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Point de presse de M. Jean-François Roberge, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'éducation, d'enseignement supérieur, de recherche et de science

Version finale

Friday, September 26, 2014, 12 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures six minutes)

M. Roberge : Bonjour. Alors, on est ici ce matin parce qu'on a réussi, finalement, à interpeller le ministre de l'Éducation et le gouvernement à propos de ces décisions et de ces coupures en éducation. C'est quand même formidable de voir que, pendant deux heures, ils ont encore nié l'évidence qu'on voit partout au Québec, c'est-à-dire qu'il y a des coupures directes aux services aux élèves qui se vivent dans les écoles. Encore ce matin, le ministre nous a balancé des généralités en nous disant qu'il voulait s'assurer que les services soient protégés. On sait très bien, quelqu'un qui dit d'un côté de la bouche qu'il veut protéger les services, de l'autre côté, il dit aux commissions scolaires comment couper dans les services… Et ça se vit sur le terrain en ce moment, ça se vit aujourd'hui, ça s'est vécu la semaine dernière, ça va se vivre encore la semaine prochaine. On aurait aimé tenir une commission parlementaire spécifiquement là-dessus. Le Parti libéral a refusé cette commission parlementaire. C'est bien dommage, mais, de toute façon, la vérité, on le sait, là, le gouvernement libéral est dans une logique comptable, de coupures, et ça se vit malheureusement au quotidien par des coupures directes aux services.

Et j'insiste sur une chose, c'est qu'on a un taux de décrochage de 25 % en ce moment. On ne peut pas se permettre le luxe de couper dans les mesures d'aide à la réussite. Déjà… puis, au XXIe siècle, on ne peut pas avoir un jeune sur quatre qui n'a pas un diplôme ou même une attestation de secondaire V. Et déjà, là, ce niveau de mauvaise préparation pour le marché du travail n'est pas suffisant pour les libéraux. Ils coupent. Ils nous ont dit ce matin qu'ils souhaitent avoir un taux de réussite de 80 %, donc augmenter le taux de réussite, mais, en même temps, ils coupent. Et on voit qu'à la commission scolaire des Découvreurs on va couper dans une mesure visant la persévérance scolaire. Alors, comment on peut penser augmenter la persévérance scolaire et couper dans une mesure favorisant la persévérance scolaire? C'est l'art libéral de gérer l'éducation, c'est à rien n'y comprendre.

À la commission scolaire des Capitales… de la Capitale, pardon, on coupe dans les activités sportives et parascolaires, et ça, au secondaire particulièrement, et pour les garçons particulièrement, c'est ce qui retient les jeunes à l'école. Le jeune de 16 ans ou de 15 ans sur le bord de décrocher, souvent, reste à l'école à cause de son activité parascolaire, de son équipe sportive souvent, et, à la commission scolaire de la Capitale, bien, il va y en avoir moins cette année que l'an prochain. À quoi on peut s'attendre? Bien, on peut s'attendre à ce que notre taux de réussite baisse, ce qui serait absolument dramatique. Alors, on navigue totalement à contre-courant. C'est totalement incohérent, ce qu'on a vécu ce matin.

M. Caron (Régys) : M. Roberge, vous avez évoqué le Titanic pendant l'interpellation. Est-ce que le réseau de l'éducation est en train de couler?

M. Roberge : Il s'en va vers l'iceberg en ce moment, là. Quand je vous dis qu'on a 25 % de décrocheurs et qu'on coupe dans nos services d'aide à la réussite, je vous dirais qu'on navigue vers l'iceberg. Je ne vous dirai pas que le Titanic est en train de couler en ce moment, là, mais il est le temps de donner un coup de barre. Et M. Bolduc semble dire que les icebergs n'existent pas.

M. Caron (Régys) : Est-ce que le… n'est pas en train… n'est pas devant le choix suivant : On redresse les finances publiques ou on maintient les services? Dans les deux cas, il y a quelque chose dont on doit renoncer.

M. Roberge : On ne peut pas renoncer aux services directs aux élèves. On ne peut pas atteindre le déficit zéro sur le dos de la réussite scolaire. Ça serait vraiment, vraiment manquer de vision, parce que qu'est-ce qui est le moteur de l'économie, bien, c'est le savoir. Donc, on ne peut pas atteindre le déficit zéro sur le dos de la main-d'oeuvre de demain. Ça, ça serait vraiment de scier la branche sur laquelle on est assis.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que la réforme qui est en préparation actuellement… il y a des mesures, dans ça, qui rejoignent certaines idées caquistes. Est-ce que vous voyez ça d'un bon oeil, cette réforme-là?

M. Roberge : Excusez-moi, je ne vois pas de quelle réforme… les libéraux font en ce moment sinon que de couper dans les mesures d'aide à la réussite.

