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Point de presse de M. Philippe Couillard, premier ministre, Mme Francine Charbonneau, ministre de la Famille, et Mme Caroline Simard, adjointe parlementaire du premier ministre (volets jeunesse et petite enfance et lutte contre l’intimidation)

Version finale

Wednesday, June 18, 2014, 10 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures une minute)

M. Couillard : Alors, bonjour tout le monde, bon matin. Je suis heureux d'être accompagné, d'abord, de deux collègues parlementaires, la ministre responsable des Aînés et responsable de la Lutte contre l'intimidation, également ministre de la Famille, Mme Charbonneau; et Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré et mon adjointe parlementaire pour la jeunesse, la petite enfance et la lutte contre l'intimidation, Mme Simard. Également avec nous, M. Jasmin Roy, président de la Fondation Jasmin Roy; et M. Marcel Lebel, qui est premier vice-président de la Conférence des tables régionales de concertation des aînés du Québec.

Alors, mesdames messieurs, c'est un plaisir pour moi d'être en votre compagnie pour traiter d'un sujet qui nous touche tous et toutes, sans exception. Que ce soit à l'école, dans notre milieu de travail, dans notre vie quotidienne ou sur Internet, personne n'est à l'abri de l'intimidation physique, psychologique, émotionnelle, avec ses deux compagnons malheureux : la discrimination ou l'isolement social.

Comme père de famille, comme citoyen, je trouve, et nous trouvons tous et toutes, l'intimidation inacceptable, peu importe sa forme. Elle nous révolte, cette intimidation parce que nous en sommes parfois témoins, parce que celles et ceux que nous aimons en sont parfois victimes, parce que nous la vivons, parce que nous la ressentons, parce qu'elle fait ressortir le pire de la nature humaine. L'intimidation nous touche parce que personne ne mérite d'être humilié, diminué ou exclu.

L'intimidation se vit à tous les âges. Pensons aux enfants à l'école, aux étudiants des établissements d'enseignement supérieur, aux personnes âgées qui sont rabaissées par leurs proches, à un ex-conjoint ou conjointe dont la réputation est salie sur les médias sociaux ou encore à une personne qui est ridiculisée en raison de sa condition physique, de son apparence ou de son orientation sexuelle.

En 2014, trop de personnes sont encore atteintes dans leur dignité et voient leur sécurité compromise par un ou des intimidateurs. La question à se poser à tous : Qu'arriverait-il si une situation comme celle-ci se produisait dans votre propre famille? Quelle serait votre réaction? Comment pourriez-vous intervenir ou prévenir ce genre de situation? Toutes ces questions sont légitimes, et c'est la raison pour laquelle notre gouvernement convie la population québécoise à un important exercice de réflexion sur le sujet.

C'est pourquoi, comme nous nous y étions engagés durant la dernière campagne électorale, j'annonce aujourd'hui la tenue d'un important forum sur la lutte contre l'intimidation, qui se tiendra le 2 octobre prochain ici, à Québec. Pour la tenue de ce forum, nous entendons mobiliser toutes les forces du gouvernement, parce qu'il est nécessaire de mieux conjuguer nos efforts pour prévenir et agir plus efficacement. D'ailleurs, dès la nomination du Conseil des ministres, j'ai démontré l'importance que j'accorde à cette question en nommant pour la toute première fois une ministre responsable de la Lutte contre l'intimidation, Mme Francine Charbonneau. De plus, tel que mentionné, Mme Simard, mon adjointe parlementaire, assume également la coordination, coordination de cette lutte.

Et, pour moi, cette cause… et pour nous, cette cause dépasse les lignes partisanes auxquelles nous sommes habitués. Pour réussir, nous devons mener une lutte commune, parce que l'adversaire n'est pas ici, à l'Assemblée nationale. C'est la raison pour laquelle notre gouvernement entend travailler étroitement en collaboration avec l'opposition officielle, le deuxième groupe d'opposition ainsi que Québec solidaire, qui ont d'ailleurs été contactés immédiatement avant ou dans les heures qui précèdent cette annonce. Dans ce sujet comme dans plusieurs autres, personne n'a le monopole des bonnes idées. On veut favoriser un dialogue constructif qui nous mènera à des solutions pour un problème vécu par plusieurs.

Ce forum aura donc pour objectif de mobiliser les acteurs et de dégager des orientations et des pistes d'action qui deviendront les bases d'un plan d'action que nous présenterons au cours de l'année 2015. Il abordera le phénomène de l'intimidation aux trois âges de la vie, tant dans le monde réel que dans le monde virtuel. Malgré leurs efforts conjugués, le gouvernement et ses partenaires en matière de lutte contre l'intimidation ne pourront agir efficacement sans la contribution de tous et de toutes. Alors, mon message pour la population québécoise est simple : Exprimez-vous, nous voulons vous entendre sur ce sujet. À cet effet, Mme Charbonneau vous dira comment il sera possible de partager vos expériences et vos idées pour faire avancer les choses.

Avant de céder la parole à Francine, je veux encore une fois vous assurer que notre gouvernement entend déployer tous les efforts possibles pour mener la lutte contre l'intimidation au Québec. Soyons tous unis pour lutter contre ce fléau et faisons en sorte qu'au Québec chacune et chacun de nous puisse vivre, s'épanouir dans la dignité et contribuer pleinement à notre société. Je vous remercie. Francine.

