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Point de presse de M. David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Version finale

Thursday, September 25, 2014, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quatre minutes)

M. Heurtel : Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Je vais commencer avec quelques remarques puis, après ça, je prendrai vos questions.

D'abord, je vais parler du projet TransCanada dans son ensemble. Premièrement, il faut rétablir certains faits, notamment le fait qu'il y a présentement un processus d'évaluation environnementale en cours pour l'ensemble du projet. Nous l'avons annoncé le 30 mai, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement va se pencher sur le projet, et il va y avoir une évaluation environnementale complète sur le projet. Et ce processus-là est en cours de réalisation.

Je veux juste rappeler les étapes d'un processus d'évaluation environnementale. Ça commence par un avis de projet, qui a été déposé au début du mois de mars. Ensuite, il y a la phase d'étude d'impact environnemental. Cette phase-là est en cours de réalisation, et c'est une étude qui est faite, sous la supervision du ministère de l'Environnement, par un promoteur de projet, dans ce cas-ci TransCanada. Cette étude, une fois qu'elle est réalisée, est soumise au ministère de l'Environnement qui l'évalue. Il y a souvent une période d'échange, de demande de précisions, demande de questions. Et, une fois que l'étude est jugée recevable par le ministère de l'Environnement, il y a une période d'information de 45 jours et, suite à cette période d'information là, si on va de l'avant avec une série d'audiences publiques, ce qui va être le cas dans TransCanada, il y a un mandat qui est donné au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement pour procéder à la phase d'audiences publiques. Habituellement, cette période-là dure quatre mois. Donc, nous sommes présentement déjà dans le processus d'évaluation environnementale du BAPE pour le projet TransCanada, et ce, dans son ensemble.

Alors, c'est très important de rétablir ces faits-là. Il n'y a pas de question s'il y aura un BAPE ou s'il n'y aura pas de BAPE. Nous l'avons annoncé le 30 mai, il y aura un BAPE, et ce processus-là est déjà en cours de réalisation, et on est dans la phase d'étude d'impact environnemental du BAPE. Et ensuite il y aura mandat, et ensuite il y aura audiences publiques, et ensuite il y aura un rapport du BAPE, et, après ça, le gouvernement prendra ses décisions. Et soyons très clairs : si le projet TransCanada ne respecte pas les normes et les lois environnementales au Québec, il n'aura pas lieu. Il n'y aura pas de projet de TransCanada si ce projet-là ne respecte pas en tous points… et quand je dis en tous points, ça veut dire : la protection de l'environnement, y compris et surtout toutes les questions relatives aux bélugas; la sécurité des personnes; les questions liées aux émissions de gaz à effet de serre; l'acceptabilité sociale. Toutes ces questions-là vont devoir obtenir réponse satisfaisante, et, si elles ne sont pas satisfaisantes, le gouvernement ne donnera pas son aval au projet. Alors, soyons très clairs. Donc, ça, c'est concernant la phase… le projet dans son ensemble.

Là, je vais parler du certificat d'autorisation qui a fait l'objet du jugement de la Cour supérieure cette semaine. Encore là, il faut bien comprendre qu'on est dans un contexte d'une demande d'injonction. Il y a eu, d'abord et avant tout, une injonction… Une injonction, au Québec, la façon que ça fonctionne, c'est en trois étapes : l'injonction provisoire, l'injonction interlocutoire et l'injonction permanente. Il faut bien comprendre que, là, on est encore dans de processus-là. On n'est pas devant un jugement final, la Cour supérieure est toujours saisie du dossier.

Il y a eu d'abord, le 1er septembre, une décision sur l'injonction provisoire, qui a maintenu le certificat d'autorisation en question. Ensuite, le jugement de cette semaine était sur l'injonction interlocutoire qui — et ça, c'est très important à préciser — a fait l'objet d'une modification. Les requérants ont amendé leur demande initiale, qui avait été faite pour la provisoire, en… parce que la demande de la provisoire, c'était de stopper tous les travaux pour une période indéterminée, et cette demande d'injonction provisoire là n'a pas été retenue par la Cour supérieure.

