(Douze heures dix-huit minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Peut-être quelques sujets. Le premier, je veux revenir
sur la promesse qui avait été faite par Philippe Couillard en campagne
électorale de limiter la hausse des tarifs d'électricité à l'inflation. On a
appris, via le Journal de Montréal, que la hausse des tarifs qui a été
demandée par Hydro-Québec n'est pas de 3,9 % mais de 7,6 %. Donc, il
y a un 3,9 % qui est demandé maintenant puis un 3,7 % qui est demandé
plus tard.
Écoutez, l'engagement du premier ministre
Couillard était clair et il a le pouvoir d'agir. Puis moi, j'offre ma
collaboration pour qu'on dépose un dossier, qu'on dépose un projet de loi pour
changer la Loi de la Régie de l'énergie. Actuellement, la Loi de la Régie de
l'énergie permet à Hydro-Québec de passer aux consommateurs les pertes sur les
projets d'éolien et de minicentrales. C'est l'explication essentielle pourquoi
il y a une augmentation qui excède l'inflation. Moi, je demande à M. Couillard
d'adopter rapidement un projet de loi pour limiter la hausse des tarifs d'électricité
à l'inflation.
Ce qu'on a vu vendredi dernier, c'est que
le ministre Arcand a déposé un décret de préoccupation auprès de la Régie de
l'énergie. Quand même incroyable, là, un gouvernement qui n'a pas de courage.
Tout ce qu'il dit à la Régie de l'énergie, c'est : On est préoccupés de
l'impact de la hausse des tarifs d'électricité. Je pense qu'il est temps, là,
que M. Couillard prenne ses responsabilités. On n'a pas juste à être
préoccupés, on doit agir dans le dossier des tarifs d'électricité.
Deuxième dossier que je voulais vous
parler, vous savez qu'il y a une commission parlementaire à 17 h 30,
pour voir une… la Commission des transports et de l'environnement, pour voir si
les députés vont accepter de recevoir le ministre Heurtel pour qu'il s'explique
sur pourquoi il a donné le certificat d'autorisation sur TransCanada à Cacouna.
Donc, je pense, c'est important, là. On va voir si les députés libéraux, qui
contrôlent la commission parce qu'ils sont majoritaires, s'ils vont accepter,
au moins, d'être transparents sur ce dossier.
Puis peut-être un dernier point, j'ai été
vraiment surpris de voir comment Pierre Karl Péladeau est devenu déconnecté.
Quand Pierre Karl Péladeau dit qu'il ne faut pas se préoccuper de l'austérité,
qu'il faut, dans le fond, oublier la dette, je me demande où était Pierre Karl
Péladeau au cours des dernières années. Et il n'a pas lu ses propres journaux,
là. On a parlé du Québec dans le rouge pendant des mois et des mois. Là, Pierre
Karl Péladeau vient nous dire, là, que le Québec n'est plus dans le rouge, que maintenant
Pierre Karl Péladeau met ses lunettes roses.
Donc, Pierre Karl Péladeau est
complètement déconnecté, et je pense que l'explication vient sûrement du fait
qu'il veut se rapprocher des militants péquistes un peu plus à gauche en
changeant son image et en essayant d'aller gagner des votes puis des appuis
pour la course au leadership. Mais, franchement, je pense qu'il fait une grave
erreur de laisser entendre que ce n'est pas important, ce n'est pas urgent d'atteindre
l'équilibre budgétaire, que ce n'est pas urgent de réduire la dette, que ce
n'est pas urgent de travailler sur l'équité entre les générations. Moi, je
pense que Pierre Karl Péladeau vient de faire une erreur très grave.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Vous ne le croyez pas sincère?
M. Legault
: Bien, je
n'ai jamais entendu Pierre Karl Péladeau… je n'ai jamais lu dans ses journaux
une direction comme celle-là. On a parlé du Québec dans le rouge dans Le
Journal de Montréal, à TVA, pour expliquer que les Québécois devaient vivre
selon leurs moyens, qu'on devait cesser de pelleter nos problèmes de déficit
dans la cour de nos enfants et de nos petits-enfants, puis là Pierre Karl
Péladeau vient nous dire exactement le contraire en nous disant que l'austérité,
ce n'est pas la bonne voie, que ce n'est pas important, qu'on exagère le
problème de dépenses du gouvernement du Québec.
Écoutez, là, je n'en reviens pas. J'ai
même eu souvent des conversations avec Pierre Karl Péladeau sur ce sujet-là. Je
ne crois pas qu'il puisse avoir, du jour au lendemain, changé d'opinion. Je
pense qu'il essaie tout simplement de plaire à la gauche du PQ puis je trouve
ça décevant de sa part.
