(Treize heures seize minutes)
M. Marceau
: Bien,
alors, regardez, je suis… je voulais vous parler pour vous faire part un peu de
ce à quoi je m'attendais pour le budget de mercredi. Ce que nous voulons
là-dedans, en fait…
M. Ouellet (Martin)
: …de
Port-Daniel avant.
M. Marceau
: Je peux
vous parler de Port-Daniel rapidement. Bien, en fait, vous me poserez votre question,
si vous voulez, sur Port-Daniel, puis je vais juste faire mon petit énoncé…
M. Ouellet (Martin)
: …vous
ne voulez pas rentrer dans le point de presse, nécessairement, là…
M. Marceau
: Bien, sur
Port-Daniel, je vais juste vous dire… C'est très simple, là. Sur Port-Daniel,
je peux vous… ça me fait plaisir de le faire maintenant. Le gouvernement a fini
par comprendre, et puis a entendu raison, puis a décidé d'aller de l'avant avec
ce projet-là. C'est une bonne nouvelle pour la Gaspésie, on parle de 400
emplois permanents. La Gaspésie a besoin de diversifier son économie, et donc
je reçois ça avec satisfaction que cette… que la fin de cette incertitude que
laissait planer le nouveau gouvernement.
M. Ouellet (Martin)
:
Mais la CAQ dit qu'au fond on se trouve à… bien, pas subventionner
nécessairement, mais offrir une aide financière de 1 million par emploi
créé, ce qui est un très, très mauvais message à envoyer aux gens d'affaires
qui, évidemment, vont voir, là, ce que le gouvernement peut offrir.
M. Marceau
: Oui. La
CAQ ne démontre pas là-dedans une capacité de bien calculer les choses, là. Je
vous ai déjà dit : Il n'y a pas de cadeau là-dedans, il n'y a pas de
subvention. Il y a un prêt qui est consenti au taux du marché, donc il n'y a
pas de cadeau. Vous faites un prêt, vous êtes… on vous rembourse avec capital
et intérêt, taux du marché, donc il n'y a pas de cadeau, là.
Deuxièmement, le gouvernement met
100 millions pour une prise de participation dans l'entreprise. Là non
plus, il n'y a pas de cadeau. On donne quelque chose puis, en échange, on
reçoit quelque chose. Il y a une subvention… il n'y a pas de subvention directe
ou indirecte à l'entreprise. Alors, le coût par emploi est… c'est un calcul qui
n'a pas de sens. Ce n'est pas correct.
M. Caron (Régys)
: Il
n'y a pas d'injustice là-dedans, M. Marceau, l'État qui soutient un projet comme
ça, alors qu'il y a quatre cimenteries qui vivotent à côté, qui disent :
Nous autres aussi, on a faim?
M. Marceau
: La
situation des cimenteries sur le territoire — disons dans la vallée
du Saint-Laurent, on va dire ça, là, parce qu'elles sont plus regroupées entre
Montréal et Québec — pour ces entreprises-là, le marché est local,
hein, c'est le marché… parce qu'il y a des…
M. Caron (Régys)
:
Elles exportent aussi.
M. Marceau
: Elles
exportent un peu aux États-Unis, mais là on ne parle pas du même type de
projet, là. Le projet de McInnis, c'est de l'exportation en grand volume sur la
côte Est américaine, parce que là-bas il y a, premièrement, une demande qui va
aller croissant et il y a, deuxièmement, des normes environnementales qui ont été
resserrées, qui entrent en vigueur en 2015 et que ne satisfont pas les
entreprises qui sont là-bas.
Alors, c'est deux choses complètement distinctes.
En tout cas, nous avions l'intention, et je comprends de ce que j'ai entendu du
ministre aujourd'hui, nous avions l'intention d'introduire, dans l'entente
liant le gouvernement aux investisseurs, des clauses faisant en sorte
qu'effectivement McInnis n'ira pas concurrencer les cimenteries sur le
territoire québécois.
M. Caron (Régys)
: Il y
a un contentieux qui a été soulevé, là, aux États-Unis pour la concurrence
déloyale. Ça ne tient pas à cause de la… le prêt sur participation, là, hein?
