(Quatorze heures trente-sept minutes)
M. Couillard : Alors, bonjour
à tous. Je suis heureux d'être accompagné de mon collègue M. Fournier et de ma
collègue Mme Ménard, alors que nous ne sommes pas tout à fait à la fin, parce
que, techniquement, cette session ne se terminera qu'un peu plus tard, lorsque
nous adopterons les crédits, mais je dirais que, déjà, beaucoup a été accompli
en peu de temps. Nous avons amené au Parlement une équipe compétente, prête à
gouverner rapidement, et nous avons formé le gouvernement du redressement et de
la relance. Nous avons déjà tenu, en moins de huit semaines, un grand nombre de
nos engagements. Vous aurez d'ailleurs une liste qui vous sera distribuée, et
je vous engage à comparer avec les transitions précédentes que vous avez
observées quant au nombre d'engagements déjà tenus après quelques semaines.
Il s'agit de rebâtir l'édifice commun des
Québécois, celui que j'ai décrit dans le discours inaugural, avec une fondation
faite de respect et d'un ton qu'on espère plus positif dans le débat politique;
les deux colonnes des finances publiques et de la croissance, soutenant le toit
de nos valeurs communes : l'ouverture, l'équité et la promotion du Québec
au Canada et dans le monde.
Sur le plan législatif, M. Fournier vous
fera des remarques plus détaillées, mais mentionnons rapidement l'adoption,
comme nous l'avions dit, dans l'état où nous l'avions laissé dans la précédente
législature, le projet de loi n° 52, une réussite de tous les partis
politiques, je tiens à le dire; le dépôt et l'adoption de la loi sur
l'inspecteur général et le dépôt de la loi sur les retraites municipales.
On a également placé les grands blocs de la
politique économique du gouvernement, de la relance économique. Il y a quatre
grands blocs : les petites et moyennes entreprises, le Plan Nord, la
stratégie maritime et les ressources naturelles, ce qui nous permet déjà d'agir
pour soutenir la solidarité de la société québécoise auprès, par exemple, des
itinérants, de la lutte contre l'intimidation — il y aura d'autres gestes
posés assez prochainement — de la poursuite du déploiement des
logements sociaux et des services de garde.
Commençons par les petites et moyennes
entreprises. Nous avons annoncé des fonds supplémentaires de démarrage et de capital
de risque, une réduction d'impôt pour les PME manufacturières le fonds
Créativité Québec pour l'innovation avec des accélérateurs de création
d'entreprise avec les universités du Québec, une déduction supplémentaire pour
les frais de transport pour les PME manufacturières de plus en plus généreuse
selon qu'on est loin des grands centres, un allégement des taxes sur la masse
salariale pour l'engagement d'employés qualifiés lié à l'innovation. On a
nommé, bien sûr, la ministre responsable des PME et de l'Allégement
réglementaire. Et, au milieu de tout ça, il y a le programme de rénovation
domiciliaire LogiRénov, qui, on le croit, va créer autour de 20 000
emplois dans le secteur. Et n'oublions pas que nous continuons à soutenir
l'entrepreneuriat féminin pour lequel des sommes supplémentaires ont été
réservées.
Deuxième élément, le Plan Nord. Outre la
formation de la Société du Plan Nord, nous avons, dès maintenant, réservé des
sommes pour commencer les études sur la mise sur pied d'un chemin de fer, d'un
lien ferroviaire qui relie la Fosse du Labrador au port de Sept-Îles, port de
Sept-Îles qu'il faut d'ailleurs désenclaver. M. Daoust est à l'oeuvre là-dessus
depuis quelque temps. Et, dans le budget relié au Plan Nord, une somme de
100 millions réservée pour le logement et la formation de la
main-d'oeuvre, notamment pour les communautés autochtones.
Troisième élément, la stratégie maritime
avec des mesures concrètes favorisant les chantiers navals québécois, l'économie
bleue, les biotechnologies marines, le port… le site de Dalhousie, ici, à
Québec, et le pôle logistique en Montérégie pour lequel des travaux de
planification débutent.
Quatrième bloc, les ressources naturelles.
Nomination d'un ministre de la Forêt tel qu'on s'y était engagé, augmentation des
crédits pour la sylviculture, déblocage de prêts et de garanties de prêt pour
le remplacement d'équipements forestiers, mesures budgétaires également pour
l'utilisation de la biomasse forestière, mise sur pied du fonds Mines
Hydrocarbures doté de 1 milliard de dollars pour des participations de
l'État dans les entreprises du secteur; évaluation environnementale stratégique
globale des hydrocarbures, non seulement à Anticosti, mais également sur les
autres filières; partage des redevances avec les municipalités et les
communautés locales, notamment autochtones, ce qui sera négocié dans le nouveau
pacte fiscal municipal. Et la relance des minicentrales, comme vous le savez,
en région a un rôle important dans le développement des communautés.
Il y a des projets spécifiques également
sur lesquels le gouvernement s'est prononcé : le projet McInnis, bien sûr,
à Port-Daniel, qui a été singulièrement amélioré quant à son plan d'affaires et
au montage financier, qui ira de l'avant. M. Daoust et M. Arcand travaillent
conjointement sur deux stratégies importantes : la filière aluminium et
l'utilisation de nos surplus d'électricité. Alors, il y a des gestes de
relance, vous le voyez, qui sont déjà amorcés, qui vont se poursuivre au cours
des prochains mois et des prochaines années, mais qui ont déjà une fondation
solide.
Il faut également, et c'est la deuxième
colonne de l'édifice dont je vous parlais plutôt, redresser nos finances
publiques. On n'a pas le choix. Vous connaissez les impasses révélées par MM.
