(Neuf heures quarante-deux minutes)
Mme David (Outremont) : Alors, bonjour tout le monde. Écoutez,
soyons clairs, j'ai reçu le rapport du conseil d'administration du
conservatoire, hier, en toute fin de journée. Je me dissocie complètement des
conclusions de ce rapport. Ce rapport comporte une seule conclusion, soit la
cessation des activités d'enseignement dans les établissements en région du
conservatoire. Tel que je l'avais déjà annoncé, si on me proposait de cesser
l'enseignement offert par les conservatoires en région, ma réponse serait non.
La réponse de ce matin est donc non. Les conclusions sont irrecevables.
D'ailleurs, dans la lettre mandat que
j'avais acheminée au président du conseil d'administration le 25 juin 2014, je demandais un plan de
redressement visant le retour à l'équilibre budgétaire et la résorption de son
déficit dans les meilleurs délais, en conformité avec les exigences de sa loi
constitutive. Force est de constater que ce dernier
passage n'est pas respecté à l'intérieur du mandat que j'avais donné. La
loi constitutive stipule en effet, à l'article 19,
que, et je cite, «le conservatoire a pour objets
d'administrer et d'exploiter, dans [les]
diverses régions du Québec, des établissements
d'enseignement de la musique et des établissements d'enseignement d'art
dramatique destinés à la formation professionnelle d'interprètes et de créateurs et à leur perfectionnement».
Je vais donc rencontrer le président du
C.A. et le D.G. du conservatoire, car j'ai de nombreuses questions à leur
poser. Je vais aussi demander une rencontre avec l'ensemble des membres du
C.A., et la rencontre avec le président et le D.G. se fera demain après-midi,
et la rencontre avec l'ensemble des membres du C.A.,
la semaine prochaine.
Je le répète, je prends le parti des
régions, je prends le parti des étudiants. La mission du conservatoire sera
sauvegardée en région. Merci.
M. Bellerose (Patrick) : Mme David,
est-ce que l'enseignement pourrait toujours être transféré dans d'autres établissements
que les conservatoires?
Mme David (Outremont) : L'enseignement va être donné par les
conservatoires, par les professeurs des conservatoires et va être donné dans
les locaux du conservatoire.
M. Bellerose (Patrick) : Donc, tout reste en place?
Mme David (Outremont) : Écoutez, il y a déjà des... J'étais à
Trois-Rivières en fin de semaine, et les gens
de Rimouski m'ont parlé, les gens me parlent d'un peu
partout en région. Ils ont déjà des partenariats fort fructueux, d'ailleurs, avec des fois les écoles
secondaires, des fois la formation double D.E.C. au cégep et des fois avec des baccalauréats universitaires, alors on ne va quand
même pas les empêcher de se parler et de faire des échanges, des fois, de bons
services. Il y a des cours en visioconférence entre un conservatoire et un
autre conservatoire. Donc, tout ça est évidemment extrêmement profitable pour
les étudiants.
Ce que c'est,
former un étudiant au conservatoire, c'est
prendre un étudiant et l'amener le plus loin
possible, et à un moment donné il quitte le nid et il peut aller
ailleurs, que ça soit dans une grande ville, Montréal, Québec, ou ailleurs, Toronto,
ou n'importe où sur la planète.
Et vous avez assez d'exemples, je pense,
et on en a tous, de grands musiciens qui ont commencé très tôt. Vous savez que
ces grandes carrières se commencent très, très jeunes,
et donc on veut les garder en région le plus longtemps possible.
M. Pépin (Michel)
: Qu'est-ce que vous allez leur dire,
demain, lorsque vous allez rencontrer le directeur général et le président du conseil
d'administration? Je comprends que vous allez leur dire :
Non, je ne suis pas d'accord.
Mme David (Outremont) : Je vais leur dire ma grande déception.
Je vais leur dire qu'ils n'ont élaboré qu'une seule hypothèse dans ce rapport et qu'une seule hypothèse, c'est : Nous allons terminer l'enseignement de la
musique en région et nous allons devenir des sortes de superviseurs d'écoles
privées de musique. Être dans un conservatoire, c'est un ensemble d'activités.