M. Ouellet (Martin)
:
C'est de l'hypocrisie, à votre avis?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, je pense que c'est de la petite politique pour essayer d'aller
chercher de l'appui du côté des militants de la gauche au PQ, mais je pense,
c'est décevant pour la population en général de voir que Pierre Karl Péladeau,
qui est le grand patron des journaux de Québecor, qui, dans Le Journal de
Montréal, pendant des mois, des années, a expliqué aux Québécois que le Québec
était dans le rouge, que là il nous dit tout à coup : Savez-vous, ce n'est
pas si important que ça que le Québec soit dans le rouge puis qu'il faille s'en
sortir rapidement. Je trouve ça, là, déconnecté.
M. Dutrisac (Robert)
:
Mais vous connaissez très bien le Parti québécois. Est-ce que ce n'est pas là
la seule façon… Vous-même, vous vous êtes… vous avez songé vous présenter à la
tête du Parti québécois, vous ne l'auriez pas fait avec la plateforme de la
CAQ, assurément, là. Est-ce que vous pensez…
M. Legault
: Écoutez,
vous vous rappelez très bien, lorsque j'étais au Parti québécois, j'étais vu
comme étant un méchant de droite, alors que je me suis toujours défini comme
étant un partisan de la gauche efficace, un terme d'ailleurs que Jean-François
Lisée m'a volé, il le dit lui-même, dans l'introduction de son livre qu'il a
appelé Gauche efficace, mais je n'ai jamais changé de discours. J'ai
toujours dit que, ne serait-ce que par équité entre les générations, on ne peut
pas continuer d'utiliser la carte de crédit de nos enfants.
C'est sûr que Marc Laviolette, là, puis
Pierre Dubuc n'ont jamais été de grands fans de François Legault au PQ, là. Je
ne vous apprends rien en disant ça. Mais que Pierre Karl Péladeau descende
aussi bas, d'essayer de dire aux Québécois : Bien, savez-vous, finalement,
là, ce n'est pas si grave que ça, le déficit puis la dette du Québec; je trouve
ça déconnecté et je ne peux pas faire autrement que de faire le lien avec la
course au leadership au PQ.
M. Dutrisac (Robert)
:
Ce n'est pas la même chose qu'il vous a dite à vous, là. Vous avez eu des
conversations avec Pierre Karl Péladeau...
M. Legault
: Moi, j'ai
souvent discuté avec Pierre Karl Péladeau. Je croyais qu'il était au moins
aussi préoccupé que moi de la situation des finances publiques puis de la dette
du Québec. Je suis surpris de voir son virage à 180 degrés.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Certains penseront que vous vous en prenez à lui parce qu'il mène dans les
sondages à la course à la direction du Parti québécois.
M. Legault
: Écoutez,
moi, j'ai été au Parti québécois, je n'ai jamais changé de discours en disant :
C'est important qu'on atteigne l'équilibre budgétaire. C'est important qu'on
gère de façon serrée. C'est important qu'on vive selon nos moyens. J'ai
toujours dit ça au PQ, à la CAQ, dans ma vie. Je n'accepte pas que Pierre
Karl Péladeau change de discours tout à coup, là, pour se faire de nouveaux
amis au PQ. En tout cas, il faudra s'en rappeler lors de la prochaine campagne
électorale si c'est lui le chef.
M. Ouellet (Martin)
:
Mais c'est le discours que les militants veulent entendre et c'est ce qui peut-être
va faire son succès aussi dans la course. Vous en êtes conscient de ça.
M. Legault
: Bien, au
moins les enjeux sont clairs. On a maintenant un Pierre Karl Péladeau qui est
devenu dépensier, qui n'est plus préoccupé par le déficit et la dette. C'est le
choix qu'il fait. Moi, je pense que les Québécois, de plus en plus, sont
conscients du problème du déficit et de la dette au Québec.
Journaliste
: Vous
dites...
M. Ouellet (Martin)
:
Juste terminer d'abord, avant de passer…. J'aimerais vous entendre... je ne
vous ai pas entendu là-dessus, sur l'histoire des Nordiques et de l'aide, là…
une éventuelle enveloppe, là, du gouvernement, là, sous forme de prêt sans
intérêt, pour une équipe. Est-ce que c'est une...
M. Legault
: Je pense
que déjà M. Couillard a rappelé à l'ordre M. Hamad. Ce que je dis, par contre,
c'est : Est-ce que, si une entreprise privée venait demander une
contribution, qu'il la regarderait, bien là, on est avec beaucoup, beaucoup de
«si», là...