M. Chouinard (Tommy) : Vous n'avez pas lu, là, au sujet de la fusion, de l'abolition des commissions scolaires, de la coupure… les coupes dans le financement public des écoles privées?

M. Roberge : Je ne pense pas que ça soit une politique de réforme.

M. Chouinard (Tommy) : …d'un ordre des enseignants, c'est quand même des choses que… l'ordre des enseignants…

M. Roberge : Bien, je vais vous dire, je ne pense pas qu'ils sont en train de faire une réforme. Ils sont en train de lancer des idées à gauche, à droite. C'est un feu d'artifice de mesures possibles, probables.

Je vais vous dire ce qu'on pense qui devrait être fait. On pense que la prise de décision devrait se faire dans les écoles. On pense qu'on devrait remplacer les commissions scolaires par des centres de services plus légers, plus efficaces. Il faut des écoles autonomes. C'est ça qu'il faut.

M. Caron (Régys) : Mais il y a des écoles de 25 élèves, M. Roberge. Est-ce qu'on va permettre… laisser toute la décision se prendre dans des écoles où il y a à peine assez d'élèves pour remplir une classe?

M. Roberge : Ces écoles-là, là, ce sont quand même des pôles régionaux, même dans un petit, petit, petit village. Évidemment qu'ils ne vont pas gérer le ministère de l'Éducation. Le programme existe, le service de la paie serait au centre de services régional. Par contre, dans cette école de 25 élèves là, là, je pense que oui, ça devrait être eux qui devraient décider s'ils ont besoin d'un technicien en éducation spécialisé, d'un psychoéducateur à demi-temps ou d'un orthophoniste à demi-temps. Je pense que c'est eux qui devraient décider, pas la commission scolaire.

M. Caron (Régys) : Auront-ils les budgets?

M. Roberge : Mais bien sûr qu'il va falloir avoir les budgets. Il n'y a pas de coupe de budget dans ce que propose la Coalition avenir Québec. On décentralise la prise de décision, on envoie l'argent… plus d'argent dans les écoles. On veut juste que l'école prenne la décision de qu'est-ce qu'ils ont besoin. Peut-être que, dans ces 25 élèves là, il y a deux dyslexiques. Peut-être qu'ils n'en ont pas du tout puis qu'ils ont plus besoin de ballons puis de filets pour jouer au basketball. En ce moment, la décision est prise à 50 kilomètres, là, puis on leur envoie du personnel dont ils n'ont pas besoin.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce qu'il faut maintenir ou réduire le financement public des écoles privées selon vous?

M. Roberge : Je pense qu'il faut faire très, très attention, surtout pour les écoles en région, très, très attention. Si on pense économiser de l'argent en coupant dans le financement des écoles privées, bien, on risque de se retrouver avec une dépense supplémentaire, parce que, ces élèves-là, il faut bien qu'ils aillent à l'école quelque part, puis on risque d'assumer 100 % de la facture. Et, en ce moment, il y a beaucoup d'écoles privées, particulièrement en région, qui sont sur la corde raide. D'ailleurs, il y a des écoles qui ont fermé. Si on recule de quatre, cinq ans, il y a des écoles qui ont fermé, surtout en région, et ça n'a pas entraîné des économies pour le gouvernement du Québec, au contraire, il a fallu assumer 100 % de la facture.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Sinon, l'exercice de ce matin a-t-il été utile?

M. Roberge : Bien, on a peut-être vu tomber le masque, on a peut-être vu tomber le masque du ministre Bolduc, là. On a vu qu'il n'avait pas l'intention de reprendre son ministère en main. Je pense qu'en ce moment il a perdu le contrôle de son ministère puis il est très confortable avec ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : N'a-t-il pas les mains liées par le Conseil du trésor qui le presse de faire des coupes, de resserrer ses dépenses?

M. Roberge : Bien, je suis d'accord avec vous pour dire que ce n'est pas la faute précisément de M. Yves Bolduc. C'est la faute du gouvernement libéral. Il n'est que l'instrument là-dedans, quelque part. Quand lui dit qu'on n'a pas besoin de livres dans les écoles, O.K., ça, c'est M. Bolduc, mais les coupures qui se font en ce moment, à l'aveugle, mur à mur, c'est une décision libérale, c'est une décision Couillard, pas seulement une décision Bolduc. On peut bien changer de ministre, si on garde la même politique, on est encore dans le trouble.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pour vous, le manque à gagner dans le réseau de l'éducation s'élève à combien de millions de dollars?

M. Roberge : En ce moment, ils ont coupé 130 millions de services directs aux élèves. Je pense que ces millions-là auraient dû rester. Je ne pense pas qu'il faut réinvestir et pelleter davantage d'argent dans le réseau, je pense qu'avec une meilleure administration du réseau on pourrait très bien répondre aux besoins des élèves.

(Fin à 12 h 14)

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