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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, June 10, 2014, 15 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-sept minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. En fait, je suis ici aujourd'hui… Québec solidaire est ici aujourd'hui parce que plusieurs ont entendu parler de ces pics anti-itinérants qui ont poussé à Montréal dans les dernières semaines. On sait que l'intervention, ce matin, a été de les enlever. On connaît un certain nombre d'endroits, notamment le McDonald's sur Sainte-Catherine, où ils existent encore. On est allé le vérifier il y a quelques minutes.

C'est pour vous dire que ces pratiques nous illustrent comment, lorsque nous ne nous occupons pas des questions majeures, comme celle de l'itinérance, les gens doivent trouver des solutions, et ce n'est pas toujours des solutions très souhaitables. On le sait que la politique en itinérance qui a été déposée au mois de février comportait plusieurs éléments qui rappelaient le droit de cité de ces personnes-là. Ces gens-là ont le droit d'exister, ont le droit d'être dans l'espace public comme vous et moi. Et de voir qu'on en est arrivés à, par exemple, des endroits comme à Londres, comme en France, à utiliser toutes sortes de moyens pour empêcher l'utilisation de l'espace public à ces personnes-là, on trouve ça extrêmement indignant, et c'est pourquoi aujourd'hui je demandais à la ministre responsable de s'engager très clairement à ce qu'à la première journée où nous allons revenir en Chambre, à l'automne, elle déposera son plan d'action.

La politique de lutte à l'itinérance est déjà écrite, on sait les chemins à prendre. Ce qu'il faut maintenant, c'est d'avoir des actions concrètes. Les groupes travaillent là-dessus depuis des semaines et des semaines. Je pense que ce n'est pas trop compliqué d'avoir un plan d'action qui fait en sorte qu'on cesse de lutter… qu'on cesse, dans le fond… je m'excuse, qu'on cesse de viser — c'est ça que je veux dire — à éliminer les itinérants au lieu de travailler à éliminer l'itinérance. Merci.

M. Teisceira-Lessard (Philippe) : Il y a plein de gens qui ont des clôtures devant leur domicile pour empêcher les gens d'accéder à pied sur leur terrain. En ce sens-là, donc, ça empêche les citoyens d'une ville de faire un… poser une action. En quoi est-ce que c'est différent d'avoir des pics devant un commerce pour empêcher les gens de se coucher devant le commerce?

Mme Massé : Bien, en fait, les pics, je ne sais pas si vous avez vu où ils étaient, là, on est… vous parlez probablement plus de ce qui s'est passé à Londres. À Montréal, les pics n'étaient pas au sol, parce que ça, ce serait un problème de santé publique… de sécurité publique. Les pics sont sur le rebord des vitrines, là où, vous et moi, on arrête manger notre crème glacée, là où d'autres, des travailleurs de l'entreprise en face vont s'asseoir pour fumer une cigarette. Et, lorsqu'on a vu ces pics-là arriver, ce qu'on s'est rendu compte, c'est que, dans les faits, la distance qu'ils sont installés, c'est une distance qui ne permet même pas de s'accoter un petit peu sur cet endroit-là.

Alors, quand vous me référez, par exemple, aux terrains privés, les clôtures, etc., c'est une chose généralement très facilement enjambable d'ailleurs. Le fait de pouvoir se déposer un tant soit peu sur le bord, ce qui arrive partout et par toutes sortes de monde… le problème, c'est quand c'est sur la rue Sainte-Catherine de Montréal. Le message est clair.

Et jusqu'où serons-nous prêts à aller? Quand on voit ce qui se passe en France, où chaque petit racoin où un itinérant va pouvoir tirer son matelas pour pouvoir se coucher, on y construit des infrastructures, pas toujours des pics, des fois, c'est très design, très beau, mais juste pour s'assurer qu'il n'y a personne qui va se retrouver là. C'est une cohabitation. L'augmentation de la pauvreté va nous amener inévitablement dans des routes comme augmenter la pauvreté, augmenter le nombre d'itinérants.

Mais, ceci étant dit, quand on se met ensemble, on est capable de trouver des solutions, et plusieurs organisations, ici même, à Québec, à Montréal, ont trouvé des solutions de cohabitation au lieu de faire le ménage, repousser constamment les gens qui vivent à la rue, à l'extérieur de chez nous. Merci.

(Fin à 15 h 31)

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