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Point de presse de M. Philippe Couillard, premier ministre

Version finale

Friday, June 13, 2014, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-sept minutes)

M. Couillard : Alors, bonjour à tous. Je suis heureux d'être accompagné de mon collègue M. Fournier et de ma collègue Mme Ménard, alors que nous ne sommes pas tout à fait à la fin, parce que, techniquement, cette session ne se terminera qu'un peu plus tard, lorsque nous adopterons les crédits, mais je dirais que, déjà, beaucoup a été accompli en peu de temps. Nous avons amené au Parlement une équipe compétente, prête à gouverner rapidement, et nous avons formé le gouvernement du redressement et de la relance. Nous avons déjà tenu, en moins de huit semaines, un grand nombre de nos engagements. Vous aurez d'ailleurs une liste qui vous sera distribuée, et je vous engage à comparer avec les transitions précédentes que vous avez observées quant au nombre d'engagements déjà tenus après quelques semaines.

Il s'agit de rebâtir l'édifice commun des Québécois, celui que j'ai décrit dans le discours inaugural, avec une fondation faite de respect et d'un ton qu'on espère plus positif dans le débat politique; les deux colonnes des finances publiques et de la croissance, soutenant le toit de nos valeurs communes : l'ouverture, l'équité et la promotion du Québec au Canada et dans le monde.

Sur le plan législatif, M. Fournier vous fera des remarques plus détaillées, mais mentionnons rapidement l'adoption, comme nous l'avions dit, dans l'état où nous l'avions laissé dans la précédente législature, le projet de loi n° 52, une réussite de tous les partis politiques, je tiens à le dire; le dépôt et l'adoption de la loi sur l'inspecteur général et le dépôt de la loi sur les retraites municipales.

On a également placé les grands blocs de la politique économique du gouvernement, de la relance économique. Il y a quatre grands blocs : les petites et moyennes entreprises, le Plan Nord, la stratégie maritime et les ressources naturelles, ce qui nous permet déjà d'agir pour soutenir la solidarité de la société québécoise auprès, par exemple, des itinérants, de la lutte contre l'intimidation — il y aura d'autres gestes posés assez prochainement — de la poursuite du déploiement des logements sociaux et des services de garde.

Commençons par les petites et moyennes entreprises. Nous avons annoncé des fonds supplémentaires de démarrage et de capital de risque, une réduction d'impôt pour les PME manufacturières le fonds Créativité Québec pour l'innovation avec des accélérateurs de création d'entreprise avec les universités du Québec, une déduction supplémentaire pour les frais de transport pour les PME manufacturières de plus en plus généreuse selon qu'on est loin des grands centres, un allégement des taxes sur la masse salariale pour l'engagement d'employés qualifiés lié à l'innovation. On a nommé, bien sûr, la ministre responsable des PME et de l'Allégement réglementaire. Et, au milieu de tout ça, il y a le programme de rénovation domiciliaire LogiRénov, qui, on le croit, va créer autour de 20 000 emplois dans le secteur. Et n'oublions pas que nous continuons à soutenir l'entrepreneuriat féminin pour lequel des sommes supplémentaires ont été réservées.

Deuxième élément, le Plan Nord. Outre la formation de la Société du Plan Nord, nous avons, dès maintenant, réservé des sommes pour commencer les études sur la mise sur pied d'un chemin de fer, d'un lien ferroviaire qui relie la Fosse du Labrador au port de Sept-Îles, port de Sept-Îles qu'il faut d'ailleurs désenclaver. M. Daoust est à l'oeuvre là-dessus depuis quelque temps. Et, dans le budget relié au Plan Nord, une somme de 100 millions réservée pour le logement et la formation de la main-d'oeuvre, notamment pour les communautés autochtones.

Troisième élément, la stratégie maritime avec des mesures concrètes favorisant les chantiers navals québécois, l'économie bleue, les biotechnologies marines, le port… le site de Dalhousie, ici, à Québec, et le pôle logistique en Montérégie pour lequel des travaux de planification débutent.

Quatrième bloc, les ressources naturelles. Nomination d'un ministre de la Forêt tel qu'on s'y était engagé, augmentation des crédits pour la sylviculture, déblocage de prêts et de garanties de prêt pour le remplacement d'équipements forestiers, mesures budgétaires également pour l'utilisation de la biomasse forestière, mise sur pied du fonds Mines Hydrocarbures doté de 1 milliard de dollars pour des participations de l'État dans les entreprises du secteur; évaluation environnementale stratégique globale des hydrocarbures, non seulement à Anticosti, mais également sur les autres filières; partage des redevances avec les municipalités et les communautés locales, notamment autochtones, ce qui sera négocié dans le nouveau pacte fiscal municipal. Et la relance des minicentrales, comme vous le savez, en région a un rôle important dans le développement des communautés.

Il y a des projets spécifiques également sur lesquels le gouvernement s'est prononcé : le projet McInnis, bien sûr, à Port-Daniel, qui a été singulièrement amélioré quant à son plan d'affaires et au montage financier, qui ira de l'avant. M. Daoust et M. Arcand travaillent conjointement sur deux stratégies importantes : la filière aluminium et l'utilisation de nos surplus d'électricité. Alors, il y a des gestes de relance, vous le voyez, qui sont déjà amorcés, qui vont se poursuivre au cours des prochains mois et des prochaines années, mais qui ont déjà une fondation solide.

