(Neuf heures cinquante et une minutes)
M.
Arcand
: Alors, bonjour, tout le monde. Je
suis aujourd'hui devant vous afin de vous annoncer
qu'hier le Conseil des ministres a adopté un décret de préoccupation
concernant la hausse tarifaire de 3,9 % demandée par Hydro-Québec à la
Régie de l'énergie.
Nous agissons parce qu'on se rappellera
que la hausse qui a été obtenue en 2014, le 1er avril
dernier, était à 4,3 %, et le
gouvernement, à l'époque, le gouvernement précédent, n'avait rien fait pour
protéger les intérêts des Québécois. Nous agissons
parce que nous sommes préoccupés par la hausse demandée et parce qu'elle indique,
ce que ça signifie pour les familles québécoises. Nous souhaitons que la régie
tienne compte, dans la décision qu'elle rendra, d'une part, de la capacité de
payer des ménages québécois et des familles moins fortunées. Nous souhaitons également qu'elle tienne compte… afin de préserver
la compétitivité des tarifs pour les entreprises québécoises, et ce, dans le
but de ne pas nuire à la croissance économique.
Le décret, donc, demande à la Régie de
l'énergie de tenir compte de trois éléments dans sa
décision qui sera rendue, probablement, au mois d'avril prochain. Le
décret demande donc de tenir compte de la capacité de payer des familles à faibles revenus, également de la
priorité gouvernementale accordée aux mesures d'efficacité énergétique, et également de tenir compte des gains
d'efficience qui ont été demandés à Hydro-Québec, des gains de
150 millions, dans le dernier budget Leitão. Cette action démontre donc
clairement la volonté de notre gouvernement de faire entendre, via un outil qui
est à sa disposition, de ses préoccupations à l'égard de la croissance des
tarifs d'électricité, sans pour autant empiéter sur la compétence exclusive de
la Régie de l'énergie dans ce domaine.
La décision sera précédée, comme vous le
savez sans doute, d'audiences publiques de la régie, qui auront lieu au mois de
décembre. Les différents intervenants, dont les groupes de protection de
consommateurs, vont certainement se faire entendre. Il revient donc maintenant
à cette institution indépendante qu'est la Régie de
l'énergie de se pencher sur la demande qu'Hydro-Québec lui a adressée et
de rendre une décision dans ce dossier.
M. Laforest (Alain)
: M. Arcand, vous êtes en partie responsable parce que les
minicentrales, les éoliennes, c'est vous qui les avez lancés, les projets. Vous
demandez ces projets-là, puis Hydro-Québec dit qu'il n'a pas le choix de hausser les tarifs parce que ça va
coûter plus cher pour produire cette électricité-là. Ça fait que, là, vous dites à la régie :Ne haussez pas les tarifs, mais vous demandez
à Hydro de faire des projets qui coûtent plus cher. Il y a quelque chose qui ne
fonctionne pas, là.
M.
Arcand
: Moi, je ne veux pas commencer à
lancer la balle. Mais, premièrement, depuis que je suis ministre, là, je n'ai pas lancé aucun projet dans ce sens-là. J'ai déjà dit…
M. Laforest (Alain)
: Bien, les
minicentrales?
M.
Arcand
: Oui, des
minicentrales. Mais les minicentrales… on a
décidé de prendre les minicentrales parce que les minicentrales, ça représente
une très infime portion de ce qui est consommé. Je
pense qu'on parle de 83 mégawatts sur à peu près 36 000 mégawatts, là. Alors là, les
minicentrales n'ont pas un impact important.
Maintenant,
je vous rappelle que les appels d'offres des dernières années, contre vents et
marées, ont été faits par le gouvernement précédent. Et je vous rappelle
également que j'ai déjà annoncé qu'il n'y
aurait pas d'appels d'offres d'éoliennes tant et aussi longtemps que nous
n'aurions pas la prochaine politique énergétique, que
l'on prévoit pour décembre 2015. Donc,
ça, je tiens à vous dire ça.
La
question, maintenant, c'est de se dire : Écoutez, il y a eu
une augmentation de 4,3 %, nous sommes préoccupés par le
3,9 %. C'est une préoccupation qui, pour
nous, est évidente. Et c'est un outil que nous
avons pour le faire savoir à la Régie de l'énergie. Et on veut qu'elle tienne compte de cette préoccupation pour les
familles du Québec.