Mme Charbonneau : Alors, bonjour. C'est un grand honneur pour moi d'être avec vous aujourd'hui et d'être accompagnée de mes deux collègues : le premier ministre et Mme Simard. Ça a été pour moi un honneur, et je le remercie encore une fois, d'avoir été nommée ministre de la Famille, ministre responsable des Aînés, mais d'avoir mis cette importance sur ministre responsable de la Lutte contre l'intimidation, car, comme il l'a mentionné précédemment, l'intimidation n'est pas juste l'affaire de l'école. L'intimidation touche tout le monde et, avec les nouvelles technologies, l'intimidation peut vous suivre partout. Parce que c'est un enjeu de société, ce sont tous les Québécois et Québécoises qui seront appelés à faire entendre leurs voix et combattre l'intimidation.

De nombreux partenaires, touchés de près ou de loin par la problématique, seront invités à unir leurs forces à celles du gouvernement. La coordination de la lutte contre l'intimidation implique aussi et étroitement la collaboration de certaines de mes collègues, pour ne pas dire l'ensemble de mes collègues, mais je vous en nommes quelques-uns : l'Éducation, du Loisir et du Sport; de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science; le ministère de la Justice, la Sécurité publique, la Santé et les Services sociaux, les Affaires municipales et l'Occupation du territoire; l'Immigration, la Diversité et l'Inclusion. Tous seront mis à contribution.

Si notre gouvernement est le premier à compter dans ses rangs un ministre spécial dédié à la lutte contre l'intimidation, j'aimerais rappeler qu'en 2012, à l'initiative d'un gouvernement libéral, la Loi visant à combattre et à prévenir l'intimidation et la violence à l'école a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale. Depuis, beaucoup d'efforts ont été déployés dans les écoles primaires et secondaires. Il nous faut poursuivre les actions et les initiatives auprès des jeunes et étendre les bonnes pratiques à l'ensemble des citoyens de la société. Si nous voulons prévenir et agir efficacement lors d'une situation d'intimidation, il faut notamment accroître notre vigilance par rapport à ce phénomène. La meilleure manière de prévenir l'intimidation est la promotion des relations saines et empreintes de civisme. D'ailleurs, la famille est le meilleur milieu pouvant promouvoir les relations interpersonnelles respectueuses.

Notre équipe est déjà en action, et les travaux préparatoires à la tenue du forum sont amorcés. Trois groupes de réflexion ont été mis en place. L'un se consacre à la situation des jeunes, de la petite enfance aux niveaux supérieurs de l'éducation. L'autre aborde la situation des aînés. Le dernier s'intéresse aux citoyens dans leurs milieux de vie. Chacun des groupes se penchera également sur le phénomène de la cyberintimidation. Leurs travaux permettront de situer les enjeux auxquels ils ont face pour agir et intervenir rapidement en matière de lutte contre l'intimidation et de proposer des pistes d'action prioritaires à discuter lors du forum.

Comme je l'ai dit un peu plus tôt, l'intimidation, c'est l'affaire de tous, peu importe l'âge. Nous voulons que ce plan de match soit un plan de société, parce que cette lutte, le gouvernement ne peut la faire seul. C'est ensemble que nous devons faire en sorte qu'au Québec l'intimidation ne soit plus tolérée. C'est pourquoi nous souhaitons également connaître le point de vue de la population sur cette question. Les citoyennes et citoyens seront donc invités à participer à une consultation en ligne contre la lutte à l'intimidation. Nous souhaitons entendre ce que les gens ont à dire sur les actions qu'ils jugent prioritaires pour prévenir et agir contre l'intimidation et sur leur rôle en cette matière. Nous lancerons cette consultation dès juillet de cet été. J'invite les citoyens à y contribuer et en parler avec leurs membres de la famille et leur environnement.

Au tour maintenant de ma collègue la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré de prendre la parole pour vous présenter un autre volet de notre démarche visant à donner la parole aux citoyens. Caroline.

Mme Simard : M. le premier ministre, Mme la ministre, bonjour. Je suis très fière de m'adresser à vous aujourd'hui à titre d'adjointe parlementaire du premier ministre pour la jeunesse, la petite enfance et la lutte contre l'intimidation. Comme l'a évoqué ma collègue et ministre Francine Charbonneau, nous souhaitons donner la parole aux citoyennes et aux citoyens à l'égard des actions à mettre de l'avant pour contrer l'intimidation. En plus des groupes de réflexion et de la consultation citoyenne, j'irai à la rencontre de groupes jeunesse, dès le mois de septembre, afin de faire des consultations ciblées en prévision de la tenue du forum sur la lutte contre l'intimidation. Puisque c'est un fléau qui les touche particulièrement, et en tant qu'adjointe parlementaire du premier ministre pour le dossier jeunesse, j'irai entendre leurs préoccupations ainsi que leurs suggestions sur les moyens de prévenir et contrer l'intimidation.

Comme ce que nous voulons est un plan d'action où toute la société est impliquée, il est très important d'établir un espace, un lieu d'échange pour laisser aux citoyens l'occasion de prendre la parole et pour les écouter. La participation citoyenne contribuera à alimenter les travaux du forum sur la lutte contre l'intimidation et à enrichir le plan d'action concerté qui suivra.

En terminant, je tiens à souligner qu'à compter de maintenant une section du site Internet du ministère de la Famille est dédiée à la lutte contre l'intimidation. Vous y trouverez notamment des informations sur le forum ainsi qu'une liste de ressources disponibles pour les personnes touchées par l'intimidation. Merci.

Le Modérateur : Nous en sommes maintenant à la période de questions destinées aux membres des médias. Donc, on va prendre les questions au micro de droite.