Il faut également, et c'est la deuxième colonne de l'édifice dont je vous parlais plutôt, redresser nos finances publiques. On n'a pas le choix. Vous connaissez les impasses révélées par MM. Godbout et Montmarquette d'abord puis, par la suite, par le Vérificateur général. Dès le 24 avril, les premières mesures de contrôle des dépenses ont été adoptées, avec un rendement de plus de 300 millions de dollars et le fameux cran d'arrêt qui veut dire qu'aucun nouveau programme budgétaire n'est mis en place sans des économies similaires.

Le budget 2014‑2015, bien sûr, vient d'être adopté aujourd'hui, et je voudrais quand même signaler — ce qui a été rarement vu — que ce budget a été mis au point en à peu près six semaines par l'équipe du ministère des Finances, du Conseil du trésor et l'ensemble du gouvernement, avec des crédits budgétaires, ce qui, bien sûr, n'avait pas été le cas au cours de l'administration précédente.

C'est un passage obligé vers l'équilibre budgétaire en 2015‑2016. Et je voudrais redire ce qui a été dit à quelques reprises par moi-même, M. Leitão et d'autres membres du gouvernement : Ce n'est pas une obsession, l'équilibre budgétaire, c'est une obligation. Si on veut pouvoir nous donner les moyens de la solidarité, mieux soigner, mieux éduquer, mieux soutenir les personnes vulnérables, ça passe nécessairement par des finances publiques équilibrées. Comme je l'ai dit déjà, les programmes sociaux de solidarité sur la carte de crédit, ce n'est que du vent.

On a mis en place les deux commissions très importantes pour l'avenir du Québec, d'abord celle sur la fiscalité présidée par Luc Godbout et celle sur la révision permanente — celle-là sera permanente — des programmes de l'État, sous la direction de Mme Lucienne Robillard.

Je dois noter, puis M. Fournier vous en reparlera également, qu'il y a, je crois, un ton et un niveau de respect amélioré à l'Assemblée nationale. En général, même s'il y a toujours des progrès à faire, je pense que les débats se sont faits de façon correcte.

Le travail qui est devant nous, c'est un travail qui est exigeant, qui est nécessaire, qui est rigoureux, un peu celui d'une famille qui vient de se rendre compte qu'elle a dépensé pas mal plus que ses moyens lui permettaient au cours des dernières années et qui doit faire les ajustements requis. Je pense que les familles québécoises comprennent très bien ce passage obligé, que j'ai comparé à une traversée qui sera, on le sait, rude, parfois agitée. Mais, lorsqu'on la vivra, cette traversée, il faudra penser à la destination. Vers où allons-nous? Pourquoi cette traversée? Pour un Québec prospère, juste et surtout un Québec libre de ses choix.

Je voudrais lancer un appel et un peu reprendre les mots de notre collègue M. Leitão en rappelant que l'espoir, comme il l'a dit très joliment, entre toujours par la porte qu'on a laissée ouverte. Je crois que l'action du gouvernement dans les premières semaines de sa présence à la tête des affaires de l'État a ouvert plusieurs portes.

Et je veux dire aux investisseurs de partout : Ayez confiance, investissez au Québec. Nous sommes une terre de choix, une terre d'accueil pour l'investissement. Je veux dire également aux entrepreneurs : Ayez confiance, créez des emplois, créez des entreprises, faites croître vos entreprises. Et je veux dire aux Québécois et aux Québécoises qu'ils et elles ont toutes les raisons d'être confiants, optimistes. Les portes de l'espoir sont maintenant, à nouveau, ouvertes. Merci.

Jean-Marc, sur les affaires parlementaires.

M. Fournier : Merci, M. le premier ministre. Quelques mots pour souligner ce que le premier ministre disait tantôt, d'ailleurs, sur le fait que l'Assemblée a quand même démontré qu'il était possible de travailler avec une meilleure tonalité et un meilleur ton, un peu plus d'harmonie. Pour y arriver, comme on l'avait un peu dit au départ, il y avait une certaine responsabilité qui revenait au gouvernement. Le ton n'est pas que l'affaire du gouvernement, mais le gouvernement doit assumer une certaine responsabilité à cet égard. C'est ce qu'on a fait, et on a initié certains gestes. Je veux juste les rappeler. On en a parlé à plusieurs moments.

D'abord, nous avons inscrit la députée de Joliette comme coauteure du projet de loi sur les soins de fin de vie. Ce n'est pas que ça demandait un effort. Franchement, ce n'était que reconnaître les efforts qu'elle-même avait mis dans ce projet de loi là, mais ce n'est pas une habitude dans les travaux de l'Assemblée, et on a même dû bousculer un peu les règles parlementaires pour nous assurer de reprendre le projet de loi à l'état où il était rendu.

Nous avons aussi appelé le débat de principe du projet de loi de la députée de Gouin, modifiant le Code civil en matière de logement, tel qu'on s'était engagés. On n'avait pas le temps d'aller beaucoup plus loin, mais quand même, et je sais qu'autant pour la députée de Joliette que pour la députée de Gouin, ces gestes, aussi petits soient-ils, étaient fort appréciés et certainement de nature à démontrer notre désir de travailler ensemble.

