(Quinze heures cinq minutes)
M. Blais : Alors, bonjour.
Merci de vous être déplacés. C'est mon premier «hot room», hein? Soyez
indulgents avec moi. Écoutez, vous avez probablement tous vu cette publicité en
fin de semaine. Alors : Message important à tous les retraités du Québec,
votre rente sera coupée. Et de combien, lit-on? De 40 %.
Alors, j'ai été extrêmement étonné de cette
publicité. Je considère que c'est, à mon avis, de la désinformation. Vous savez
que le gouvernement du Parti libéral s'est engagé à faire un travail avec les
syndicats, avec les municipalités, avec les universités et aussi avec le
secteur privé pour s'assurer de pérenniser les régimes de retraite. Il n'est en
aucun cas, là, question de diminuer les… de réduire les rentes de retraite de
40 %. On voudrait y arriver, je pense, que ce serait totalement
impossible.
Alors, on ne sait pas d'où viennent ces
chiffres. Ce ne sont certainement pas les nôtres. Je vous rappelle que
prochainement on va déposer un projet… un premier projet de loi, pardon, et ces
personnes, là, qui ont financé cette publicité pourront constater que nous ne
sommes pas du tout dans ce type de registre. Bien plus, ils pourront commenter,
comme la plupart des retraités pourront commenter notre projet et voir que
l'essentiel de nos engagements, pérenniser et justice intergénérationnelle,
justice entre les contribuables et justice entre ceux qui ont des régimes de
retraite et ceux qui ne le sont pas, ces équilibres-là seront respectés. Alors,
c'est l'essentiel de ce que je voulais vous dire aujourd'hui.
M. Dutrisac (Robert)
:
Donc, ce n'est pas 40 %? C'est moins que ça?
M. Moreau
: C'est une
excellente tentative, ça. Non, ça va tout à fait à l'encontre de ça. L'idée,
là… bien, je vous donne l'exemple des régimes de retraite dans le domaine
municipal, pour les employés des municipalités. On aura, là, au 31 décembre de
l'année qui vient de se terminer, un déficit actuariel autour de 4 milliards de
dollars. Si rien n'est fait, ce n'est pas 40 %, là, qui va être en cause,
c'est la capacité des régimes à assumer les rentes de retraite. Or, l'intention
du gouvernement, c'est d'aller complètement dans le sens contraire,
c'est-à-dire de prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte que ces régimes-là
soient correctement capitalisés, qu'on règle la question des déficits passés et
qu'on assure aux retraités le droit d'avoir la rente à laquelle ils avaient
droit au moment où ils ont commencé leurs cotisations. Alors, ce genre de
publicité là, c'est, moi, je dirais, totalement irresponsable dans la
mesure où ça inquiète des gens à tort. Et d'aucune façon c'est l'intention du
gouvernement d'aller dans ce sens-là puisque tous les efforts que nous
consacrons, à l'heure actuelle, vont dans le sens opposé.
Alors, moi, je pense que… je ne sais pas
si c'est une technique de négociation ou une technique de positionnement. En
fait, je ne la comprends pas exactement la technique, mais je pense que le
message que François et moi voulons envoyer aux retraités aujourd'hui, c'est de
dire : On veut vous assurer que nous travaillons dans le sens de
pérenniser les régimes de retraite, c'est-à-dire d'assurer leur survie, malgré
les conditions économiques qui ont été extrêmement difficiles et qui, dans
certains cas, mettent les régimes à risque.
M. Caron (Régys)
: Qui
a payé cette publicité-là?
M. Blais : …différents
syndicats, dont le seul… la FTQ. Donc… 2 500 $, je suppose, d'autres
syndicats qui ont participé.
M. Dutrisac (Robert)
:
Donc, la réduction des avantages de la rente des retraités actuels, que
pensez-vous…
M. Blais : On ne veut pas
aujourd'hui vous annoncer des éléments du projet de loi. Vous aurez l'occasion
de voir le projet de loi en même temps que l'ensemble de la population, donc on
ne peut pas…
M. Dougherty (Kevin)
:
Quand? Cette semaine?
M. Blais : Cette semaine. Et
ensuite, je vous le rappelle, hein, tout le monde pourra se faire entendre,
hein, sur ce projet de loi là, dans les prochains mois, les syndicats, mais
aussi les retraités. Il faut comprendre que parfois les intérêts des uns et des
autres ne sont pas tout à fait les mêmes, hein? Donc, c'est important que
chacun puisse se faire entendre pour améliorer le projet de loi, si possible,
là, l'automne prochain.
M. Moreau
: Exactement.
Alors, dépôt d'un projet de loi cette semaine, consultations à l'intersession, vraisemblablement
vers la fin du mois d'août, et étude… bien, en fait, prise en considération, adoption
du principe et étude article par article à l'automne.
M. Caron (Régys)
:
Quelles sont vos intentions, grosso modo, M. Moreau, quant à ce qu'il y aura
dans le projet de loi…
M. Moreau
: Vous voulez
écrire mes adieux dans le journal de jeudi. Je ne peux pas vous le dire, parce
que je commettrais là un outrage au Parlement. Alors, le projet de loi va être
déposé cette semaine, on est en contact avec le leader pour nous assurer que ça
puisse être fait le plus rapidement possible. On doit passer le comité de législation,
l'étape du Conseil des ministres, etc., mais ce sera fait cette semaine. Merci.
Au revoir.
M. Blais : Merci à vous. Au
revoir.
(Fin à 15 h 10)