To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles

Version finale

Tuesday, November 4, 2014, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-huit minutes)

M. Arcand : Alors, aujourd'hui, c'est une journée spéciale puisque je suis en compagnie de mon vis-à-vis de l'Ontario, l'honorable Bob Chiarelli, ministre de l'Énergie, et je tiens à le remercier d'être venu dans la Vieille Capitale aujourd'hui. So thank you, Bob, for being here with me today.

Par leur proximité géographique, mais également historique, le Québec et l'Ontario ont toujours été des partenaires, particulièrement au niveau économique et commercial. Dans plusieurs domaines, nous travaillons déjà de pair, et l'accord de commerce et de coopération entre le Québec et l'Ontario, signé par nos deux gouvernements en septembre 2009, ce sont un des exemples les plus puissants de cette collaboration.

Et d'ailleurs un des domaines dans lequel le Québec et l'Ontario excellent est celui de l'énergie. Nous sommes des leaders en la matière au Canada et en Amérique du Nord. Le Québec est un chef de fil mondial en production d'hydroélectricité et l'un des plus grands producteurs d'énergie renouvelable en Amérique du Nord. Nous soutenons également l'innovation énergétique et le développement des nouvelles sources d'énergie verte.

Nous avons également le Plan Nord où le Québec entend mettre en valeur l'immense potentiel énergétique du territoire nordique. C'est un projet qui mise entre autres sur le développement minier, forestier et touristique du Nord-du-Québec, qui stimulera le savoir-faire québécois en matière d'innovation afin de répondre à la demande énergétique de tous les projets qui vont démarrer dans le Nord. Notre volonté est donc de travailler ensemble afin de profiter des possibilités et des avancées en matière d'énergie.

Cette volonté, elle s'est concrétisée à la Conférence des ministres de l'Énergie et des Mines, qui s'est tenue à Sudbury en août dernier. Je me suis engagé alors, avec M. Chiarelli, à créer un groupe de travail sur les enjeux énergétiques, et c'est pour les travaux de ce groupe que nous sommes réunis aujourd'hui. Ce groupe a pour mandat d'étudier les possibilités d'accroître le commerce énergétique et de comparer des stratégies et des pratiques dans certains domaines énergétiques. De plus, pour soutenir le groupe de travail, nous avons créé trois sous-comités qui vont se pencher sur des enjeux majeurs pour le secteur de l'énergie dans nos deux provinces.

Le premier concerne les collectivités hors réseau, «off-grid», pour employer une expression bien connue. Ces communautés, souvent situées en régions éloignées, ne sont pas connectées aux réseaux électriques et sont dépendantes du diesel pour générer leur électricité. Au Québec, 22 réseaux autonomes, dont 14 situés au Nunavik, desservent une population de 35 000 habitants, dont plusieurs appartiennent à des communautés autochtones. Le comité va donc échanger de l'information, de l'expertise technique sur les approches et les projets actuels afin de réduire leur utilisation de combustible fossile et d'encourager la participation de ces communautés dans le secteur de l'énergie.

Le deuxième sous-comité est celui du commerce de l'électricité. Il va explorer, en fonction des infrastructures existantes, des possibilités d'affaires qui profiteraient aux deux provinces à court et à moyen terme, et examinera également l'étendue des investissements nécessaires pour favoriser d'autres échanges d'électricité. Par exemple, les deux provinces explorent actuellement la possibilité d'échanger davantage de l'électricité en période de pointe. Il s'agit d'une piste intéressante puisque le Québec et l'Ontario n'ont pas leur période de pointe de consommation en même temps. Celle du Québec est en hiver et celle de l'Ontario est en été. Nous examinons actuellement les façons de profiter de cette complémentarité pour améliorer la stabilité de nos réseaux à faible coût.

Enfin, le troisième sous-comité, c'est le sous-comité du pétrole et du gaz naturel. Il va déterminer les intérêts et les prises de position communes au Québec et à l'Ontario concernant le projet Énergie Est de TransCanada, qui a récemment été déposé devant l'Office national de l'énergie.

Je tiens à souligner ici que le Québec et l'Ontario ont des préoccupations communes en ce qui concerne Énergie Est, et c'est pour cela qu'on travaille ensemble sur cette question. De plus, nos deux provinces travailleront également sur d'autres enjeux liés au gaz naturel et aux produits du pétrole afin d'assurer la sécurité des approvisionnements et de maintenir les prix à des niveaux raisonnables dans les questions de coûts, entre autres, à long terme dans les deux marchés.

Les travaux, donc, de ces trois sous-comités avancent rondement. Plusieurs projets à l'avantage des deux parties ont déjà été proposés. Les travaux vont se poursuivre au cours des prochains mois, et il est clair également que nous aurons l'occasion d'en discuter lors de la réunion qui aura lieu à la fin novembre avec les conseils des ministres du Québec et de l'Ontario.