Ce sont des étudiants qui sont ensemble, qui étudient ensemble, ce n'est pas
seulement de superviser un professeur qui donne un cours à l'école secondaire
ou même chez lui. Alors, cet aspect holistique, j'oserais dire, qui a fait la force des conservatoires est là pour rester.
M. Chouinard (Tommy)
: Le déficit est de quelque chose comme
12 millions de dollars?
Mme David (Outremont) : 14, maintenant, qui est appréhendé, oui.
M. Chouinard (Tommy)
: 14, maintenant, millions de dollars,
bon. Une fois que le gouvernement dit :
Vous devez avoir un plan de redressement pour rétablir l'équilibre budgétaire,
dans un contexte où le déficit est de 12 millions, est-ce qu'ils ne
pouvaient pas arriver à autre chose qu'une conclusion aussi, bon, radicale, là…
Mme David (Outremont) : J'aurais beaucoup, beaucoup apprécié,
justement, qu'il y ait plusieurs hypothèses de soumises.
M. Chouinard (Tommy)
:Par
exemple, en avez-vous, des hypothèses? Le ministère en a-t-il?
Mme David (Outremont) : Des hypothèses autour de la structure.
Quand on dit, au gouvernement, qu'on veut garder le service aux clients, aux
patients, aux étudiants, aux enfants, c'est un exemple :
on veut garder le service aux étudiants. Il y a la question des lieux où c'est
enseigné. Est-ce que… Même à Trois-Rivières, un des professeurs me disait : Écoutez, peut-être qu'on pourrait louer…
sous-louer le troisième étage, par exemple. Ils sont — je ne sais pas si vous le savez — dans un
très bel édifice, et peut-être qu'il y a des locaux qui sont… Il faut… On peut
réaménager la question des structures, la question de l'administration, la
question de la lourdeur administrative, la question des lieux où l'enseignement
se passe, et à Montréal et à Québec. Il n'y a pas un mot dans le rapport sur la
question de Montréal et de Québec, on ne parle que des régions. Je pense qu'il
y a moyen d'aller regarder beaucoup plus largement.
M. Pépin (Michel)
: Est-ce que vous leur demandez de refaire
leur travail à ce moment-là?
Mme David (Outremont) : Écoutez,
je vais rencontrer le président du C.A., je vais rencontrer le D.G. Vous avez
lu, comme moi,
toutes sortes de commentaires qui sortent dans les
journaux ce matin à l'intérieur même du C.A. Je veux rencontrer l'ensemble des membres du C.A., il y a des
professeurs, il y a des représentants du personnel. Il y a beaucoup
d'inquiétude autour de ce qui va se passer en région. On va regarder
l'ensemble, y compris ce qui se passe à Montréal et à Québec. On va regarder…
Il y a déjà eu des études de faites, dans les dernières années, qui proposaient
toutes sortes de choses aussi, alors… mais qui étaient du côté des structures.
Je me serais attendue à ce qu'il y ait beaucoup plus, beaucoup plus de
suggestions au niveau de l'aspect beaucoup plus structurel.
M. Corbeil (Michel)
: Mme David, est-ce que vous
interprétez le rapport comme un cas de braquage des dirigeants d'un organisme?
Mme David (Outremont) : Écoutez, je ne veux pas faire de
l'interprétation de ce que le C.A. a voulu.
Ils ont signé, ils assument leur rapport, et
c'est tout à fait correct. Ils ont signé un rapport, semble-t-il, de façon
majoritaire. Donc, moi, je vais aller discuter avec, premièrement, le président
et le directeur général et après ça je
discuterai avec l'ensemble des membres du C.A. Et je prends personnellement le
dossier en main, personnellement.
M. Pépin (Michel)
: Quelles sont vos options…
Mme David (Outremont) : J'ai commencé à visiter, j'ai commencé à
visiter, je l'ai annoncé, j'ai rencontré beaucoup d'étudiants, je suis allée à
chaque fois, sauf hier, à Montréal, je ne pouvais pas y être. Les étudiants, je
les ai rassurés, je les rassure, j'espère, aujourd'hui, le plus clairement
possible, et nous allons regarder les options avec
les régions.Même à Trois-Rivières, les
gens avaient déjà… ils m'ont dit : MmeDavid, on aimerait ça vous présenter un
certain nombre d'idées qu'on a, nous, pour notre région. Val-d'Or, ce n'est pas
comme Rimouski; Rimouski, ce n'est pas comme Trois-Rivières; Trois-Rivières, ce n'est pas comme Gatineau.