M. Lavallée (Hugo) : Hugo Lavallée, Radio-Canada. Bonjour, M. Couillard.

M. Couillard : Bonjour.

M. Lavallée (Hugo) : Vous avez indiqué hier, par communiqué, avoir rencontré les enquêteurs de la commission Charbonneau, et on comprend dans votre communiqué que c'est la dernière d'une série de rencontres avec tous les chefs de parti. M. Legault de la CAQ nous dit qu'il a été question de financement des partis politiques lors de sa rencontre. J'imagine que c'est un peu la même chose pour vous.

M. Couillard : Oui, puis on s'est entendus, mes interlocuteurs et moi, que… pour ce qu'on dirait dans le communiqué et lors de vos questions. Il a été question essentiellement de l'ambiance politique passée et actuelle. C'est une discussion qui a été, je dirais, de grande qualité, mais qui a porté sur ce genre d'enjeu là, effectivement.

Journaliste : Grands enjeux…

M. Couillard : Comment était l'environnement entre le précédent régime de financement politique et les nouvelles lois qui ont été introduites au cours des dernières années, entre autres.

M. Lavallée (Hugo) : Et on ne vous a pas sollicité pour un éventuel témoignage devant la commission, en bonne et due forme.

M. Couillard : Absolument pas.

M. Lavallée (Hugo) : Très bien. En ce qui concerne la manifestation hier des employés de la ville de Montréal, on a vu que ça a été assez brutal. Vous aviez promis de mettre en place un dialogue social, de façon à ne pas imposer des décisions dans les décisions difficiles, donc, qui vont devoir être prises. Mais ultimement, un jour, il faudra trancher. On voit déjà que ce n'est pas toujours facile, donc, de s'entendre, pour le gouvernement, avec les différents acteurs de la société civile. Ultimement, qu'est-ce que vous allez privilégier lorsqu'il faudra prendre les décisions : le dialogue social ou la capacité de payer des contribuables?

M. Couillard : Alors, je vais être très clair, le dialogue et le débat n'est pas un obstacle ou une raison de retarder les prises de décisions. Les décisions seront prises. Elles doivent être prises. Vous soulignez la question des plans de retraite municipaux, je rappelle qu'il y a près de 4 milliards de dollars d'impasse. Il est tout à fait injuste d'en faire assumer la plus grande partie par les payeurs de taxes. C'est notre préoccupation principale.

Et, pour répondre à votre question qui domine toutes les autres, oui, l'assainissement des finances publiques du Québec, la relance également de l'économie et de l'emploi, c'est au sommet et à la base, en même temps, de ce qu'on doit faire, parce que tout le reste suit. Les moyens de nos systèmes, de réseaux de soins collectifs, d'éducation viennent de la capacité de payer qu'on a, qui vient de la prospérité économique et de l'assainissement des finances publiques.

Alors, il y aura de nombreuses décisions prises, il y aura des espaces pour dialoguer et écouter les avis, mais le gouvernement ne retardera pas ou ne reculera pas devant la prise de décisions, même si elles sont difficiles.

M. Lavallée (Hugo) : Justement, donc, quel espace ou quelle marge de manoeuvre vous vous réservez vraiment? Est-ce que le dialogue social a une véritable valeur si, de toute manière, les décisions qui vont être prises sont inévitables?

M. Couillard : Bien, le dialogue social ne signifie pas blocage et inaction ou paralysie de la décision. Ça, je veux être très clair là-dessus. Mais, avec l'expression des différents points de vue, souvent on trouve à améliorer une mesure qui est proposée.

Je veux juste rappeler, sur la question des retraites, qu'il est encore possible, comme ça a été fait pour une bonne période de temps encore, d'avoir des ententes négociées. C'est la meilleure solution. Alors, je comprends que les gens sont inquiets puis ils veulent s'exprimer; bien, qu'ils négocient les ententes avec leur municipalité. Ça a été fait ailleurs au Québec, et ça peut être fait. Et par la suite il y a également une autre période de négociation qui s'ouvre, mais il est clair que ça ne peut pas s'éterniser et qu'il faut arriver à la conclusion de ce dossier, et on va y arriver.

Le Modérateur : On va passer au micro de gauche.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour.

M. Couillard : Bonjour.

Mme Prince (Véronique) : Je vais poursuivre dans la même veine. Est-ce qu'il y a un message, justement, que vous lancez aux syndicats qui ont l'intention de peut-être poursuivre ces moyens-là?

M. Couillard : Moi, j'ai le plus grand respect pour notre société démocratique, notre société de droit. Que les gens s'expriment, manifestent — on a la chance d'avoir une société qui nous permet de le faire — tant mieux. Mais je vais rappeler également qu'il le faut le faire dans un… d'une façon correcte, sans violence ni atteinte à la propriété. Et là-dessus il y aura, bien sûr, une vigilance certaine de notre part. Mais j'assume que les gens qui s'expriment vont le faire de façon correcte.

Mme Prince (Véronique) : Puis concernant votre rencontre avec les enquêteurs de la commission Charbonneau sur l'environnement passé et actuel, en ce moment il y a Nathalie Normandeau, justement, qui est en train de témoigner. Est-ce que c'est un témoignage qui vous intéresse, que vous allez suivre ou que votre équipe va suivre, justement?

