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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et M. Donald Martel, député de Nicolet-Bécancour

Version finale

Tuesday, September 23, 2014, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures vingt minutes)

M. Legault : …le député de Nicolet-Bécancour, qui est notre porte-parole en matière d'environnement.

Peut-être, avant de vous parler de la cimenterie en Gaspésie, un petit mot d'abord pour offrir, au nom de la Coalition avenir Québec, nos sympathies à la famille de Gilles Latulippe. Ceux qui sont plus vieux, hein… je vois qu'il y en a qui sont plus jeunes, là, mais les plus vieux se rappellent de Gilles Latulippe avec le Capitaine Bonhomme, hein? On ne comprenait pas toujours les farces, mais je me souviens que mon père écoutait ça, et Symphorien, évidemment, qui a commencé avec Cré Basile puis Olivier Guimond.

Quel être sympathique! Je me rappelle, j'étais au secondaire puis j'avais appelé Gilles Latulippe parce que j'avais un travail à faire, et puis il avait accepté de me recevoir au Théâtre des Variétés. Et on avait une caméra qu'on ne savait pas comment faire fonctionner, puis c'est lui qui nous avait aidés puis il nous avait amenés, il nous avait dit : Avez-vous des billets pour le spectacle? Et puis on avait dit non, il nous avait placés dans la première rangée. Puis franchement, le burlesque, là, c'était le plus bel exemple, et puis quel être sympathique. Donc, toutes nos sympathies à la famille de Gilles Latulippe, là, qui est un grand comique de l'histoire du Québec.

Je voudrais, ce matin, vous parler de la cimenterie en Gaspésie. Vous le savez, depuis le début, on est le seul parti… En tout cas, le Parti libéral et le Parti québécois ont appuyé ce projet, 450 millions de fonds publics. 450 millions pour 200 emplois, c'est donc plus de 2 millions de dollars par emploi. C'est probablement un des projets les plus coûteux de l'histoire du Québec. Justement, on a notre ami Jacques Daoust qui fait la tournée des médias actuellement pour dire que les projets d'Investissement Québec devraient être payants, bien, c'est peut-être le projet… un des projets les moins payants de l'histoire d'Investissement Québec.

Mais, plus on fouille le dossier, plus on s'aperçoit que, non seulement le projet n'est pas payant pour les Québécois économiquement, mais il n'est pas payant non plus pour les Québécois au point de vue environnemental. N'oublions pas, là, on parle d'un projet où on va ajouter 2 millions de tonnes par année de gaz à effet de serre. Actuellement, le gouvernement refuse de faire faire les études environnementales. Et habituellement, au Parti québécois, ils aiment faire des leçons sur l'environnement. Or, hier, le porte-parole du Parti québécois a dit qu'il était d'accord avec cette absence de consultations publiques. Moi, ce que j'aimerais bien, c'est que les Jean-François Lisée, Bernard Drainville, Pierre Karl Péladeau qui sont les candidats pressentis à la chefferie du Parti québécois, je sais qu'il y en a qui aiment beaucoup écrire des lettres ouvertes, là, j'aimerais ça qu'ils écrivent une lettre sur pourquoi ils appuient le projet de cimenterie, le projet qui est le plus polluant de toute l'histoire du Québec.

Ce qu'on voudrait savoir aussi de la part du gouvernement libéral, c'est combien ont-ils donné d'unités de crédit de carbone. Parce que j'entendais hier le premier ministre Couillard dire : La cimenterie, ils auront le choix : ou ils feront de l'innovation ou ils paieront les crédits de carbone. D'abord, ça ne fait pas de sens de dire : On fera de l'innovation; c'est une usine neuve. On ne peut pas avoir des nouvelles innovations, c'est déjà une usine neuve.