Au niveau de l'interlocutoire, la demande des requérants a été amendée, demandant que les travaux soient suspendus jusqu'au 15 octobre. La Cour supérieure a acquiescé à cette demande dans son jugement. Il reste encore la période... Il reste une période de temps, là, jusqu'à une audition sur l'injonction permanente qui, elle, déterminera, au fond, la validité du certificat d'autorisation. Alors, il faut comprendre qu'on est encore dans un processus judiciaire qui n'est pas terminé.

Cela dit, nous prenons acte du jugement, et, dans ce contexte-là, il est clair que le jugement soulève des questions importantes, et c'est pour ça que j'ai demandé au ministère de l'Environnement de revoir les étapes qui ont mené à l'émission du certificat d'autorisation pour bien déterminer si toutes ces étapes-là ont été bien suivies et de façon rigoureuse.

Deuxièmement, il est clair qu'il doit y avoir une meilleure communication entre le ministère de l'Environnement et Pêches et Océans Canada, et c'est pour ça que j'ai demandé également au ministère d'entreprendre des démarches afin d'établir un protocole d'échange d'information qui est beaucoup plus clair et qui permet, justement, d'obtenir des informations de façon plus limpide, plus claire et plus rigoureuse.

Mais, encore une fois, il faut bien comprendre que, dans le cas du certificat d'autorisation qui fait l'objet du jugement de la Cour supérieure, ce certificat d'autorisation émettait des conditions très importantes. Ce n'était pas un chèque en blanc qui était donné à TransCanada. Il y avait, encore là, des conditions d'application. Par exemple, les levées géotechniques ne pouvaient pas se faire s'il y avait des bélugas à l'intérieur d'un périmètre de 540 mètres. Il y avait un niveau de décibels qui devait être respecté, donc un plafond de décibels. Si, justement, le son dépassait un certain niveau de décibels, les travaux ne pouvaient pas avoir lieu. Il y avait des limitations liées aussi à la circulation maritime; s'il y avait trop de circulation maritime, les travaux devaient arrêter. Et également le certificat d'autorisation prévoyait que, si, justement, après les deux premières levées géotechniques, on était capables de démontrer que ces conditions-là n'étaient pas suffisantes, qu'on pouvait les réviser et les rendre plus sévères encore : soit élargir le périmètre, soit que le niveau de décibels devait être baissé. Puis également le périmètre devait être surveillé par un organisme indépendant, Réseau d'observation des mammifères marins, pour bien s'assurer que, s'il y avait des bélugas dans le périmètre, les travaux devaient arrêter.

Alors, quand même, c'était important pour moi de rétablir ces faits-là et quand même dire que le travail qui se fait au niveau du projet TransCanada dans son ensemble se poursuit au niveau de l'évaluation environnementale. Il va être évalué rigoureusement et sérieusement, dont toutes les questions qui ont été soulevées, et que, si on n'obtient pas réponse à ces questions-là, le projet n'aura pas lieu; et qu'au niveau du certificat d'autorisation on prend acte du jugement de la Cour supérieure, on va prendre les mesures pour évidemment respecter ce jugement-là, mais il faut comprendre aussi également que ce jugement-là n'en est qu'un parmi… dans un processus qui n'est pas terminé, qui va se terminer uniquement suite au jugement qui va être rendu au niveau de l'injonction permanente.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que le travail a été bâclé, M. Heurtel?

M. Heurtel : Le travail… Je ne suis pas prêt à dire que le travail a été bâclé.

M. Laforest (Alain) : Bien, ça, c'est des divergences de vues, là. Vous avez une fonctionnaire, peu d'expérience, qui donne un certificat d'autorisation, qui pose des questions au fédéral, questions pas répondues. Vous dites qu'on avait des directives et des éléments contraignants pour le projet de TransCanada, mais là il faut que ce soit un juge qui intervienne parce que vos éléments n'étaient pas assez contraignants, là. Donc, c'est de la négligence, et vous avez donné un…