M. Couillard : Je dois vous dire que je suis avec…

Une voix :

M. Couillard : …je suis avec attention — je m'excuse, Mme Prince — je suis avec attention tous les témoignages. Je n'ai pas le temps de lire les détails, là, mais je suis les résumés des témoignages. Et je ne commenterai pas les témoignages un par un, à mesure qu'ils se déroulent, parce que la prochaine étape vers laquelle moi, je me projette déjà, c'est le moment où la commission va établir son rapport et ses recommandations. Et là il y a une importance considérable au fait que tous les partis politiques — je l'ai indiqué dans le discours inaugural — s'entendent pour étudier et appliquer les recommandations de la commission Charbonneau. Moi, je suis rendu à cette étape-là. Et il y a encore, je crois, quelques témoignages au cours des prochains jours, mais on s'approche d'une période de consultation, justement, sur les recommandations. Je vais laisser la commission faire son travail et je peux vous assurer que je réfléchis énormément à toutes ces questions depuis plusieurs mois. Lorsque le rapport sera publié, j'aurai des commentaires détaillés à faire, mais, pour l'instant, je vais m'abstenir.

Mme Prince (Véronique) : Parce que ce que je voulais dire par là, c'est que c'est quand même un passé qui n'est pas si lointain, donc peut-être avez-vous des choses à apprendre, justement, de ce genre de témoignage. C'est pour ça que je vous demandais si votre équipe ou vous-même…

M. Couillard : On analyse tous les témoignages, mais on ne les commente pas avant d'avoir le rapport.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Croyez-vous qu'il serait à propos que la commission Charbonneau poursuive ses travaux, les prolonge?

M. Couillard : Je n'ai pas eu de requête à cet effet-là. Je vois que le calendrier semble être fixé. Ce n'est pas à moi de dire à la juge Charbonneau quoi faire ou quoi ne pas faire.

Journaliste : O.K. Mais, s'il y avait une telle demande qui vous était faite…

M. Couillard : Si la demande se produit, on l'étudiera, mais à date je n'ai pas reçu de demande.

Journaliste : Très bien. Sur la lutte contre l'intimidation, est-ce qu'il y a un budget qui est associé à cette démarche-là?

M. Couillard : Mes collègues sont contentes.

Journaliste : Est-ce qu'il y a un budget qui est associé à cette démarche?

M. Couillard : Alors, oui, bien sûr. Il y a un budget pour l'événement lui-même, pour le forum, qui est autour de 200 000 $, Francine, tu me disais, mais qui est partagé par les ministères, qui est pris à même les crédits existants; vous connaissez la nouvelle discipline budgétaire du gouvernement. Les plans d'action, également, seront annoncés ministère par ministère et coordonnés à même les crédits qui seront également, à chaque année, dévolus aux ministères.

Journaliste : On a vu, pas plus tard que la semaine dernière, le président Jacques Chagnon blâmer un de vos députés pour justement un acte d'intimidation contre une députée. Est-ce que les politiciens ont aussi des devoirs à faire?

M. Couillard : Tout le monde. Tout le monde. Et puis je vais être bien clair, là, puis je comprends que, parfois, on est ému puis secoué par l'émotion du moment, puis le débat politique, parfois, peut-être un peu difficile, mais il n'y a pas de place, à l'Assemblée nationale, pour ce genre de geste là. Puis je pense que le député concerné a présenté ses excuses. Donc, en ce qui me concerne, le sujet est clos.

Le Modérateur : Micro de gauche.

M. Bovet (Sébastien) : Justement, à ce sujet… M. Couillard, bonjour. Le sujet est peut-être clos pour vous, il ne l'est pas pour Mme Massé qui s'est sentie intimidée ou qui a été intimidée selon la décision du président de l'Assemblée nationale. Elle dit : Je n'ai pu accepter la lettre d'excuse du député de Jean-Lesage car elle manquait de sincérité et était davantage une justification de ses gestes et de ses paroles. N'est-on pas dans le cas classique d'une personne intimidée et d'un intimidateur qui ne subit pas les conséquences de ses gestes?

M. Couillard : Bien, je pense qu'au contraire, M. Bovet, j'aimerais vous soumettre que le tout a été extrêmement public. Vous en avez vous-même fait état dans vos reportages, les médias écrits également. Tout le monde est au courant de l'épisode et de l'identité des deux personnes en cause. Tout le monde a vu le dépôt de la lettre d'excuse de M. Drolet, tout le monde a entendu la réaction du président de l'Assemblée. Je pense qu'en soi cet… le caractère extrêmement public de l'événement est à souligner. Maintenant, il ne faut pas non plus en faire une crise majeure, là. L'événement s'est déroulé, M. Drolet a présenté ses excuses, puis allons de l'avant maintenant.

M. Bovet (Sébastien) : Le témoignage de Bruno Lortie, hier à la commission Charbonneau, a mis en relief le fait que des chefs de cabinet participaient à des campagnes de financement pour leur ministre. Les chefs de cabinet sont payés, sauf erreur, par l'argent des contribuables et pas par l'argent du Parti libéral du Québec. Vous avez participé à ce gouvernement pendant ces années, jusqu'en 2008, de 2003 à 2008. Est-il normal, selon vous, que des chefs de cabinet aient participé à du financement politique?

M. Couillard : Je dirais que, compte tenu de leurs responsabilités, il n'est pas souhaitable — puis je vais mesurer mes propos, parce que je veux attendre de voir le rapport de la commission — il n'est pas souhaitable que les directeurs de cabinet fassent de la sollicitation pour du financement politique.

Maintenant, est-ce que ça va être avéré, est-ce que ça va être confirmé par la commission? Attendons de voir le rapport. Mais je peux vous dire cependant, M. Bovet, qu'encore une fois — j'y reviens souvent, là — l'ambiance dans laquelle nous faisons maintenant le financement politique, sur le plan de la perception et des faits, est considérablement modifiée par rapport à ce qui existait auparavant, depuis pas juste huit ans, neuf ans, mais depuis 20, 30, 40 ans. On est maintenant dans une ère de financement populaire où, finalement, les partis politiques n'ont même plus besoin d'avoir de responsable de coordination de financement. Et tant mieux, c'est bon pour la démocratie.