Deuxièmement, bien là, il nous dit… Philippe Couillard, je ne sais pas s'il est au courant du deal qui a été signé par son gouvernement, il nous dit : La cimenterie paiera les crédits de carbone. Or, ce que le ministre de l'Environnement nous a dit, M. Heurtel, c'est qu'il a donné des crédits de carbone à la cimenterie. Donc, est-ce qu'on pourrait savoir c'est quoi la valeur marchande des crédits de carbone qui ont été donnés à la cimenterie? Parce que là, ce qu'on apprend finalement, c'est qu'on a donné 450 millions d'investissement de fonds publics, mais, en plus, on a donné des crédits de carbone. Parce que les entreprises, si la bourse du carbone fonctionne, vont devoir payer pour ces crédits de carbone. Donc, si on en donne à la cimenterie, on en a donné combien d'unités, on en a donné pour combien d'années? Combien ça vaut? Donc, combien ce cadeau représente, encore une fois, de la part du Parti libéral?

Et je terminerais en vous disant que, dans le fond, ce qu'on voit, là, c'est que les deux vieux partis, autant le Parti québécois que le Parti libéral, qui ne veulent pas de consultation publique sur ce projet de cimenterie qui est le plus polluant de l'histoire du Québec, bien, tous les deux, dans le fond, ce qu'ils nous disent, c'est : Faites ce qu'on dit, ne faites pas ce qu'on fait.

Mais en pratique, là, c'est bien beau aller faire des belles visites à New York pour la conférence de l'ONU sur le climat, mais on peut-u au moins agir puis se poser des questions sur ce projet-là qui n'est pas payant pour les Québécois puis qui est le plus polluant de l'histoire du Québec?

Le Modérateur : On va passer aux questions.

M. Ouellet (Martin) : On ne peut pas reculer, M. Legault, là-dessus, là?

M. Legault : Écoutez, d'abord, on pourrait faire des évaluations environnementales. Pourquoi on le fait pour les autres projets, puis là il semble y avoir une urgence de ne pas en faire? Pourquoi on donne ce cadeau-là spécifiquement aux investisseurs de la cimenterie McInnis?

Deuxièmement, bien, c'est en construction. Moi, je n'ai pas vu personne évaluer combien ça coûterait de stopper le projet, mais on est en train d'investir 450 millions de fonds publics pour le projet le plus polluant de l'histoire du Québec, qui va effacer la grande partie des gains qu'on a faits au cours des dernières années sur les gaz à effet de serre.

Moi, là, je suis le premier... puis la CAQ, on est les premiers à dire : Il doit y avoir un équilibre entre l'économie puis l'environnement. Mais, dans ce dossier-là, c'est un dossier perdant-perdant : perdant pour l'économie, perdant pour l'environnement.

Donc, pourquoi les deux vieux partis s'obstinent à défendre ce projet-là puis à vouloir le mettre sur un «fast track» en plus?

M. Lecavalier (Charles) : Le ministre de l'Environnement, ce matin, a avancé l'idée que la cimenterie pourrait utiliser du gaz naturel liquéfié. Est-ce que vous trouvez ça réaliste?

M. Legault : Bien, écoutez, là, on peut-u, justement, avoir une étude? On nous parle de coke de pétrole, on nous parle d'éléments les plus polluants. Est-ce qu'on peut, s'il y a des changements, s'il y a de l'innovation...

M. Couillard, à New York, nous dit : Oui, mais la cimenterie va innover. Aïe! Écoute, c'est quelle innovation? C'est quoi les impacts sur l'environnement de ces innovations-là, si c'est vrai? Ce que je doute beaucoup, parce qu'on a une usine qui est neuve. Voyons donc! Des nouvelles innovations dans une usine qui est déjà neuve, il y a quelque chose qui ne marche pas.

Donc, peut-on avoir, par transparence, plus d'information pour les Québécois?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pourquoi le gouvernement puis l'opposition officielle souhaitent-ils que ce projet aille de l'avant sans évaluation environnementale, selon vous? Bien, pourquoi cette obstination?

M. Legault : Essentiellement pour des raisons politiques. Ils veulent créer 200 emplois en Gaspésie et ils ont promis de le faire. Ils achètent des votes en Gaspésie, un peu comme ils font avec l'éolien, mais ce sont les Québécois qui vont payer en bout de ligne puis c'est l'environnement qui va payer en bout de ligne, donc tous les Québécois. Donc, je ne comprends pas, je ne comprends pas, là. Puis en plus Jacques Daoust nous dit à mots couverts : Le PQ acceptait n'importe quoi comme projet pour faire des annonces. Bien, en quoi sont-ils différents du PQ, le Parti libéral?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, vous, vous faites une sortie publique aujourd'hui pour dénoncer ce projet-là. Vous dites que c'est une mauvaise décision économique, c'est une mauvaise décision environnementale parce que… puis vous pensez qu'il y a un appui populaire pour ce genre de réaction là.