M. Ouellet (Martin) : Du laxisme.

M. Laforest (Alain) : …du laxisme, vous avez donné la possibilité à TransCanada de faire ce qu'ils voulaient?

M. Heurtel : Encore une fois, nous avons des règles et des lois très contraignantes au Québec en matière environnementale et…

Mme Biron (Martine) : Mais, M. Heurtel, vous avez réclamé… vous avez…

M. Heurtel : Je vais terminer ma réponse. C'est parce que…

Mme Biron (Martine) : C'est parce que c'est dans le même sillon, là…

M. Lacroix (Louis) : Vous l'avez dit pendant huit minutes, là…

Mme Biron (Martine) : Écoutez, vous avez autorisé… vous avez demandé ad nauseam un certificat… un avis scientifique d'Ottawa. Vous ne l'avez pas eu, et tout d'un coup, bang, tout change, vous changez votre fusil d'épaule et vous signez le certificat d'autorisation. Pourquoi avez-vous signé le certificat d'autorisation, alors que vous n'aviez pas en main l'avis scientifique que vous réclamiez?

M. Heurtel : Premièrement, je n'ai pas signé le certificat d'autorisation. Ce n'est pas le ministre de l'Environnement qui signe ce type d'autorisation là.

Journaliste : Qui l'a signé?

Mme Biron (Martine) : C'est dans votre ministère. Vous êtes responsable de ce ministère-là?

M. Heurtel : Je suis responsable du ministère, mais il faut encore rétablir les faits. Deuxièmement…

M. Lacroix (Louis) : Vous avez autorisé, quand même?

M. Heurtel : Non, ce n'est pas le ministre.

Mme Biron (Martine) : Alors, qui l'a signé?

M. Heurtel : Alors, ça vient de la direction régionale du ministère de l'Environnement, et c'est pour ça que je dis aujourd'hui que nous allons revoir les étapes pour déterminer si, justement, dans le processus qui a mené à l'émission du certificat d'autorisation… Et je rappelle que ce certificat-là, ça n'a pas été un chèque en blanc. Il y avait des conditions, puis ces conditions viennent de quelque part et elles viennent notamment des échanges de Pêches et Océans Canada.

Mme Biron (Martine) : On comprend ça. M. Heurtel, est-ce que vos fonctionnaires auraient pu être victimes ou, en fait, auraient pu subir des pressions pour signer le certificat d'autorisation?

M. Heurtel : Je n'ai aucune preuve à cet effet-là.

Mme Biron (Martine) : Mais vous nous dites que c'est votre direction régionale qui a agi sans avoir le certificat scientifique… l'avis scientifique.

M. Heurtel : Encore une fois, je ne suis pas prêt à concéder que… même le jugement démontre qu'il y a eu des échanges d'information entre Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement. C'est pour ça justement qu'il faut … les questions qui sont soulevées par le jugement sont importantes. Il faut établir un meilleur protocole d'échange d'information. Mais il y a eu des échanges d'information entre Pêches et Océans Canada et le ministre de l'Environnement…

Mme Biron (Martine) : …votre ministère a même insisté à plusieurs reprises pour obtenir l'avis.

M. Heurtel : … et donc, en vertu de ces informations-là qui ont été reçues, le certificat d'autorisation a émis des conditions. Ça n'a pas été, encore une fois, que TransCanada pouvait faire ce qu'il voulait. D'où vous pensez que ça vient, le 540 mètres? D'où vous pensez que ça vient, la limite des décibels?

Mme Biron (Martine) : C'est très bien détaillé dans le jugement, M. Heurtel, les conditions…

M. Heurtel : Alors… Bien, oui, ça aussi. Donc, ces conditions viennent de quelque part.

Des voix :

Mme Biron (Martine) : …est la suivante : c'est qu'à la fin il y a eu un changement d'avis, un changement de cap. Vous insistiez pour obtenir un avis scientifique. Vous ne l'avez pas obtenu, et tout à coup, bang, vous décidez que… quelqu'un dans votre ministère, vous dites que ce n'est pas vous, mais votre ministère décide de signer le certificat d'autorisation en pleine période de gestation des bélugas.