Alors, on va respecter leurs spécificités régionales, on va regarder comment ils peuvent travailler. On va aussi aller à
Montréal, on va aussi aller à Québec, ici même, et on va regarder la
spécificité de chacun. Et, oui, il y a un déficit, il y a un déficit qui s'est
accumulé au fil des ans depuis la transition, en 2007, en société d'État; avant c'était une direction générale du ministère
de la Culture. On va regarder tout ça, on va regarder les causes attentivement,
c'est un peu ce à
quoi je me serais attendue, et ce que j'ai, c'est
uniquement, une seule conclusion. On va…
M. Chouinard (Tommy)
: …réintégrer le conservatoire au sein
du ministère…
Mme David (Outremont) : Écoutez, laissez-moi un peu de temps
pour ça, là, vous comprendrez que moi, je suis arrivée, j'ai demandé au C.A. de
terminer ce qui avait été demandé aussi par le gouvernement précédent, avec
raison, je pense, devant un déficit comme ça, qui n'est pas arrivé en trois
mois, qui est arrivé sur plusieurs années. Donc, il y a eu un problème de
gouvernance, ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas du travail qui était intéressant
qui était en train d'être fait. J'ai demandé au C.A. de terminer ce qu'ils
avaient commencé. On est au mois de septembre, la date limite a été respectée vraiment
à la dernière minute, je dirais. On est le 1er octobre, et déjà, moi, je suis au travail et c'est pour ça que je tenais à être à Trois-Rivières
samedi.
M. Chouinard (Tommy)
: Une tutelle est-elle envisagée?
Mme David (Outremont) : Pardon?
M. Chouinard (Tommy)
: Une tutelle est-elle envisagée?
Mme David (Outremont) : Écoutez, laissez-moi rencontrer dès
demain le président et le directeur général, laissez-moi rencontrer le
président du C.A. On verra après quelles sont les meilleures avenues pour
travailler ce dossier-là.
M. Chouinard (Tommy)
: Donc, c'est
possible. Je comprends que c'est
possible…
Mme David (Outremont) : Écoutez, je ne me prononce sur rien, aujourd'hui, sur
la suite des choses pour ça, mais je vous dis que ce rapport-là n'est certainement
pas à ma satisfaction.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans son rapport, la direction du
Conservatoire de musique et d'art dramatique
dit qu'on a fait une seule proposition parce que… une proposition radicale
parce que c'est la seule qui s'impose pour
réussir à atteindre l'équilibre budgétaire dans l'échéance fixée. On savait que
c'était… on disait que c'était la seule, il n'y avait pas d'autre façon
possible. Vous, est-ce que vous êtes disposée à repousser l'atteinte de
l'équilibre budgétaire pour le conservatoire?
Mme David (Outremont) : D'abord, c'est
l'opinion du conseil d'administration, je vais la respecter, c'est leur opinion, mais je me permets d'exprimer mon
désaccord sur le fait que ça soit la seule option. Je pense que je suis assez
claire là-dessus. On va trouver d'autres options, on va regarder cette question
du déficit, qui, effectivement, s'est accumulé au fil des ans, et puis on regardera comment, éventuellement,
travailler le mieux possible pour non seulement offrir la formation de
qualité... Les conservatoires sont un joyau du Québec. On a créé des réseaux
extraordinaires au Québec, on a créé les conservatoires même avant le réseau
des collèges, avant le réseau de l'UQ. Ce sont toutes des institutions et ce
sont tous des réseaux, en région, qui ont une importance très importante. Les
conservatoires, c'est... et on me l'a
tellement dit et redit, à Trois-Rivières, entre autres, on me l'a dit à
Rimouski aussi, ça alimente non seulement la formation des étudiants de haut
niveau — et je peux vous dire que j'avais des étudiants qui
pratiquaient dans les salles autour, et c'est
du haut niveau — mais aussi ça alimente la vie culturelle,
symphonique, musicale dans la région. Et ça, c'est
très, très, très important aussi.