M. Legault : Bien, moi, je pense que oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est une décision politique que vous avez prise aujourd'hui, de venir dénoncer publiquement ce projet-là.

M. Legault : Écoutez, là, la CAQ, là, fait de l'économie une priorité, mais l'économie, là, ce n'est pas à tout prix. Il faut qu'il y ait un équilibre entre le développement économique puis la protection de l'environnement. Ce que je vous dis, c'est que, dans ce dossier-là, les deux sont perdants. Économiquement, investir 450 millions pour créer 200 emplois, je ne me souviens pas d'avoir vu ça dans l'histoire du Québec. Puis de l'autre côté, de dire : On va démarrer le projet le plus polluant de l'histoire du Québec puis on ne veut pas d'évaluation environnementale, on ne veut pas savoir… Puis je voudrais savoir aussi combien nous, les contribuables, là, on a donné en unités de crédit de carbone à la cimenterie? Est-ce qu'on peut savoir ça? Ça vaut combien? Ça vaut 1 million, 10 millions, 100 millions? Ça vaut combien? Est-ce qu'on peut l'avoir, le chiffre? C'est de l'argent public.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais il n'y a pas de nécessité à avoir une étude puisque le projet a vu le jour avant 1995.

M. Legault : Bien, écoutez, oubliez le…

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ce n'est pas une dépense d'argent inutile si le projet va de l'avant?

M. Legault : Écoutez, là, de dire, là : Le projet a vu le jour avant 1995… Est-ce que c'est le même projet? On a, pas plus tard qu'hier, Philippe Couillard qui parle d'innovation. Est-ce que c'est le même projet? Est-ce qu'on peut avoir une étude sur le projet actuel? Est-ce qu'on peut savoir… Philippe Couillard est à New York, là, puis il dit : Nous, on est pour une bourse du carbone. Donc, tantôt, là, il va aller faire la leçon aux entreprises pour dire : Au Québec, si vous ne respectez pas certains standards, vous allez payer pour des unités de carbone. Puis en même temps, là, il dit à la cimenterie : Je vous donne, en dessous de la table, des crédits, comme ça vous n'aurez pas à payer. On peut-u savoir qu'est-ce qu'il leur a donné en dessous de la table?

Le Modérateur : Questions en anglais.

M. Ouellet (Martin) : Mais, M. Legault, juste pour finir…

Le Modérateur : Dernière question en français.

M. Ouellet (Martin) : Je pense qu'il apparaît très clair que ce sont des décisions politiques qui ont amené cet investissement-là et l'appui des partis en question. Maintenant, est-ce que, chaque semaine, vous allez nous entretenir là-dessus ou... Vous dites qu'il faudrait biffer. Votre position, aujourd'hui, c'est quoi? Parce qu'on vous entend souvent le dénoncer, on vous entend, depuis des semaines, le dénoncer, mais là, c'est quoi, la nouvelle affaire?

M. Legault : Moi, là, si j'étais premier ministre du Québec, là, je serais en train d'évaluer combien ça coûterait d'annuler le projet, pour arrêter le projet. Ça, c'est la première chose. Deuxièmement, moi, j'aimerais savoir, là… Je ne comprends pas que le gouvernement donne des crédits de carbone à la cimenterie, et le ministre Heurtel nous dit : Oui, on en donne, mais c'est confidentiel. Je ne peux pas vous dire combien. Aïe! On n'est pas dans une compagnie privée qui fait affaire avec une autre entreprise privée, là. C'est de l'argent du gouvernement, de l'argent des contribuables. Donc, on demande aussi de la transparence.