Le Modérateur : Micro de droite.

Journaliste : Bonjour. Deux questions qui s'adresseraient à vos invités, si vous permettez, M. le premier ministre.

M. Couillard : Oui, oui, avec plaisir. Approchez-vous, mes deux messieurs.

Journaliste : L'un et l'autre, vous avez beaucoup réfléchi à ces questions d'intimidation, l'un et l'autre. Quelles sont les pistes de suggestion que vous voudriez voir être mises en place, les suggestions que vous avez à faire vous-mêmes, vous qui avez réfléchi à ces questions?

M. Lebel (Marcel) : Bon, au nom des aînés, je crois, ce qui est important, c'est de continuer la mise en place des systèmes, des comités d'abus et maltraitance envers les aînés. Il y a près de 18 coordonnateurs régionaux qui ont été nommés il y a trois ans — on en a encore pour deux ans — qui raffinent leurs processus d'implantation dans chacun des milieux. Ça, ce serait une belle poursuite, une belle réalité dans le cadre de faire diminuer l'intimidation, sous toutes ses formes, envers les aînés.

Journaliste : Merci. M. Roy.

M. Roy (Jasmin) : De mon côté, je dirais que, dans le milieu scolaire présentement, on réalise vraiment un changement de culture. Donc, ce qu'il faut faire, c'est outiller le milieu, donc former, hein? On sait très bien qu'on a besoin de formation continue. Et le projet de loi n° 56 qui a été adopté par l'Assemblée nationale nous permet aujourd'hui de nommer une personne par école. Donc, je crois qu'on peut nommer chaque porteur des écoles, et ensuite ils seront porteurs dans leurs milieux pour organiser le milieu.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez, par ailleurs, des gestes ou des propos comme ceux qu'ont tenus le député la semaine dernière à l'égard de Manon Massé? Ce n'est pas la première fois qu'il y a des incidents à l'Assemblée nationale. L'impact de ça ou l'exemple à donner, j'aimerais vous entendre là-dessus.

M. Roy (Jasmin) : Bien, c'est sûr que, plus on est en position de pouvoir, dans la vie, plus on est un exemple pour la jeunesse. Donc, c'est sûr, bien, je crois que tout le monde doit donner l'exemple.

Cela dit, quand on parle d'intimidation en milieu scolaire, c'est des actes répétés, hein, on ne parle pas nécessairement d'actes isolés. Donc, c'est des actes répétés.

Et moi, je suis particulièrement fier aujourd'hui de faire partie de cette annonce-là. Pourquoi? Parce qu'on parlait tout à l'heure de certaines manifestations, mais moi, j'ai été dans les médias, j'ai parlé fort puis j'ai été entendu. Donc, je pense que, dans une société démocratique, c'est possible aussi de faire entendre sa voix. Et je suis fier de faire partie de… bien, je ne fais pas partie, je suis invité, mais de faire partie de cette annonce-là. Merci.

Le Modérateur : Dernière question en français. Micro de gauche.

Journaliste : Bonjour, M. Couillard. Vous l'avez dit, l'intimidation peut revêtir différentes formes. Trouvez-vous que les moyens de pression qu'ont employés des employés municipaux hier, pompiers, policiers entres autres, qui ont mis le feu à des ordures, qui ont arrosé le balcon de l'hôtel de ville… Est-ce que ça, c'est une forme d'intimidation, selon vous?

M. Couillard : Bien, je dirais que, quels que soient les auteurs, tout acte de violence ou de destruction de propriété doit être condamné. Personne n'est au-dessus de la loi. C'est d'autant plus préoccupant quand il s'agit de personnes qui sont elles-mêmes chargées de l'application des lois.

Alors, il y a là un message important. Moi, je compte sur le professionnalisme des personnes qui auront à exprimer leurs opinions pour que ce soit fait de façon correcte, pacifique, sans porter atteinte à la liberté des autres ou à leur propriété. On ne rehausse pas son discours ou son message de cette façon-là, c'est clair.

Journaliste : À ma connaissance, hier, il n'y a pas eu d'interpellation ni d'arrestation. Pourtant, lors du printemps érable, il y a des étudiants qui ont été arrêtés pour moins que ça. Encore ce printemps, il y a des amateurs du Canadien qui ont été arrêtés… qui ont eu des amendes simplement pour avoir klaxonné, là, pour célébrer la victoire du Canadien.

Est-ce qu'il n'y a pas, là, deux poids, deux mesures, là? Quand c'est des policiers et des pompiers, bien, on s'en tire facilement.

M. Couillard : Bien, là-dessus, je vais être très clair, il n'y a aucun message du gouvernement pour changer les critères d'application des lois et des règlements selon la catégorie de personnes qui posent les actes dont vous parlez. Alors, on va le rappeler, ça va passer par le ministère de la Sécurité publique, par les corps policiers qui ont à assurer la sécurité des gens pendant ces activités-là. Mais il n'est pas question d'avoir de doubles standards ici, là. Je voudrais l'affirmer de façon claire.

Journaliste : Peut-être une dernière, sur un autre sujet. On apprend ce matin que l'évasion à la prison d'Orsainville n'a pas été captée par les caméras de sécurité de l'établissement. Est-ce qu'il ne faut pas y voir une preuve supplémentaire d'un certain laxisme dans la surveillance des établissements au Québec?