M. Marceau
: Ça ne
tient pas parce qu'il n'y a pas de cadeau, et, pour qu'il y ait un contentieux,
il faut qu'il y ait un cadeau, il faut qu'il y ait une subvention versée à
l'entreprise. Ce n'est pas le cas.
M. Corbeil (Michel)
:
Pensez-vous que les libéraux ont amélioré le projet?
M. Marceau
: Écoutez,
je n'ai pas vu le avant puis après. J'ai entendu ce qu'ils vous ont dit.
Évidemment, c'est possible, tout est bonifiable, et puis j'espère qu'ils sont
parvenus à faire encore mieux. Moi, je vous ai déjà dit, je pense, il n'y a pas
si longtemps, que, de la façon dont le projet avait été monté à l'époque, c'était
un projet qui était avantageux pour la Gaspésie, pour le Québec, et moi, je
considérais qu'il fallait aller de l'avant. C'est d'autant plus le cas s'ils
sont encore… s'ils sont parvenus à le bonifier.
M. Corbeil (Michel)
:
…uniquement au rang des créanciers, est-ce que c'est une amélioration pour
vous?
M. Marceau
: Bien, s'ils
ont amélioré le rang de la créance, oui, c'est une amélioration.
M. Ouellet (Martin)
:
Pourquoi vous ne l'avez pas fait, vous? Pourquoi vous ne vous étiez pas assuré
que le rang de créance soit à l'avantage du Québec?
M. Marceau
: O.K. On
avait fait un montage et on est très satisfait du montage. Maintenant, encore
une fois, le gouvernement, s'il a réussi à faire mieux, tant mieux. Les
circonstances ont changé. Il s'est passé quand même quelques mois entre
aujourd'hui, et puis le mois de janvier, puis le mois de décembre. Alors, il y
a sûrement quelque chose qui s'est passé, qui a permis d'améliorer encore le
montage. Je ne suis pas capable de vous le dire. Ce que je vous dis, c'est que
le montage de l'époque, avec 500 millions qui venaient des investisseurs
privés, c'était un bon montage.
M. Lavallée (Hugo)
:
Concernant le taux d'intérêt, de ce que je comprends, c'est que le taux d'intérêt
que vous aviez consenti à votre époque était déjà équivalent au taux du marché?
M. Marceau
: Ce qui
était prévu, c'était un taux du marché, oui.
M. Lavallée (Hugo)
: Ce
qu'on comprend entre les lignes, c'est que le taux d'intérêt aurait été
augmenté. Donc là, maintenant, il serait au-delà du marché?
M. Marceau
: Bien,
donc, il a été…
M. Lavallée (Hugo)
: Il
me semble que c'est un peu difficile à accepter de…
M. Marceau
: Je ne sais…
Écoutez, je ne suis pas capable de me… Je voudrais me prononcer, là, mais je ne
suis pas en mesure de le faire. Nous avions prévu un taux du marché, et, dans
la mesure où nous empruntons à un taux qui est très faible, parce qu'on est un
gouvernement, on était capable de dégager, hein, une certaine rentabilité aussi
sur le prêt.
Maintenant, si vous me permettez, je
pourrais peut-être vous parler un peu du budget. Bien, en fait, si vous voulez.
O.K. Alors, sur le budget, écoutez, je vais être très simple. Quelques
attentes. Le premier, évidemment, c'est le maintien de la santé financière du
Québec, et ça, ça passe par quelques éléments. Le premier, c'est évidemment de
renoncer aux 15 milliards de dollars en infrastructure puis, donc, à la
dette qu'avait annoncée M. Couillard en campagne électorale, et puis dont on a
appris ce matin, là, qu'elle était possiblement remise en cause. J'espère que
le gouvernement, effectivement, va renoncer à ce 15 milliards. Parce que
ce 15 milliards de dollars là, ça s'en va à la dette. Si on met ce
15 milliards à la dette, ça veut dire que les cibles de dette ne seront
pas…
M. Marceau
: …appris ce
matin, là, qu'il était possiblement remis en cause. J'espère que le gouvernement
effectivement va renoncer à ce 15 milliards parce que ce 15 milliards
de dollars là, ça s'en va à la dette. Si on met ce 15 milliards à la
dette, ça veut dire que les cibles de dettes ne seront pas respectées. Puis les
agences de crédit regardent deux affaires, hein? Elles regardent l'équilibre
budgétaire puis regardent les cibles de réduction de la dette. Alors, si on ne
parvient pas à atteindre les cibles de réduction de la dette, c'est la décote. S'il
y a la décote, c'est 500 millions en cinq ans essentiellement qu'on met en
service de dette. Alors, première chose, donc, c'est ça.