Godbout et Montmarquette d'abord puis, par la suite, par le Vérificateur
général. Dès le 24 avril, les premières mesures de contrôle des dépenses ont
été adoptées, avec un rendement de plus de 300 millions de dollars et le
fameux cran d'arrêt qui veut dire qu'aucun nouveau programme budgétaire n'est
mis en place sans des économies similaires.
Le budget 2014‑2015, bien sûr, vient d'être
adopté aujourd'hui, et je voudrais quand même signaler — ce qui a été
rarement vu — que ce budget a été mis au point en à peu près six
semaines par l'équipe du ministère des Finances, du Conseil du trésor et l'ensemble
du gouvernement, avec des crédits budgétaires, ce qui, bien sûr, n'avait pas
été le cas au cours de l'administration précédente.
C'est un passage obligé vers l'équilibre
budgétaire en 2015‑2016. Et je voudrais redire ce qui a été dit à quelques
reprises par moi-même, M. Leitão et d'autres membres du gouvernement : Ce
n'est pas une obsession, l'équilibre budgétaire, c'est une obligation. Si on
veut pouvoir nous donner les moyens de la solidarité, mieux soigner, mieux
éduquer, mieux soutenir les personnes vulnérables, ça passe nécessairement par
des finances publiques équilibrées. Comme je l'ai dit déjà, les programmes
sociaux de solidarité sur la carte de crédit, ce n'est que du vent.
On a mis en place les deux commissions
très importantes pour l'avenir du Québec, d'abord celle sur la fiscalité
présidée par Luc Godbout et celle sur la révision permanente — celle-là
sera permanente — des programmes de l'État, sous la direction de Mme
Lucienne Robillard.
Je dois noter, puis M. Fournier vous en
reparlera également, qu'il y a, je crois, un ton et un niveau de respect
amélioré à l'Assemblée nationale. En général, même s'il y a toujours des
progrès à faire, je pense que les débats se sont faits de façon correcte.
Le travail qui est devant nous, c'est un
travail qui est exigeant, qui est nécessaire, qui est rigoureux, un peu celui d'une
famille qui vient de se rendre compte qu'elle a dépensé pas mal plus que ses
moyens lui permettaient au cours des dernières années et qui doit faire les
ajustements requis. Je pense que les familles québécoises comprennent très bien
ce passage obligé, que j'ai comparé à une traversée qui sera, on le sait, rude,
parfois agitée. Mais, lorsqu'on la vivra, cette traversée, il faudra penser à
la destination. Vers où allons-nous? Pourquoi cette traversée? Pour un Québec
prospère, juste et surtout un Québec libre de ses choix.
Je voudrais lancer un appel et un peu
reprendre les mots de notre collègue M. Leitão en rappelant que l'espoir, comme
il l'a dit très joliment, entre toujours par la porte qu'on a laissée ouverte. Je
crois que l'action du gouvernement dans les premières semaines de sa présence à
la tête des affaires de l'État a ouvert plusieurs portes.
Et je veux dire aux investisseurs de
partout : Ayez confiance, investissez au Québec. Nous sommes une terre de
choix, une terre d'accueil pour l'investissement. Je veux dire également aux
entrepreneurs : Ayez confiance, créez des emplois, créez des entreprises,
faites croître vos entreprises. Et je veux dire aux Québécois et aux
Québécoises qu'ils et elles ont toutes les raisons d'être confiants,
optimistes. Les portes de l'espoir sont maintenant, à nouveau, ouvertes. Merci.
Jean-Marc, sur les affaires
parlementaires.
M. Fournier
: Merci, M.
le premier ministre. Quelques mots pour souligner ce que le premier ministre
disait tantôt, d'ailleurs, sur le fait que l'Assemblée a quand même démontré qu'il
était possible de travailler avec une meilleure tonalité et un meilleur ton, un
peu plus d'harmonie. Pour y arriver, comme on l'avait un peu dit au départ, il
y avait une certaine responsabilité qui revenait au gouvernement. Le ton n'est
pas que l'affaire du gouvernement, mais le gouvernement doit assumer une certaine
responsabilité à cet égard. C'est ce qu'on a fait, et on a initié certains
gestes. Je veux juste les rappeler. On en a parlé à plusieurs moments.
D'abord, nous avons inscrit la députée de Joliette
comme coauteure du projet de loi sur les soins de fin de vie. Ce n'est pas que
ça demandait un effort. Franchement, ce n'était que reconnaître les efforts
qu'elle-même avait mis dans ce projet de loi là, mais ce n'est pas une habitude
dans les travaux de l'Assemblée, et on a même dû bousculer un peu les règles
parlementaires pour nous assurer de reprendre le projet de loi à l'état où il
était rendu.
Nous avons aussi appelé le débat de
principe du projet de loi de la députée de Gouin, modifiant le Code civil en
matière de logement, tel qu'on s'était engagés. On n'avait pas le temps d'aller
beaucoup plus loin, mais quand même, et je sais qu'autant pour la députée de Joliette
que pour la députée de Gouin, ces gestes, aussi petits soient-ils, étaient fort
appréciés et certainement de nature à démontrer notre désir de travailler
ensemble.
Cela étant dit, nous aussi respecté nos
engagements en matière législative. D'abord, le projet de loi sur les soins de
fin de vie a été rappelé là où… à l'état où il était avant les élections et été
adopté. La loi sur l'inspecteur général a été adoptée. La loi sur les
retraites dans le monde municipal a été, comme il était entendu, présentée, et
nous avons même pu convoquer des consultations particulières entre le 20 et le
26 août prochain, ce qui correspondait aux attentes de tout le monde. En fait,
en résumé, sept projets de loi ont été présentés, dont deux projets de loi
conjoints. Je tiens même à noter que, pour ceux d'entre vous qui s'intéressent
aux feuilletons de l'Assemblée, nous avons maintenant une nouvelle rubrique
dans le feuilleton, les projets de loi conjoints, ce qui n'était pas une
habitude dans le feuilleton, mais je pense que ça démontre justement l'effort
qui est fait pour essayer d'avoir une Assemblée dont le respect et l'harmonie
est un modèle pour la société.