Cela étant dit, nous aussi respecté nos engagements en matière législative. D'abord, le projet de loi sur les soins de fin de vie a été rappelé là où… à l'état où il était avant les élections et été adopté. La loi sur l'inspecteur général a été adoptée. La loi sur les retraites dans le monde municipal a été, comme il était entendu, présentée, et nous avons même pu convoquer des consultations particulières entre le 20 et le 26 août prochain, ce qui correspondait aux attentes de tout le monde. En fait, en résumé, sept projets de loi ont été présentés, dont deux projets de loi conjoints. Je tiens même à noter que, pour ceux d'entre vous qui s'intéressent aux feuilletons de l'Assemblée, nous avons maintenant une nouvelle rubrique dans le feuilleton, les projets de loi conjoints, ce qui n'était pas une habitude dans le feuilleton, mais je pense que ça démontre justement l'effort qui est fait pour essayer d'avoir une Assemblée dont le respect et l'harmonie est un modèle pour la société.

Donc, sept projets de loi présentés, cinq ont été adoptés, et évidemment, je dirais, ce qui a été de plus substantiel qui a été adopté, c'est évidemment le budget qui a été adopté aujourd'hui. Merci.

M. Couillard : Merci, Jean-Marc.

Le Modérateur : On va procéder à la période de questions destinée aux membres des médias. Je vous demande de vous identifier ainsi que le média que vous représentez. On va commencer par le micro de droite et on va vous demander de vous limiter à une question et une sous-question.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Alain Laforest, TVA. M. Couillard, après cette semaine, est-ce que c'est plus facile d'être ministre ou premier ministre?

M. Couillard : J'adore mon travail. C'est fascinant, c'est passionnant. J'y mets tout le temps, et l'énergie, la passion nécessaires. Je vais faire tout ce que je peux, avec notre équipe de gouvernement, notre caucus, pour faire en sorte de redresser les finances publiques, développer l'économie, mais c'est un boulot formidable.

M. Laforest (Alain) : Pourquoi Mme Thériault, la vice-première ministre, n'est pas avec vous?

M. Couillard : En général, ces bilans-là se font avec le leader du gouvernement et un des responsables du caucus. Ce n'est pas rare de voir ça.

M. Laforest (Alain) : Qu'avez-vous à dire aux pompiers, là, qui ont décidé aujourd'hui de prendre leur retraite?

M. Couillard : Bien, je dirais de prendre leur temps, de ne pas prendre des décisions semblables, parce que, si vous regardez le projet de loi et la chronologie de son adoption puis de l'année supplémentaire de négociation, il y a, devant eux et elles, quelque chose comme deux ans pour négocier. Puis une entente négociée sur les retraites, c'est ce qu'on favorise, bien sûr.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Ce matin, M. Moreau a observé que le juge Dionne a affirmé hier qu'il n'avait rien à voir avec l'assouplissement des conditions de détention des trois évadés de prison. Est-ce que vous êtes d'accord avec l'observation de M. Moreau?

M. Couillard : Je ne ferai aucun commentaire sur les déclarations d'un membre de la magistrature. Il y a une enquête qui va commencer. Je crois que les résultats de cette enquête vont être importants. Il y a des questions substantielles et légitimes qui sont posées sur tous ces événements, et ça remonte à la première évasion de 2013. Je crois également et j'ai confiance que l'enquête montrera que Mme Thériault a agi de bonne foi dans ce dossier.

Journaliste : Docn, est-ce que vous considérez que M. Moreau aurait dû omettre ces observations-là?

M. Couillard : Je ne fais que dire qu'il faut attendre l'enquête avant d'aller plus loin dans les commentaires.

Journaliste : Dans son communiqué de presse, Mme Thériault hier, elle disait que M. Bouchard va être libre de garder secret des conclusions, ou observations, ou informations qui pourraient nuire à la sécurité, aux enquêtes ou aux procès. Est-ce que vous pouvez promettre à la population qu'elle saura qui sont les menteurs dans l'appareil gouvernemental?

M. Couillard : Bien, d'abord, il faut vérifier la substance de la chose, et on verra l'enquête. Je crois qu'il est tout à fait normal, par ailleurs, que M. Bouchard ait une prudence nécessaire en ce qui a trait au procès. Déjà, on est passés, par quelques commentaires, assez près de la zone qui aurait pu mettre en danger le procès lui-même, et alors il faut être conscient de ce phénomène-là, et également les enquêtes en cours. Ceci dit, une fois les enquêtes terminées, le procès terminé, tout ce qui n'aurait pas été rendu public initialement pour ces raisons le sera.

Le Modérateur : Micro de droite…

Journaliste : Mme Thériault a la certitude qu'il y a des menteurs dans l'appareil gouvernemental…

M. Couillard : Vous avez droit à des questions supplémentaires. Je n'ai rien à ajouter là-dessus. L'enquête répondra à ces questions.

Le Modérateur : Micro de droite, s'il vous plaît…

Journaliste : …la population veut savoir si, oui ou non, il y en a.

M. Couillard : L'enquête répondra à ces questions.

Le Modérateur : Micro de droite, s'il vous plaît. Je vous demanderais de respecter, quand même…

M. Gentile (Davide) : Bonjour. Davide Gentile de la Société Radio-Canada. Les mesures de rigueur que vous avez mises de l'avant, est-ce que vous avez vraiment l'impression que la population va souscrire à ce projet-là? Quelle est l'évaluation que vous faites de ce cheminement-là, quant au psyché collectif, là? Est-ce que…

M. Couillard : Oui, évidemment, c'est hasardeux de porter un jugement sur le psyché collectif d'une société, mais je peux vous dire que j'ai de nombreuses manifestations de soutien de la part des citoyens. Ils comprennent tout à fait la notion, même si c'est technique, de déficit structurel, qu'on a continuellement dépensé plus que nos moyens nous le permettaient, qu'on est rendus au fameux mur et même dépassé un peu le fameux mur, et qu'il faut prendre des mesures non seulement pour nous, pour notre génération, mais pour les générations qui suivent.