Le deuxième élément, très important aussi
pour la santé financière, c'est que le gouvernement parvienne à étaler les
salaires des médecins. Les salaires des médecins, vous vous rappellerez que
c'est des montants considérables, là. On parle de la moitié de la marge de
manoeuvre qui était disponible… En tout cas le 20 février, quand on a déposé un
budget, c'était la moitié de la marge de manoeuvre. Donc, essentiellement, là,
ce 700 millions de dollars là, ou bien il va aux médecins ou bien il va en
services puis en soins aux patients. Alors, c'est important de régler ces deux
éléments-là, donc le 15 milliards, les soins aux patients.
Bon, par ailleurs, il faut continuer de
soutenir l'économie. Je pense que ça, c'est important aussi. Donc, ça prend de
la rigueur, mais ça ne prend pas de l'austérité. Il y a des projets économiques
qu'on avait mis de l'avant. Il y a une politique économique qu'on avait mise de
l'avant, et puis je pense que… écoutez, bon, je comprends qu'un nouveau
gouvernement va faire ses choix, puis ça, je l'accepte, mais il y a quand même
beaucoup de projets qui avaient beaucoup d'allure dans ça, et j'espère que le
gouvernement va continuer à aller dans cette direction-là.
Troisième élément, évidemment, ne pas
alourdir le fardeau fiscal des Québécois. Je pense qu'il est suffisamment
élevé. Et le gouvernement libéral, lorsque... l'ancien gouvernement libéral de
M. Charest avait alourdi considérablement le fardeau fiscal des Québécois.
J'espère que le nouveau gouvernement ne versera pas dans cette recette-là.
Puis quatrièmement, évidemment, vous vous
rappellerez que, pendant la campagne électorale, M. Couillard s'est présenté
aux Québécois en disant : Je vais augmenter vos services, hein? Il a dit :
Je vais... vous allez avoir plus de services. Il a annoncé pour
340 millions de dollars de services supplémentaires pour les proches
aidants, les soins à domicile, la première ligne, bon, il y a un certain nombre
de services supplémentaires qui ont été promis.
Je vais me contenter de rappeler au
gouvernement qu'il a promis ça sur la base de deux éléments. Il a dit : On
va faire plus de croissance économique parce qu'on est des libéraux puis que,
quand on est des libéraux, l'économie croît plus rapidement. Ça, c'était leur
message. Alors, on verra ça mercredi.
Puis le deuxième élément, c'est : On va
couper dans la bureaucratie, hein? 1 milliard de dollars dans la
bureaucratie, ça va permettre de donner plus de services à la population.
Alors, évidemment, je vais porter un oeil attentif à ça et m'assurer qu'on ne
coupe pas dans les services, qu'on coupe bel et bien dans la bureaucratie.
Voilà.
M.
Teisceira-Lessard (Philippe) :
M. Marceau, la
semaine dernière vous parliez
beaucoup
de s'engager...
que les libéraux s'engageaient sur le chemin de la décote. Est-ce que vous
diriez qu'avec... si les nouvelles de ce matin concernant les dépassements en
infrastructures se confirment dans le
budget
, est-ce que les
libéraux se retirent du chemin de la décote?
M. Marceau
:
Il y a
deux éléments. Je
vous l'ai dit,
il y a
l'équilibre
budgétaire
puis
il y a
les cibles de
réduction de la dette en proportion du PIB. Donc, ça prend un plan réaliste de
retour à
l'équilibre
budgétaire
. Il faut que le
nouveau
gouvernement montre le chemin qu'il entend
prendre pour retourner à l'équilibre budgétaire et il faut qu'il montre que le
ratio dette-PIB s'en va sur les cibles qui ont été convenues.
Dans le budget du 20 février que j'avais
présenté, nous avions montré le chemin, la recette pour justement ne pas aller
dans cette direction-là. On avait dit qu'est-ce qu'il fallait faire pour
maintenir la cote de crédit du Québec. D'ailleurs, au lendemain du budget, vous
pouvez être certains que toutes les agences de notation ont pris notre budget,
puis ils l'ont lu, et ils ont décidé de ne pas agir. Et donc ils étaient
satisfaits de la recette que nous avions présentée.
