(Quinze heures cinquante minutes)
M. Coiteux : Essentiellement,
aujourd'hui, ce que je veux, c'est réagir au dépôt des demandes salariales de
la table commune de la FIQ et de la FAE. J'aimerais juste rappeler, d'emblée,
une chose. Vous savez, 1 % d'augmentation, ça représente 388 millions
de dollars. Là, je suis conscient que, pour chaque groupe, son 1 % ne
représente pas nécessairement ça, mais, lorsqu'on regarde l'ensemble du secteur
public, ça finit par faire ce 388 millions. C'est quand même un chiffre
qui est important. Si vous faites le calcul, la demande qui vient de tomber aujourd'hui
sur la table est quand même une grosse bouchée à avaler, hein? N'est-ce pas?
Alors, écoutez, ce que je veux rappeler aux
Québécois aujourd'hui puis aux syndicats en particulier, c'est que le contexte
budgétaire est très serré. Il est très, très, très serré. Néanmoins, le
gouvernement, bien entendu, va prendre connaissance en toute bonne foi du
détail des demandes qui nous ont été faites aujourd'hui et des suites qui
auront à être adressées, qui vont se faire, finalement, aux tables de
négociation.
Alors, écoutez, au plus tard cet automne,
au cours de l'automne, on va présenter les offres gouvernementales, qui, je le
rappelle, vont prendre en compte non seulement les demandes syndicales, mais
aussi et surtout, d'abord et avant tout, l'intérêt de l'ensemble des Québécois,
et ça dans le contexte de ce qui est notre capacité fiscale réelle.
Alors, j'aimerais rappeler une chose
aujourd'hui, qui est très importante : l'objectif du gouvernement, il est
absolument inébranlable quant à rétablir l'équilibre budgétaire en 2015‑2016,
et de le maintenir par la suite. Ce n'est pas seulement une question de
rétablir l'équilibre en 2015‑2016, c'est surtout d'être capable de le
maintenir, et ce, et c'est très important aussi de le mentionner, sans
augmenter le fardeau fiscal des Québécois. Essentiellement, on a pris la
décision responsable, comme gouvernement, que nous n'allions plus pelleter dans
la cour de nos enfants, et qu'on allait assumer nos responsabilités. Et
d'ailleurs, en ce qui me concerne, c'est l'une des raisons principales pour
laquelle je suis venu en politique.
Alors, essentiellement, mon message est le
suivant aux syndicats aujourd'hui : Nous allons négocier en toute bonne
foi avec les syndicats, mais nous allons négocier en toute bonne foi ce qui est
négociable pour les Québécois. Merci beaucoup.
M. Caron (Régys)
: À
combien chiffrez-vous, M. Coiteux, la demande globale de la FIQ et la FAE, à savoir
13,5 %? Pouvez-vous le faire?
M. Coiteux : Bien, écoutez, je
rappelle que 1 %, ça représente 388 millions, donc faites vos
calculs, là. Faites…
M. Caron (Régys)
: Vous
multipliez par 13,5 %?
M. Coiteux : Bien, ça fait un
gros chiffre. Ça fait un très gros chiffre.
M. Dutrisac (Robert)
:
388 millions, c'est pour eux autres ou c'est pour l'ensemble…
M. Coiteux : C'est dans l'ensemble
du secteur public, mais, vous savez, dans ce domaine-là, chaque groupe va
calculer son 1 %, mais le 1 % va finir par s'appliquer à tout le
monde. Alors, quand ça s'applique à tout le monde, ça finit par faire les
montants que je mentionne.
M. Chouinard (Tommy)
:
Mais vous dites que c'est une grosse bouchée à avaler, là, c'est une trop
grosse bouchée à avaler, là…
M. Coiteux : C'est une très
grosse bouchée puisqu'on a un contexte budgétaire qui est serré, qui est connu
de tous. D'ailleurs, dans les rencontres que j'ai eues cet automne, en
septembre en particulier, avec les syndicats, on a eu une conversation, je
dirais, intéressante, là, mais basée sur les faits. On a eu une conversation
sur ce qu'était la situation budgétaire, et personne ne contestait la
difficulté dans laquelle on se trouve aujourd'hui. On va rétablir l'équilibre
budgétaire, on va maintenir l'équilibre budgétaire, ensuite, après 2015‑2016…
et dans ce contexte-là, on peut négocier, mais on peut négocier dans le cadre
financier qu'est celui qui est négociable.
M. Chouinard (Tommy)
:
Mais justement vous avez rencontré les leaders syndicaux, trouvez-vous que,
justement, ces rappels que vous avez faits sur le contexte difficile a été
entendu, compte tenu des demandes qui sont présentées?