M. Chouinard (Tommy)
: Juste une précision, parce que vous
avez parlé du changement de statut du
conservatoire en 2017. J'aimerais savoir : Est-ce que le fait que le conservatoire soit
devenu une société d'État… est-ce que vous avez toujours un pouvoir de tutelle?
Est-ce que… Je vous posais la question, tout à l'heure, mais je me demandais : Si c'est
devenu une société d'État, est-ce que, là, ce n'est
plus possible que le gouvernement dise :
Non, moi, je mets ça en tutelle, on revoit tout ça ou… Est-ce que vous avez
regardé cette option-là, là?
Mme David (Outremont) : Écoutez, vous
m'avez posé la question. Je vais vous redire que nous regardons
attentivement comment le président du C.A. et le directeur général vont pouvoir
répondre à mes questions. On va voir ensemble quelle
est leur attitude, quel est… comment le C.A. réagit aussi, s'il y a des
hypothèses fort intéressantes qui peuvent peut-être parvenir. Là, je ne les
vois pas dans le rapport. Moi, je veux regarder l'ensemble des pistes et je
vais regarder l'ensemble des pistes.
M. Chouinard (Tommy)
:Mais vous
ne répondez pas précisément à ma question,
Mme David.
Mme David (Outremont) : Écoutez, il y a… On verra, on verra.
M. Pépin (Michel)
: Est-ce que la loi constitutive du
conservatoire vous permet… vous donne les mêmes
pouvoirs que le Dr Barrette veut avoir en santé, c'est-à-dire relever le conseil d'administration,
relever le P.D.G.?
Mme David (Outremont) : Bien, écoutez, de toute façon, on verra,
parce que vous comprendrez que, quand on parle de tutelle, c'est quand même une option qui est assez sérieuse.
Je pense que je suis assez claire sur le fait que… assez sérieuse au sens que c'est assez… on ne prend pas ça à la légère, hein? Et
vous comprendrez que je prends le dossier personnellement en main le plus possible pour pouvoir… mais en tout respect de
l'institution qui s'appelle la société d'État du Conservatoire de musique et
d'art dramatique.
Donc, il y a un président de C.A., il y a
un directeur général. Une tutelle, ça veut dire quand même un geste assez fort.
Pour l'instant, j'ai pris connaissance du
rapport hier soir, je vais rencontrer les gens demain, je vais rencontrer le
C.A., et on verra après la suite des choses.
M. Robillard (Alexandre)
: Mme David, donc l'article 19,
vous êtes la seule à pouvoir le modifier, si je comprends bien.
Mme David (Outremont) : C'est-à-dire qu'il y a une loi
constitutive du conservatoire. Alors la loi pourrait, par exemple, si on modifiait la loi, aller
vers une modification de la gouvernance. On pourrait décider que la composition
d'un C.A... Vous savez ce que c'est, une loi
sur la gouvernance. On pourrait modifier la composition du C.A., on pourrait
faire ce qu'on veut à travers... mais ça passe par une modification
législative.
M. Robillard (Alexandre)
: Puis
l'article 19, ça, c'est... par exemple, vous ne le changeriez pas?
Mme David (Gouin) : Bien, écoutez, moi, je pense que je suis claire, l'article 19, qui protège la mission d'enseignement des
conservatoires en région, si... c'est assez évident que je suis d'accord pour
le maintenir, l'enseignement en région.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Écartez-vous, à ce moment-ci, une réorganisation
du réseau de conservatoires qui serait effective dès septembre prochain? Parce
que, là...
Mme David (Gouin) : Septembre prochain, dans un an, donc...
M. Bélair-Cirino (Marco) : ...la proposition qui a été faite...
Mme David (Gouin) : Oui, c'était juin.
M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est ça,
entrée en vigueur le 30 juin prochain, puis,
l'année prochaine, l'enseignement était pour être dispensé dans des écoles, des
écoles privées. Vous, bon, je comprends que vous rejetez ce rapport-là, vous entrez dans une période de réflexion. Il
va peut-être y avoir un autre comité ou...
bon, nous verrons, mais le temps presse...