Nous poursuivons donc notre collaboration en matière de politique énergétique. Nous espérons amener des changements positifs qui vont profiter à la fois au Québec, à l'Ontario et à tout le Canada.

J'aimerais maintenant céder la parole à mon collègue de l'Ontario, l'honorable Bob Chiarelli, qui est le ministre de l'Énergie de l'Ontario. Bob.

M. Chiarelli (Bob) : Merci, Pierre. Bonjour à tous. C'est un plaisir d'être ici, à Québec, pour rencontrer M. Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles. Nous sommes heureux de vous revoir pour notre réunion conjointe de membres des conseils des ministres à Toronto le 21 novembre.

Premier Couillard and Premier Wynne are continuing our traditional partnership. Québec and Ontario are great trading partners and great friends, with many common interests, and, in August, Premier Couillard and Premier Wynne spoke about exploring the viability of increased electricity trade. I had the chance to meet with Minister Arcand in Sudbury in August, in Ottawa earlier this fall and now here today. It is clear that we share a long-term vision for electricity that is clean, reliable and affordable. We also agree that we should have a collaborative approach on important subjects like climate change and oil and gas infrastructure. As new governments, we've moved quickly and now we have three subcommittees at work.

The first of these is looking at improving energy options for remote First Nation communities, particularly where it is not economical to connect them to the grid. The current practice of shipping barrels of diesel into these communities is difficult, expensive and emissions intensive.

Next, the oil and gas subcommittee is looking at both our domestic refining and petrochemical sectors and the issues around interprovincial pipelines. With the filing of the TransCanada's Energy East application with the National Energy Board, our work on this area is timely, and we will work cooperatively with the province of Québec.

The third subcommittee on electricity trade gets to the heart of what Premiers Wynne and Couillard committed to this summer. How can we improve the potential of our electricity systems? By cooperating, by planning and by working together. And the reality is that Ontario and Québec already trade a significant amount of electricity as part of the regular operations of our electricity markets. For example, in 2013, 6.4 terawatthours of electricity flowed, back and forth, across our interties, across our borders. That's the equivalent to about 4% of all of Ontario's electricity production that year.

And now we're looking at what we can do to further enhance the flexibility, reliability and the cost effectiveness of our existing systems in the near term and what types of mutual beneficial trade arrangements may be viable over the long term. We're very happy to say that this subcommittee is working out arrangements for a seasonal capacity exchange. This will allow us to take advantage of the fact that our provinces face the highest electricity demands at different times of the year. And other near term initiatives include more frequent scheduling of Québec imports in Ontario's wholesale electricity market and increasing the amount of the operating reserve that Québec can provide to Ontario.

Québec and Ontario are neighbors, friends and trading partners. The energy sector is just one of the many ways we will work to strengthen our friendship in the coming years. Thank you.

M. Lavallée (Hugo) : M. Arcand, donc, à quel moment est-ce qu'on pourrait s'attendre à obtenir du gouvernement du Québec qu'il exporte davantage d'énergie vers l'Ontario? Parce que, jusqu'à présent, le Québec semblait très porté à exporter vers la Nouvelle-Angleterre. Je pense qu'il y a une volonté de votre gouvernement d'accroître les échanges avec l'Ontario, mais de quelle manière, à quel moment est-ce que ça pourrait se matérialiser?

M. Arcand : Bien, on travaille actuellement… comme on l'a expliqué, on travaille actuellement avec les sous-comités qui sont là. Je vais... Vous savez, on continue quand même à exporter davantage. D'abord, il y a un lien de complémentarité, on a besoin de l'Ontario durant la période hivernale, l'Ontario a besoin de nous pendant la période d'été. Donc, il y a eu, quand même, des échanges qui ont été faits. Si je regarde, par exemple, 2006, on n'avait même pas un térawattheure d'exportation vers l'Ontario et on n'importait même pas un térawattheure. En 2013, lorsque je regarde le chiffre, on a exporté quatre térawattheures et c'est deux que nous avons importé. Donc, il y a une augmentation qui se fait de façon importante.

Je pense qu'on peut améliorer et intensifier cela. On va certainement le faire de façon importante au cours des prochaines années, parce que, comme vous le savez, l'Ontario a à prendre des décisions sur la question de la centrale nucléaire, et ils ont des investissements également, je dirais, à faire éventuellement si on veut encore améliorer les choses, et ce sont des questions qu'on va certainement discuter lors du conseil des ministres conjoint entre autres qui aura lieu au mois de novembre à Toronto. Mais, en attendant, on se prépare. Je pense qu'il y a des occasions qui peuvent être intéressantes pour augmenter davantage nos interconnexions avec l'Ontario, et il est clair que, pour nous, l'Ontario est un ami, un partenaire qui est important et sur lequel on va continuer de travailler ensemble. Et le Québec est prêt à travailler avec l'Ontario.