M. Heurtel : Là-dessus, encore une fois, j'ai demandé du ministère de revoir chacune des étapes qui ont mené à l'émission du certificat d'autorisation pour voir si toutes les étapes administratives qui sont normalement suivies dans le cadre de l'émission d'un certificat d'autorisation ont bien été suivies.

M. Ouellet (Martin) : M. Heurtel, est-ce que vous assumez une part de responsabilité dans le gâchis? Parce que ce qu'on voit dans la décision de la Cour supérieure, c'est que le processus a été un ratage. Est-ce que vous assumez…

M. Heurtel : Encore…

M. Ouellet (Martin) : Non, non, mais est-ce que vous assumez une part de responsabilité?

M. Heurtel : Encore une fois, on n'a pas un jugement final dans ce processus-là. On a eu un jugement en injonction provisoire, on a eu un jugement en interlocutoire et là on attend le jugement sur la permanente, où là, la preuve… il va y avoir un examen approfondi de la preuve. Il faut faire très attention avant de tirer des conclusions finales sur ce qui s'est passé dans l'émission du certificat d'autorisation.

M. Ouellet (Martin) : Donc, ce n'est pas grave.

M. Heurtel : Ce n'est pas ça que je dis. Au contraire, au contraire, non, j'ai dit : On prend très au sérieux J'ai déjà, dans deux cas, dans deux cas, deux questions qui sont soulevées dans le jugement… je vous dis aujourd'hui très clairement qu'il faut approfondir. Un, on revoit sérieusement si toutes les étapes ont bien été suivies…

M. Lecavalier (Charles) : Mais le directeur n'a jamais lu le rapport, M. Heurtel, avant de signer…

M. Heurtel : …et deuxièmement, si, au niveau des échanges d'information avec Pêches et Océans Canada, tout doit… on ne devrait pas avoir un meilleur protocole d'échange d'information pour justement obtenir les meilleurs avis scientifiques, parce que l'expertise, là, au niveau des bélugas notamment, et surtout, au niveau des espèces menacées, elle est chez Pêches et Océans Canada, et le ministère de l'Environnement…

M. Laforest (Alain) : C'est la faute d'Ottawa.

M. Heurtel : … s'est tourné vers Pêches et Océans.

M. Laforest (Alain) : C'est la faute d'Ottawa.

M. Heurtel : Il n'y a pas encore de faute à déterminer, le processus judiciaire n'est pas terminé.

M. Lecavalier (Charles) : M. Heurtel, on peut lire dans le rapport que le directeur régional reconnaît avoir pris sa décision sans avoir lu le dossier… sans avoir tout lu le dossier. Qu'est-ce que ça vous prend de plus pour vous poser… pour aller plus loin, là?

M. Heurtel : Justement, ça fait partie justement des questions qui sont soulevées par le jugement, qui me portent à décider aujourd'hui de demander au ministère de vérifier, justement, l'ensemble du processus qui a mené à l'émission du certificat d'autorisation pour s'assurer que toutes les étapes ont été bien suivies.

Là, il y a des éléments de preuve qui sont sortis dans le jugement. Ça soulève des questions sérieuses, je les prends très au sérieux, et c'est pour ça que d'abord j'ai demandé au ministère de relever… de remonter jusqu'à l'origine et, étape par étape, me démontrer qu'est-ce qui a été fait, par qui, quand et comparer ça justement à qu'est-ce qui se fait normalement lorsqu'on fait des demandes de certificats d'autorisation.

M. Bergeron (Patrice) : Dans le jugement, M. Heurtel, il est écrit que, pour des raisons injustifiées, le ministre a émis le certificat.

Vous dites que vous prenez acte du jugement. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette affirmation-là?

M. Heurtel : Moi, ce que je dis…

M. Bergeron (Patrice) : Ce n'est pas une question, c'est la juge qui l'a dit. Ça ne soulève pas une question, la juge dit ça.