Donc, sept projets de loi présentés, cinq
ont été adoptés, et évidemment, je dirais, ce qui a été de plus substantiel qui
a été adopté, c'est évidemment le budget qui a été adopté aujourd'hui. Merci.
M. Couillard : Merci,
Jean-Marc.
Le Modérateur
: On va
procéder à la période de questions destinée aux membres des médias. Je vous
demande de vous identifier ainsi que le média que vous représentez. On va
commencer par le micro de droite et on va vous demander de vous limiter à une
question et une sous-question.
M. Laforest (Alain)
:
Bonjour. Alain Laforest, TVA. M. Couillard, après cette semaine, est-ce que
c'est plus facile d'être ministre ou premier ministre?
M. Couillard : J'adore mon
travail. C'est fascinant, c'est passionnant. J'y mets tout le temps, et l'énergie,
la passion nécessaires. Je vais faire tout ce que je peux, avec notre équipe de
gouvernement, notre caucus, pour faire en sorte de redresser les finances
publiques, développer l'économie, mais c'est un boulot formidable.
M. Laforest (Alain)
:
Pourquoi Mme Thériault, la vice-première ministre, n'est pas avec vous?
M. Couillard : En général,
ces bilans-là se font avec le leader du gouvernement et un des responsables du
caucus. Ce n'est pas rare de voir ça.
M. Laforest (Alain)
:
Qu'avez-vous à dire aux pompiers, là, qui ont décidé aujourd'hui de prendre
leur retraite?
M. Couillard : Bien, je
dirais de prendre leur temps, de ne pas prendre des décisions semblables, parce
que, si vous regardez le projet de loi et la chronologie de son adoption puis
de l'année supplémentaire de négociation, il y a, devant eux et elles, quelque
chose comme deux ans pour négocier. Puis une entente négociée sur les retraites,
c'est ce qu'on favorise, bien sûr.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de gauche.
Journaliste
: Bonjour,
M. Couillard. Ce matin, M. Moreau a observé que le juge Dionne a affirmé hier
qu'il n'avait rien à voir avec l'assouplissement des conditions de détention
des trois évadés de prison. Est-ce que vous êtes d'accord avec l'observation de
M. Moreau?
M. Couillard : Je ne ferai
aucun commentaire sur les déclarations d'un membre de la magistrature. Il y a
une enquête qui va commencer. Je crois que les résultats de cette enquête vont
être importants. Il y a des questions substantielles et légitimes qui sont
posées sur tous ces événements, et ça remonte à la première évasion de 2013. Je
crois également et j'ai confiance que l'enquête montrera que Mme Thériault a
agi de bonne foi dans ce dossier.
Journaliste
: Docn, est-ce
que vous considérez que M. Moreau aurait dû omettre ces observations-là?
M. Couillard : Je ne fais que
dire qu'il faut attendre l'enquête avant d'aller plus loin dans les
commentaires.
Journaliste
: Dans son
communiqué de presse, Mme Thériault hier, elle disait que M. Bouchard va être
libre de garder secret des conclusions, ou observations, ou informations qui
pourraient nuire à la sécurité, aux enquêtes ou aux procès. Est-ce que vous
pouvez promettre à la population qu'elle saura qui sont les menteurs dans
l'appareil gouvernemental?
M. Couillard : Bien, d'abord,
il faut vérifier la substance de la chose, et on verra l'enquête. Je crois
qu'il est tout à fait normal, par ailleurs, que M. Bouchard ait une prudence
nécessaire en ce qui a trait au procès. Déjà, on est passés, par quelques
commentaires, assez près de la zone qui aurait pu mettre en danger le procès
lui-même, et alors il faut être conscient de ce phénomène-là, et également les
enquêtes en cours. Ceci dit, une fois les enquêtes terminées, le procès terminé,
tout ce qui n'aurait pas été rendu public initialement pour ces raisons le
sera.
Le Modérateur
: Micro
de droite…
Journaliste
: Mme
Thériault a la certitude qu'il y a des menteurs dans l'appareil gouvernemental…
M. Couillard : Vous avez
droit à des questions supplémentaires. Je n'ai rien à ajouter là-dessus.
L'enquête répondra à ces questions.
Le Modérateur
: Micro
de droite, s'il vous plaît…
Journaliste
: …la
population veut savoir si, oui ou non, il y en a.
M. Couillard : L'enquête répondra
à ces questions.
Le Modérateur
: Micro
de droite, s'il vous plaît. Je vous demanderais de respecter, quand même…
M. Gentile (Davide) :
Bonjour. Davide Gentile de la Société Radio-Canada. Les mesures de rigueur que
vous avez mises de l'avant, est-ce que vous avez vraiment l'impression que la
population va souscrire à ce projet-là? Quelle est l'évaluation que vous faites
de ce cheminement-là, quant au psyché collectif, là? Est-ce que…
M. Couillard : Oui,
évidemment, c'est hasardeux de porter un jugement sur le psyché collectif d'une
société, mais je peux vous dire que j'ai de nombreuses manifestations de
soutien de la part des citoyens. Ils comprennent tout à fait la notion, même si
c'est technique, de déficit structurel, qu'on a continuellement dépensé plus
que nos moyens nous le permettaient, qu'on est rendus au fameux mur et même
dépassé un peu le fameux mur, et qu'il faut prendre des mesures non seulement
pour nous, pour notre génération, mais pour les générations qui suivent.