Mme David (Gouin) : Le temps presse, et je connais bien le
système d'éducation, on va...
M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, qu'est-ce
que vous dites aux étudiants, aux potentiels étudiants puis aux professeurs,
là, qui s'inquiètent pour l'année prochaine?
Mme David (Gouin) : On va
leur dire de s'inscrire, on va leur dire de s'inscrire. On va leur dire de
faire comme d'habitude, parce que ça, c'est dans la portion «enseignement». La
portion «enseignement»,
je le sais, on s'inscrit, si vous avez des enfants, on le sait, c'est janvier,
février, et on ne veut pas, justement, que les gens soient tellement inquiets qu'ils
disent : Bien, écoutez, je vais plutôt
aller... je ne ferai pas le conservatoire ou je vais prendre une autre option.
Alors, moi, je veux protéger beaucoup, beaucoup l'enseignement en région par
les conservatoires. Donc, le message, ça sera : Inscrivez-vous, ça va se poursuivre.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais les cours pourraient être donnés
dans d'autres établissements dès l'année prochaine.
Mme David (Gouin) : Pas dans... Je ne comprends pas votre questionsur d'autres établissementsparce qu'il y a une structure qui s'appelle le conservatoire, qui sont
dans des établissements, O.K., qui sont dans
des établissements différents… Et il y a un
nouvel établissement, d'ailleurs, construit il n'y a pas si longtemps à Val-d'Or,
par exemple. Alors, la question de l'établissement, c'est de dire que l'élève
s'en va prendre son cours le matin et puis il y a des cours en groupe, puis il
y a des cours individuels, puis il y a des pratiques, puis il y a des
professeurs qui viennent à la leçon, puis il y a des professeurs qui viennent à
temps plein, mais il y en a beaucoup à la
leçon, et ça se passe dans un lieu physique, mais l'étudiant est inscrit après
audition au conservatoire, et ça, on protège ça, et,
pour l'instant. Je n'ai pas de raisons
de regarder si le lieu... Bon, on va regarder si le lieu est trop grand, trop
petit, mais la notion même d'être ensemble, ce n'est pas nécessairement une
notion que je remets en question. Alors, ce n'est pas comme si on a eu des
enfants puis on dit : Je voudrais qu'ils
apprennent, je ne sais pas, moi, le piano, la flûte traversière, le professeur
vient même à la maison le samedi; ce n'est pas
un professeur du conservatoire avec un étudiant qui a suivi des auditions et
qui a été accepté au conservatoire. Moi, je veux protéger la filière de
l'excellence, les étudiants qui suivent des cours par des professeurs du
conservatoire, inscrits dans la filière de formation extraordinaire qui est
donnée au conservatoire.
M. Caron (Régys)
: J'aurais une question sur un autre sujet, Mme David. Est-ce qu'il
n'y a pas lieu de restreindre la multiplication des églises, là, au Québec?
Mme David (Gouin) : La multiplication des églises.
M. Caron (Régys)
: Oui, des églises chrétiennes ou
autres confessions, puis ces gens-là semblent avoir
des facilités fiscales. C'est dans le journal ce matin, c'est pour ça
que je vous questionne là-dessus, à savoir si la prolifération de ces églises-là n'est pas inquiétante.
Mme David (Outremont) : Bien, écoutez, la question de la
religion est une question complexe, hein? La
prolifération des églises… On peut dire qu'on a vécu, au Québec, une
immense prolifération des églises catholiques dans les années… dans le dernier siècle. Alors là, il y a, évidemment,
d'autres églises. Est-ce qu'ils ont les mêmes régimes fiscaux, là? Vous semblez
dire, là… je vais regarder ça attentivement,
mais…
M. Caron (Régys)
:Il semble
assez facile d'inscrire une nouvelle église à Revenu Québec et obtenir
les facilités fiscales qui…
Mme David (Outremont) : Alors, c'est
deux questions que vous posez. Est-ce que je suis… j'ai une position sur
le fait que des gens soient évangélistes ou les gens adhèrent à une religion x
ou y? Ça, c'est une question, et évidemment la liberté de religion est inscrite
dans toute la Charte des droits et libertés.
