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Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de santé et de services sociaux

Version finale

Wednesday, July 9, 2014, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente et une minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Je voulais réagir aujourd'hui aux propos tenus plus tôt, aujourd'hui, par le ministre Barrette. Écoutez, c'est épouvantable, le dérapage dans cette histoire-là. Clairement, Dr Barrette a tenu des propos qui sont méprisants, condescendants, non seulement envers les jeunes médecins en disant qu'une pratique de 1 500 médecins ça devrait… de 1 500 patients, pardon, ça devrait être une pratique à temps partiel, c'est épouvantable, surtout quand on sait que Louis Godin, président de la FMOQ, lui, dit que c'est une pratique à temps plein. Donc, déjà là, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Méprisants envers un homme qui a contribué de façon significative à construire le Québec tel qu'on le connaît aujourd'hui, Claude Castonguay. En lui demandant de prendre sa retraite, Gaétan Barrette va beaucoup trop loin. Si on n'est pas d'accord avec Gaétan Barrette, il faut prendre sa retraite. C'est ça, le message qu'on envoie à ceux qui expriment publiquement leur opinion et qui ne sont pas d'accord avec ce que fait le gouvernement, c'est qu'ils devraient tous prendre leur retraite.

Et, écoutez, méprisants envers le travail de député. Encore une fois, deux fois en deux jours par deux ministres différents, on méprise le travail de député en qualifiant ça de travail à temps partiel, pratiquement. Donc, c'est, de la part du Dr Barrette, ce sont des propos qui sont inqualifiables. Puis je pense que ça ne vaut pas la peine de s'aventurer davantage là-dessus. La population jugera à quel point ces propos-là, tenus par le Dr Barrette, ont été petits.

Par contre, ce que ça nous indique, c'est qu'on demande à quelqu'un qui a touché lui-même une prime de 1,2 million, je le rappelle, dont 490 000 $ de deniers publics, de défendre quelqu'un qui a reçu, lui, une prime de 215 000 $, et c'est ce que ça donne. C'est ce que ça donne quand un chef de parti, quand un premier ministre refuse encore et toujours d'intervenir comme il devrait le faire. Et aujourd'hui on assiste à un dérapage totalement non contrôlé de deux ministres seniors du gouvernement du Québec, hein? Il faut bien comprendre que, là, c'est le ministre de la Santé et le ministre de l'Éducation qui sont dans la tourmente, dans la controverse. C'est extrêmement hypothéquant pour le gouvernement.

Et donc Philippe Couillard doit, aujourd'hui, mettre son pied à terre, intervenir. C'est un test de leadership, il ne peut pas l'échouer. Ces deux ministres-là sont des ministres seniors, je le rappelle, majeurs pour le gouvernement. Le dérapage prend des dimensions hors de proportion, et tout ça sans que Philippe Couillard n'intervienne le moins du monde, c'est inacceptable. Il doit intervenir, il doit se comporter comme chef d'État et rappeler ses ministres à l'ordre, nous dire si ce que le Dr Bolduc a fait est acceptable selon lui, le démettre de ses fonctions si ce n'est pas le cas, et nous on pense que ce n'est pas le cas, et il doit rappeler Gaétan Barrette à l'ordre, qui a été aujourd'hui inqualifiable envers toute une génération, un homme d'exception en Claude Castonguay et la profession de député. Là-dessus, j'attends vos questions.

M. Lafille (Julien) : M. Barrette souligne que votre ancienne collègue, Dre Daneault, a occupé aussi des fonctions similaires de député et de médecin de famille et que vous n'êtes pas en mesure, dans le fond, de critiquer ça. Qu'est-ce que vous répondez?

M. Caire : Écoutez, il y a un univers de différence. Je vous rappelle, je l'ai dit hier, Dr Khadir le fait aussi. C'est vrai, Dre Daneault avait conservé une partie de sa pratique, mais ce n'est pas ça qui est le problème. Ce n'est pas… Comme je l'ai dit hier, le problème, ce n'est pas de savoir est-ce qu'Yves Bolduc aurait pu, une demi-journée par semaine, deux demi-journées par semaine, continuer à voir des patients. Ce n'est pas ça le problème. Et d'ailleurs le Commissaire à l'éthique s'est prononcé là-dessus en disant : Il n'y avait pas de conflit entre les deux fonctions.