Bien sûr, il y aura des mesures qui vont
être difficiles. On les prendra avec courage et détermination. Mais je pense
que la population du Québec a conscience de ce qui doit être fait.
M. Gentile (Davide) : Certains
avaient… considéraient que c'était un peu pompeux de parler d'un effet spontané
de l'arrivée d'un gouvernement libéral sur l'économie. Est-ce que vous le
constatez, ça? Est-ce que vous pensez effectivement qu'il y a un effet libéral,
compte tenu de chiffres mi-figue, mi-raisin, là?
M. Couillard : Oui. Soyons
prudents, là. Il faut attendre quelque temps. Mais je dirais qu'à l'inverse il
y avait énormément d'inquiétude pour le climat d'investissement, le climat du Québec,
la stabilité politique du Québec, les relations entre les communautés. Je peux
vous dire, il y avait beaucoup, beaucoup d'inquiétude avant l'élection du mois
d'avril. Ces facteurs-là sont dissipés. Ça, c'est intangible, ces choses-là. Ça
ne se mesure pas de façon objective. Mais on sait qu'il n'y a rien de plus
nerveux qu'un investisseur, n'est-ce pas?
M. Gentile (Davide) : Donc,
vous pensez qu'ils vont revenir, là, au pays?
M. Couillard : Bien, je pense
qu'ils sont là. Ils vont revenir. Et je leur lance un appel pour investir, parce
qu'au Québec on a des attraits extraordinaires pour attirer les investisseurs
non seulement de chez nous, mais d'ailleurs également. D'ailleurs, à la
conférence de Montréal, les gens étaient très intéressés de connaître… de se
faire rappeler les avantages du Québec : la relance du Plan Nord, la
stratégie maritime. Il y en a beaucoup, d'occasions.
Le Modérateur
: Micro
de gauche.
Mme Prince (Véronique)
:
Bonjour.
M. Couillard : Bonjour.
Mme Prince (Véronique)
:
Véronique Prince, à TVA. M. Couillard, vous avez passé la semaine à devoir
défendre la gestion de votre gouvernement puis celle de votre ministre de la
Sécurité publique pendant les périodes de questions. Par les deux oppositions,
vous vous êtes fait talonner là-dessus. Maintenant que les périodes de
questions sont terminées, êtes-vous soulagé?
M. Couillard : Non, j'adore
les périodes de questions. Je ne sais pas si vous avez remarqué, c'était le cas
quand j'étais ministre de la Santé puis c'est encore le cas aujourd'hui. Puis
même comme chef de l'opposition j'aimais bien ça.
On a répondu à des questions… Évidemment,
ces questions sont légitimes, je ne veux pas en diminuer la légitimité, mais
effectivement elles ont pris beaucoup de place dans les activités
parlementaires cette semaine, alors qu'on a des défis de fond au Québec. Il y a
le budget, il y a les finances publiques, il y a la relance économique et également
il faut parler de ça.
Mme Prince (Véronique)
:
Mais, avec cet événement inattendu là, est-ce que vous reconnaissez que c'est
une fin de session qui est difficile ou, du moins, ce n'est pas ce que vous
aviez souhaité pour terminer la semaine?
M. Couillard : Bien, ça a
ajouté un élément de controverse à la fin de la session, c'est clair. Mais ça
ne change pas la destination du gouvernement, la destination du gouvernement
qui s'appuie sur le constat des finances publiques, de l'impasse qu'on connaît,
du défi de relancer l'emploi au Québec et l'investissement, de la nécessité,
pour les générations futures, que notre génération, notre gouvernement fasse
les bons choix. Ça ne change pas ça.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
Journaliste
: M. le
premier ministre, monsieur, madame.
M. Couillard : Bonjour.
Journaliste
: M.
Couillard, vous terminez la session dans un certain climat de crise, hein, une
crise qui affecte la crédibilité d'une de vos ministres, la vice-première
ministre. Qu'est-ce qui fait que vous avez échappé le ballon dans ce
dossier-là? Qu'est-ce qui fait qu'on se retrouve aujourd'hui à ce… on se
retrouve ici aujourd'hui, là, à ce niveau-là, à cette étape?
M. Couillard : Ce que je vous
dirais, ce que je vais répéter et ce que j'ai dit tantôt, c'est que j'ai
confiance que, dans ce dossier, lorsque les faits seront connus, lorsque
l'enquêteur aura fait son travail et déposera son rapport, on verra que le
gouvernement, et Mme Thériault en particulier, mais le gouvernement a toujours
agi de bonne foi et dans l'intérêt public. Puis, en passant, la priorité, bien
sûr, c'est d'éclaircir ces questions, mais, avant tout, c'est de s'assurer que
les personnes qui ont échappé à la justice soient rattrapées le plus rapidement
possible.
Journaliste
: Mais est-ce
que vous reconnaissez une responsabilité dans la gestion de cette crise-là?
M. Couillard : La responsabilité
qu'on a, c'est d'assurer la sécurité des citoyens, de s'assurer que les
personnes soient capturées, de s'assurer qu'avec deux évasions héliportées au Québec...
Une voix
: …
M. Couillard : C'est
fascinant comme bruit de fond. On se penserait dans le temps des fêtes.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Couillard : Deux évasions
héliportées au Québec, c'est trop, là. Franchement, il n'y a pas de quoi être
très heureux. Je n'en suis pas heureux du tout. Je ne suis pas heureux non
plus, je l'ai dit, de la façon dont l'information a circulé entre les
différents acteurs.
Vous aurez remarqué, je crois, quand même,
que j'ai pris grand soin de ne pas inutilement mettre trop d'accablement sur le
gouvernement précédent. Ça aurait été assez facile, dans la façon habituelle de
faire de la politique, de le faire. Je pense qu'il y a des questions qui
traversent, là, les lignes partisanes et qui doivent faire l'objet d'une
enquête, et l'enquête a lieu.