Bien sûr, il y aura des mesures qui vont être difficiles. On les prendra avec courage et détermination. Mais je pense que la population du Québec a conscience de ce qui doit être fait.

M. Gentile (Davide) : Certains avaient… considéraient que c'était un peu pompeux de parler d'un effet spontané de l'arrivée d'un gouvernement libéral sur l'économie. Est-ce que vous le constatez, ça? Est-ce que vous pensez effectivement qu'il y a un effet libéral, compte tenu de chiffres mi-figue, mi-raisin, là?

M. Couillard : Oui. Soyons prudents, là. Il faut attendre quelque temps. Mais je dirais qu'à l'inverse il y avait énormément d'inquiétude pour le climat d'investissement, le climat du Québec, la stabilité politique du Québec, les relations entre les communautés. Je peux vous dire, il y avait beaucoup, beaucoup d'inquiétude avant l'élection du mois d'avril. Ces facteurs-là sont dissipés. Ça, c'est intangible, ces choses-là. Ça ne se mesure pas de façon objective. Mais on sait qu'il n'y a rien de plus nerveux qu'un investisseur, n'est-ce pas?

M. Gentile (Davide) : Donc, vous pensez qu'ils vont revenir, là, au pays?

M. Couillard : Bien, je pense qu'ils sont là. Ils vont revenir. Et je leur lance un appel pour investir, parce qu'au Québec on a des attraits extraordinaires pour attirer les investisseurs non seulement de chez nous, mais d'ailleurs également. D'ailleurs, à la conférence de Montréal, les gens étaient très intéressés de connaître… de se faire rappeler les avantages du Québec : la relance du Plan Nord, la stratégie maritime. Il y en a beaucoup, d'occasions.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour.

M. Couillard : Bonjour.

Mme Prince (Véronique) : Véronique Prince, à TVA. M. Couillard, vous avez passé la semaine à devoir défendre la gestion de votre gouvernement puis celle de votre ministre de la Sécurité publique pendant les périodes de questions. Par les deux oppositions, vous vous êtes fait talonner là-dessus. Maintenant que les périodes de questions sont terminées, êtes-vous soulagé?

M. Couillard : Non, j'adore les périodes de questions. Je ne sais pas si vous avez remarqué, c'était le cas quand j'étais ministre de la Santé puis c'est encore le cas aujourd'hui. Puis même comme chef de l'opposition j'aimais bien ça.

On a répondu à des questions… Évidemment, ces questions sont légitimes, je ne veux pas en diminuer la légitimité, mais effectivement elles ont pris beaucoup de place dans les activités parlementaires cette semaine, alors qu'on a des défis de fond au Québec. Il y a le budget, il y a les finances publiques, il y a la relance économique et également il faut parler de ça.

Mme Prince (Véronique) : Mais, avec cet événement inattendu là, est-ce que vous reconnaissez que c'est une fin de session qui est difficile ou, du moins, ce n'est pas ce que vous aviez souhaité pour terminer la semaine?

M. Couillard : Bien, ça a ajouté un élément de controverse à la fin de la session, c'est clair. Mais ça ne change pas la destination du gouvernement, la destination du gouvernement qui s'appuie sur le constat des finances publiques, de l'impasse qu'on connaît, du défi de relancer l'emploi au Québec et l'investissement, de la nécessité, pour les générations futures, que notre génération, notre gouvernement fasse les bons choix. Ça ne change pas ça.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : M. le premier ministre, monsieur, madame.

M. Couillard : Bonjour.

Journaliste : M. Couillard, vous terminez la session dans un certain climat de crise, hein, une crise qui affecte la crédibilité d'une de vos ministres, la vice-première ministre. Qu'est-ce qui fait que vous avez échappé le ballon dans ce dossier-là? Qu'est-ce qui fait qu'on se retrouve aujourd'hui à ce… on se retrouve ici aujourd'hui, là, à ce niveau-là, à cette étape?

M. Couillard : Ce que je vous dirais, ce que je vais répéter et ce que j'ai dit tantôt, c'est que j'ai confiance que, dans ce dossier, lorsque les faits seront connus, lorsque l'enquêteur aura fait son travail et déposera son rapport, on verra que le gouvernement, et Mme Thériault en particulier, mais le gouvernement a toujours agi de bonne foi et dans l'intérêt public. Puis, en passant, la priorité, bien sûr, c'est d'éclaircir ces questions, mais, avant tout, c'est de s'assurer que les personnes qui ont échappé à la justice soient rattrapées le plus rapidement possible.

Journaliste : Mais est-ce que vous reconnaissez une responsabilité dans la gestion de cette crise-là?

M. Couillard : La responsabilité qu'on a, c'est d'assurer la sécurité des citoyens, de s'assurer que les personnes soient capturées, de s'assurer qu'avec deux évasions héliportées au Québec...

Une voix :

M. Couillard : C'est fascinant comme bruit de fond. On se penserait dans le temps des fêtes.

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Couillard : Deux évasions héliportées au Québec, c'est trop, là. Franchement, il n'y a pas de quoi être très heureux. Je n'en suis pas heureux du tout. Je ne suis pas heureux non plus, je l'ai dit, de la façon dont l'information a circulé entre les différents acteurs.