M. Robillard (Alexandre)
: Est-ce que vous avez d'autres outils à votre portée?
M.
Arcand
: Oui. Les autres outils, c'est d'intervenir
directement. Mais là, à ce moment-là, si on intervient directement, à ce
moment-là, la Régie de l'énergie n'a plus sa
raison d'être. Alors, nous, on tient à préserver l'indépendance de la Régie de
l'énergie. C'est elle qui doit prendre la
décision. C'est elle qui doit faire ce qu'elle a à faire, mais
on lui demande de tenir compte de la récente hausse et de la capacité de payer
des ménages.
M. Robillard (Alexandre)
: Donc, est-ce que vous écartez ce
recours-là?
M.
Arcand
: Je n'ai
pas l'intention d'aller dans cette direction-là. L'outil, qui est le décret de
préoccupation, c'est un outil qui a été
utilisé à quelques reprises dans le passé. Entre autres, la dernière fois que
ce décret a été utilisé, c'est par le ministre
Claude Béchard en 2007. Il avait, essentiellement…
pas tout à fait dans les mêmes mots, mais il avait,
en 2007, utilisé cela. Et je tiens à vous
rappeler aussi que, dans l'histoire de la Régie de l'énergie,
les demandes qui ont été faites par Hydro-Québec, quelles qu'elles soient, ça n'a jamais été, évidemment, la décision finale de la
Régie de l'énergie. Et on a vu hier aussi, dans la décision sur les frais des compteurs
intelligents, que la Régie de l'énergie sait faire la part des choses dans ce
dossier. Alors, je n'ai pas l'intention de me
substituer à la Régie de l'énergie.
M. Robillard (Alexandre)
: Qu'est-ce que vous répondez aux
critiques de la CAQ dans ce sens-là sur vos positions par rapport aux…
M.
Arcand
: On répond… D'abord, je vous rappelle
que le premier ministre déjà, même au mois de
février… parce qu'on discutait avant même la
décision de la régie parce que la hausse demandée à l'époque par Hydro-Québec était au-delà de 5 %, si vous vous en rappelez. Ils ont terminé à
4,3 %, la décision finale, mais c'était
au-delà de 5 %. Et le premier ministre du Québec
avait dit clairement… c'est-à-dire, à l'époque, M. Couillard était
le chef de l'opposition, mais il avait dit qu'il fallait trouver des mécanismes
afin de mieux encadrer ces hausses-là à l'avenir. Alors, voilà, dans ce cas-ci,
c'est le mécanisme qu'on a trouvé.
M. Laforest (Alain)
: Mais il y a du monde qui dit que ça
coûte trop cher, entre autres pour l'éolienne et les
minicentrales.Vous répondez quoi? Parce qu'ils vont se présenter devant la régie en
disant : On n'a pas le choix, on a des
projets à conclure, on a besoin d'argent.
M.
Arcand
: Vous comprenez que je ne commenterai
pas à ce stade-ci, là, les différents intervenants et les différentes options.
C'est à la régie d'analyser...
M. Laforest (Alain)
: Vous êtes le ministre responsable
d'Hydro-Québec, M. Arcand.
M.
Arcand
: Je suis le ministre responsable, mais
c'est à la régie...
M. Laforest (Alain)
: Est-ce que l'éolien et les
minicentrales sont plus importants que les hausses de tarifs?
M.
Arcand
: Écoutez, je vous dis simplement la
chose suivante : C'est à la régie
d'analyser ce qu'Hydro demande, et à faire
l'analyse, et à déterminer ce qui est mieux pour le consommateur québécois.C'est ça qui est son rôle.
M. Chouinard (Tommy)
: Quel effet avait eu le décret de préoccupation en 2007? Quel effet avait eu le… le
décret, pardon, de préoccupation en 2007?
M.
Arcand
: On ne peut pas le savoir, ça, l'effet que ça a, mais une chose est
certaine, c'est que la demande, je pense… et
il faudrait que je me sorte les chiffres exactement, mais je pense qu'ils
avaient demandé quelque chose près de 3 %. Et
finalement ça avait fini à 1,8 %, je pense, ou quelque chose comme
ça.