Cette fois-ci, les agences de notation
vont voir ce que le nouveau gouvernement va choisir de faire, et donc ils vont
évaluer ce nouveau gouvernement sur la base de ce budget. Alors, ce qu'il y
aura là-dedans et puis quel sera le verdict des agences de notation, je ne le
sais pas, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que les deux éléments qu'ils
vont regarder, c'est : retour à l'équilibre budgétaire puis cibles de
réduction de la dette.
M. Lavallée (Hugo)
:
…si le gouvernement renonce à augmenter les budgets d'infrastructure, là, vous,
vous n'aurez plus de réserve sur le budget puisque c'est votre principale ligne
d'attaque, là, depuis quelques semaines, là.
M. Marceau
: On verra.
Je viens de vous dire un certain nombre d'éléments. Je vous ai dit : le
maintien de la santé financière, ne pas alourdir le fardeau fiscal, livrer des
services, s'attaquer à la bureaucratie tel qu'il le proposait, continuer le
soutien à l'économie. Il y a un certain nombre de reculs, là, je n'ai pas
besoin de vous les rappeler, que ce soit sur les CPE… Bon, enfin, on verra.
M. Caron (Régys)
:
Après 11 mois, en 2013‑2014, le déficit du gouvernement était à
1,6 milliard, selon les chiffres du ministère des Finances sortis en fin
de journée vendredi. Est-ce que c'était conforme à vos prévisions, ça, M.
Marceau?
M. Marceau
: Bien, vous
savez que nous, on avait prévu, pour 2013‑2014… bien, enfin, on a reprévu 2,5,
là, mais le… C'est difficile, je trouve, avec les mensuels des opérations
financières… puis je pense qu'il faut regarder ces documents-là avec
circonspection, avec prudence, parce que le rythme auquel les entrées puis les
sorties se font ne correspond pas nécessairement, et donc on ne peut pas tirer
de conclusion facilement avec ça.
Mais juste vous dire un élément, quand
même, là-dedans : on voit qu'aux impôts des sociétés ce n'est pas
vigoureux. Et ça, c'est la partie la plus inquiétante, je dirais.
M. Caron (Régys)
: Oui,
mais on constate qu'il reste… avec un mois à écouler pour cette année-là le
déficit risquait de passer du simple au double parce qu'on anticipe un
3,1 milliards.
M. Marceau
: Oui, bien,
on… Écoutez, c'est ça que je vous dis, il faut faire attention, il faut être
prudent avec ces documents-là.
M. Caron (Régys)
: Les
revenus autonomes de l'État avaient augmenté en février, là, ils étaient quand
même en hausse plus que… même que les transferts…
M. Marceau
: Oui, c'est
ça, mais il y a des… écoutez, il y a des…
M. Caron (Régys)
: N'y
avait-il pas une embellie qui se pointait à l'horizon, M. Marceau, avant la
campagne électorale?
M. Marceau
: Écoutez,
je ne suis pas sûr de comprendre le sens de votre question.
M. Caron (Régys)
:
Bien, les revenus de l'État augmentaient, puis vous veniez de dire quelques
semaines auparavant : Les revenus ne sont pas au rendez-vous. Là, ça
montait…
M. Marceau
: Bien,
regardez, tout ce que je vous dis, c'est que les encaisses d'un mois à l'autre,
O.K., les encaisses de revenus — puis c'est vrai pour taxe de vente,
c'est vrai pour les impôts sur le revenu des sociétés — ça fluctue
beaucoup, beaucoup. J'ai vu des mois où on était en haut de nos cibles, des
mois où on était en bas de nos cibles. Et je ne veux pas tirer de conclusion
sur la base de… Voilà.
M. Dutrisac (Robert) : M.
Marceau… M. Couillard, les libéraux, durant la campagne électorale, prévoyaient
une croissance économique légèrement supérieure à ce que vous prévoyiez,
notamment grâce à des mesures de stimulation et notamment, principalement, là,
le 1,5 milliard de dollars de plus par année en infrastructures. Est-ce à
dire qu'ils n'arriveront pas… de toute façon, vous doutiez de ça au départ,
mais il reste que ça retranche, à l'oeil…
M. Marceau : Ça leur enlève
un outil. Ça leur enlève un outil pour atteindre…
M. Dutrisac (Robert) : Quelle
sorte de pourcentage ça peut enlever, ça?
