(Treize heures vingt-neuf minutes)
M.
Turcotte
:
Donc, bonjour. Il me fait plaisir d'avoir convoqué ce point de presse en
prévision du dépôt de la pétition que j'ai accepté de parrainer, une pétition
de près de 8 000 signatures de gens du Haut-Richelieu et de Rouville. Je
suis accompagné aujourd'hui de Sylvie Jovin, qui est la présidente du Syndicat
des professionnelles de la santé Haut-Richelieu—Rouville, qui est aussi
infirmière clinicienne au CSSS Haut-Richelieu—Rouville; Line Larocque, qui est
première vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du
Québec; ainsi que de ma collègue Diane Lamarre, qui est notre porte-parole en
matière de santé et d'accessibilité aux soins, députée de Taillon, pour
dénoncer les coupures du gouvernement libéral en matière de santé sur notre
territoire.
C'est maintenant 42 lits qui seront coupés à
l'Hôpital du Haut-Richelieu : sept en pédiatrie, deux aux soins intensifs,
le reste dans les unités de médecine. Donc, comme député qui a travaillé pour
le projet d'agrandissement de l'Hôpital du Haut-Richelieu, qui a travaillé pour
avoir plus de services de santé pour notre population, de voir qu'il y a des
fermetures de lits et des postes d'infirmières, pratiquement 82 infirmières,
qui seront abolis ou qui commencent à être abolis, je me questionne beaucoup
sur la pertinence de ça à ce moment-ci, quand on sait très bien que notre population,
sur notre territoire du CSSS Haut-Richelieu—Rouville, a doublé depuis
l'ouverture de l'hôpital. Notre population est de plus en plus vieillissante,
donc on a besoin de soins de santé, d'accès aux soins.
L'Hôpital du Haut-Richelieu a fait des
gestes par le passé qui ont permis d'avoir des bonnes pratiques cliniques, et maintenant,
pour ces raisons-là, nous sommes pénalisés parce que nous avons posé des gestes
qui ont fait en sorte qu'on a des bonnes pratiques, notamment en psychiatrie ou
dans l'unité de décision clinique, qui fait en sorte que, statistiquement
parlant, on serait pénalisés sur le plan du nombre d'hospitalisations. Donc,
pour toutes ces raisons, j'appuie les gens du… les citoyens, mais aussi les
infirmières, les préposés, tout le personnel de l'Hôpital du Haut-Richelieu et
les médecins qui dénoncent ce virage lié uniquement, selon moi et selon nous, à
l'austérité du gouvernement libéral qui a décidé de couper.
Donc, je vais céder la parole, maintenant,
à notre porte-parole, Diane Lamarre.
Mme Lamarre : Merci beaucoup,
Dave. Écoutez, le ministre Barrette nous répète continuellement, et le gouvernement
Couillard, que les coupes n'ont pas d'impact sur les soins et les services. Or,
les soins et les services, c'est vraiment le coeur de la mission des établissements
de santé et c'est le coeur des besoins de la population d'un territoire donné.
Alors, quand on coupe dans du personnel,
des postes de personnel, c'est sûr qu'il y a des répercussions, et il va
falloir que le ministre reconnaisse ces conséquences-là. On travaille dans un
contexte où on n'a pas… les professionnels qui travaillent dans ces milieux-là
ne reçoivent pas l'écoute du ministre. Il n'y a pas de rencontre pour expliquer
le contexte. On a parlé d'un éventuel virage ambulatoire, on ne le voit pas, on
ne voit pas les plans concrètement, et les infirmières ont reçu leur avis de
coupure de poste au début d'août. Alors, on voit bien que c'est un petit peu de
l'improvisation, et il n'y a rien, à ce moment-ci, qui nous permet de croire
que les postes vont être préservés, parce que toute la supplantation va faire
en sorte qu'en bout de piste il y a vraiment des personnes qui ne pourront plus
exercer au sein d'un établissement de santé.
