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Point de presse de M. Harold LeBel, député de Rimouski

Version finale

Thursday, September 18, 2014, 12 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures trente et une minutes)

M. LeBel : Bonjour. J'ai voulu vous rencontrer pour… Depuis deux jours, j'ai posé des questions à la ministre concernant l'avenir des conservatoires en région, avec ma collègue Véronique Hivon, hier, et aujourd'hui j'ai profité de la présence des gens de Rimouski mêlés au milieu culturel qui travaillent avec les gens du conservatoire pour poser la question à la ministre puis lui faire comprendre l'impact que ça avait. Ce n'est pas qu'une colonne de chiffres, ce n'est pas que des coupures administratives, ça a un impact, ça touche le coeur même de la culture dans nos régions puis de la vie culturelle en région. À Rimouski, c'est majeur, ça a un impact sur les jeunes, ça a un impact sur les festivals, on parle du Festi Jazz, des festivals des Îles du Bic, il y a des cours, la formation jazz-pop qui est donnée aussi. Bref, tout ça a un impact majeur, et c'est important de… puis ça, c'est pour la région de Rimouski, mais c'est ça pour les autres conservatoires partout en région.

Actuellement, on a un gouvernement qui n'est pas très sensible aux régions dans plein de domaines. On fait des… C'est l'austérité, puis c'est l'austérité, puis des calculs qui sont faits au central, très centralisés, et on ne réfléchit pas à l'impact, aux particularités de chacune des régions. Et là, dans le cas du conservatoire, bien, c'est très clair. Puis ce matin, en plus, on voit un rapport qui nous arrive, la ministre parlait de plusieurs hypothèses, et là on parle d'une hypothèse, qui est la fermeture des conservatoires.

Bref, je pense que les gens de Rimouski puis des autres conservatoires ont été très, très patients depuis des années, ils ont fait confiance, ils se sont dit que ça ne se pouvait pas qu'on puisse fermer… Là, aujourd'hui, l'inquiétude a monté d'un cran, et c'est ce que je voulais démontrer à la ministre, et j'ai profité de la présence de ces gens-là dans nos tribunes pour demander à la ministre si elle voulait les rencontrer, si elle voulait discuter avec eux autres pour voir est-ce qu'il y a des solutions à tout ça, est-ce qu'on doit… Parce que les gens de chez nous vont se battre, vont se battre jusqu'à la fin, ils vont se battre pour garder le conservatoire. Ça fait que la ministre a accepté de les rencontrer. Ça fait que je vais laisser la parole à ces gens-là, qui vont vous expliquer, un peu, l'impact que ça a, et peut-être qu'ils vont pouvoir vous parler aussi de la rencontre qu'on a eue avec la ministre. Mme Bourassa.

Mme Bourassa (Mélanie) : Alors, bonjour, je m'appelle Mélanie Bourassa. Je suis, à la base, musicienne, clarinettiste. Je joue aux Violons du Roy comme surnuméraire, à l'Orchestre symphonique de Québec, à l'Orchestre symphonique de Montréal, dans plusieurs autres orchestres à travers le Québec et puis je joue aussi avec un groupe de musique contemporaine de Victoria, un autre groupe à Ottawa et j'enseigne au conservatoire de Rimouski. Donc, je crois aux conservatoires de région et à tout le réseau des conservatoires pour plusieurs raisons. Je connais beaucoup de musiciens qui ont été formés là, dont Yannick Nézet-Séguin.Et tout ça pour dire qu'en tant que professeur je peux vous dire que le conservatoire a un impact majeur sur le parcours d'un étudiant en musique. C'est clair qu'on n'aurait pas cette qualité de musiciens là à travers le Québec et le Canada si on n'avait pas le réseau des conservatoires.

Au niveau préparatoire, même au conservatoire, ils offrent, dans le fond, le programme de théorie musicale, en plus du programme d'orchestre, en plus du programme de cours privés à chaque semaine et d'ensemble. Donc, c'est extraordinaire d'avoir ça.C'est impossible de faire tout ce travail-là dans une autre institution, je pense. Ça demande extrêmement d'organisation et de temps. Et puis les élèves qu'on va chercher, c'est des élèves qui sont très, très talentueux, qu'on n'aurait pas pu découvrir autrement. Donc, je pense que le conservatoire a un impact majeur sur la formation musicale au Québec, et c'est important qu'on le sauvegarde. Voilà.