M. Ouellet (Martin)
:
Vous, votre opinion?
M. Legault
: Bien, mon
opinion, là, c'est qu'on a déjà investi 200 millions dans le colisée, que,
s'il y a un projet qui crée des emplois, bien, on va l'évaluer. Mais, pour
l'instant, à ce que je sache, il n'y a pas personne qui a déposé de projet dans
ce sens-là.
M. Lacroix (Louis)
:
Mais la caisse de dépôt avait prêté 75 000 000 $
à Geoff Molson.
M. Legault
: Oui, puis
ils ont fait de l'argent avec ce prêt à Geoff Molson, puis Geoff Molson aussi a
fait de l'argent avec son placement.
M. Lacroix (Louis)
:
...si mauvaise chose que ça, dans le fond.
M. Legault
: Bien il
faut regarder qu'est-ce qui est demandé, effectivement, mais il ne faut pas que
ce soit de l'argent qui est donné, ou des subventions, ou des prêts sans
intérêt. Il faut vraiment, là, que ça soit une entente qui est au bénéfice de
l'ensemble des Québécois.
Le Modérateur
: Caroline Plante.
Mme Plante (Caroline)
: Mr. Legault, this morning, Francine Lessard, from the day care
association told us, at salon Jacques-L'Archevêque, that she esteems day care
operators invent places to claims more government subsidies and that whistleblowers of this situation were scared to denounce these actions because some of them had
their tires slashed. What do you think is going on in the day care network? Is
there a lot of…
M. Legault
: I don't know more than what you're telling me about this particular
example, but I think that, for a long time, the Parti
québécois was against any project having the word «private»
in the project. So I think what's important is to give places to parents having
children, that's it, that's all. And we have to be efficient and, of course, we
cannot create places if there's no need.
Mme Plante (Caroline)
: The Government is
looking to change the system to try to make some savings. Where do you think we
could save in day care?
M. Legault
: I think that instead of creating new places in the public sector,
why don't we look to transfer some private places to the public sector? We
would already have the real estate in place, so we don't have to build new
places. So I think that's the way to look at the solution.
Mme Plante (Caroline)
: What's your first reaction when I was telling you that Francine
Lessard was almost comparing the day care world to the construction world and
actually said that she witnessed someone getting her tire slashed? It's a
pretty tough world, I believe.
M. Legault
: I hope it's an exception and still I don't know more than you about
this. But I haven't heard about this kind of problem.
Mme Plante (Caroline)
: And finally, just the fact that you're mentioning PKP today, does
that mean that you consider him a threat?
M. Legault
: I think that… when I read the first page of Le Devoir, he's saying that right
now it's no more urgent to have a zero deficit and reduce the debt. I'm
surprised. I think that this guy is disconnected and I think that more and more
Quebeckers, they agree that we
need right now to adjust the… our needs and our means. But right now, to say
that it's not urgent to reduce the deficit and the debt, for me, it's a
surprise. I didn't think that Mr. Péladeau was thinking that way and I think
that one thing is clear, it's that Mr. Péladeau right now is a big spender.
Maybe he's trying to get some support of the left wing of the Parti québécois, but we'll remember what he
said this morning.
Le Modérateur
: Ryan Hicks.
M. Hicks (Ryan) : Mr. Legault, what do you think about the province starting to
relaunch the Plan Nord?
M. Legault
: We agree with that, and I think that the best effort that was done
over the last few years was the bill that François
Bonnardel tabled last year, because the PQ was not able
to reach an agreement between the different players and the industry. So we
wrote, in practice, the bill; it was adopted. And I think that right now, of
course, market prices are not very good at this point, so we have to be ready
when they'll become better, but we have to be open for business.
M. Hicks (Ryan) : And what about the investment that the
Government is making in Gaz Métro? There's a $50 million investment that
they're making for liquefied natural gas with the idea of that getting to
remote communities a bit easier. What do you think about that kind of
investment?
M. Legault
:
I think it's a good project. When I met with different representatives of
companies up North, they see right now that, because of the very low price of
gas, they are not competitive using other types of energy. So I think that they
want a benefit from the low price of gas. So, of course, there's no pipeline
going to up North to supply the gas, so putting that in a liquid… en tout cas,
you know what I'm talking about, in a liquid…
Une voix
:
Form?
M. Legault
:
…form, I think that it's a good way to reduce their cost, and improve their
productivity, and create more jobs. So I think it should have been done since a
long time. Thank you.
(Fin à 12 h 32)