Le Modérateur
: Micro
de gauche, s'il vous plaît.
Journaliste
: ...posée
à plusieurs reprises, mais je voudrais juste vous entendre à nouveau là-dessus.
Mme la ministre a toujours votre confiance?
M. Couillard : Oui, sans
aucun doute.
Le Modérateur
: Micro
de gauche, s'il vous plaît. Merci.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui. Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Vous avez dit que Mme Thériault était
quelqu'un de déterminée, d'énergique, mais est-ce que Mme Thériault, elle a le
doigté nécessaire pour occuper les fonctions délicates qu'elle occupe, là? La
sécurité civile, c'est quand même quelque chose de particulier, c'est en
relation avec la police, avec l'univers carcéral...
M. Couillard : Oui. Mais vous
savez, M. Dutrisac, je dirais que l'ensemble des missions ministérielles
requièrent de la clairvoyance et de l'équilibre. Il n'y a pas que la Sécurité
publique. Prenez la Santé, prenez l'Éducation, prenez les Services sociaux,
prenez le poste de premier ministre, ça nécessite un travail d'équilibre et de
clairvoyance.
Mais je crois que Mme Thériault, encore
une fois... j'ai confiance que l'enquête montrera que Mme Thériault s'est
acquittée de ses fonctions correctement et de bonne foi et de même que le
gouvernement. Mais laissons l'enquête se faire.
M. Dutrisac (Robert)
: Maintenant,
en matière économique, vous avez promis de relancer rapidement l'économie.
Quand est-ce qu'on doit s'attendre à des résultats concrets de votre plan ou de
ce que vous avez mis en place?
M. Couillard : Bien, par
exemple, dès les premiers jours, le crédit d'impôt et de rénovation a été
lancé, les mesures pour les PME. Ça prend, bien sûr, quelques semaines,
quelques mois parfois pour avoir un impact, compte tenu de la fluctuation de
l'emploi au cours de l'été. Mais je crois que le Québec devrait reprendre
confiance. Et c'est une question également, outre les chiffres et les mesures…
il y a de l'intangible là-dedans, la question de la confiance des
investisseurs, de la confiance des entrepreneurs. Et je crois qu'elle revient,
je crois qu'elle doit revenir, et c'est pour ça que le message qu'on envoie n'est
pas qu'un message de rigueur budgétaire, c'est également un message de relance
et d'espoir. Alors, on verra les prochaines données économiques au cours des
prochains mois.
On voit que la relance en Amérique du Nord
est là, surtout aux États-Unis, ce qui, en soi, devrait avoir un impact positif
pour le Québec. Elle n'est pas aussi rapide que les précédentes relances, mais
on a bon espoir d'en tirer profit, surtout si on exploite davantage nos
ressources, si on dirige davantage d'énergie vers les PME et si on relance ces
deux grands moteurs de croissance, selon nous, que sont le Plan Nord et la
stratégie maritime.
M. Dutrisac (Robert)
: Est-ce
qu'on devrait voir une différence à l'automne, par exemple?
M. Couillard : Bien, on
l'espère. On verra les chiffres mois par mois.
Le Modérateur
: Micro
de droite.
Journaliste : Bonjour, M. le
premier ministre, madame, monsieur. Est-ce que vous estimez que les événements
de la dernière semaine ont assombri le bilan que vous auriez aimé présenter à
la population?
M. Couillard : Écoutez, ça
fait partie du paysage. Ça a été une période où il a fallu, bien sûr, faire
face, je dirais, à la nécessité de déployer des forces policières rapidement
pour capturer les personnes, puis il y a toutes les questions légitimes sur les
motifs qui ont mené aux deux évasions héliportées. Mais, en soi, par rapport à
tout le contexte du Québec actuel, avec une impasse budgétaire de plus de 4 milliards
de dollars, avec les pertes d'emploi, surtout de l'année 2013, avec les enjeux
reliés aux ressources naturelles, à nos petites et moyennes entreprises, il
faut quand même placer ça en proportion, là. Je pense que ces enjeux-là
structuraux sont, dans la grande économie des choses, beaucoup plus importants.
Journaliste : Et, ce matin,
l'opposition a carrément remis en cause votre jugement parce que vous avez
refusé de démettre votre ministre. Comment pouvez-vous attester de votre bon
jugement à la population québécoise? Comment vous le feriez?
M. Couillard : Bien, je
dirais que j'ai nommé Mme Thériault au poste qu'elle occupe avec beaucoup de
confiance et que rien ne me permet de remettre en cause cette confiance, au
contraire. Et je répète que l'enquête montrera, je crois, une fois qu'on aura
tous les faits, qu'elle a agi avec conscience, avec diligence et de bonne foi,
de même que l'ensemble du gouvernement.
Journaliste : Donc, votre
jugement est toujours le bon.
M. Couillard : Je laisse… les
électeurs pourront juger de ces questions au fil du mandat et à la fin, dans
quatre ans et demi.
Le Modérateur
: Micro
de gauche.
M. Pépin (Michel)
:
Bonjour. Michel Pépin, Radio-Canada.
M. Couillard : Bonjour, M.
Pépin.
M. Pépin (Michel)
:
Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour, Mme Ménard, M. Fournier. J'essaie de
comprendre pourquoi il y a une enquête administrative publique, dans une
certaine façon, en tout cas, décrétée publiquement, parce qu'il peut arriver
qu'il y ait des enquêtes administratives dans les ministères sans qu'on soit
informé de cela, évidemment.