Le problème, c'est quand Yves Bolduc nous fait croire qu'il est capable de prendre en charge 1 600 patients et toucher 215 000 $ de prime supplémentaire. Alors, comprenons-nous bien, là, pour chaque patient qu'Yves Bolduc voit, il est payé à l'acte, ce qui est normal. Quand c'est la fin de semaine, c'est 30 % de plus. Et, en plus, si c'est un nouveau patient, il reçoit une prime supplémentaire de 100 $ à 200 $. Je m'excuse, Hélène Daneault n'a reçu aucune prime, aucune. Elle a continué une certaine pratique auprès d'une clientèle qu'elle avait déjà.

Donc, c'est deux univers complètement différents qu'on essaie de racoler, parce qu'on est en panique, parce qu'Yves Bolduc, Gaétan Barrette sont en panique, parce que le gouvernement libéral est en panique, et là on cherche des exutoires un peu partout et on cherche à racoler des choses qui n'ont rien à voir, notamment le fait que, oui, un député qui est médecin peut garder une certaine pratique pour garder la main, pour donner des services à sa clientèle, mais on est loin, loin, loin du 215 000 $ de prime qui ont été empochés par Yves Bolduc pour la prise en charge de patients qu'il a abandonnés, je vous le rappelle.

M. Boivin (Simon) : Le Dr Barrette soutient que M. Castonguay a fait un lien entre les agissements de M. Bolduc et ce qu'on a pu entendre à la commission Charbonneau. Diriez-vous que c'est un parallèle qui est exagéré?

M. Caire : Je dirais que Claude Castonguay a exprimé une opinion dans une société qui le lui permet. On peut…

M. Boivin (Simon) : Mais sur le lien qu'il…

M. Caire : Écoutez, je n'ai pas envie de qualifier les propos de Claude Castonguay. Il a droit à son opinion. Nous, on a émis nos opinions. Ce qui est inacceptable, c'est quand, dans une société libre et démocratique comme la nôtre, on demande à quelqu'un de la trempe de Claude Castonguay de prendre sa retraite parce qu'on n'est pas d'accord avec l'opinion qu'il a exprimée. Ça, c'est grave.

M. Boivin (Simon) : Selon vos opinions, est-ce qu'il y a un lien entre ce que M. Bolduc a fait et ce qu'on a pu entendre à la commission Charbonneau?

M. Caire : Écoutez, si vous me demandez : est-ce qu'Yves Bolduc a fait preuve de collusion ou de corruption? Je ne pense pas. Ce que je crois, c'est qu'Yves Bolduc a profité des failles du système pour se mettre de l'argent dans les poches. Ça, c'est que moi, je crois. C'est mon opinion. Claude Castonguay a la sienne. Mais tous les deux nous avons le droit d'exprimer ces opinions-là de façon libre et démocratique, et ça, c'est ce que Gaétan Barrette a attaqué en demandant à Claude Castonguay de prendre sa retraite.

Mme Senay (Cathy) : Claude Castonguay clarifie qu'il n'avait pas fait de parallèle avec la commission Charbonneau, mais qu'il dit que les gens en avaient assez avec la commission Charbonneau. Et il dit : Je ne veux pas… Il ne veut pas accorder d'entrevue : Je ne veux pas lui répondre, et, quand M. Barrette… parce que c'est un grossier personnage avec qui il est impossible de discuter. Vous n'êtes pas en train de tous perdre de la crédibilité avec ce qui se passe à l'heure actuelle? Vous vous lancez des tomates en plein coeur de l'été. Il n'y a pas… peut-être personne qui vous écoute dans la population.

