique dans le cas du gaz de
schiste? Il me semble que la réponse est connue, là. Le monde ont dit :
Non, on n'en veut pas. O.K.
Alors, pourquoi le gouvernement libéral ne
prend-il pas acte de la volonté des citoyens qui habitent dans la vallée du
Saint-Laurent puis qui n'en veulent pas? Ils n'en veulent pas d'exploration
puis d'exploitation du gaz de schiste chez eux.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais le gouvernement disait ce matin que la… les sous-ministres notamment
disaient que la technologie évolue, qu'il faut mettre à jour les informations.
M. Drainville
: Ça me
confirme que l'intention réelle du gouvernement, quand il ordonne une deuxième
évaluation environnementale stratégique, c'est effectivement de relancer
l'industrie du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, à terme.
Mme Biron (Martine)
:
…jamais dit ça, M. Drainville, jamais dit ça. Vous l'avez écouté, le point de
presse. Jamais M. Arcand ou M. Heurtel a dit qu'il avait l'intention de
relancer le gaz de schiste dans les basses-terres du Saint-Laurent.
M. Drainville
: Alors,
les avez-vous entendus dire… Bien, ce que je vous dis…
Mme Biron (Martine)
:
Ils ont dit qu'ils attendaient le BAPE et qu'ils faisaient une étude
environnementale stratégique sur la filière hydrocarbure au complet.
M. Drainville
: Oui.
Bien oui, mais, c'est ça, nous, on vous dit que ça prend un moratoire, dans la
vallée du Saint-Laurent, sur le gaz de schiste. Les avez-vous entendus dire
qu'ils voulaient un moratoire quand on leur a posé la question cette semaine :
Êtes-vous prêts à continuer à étudier le projet de loi n° 37, qui prévoit
un moratoire, qu'on avait déposé, qui est passé en première lecture, qui est
passé au stade du principe et qui a été bloqué par les libéraux par la suite?
Alors, nous, on a dit : O.K. On va
tester quelles sont leurs intentions sur le gaz de schiste, on va leur demander
de reprendre l'étude du projet de loi n° 37, notre projet de loi qui
prévoit un moratoire. Ils ont dit non. Aujourd'hui, ils arrivent avec une
évaluation environnementale stratégique qui inclut le gaz de schiste. Pourquoi?
Mme Biron (Martine)
:
Ça ne veut pas dire qu'ils vont le faire. Vous, ce que vous réclamez, c'est le
rappel du projet de loi sur le moratoire.
M. Drainville
: Bien,
ce que je vous dis, c'est qu'à tout le moins, ce que ça démontre, c'est qu'ils
ne sont pas fermés à relancer l'industrie du gaz de schiste. S'ils étaient
convaincus que ce n'est pas une bonne idée, bien, ils auraient dit : Le
gaz de schiste, on met un break là-dessus, on a compris. On ne va pas faire une
quatrième étude sur le gaz de schiste dans le Saint-Laurent, on a compris.
Après trois, on a compris. Le monde n'en veulent pas, ça fait que l'industrie
du gaz de schiste, là, on ne l'inclut pas dans l'évaluation environnementale stratégique,
on va laisser ça mort parce que les gens n'en veulent pas. Ce n'est pas ça
qu'ils ont dit. Ce qu'ils disent, c'est que l'industrie du gaz de schiste, elle
est dans l'évaluation environnementale stratégique.
Moi, ce que je vous dis, c'est que, s'ils
n'avaient pas l'intention de la relancer, ils l'auraient dit, ou ils l'auraient
sortie de l'EES, ou ils auraient voté pour reprendre l'étude de 37. Je peux
vous dire une chose : S'ils avaient imposé un moratoire sur l'industrie du
gaz de schiste dans l'annonce d'aujourd'hui, on le saurait. On le saurait.
Mme Biron (Martine)
:
Ils n'ont pas parlé de moratoire, mais…
M. Drainville
: On le
saurait.
Mme Biron (Martine)
:
…ils ont parlé beaucoup de l'acceptabilité sociale et ils en faisaient une
priorité. Alors…
M. Drainville
: Bien
oui, mais vous ne trouvez pas que la démonstration de la non-acceptabilité
sociale, dans le cas du gaz de schiste, vous ne pensez pas qu'elle a été faite?
Nous, on pense qu'elle a été faite. Si les libéraux trouvent qu'elle n'a pas
été faite, c'est parce qu'ils ne veulent pas comprendre. S'ils ne veulent pas
comprendre…
Mme Biron (Martine)
:
Donc, inutile d'ouvrir la filière…
M. Drainville
: S'ils
ne veulent pas comprendre… Oui, ils essaient de rouvrir…
Mme Biron (Martine)
:
…schiste, évidemment, pétrole de schiste…
M. Drainville
: Ils
essaient de rouvrir la filière gaz de schiste, dans la vallée du Saint-Laurent,
par une quatrième évaluation environnementale ou exercice environnemental.