Compte tenu du fait que, pour l'essentiel,
il s'agit d'organismes ou du ministère, là… tout ça est sous la responsabilité
de la ministre de la Sécurité publique, à l'exception de la Justice. Je ne sais
pas trop, d'ailleurs, ce que vous allez chercher du côté du ministère de la
Justice avec cette enquête administrative.
Mais compte tenu, là, que c'est sous son
autorité hiérarchique, pourquoi on s'en va dans une enquête? Pourquoi ce n'est
pas elle, tout simplement, si elle a besoin d'information, la ministre, qui
accomplit son travail, va chercher l'information, s'assure que l'information
est juste, rencontre les gens qu'elle doit rencontrer? Comment se fait-il qu'on
en est rendu là, compte tenu que c'est de sa responsabilité?
M. Couillard : Bien, je pense
qu'au contraire, M. Pépin, c'était judicieux de confier l'enquête à quelqu'un
d'un peu extérieur, compte tenu de l'enjeu, compte tenu de l'enjeu notamment de
coordination entre les différents corps qui sont sous la responsabilité de la
même ministre, vous venez de le dire vous-même. Dans le passé, dans d'autres
ministères, comme la Santé et ailleurs, quand il y a eu des situations
d'urgence de santé publique, souvenez-vous l'épisode du C. difficile, on n'a
pas hésité à faire appel à des gens extérieurs pour nous éclairer. Je pense,
c'est non seulement légitime, mais ça aurait été faire preuve de beaucoup de
témérité de ne pas utiliser cet outil.
M. Pépin (Michel)
: À
partir du moment où une ministre affirme qu'on lui a menti et qu'évidemment
ça... il est assez clair qu'elle parle de gens avec qui elle travaille, des
subalternes, est-ce que son autorité n'est pas en cause ici?
M. Couillard : Encore une
fois, je crois que, M. Pépin, l'enquête clarifiera ces questions-là. Moi, je
n'ai pas en main d'information me permettant de confirmer ou d'infirmer ce que
vous venez de dire. C'est pour ça que j'ai besoin de l'éclairage de M.
Bouchard, qui fera l'enquête, qui est une personne expérimentée et uniformément
respectée, d'ailleurs. Et je crois qu'on devra se fier à ses conclusions.
Le Modérateur
: On va passer
au micro de droite.
M. Pépin (Michel)
:
Donc, ça peut se reproduire qu'on ait une enquête concernant l'autorité d'un
seul ministre, une enquête administrative...
M. Couillard : Mais ça s'est
toujours produit, dans tous les ministères, de tout temps. C'est loin d'être...
Journaliste : ...
M. Couillard : C'est loin
d'être inhabituel. Regardez les archives du ministère de la Santé, de
l'Éducation et autres, vous allez retrouver des épisodes semblables,
heureusement pas très fréquents, mais réguliers.
Le Modérateur
: Micro
de droite. Merci.
M. Lecavalier (Charles)
:
Bonjour. Charles Lecavalier, Journal de Québec.
M. Couillard : Bonjour.
M. Lecavalier (Charles)
:
M. le premier ministre, il y a au moins une centaine de pompiers qui ont pris
leur retraite hier soir, avant minuit, à Montréal, qui ont profité de l'article
35 du projet de loi n° 3 pour le faire parce qu'il y avait un avantage
économique à le faire. Le syndicat des pompiers de Montréal affirme qu'ils ont
informé les Affaires municipales qu'il y avait ce problème-là dans le projet de
loi. Est-ce que c'était votre objectif, qu'une portion significative, là, du
service de protection d'incendie de Montréal qui prenne sa retraite?
M. Couillard : Regardez, il
faut quand même prendre un certain recul puis assumer que tout ça fait partie
du jeu de pression et de contre-pression dans un enjeu semblable. Il ne faut
quand même pas perdre ça de vue, là. Moi, ce que je rappelle aux personnes que
vous mentionnez et d'autres personnes potentiellement visées par cette loi, qui
est essentielle, à mon avis : on ne peut pas laisser 4 milliards
d'impasse dans les municipalités parce que c'est le contribuable payeur de taxes
qui ramasse la facture au bout.
Alors, il y a devant nous du temps, un,
pour adopter le projet de loi, venir en commission parlementaire présenter
leurs arguments. Deux, une fois le projet de loi adopté, il y a un an de
négociation, donc on dispose en gros de deux ans de négociations devant nous,
là. Alors, plutôt que de sauter aux conclusions puis aux gestes et aux paroles
dramatiques, réalisons l'urgence et le caractère incontournable de cette
action-là. Faisons en sorte de converser puis qu'il y ait le plus d'ententes
négociées possible. D'ailleurs, il y a plusieurs municipalités qui ont eu des
ententes négociées, et on souhaite que ce soit la règle.
M. Lecavalier (Charles)
:
Mais les pompiers qui ont pris leur retraite, ils l'ont prise... ils ne pensent
pas revenir. Ces gens-là l'ont fait parce qu'ils disent qu'ils économisent, là…
qu'ils économiseraient plus de 70 000 $ de cette façon-là.
Est-ce qu'il y avait une faille dans le
projet de loi? Est-ce que l'article 35, de la façon qu'il était rédigé, n'a pas
poussé des gens à prendre leur retraite pour éviter de voir leur retraite
touchée par le projet de loi, là, comme leurs collègues qui ne l'ont pas prise?
M. Couillard : Je comprends
votre question. Mais, vous savez, moi, je suis fondamentalement préoccupé par
le payeur de taxes municipal qui reçoit ça dans sa boîte aux lettres, qui
souvent, lui ou elle, n'a pas de plan de retraite semblable, à qui on demande
de financer des dépassements et des impasses qui durent depuis des années. On
parle de 4 milliards de dollars dans le monde municipal.