M. Couillard : Je suis d'accord avec vous que c'est préoccupant. C'est la raison pour laquelle, d'une part, il y a cette enquête sur les événements. Mais également, Mme Thériault et son ministère sont à l'oeuvre pour mettre en place rapidement des mesures, avant qu'on ait la conclusion de l'enquête. Il y a des choses évidentes, là. Vous en citez une, il y a d'autres mesures, je suppose, qu'on pourrait prendre pour qu'une évasion semblable ne se reproduise pas. Là-dessus, je pense qu'on aura l'occasion de  vous revenir. Mais il n'est pas de notre intention d'attendre de poser des gestes qui pourraient être posés maintenant… la fin de l'enquête, quand il s'agit finalement d'une évidence, là.

Le Modérateur : Peut-être… Vous avez une question en français, vous? Dernière question en français, micro de gauche.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Marco Bélair, du Devoir. Tout d'abord, une question à vos deux intervenants qui vous accompagnent aujourd'hui. Est-ce que la loi… le projet de loi n° 56, qui vise à prévenir et à combattre l'intimidation à l'école, porte ses fruits? Puis est-ce qu'il y a d'autres lois, d'autres règlements qui devraient être adoptés pour faciliter le combat contre l'intimidation?

M. Roy (Jasmin) : Moi, je pense que oui. On voit, dans le milieu, qu'il y a un changement majeur de culture qui est en train de s'installer. Cela dit, des fois, il manque un peu de ressources, d'accompagnement, d'outils pédagogiques, et, des fois, les outils existent, mais il faut faciliter la demande à ces outils-là, il faut faciliter aussi la formation continue pour organiser notre milieu. Parce que nous, à la fondation, ce qu'on dit, c'est que l'intimidation, ce n'est pas un problème de victime ou d'agresseur, c'est un problème de communauté. Pourquoi? Parce que neuf fois sur 10, c'est fait devant témoin. Donc, il faut travailler sur une communauté et organiser notre école pour avoir des mécanismes efficaces.

Moi, je ne crois pas qu'il faut rentrer dans le processus d'une autre loi. Je pense que, dans ce projet de loi là, qui maintenant est en branle, je pense qu'il faut surtout s'assurer d'avoir un plan d'action efficace et d'évaluer nos plans d'action, parce que, dans le projet de loi, chaque école doit avoir un plan d'action, et la plupart des écoles l'ont fait. Mais maintenant il faut l'évaluer, il faut savoir si ça fonctionne, qu'est-ce qui fonctionne dans notre milieu, est-ce qu'on a bien tracé notre portrait, est-ce que le plan d'action est efficace, est-ce qu'on doit le bonifier, et il faut travailler là-dessus. Je pense que c'est le prochain step à faire pour pouvoir avancer. C'est bon?

M. Lebel (Marcel) : En regard des aînés, je pense que l'importance, dans l'esprit que M. Roy vient de dire, est-ce que les plans d'action, sous la supervision des coordonnateurs régionaux abus, maltraitance, ont atteint un niveau d'excellence ou de réussite? C'est tout récent, ça a trois ans d'existence, et la démarche, je pense qu'il faut continuer à sensibiliser. C'est peut-être la phase I qui est importante, que collectivement, que… de petites communautés à la grande communauté qu'est le Québec, il faut continuer à éveiller l'ensemble des citoyens à des réalités qui paraissent banales lorsqu'on pose un geste d'intimidation, pour l'individu qui le poserait. Il y en a qui ne sont même pas conscients qu'ils ont posé un geste. Je pense que c'est… il y a cette dimension-là qu'il faut apporter avec beaucoup d'acuité.

Et, avec le forum, je crois qu'effectivement on fera un pas de plus dans l'évaluation des besoins et des types d'intervention. Et je rappelle, par rapport aux aînés vulnérables, il y a des fois qu'on rencontre des gens, quand ils étaient à l'école, ils avaient aussi la même problématique de harcèlement sous toutes ses formes. Et c'est dans ce contexte-là que je pense que le plan d'action serait une pièce maîtresse pour nous dire est-ce qu'on a monté une marche de plus dans l'escalier pour atteindre une meilleure réussite de nos actions.

Journaliste : Merci. M. le premier ministre, pourquoi suivez-vous, analysez-vous chacun des témoignages devant la commission Charbonneau plutôt que d'attendre le rapport et les recommandations des commissaires?

M. Couillard : Je vais attendre le rapport, bien sûr, mais, comme tous les citoyens, c'est un élément important de l'actualité. Le soir, quand je regarde les nouvelles, ou le matin, quand je me lève, bien, je porte une attention particulière à ces éléments-là, quel est le message qui est envoyé, mais surtout, moi, je veux voir le rapport.

Maintenant, je suis dans cette zone-là. Je veux voir le rapport puis les recommandations, qu'on puisse aller de l'avant, sachant que des gestes importants ont déjà été posés dans le domaine des lois qui entourent le financement politique. Je pense que je l'ai déjà dit, je n'ai pas besoin de répéter là-dessus.

Mais, si vous me le permettez, sur le sujet du jour, là, vous savez, c'est un enjeu de société qui a été souterrain pendant des décennies, ça. Ce n'est pas d'hier que ça existe. On a tous, les gens de ma génération, des générations précédentes, de la nouvelle génération, dans nos milieux scolaires, dans nos milieux de vie, on a probablement tous ou toutes pris conscience d'événements semblables, mais on l'a toujours gardé un peu sous le tapis. Une partie de la solution, une grande partie de la solution, vous parlez des lois et des règlements, oui, mais le mettre à la lumière également, ça fait partie de la solution. Moi, je pense qu'il y a beaucoup de larmes, autour des tables familiales le soir, qui sont versées autour de ça, beaucoup d'aînés qui ont peur dans leur milieu de vie. C'est le temps de le dire puis de dire ensemble : Bien, on ne veut plus ça puis on va agir ensemble pour que ça cesse.