M. Marceau : Je pourrais vous
revenir avec les chiffres plus précis, je les avais calculés pendant la
campagne électorale. Disons que le compte n'était pas bon, O.K. Le compte
n'était pas bon, c'est-à-dire que les montants de plus aux infrastructures
n'étaient pas suffisants pour générer la croissance économique supplémentaire
qu'ils avaient inscrite dans leur cadre financier. Le compte n'était pas bon,
je vous l'ai dit, mais vous n'étiez peut-être pas attentifs en campagne
électorale, mais…
M. Dutrisac (Robert)
: …parce
que, si jamais ils ne l'investissent pas, ils vont être très loin de leur
cible.
M. Marceau
: Regardez,
moi, je vous prévois que, mercredi prochain, les prévisions de croissance
économique vont être retournées à des niveaux raisonnables, conformes à ceux
qu'on retrouve chez les prévisionnistes du secteur privé et non pas… et ne
correspondront pas aux chiffres qu'ils avaient annoncés en campagne électorale.
Je vous prévois ça.
M. Lavallée (Hugo)
:
Concernant le déficit, donc, pour 2013‑2014, vous aviez prévu
2,5 milliards dans votre budget. Là, de ce qu'on comprend, M. Leitão
disait entre les branches peut-être plus autour de 3,1 milliards, là. On
va attendre de voir le chiffre, mais il semble que vous avez manqué la
prévision que vous aviez faite il n'y a pas encore si longtemps. À quoi on peut
attribuer ça?
M. Marceau
: Regardez,
500 millions sur un budget de 95 milliards, c'est très, très petit,
là, c'est 0,05 $ sur un 100 $, là… pas 0,05 $, c'est 0,50 $ sur
un 100 $. C'est quand même… c'est conséquent, c'est des sommes qui sont
conséquentes, mais il faut quand même mettre les choses en proportion, hein? O.K.
Cela étant, il y avait eu des mauvaises
nouvelles, vous vous en rappellerez, à l'automne. Les deux mauvaises nouvelles,
c'était le montant de la facture pour Mégantic qui était plus élevé qu'on
pensait, puis il y avait les régimes de retraite, là, qui étaient au-delà de
400 millions. On verra, là, comment l'année va se terminer. Il est encore
très tôt pour conclure sur l'année financière qui s'est terminée le
31 mars. Je vous l'ai dit la semaine dernière, lorsque ce chiffre-là est
sorti, il reste tout l'été. Entre autres, les réseaux doivent être consolidés,
et ces chiffres-là doivent être consolidés, donc, avec le reste des dépenses et
puis des revenus. Ce que ça donnera en bout de ligne, on ne le sait pas, mais
ce que je peux vous dire, c'est que l'expérience montre que ces réseaux-là, ça
vient améliorer le solde du gouvernement. Mais, bon, il est
encore tôt.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Marceau, are you pleasantly surprised to see the Liberals
following your footsteps with the cement plant today and the $15 billion
in infrastructure?
M. Marceau
: Yes, I think it's… finally, they found the light and they decided
to go ahead with this good project. I think it's a good project. I think it's a
good news for Gaspésie. Those
are… we're talking here about 400 jobs, permanent jobs for Gaspésie, and it's a region which requires…
which needs to have this kind of investment, this kind of support. So I think it's good news, yes.
Mme Plante (Caroline)
: If the major point of contention was the $15 billion in infrastructureinvestment
and if the Liberals backtrack on that, then will you have something to
criticize?
M. Marceau
:
Yes, yes. I'm sure there will be plenty. I'm not afraid of that. The Liberal
Party has to maintain the financial health of Québec. That means making sure
that we get back to budget balance in a timely fashion. That means also that
our debt to GDP ratio keeps on track with our target. That's one thing. So I'll
be looking at that very carefully and I will see whether what is presented make sense.