Je pense que votre question, et peut-être
que je me trompe, est plus sur la question de la fiscalité par rapport aux
églises. Alors, écoutez, la liberté de religion
est une liberté totalement inscrite dans la Charte des droits et libertés. La
question de la fiscalité, bien, on va la
regarder, certainement,
s'il faut la regarder.
M. Robillard (Alexandre)
: Sur un
autre sujet aussi, Mme David, il y a des sites Internet qui sont
soumis, par exemple, à la Loi sur la protection du
consommateur. Hier, M. Couillard a dit que, sur le plan
linguistique, il n'y avait pas de… aucun recours possible…
Mme David (Outremont) : Avant-hier?
M. Robillard (Alexandre)
: Avant-hier, oui, c'est ça. Est-ce que
c'est vraiment le cas? Est-ce que vous êtes vraiment… Est-ce que vous êtes d'accord avec M. Couillard ou est-ce
qu'il y a… il n'y a
pas d'autre…
Mme David (Outremont) : Ce que
M. Couillard a dit, il a dit, et c'était… et je vous remercie de me
permettre de parler un petit peu du Plan
culturel numérique du Québec, parce que c'était dans cette annonce-là, entre autres,
qu'on donne de l'argent pour aider les médias, radios, télévisions, en région, entre
autres, de passer en HD, comme on dit, d'être beaucoup mieux équipés, puis qu'on va même organiser un colloque avec
l'institut des médias… le centre des médias… — en tout cas,
excusez-moi, j'oublie le nom, là — à l'Université Laval, pour
discuter de toutes ces questions, justement, d'intervention du rôle du Web dans
l'information, de l'information en région, de toutes les questions qui ont,
avec raison, inquiété beaucoup le milieu
journalistique.La question de Netflix, ça, je pense que M. Couillard a été clair que
c'est Netflix et autres qui sont discutés, d'ailleurs, assez
sérieusement, en ce moment, au CRTC, dans ses audiences. On va attendre le
rapport du CRTC, et nous-mêmes, nous allons réfléchir à travers ce colloque que
nous soutenons et organisons, là, dès le début de l'hiver prochain pour parler
de ces questions-là.
M. Robillard (Alexandre)
: Mais
M. Couillard faisait référence aux pays scandinaves comme si
c'était inévitable…
Mme David (Outremont) : Mais là
vous parlez d'une question linguistique, là. Je pense
que le Plan culturel va nous permettre de mettre une somme, je dirais,
assez substantielle d'argent, et les organismes culturels, je dois vous dire,
sont très, très satisfaits de cette…
M. Robillard (Alexandre)
: Mais
êtes-vous préoccupée par la place du français
sur Internet?
Mme David (Outremont) : La question de
la langue, c'est la question… bien, écoutez, c'est la question de la
fierté. Pensez-vous que je n'étais pas fière de regarder le succès qu'a Mommy
à Paris hier? C'est extraordinaire! On a… on était…
M. Robillard (Alexandre)
: …
Mme David (Outremont) : Pardon?
M. Robillard (Alexandre)
: C'est du cinéma.
Mme David (Outremont) : En français.
C'est extraordinaire! C'est extraordinaire!
M. Robillard (Alexandre)
: Oui, bien sûr,
mais là je vous parle d'Internet.
Mme David (Outremont) :Alors, Netflix
a une présence francophone. Vous allez dire :
Elle n'est pas importante, mais il y a une certaine présence de films francophones
sur Netflix. Ce que M. Couillard a
dit, c'est qu'évidemment c'est très présent, les gens, on ne peut pas les
empêcher de s'abonner à un site ou à un autre. Mais ce qu'on doit faire, et notre devoir — et moi, je le prends très au sérieux — c'est
d'être le plus présents possible, et le Plan
culturel numérique veut ça, donne les outils pour ça, d'être beaucoup plus présents sur la Toile en français,
avec toute la fierté qu'on a de notre création, de nos livres, de notre cinéma,
de nos musées. Et comme ça les touristes vont dire :
Bien là, quand je viens au Québec, là, c'est extraordinaire comme terre de
culture et de francophonie.Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 1)