Journaliste : Pourquoi avoir pris à bras-le-corps cet enjeu-là?

M. Couillard : Parce que, moi, ça m'émeut profondément comme citoyen, comme père de famille. On se projette tous dans nos vies, là, puis la question que j'ai posée, c'est : Qu'est-ce qu'on ferait, nous autres, là, un soir, un enfant nous arrive à la maison puis il s'est fait tabasser pour une question relative à l'intimidation? Comment on réagirait? Ou, à l'inverse, un de nos enfants est perpétrateur, puis on le sait. Comment on réagirait?

Alors, il faut se poser la question individuellement, mais il faut que la société envoie un message très clair. Puis je pense qu'une des vertus de ce qu'a fait M. Roy, ce qu'a fait M. Lebel… des lois, mais je mettrais le premier élément avant le deuxième, c'est de mettre ça courageusement et franchement sur la place publique.

Le Modérateur : Micro de droite. Question en anglais.

Journaliste : Premier, why is the issue of bullying so important to you? And is it really something that we can hope to eradicate?

M. Couillard : Yes. It's a fundamental issue related to the way we live with one another in our society and it's an issue that has been… I wouldn't say hidden but not too much talked about for decades, not only since the recent years but decades. And lots of tears happened in the evenings around kitchen tables, in our society. Lots of seniors are worried, are frightened by those situations.

Only talking about it and putting it out under the light is part of the solution, but of course we need also actions, we need laws, we need regulations. But you don't solve a problem like this only by laws and regulations. You solve it by showing it, showing it's a priority. I'm the chief of the Government of Québec and I tell the population that this is an utmost priority for me.

Journaliste : Why? Why?

M. Couillard : Because these are our children, our seniors, this is our future. We cannot let our community degrade itself that way. Otherwise, we are, in some way, complicit of that.

Journaliste : But why is it something that is so close to your heart? Why do you want to tackle it?

M. Couillard : Well, you know, I've seen all the testimonies in the recent years. As a physician also, you know, you see social situations. I've heard about it also in my environment, my family, people close to me. We've all heard about it. If you just take a minute to think about it, I'm sure you have heard stories of that kind, you know, schoolmates or parents that have gone through this. There are lots of things we need to do as a society, but again the way we respect one another and the way we protect each other's dignity, in a society as rich as ours, seems to me quite fundamental.

Journaliste : Can we hear Mr. Roy on this? Do you speak English, Mr. Roy?

M. Roy (Jasmin) : Yes, I do.

Journaliste : OK. Have you seen any changes whatsoever?

M. Roy (Jasmin) : I saw a lot of changes in the school right now. People want to find solutions against bullying, violence. So what they need now is to be supported, to… We have to make sure that they have the good formations and that they are well — «équipés», comment tu dis ça? — …

Une voix :

M. Roy (Jasmin) : …equipped, well equipped in their community to fight against bullying.

Journaliste : Thank you. And, Premier, just one last question. About the professor, the Laval University professor who died tragically at île de La Réunion, any comments on that?

M. Couillard : Yes. Well, I'm very sorry and I feel sorry for the family in this tragic accident, but I would not really have anything more to say other that it is a tragic event…

Journaliste : …perhaps?

M. Couillard : All our hearts and prayers are with them, all our sympathy. It is supposed to be a very pleasant portion of your life to go out on a vacation in a faraway country like this and, when it ends in a tragedy like this, it's very unfortunate, and I want to insure them of our sympathy and hope that they can all pull through this tragedy together.

Le Modérateur : Micro de gauche.

Journaliste : Yes. On the fact that surveillance cameras didn't catch this helicopter that had gone into the prison system, are you concerned that there could be corruption within our own prison system that is preventing…

M. Couillard : Well, I'd be very careful. You know, we need to conduct the inquiry and know exactly what happened there. But, you know, on its face, you know, a helicopter is not a small object. It seems to me that it should be detected by surveillance cameras. So that's part of the question that will need to be answered. And again, if actions can be taken now, before we know the result of the inquiry, for obvious things like that one, how are cameras positioned, who looks at them, who checks what's going on there, are there other ways we could… actions we could take now to prevent another helicopter from landing in a prison yard, you know, we don't need an inquiry to do all this. And I'm sure Mme Thériault, actually, with her ministry, is looking at all of this.

Journaliste : And, on the protest yesterday in Montreal, I mean, there were people that set a fire in the street. We have seen others arrested for simply not giving there itinerary. Doesn't this give the public the sense that there's a double standard?

M. Couillard : Absolutely. I cannot accept that. It is not acceptable for anyone to go against the law, endanger people's security or violate property. And I'm going to be very strict and very clear on that, this even perception of a double standard cannot work.

But above that, I'm telling people who demonstrated yesterday : Why don't you negotiate? You can come at the National Assembly, present your point of view and you can all have negotiated settlements with your municipalities. But above all, there's a third player here, that, you know, we don't talk about often or enough : there's your municipality, there's a union and there's a taxpayer who is faced with a $4 billion shortfall in pension plans and, if nothing is done, is going to have to wipe it out themselves, taxpayers, and most of them, frankly, don't have access themselves to a pension plan of that quality. It's a question of equity.

Journaliste : So are the SPVM hesitant to enforce the laws in the same way on a protest that includes the police brother…

M. Couillard : I will not assign intention, but the message will be carried that there cannot be a double standard in terms of respecting security and the rule of law.