Vous aurez remarqué, je crois, quand même, que j'ai pris grand soin de ne pas inutilement mettre trop d'accablement sur le gouvernement précédent. Ça aurait été assez facile, dans la façon habituelle de faire de la politique, de le faire. Je pense qu'il y a des questions qui traversent, là, les lignes partisanes et qui doivent faire l'objet d'une enquête, et l'enquête a lieu.

Le Modérateur : Micro de gauche, s'il vous plaît.

Journaliste : ...posée à plusieurs reprises, mais je voudrais juste vous entendre à nouveau là-dessus. Mme la ministre a toujours votre confiance?

M. Couillard : Oui, sans aucun doute.

Le Modérateur : Micro de gauche, s'il vous plaît. Merci.

M. Dutrisac (Robert) : Oui. Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Vous avez dit que Mme Thériault était quelqu'un de déterminée, d'énergique, mais est-ce que Mme Thériault, elle a le doigté nécessaire pour occuper les fonctions délicates qu'elle occupe, là? La sécurité civile, c'est quand même quelque chose de particulier, c'est en relation avec la police, avec l'univers carcéral...

M. Couillard : Oui. Mais vous savez, M. Dutrisac, je dirais que l'ensemble des missions ministérielles requièrent de la clairvoyance et de l'équilibre. Il n'y a pas que la Sécurité publique. Prenez la Santé, prenez l'Éducation, prenez les Services sociaux, prenez le poste de premier ministre, ça nécessite un travail d'équilibre et de clairvoyance.

Mais je crois que Mme Thériault, encore une fois... j'ai confiance que l'enquête montrera que Mme Thériault s'est acquittée de ses fonctions correctement et de bonne foi et de même que le gouvernement. Mais laissons l'enquête se faire.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, en matière économique, vous avez promis de relancer rapidement l'économie. Quand est-ce qu'on doit s'attendre à des résultats concrets de votre plan ou de ce que vous avez mis en place?

M. Couillard : Bien, par exemple, dès les premiers jours, le crédit d'impôt et de rénovation a été lancé, les mesures pour les PME. Ça prend, bien sûr, quelques semaines, quelques mois parfois pour avoir un impact, compte tenu de la fluctuation de l'emploi au cours de l'été. Mais je crois que le Québec devrait reprendre confiance. Et c'est une question également, outre les chiffres et les mesures… il y a de l'intangible là-dedans, la question de la confiance des investisseurs, de la confiance des entrepreneurs. Et je crois qu'elle revient, je crois qu'elle doit revenir, et c'est pour ça que le message qu'on envoie n'est pas qu'un message de rigueur budgétaire, c'est également un message de relance et d'espoir. Alors, on verra les prochaines données économiques au cours des prochains mois.

On voit que la relance en Amérique du Nord est là, surtout aux États-Unis, ce qui, en soi, devrait avoir un impact positif pour le Québec. Elle n'est pas aussi rapide que les précédentes relances, mais on a bon espoir d'en tirer profit, surtout si on exploite davantage nos ressources, si on dirige davantage d'énergie vers les PME et si on relance ces deux grands moteurs de croissance, selon nous, que sont le Plan Nord et la stratégie maritime.

M. Dutrisac (Robert) : Est-ce qu'on devrait voir une différence à l'automne, par exemple?

M. Couillard : Bien, on l'espère. On verra les chiffres mois par mois.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour, M. le premier ministre, madame, monsieur. Est-ce que vous estimez que les événements de la dernière semaine ont assombri le bilan que vous auriez aimé présenter à la population?

M. Couillard : Écoutez, ça fait partie du paysage. Ça a été une période où il a fallu, bien sûr, faire face, je dirais, à la nécessité de déployer des forces policières rapidement pour capturer les personnes, puis il y a toutes les questions légitimes sur les motifs qui ont mené aux deux évasions héliportées. Mais, en soi, par rapport à tout le contexte du Québec actuel, avec une impasse budgétaire de plus de 4 milliards de dollars, avec les pertes d'emploi, surtout de l'année 2013, avec les enjeux reliés aux ressources naturelles, à nos petites et moyennes entreprises, il faut quand même placer ça en proportion, là. Je pense que ces enjeux-là structuraux sont, dans la grande économie des choses, beaucoup plus importants.

Journaliste : Et, ce matin, l'opposition a carrément remis en cause votre jugement parce que vous avez refusé de démettre votre ministre. Comment pouvez-vous attester de votre bon jugement à la population québécoise? Comment vous le feriez?

M. Couillard : Bien, je dirais que j'ai nommé Mme Thériault au poste qu'elle occupe avec beaucoup de confiance et que rien ne me permet de remettre en cause cette confiance, au contraire. Et je répète que l'enquête montrera, je crois, une fois qu'on aura tous les faits, qu'elle a agi avec conscience, avec diligence et de bonne foi, de même que l'ensemble du gouvernement.

Journaliste : Donc, votre jugement est toujours le bon.

M. Couillard : Je laisse… les électeurs pourront juger de ces questions au fil du mandat et à la fin, dans quatre ans et demi.

Le Modérateur : Micro de gauche.

M. Pépin (Michel) : Bonjour. Michel Pépin, Radio-Canada.

M. Couillard : Bonjour, M. Pépin.

M. Pépin (Michel) : Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour, Mme Ménard, M. Fournier. J'essaie de comprendre pourquoi il y a une enquête administrative publique, dans une certaine façon, en tout cas, décrétée publiquement, parce qu'il peut arriver qu'il y ait des enquêtes administratives dans les ministères sans qu'on soit informé de cela, évidemment.