M. Chouinard (Tommy)
: Est-ce que, dans la décision de la Régie de l'énergie, on avait fait valoir
que le décret de préoccupation avait joué un rôle dans
l'abaissement, là?
M.
Arcand
: Bien, je pense que la régie a
mentionné, dans sa décision, à ce moment-là,
que le gouvernement avait indiqué son décret de
préoccupation.
Journaliste
:
Est-ce que vous convenez que c'est
contradictoire, ce que vous demandez?
M. Chouinard (Tommy)
: ...quel niveau,
donc, vous souhaiteriez...
M.
Arcand
: Moi, écoutez, je ne suis pas là pour
déterminer la hausse des tarifs, je suis là pour dire que je suis préoccupé, et je prends un moyen tout à fait
légal, légitime pour le faire, et c'est ce que je peux faire dans les
circonstances sans nuire à l'indépendance du tribunal, qui est la Régie de
l'énergie. Et donc, c'est pour ça qu'on appelle ça un décret de préoccupation.
Mme Lajoie (Geneviève)
: Ce que vous demandez à la régie, là,
de prendre en compte la capacité de payer des
citoyens, je veux dire, c'est ce que la régie, de toute façon, devrait
faire. Est-ce que vous êtes en train de remettre en question le travail qu'elle
fait?
M.
Arcand
: Pas du tout. Nous savons, actuellement, que
les citoyens du Québec, encore une fois, dans ce cas-ci, ont eu une hausse
importante la dernière fois, et il est important que le gouvernement se
manifeste, à notre avis, à ce stade-ci, pour que la régie en tienne compte
davantage. Nous pensons que ce sont des outils qui s'offrent à nous et qui nous
permettent d'aider nos citoyens. C'est ce qu'on
essaie de faire.
M. Dutrisac (Robert)
: M. Arcand, là, si je lis bien le
communiqué, ce que vous demandez à la régie, c'est de tenir compte... de mieux
différencier les consommateurs moins fortunés que les plus fortunés.
M.
Arcand
: Pas nécessairement. Vous savez...
M. Dutrisac (Robert)
: Bien, c'est ce que vous avez...
M.
Arcand
: Non, non.
On dit, essentiellement, de tenir compte de cela, la régie pourra
déterminer. Mais vous savez que, dans certaines des décisions, la régie avait
parlé d'intensifier, par exemple, certains programmes pour les gens qui sont à
faibles revenus, par exemple. Alors, il y a des choses qui peuvent être faites,
qui ont été faites, d'ailleurs, par le passé, et donc on veut en tenir compte.
Et on veut également rappeler à la régie cette demande, et elle doit en tenir
compte, lorsqu'elle fait son analyse, qu'on a
demandé également des gains d'efficience à Hydro-Québec.
M. Pépin (Michel)
: Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose
de contradictoire ici? D'une part, vous dites au gouvernement, par ce décret de
préoccupation… vous dites à la régie, par ce décret de préoccupation : Tenez compte des ménages à faibles revenus;
et, d'autre part, vous dites : Oui, mais
on veut qu'Hydro-Québec engrange 150 millions de plus, qu'il nous
l'envoie, hein, au gouvernement du Québec, tel
que prévu dans le budget. Ça fait que, d'une part, vous dites…
M.
Arcand
: Non, non, non. On demande à
Hydro-Québec de faire des gains d'efficience, de faire en sorte qu'il y ait des
gains d'efficience au niveau de 150 millions de dollars.
M. Dutrisac (Robert)
: Qui profitent
au gouvernement. C'est des gains d'efficience…
M. Pépin (Michel)
: Il n'y aura pas d'effet sur la
tarification. C'est ce que vous nous dites.
M.
Arcand
: Bien, c'est-à-dire, non, ça va avoir
un effet sur la tarification. Dans les demandes d'Hydro, d'ailleurs, vous
remarquez, ils disent essentiellement… dans cette demande-là, on a un
pourcentage qu'ils attribuent à la filière éolienne, on a un pourcentage que
l'on attribue à ce qu'on appelle, si on veut, les investissements, la
modernisation du réseau, et ainsi de suite, et vous
avez, je pense, 1/2 de 1 %, ou quelque chose comme ça, qu'on dit : Les gains
d'efficience, ça réduit de 1/2 de 1 %. Donc, c'est ça qui se
retrouve dans la demande, à ce moment-là.