M. LeBel : Merci. Mme Gagnier.

Mme Gagnier (Esther) : Alors, mon nom, c'est Esther Gagnier. Je suis la directrice des Concerts aux îles du Bic, et c'est un festival de musique de chambre qui rayonne dans le Bas-Saint-Laurent, dont principalement au Bic et à Saint-Fabien.

Notre festival, bien, il compte beaucoup sur le conservatoire, qui est un partenaire majeur pour notre festival. On engage des musiciens qui ont étudié au conservatoire de Rimouski et qui font maintenant carrière internationale, et qui reviennent à Rimouski pendant notre festival durant l'été. Nos directeurs artistiques sont des professeurs au conservatoire. On engage aussi des jeunes de la relève pour faire des prestations musicales durant l'été. Donc, c'est vraiment… on emprunte des instruments, des partitions et toutes sortes d'équipements spécialisés au conservatoire, alors c'est vraiment un partenaire majeur.

Et je représente également l'Orchestre des jeunes du Québecmaritime. Alors, c'est un orchestre de jeunes, là, une trentaine, plus de 30 jeunes musiciens, qui sont issus de tout le Bas-Saint-Laurent, donc il y en a d'Amqui, il y en a d'un peu partout qui rayonnent, de Matane et de Rimouski, qui répètent chaque semaine au conservatoire même. Alors, c'est vital pour notre région. Alors, je parle de l'Orchestre des jeunes, mais, dans notre région, il y a aussi l'Orchestre symphonique de l'Estuaire, il y a également le Festi Jazz, il y a plein d'autres festivals et de groupes… et d'ensembles de musique qui font que la ville rayonne… et un milieu musical stimulant. Merci.

M. LeBel : Mme Proulx.

Mme Proulx (Martine) : Bonjour, je suis Martine Proulx, représentante du Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent. Donc, c'est clair que, pour une région comme le Bas-Saint-Laurent, la présence d'un conservatoire de musique, c'est essentiel, c'est vital à la diversité culturelle. Par les liens qui sont faits, il y a tout un groupe d'organismes satellites qui gravitent autour du conservatoire, comme Mme Gagnier l'a mentionné. Donc, s'il n'y avait pas de conservatoire, il n'y aurait probablement pas d'orchestre symphonique à Rimouski, mais qui dessert tout le Bas-Saint-Laurent, il n'y aurait pas d'Orchestre des jeunes, il n'y aurait pas tous ces autres organismes qui gravitent autour. Le conservatoire, bien qu'il soit basé à Rimouski, dessert tout le Bas-Saint-Laurent, même la Gaspésie, la Côte-Nord. Des jeunes, donc, qui choisissent de venir y étudier… bien, qui choisissent ou qui sont sélectionnés. Donc, c'est clair que c'est essentiel dans un milieu pour la vitalité du milieu culturel, mais aussi pour faire d'une région comme la nôtre un milieu de vie attractif pour des jeunes familles qui choisissent maintenant, de plus en plus, là où ils vont s'établir en fonction de l'offre culturelle, des services offerts dans leur milieu. Donc, c'est clairement essentiel pour tout le Bas-Saint-Laurent.

M. LeBel : M. Saint-Pierre.

M. Saint-Pierre (Francis) : Oui, bonjour. Francis Saint-Pierre, je suis maire de Saint-Anaclet et préfet de la MRC de Rimouski-Neigette. C'est clair que, nous autres, au niveau politique, ça nous inquiète. On a eu vent d'un document qui circulait où est-ce que le conseil d'administration du conservatoire prendrait une décision demain de fermer nos conservatoires. On a lancé une pétition en ligne, on s'est présentés aujourd'hui, on a rencontré la ministre, et l'assurance qu'elle nous a donnée, c'est que, peu importe la décision de demain, ça ne sera pas une décision finale. Nous autres, on disait : Bien, il y a beaucoup de documents auxquels on n'a pas accès, là, je veux dire au niveau des états financiers, on a des états financiers consolidés, on n'a pas d'autre chose, on n'est pas capables de savoir tous les détails des états financiers. Elle, elle nous dit : Bien, on va s'organiser pour que vous ayez les documents. Il va y avoir des consultations. La ministre, si ce n'est pas elle, il y a quelqu'un de son ministère qui va venir nous rencontrer en région pour discuter de l'avenir des conservatoires.