Compte tenu du fait que, pour l'essentiel, il s'agit d'organismes ou du ministère, là… tout ça est sous la responsabilité de la ministre de la Sécurité publique, à l'exception de la Justice. Je ne sais pas trop, d'ailleurs, ce que vous allez chercher du côté du ministère de la Justice avec cette enquête administrative.

Mais compte tenu, là, que c'est sous son autorité hiérarchique, pourquoi on s'en va dans une enquête? Pourquoi ce n'est pas elle, tout simplement, si elle a besoin d'information, la ministre, qui accomplit son travail, va chercher l'information, s'assure que l'information est juste, rencontre les gens qu'elle doit rencontrer? Comment se fait-il qu'on en est rendu là, compte tenu que c'est de sa responsabilité?

M. Couillard : Bien, je pense qu'au contraire, M. Pépin, c'était judicieux de confier l'enquête à quelqu'un d'un peu extérieur, compte tenu de l'enjeu, compte tenu de l'enjeu notamment de coordination entre les différents corps qui sont sous la responsabilité de la même ministre, vous venez de le dire vous-même. Dans le passé, dans d'autres ministères, comme la Santé et ailleurs, quand il y a eu des situations d'urgence de santé publique, souvenez-vous l'épisode du C. difficile, on n'a pas hésité à faire appel à des gens extérieurs pour nous éclairer. Je pense, c'est non seulement légitime, mais ça aurait été faire preuve de beaucoup de témérité de ne pas utiliser cet outil.

M. Pépin (Michel) : À partir du moment où une ministre affirme qu'on lui a menti et qu'évidemment ça... il est assez clair qu'elle parle de gens avec qui elle travaille, des subalternes, est-ce que son autorité n'est pas en cause ici?

M. Couillard : Encore une fois, je crois que, M. Pépin, l'enquête clarifiera ces questions-là. Moi, je n'ai pas en main d'information me permettant de confirmer ou d'infirmer ce que vous venez de dire. C'est pour ça que j'ai besoin de l'éclairage de M. Bouchard, qui fera l'enquête, qui est une personne expérimentée et uniformément respectée, d'ailleurs. Et je crois qu'on devra se fier à ses conclusions.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite.

M. Pépin (Michel) : Donc, ça peut se reproduire qu'on ait une enquête concernant l'autorité d'un seul ministre, une enquête administrative...

M. Couillard : Mais ça s'est toujours produit, dans tous les ministères, de tout temps. C'est loin d'être...

Journaliste : ...

M. Couillard : C'est loin d'être inhabituel. Regardez les archives du ministère de la Santé, de l'Éducation et autres, vous allez retrouver des épisodes semblables, heureusement pas très fréquents, mais réguliers.

Le Modérateur : Micro de droite. Merci.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour. Charles Lecavalier, Journal de Québec.

M. Couillard : Bonjour.

M. Lecavalier (Charles) : M. le premier ministre, il y a au moins une centaine de pompiers qui ont pris leur retraite hier soir, avant minuit, à Montréal, qui ont profité de l'article 35 du projet de loi n° 3 pour le faire parce qu'il y avait un avantage économique à le faire. Le syndicat des pompiers de Montréal affirme qu'ils ont informé les Affaires municipales qu'il y avait ce problème-là dans le projet de loi. Est-ce que c'était votre objectif, qu'une portion significative, là, du service de protection d'incendie de Montréal qui prenne sa retraite?

M. Couillard : Regardez, il faut quand même prendre un certain recul puis assumer que tout ça fait partie du jeu de pression et de contre-pression dans un enjeu semblable. Il ne faut quand même pas perdre ça de vue, là. Moi, ce que je rappelle aux personnes que vous mentionnez et d'autres personnes potentiellement visées par cette loi, qui est essentielle, à mon avis : on ne peut pas laisser 4 milliards d'impasse dans les municipalités parce que c'est le contribuable payeur de taxes qui ramasse la facture au bout.

Alors, il y a devant nous du temps, un, pour adopter le projet de loi, venir en commission parlementaire présenter leurs arguments. Deux, une fois le projet de loi adopté, il y a un an de négociation, donc on dispose en gros de deux ans de négociations devant nous, là. Alors, plutôt que de sauter aux conclusions puis aux gestes et aux paroles dramatiques, réalisons l'urgence et le caractère incontournable de cette action-là. Faisons en sorte de converser puis qu'il y ait le plus d'ententes négociées possible. D'ailleurs, il y a plusieurs municipalités qui ont eu des ententes négociées, et on souhaite que ce soit la règle.

M. Lecavalier (Charles) : Mais les pompiers qui ont pris leur retraite, ils l'ont prise... ils ne pensent pas revenir. Ces gens-là l'ont fait parce qu'ils disent qu'ils économisent, là… qu'ils économiseraient plus de 70 000 $ de cette façon-là.

Est-ce qu'il y avait une faille dans le projet de loi? Est-ce que l'article 35, de la façon qu'il était rédigé, n'a pas poussé des gens à prendre leur retraite pour éviter de voir leur retraite touchée par le projet de loi, là, comme leurs collègues qui ne l'ont pas prise?

M. Couillard : Je comprends votre question. Mais, vous savez, moi, je suis fondamentalement préoccupé par le payeur de taxes municipal qui reçoit ça dans sa boîte aux lettres, qui souvent, lui ou elle, n'a pas de plan de retraite semblable, à qui on demande de financer des dépassements et des impasses qui durent depuis des années. On parle de 4 milliards de dollars dans le monde municipal.