M. Lavallée (Hugo) : Dans le sens où ça prendrait davantage d'infrastructures, là.

M. Arcand : C'est-à-dire de la part... Il y a un certain nombre de mégawatts, là, on peut aller jusqu'à 1 000 mégawatts, qui nécessitent des investissements de la part de l'Ontario, mais qui n'en nécessitent pas de la part du Québec. Alors, ce sera une décision éventuelle qui pourra être prise par le gouvernement ontarien, et il y a d'autres options également qui existent de ce côté-là. Alors, on travail de pair, comme je vous dis, ensemble, et nous avons également demandé, de façon conjointe, dans plusieurs, je dirais, communications que nous avons eues avec le gouvernement fédéral, de travailler également ensemble pour aider nos communautés éloignées, comme vous le savez, que ce soit dans le cadre du Plan Nord ou dans le Nord de l'Ontario, pour avoir un appui supplémentaire du gouvernement fédéral pour essayer, évidemment, d'avoir moins de diesel entre autres et plus d'énergies renouvelables dans ces régions-là qui ne sont pas connectées au réseau hydroélectrique.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant l'île d'Anticosti, on apprenait que la compagnie Junex n'a pas trouvé, là, d'investisseurs pour pouvoir procéder aux travaux exploratoires qu'elle avait l'intention de mener. Comment vous interprétez l'absence d'appétit de la part d'investisseurs pour mener des travaux, alors qu'on semble voir un potentiel important sur l'île d'Anticosti?

M. Arcand : Écoutez, pour l'instant, vous comprenez, nous avions demandé à Junex d'avoir une entente avec un partenaire privé. Il est clair actuellement que, compte tenu que le prix du pétrole ait vraiment baissé de façon significative, il semble y avoir, donc, certains surplus dans le domaine pétrolier actuellement, il est clair que Junex, à ce stade-ci, n'a pas réussi à trouver preneur.

M. Lavallée (Hugo) : …le gouvernement du Québec ne pourrait-il pas investir davantage?

M. Arcand : Bien, écoutez, pour l'instant, je pense qu'on est en période, actuellement, de restructuration, on est en période également où on recherche des investissements à l'extérieur, mais je pense qu'il y a déjà le projet qui existe avec Pétrolia, sur lequel on est en train de faire les recherches nécessaires, l'exploration, si on veut. On est en train de terminer le carottage à ce niveau-là, mais on se concentre sur ce projet-là pour l'instant.

Mais je pense que pour... Moi, j'ai rencontré beaucoup d'autres entreprises, non pas du domaine pétrolier, mais du domaine minier, et c'est là-dessus actuellement que l'on se concentre.

M. Lavallée (Hugo) : Une dernière question. On entendait M. Hollande faire référence aux gaz de schiste dans son point de presse, en réitérant son opposition ou ses fortes réserves aux gaz de schiste. Est-ce que, donc, au Québec on ne devrait pas tenir compte davantage du point de vue exprimé par le gouvernement français qui voit une menace environnementale à l'exploitation de ces gaz-là?

M. Arcand : Bien, vous savez, d'abord, premièrement, au Québec, il n'y a pas... Depuis 2010, là, on a à peu près cessé l'exploration du gaz de schiste dans le cas du Québec. L'ancien gouvernement avait demandé un rapport sur le gaz de schiste, et donc on va attendre la conclusion de ce rapport-là, qui... ce rapport-là va servir à l'évaluation environnementale stratégique, et, par la suite, bien, on regardera qu'est-ce qu'on fait avec le gaz de schiste au Québec. Mais, pour l'instant, il n'y a pas vraiment de projet, il n'y a même pas de demande, actuellement, même d'explorer cette chose-là actuellement.

M. Gagné (Louis) : Vous avez parlé... Excusez-moi. Pour revenir au transfert d'électricité, si j'ai bien compris, ça nécessite la construction d'infrastructures du côté ontarien pour...

M. Arcand : Oui, bien, favoriser certaines interconnexions, là, je comprends, surtout dans la région de Gatineau et d'Ottawa, je pense, hein? On a besoin d'avoir des investissements de ce côté-là pour pouvoir augmenter l'interconnexion.

M. Gagné (Louis) : Puis est-ce que le gouvernement du Québec ou Hydro-Québec pourrait participer à la construction de ces infrastructures-là, sachant que c'est pour acheminer de l'électricité québécoise?

M. Arcand : Bien, écoutez, pour l'instant, c'est une décision du gouvernement ontarien, qu'ils doivent prendre, mais nous sommes prêts à travailler avec eux, bien sûr, pour faciliter les exportations. Mais je ne pense pas qu'on doive investir dans les coûts d'infrastructures en Ontario.

(Fin à 13 h 44)

Participants


Document(s) Related