M. Heurtel : Oui, la juge dit ça, et, quand on prend acte du jugement, on respecte un jugement de la Cour supérieure, ça… le plus grand respect pour les tribunaux. Et, dans ce contexte de respecter un jugement des tribunaux, il faut aussi respecter le fait que, lorsqu'on est dans un processus d'injonction, le jugement final sur une injonction, c'est à la fin du processus entier qui mène à un jugement sur l'injonction permanente.

La preuve n'est pas terminée, le dossier est encore ouvert. Allons au bout des procédures, obtenons un jugement final sur l'injonction permanente, et là, après ça, je pourrai commenter. D'autant plus qu'il y a des faits additionnels qu'il faut obtenir, il faut comprendre exactement qu'est-ce qui s'est passé dans l'émission, si toutes les étapes ont été respectées. Puis également, comme je vous dis, les échanges avec Pêches et Océans Canada allaient au fond de ça également.

Attendons d'avoir l'éclairage complet sur la question. C'est ce qu'on va avoir avec l'audition sur l'injonction permanente et, ultimement, un jugement sur la demande d'injonction permanente.

Mme Biron (Martine) : Mais comment se fait-il que vous n'ayez pas été informé de ce qui se passait alors que le dossier…

M. Heurtel : Je n'ai pas entendu le début de votre question.

Mme Biron (Martine) : Comment se fait-il que, dans un dossier aussi sensible — quand même, à Cacouna, TransCanada, on en parle depuis un moment — que vous n'ayez pas été informé de tout ce processus qui a mené à l'autorisation des forages à Cacouna?

M. Heurtel : Il y a plus de 5 000 demandes de certificats d'autorisation chaque année au Québec.

Mme Biron (Martine) : Celui-là n'est pas plus sensible que les autres qui ont obtenu…

M. Heurtel : Il y a beaucoup de dossiers sensibles environnementaux. On en parle presque toutes les semaines… toutes les semaines dans les médias ou nous-mêmes, au ministère. On a des dossiers très sensibles. Évidemment, le projet TransCanada en est un d'une importance suprême. Et, comme j'ai dit dans mon préambule, on le traite… on le prend très au sérieux puis d'où tout le processus d'évaluation environnementale. Comme je l'ai dit, si ce projet-là ne respecte pas nos lois et règlements, il n'aura pas lieu.

Mme Biron (Martine) : Mais vous n'avez pas suivi le processus?

M. Heurtel : Ceci dit, sur le certificat d'autorisation lui-même, moi, ce que... premièrement, je ne m'immisce pas dans des processus administratifs. Il y a des normes qui doivent être suivies, et ce n'est pas au ministre de s'immiscer dans les processus administratifs. Une fois que les processus administratifs sont faits...

Évidemment, moi, j'étais au courant qu'il y avait une demande de certificat d'autorisation, j'étais également au courant qu'il allait y avoir émission de certificat d'autorisation assorti de conditions très sévères, et moi, ce que j'ai demandé comme ministre, à ce moment-là, j'ai demandé : Est-ce qu'il y a une base scientifique et est-ce que les normes ont été suivies? On m'a assuré que oui.

Alors, une fois que, moi, j'ai ces assurances-là, moi, ce que je me dis… Avec les questions qui sont soulevées au niveau du jugement, au niveau de l'interlocutoire, il y a des questions évidemment sérieuses qui sont soulevées, d'où les deux demandes que j'ai faites au ministère, tant au niveau de revoir le processus administratif qui a mené à l'émission, voir si tout a été suivi selon les règles de l'art, et, deuxièmement, voir si, au niveau des échanges avec Pêches et Océans Canada, il y a moyen d'améliorer, parce que, clairement, il y a, au niveau de l'échange d'information, des choses à améliorer.

M. Laforest (Alain) : Donc, ce que vous nous dites... Donc, ce que vous nous dites, M. Heurtel, c'est que c'est les fonctionnaires qui sont responsables?