Puis je ne comprends pas, là, puis en même temps je lance... je fais un appel à Jean-François Lisée puis Bernard Drainville, là, d'écrire une lettre ouverte là-dessus, là. J'ai hâte de les entendre, moi, sur comment et pourquoi ils appuient ce projet-là, le projet le plus polluant de l'histoire. Ces gars-là, là, qui viennent faire des leçons à la CAQ sur l'environnement, ils sont en train d'appuyer un projet puis dire : C'est correct, je suis à l'aise avec le fait qu'il n'y ait pas de consultation publique? Aïe! On peut-u au moins aller interpeller ces gentils messieurs là du PQ.

Le Modérateur : Caroline Plante.

Mme Plante (Caroline) : Do you still question the necessity of this project, given the fact that also there are others cement plants in the province? That's one more of your argument?

M. Legault : You can add this argument. Right now you already have some plants operating under 60% of their capacity. So why do you put $450 million of public money in this project? And also, at the same time, we don't know how much carbon units the Government is giving to the company. I would like to know.

It's very nice to go to New York and have a nice speech about reducing pollution, but it's the worst project in Québec. So can we have more information? And how come it's a lose-lose project? You know, sometimes, you have some projects where it's a winner for the economy but a loser for the environment. Right now, it's a lose-lose project.

Mme Plante (Caroline) : Wouldn't the Government lose even more if it stops the project? There is some money...

M. Legault : I think, first, we need more information. Second, I think we have to look at the possibility how much would it cost to stop the project. I think we should look at that right now.

Mme Plante (Caroline) : ...on private schools. Do you think that we should stop subsidizing private schools? Is that a good idea?

M. Legault : At this point, I will not comment on another balloon from the Government trying to get the reaction of everybody on something. I will wait to see what do they propose.

Mme Plante (Caroline) : And lastly, if I can just ask one more question, on the federal tax cuts to the… possibly eventual federal tax cuts, is that a good idea also to avoid offsetting those taxes?

M. Legault : Right now, we have a deficit of $3 billion in Québec. I thought the Government had a plan to eliminate this deficit in cutting expenses. So why would they need to get more revenues, taking the fiscal area left by the federal Government? I don't understand. I think that right now taxes are already too high and it's a burden for consumption in Québec.

So, of course, if the federal Government reduce taxes, be good for all provinces, we cannot be the province where we increase. And why would we do that, except if the Government doesn't have any plan to find another way to eliminate a deficit? And that's where I see that this Government doesn't know where to go. They've asked two commissions to give them some ideas, but again it's important that the elimination of deficit be done in reducing expenses, not in increasing taxes.

Mme Plante (Caroline) : …they want to increase taxes, but wouldn't that help, to increase taxes?

M. Legault : It will be an increase. If other provinces don't increase, it will be an increase. And I think that, right now, we need to decrease taxes.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Legault, comment le gouvernement peut prétendre qu'il y a un déséquilibre fiscal entre Ottawa et les provinces tout en disant qu'il ne va pas investir le champ fiscal qui pourrait être libéré par Ottawa, mais qui pourrait, en plus, diminuer les taxes, les tarifs et les impôts des Québécois après l'atteinte de l'équilibre budgétaire.

M. Legault : Bon, regardez, actuellement, il y a un déficit de 3 milliards de dollars, hein? Le gouvernement a demandé à deux commissions de lui donner des idées, comment éliminer 3 milliards. Nous, ce qu'on dit, là, c'est que le 3 milliards doit être éliminé en réduisant les dépenses. Donc, on devrait être capable actuellement, là, pour, disons, les deux années qui viennent — parce que l'objectif, c'est de le faire d'ici deux ans, d'ici l'année prochaine — d'atteindre l'équilibre budgétaire. Pour les années suivantes, si on a besoin de petits montants pour financer la santé, parce que la santé augmente de 5 %, c'est une autre question. Mais là, de toute évidence, M. Leitão, là, il n'a pas de plan pour atteindre l'équilibre budgétaire puis là il cherche désespérément des solutions. Mais ça, ce n'est pas une solution. On ne peut pas actuellement augmenter les taxes des Québécois, il faut les réduire. Merci, tout le monde. Bonne journée.

(Fin à 12 h 36)

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