M. Dutrisac (Robert)
: Vous avez changé le… je pense, c'est
dans le budget, là, vous avez ordonné à la régie… vous avez dit que les gains
d'efficience allaient aller au gouvernement,
pour la moitié, je pense, la moitié des gains d'efficience, alors que la régie,
dans ses règles, tenait compte de 100 % des gains d'efficience et les
donnait aux consommateurs.
M.
Arcand
: Non, non, c'est… ce dont on a parlé,
c'était que, sur les rendements, comme tels, d'Hydro, O.K., il fallait que ces
rendements-là, O.K., jusqu'à l'atteinte du budget, aillent au gouvernement,
mais on parle de rendements sur la façon dont Hydro fonctionne au niveau des
rendements, tout simplement. On n'a pas parlé de ce 150 millions là.
M. Dutrisac (Robert)
: M. Couillard a évoqué le fait de
changer la Loi sur la Régie de l'énergie.
Est-ce que le décret dont vous me parlez est le moyen
que vous avez choisi plutôt que changer la loi?
M.
Arcand
: C'est-à-dire que nous, on estime que
la Régie de l'énergie fonctionne efficacement. On l'a vu hier dans la décision,
où, je pense,
qu'elle a pris une décision qui nous réjouissait,
à ce moment-là. Nous, cette fois-ci, on se rend compte, d'une part, qu'on a
quand même des tarifs qui sont quand même bas pour les Québécois, mais on
trouve, essentiellement… puis je pense que
c'est ça qui est le message actuellement, c'est qu'on a une préoccupation parce
que ça fait deux années en ligne où les tarifs sont quand même importants, où
les demandes d'Hydro sont importantes.
Maintenant, je vous rappelle que les
tarifs, il faut aussi regarder ça sur un horizon de
10 ans.Et, quand on regarde sur un horizon de 10 ans, O.K., c'est-à-dire les 10 dernières années, y incluant la hausse
de 4,3 %, la moyenne des augmentations au Québec, c'est 1,8 %, c'est
1,8 %. Alors, je ne vous dis pas que c'est extraordinaire, mais les
moyennes générales ont à peu près suivi l'inflation
si on regarde sur un horizon de 10 ans, des
10 dernières années, y incluant le 4,3 %.
M. Pépin (Michel)
: L'engagement de M. Couillard,
c'était l'inflation, pour ce qui est des tarifs,
c'était l'inflation...
M.
Arcand
: C'est-à-dire qu'il avait parlé
d'encadrement des tarifs. Alors, écoutez...
M. Pépin (Michel)
: À l'inflation, hein, on ne se trompe pas,
au coût de la vie.
M.
Arcand
: Bien, pas à l'inflation. Moi, je n'ai
pas entendu ça, moi, j'ai entendu «encadrement des tarifs».
M. Pépin (Michel)
: Mais vous prévoyez quand même un
changement législatif, dans le budget, concernant la façon dont on calcule l'intégration
de ce qu'on appelle des contrats d'Hydro-Québec — biomasse, minicentrales, éolien — qui
seraient inclus d'abord dans le marché... pour le marché québécois. C'est bien...
Je ne me trompe pas en disant ça, hein? C'est
ce que vous prévoyez dans le budget.
M.
Arcand
: C'est-à-dire que, là, on va entrer...
je ne veux pas entrer dans les grandes technicalités, là, parce qu'on est dans Hydro-Québec
Production. Hydro-Québec Production va être en charge des exportations et Hydro-Québec
Distribution va être en charge... vraiment, ne fera
plus d'exportations. Mais là c'est un autre débat. Aujourd'hui, là, ce
que j'essaie de vous dire, essentiellement,
c'est la préoccupation que le gouvernement a, cette préoccupation pour les
consommateurs, pour au moins...
M. Laforest (Alain)
: Mais l'argent
vient de la même poche, M. Arcand, là, ça vient de la poche des
contribuables. Que ce soit Distribution, Production, c'est le Québécois qui
paie, là.