M. Heurtel : Ce que je vous dis, c'est que je veux savoir exactement qu'est-ce qui s'est passé...

M. Laforest (Alain) : Non, non, mais ça, vous le dites depuis le début, là. Mais vous dites : J'étais au courant, je savais qu'il y avait un certificat, on avait des règles, je veux savoir qu'est-ce qui s'est passé. Ce qui s'est passé, c'est le fonctionnaire qui l'a signé. Donc, les fonctionnaires n'ont pas respecté les règles qui auraient dû être établies?

M. Heurtel : On n'est pas rendu à faire ce genre de conclusion là, parce que le processus...

M. Laforest (Alain) : Il y a une juge qui a établi ça, M. Heurtel.

M. Heurtel : Sur la demande d'injonction interlocutoire. Ce que je vous ai également expliqué, c'est que, dans ce type de processus là, une injonction, c'est en trois périodes : il y a la provisoire, il y a l'interlocutoire et la permanente.

M. Laforest (Alain) : ...

M. Heurtel : Mais c'est ça, attendons la permanente.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous aviez toute l'information? Est-ce que vous aviez toute l'information?

M. Heurtel : Attendons la fin du recours...

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous aviez toute l'information?

M. Heurtel : ...on va pouvoir voir l'ensemble du débat et attendons la fin du processus judiciaire.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous aviez toute l'information?

M. Heurtel : Nous allons attendre la fin du processus judiciaire.

Mme Biron (Martine) : M. Heurtel, qu'allez-vous faire pour la suite des choses? Qu'allez-vous faire pour la suite des choses? Parce que le jugement va jusqu'à... l'autorisation va jusqu'au 30 novembre. Le jugement suspend les travaux jusqu'au 15 octobre. Il n'y aura pas de temps pour retourner en cours d'ici ce temps-là. Est-ce que vous allez suspendre les travaux de TransCanada à partir du 15 octobre ou si vous allez permettre à TransCanada de continuer ses travaux du 15 octobre au 30 novembre?

M. Heurtel : Nous allons étudier la situation. Pour le moment, je ne suis pas prêt à répondre à ces questions-là.

Une voix : En anglais, s'il vous plaît.

M. Lecavalier (Charles) : ...qu'il y a des fonctionnaires qui vous ont dit que vous aviez un avis scientifique. Vous n'avez pas d'avis scientifique. Est-ce qu'ils vous ont menti?

M. Heurtel : Je ne suis pas prêt à dire ça encore. Je dois revoir les étapes, chacune des étapes, et on va voir...

M. Lecavalier (Charles) : Vous n'en avez pas, d'avis scientifique.

M. Heurtel : Encore une fois, ce n'est pas tout à fait exact. Il y a eu des échanges d'information entre Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement. Ça aussi, c'est démontré dans le jugement.

M. Lecavalier (Charles) : Mais vous n'avez pas d'avis scientifique.

M. Heurtel : Et, sur la base de ces échanges d'information là, il y a eu un certificat d'autorisation qui a été assorti de conditions. Ces conditions-là, le ministère de l'Environnement ne les a pas inventées. Elles sont basées, justement, sur des informations obtenues de Pêches et Océans Canada.

Alors, c'est pour ça que j'ai demandé qu'on revoie le processus, qu'on comprenne mieux les échanges d'information entre Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement, qu'on comprenne mieux aussi si toutes les étapes administratives ont bien été suivies. Et aussi, il faut encore attendre, il faut attendre la fin du processus judiciaire avant de tirer des conclusions finales.

M. Lacroix (Louis) : M. Heurtel, comment vous vous êtes senti quand vous avez lu le jugement de la juge Roy, là? Est-ce que vous étiez aussi mal à l'aise que dans le cas, par exemple, de Port-Daniel? Comment vous vous êtes senti quand vous avez lu ça? Ça a dû vous frapper.

M. Heurtel : Bien, quand on lit un jugement comme celui-là, premièrement, on respecte l'analyse qui a été faite par la Cour supérieure du jugement…

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais vous vous êtes senti comment en lisant ça, là…

M. Heurtel : …je me suis senti… je vous le dis comment je me suis senti, j'ai posé des questions au ministère. J'ai besoin d'avoir plus d'information, tant sur qu'est-ce qui s'est passé, factuellement, si toutes les étapes ont été suivies et, deuxièmement, qu'est-ce qu'il faut faire pour améliorer l'échange d'information avec Pêches et Océans Canada. C'est ça…

M. Ouellet (Martin) : Autrement dit, vous n'avez pas le contrôle de la situation. C'est ce que vous nous dites aujourd'hui, vous n'avez pas eu le contrôle de la situation.

