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Point de presse de M. Martin Coiteux, président du Conseil du trésor

Version finale

Tuesday, September 30, 2014, 13 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-sept minutes)

M. Coiteux : Alors, bonjour messieurs, bonjour madame. Écoutez, la raison pour laquelle j'ai souhaité vous rencontrer, c'est pour réagir à ce que j'entends en particulier depuis 24 heures de la part de M. Pierre Karl Péladeau. Alors, je comprends, bien entendu, que le Parti québécois va avoir une course au leadership, je comprends qu'il y a des candidats qui sont pressentis. Je crois comprendre que M. Pierre Karl Péladeau est l'un de ces candidats pressentis, et qu'il a besoin de se positionner, et il s'est positionné au cours des dernières heures.

Maintenant, se positionner dans le cadre d'une course éventuelle à la chefferie du Parti québécois ne signifie pas d'avoir le droit de tenir des propos qui sont irresponsables. Parce que, dans ce que j'ai entendu depuis 24 heures, ce sont des propos qui sont totalement irresponsables de la part de M. Pierre Karl Péladeau. Un chef d'entreprise antérieurement, qui a pris des décisions de redressement financier de certaines entreprises, qui a dû poser des gestes qui étaient extrêmement difficiles et qui nous dit aujourd'hui que la situation financière du gouvernement du Québec, elle n'est pas sérieuse, qui dit que la situation du gouvernement du Québec aujourd'hui et de ses finances n'exige pas des efforts sérieux de redressement.

Alors, je voudrais simplement rappeler quelques chiffres qui sont très importants. Le parti auquel, semble-t-il, aspire assumer la... dans lequel M. Péladeau aspire... le parti que M. Péladeau espère diriger éventuellement a été au pouvoir pendant 18 mois. En septembre 2012, son ministre des Finances du gouvernement de Pauline Marois a dit que le retour à l'équilibre budgétaire en 2013‑2014 était une nécessité et qu'il devait mettre en place tous les moyens pour y arriver. Or, qu'est-ce qu'a fait l'administration précédente? 2013‑2014, déficit de 3,1 milliards. Pourquoi? Parce qu'il y a eu une augmentation totalement irresponsable des dépenses publiques, 5,4 % d'augmentation des dépenses.

On a souvent dit, avec raison, que le déficit du Québec, il est structurel, il ne disparaîtra pas sans des efforts sérieux. Mais la situation est encore bien pire à cause du non-retour à l'équilibre budgétaire en 2013‑2014. M. Péladeau devrait comprendre une chose très importante aussi : cette année, exercice financier 2014‑2015, si on ne menait pas l'exercice de redressement financier qu'on est en train de mener actuellement, le déficit, il ne serait pas zéro, le déficit, il ne serait pas de 2 350 000 000 $, qui est notre cible pour 2014‑2015, le déficit, il serait de 5,8 milliards de dollars.

Alors, on a l'intention de défendre le modèle que souhaitent les Québécois, on a l'intention de défendre les valeurs auxquelles les Québécois sont attachés. Mais, pour que les Québécois aient la liberté de choix, la capacité de défendre le modèle qu'ils choisissent, bien, il va falloir qu'on fasse le ménage dans notre cour. Et M. Péladeau, en disant qu'il n'y a pas de ménage à faire dans la cour des finances publiques au Québec, tient des propos qui vont directement à l'encontre du maintien du modèle que souhaitent se donner les Québécois.

Alors, le modèle québécois doit payer ses factures. Le modèle québécois doit respecter la capacité des citoyens de payer. Il doit respecter leur capacité réelle de payer. Le modèle québécois ne doit pas se baser sur les agences de notation qui vont prendre les décisions à la place. Ce sont les Québécois qui doivent prendre les décisions.

Alors, les propos qui ont été tenus par M. Péladeau au cours des dernières 24 heures sont des propos qui sont totalement irresponsables et que je dénonce.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, il vous accuse de crier au loup, que la dette du Québec n'est pas celle de la Grèce, par exemple, et il vous accuse finalement d'austérité, de pratiquer une politique d'austérité par idéologie.

M. Coiteux : M. Péladeau semble, hein, parce qu'il n'avait pas le même avis il y a quelques semaines à peine, il y a quelques mois à peine, il semble nous dire qu'il faudrait continuer sur le rythme de nos prédécesseurs à 5,4 % de dépenses par année. C'est sûr qu'aujourd'hui, là, on n'est pas dans la situation de la Grèce, mais extrapolez ce type d'augmentation des dépenses au cours des prochaines années, là, et on y arrive directement.

Notre plan budgétaire, c'est de ralentir la croissance des dépenses pour atteindre l'équilibre budgétaire auquel le Parti québécois avait dit qu'il était attaché dès 2013‑2014. Ils ont eu 1,3 milliard de déficit, ils s'en allaient à 5,8 milliards de déficit. On va mettre un terme à cette spirale d'endettement dès l'exercice financier 2015‑2016. C'est ça, poser des gestes responsables.

M. Lacroix (Louis) : Mais il dit également, là, que vous coupez à la tronçonneuse de façon grossière, notamment dans l'éducation, sans regarder les priorités du Québec.

M. Coiteux : M. Marceau avait, à l'époque, une cible de déficit de zéro en 2013‑2014. Il avait une cible de déficit de 1,75 en 2014‑2015. Ils n'ont pas déposé les crédits lorsqu'on s'est lancés en élections. Pourquoi? Parce qu'ils n'ont jamais dit ce qu'ils allaient couper au lendemain de l'élection s'ils avaient été réélus. Pensez-vous qu'ils auraient atteint une cible budgétaire de 1,75 en continuant d'augmenter les dépenses de 5,4 % par année? Est-ce qu'on pense ça sincèrement? Alors, si M. Péladeau dit que c'est ça, le plan de match, bien, c'est un plan de match qui nous mène directement à la décote, c'est un plan de match qui nous mène exactement là où il dit qu'il ne faut pas aller, ultimement.