M.
Arcand
: C'est le Québécois qui paie, sauf que
vous savez très bien que, si on réussit à exporter plus, bien, je pense que les
Québécois, en bout de ligne, vont avoir aussi des résultats. Et je vous dirais
qu'on travaille actuellement, justement, à ce défi important d'exporter davantage pour l'avenir. On a rencontré les gens de l'Ontario, on a la décision qui s'en vient bientôt sur la
question du New Hampshire. Alors, il y a des activités qui se font. Et on va
avoir bientôt également des stratégies économiques pour nous permettre, justement, que...
faire en sorte que les surplus énergétiques que nous avons, surplus que l'on a
perdus au fil des ans à cause de l'industrie des pâtes et papiers, essentiellement,
qui a fortement diminué au Québec, qui était un grand consommateur d'énergie...
Ce n'est pas au niveau résidentiel que ça a baissé, ça
a baissé au niveau industriel parce qu'il y avait certaines entreprises
qui utilisaient beaucoup d'énergie. Alors, on a des surplus énergétiques, et
notre job, pour l'ensemble des Québécois,
c'est de vendre ça sur les marchés.
M. Laforest (Alain)
: Le dégel du bloc patrimonial par
l'ancien gouvernement, est-ce qu'on constate aujourd'hui que c'était une
erreur?
M.
Arcand
: Écoutez, ça a été une décision par le
passé. Là, je ne commenterai pas ce qui a été fait par le passé. Moi, j'essaie
de vous dire aujourd'hui, là.... je vois...
M. Laforest (Alain)
: ...M. Arcand,
là. Les tarifs augmentent parce que le bloc...
M.
Arcand
: Peut-être,
mais c'est la lecture que je fais aujourd'hui. C'est que la lecture que nous avons… c'est que nous ne voulons pas que cette tangente, là, qui est là, avec des augmentations quand même importantes… et surtout que, pour les consommateurs
québécois, en plus, l'hiver dernier, il a fait particulièrement froid, donc, la
consommation a été plus importante, malgré les mesures d'efficacité
énergétique. Alors, cette fois-ci, on ne sait pas quel genre d'hiver on va
avoir, mais on veut juste s'assurer, quand même, qu'on fasse en sorte que les
consommateurs puissent avoir des augmentations qui sont
réalistes, et c'est pour ça qu'on fait
ce décret de préoccupation.
M. Pépin (Michel)
: Mais vous êtes d'accord avec le fait que la régie doit appliquer sa loi. Sa loi est
simple, hein, elle est assez simple :
Coût des services
plus le rendement juste et raisonnable. Ça, elle doit faire ça, on est
d'accord, hein? Peu importent les
préoccupations du gouvernement, c'est ça, sa loi et c'est ça, ses obligations.
M.
Arcand
: C'est ça.
M. Pépin (Michel)
: Et vous
comprenez comme moi, ou à moins que vous ne disiez autrement, que votre préoccupation,
elle passe après ça, n'est-ce pas?
M.
Arcand
: Écoutez, ça sera à la régie
d'analyser exactement, mais elle doit quand même tenir compte de notre décret de
préoccupation.
M. Pépin (Michel)
: Mais sa
loi… ses obligations légales d'abord.
M.
Arcand
:Je pense
qu'elle doit en tenir compte, et elle doit tenir compte de ce qu'on
demande, actuellement,
au niveau de l'encadrement.
M. Chouinard (Tommy)
: Vous avez parlé de la forte
consommation d'énergie, l'hiver dernier, en
raison du froid. Est-ce que l'idée que les tarifs…
de changer la façon dont impose le tarif en fonction des heures de pointe de
consommation, où les tarifs seraient beaucoup plus élevés, vont faire en sorte que, bon, le lave-vaisselle puis la laveuse ne
fonctionnent pendant un souper, ou quelque chose
comme ça, là, mais est-ce que ça, c'est quelque chose que le… Est-ce que
c'est ça que vous évoquiez dans le décret de préoccupation? Est-ce que vous
vous dirigez vers ce genre de tarification?
M.