Bien sûr, il y a deux acteurs à la table, hein? Il y a les municipalités puis les syndicats, mais il manque le troisième acteur, qui est, encore une fois, le citoyen, le contribuable.

Le Modérateur : Micro de gauche, s'il vous plaît.

Journaliste : …mieux rédigé pour éviter…

Le Modérateur : Micro de gauche, s'il vous plaît.

M. Couillard : Bien, il y a un travail de législation qui va se faire. S'il y en a qui ont des améliorations à suggérer, que les personnes viennent les présenter.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour, M. le premier ministre. Marco Bélair-Cirino du Devoir.

M. Couillard : Bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. Vous avez promis de diriger le gouvernement de la transparence. À quoi se butent vos promesses, notamment celle de dévoiler votre agenda exhaustif?

M. Couillard : Il n'y a aucun obstacle. J'ai demandé à M. Fournier d'aborder ça de façon — je vais citer un de mes collègues — rigoureuse et intégrée, de façon à ce qu'on ait une approche large à cette question-là, qu'on ne fasse pas les choses à la pièce, mais on demeure fortement déterminés, là, à aller non seulement dans la direction de la divulgation proactive d'éléments comme ceux que vous suggérez, que vous soulignez.

D'ailleurs, en passant, j'ai rencontré un groupe de gens d'affaires, il y a quelques semaines, ça a été rendu public le jour même, avec le nom des personnes qui étaient avec moi. Même chose quand j'ai rencontré les gens du milieu syndical. Je pense, c'est important.

Mais il n'y a pas que ça. Il y a également la loi d'accès à l'information qui, comme vous le savez, c'est dans votre sphère professionnelle, a besoin d'être réexaminée. M. Fournier va le faire. Il y a des exemples internationaux sur le gouvernement ouvert et transparent, dont on doit s'inspirer. Moi, je pense qu'on peut faire beaucoup mieux et que la transparence, c'est le remède à bien des problèmes. Alors, on est… je suis, nous sommes totalement déterminés à continuer dans cette direction-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Quelle leçon… on vous a posé la question, quelle leçon retenez-vous de la coordination, des critiques liées à la coordination des événements au lendemain de l'évasion des trois prévenus du centre de détention de Québec, notamment la gestion entre les ministères? Est-ce que vous avez, disons, pris des décisions au cours des derniers jours pour resserrer leur collaboration, pour s'assurer que tout le monde soit sur la même longueur d'onde?

M. Couillard : Bien sûr, les messages ont été passés très fermement, mais je pense qu'il faut différencier deux éléments. Il y a, d'une part, les forces policières actives pour la capture des personnes, puis, là-dessus, je pense, le travail se fait de façon très professionnelle. On voit que ce n'est pas simple. Clairement, c'était une évasion planifiée de longue date, et je suppose que le parcours posthélicoptère, si je peux le dire de cette façon, a été planifié également.

Mais j'ai dit puis je répète que moi, comme chef de gouvernement, puis le gouvernement n'est pas satisfait de la coordination, de la cohérence et parfois de la contradiction dans certaines informations qui étaient fournies. Alors, ça, je le répète et je souhaite que ça ne se reproduise pas.

Maintenant, je veux qu'on sache pourquoi, pourquoi c'est arrivé, quels sont les mécanismes ou les personnes qui ont fait en sorte que cette situation se soit produite. Et, encore une fois, la meilleure façon d'y parvenir, c'est d'avoir cette enquête qui, en passant, n'est pas éternelle, hein? Vous aurez remarqué, dans la lettre de mandat, que les travaux se terminent au 31 août, donc il ne se passera pas plus que quelques semaines avant qu'on ait des réponses aux questions.

Le Modérateur : On va passer au micro de droite, en anglais.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …que l'ensemble de vos ministres sont bien informés par l'appareil…

M. Couillard : Ah! Ça, j'ai confiance là-dedans. Je pense que, s'il y a une chose que je peux dire… puis j'ai mentionné tantôt la rapidité d'action de notre gouvernement et puis une liste d'engagements considérables tenus déjà, en grande partie dû, bien sûr, à notre détermination politique mais à la collaboration et à la diligence de la fonction publique du Québec. Je voudrais leur rendre hommage, parce que, six semaines pour faire un budget puis les crédits, on n'a pas vu ça auparavant.

Le Modérateur : Micro de droite, en anglais.

Mme Plante (Caroline) : Caroline Plante, Global News.

M. Couillard : Hi.

Mme Plante (Caroline) : Hello to you all. Premier, do you recognize that the session is ending on a very bad note with this prison break and the repeated request that your Public Security Minister and Deputy Minister step down?

M. Couillard : Well, you know, we can never plan on these types of events. I just want to reaffirm that I have confidence that the inquiry, once all the facts will be known, will show that Mme Thériault and the Government have acted well, diligently and in good faith.

This being said, this element, as you said, is not trivial, I agree with this, but we also have significant structural challenges ahead of us : the fiscal issue, the economy, job creation or natural resources. Those are huge challenges that are much, I think, in the big picture, much more important then that.

Mme Plante (Caroline) : Another challenge is Bill 3, in convincing unions that this is a good bill. What do you think of the 150 firefighters that retired last night?