M. Heurtel : Je crois que le ministère a fait son travail avec les éléments d'information qu'ils avaient. Je crois aussi qu'on est dans le cours d'un processus judiciaire qui n'est pas terminé et qu'il faut attendre que l'ensemble de la preuve soit entendu, l'ensemble de la preuve soit déposé, qu'on aille au fond de toutes ces questions-là. Puis là, après ça, je pourrai répondre davantage à ce type de question là puis déterminer véritablement ce qui doit être fait et s'il y a lieu de véritablement corriger le tir. Ce que je peux vous dire, néanmoins…

M. Ouellet (Martin) : Vous n'êtes pas certain?

M. Heurtel : Tant qu'on n'a pas un jugement final sur la question, il faut… c'est ça qui est très important, on a… on est dans le processus, on est à la deuxième étape de trois, on doit attendre le jugement final au niveau… sur la permanente pour avoir l'ensemble de l'analyse de tous les faits. Ce que je vous dis, c'est que le jugement sur l'injonction interlocutoire soulève des questions sérieuses, et, sur deux questions sérieuses en particulier, nous prenons des mesures dès aujourd'hui pour approfondir ces deux questions-là et obtenir des réponses. Et, en plus de ça, on va s'assurer justement que l'ensemble de nos lois et règlements soit respecté sur l'ensemble du projet et s'assurer que, si on n'a pas respect de nos lois et règlements sur quelque phase de ce projet-là, il n'aura pas lieu.

Journaliste : Mr. Heurtel, you said that one of your underlings acted hastily and did not get as much information or there wasn't the right communication between Ottawa and Québec. That's what you're admitting today, right?

M. Heurtel : I'm not saying… I'm not concluding anything. Right now, what I'm saying with the Superior Court's judgement is that there are serious questions that have been raised regarding the process that led to the authorization. So what I ask the Ministry today is to look into the process and to make sure that all the steps were followed specifically and all the normal steps were rigorously followed. So, one, we're going to verify what were the steps that were taken that led to the authorization being given. So we're not concluding to anything yet. So, first… that's the first question.

The second question that's been raised is to level the exchange of information between Fisheries and Oceans Canada and the Ministry. So we have to find a way to establish a better protocol so the… an information can be better exchanged.

M. Harrold (Max) : So what about the overall project… You're saying in French that it's not going to go forward. Can you just explain to us how you could think that authorizing even exploratory drilling during the calving season of a threatened species was a good thing to do?

M. Heurtel : Well, first of all, there's… let's talk about the entire project, first and foremost. The project in itself is going to go through a very rigorous environmental assessment process, which is the law in Québec. And this, we announced on May 30. And we are… There's a first phase where the promoter — in this case, TransCanada — filed a notice of intent to develop this project. Now, we're at the phase where we're doing the environmental impact study. This study is being currently done. Once that study is done, and the Ministry finds that it follows all the requests made by the Ministry, then… it will then move on to the phase where the Bureau d'audiences publiques sur l'environnement will study it. There will be recommendations, then the Government will make its decisions.

But let me be clear, these… all the questions that have been raised regarding this project, whether it regards the belugas, whether it regards greenhouse gas emissions, security concerns, the public acceptance of the project, all these aspects must find satisfactory answers, or — let me be clear — there will be no project in Québec. If these questions and all the questions regarding the environmental impact assessment, regarding our laws and regulations in Québec are not followed, there will be no TransCanada project, period.

So, regarding the specific authorization in this case, this was a preliminary authorization that has no bearing on the authorization process for the whole of the project. And this specific authorization was to get seismic data in the seabed to actually find out, to actually get data that would ultimately serve the broader environmental impact study.