Dans ce sens-là, la rencontre de ce matin a été positive, mais je pense que le geste qu'on a posé aujourd'hui était essentiel pour permettre de se faire entendre puis de dire à la ministre : C'est important. C'est important. Les gens vous ont parlé plus au niveau culturel, mais, au niveau économique, quand on a une organisation comme le conservatoire sur notre territoire, il y a beaucoup d'organismes qui en dépendent, il y a beaucoup… ça amène beaucoup d'activité économique, ça amène… parlez-en aux hôteliers, aux restaurateurs, là, ils sont contents d'avoir un conservatoire qui va faire en sorte que, quand il va y avoir un spectacle, ces gens-là vont aller consommer dans leurs établissements.Ça a un impact majeur.

Tantôt, on… quelqu'un me disait… le maire de Rimouski citait : C'est au moins aussi important à Saint-Anaclet que… à Rimouski, excusez, que le… que Telus. En tout cas, moi, je pense que ça démontre l'importance que ça a pour nous autres. Merci beaucoup.

M. LeBel : Pour terminer, deux secondes, vous dire que la ministre a montré de l'ouverture, mais il y a deux éléments importants. M. Saint-Pierre l'a mentionné, la ministre dit souvent… nous a dit : Il faut que la région… si vous avez des idées, faire vos efforts, c'est parfait, mais il faut avoir les informations pour ça, il faut avoir les données économiques, il faut savoir le… il faudrait avoir une copie du rapport, il faudrait savoir exactement qu'est-ce que le ministère voulait, puis avoir toutes les informations pour pouvoir prendre des décisions, pour pouvoir en discuter avec eux, première chose.

Deuxième chose, c'est : il faut que le ministère se rende en région, puisse se rendre pour rencontrer les intervenants en région. Il faut… pour une fois, il ne faudrait pas que ça se fasse d'une façon centralisée, il faudrait que ça se fasse d'une façon décentralisée, en écoutant tout le monde. Merci.

M. Salvet (Jean-Marc) : La ministre cherche à se faire rassurante. Ce matin, devant tous les journalistes, elle a déclaré — puis c'est un peu ce qu'elle a dit également au salon bleu par la suite — qu'aucune décision n'est prise, que c'est elle qui décidera en bout de ligne, elle et son ministère, et donc laissait entendre que ce n'est qu'un rapport et que, quelle que soit la décision qui sera prise demain, elle pourrait dire non. C'est rassurant?

M. LeBel : Bien, c'est sûr que c'est elle qui prend la décision, elle est ministre, elle est responsable, puis c'est pour ça qu'on lui pose des questions. Mais hier elle nous parlait de plusieurs hypothèses. Elle parlait… Elle disait en août : Nous regardons, nous regardons les hypothèses, mais aujourd'hui ce qu'on voit, c'est qu'il y a une hypothèse, il y a une façon de voir les choses. Et là il faut… c'est là-dessus, là… c'est ça qui nous inquiète un peu.

Maintenant, à partir de ce rapport-là qui est déposé demain, elle nous dit qu'il y aura une décision, mais pas demain. Entre le rapport et la décision finale qui lui appartient, il y a un moment, il y a un laps de temps, et c'est là qu'il faut qu'elle donne les informations aux régions, toutes les informations, puis qu'elle se rende en région pour les rencontrer.

M. Salvet (Jean-Marc) : Il y a un vrai problème avec ce déficit, qui serait à hauteur de 14 millions. Est-ce un véritable problème et comment le résorber?

M. LeBel : Bien, effectivement, il y a un problème, effectivement, il faut regarder tout ça, puis je pense que c'était ça, le mandat. Mais, entre regarder tout ça puis décider d'une façon centrale… Puis c'est souvent ça : c'est Dieu le Père, qui est à Québec, qui décide qu'en région c'est comme ça que ça marche. Bien là, entre ça, il y a moyen de parler aux gens.

Puis les gens en région, quand on leur donne l'information, puis quand on les considère, puis qu'on considère leurs particularités, ils sont capables de parler, mais il faut les informer. Pour l'instant, ils ont été patients, tout ce monde-là, là. Pendant des mois et des mois, ça circulait, des choses, mais ils ont continué à enseigner, les jeunes ont continué à… tu sais, tout le monde a continué à travailler en se disant : Bon, on fait confiance. Aujourd'hui, avec le rapport, la confiance est ébranlée. Maintenant, la ministre, c'est vrai, elle dit : On va aller vous voir, c'est bien tant mieux. Il faut qu'elle vienne avec les informations pour qu'on puisse discuter.

M. Salvet (Jean-Marc) : Merci beaucoup. Merci à tous.

(Fin à 12 h 42)

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