M. Couillard : Well, I think it was a hasty move, let them reconsider. There is chance… There is time for the bill to be adopted, time for parliamentary hearings to be heard… to be held on the bill. But I just want to say again what I said in French earlier : There are not only two persons around that table, it's not only the unions and municipalities, there's a third element, and nobody talks about, it's the taxpayer, who, most of the time, doesn't have a similar advantage and still has to pay for it through municipal taxes. So, this is very present in my mind. And that's why I always think about that third element when I deal with this issue, which as to be dealt with. We're talking about a $4 billion shortfall in those pension plans, and, if not resolved, it will ultimately lead to increase in taxes.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Journaliste :Yes. Mr. Couillard...

M. Couillard : You're still here?

M. Dougherty (Kevin) :I'm still… This is the last time. This the last time I ask you a question. The bill on the municipal pensions, the Parti québécois says that... Well, first of all, the unions said it's a declaration of war. And the Parti québécois says their version was more balanced. And you've gone really on the side of, you know, Labeaume. They say that you've accepted Labeaume's position. And, you know, it doesn't seem any much way to…. What do you say to that?

M. Couillard : The only side I'm taking here is the side of the taxpayers, who again, most of them don't have access to similar pension plans and are asked to pay for them through their municipal taxes. And again we're talking about the $4 million shortfall. It is not acceptable. We cannot leave this to this generation or the next.

So, you know, of course, it's a duality, it's a conflict… a potential conflict between unions and municipalities, but I will point out that many cities have successfully negotiated settlements. And the whole bill is built to encourage and provide incentives for negotiated settlements. So that's the best approach, it's to negotiate and make a deal.

Journaliste : OK. Yesterday, we had the Auditor General's report on different things and one specifically on the prices paid for pharmaceuticals. 20 years ago, in New Zealand, which is a small place, it's like less than 5 million people, they… a government was elected, and it's a very similar situation. They want to do a… clean up public finances. And one of the things they did was they adopted… it's called PHARMAC and it's a centralized public…

M. Couillard : Bulk purchasing, yes.

Journaliste : …pharmaceuticals purchasing, yes. And, well, the… Québec solidaire also has something similar to that. Is this something you could look at? Because, you know, a lot of your spending is in health, and you're already cutting the budget too. The increase is only 3%, so you have to make cuts. Is this something that you could look at?

M. Couillard : You know, this is why we're setting up this commission on program review. And, when they look at health care, they will certainly look at this, you know. Bulk purchasing of medication has obvious advantages, but the other thing I will point out on program review is that everybody points at health care as the cause for our financial situation, while, if you look at things objectively, per capita, we spend much less than other provinces. In relation to our GDP, we're roughly in the middle pack.

So I would say that the cause of our problem is not health care more than other provinces. It is the other programs that we've added on top of health care and education that are sometimes not present in other provinces. And maybe we're sometimes beyond our true means there, to pay for. That's what we have to readjust. So health care, of course, has to be dealt with because it's a large amount of dollars, but it's not only health care. That's why all programs must be reviewed.

Journaliste : Thank you.

M. Couillard : And congratulations again for your career. Good luck.

Journaliste : Thank you.

Le Modérateur : Dernière question, micro de gauche.

M. Harrold (Max) : Hello. Max Harrold, from CTV News. Mr. Premier, some people said that you should have been tougher in the budget, and that you weren't tough enough, and you should have taken… use some of the political capital that you got from the election now rather than wait and… Perhaps there's a climate of : Well, you didn't go really hard on this budget, so next year we have to worry about next year. Why didn't you do more in the first budget? And what do you say to people who are worried about what's to come?

M. Couillard : Well, I'm reassured by the fact that you don't find the budget too hard. Other people, of course, have different opinions, as you've noticed. I would point out to you that we started with a potential deficit of over $5 billion for this present fiscal year and we have reduced it… we hope to reduce it to $2.3 billion, which is still a lot, but will take us to a balanced budget the following year. Trying to balance in a single year, I think, would have been very… «téméraire», in French — I don't know how you say this in English — but it would have been too much… much too aggressive and would have risked to, first, slow down the economy, and significantly damage our public services. International experience shows that you have to do it progressively, but not wait too long, because each time we have a deficit, it goes on our debt. And at the same time, you must adopt measures that will create jobs and grow the economy. That's the balance here. That's what we've done.

M. Harrold (Max) : And, in terms of the prison escape, that jail escape, I'm wondering what do you think is the responsibility of the Government to manage the information that comes out of…

M. Couillard : Well, it is a significant responsibility and…

M. Harrold (Max) : …has handle it well?

M. Couillard : Well, you know, government in general, and this include not only elected officials but unelected officials, has to be examinated on this, because I've said and I will repeat that I'm not happy with the way the information flow has been coordinated, it's apparent lack of coherence, sometimes contradictions. I'm not pointing the finger to anyone, but I want to be sure that, while we are, I hope, catching those three guys and bringing them back behind the bars, that, at the same time, we adopt measures that will ensure that, frankly, this will not happen again. Two times, you know, escape from a jail in a helicopter in Québec, it's quite embarrassing…

M. Harrold (Max) : And just one last little question. It's been a little over two months, how do you feel in the job?

M. Couillard : I love it. Honestly, I've never had such a stimulating and fascinating job. I'm sure you can imagine the challenges every day. You know, for a while, I was in the private sector, and people were asking me : What's the difference between, you know, public sector… I mean, politics and private sector? I would say that the level of intellectual stimulation in the position I hold and my colleagues hold has no equivalent, no equivalent at all. It's fascinating. It's fantastic. I need that. I need to be driven by that. Otherwise I get bored.

M. Harrold (Max) :…neurosurgeon?

M. Couillard : Well, neurosurgery was good too, you know, but I want to treat a bigger patient now.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 14)

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