L'autre dimension, c'est que, vous le
voyez dans la nature des lits qui sont coupés, eh bien, on a des lits en soins
intensifs, on a des lits en pédiatrie… Il y a des expertises dans ça, il y a
des personnes, donc, qui ont vraiment développé des champs d'expertise, et ce n'est
pas vrai que tout ça peut être substitué pour n'importe quelle autre fonction,
même des fonctions ambulatoires. Si on est aux soins intensifs, on n'est pas
nécessairement compétentes du jour au lendemain... en tout cas, on n'a pas les
mêmes affinités, les mêmes intérêts pour aller du côté des soins, par exemple,
à domicile. Donc, il y a vraiment un besoin. Si on est en pédiatrie, on n'est
peut-être pas experte en soins palliatifs.
Alors, il y a vraiment des risques de
problème au niveau des soins et des services et il faut que le ministre accepte
d'écouter les professionnelles qui sont visées et qui font le travail
actuellement. Et ça, on ne l'entend pas, il n'y a pas d'écoute du côté du
ministre. C'est une approche qui est beaucoup plus technocrate, donc on pense à
une approche sur les technologies, sur des objets, des scans dans des hôpitaux,
mais on oublie qu'un réseau de santé, c'est un réseau qui est fait, et qui est
géré, et qui est animé par des êtres humains pour des êtres humains, et il faut
travailler en collaboration avec ces êtres humains là, et il faut expliquer, et
il faut surtout respecter l'importance de leur travail. Et, quand on ne va pas
sur place pour voir qu'est-ce qui se fait, voir dans quel contexte c'est fait,
bien, on a des décisions qui sont vraiment très basées sur des coupures
totalement arbitraires, et ça, c'est très risqué pour notre système de santé et
pour les soins aux patients. Alors, je laisse la parole.
Mme Jovin (Sylvie) : Bonjour.
Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est pour lancer la pétition pour interpeller
le ministre, M. Barrette, à la situation qui se vit au CSSS
Haut-Richelieu—Rouville. La situation actuelle, c'est pour contraindre… pour
arriver au 5,5 millions de compressions budgétaires. On coupe plus de 80
postes d'infirmières, d'infirmières auxiliaires, et on coupe 42 lits. Nous
avons besoin d'une directive claire pour continuer à maintenir des soins de
qualité. Actuellement, les professionnelles en soins sont en détresse, sont
insécures, elles ne savent pas où est-ce qu'elles vont se retrouver à court
terme.
Par le fait même, j'en profite pour
remercier la population qui nous ont supportés en signant la pétition et en
participant avec nous aux manifestations. Notre démarche, c'est réellement pour
continuer de donner des soins de qualité à la population et de maintenir en
poste les infirmières, les infirmières auxiliaires du CSSS. Merci.
Mme Larocque (Line) : Alors,
je viens en support à l'équipe locale du Haut-Richelieu‑Rouville pour dénoncer
qu'Haut-Richelieu—Rouville est touché, oui, mais c'est un tout. Il y a plusieurs
endroits où est-ce qu'il va y avoir des coupures dans la province. Au niveau du
Haut-Richelieu—Rouville, la population est très inquiète. Pour avoir signé 8 000 fois
la pétition, il y a quelque chose d'important, où est-ce qu'il faut que le
docteur, le ministre Barette s'attarde et regarde ce qui est fait à ce
niveau-là.
En plus, comme les gens l'ont dit avant
moi, il y a des coupures de faites qui touchent directement les soins à la
population, et on n'a aucun plan, aucun rapport pour ce qui va arriver après.
La population va se retrouver où? Elle va avoir à se déplacer où pour recevoir
les soins? Et ça cause une grande inquiétude à ce niveau-là.
Donc, si le ministre Barette a une réelle
volonté de regarder ce qui se passe sur le terrain, il devrait faire cesser les
fermetures de poste, arrêter le mouvement et rencontrer les gens et discuter,
essayer de trouver un plan pour rencontrer les objectifs de maintenir des soins
de qualité à la population. Merci.
M.
Turcotte
:
Donc, je vous remercie beaucoup.
(Fin à 13 h 37)