Arcand
: Bien, il y a différentes formules qui
existent actuellement pour l'efficacité énergétique, mais on ne s'en va pas… Au
moment où on se parle, là, je sais qu'il y a des endroits dans le monde où ça
se fait, actuellement. Je sais qu'Hydro-Québec
a des études en ce sens-là, mais on n'est pas rendus là au moment où on se
parle.
M. Chouinard (Tommy)
: Mais est-ce
que ça vous intéresse, cette…
M.
Arcand
: C'est des choses qui peuvent être regardées au niveau de l'efficacité
énergétique. Mais, comme je vous dis, on n'est
pas rendus là.
M. Chouinard (Tommy)
: …vont être
regardées par le gouvernement?
M.
Arcand
: Ils vont être regardés par le gouvernement.
On essaie, au niveau de l'efficacité énergétique, de regarder toutes les
solutions. On a un plan d'action sur les changements climatiques, comme vous le
savez. On a des réductions de gaz à effet de serre à avoir d'ici 2020, puis
2020, ça arrive rapidement. Alors, il est clair qu'on va regarder beaucoup
d'alternatives, mais, au moment où je vous parle, aujourd'hui, là, ce n'est pas
quelque chose qui va être en vigueur.
M. Laforest (Alain)
: Vous avez
été interpellé — juste en terminant, autre dossier — sur Mirabel, l'aérogare, là, à l'effet de
reporter de trois mois, d'intervenir
auprès du fédéral.
M.
Arcand
: Oui, j'ai
rencontré M. Bouchard, déjà, à deux ou trois reprises. Je lui ai
parlé au téléphone une fois, je l'ai rencontré à deux
reprises, je l'ai rencontré… je suis intervenu au niveau d'ADM, j'ai
tout fait ça. Il m'a remis son dossier, sa demande, essentiellement, qu'il veut
avoir un centre de foires. Il demandait une quinzaine de millions du fédéral,
une quinzaine de millions du Québec. J'ai transmis le dossier à M. Poëti, au niveau du Transport, et à M. Moreau, au
niveau des Affaires municipales. Je dois vous
dire que l'écho que j'en ai, c'est qu'il n'y a aucun intérêt du côté fédéral,
en partant, alors… Puis j'ai parlé aux gens d'ADM, je leur ai fait part également de la demande de M. Bouchard, mais
il semble que ce dossier-là… actuellement, on le regarde, mais, du côté
fédéral, clairement… et le premier ministre a eu l'occasion de le dire, déjà, il y a deux semaines, du côté fédéral, il n'y a aucun intérêt.Et l'aéroport de Mirabel, c'est d'abord et avant tout une responsabilité fédérale.
La Modératrice
: En anglais.
M. Harrold (Max) : Mr. Arcand, you're not questioning the independence
of the Energy Board. Why should they listen to you?
M.
Arcand
: Well,
it's just a decree that we sign today because we feel very strongly that this
decree is important. This is a tool that is… can be
used by the Government. And the tool is to say :
The consumer, the Québec consumer had a raise of
4.3%, now Hydro is asking for another raise at 3.9%. You have to take
into account low income revenues, you have to take… account a series of things
that are important. And I want to tell the consumers
that never in the history of the régie
what Hydro asked was being… was the end result. As you know, every time Hydro is asking something, finally the régie… finally
is… decided to cut a few numbers out of that.
M. Harrold (Max) : I just
want to make sure. What would be… You talked
about inflation. Is that what we're looking… what you're hoping for, 2%, like,
a more appropriate rate?
M.
Arcand
: You
know, it's not my job to tell the régie what to do. The régie has the tool,
it's an independent body. I just wanted to use the tool to say to the régie : Listen, there was a 4.3% raise in April.
Hydro is asking for 3.9%. Let's try to look at it very carefully because it's
the second raise, very important raise. So, let's listen to Hydro's arguments
and let's take into account those low income families.
M. Gauthier
(Philippe) :
So, you would prefer that they take less?
M.
Arcand
:
Listen, we said… Again, I don't want to intervene. The régie has a job to do.
This is not me to tell the régie exactly what should be the goal or what should
be the number, the final number. My job is to tell the
régie : Take this into account… those few items into account, and
this is exactly what I'm doing.
(Fin à 10 h 12)