M. Coiteux : Bien, ils ont
déposé, en ce qui concerne la FIQ et la FAE aujourd'hui, ils ont déposé leurs
demandes. On va les analyser, bien entendu, mais c'est simplement... je
rappelle à tout le monde aujourd'hui puis à l'ensemble des Québécois, écoutez,
1 %, si on le multiplie par des chiffres importants, comme ceux qui ont
été soulevés aujourd'hui, c'est un gros morceau. Et c'est un morceau... on va
le regarder, mais on va le regarder dans le contexte où on doit absolument
rétablir l'équilibre budgétaire, on doit le maintenir par la suite et on ne va
pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois.
Journaliste
: ...l'équilibre
budgétaire, c'est le déficit zéro, M. Coiteux?
M. Coiteux : Oui. L'équilibre
budgétaire, ça veut dire que notre solde budgétaire, il est zéro. Il doit être
zéro à partir de 2015‑2016, il doit encore être zéro en 2016‑2017, puis il doit
encore être zéro en 2017‑2018, et ainsi de suite.
Journaliste
:
...déficit zéro, mais les offres, vous allez les présenter avant les fêtes ou
après les fêtes?
M. Coiteux : Écoutez, selon la
loi, on a un certain nombre de jours, mais on a l'intention, au courant de
l'automne, de présenter nos propres offres. On va faire l'analyse, là, des
demandes qui auront été présentées.
M. Dutrisac (Robert)
:
J'imagine que ça va être après la mise à jour économique... financière et
économique...
M. Coiteux : On n'a pas établi
la date où on allait le faire. On allait le faire en respectant totalement le
cadre normatif et législatif qui accompagne les négociations.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, il y a de voix qui s'élèvent, surtout du côté syndical, pour dire
que le déficit zéro, c'est finalement pas si important que ça, que, finalement,
cet objectif-là est trop ambitieux dans les circonstances. On voit que la
croissance économique est plus lente que prévu. Est-ce que vous ne soumettez
pas, justement, l'économie en général aussi à des pressions trop grandes par
rapport à cet objectif-là?
M. Coiteux : Je crois que, si
on retardait les choses, on aurait une marche encore plus haute à monter, à
gravir pour rétablir la situation. Il va falloir rétablir la situation. Alors,
attendre, c'est rendre l'exercice encore plus difficile, plus pénible, plus
contraignant, avec moins de marge de manoeuvre, y compris dans le cadre des
négociations avec les employés du secteur public.
Mais, au-delà de ça, je rappellerais une
chose très importante : on était supposés être en équilibre en 2013‑2014.
On était supposés être en équilibre et on s'était donné cinq ans pour y
arriver. Alors, lorsqu'on dit qu'on va l'atteindre en 2015‑2016, on aura pris
sept ans pour y arriver. On a pris beaucoup de temps pour y arriver, il est
hors de question qu'on prenne davantage de temps.
La Modératrice
: Une
dernière.
M. Caron (Régys)
:
M. Coiteux, les syndicats se plaignent d'avoir accumulé, au fil des ans,
des retards salariaux en termes de l'indice des prix à la consommation, les
professionnels parlent de 30 %. Qu'allez-vous faire pour, comment dire,
améliorer l'attraction des emplois dans la fonction publique? À vous entendre,
ce n'est pas dans cette négociation-là que ça va se faire.
M. Coiteux : Bien, c'est qu'on
doit négocier à l'intérieur de ce qu'il est possible de faire, et puis, si on
n'a pas les moyens financiers de donner certaines choses, il serait
irresponsable de le faire. On ne va pas aller en déficit budgétaire pour donner
des choses qu'on ne peut pas donner. On ne va pas augmenter les impôts des
Québécois pour donner des choses qu'on ne peut pas donner.
Alors, on va négocier en toute bonne foi,
mais on va négocier dans le cadre financier qui est celui des contribuables du Québec,
qui, eux, paient la facture par leurs taxes, par leurs impôts, par le travail
qu'ils font chaque jour. Et leur charge fiscale est élevée, et c'est peut-être
même l'une des raisons, savez-vous, pour laquelle notre économie ne donne pas
tout le potentiel dont elle serait capable. Alors, on ne va pas s'en mettre
davantage, de poids, en disant qu'on va aller augmenter les impôts. On ne le
fera pas.
La Modératrice
: C'est
bon, merci beaucoup.
M. Coiteux : Merci. Merci
beaucoup.
(Fin à 15 h 57)