Le Modérateur : On va rester au micro de gauche. Dernière question.

Journaliste : You said you've been watching the Charbonneau Commission on a daily basis or keeping up with it. I'm wondering, you said this in French, how bothersome is it for you to hear that a chief of staff of a minister in the government was in charge of political financing to the point where he said he needed that like a hole in the head. He was very uncomfortable and he had that job for eight years.

M. Couillard : Well, again, I said in French that I'm uncomfortable with it too, I don't think it's appropriate. This being said, although I follow testimonies like every citizens, you know, through your work, the media, I'm going to wait until the report to have detail. And I will have, I hope, significant and deep comments about the whole situation and how we can better address it, going forward.

I am now projecting myself to the moment when we will receive the recommendations. I think the testimonial part of the inquiry is getting to its end soon, apparently. Now, we'll hear experts, in the fall, telling us what should be done, taking into account that a lot has changed since… today, compared to what we hear, that the environment is not the same at all. But I'm going to wait. I will not comment individual testimonies, I'm going to wait for the report and then I will comment, certainly.

Journaliste : And, on bullying, I understand the situation has gone a little bit better, and there needs to be support, but you already have laws, there are regulations, there's… schools are taking action. What more really can be done to change the situation dramatically? I address this to you or any of your…

M. Couillard : Sure. First, you address it and you position it as an item or a subject that is a societal question, much more than this ministry or that law, that regulation, because, only with laws and regulations, you're not going to solve that. It is an illusion sometimes to think that you can correct complex social issues only through legislation or regulation. If it becomes apparent that, for the Government of Québec, including the chief of the Government, that it's an utmost priority element, you know, it puts the situation on the table as a fundamental issue to deal with for the whole of society, not only for governments. And what we have until now is very good and we are hearing that we're making progress, but this ministry, this ministry, that ministry, let's put all this together and have a coherent way of looking at it and going forward.

Journaliste : …questions in English for my CBC colleagues. There was a gas leak yesterday in a day-care in Saint-Eustache, an accidental gas leak. Do you think that day-care should be… it should be mandatory for them to have detectors in the day-care?

M. Couillard : It wasn't… Technically, it was not a gas leak. It was apparently — you know, I was not there, you know — a machine that was used to clean the floor that had a dysfunction. Now, when those elements are used in your residence, you usually have detectors to address that but… wait until we go further in the events to exactly see what happened. But usually those types of events, fortunately, are extremely rare, and we hope that they will never happen again. But, you know, CO detectors, carbon monoxide detectors do exist. We have some in our homes. So it's probably not a bad idea to look at this in the day-care center.

Une voix :

M. Couillard : My colleague tells me that there's a committee right now looking at this. But, you know, it's an isolated event, and fortunately, fortunately, there has been no tragedy, and that's the first thing that comes to my mind.

M. Bovet (Sébastien) : Puisque votre réponse était si bonne, est-ce que vous pourriez la répéter en français, s'il vous plaît?

M. Couillard : Alors, merci de votre compliment, M. Bovet. Je l'apprécie énormément, surtout à l'approche de l'été.

J'ai dit que techniquement il ne s'agit pas d'une fuite de gaz, mais d'une dysfonction d'un appareil utilisé pour nettoyer le plancher. Heureusement, c'est très rare, puis, encore plus heureusement, il n'y a eu aucune tragédie déplorée de cet événement-là, et c'est donc rare. Mais, ceci dit, il y a un groupe qui regarde ça actuellement au ministère de Mme Charbonneau. On a tous chez nous des détecteurs de monoxyde de carbone lorsqu'on utilise des foyers ou lorsqu'on utilise des appareils qui peuvent théoriquement ou rarement avoir des fuites. Alors, je suppose, ça va être regardé. Ça ne coûte pas cher, hein, mais on peut en acheter… je ne mentionnerai pas le nom des quincailleries, là, mais on pourrait en acheter au coin de la rue.

Alors, on va regarder tous ces règlements-là certainement, mais, encore une fois, soyons heureux que rien de tragique ne se soit produit.

Journaliste : One last question. You met yesterday with UPAC investigators…

M. Couillard : No. Not UPAC investigators, Charbonneau Commission.

Journaliste : Charbonneau Commission investigators, sorry. Were you surprise that they asked for a meeting? And what was it all about?

M. Couillard : No. It was very appropriate actually. I congratulate them for doing this, going around party leaders and Premier who is now in office, and, I guess, once before as well, because we agreed that this… close the loop of this «tournée» or this round they're making among party leaders or former party leaders. I think it's extremely appropriate that they did this.

Of course, we had a good conversation about the political impact on the present situation versus the former situation surrounding fund raising. And the rest, you know, we've agreed that we would only say this, that, you know, we talked about those issues and it's the last element or the last step of what they have been doing around party leadership in the recent months. Merci beaucoup.

Des voix : Merci.

Journaliste :

M. Couillard : You can do a separate interview, yes.

M. Roy (Jasmin) : It's up to you.

M. Couillard : OK. Go ahead. Why don't you…

Journaliste : Very, very quickly. We talked about it in French, that the message, the fight against bullying has to start from the top. What did you think of the incident between Mr. Drolet and Mme Massé?

M. Roy (Jasmin) : Oh! OK. Well, like I said before, I think, when you have a situation where you have power, you need to be a good role model for the children. And, like I said before too, we're… right now, in our community in Québec, there's a change of mentality. So, if that change of mentality start right now with our children, I'm sure, in 30 years, we won't see that again. Thank you.

(Fin à 10 h 42)