(Treize heures)
M.
Caire
:
Alors, bonjour. Je voulais revenir sur des déclarations que le ministre de la
Santé a faites hier dans le cadre des études de crédits, notamment au moment où
je l'ai interrogé sur l'entente qu'il ne conclut pas avec les pharmaciens. Le
ministre a eu cette réflexion-là, de dire : Écoutez, il faut faire très
attention. Au niveau du gouvernement, on a des préoccupations budgétaires et
donc, avant de conclure une entente avec les pharmaciens, qui aurait pour effet
de permettre aux pharmaciens de procéder à des actes médicaux et donc de
libérer du temps des médecins, qui permettrait, donc, aux médecins de faire
plus d'actes, de voir plus de patients, et tout ça, au global, coûterait plus
cher. Il faut être extrêmement prudent.
Donc, ce qu'il faut comprendre de cette
déclaration-là du ministre de la Santé, c'est que, si on permet à des
pharmaciens de voir des patients, on libère du temps pour les médecins. Compte
tenu des listes d'attente, les médecins vont évidemment voir d'autres patients.
La facture va gonfler, bien sûr, mais, au final, on aurait aussi l'avantage de
donner plus de soins, de voir plus de patients et donc de rendre le système
plus accessible, et ça, pour le ministre, c'est une hypothèque sur ses cibles
budgétaires.
Donc, il faut comprendre, là, que, pour le
ministre de la Santé, le rationnement des services de santé est la solution à
l'atteinte de ses cibles budgétaires. Et, de notre point de vue, c'est
scandaleux, surtout quand on considère que le Québec est dernier au Canada pour
l'accessibilité aux soins de santé. Je pense qu'un ministre de la Santé
ambitieux aurait comme cible d'atteindre, évidemment, sa croissance des
dépenses à 3 %, mais en augmentant la qualité de ses soins et donc en
augmentant le volume de ses soins et l'accessibilité aux services de santé. Et
ce n'est visiblement pas l'objectif de Gaétan Barrette, ce qui nous explique
maintenant son espèce de réserve inexplicable à se fixer des cibles au niveau,
bon, des délais d'attente dans les urgences, au niveau des opérations, de la
prise en charge, où il a fini par le faire, mais du bout des lèvres. On
comprend que rationner les services de santé est le moyen qu'il entend utiliser
pour contrôler ses dépenses, et donc les Québécois n'ont rien à attendre au
niveau d'une amélioration à l'accessibilité, n'ont rien à attendre du
gouvernement libéral.
Donc, là-dessus, je suis prêt à prendre vos
questions.
Journaliste
: Mr. Caire, you're saying it doesn't make much sense
that pharmacists aren't getting their new powers. They've been preparing for
years to acquire these new powers into seeing patients… So what you're saying
today is that Dr. Barrette is confirming that he's not going to go ahead with
this? And it seems especially bizarre given the fact that the bill was first
tabled by a liberal government.
M.
Caire
:
Yes. They first… tabled by a liberal government and that government had over 50
month to make the deal with the pharmacists. And don't forget, when Yves Bolduc
was in the Opposition, he claimed for a deal, he asked the minister to have a
deal with the pharmacists, which didn't happen like you know.
So it's bizarre because,
now, the Liberal Party is in power to make that deal and he refuses to move forward
with the pharmacists. So my conclusion is to make a deal with the pharmacists
make Gaétan Barrette miss his target to limit the increase of spending in the
health care system and he rather… to control expenses rather than give services
to the population.
Journaliste
:
The reason he is giving is that it is too expensive?
M.
Caire
:
Yes, because, if pharmacists can give some services to the population, that
frees physicians to see more patients. So overall it costs much obviously, but
we give more services too. So it's a win-win situation, I think, for the
patients, for the taxpayers. So he has to cut in other spending like structure.
That's what we ask to the Minister, cut in the structure, cut in the agencies
which cost $600 million for nothing, no services, pure bureaucracy rather
than in the services.
Journaliste
:
And it sounds like he is also putting an end to the deal with Rockland. How do
you think this will affect patients?
M.
Caire
:
Well, as you know, RocklandMD, for the last seven years, give services to
patients and make over 1,000 or 500 operations per year and for a lower cost
than in the public system. And for unknown reasons, the ministry decided to
stop that deal and let Hôpital Sacré-Coeur make those operations. But the
problem is the hospital is not able right now to assume
that operation, because he has to refit his operation block and it is not done
yet. And the Minister said : It will cost for… a lower price in the public
system. He said he has studies on that, that prooves that fact, but he refuses
to table those studies.
Mme Plante (Caroline)
: But you had a letter saying the opposite, right?
M.
Caire
: Yes. I had a letter from the administration of the hospital… asked
the Minister to renew that deal for, maybe, one year, two years, and let the
hospital refit his operation block.
Mme Plante (Caroline)
: Ultimately, do you think that some people waiting for surgeries
simply won't get their surgeries?
M.
Caire
: Yes, because he cut the deal with RocklandMD now, but we have no
evidence that the hospital will be able to give the services to the population.
Thank you.
(Fin à 13 h 7)