Bien sûr, il y a deux acteurs à la table,
hein? Il y a les municipalités puis les syndicats, mais il manque le troisième
acteur, qui est, encore une fois, le citoyen, le contribuable.
Le Modérateur
: Micro
de gauche, s'il vous plaît.
Journaliste
: …mieux
rédigé pour éviter…
Le Modérateur
: Micro
de gauche, s'il vous plaît.
M. Couillard : Bien, il y a
un travail de législation qui va se faire. S'il y en a qui ont des
améliorations à suggérer, que les personnes viennent les présenter.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour, M. le premier ministre. Marco Bélair-Cirino du Devoir.
M. Couillard : Bonjour.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour. Vous avez promis de diriger le gouvernement de la transparence. À quoi
se butent vos promesses, notamment celle de dévoiler votre agenda exhaustif?
M. Couillard : Il n'y a aucun
obstacle. J'ai demandé à M. Fournier d'aborder ça de façon — je
vais citer un de mes collègues — rigoureuse et intégrée, de façon à
ce qu'on ait une approche large à cette question-là, qu'on ne fasse pas les
choses à la pièce, mais on demeure fortement déterminés, là, à aller non
seulement dans la direction de la divulgation proactive d'éléments comme ceux
que vous suggérez, que vous soulignez.
D'ailleurs, en passant, j'ai rencontré un
groupe de gens d'affaires, il y a quelques semaines, ça a été rendu public le
jour même, avec le nom des personnes qui étaient avec moi. Même chose quand
j'ai rencontré les gens du milieu syndical. Je pense, c'est important.
Mais il n'y a pas que ça. Il y a également
la loi d'accès à l'information qui, comme vous le savez, c'est dans votre
sphère professionnelle, a besoin d'être réexaminée. M. Fournier va le
faire. Il y a des exemples internationaux sur le gouvernement ouvert et
transparent, dont on doit s'inspirer. Moi, je pense qu'on peut faire beaucoup
mieux et que la transparence, c'est le remède à bien des problèmes. Alors, on
est… je suis, nous sommes totalement déterminés à continuer dans cette
direction-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Quelle leçon… on vous a posé la question, quelle leçon retenez-vous de la
coordination, des critiques liées à la coordination des événements au lendemain
de l'évasion des trois prévenus du centre de détention de Québec, notamment la
gestion entre les ministères? Est-ce que vous avez, disons, pris des décisions
au cours des derniers jours pour resserrer leur collaboration, pour s'assurer
que tout le monde soit sur la même longueur d'onde?
M. Couillard : Bien sûr, les
messages ont été passés très fermement, mais je pense qu'il faut différencier
deux éléments. Il y a, d'une part, les forces policières actives pour la
capture des personnes, puis, là-dessus, je pense, le travail se fait de façon
très professionnelle. On voit que ce n'est pas simple. Clairement, c'était une
évasion planifiée de longue date, et je suppose que le parcours
posthélicoptère, si je peux le dire de cette façon, a été planifié également.
Mais j'ai dit puis je répète que moi,
comme chef de gouvernement, puis le gouvernement n'est pas satisfait de la
coordination, de la cohérence et parfois de la contradiction dans certaines
informations qui étaient fournies. Alors, ça, je le répète et je souhaite que
ça ne se reproduise pas.
Maintenant, je veux qu'on sache pourquoi,
pourquoi c'est arrivé, quels sont les mécanismes ou les personnes qui ont fait
en sorte que cette situation se soit produite. Et, encore une fois, la
meilleure façon d'y parvenir, c'est d'avoir cette enquête qui, en passant,
n'est pas éternelle, hein? Vous aurez remarqué, dans la lettre de mandat, que
les travaux se terminent au 31 août, donc il ne se passera pas plus que
quelques semaines avant qu'on ait des réponses aux questions.
Le Modérateur
: On va
passer au micro de droite, en anglais.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
…que l'ensemble de vos ministres sont bien informés par l'appareil…
M. Couillard : Ah! Ça, j'ai
confiance là-dedans. Je pense que, s'il y a une chose que je peux dire… puis j'ai
mentionné tantôt la rapidité d'action de notre gouvernement et puis une liste
d'engagements considérables tenus déjà, en grande partie dû, bien sûr, à notre
détermination politique mais à la collaboration et à la diligence de la
fonction publique du Québec. Je voudrais leur rendre hommage, parce que, six
semaines pour faire un budget puis les crédits, on n'a pas vu ça auparavant.
Le Modérateur
: Micro
de droite, en anglais.
Mme Plante (Caroline)
: Caroline Plante, Global News.
M. Couillard : Hi.
Mme Plante (Caroline)
: Hello to you all. Premier, do you recognize that the session is
ending on a very bad note with this prison break and the repeated request that
your Public Security Minister and Deputy Minister step down?
M. Couillard : Well, you know, we
can never plan on these types of events. I just want to reaffirm that I have
confidence that the inquiry, once all the facts will be known, will show that
Mme Thériault and the Government have acted well, diligently and in good faith.
This being said, this
element, as you said, is not trivial, I agree with this, but we also have
significant structural challenges ahead of us : the fiscal issue, the
economy, job creation or natural resources. Those are huge challenges that are
much, I think, in the big picture, much more important then that.
Mme Plante (Caroline)
: Another challenge is Bill 3, in convincing unions that this is
a good bill. What do you think of the 150 firefighters that retired last
night?
M. Couillard : Well, I think it was a hasty move, let them reconsider. There is
chance… There is time for the bill to be adopted, time for parliamentary
hearings to be heard… to be held on the bill. But I just want to say again what
I said in French earlier : There are not only two persons around that
table, it's not only the unions and municipalities, there's a third element,
and nobody talks about, it's the taxpayer, who, most of the time, doesn't have
a similar advantage and still has to pay for it through municipal taxes. So,
this is very present in my mind. And that's why I always think about that third
element when I deal with this issue, which as to be dealt with. We're talking
about a $4 billion shortfall in those pension plans, and, if not resolved,
it will ultimately lead to increase in taxes.
