(Treize heures)
Mme Poirier
: Alors,
bonjour. Carole Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Je suis heureuse
d'être ici en compagnie de Cathy Tétreault du Centre Cyber-aide. Nous avons
annoncé ce matin le dépôt d'une pétition qui a réussi à avoir plus de 5 000
signataires pour le retour des cours d'éducation à la sexualité à l'école.
Alors, le moment est important et choisi
aussi parce que nous allons célébrer demain la 33e édition de la Journée
d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes, qui est organisée par le
Regroupement des CALACS, les centres d'aide et de lutte contre les agressions à
caractère sexuel.
L'éducation sexuelle nous concerne tous. Le
6 décembre dernier, nous avons adopté ici, à l'Assemblée nationale, une motion
concernant la traite internationale et humaine, mais dans laquelle nous
réclamions le retour… une réflexion sur le retour des cours à l'éducation à la
sexualité afin de remettre à l'agenda du plan d'action de la ministre de la
Condition féminine, dans son plan d'action contre l'hypersexualisation, le
retour des cours à l'éducation sexuelle. Alors, j'avais, à ce moment-là, et je
le refais aujourd'hui encore, rappelé la nécessité de l'éducation sexuelle
comme un outil d'éveil, de conscientisation, mais aussi comme rempart contre la
tentation d'accepter l'idée que la marchandisation du corps des femmes est
légitime.
Alors, le dépôt aujourd'hui de la pétition
initiée par l'organisme Cyber-aide est un pas de plus dans la démarche appuyée
par des intervenants, des parents pour le retour des cours d'éducation à la
sexualité à l'école. Les cours d'éducation sexuelle sont un moyen de lutter
contre l'homophobie, contre l'intimidation dans nos écoles puisque ce sont des phénomènes
assez souvent reliés et souvent dus à un manque d'éducation sur le sujet.
Alors, je vais céder la parole à Mme Cathy Tétreault du Centre Cyber-aide.
Mme Tétreault (Cathy) :
Merci. Bonjour. Mon nom est Cathy Tétreault, je suis directrice générale du
Centre Cyber-aide. Aujourd'hui, je viens vous parler de l'importance d'éduquer
les jeunes, d'informer les parents, d'informer la société sur les préoccupations
que nous avons dans les écoles.
Pourquoi l'importance des cours d'éducation
à la sexualité? En ce moment, la situation est très urgente. Nous, on se
promène dans les écoles depuis maintenant trois ans et ce qu'on voit :
l'hypersexualisation chez les jeunes, la pornographie juvénile chez les gens, il
y a plein de situations préoccupantes liées avec la méconnaissance de la
sexualité chez les jeunes. Nous aimerions développer le jugement critique chez
les jeunes. Nous aimerions que les jeunes voient la société, la réalité telle
qu'elle est et non au travers des médias sociaux, comme les jeunes le voient en
ce moment. On rencontre plusieurs jeunes femmes, entre autres, qui sont
victimes de pornographie juvénile parce qu'elles banalisent souvent le fait de
se montrer en photo, à la demande de certains jeunes garçons qui, eux aussi,
banalisent ces demandes-là.
Ce qu'on veut, ce qu'on aimerait, c'est
qu'il y ait un groupe de personnes qui sont préoccupées par ces phénomènes-là
qui se réunissent et qui, tous ensemble, voient de quelle façon, combien de
temps, à quel moment dans l'année ça pourrait être donné, quels sont les sujets
à prioriser. Ce serait vraiment très, très important qu'il y ait des
représentants au niveau des professionnels, des professeurs, des infirmières,
des parents, que ces gens-là se regroupent, pas dans trois mois, pas dans un
an, maintenant. La situation est très urgente, il faut trouver des solutions,
il faut intégrer quelques heures aux 900 heures qui sont déjà là, dans les
écoles, et informer les jeunes aux conséquences négatives qui peuvent arriver,
là, à l'utilisation, par exemple, des médias sociaux.
C'est important aussi de parler des
relations égalitaires. Déjà, tout petits, on peut informer, au niveau primaire,
les jeunes à l'importance de l'égalité, à l'importance de ne pas juger, à
l'importance d'acceptation de différences, etc. Les habiletés sociales
aussi, c'est très important d'en parler avec les jeunes, informer les parents
aussi. Il y a plusieurs parents qui ne savent pas certains dangers qui peuvent
exister en lien avec Internet.
Alors, le message aujourd'hui, est très
important. Tout ce qui est en lien avec l'utilisation des médias sociaux, les
technologies d'information, de communication, cyberdépendance,
hypersexualisation, cyberintimidation, c'est regroupé, ça va ensemble. Alors,
il faut se réunir, il faut que M. Yves Bolduc s'assoie avec un groupe et qu'on
détermine un plan d'action à faire. Voilà, le message est passé. Merci
beaucoup.
Mme Poirier
: Alors,
finalement, on comprend que la pétition de ce matin reflète le besoin d'un
cours d'éducation à la sexualité, le besoin de regrouper, de mettre en place un
groupe de travail pour développer cette offre de cours à la… de cours de… je
reprends, de cours à l'éducation sexuelle, et, finalement, c'est de l'action,
c'est de l'action immédiate parce que, la problématique, elle est là. Elle est
là tous les jours dans nos écoles, elle est là dans notre société, et moi,
j'invite aussi, dans le cadre du forum sur l'intimidation de la ministre de la
Famille, à inclure cette dynamique que vient de nous parler Mme Tétreault, qui
est toute la dynamique autour de la cybercriminalité et de la
cyberintimidation. Merci.
(Fin à 13
h 5)