So this was… It was analyzed. There were exchanges with Fisheries and Oceans Canada, which has the division that actually has all the experts regarding endangered species, notably the beluga. They have the data, they have the experts. The Ministry exchanged information with Fisheries and Oceans Canada.

M. Harrold (Max) : But how was it not enough?

M. Heurtel : What we're saying… And what the judgment says, and again I said it in French, it's very important to specify, when you're talking about an injunction, there are three phases. Now, we're at the second phase, but there is going to be a third phase.

So the process, the legal process is not over, and we have to… Before we can have final conclusions, who did what, how, and what should we do, and if there is anything to actually do better, we have to wait for the final conclusions of the courts. And I'll just… And the idea, here, on this specific judgment, there are two serious questions that have been raised. I've asked the Ministry to review the whole administrative process that led to the authorization being given to make sure that all the steps that normally are followed were followed. And two, there definitely needs to be work on formalizing how information data and scientific data is exchanged between the ministry and Fisheries and Oceans Canada.

M. Gauthier (Philippe) : How is it the everybody and his brother knows that the belugas are calving in that period until October 15, everybody and his brother knows that in that area, and your Government did not?

M. Heurtel : We had an exchange of information between Fisheries and Oceans Canada and the Ministry of the Environment. There was some data that was exchanged and, based on that data, the authorization that was given wasn't a blank check. Let's make sure about this. The authorization had very stringent conditions. For example, there was a perimeter, a 540 meters perimeter inside of which, if there were belugas found, work had to stop. Two, there was a decibel level also. So, over certain depths of a level, we couldn't work. If the work generated higher than a certain level of decibels, it had to stop. There were conditions also relative to the maritime traffic.

So several other conditions, notably after the two first surveys, were done, the authorization demanded that there had to be a review and, if that perimeter was not enough, it could be made bigger. So the conditions were to be reviewed after two surveys to make sure that, if conditions warranted, if the observation on — I'm not going to say on the ground — on the water showed that we needed more stringent conditions, they could be imposed. And, on top of that, there was a third party observer, called the Réseau d'observation des mammifères marins, which was called in to make sure that the perimeter was respected. So all of these conditions… the Ministry did not take these conditions out of the blue. They got these conditions out of exchanges of data, scientific data that were done, that were held with Fisheries and Oceans Canada. So there were some exchanges.

Now, obviously, the judgement raises serious questions about that whole series of exchanges, and I think there should be a more rigorous protocol to regulate the exchange of information between Fisheries and Oceans Canada and the Ministry. And, second of all, there's… I asked for review to make sure that all the steps that normally are taken when an authorization of this nature… And it's important to say : There are about over 5,000 requests for authorizations every year that are made to the Ministry, and these requests are handled by the regional offices of the Ministry.

Now, in this case, this very important case, were all the normal steps followed? So I asked the Ministry to review what happened, and we'll see if there are needs to make some adjustments.

M. Hicks (Ryan) : How do you feel, as a Minister of the Environment, on such an important, huge project, that the whole process is being called into question?

M. Heurtel : Well, again, the process, as we announced on May 30… the process has been clearly exposed. On May 30, we said very clearly that the full process of environmental evaluation will take place, which includes public hearings by the Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. The process has begun. We are in the current phase of the environmental impact study. After the study has been received, then, we will move on to the next phase, which will be the public hearings phase.

M. Hicks (Ryan) : But the judge is calling into question how this authorization happened.

M. Heurtel : You're talking about the specific authorization. So that's why… So we're not… at the whole project.

M. Hicks (Ryan) : Yes. So, I mean, on such a huge… You know, on such an important file, the judge is saying : Someone messed up. How do you feel about that as the Minister of the Environment?

M. Heurtel : Well, again, like I said, we're in the phase 2 of three phases in this judicial process. We have to get to the final, which is the permanent injunction phase and get a final judgment on that before we can take any conclusion, final conclusions on this issue. But it raises serious questions, we're reacting to those questions but, at the end of the day, we still have to finish the entire judicial process before we can make any final conclusions. Thank you. Merci.

(Fin à 9 h 37)

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