Le Modérateur
: Micro de gauche.
Journaliste :Yes. Mr. Couillard...
M. Couillard : You're still here?
M. Dougherty (Kevin)
:I'm still… This is the last time. This the last time I
ask you a question. The bill on
the municipal pensions, the Parti québécois says that... Well, first of all, the unions said it's a
declaration of war. And the Parti québécois says their version was more balanced. And you've gone really on the
side of, you know, Labeaume. They
say that you've accepted Labeaume's position. And, you
know, it doesn't seem any much way to…. What do you say
to that?
M. Couillard : The only side I'm taking here is the side of the taxpayers, who
again, most of them don't have access to similar pension plans and are asked to
pay for them through their municipal taxes. And again we're talking about the
$4 million shortfall. It is not acceptable. We cannot leave this to this generation or the next.
So, you know, of course, it's
a duality, it's a conflict… a potential conflict between unions and
municipalities, but I will point out that many cities have successfully
negotiated settlements. And the whole bill is built to encourage and provide
incentives for negotiated settlements. So that's the best approach, it's to
negotiate and make a deal.
Journaliste
:
OK. Yesterday, we had the Auditor General's report on different things and one
specifically on the prices paid for pharmaceuticals. 20 years ago, in New
Zealand, which is a small place, it's like less than 5 million people, they… a
government was elected, and it's a very similar situation. They want to do a…
clean up public finances. And one of the things they did was they adopted… it's
called PHARMAC and it's a centralized public…
M. Couillard : Bulk purchasing, yes.
Journaliste
:
…pharmaceuticals purchasing, yes. And, well, the… Québec solidaire also has
something similar to that. Is this something you could look at? Because, you
know, a lot of your spending is in health, and you're already cutting the
budget too. The increase is only 3%, so you have to make cuts. Is this
something that you could look at?
M. Couillard : You know, this is why we're setting up this commission on program
review. And, when they look at health care, they will certainly look at this,
you know. Bulk purchasing of medication has obvious advantages, but the other
thing I will point out on program review is that everybody points at health
care as the cause for our financial situation, while, if you look at things
objectively, per capita, we spend much less than other provinces. In relation
to our GDP, we're roughly in the middle pack.
So I would say that the
cause of our problem is not health care more than other provinces. It is the
other programs that we've added on top of health care and education that are
sometimes not present in other provinces. And maybe we're sometimes beyond our
true means there, to pay for. That's what we have to readjust. So health care,
of course, has to be dealt with because it's a large amount of dollars, but
it's not only health care. That's why all programs must be reviewed.
Journaliste
: Thank you.
M. Couillard : And congratulations again for your career. Good luck.
Journaliste
: Thank you.
Le Modérateur
: Dernière question,
micro de gauche.
M. Harrold (Max) : Hello. Max Harrold, from CTV News. Mr. Premier, some people said
that you should have been tougher in the budget, and that you weren't tough
enough, and you should have taken… use some of the political capital that you
got from the election now rather than wait and… Perhaps there's a climate of :
Well, you didn't go really hard on this budget, so next year we have to worry
about next year. Why didn't you do more in the first budget? And what do you
say to people who are worried about what's to come?
M. Couillard : Well, I'm reassured by the fact that you don't find the budget too
hard. Other people, of course, have different opinions, as you've noticed. I
would point out to you that we started with a potential deficit of over $5
billion for this present fiscal year and we have reduced it… we hope to reduce
it to $2.3 billion, which is still a lot, but will take us to a balanced budget the following year. Trying to balance
in a single year, I think, would have been very… «téméraire», in French — I don't know how you say this
in English — but it
would have been too much… much too aggressive and would have risked to, first,
slow down the economy, and significantly damage our public services. International experience shows that you have
to do it progressively, but not wait too long, because each time we have a
deficit, it goes on our debt. And at the same time, you must adopt measures
that will create jobs and grow the economy. That's the balance here. That's
what we've done.
M. Harrold (Max) :
And, in terms of the prison escape, that jail
escape, I'm wondering what do you think is the responsibility of the Government to manage the information that comes out of…
M. Couillard : Well, it is a significant responsibility and…
M. Harrold (Max) :
…has handle it well?
M. Couillard : Well, you know, government in general, and this include not only elected officials but
unelected officials, has to be examinated on this, because I've said and I will
repeat that I'm not happy with the way the information flow has been coordinated, it's apparent lack of coherence,
sometimes contradictions. I'm not pointing the finger to anyone, but I want to
be sure that, while we are, I hope, catching those three guys and bringing them
back behind the bars, that, at the same time, we adopt measures that will
ensure that, frankly, this will not happen again. Two times, you know, escape
from a jail in a helicopter in Québec, it's quite embarrassing…
M. Harrold (Max) :
And just one last little question. It's been a little over two months, how do you feel in the job?
M. Couillard : I love it. Honestly, I've never had such a stimulating and
fascinating job. I'm sure you can imagine the challenges every day. You know, for
a while, I was in the private sector, and people were asking me : What's
the difference between, you know, public sector… I mean, politics and private sector? I would say
that the level of intellectual stimulation in the position I hold and my
colleagues hold has no equivalent, no equivalent at all. It's fascinating. It's
fantastic. I need that. I need to be driven by that. Otherwise I get bored.
M. Harrold
(Max) :…neurosurgeon?
M. Couillard : Well, neurosurgery was good too, you know, but I want to treat a bigger patient now.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 15 h 14)