Now there is also the
need to keep on sustaining our economy because… for example, we presented to Quebeckers an economic policy last October,
which contained a number of very good measures. One of them, if I had to
summarize, is to make sure that our manufacturing
sector modernizes. And the need for that has not been
reduced in the last months. I mean, it's extremely important that we go in that
direction, and so I hope the Government will keep on that track.
The third thing is, of
course, that we don't want the Québec Government to increase the tax burden of Quebeckers. So I'll be looking at that as well and I know… If I learn from the
past, if I learn from what the Liberal Party governments have done in the past, we should be careful there, and I'll be
looking at that very carefully.
And the last thing, of
course, is the delivery of services. Mr. Couillard's government was elected saying that services would be increased. They announced
… they said that they would be providing $340 million more in services. There
were promises for more services, not less, more. Whether that will be in the
budget, we'll see. Certainly, we want them to keep on
delivering the services that Quebeckers want. And they said that they would
provide these extra services by… with more economic growth and with cuts in
bureaucracy. So again we'll make sure that those services are there, are provided,
and that they indeed cut in bureaucracy, not in services as such.
M. Harrold (Max) :
Mr. Marceau, do you get the impression that the Liberal Government is finally coming down to Earth? And you said…
M. Marceau
: I think… Well, yes, the Liberal Party in general, because they were…
before being a government, they
were also…they were campaigning and, during the campaign, they were not on
Earth. They said a number of things that didn't make sense. They said that
there would be more economic growth because they would be there. You will see
the numbers next Wednesday. They said that they would increase expenditures.
Again, I mean, I just don't see the… I don't think that's possible. They said
they would cut $1 billion in bureaucracy. We'll see that. So, yes, they're
going down on earth.
M. Harrold (Max) : Well, you said… in French, you said you predict that there will be
more realistic growth targets. Can you…
M. Marceau
: Yes. Well, their growth forecasts, during the campaign, were above,
by a number of digits, decimal digits, above that of the private sector, which
allowed them to have more revenue and then to spend. That's what they did. That
was their trick during the campaign. But, I mean, you can do that during the
campaign but you can not do that in a budget, right? So…
M. Dougherty (Kevin)
: There's a Conference Board report out today that says, for
instance, that the 2013‑2014
deficit should be about a billion more than you've forecast. And next year they
see that they can balance, it will be about $800 million. Basically, the
economy is a lot slower than you predicted and they predicted as well. What do
you say?
M. Marceau
: OK. First, I have not read the Conference Board… sorry for that, so
the numbers… a bit surprised by that. The economic growth that we were
predicting for this year was 1.9%. I've been looking at numbers by the private
sector recently, and most of them are in that area, 1.8%, 1.9%. The Liberals
were at 2.1% during the campaign, which was… So, I mean, you have to figure
out… I mean, despite the fact that it is relatively small, it's a 0.2%
difference, you have to think about the fact that it increases the base for the
following years. So, in the end, it gives you a lot of money. OK? And, if you
do 0.2% per year, you can get $2 billion in the end. So that's what they did
during the campaign.
M. Dougherty (Kevin)
: Do you expect any surprises tomorrow in the Auditor General's
report?
M. Marceau
: No, I don't expect big surprises.
M. Corbeil
(Michel)
: Sur un autre sujet, êtes-vous inquiet des résultats
du sondage sur la désaffection des jeunes envers le Parti québécois et la
souveraineté?
M. Marceau
: Oui,
regardez, là, je ne commente pas les sondages. Cela étant, le Parti québécois a
une introspection à faire. Nous allons la faire et nous sommes à entreprendre
ce processus.
M. Corbeil (Michel)
:
Quel est votre sentiment envers les jeunes? Est-ce que vous pensez que…
M. Marceau
: Je pense
que c'est important… Écoutez, c'est important que les jeunes soient avec nous.
Là, c'est un sondage, je ne peux pas tirer de conclusion sur la base de ça. Ce
que je peux vous dire, c'est que, pour moi, c'est important que le Parti
québécois parle aux jeunes puis soit en communion avec les jeunes, qu'on
échange avec eux, qu'on comprenne bien leurs attentes et puis qu'on leur offre,
enfin, un projet qui leur convienne aussi. Moi, je pense, c'est fondamental. Merci.
M. Harrold (Max) : Can we get a little bit of English?
M. Marceau
: I'm sorry, I have to go.
(Fin à 13 h 36)