Après trois, je pense qu'ils auraient dû comprendre que le monde n'en voulait
pas. Ils se réessaient avec une quatrième.
M. Daigle (Thomas) : In English. What's your biggest concern about today's announcement
concerning oil and gas from the Liberal Government? What's your biggest concern
now?
M. Drainville
: Well, my biggest concern is they don't seem to
understand that, in the Saint Lawrence Valley, people do not want to deal with the
«schiste»… how do you say… Shale, hein?
M. Harrold (Max) : Shale gas.
M. Drainville
: Shale gas. The people living
in the Saint Lawrence Valley don't want to hear about launching a new
initiative on the gas shale industry. They don't want to have it in their
background, they're opposed to it, and the Liberal Government
by now should have understood that people just don't want it. And they don't
want to hear about a fourth initiative aimed obviously at reopening this file.
We've had two BAPE, one strategic environmental evaluation. They're launching a
second one, this is costly and, most of all, this is showing a lack of respect
for the people who are living in the Saint Lawrence Valley, who have had, over
the years, several… they've shown several times that they were not at all in
the mood to accept drilling in the backyard or in their village, in their
municipality.
The other thing I've
noticed in French is that, except for that particular file, the Liberal Government
is basically launching a marketing plan which, in fact, is basically taking
over from everything the Parti québécois did, whether
it is on Anticosti, whether it is on Old Harry, whether it is on Enbridge,
whether it is on the regulations on clean water. On these four particular
issues, the Liberal Government
is basically taking what we had done and moving forward with it. And so that's
why I'm saying this has more to do with marketing than a substantive
announcement, because they're basically taking everything we did and moving it
forward, except for the shale gas file.
M. Harrold (Max) : You mentioned Anticosti. Minister Arcand today said he's not
convinced there's any oil to be found. Do you think the Liberal Government could realistically back off
this deal signed by the previous government?
M. Drainville
: Well, I'm not a lawyer, so
I'm not going to comment on the legalities, but one thing is clear for us :
Quebeckers have the right to
know whether there is oil or gas on Anticosti. We need to know. We have the
right to know. And this is why this agreement we signed, you know, as a Parti québécoisgovernment, was a good agreement.
This agreement we signed
before the election was good because it allowed us to retake or reclaim the
rights we used to have on Anticosti, which were sold out by the Charest Government for a very ludicrous price. So,
the agreement we announced in February of this year was good, because it allowed
us to reclaim the rights we used to have, as citizens, on Anticosti. And also
it was a good agreement because it allowed us to know what is there. Is there
oil, is there gas, in what quantity, what kind of resource is there? Once we
know what's out there or what's in there, whether it's gas, whether it's oil,
then we can make a proper decision as citizens, as a society,
by taking into account the security issues, environmental issues, economic
issues as well.
So blinding your eyes and
not wanting to know what's out there is ridiculous. You want to know what's
there, in what quantity, what kind of gas or oil, and then you make a decision
as a society. This is what we've been pleading all along.
M. Harrold (Max) :
M. Drainville, there is a report today that — well, it's confirmed by
M. Arcand — that there's a crack in the silo structure above the
reactor at Gentilly-2. He said repairs are going to be done soon, but he said
it's just superficial. But Radio-Canada says they are emergency repairs.
I'm wondering if you can
talk a little bit about that situation there, Gentilly-2? Are you confident that the maintenance… the Government is
maintaining the property the way it should? And what should people be worried
about, if anything?
M. Drainville
: Well, I'm not familiar with
the details of the file, but all I can say is that we obviously are concerned
and we want the Government to take every means to ensure the security of the
facility. And we're going to be following this file and then make sure that the
public safety is well preserved, is well protected. I can't say much more than
that.
M. Harrold (Max) : The PQ Government is the one that closed the plant. Are you
confident that the measures put in place by the PQ Government to maintain the
site were enough?
M. Drainville
: As far as I know, yes. As far
as I know, we did everything to preserve public safety. Public safety… You
know, when you're in government, whether it's a PQ government, or a Liberal
government, or any other government, the first priority is to ensure the safety
of the people, to ensure the safety of the facility and the installations.
So we acted very
responsibly when we were there, and I trust that the current Liberal Government
will act in the same way. You can't fool around. You can't fool around with,
you know, with these kinds of safety issues. But, if I may just say, the
degradation of the facility, I think, is one more element that confirms that we
did make the right decision by closing down the facility. I think if… you know,
there were several good decisions that were made by the PQ government when we
were in Office and I think this is definitely one of them. Merci beaucoup,
bonne journée.
(Fin à 13 h 38)