M. Caire : Écoutez, moi, il y a une chose que je sais, c'est que je ne suis pas à l'origine de ce dérapage-là, très clairement, ma formation politique n'est pas à l'origine de ce dérapage-là, et Claude Castonguay n'est pas à l'origine de ce dérapage-là. S'il y a effectivement des gens qui en sont responsables, au premier chef, Yves Bolduc, par son comportement; au deuxième chef, Philippe Couillard parce qu'il continue à se cacher, à se terrer derrière un mutisme qui est de plus en plus questionnable pour un chef de gouvernement, pour un premier ministre et pour un chef de parti. Et donc, si d'emblée le premier ministre s'était comporté comme tel et avait réglé la question, il n'y en aurait pas, de dérapage. Il n'y a pas personne aujourd'hui qui commenterait quoi que ce soit parce qu'Yves Bolduc ne serait plus ministre de son gouvernement, la question serait réglée. Mais, parce que le premier ministre se cache, parce qu'il se tait, bien, oui, il y a de l'enflure et, oui, il y a des propos, comme ceux que vous venez d'entendre de la part du Dr Barrette, qui sont tenus, qui sont inacceptables.

Et moi, tant et aussi longtemps qu'on va attaquer ma profession de député, surtout de la part de collègues, comme l'ont fait Yves Bolduc et Gaétan Barrette, oui, je vais me sentir l'obligation de réagir à ces propos-là parce que c'est inacceptable. Parce que, oui, c'est un travail à temps plein, le travail de député, quand on le fait correctement. Et quand on attaque une génération de jeunes médecins, comme l'a fait Gaétan Barrette, en disant : Bien, écoutez, pour des médecins de ma génération, 3 000 patients, c'est notre quotidien; aujourd'hui, 1 500 patients, c'est du travail à temps plein, écoutez, c'est une façon détournée de les traiter de lâches, là. Moi, je suis désolé, mais c'est inacceptable. On ne peut pas… surtout de la part du ministre de la Santé.

Alors, si M. et Mme Tout-le-monde écrit ça sur Twitter, on ne réagit pas, c'est sûr. Mais le ministre de la Santé, celui qui est en train de négocier avec la FMOQ sur les salaires, sur l'étalement des salaires, tient des propos semblables? L'impact, là, il est majeur. Il est majeur. On ne peut pas laisser passer des choses comme ça. Donc, est-ce que les gens nous écoutent? Écoutez, je le souhaite pour vous qu'ils nous écoutent, parce qu'à titre de journalistes, j'imagine que vous aimez être lus et entendus, et, à titre de politiciens, on aime la même chose, donc on a un intérêt commun.

Ceci étant dit, je pense qu'on ne peut pas laisser aller des choses comme ça. Et, encore une fois, je le dis, Philippe Couillard doit mettre son pied à terre et doit enfin se comporter comme un chef d'État.

M. Lafille (Julien) : Les ministres à qui on a parlé disent que ça ne semble pas soulever de malaise à l'intérieur du Conseil des ministres. On dit même que vous exagérez un petit peu par vos propos. Quelle lecture vous faites de cette attitude, justement, du gouvernement par rapport à tout ce qui se passe, tout ce que vous dénoncez? On ne semble pas trop s'en faire, dans le fond, avec ça.

M. Caire : Bien, je comprends que la disquette du gouvernement libéral 2.0 a été formatée. Vous me direz : On n'est plus à l'ère des disquettes, mais… Écoutez, c'est inacceptable aux yeux de la population, et j'en veux pour preuve le fait que cet élément-là soulève un tollé chez les Québécois, parce que les Québécois, comme le disait Claude Castonguay, en ont assez de ces gens-là qui se mettent les deux mains dans le plat de bonbons et surtout de la part d'un gouvernement qui dit que nous allons entrer dans une ère d'austérité et qu'il y aura des sacrifices à faire. Quel sacrifice a fait Yves Bolduc? Poser la question, c'est y répondre. Est-ce qu'il y a d'autres questions? Merci. Bonne fin de journée.

(Fin à 13 h 41)

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