(Quatorze heures quarante-cinq)
Mme Lamarre :
Alors, on vient de prendre connaissance d'un communiqué de la FMSQ, la Fédération
des médecins spécialistes du Québec, qui nous informe que les négociations sont
loin d'être faites dans une transparence. Ce matin, le ministre Barrette nous
disait que tout allait bien. En fait, quand on se reporte… même la semaine
dernière, on devait avoir une entente qui devait absolument être préalable à la
présentation du budget. Le ministre… le président du Conseil du trésor avait
demandé que ce soit réglé au cours du week-end. On a
extensionné jusqu'au lundi, toujours pas
d'entente lundi, mardi, et finalement on a un budget dans lequel on
réalise qu'il y a déjà un montant qui a été imputé et
qui ne correspond pas… qui n'était pas l'objet d'une entente. Donc,
manque de transparence, alors que ce matin le ministre nous disait que tout
allait bien, que les négociations allaient bien. On voit bien que ce n'est pas
le cas.
Et donc cette transparence-là, elle est importante
dans une partie du budget qui a une influence énorme sur la population, une influence, puisque c'est une bonne partie de
la marge de manoeuvre qui va rester au gouvernement pour pouvoir offrir des
soins et des services à la population, soins et services dont elle a très
besoin, et qu'on attend, et qu'on n'a toujours
pas bien compris dans la présentation du budget d'hier.
Mme Biron (Martine)
: À qui va le début?
Mme Lamarre :
Bonjour!
Mme Biron (Martine)
: Mais à qui
le début? Comme je suis toute seule, je suis presque
obligée de vous demander si vous pouvez juste me donner la grande ligne. C'est
ça.
Mme Lamarre :Bien, je peux y aller en… Alors, en fait, on réagit
au communiqué publié par la FMSQ. Et ce qu'on voit, c'est que, la semaine dernière on devait avoir une entente
imminente, même préalable au budget, ce qui n'a pas été le cas. On se rend
compte que non seulement cette entente-là, elle n'a pas eu lieu, mais que, ce matin encore, au moment où le ministre Barrette
nous disait que la négociation se poursuivait, tout
allait bien, bien, évidemment, ça apparaît tout à fait contradictoire.
Mme Biron (Martine)
: M. Barrette
disait ce matin que, sur le montant dans le budget, il y avait eu une entente,
et que c'était l'étalement qui reste à régler. Est-ce que c'est l'information
que vous avez? Est-ce que vous…
Mme Lamarre :
Bien, dans le communiqué de la FMSQ, ce qu'on comprend, c'est qu'ils sont eux-mêmes
étonnés du montant. Donc, il ne semblait pas y avoir même eu consensus sur la
nature de ce montant-là. Et il faut bien dire que ce montant-là, en principe,
il retoucherait la FMSQ et la FMOQ, il regrouperait les deux fédérations
médicales.
Mme Biron (Martine)
: Est-ce que vous estimez que le gouvernement
ment?
Mme Lamarre :
Je considère qu'on a besoin de plus de transparence. On a évoqué qu'il fallait
avoir de la transparence. Donc, que les négociations ne se fassent pas en
public, on peut le concevoir, mais qu'on nous
dise que ça va bien quand, de toute évidence, ça ne va pas bien et qu'on mette…
dans le fond, cette négociation-là soit en quelque sorte une façon de faire
attendre la population par rapport à des éléments concrets au niveau de
nouveaux services ou de soins… non, de nouveaux soins ou services de santé qui
sont attendus par la population, ça, c'est déterminant, là. Alors, on le voit,
dans le budget, hier, on n'avait pas grand-chose sur la santé. Ce qu'on va
pouvoir concrètement annoncer dépend, en bonne partie en tout cas, de cet étalement au niveau de la rémunération des
médecins.
Mme Biron (Martine)
: Qu'est-ce que ça vous dit, cette
controverse-là sur l'état des négociations ou sur la suite des choses?
Mme Lamarre :
Bien, ce que ça nous dit, c'est que le ministre
Barrette n'était probablement pas, et n'est toujours
probablement pas, la meilleure personne pour compléter cette négociation-là et
la finaliser. Depuis le début, on sent qu'il y a quelque chose qui n'est pas… Ce n'est
pas la bonne personne au bon endroit pour cette négociation-là. On a fait appel
au fait que ça devrait être le président du Conseil du trésor qui soit le grand
patron de cette négociation-là. Je pense que ces informations-là et la lenteur
des négociations confirment qu'on avait
raison.
Mme Biron (Martine)
: Avez-vous l'impression qu'avec le
budget d'hier… le chiffre qui a été mis dans le budget, finalement, le gouvernement
se trouve à gagner du temps parce que… dans le
fond, pour discuter, négocier avec…
Mme Lamarre :
Bien, c'est toujours préoccupant parce qu'on
fait appel à des professionnels de la santé, alors ces négociations-là, on
souhaite tous qu'elles se fassent de façon saine, transparente.
Quand on voit ce genre de communiqué
surgir dans les médias, on se dit : Ce n'est certainement pas souhaitable, ça ne va pas
bien. Et, encore une fois, ce qu'il faut se
rappeler, c'est que le montant qui va
ressortir de ça, l'écart dans la récupération de l'étalement, c'est déterminant dans ce que la population va
vraiment pouvoir bénéficier à court terme au niveau des soins et services de
santé. Alors, toute la première ligne, qui a été, vraiment, escamotée, en tout
cas, dans le budget d'hier, on n'en a pas entendu un mot. Je pense qu'il y a
vraiment des attentes qui dépendent de cette négociation-là, et la population
en a besoin.Merci.
(Fin à 14 h 50)