Alors, nous, on prend nos responsabilités, on va rééquilibrer le budget, on va le faire de façon responsable. Ça passe par un contrôle rigoureux des dépenses publiques, ça passe par ça et ça passe, bien entendu, par toutes les mesures qu'on prend aussi pour relancer l'économie en même temps. C'est un plan de redressement financier et de relance de l'économie.

M. Lacroix (Louis) : Vous dites que, confrontés à la même situation, ils auraient pris les mêmes décisions que vous. C'est ça?

M. Coiteux : Non, parce qu'ils ont... ils auraient certainement dû faire des compressions budgétaires s'ils avaient décidé d'être sérieux pour ramener l'équilibre budgétaire. La différence, c'est que, nous, on a annoncé des instruments importants pour y arriver, qui reposent sur un examen systématique de tous les programmes. Ils n'ont jamais annoncé qu'ils feraient la commission de révision des programmes; nous, on fait ça.

Ce que je vous dis, c'est qu'avec une cible de déficit zéro, avec une augmentation des dépenses de 5,4 %, ils auraient dû ramener la croissance des dépenses à quelque chose de plus responsable. Alors, si M. Péladeau dit aujourd'hui que ce n'est pas le bon choix à faire, M. Péladeau est en train de nous dire qu'il veut amener le Québec à la décote.

M. Laforest (Alain) : M. Coiteux, moi, j'ai rarement vu un ministre tenir un point de presse pour dénoncer la position d'un député. Est-ce que c'est parce que vous trouvez que sa voix porte plus que les autres actuellement?

M. Coiteux : Ils sont en train, tous, de se positionner pour une course au leadership qui va se tenir, on le sait, bientôt. Certains épiloguent sur la date du prochain référendum, est-ce que ça va être dans cinq ans, dans 10 ans, dans 25 ans?

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas ça, ma question, M. Coiteux.

M. Coiteux : Non, mais... Alors, chacun se positionne…. Alors, chacun se positionne...

M. Laforest (Alain) : Vous tenez un point de presse... est-ce que c'est parce que vous trouvez que sa voix porte plus et c'est pour ça que vous voulez faire ça de façon plus solennelle?

M. Coiteux : Alors, il se positionne en disant que la situation des finances publiques n'est pas sérieuse, il se positionne en disant que le Québec n'a pas de problème budgétaire. Ce sont des propos qui sont graves, ce sont des propos qui sont totalement irresponsables et ce sont des propos qui doivent être dénoncés.

Mme Prince (Véronique) : M. Coiteux, j'ai une question sur les garderies. C'est-u correct, les collègues? C'est que, ce matin, les responsables de services de garde disent : Avant que vous fassiez des compressions, venez donc enquêter dans le milieu, il y a des subventions qui sont inappropriées. Est-ce que c'est effectivement une avenue que vous explorez, faire enquête?

M. Coiteux : Quand on dit que tout est exploré… Dans l'exercice qu'on fait actuellement, il n'y a pas un seul ministère qui est exempté de la nécessité de revoir toutes ses façons de faire, y compris les subventions qui sont versées, y compris la gouvernance des organismes et des entités dont ils sont responsables. Tout doit être revu.

Alors, bien entendu, il y a les programmes actuels qui doivent être livrés mieux et, dans certains cas, il y a des programmes qui doivent être revus plus fondamentalement.

Mme Prince (Véronique) : Mais faut-u enquêter si… Avant d'aller couper, est-ce qu'on doit…

M. Coiteux : Ce n'est pas avant… Il n'y a pas… il faut faire plusieurs choses en même temps. On ne va pas rééquilibrer le budget du Québec sans regarder l'ensemble des façons de faire, et regarder l'ensemble des façons de faire, bien, ça implique d'impliquer tous les ministères dans l'exercice qu'on fait actuellement de revue des programmes.

La Modératrice : On va prendre les questions en anglais maintenant.

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Coiteux, Pierre Karl Péladeau was a very establish businessman. Doesn't he have a lot of credibility to what he is saying, behind what he is saying?

M. Coiteux : Well, if he keeps on saying that the budget situation in Québec is not serious, he is going to lose that credibility very, very quickly because the situation is very serious. As I've mentioned before, they were supposed to balance the budget in 2013 and 2014, and yet what they had is a deficit of $3.1 billion. And why did they have a deficit of $3.2 billon? It's because they increased spending by 5.4%. So if the kind of commitment he's taking now, because he is trying to find his place in the coming leadership race in the Parti québécois, if he says that he wants to continue this over time, he will lead to a major financial crisis in Québec.

Mme Plante (Caroline) : Why is even important what he says?

M. Coiteux : It's important what he says because he want's to run as the leader of Parti québécois. He has not yet announced it, but it's very clear that this is what he's doing in the coming days. He is trying to get more attention. And how does he try to get more attention? By saying that the problem is not serious, that we don't have real efforts to make. And we're conveying all society here to make serious efforts and we're asking everybody, in this society, to make serious efforts because the situation is really very, very serious.

The deficit this year, if we hadn't done absolutely nothing, would have been $5.8 billion. The deficit in 2015 and 2016 would have been over $7.8 billion. We were supposed to be at zero in 2013 and 2014. So we have to make very important… we have to take very important decisions right now. We're doing it with whole of society. And Mr. Péladeau, who has been a business leader in the past, who had to take those tough decisions, should participate in this effort instead of saying that the problem doesn't exist. Thank you. Thank you very much.

(Fin à 13 h 57)

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