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Point de presse de M. Stéphane Bédard, chef de l'opposition officielle

Version finale

Wednesday, November 5, 2014, 15 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-huit minutes)

M. Bédard : Bon, alors, je suis ici pour réagir, M. Ouellet, suite à la négociation et au règlement d'un pacte fiscal qui n'en est pas un. C'est un… on avait appelé ça un marché de dupes, bien là, finalement, on a… le chat est sorti du sac. On sait pourquoi cette entente-là… on a forcé la main des unions… et qui crée littéralement, là, des divisions à travers les maires, c'est ce qu'on a fait. C'est principalement Montréal et Québec où il y avait des problèmes, puis là, maintenant, on dit à tous les contribuables du Québec : Vous allez payer, payer plus. On a décidé littéralement de sous-traiter 300 millions de taxes à tous les contribuables du Québec à cause des problèmes qui sont vécus à Québec et Montréal. C'est du jamais-vu. C'est un deal qu'on ne connaissait pas, là.

Suite au dépôt du projet de loi n° 3, plusieurs maires à travers le Québec se demandaient : Pourquoi on fait ça? Pourquoi on fait payer les retraités? Bien, maintenant, on sait quoi, là, il y a eu une entente qui a été faite où, littéralement, le gouvernement est complice en s'assurant maintenant que tous les contribuables du Québec vont être attaqués, vont avoir à payer plus et auront moins de services.

Ce qui est plus grave à travers ça, c'est qu'on attaque principalement des intervenants en région qui travaillent dans le développement économique. Vous savez, le réseau des CLD, ce n'est pas rien que… ce n'est pas une structure, là, c'est un regroupement de toutes les structures autour de laquelle s'anime une expertise formidable d'à peu près 1 000 personnes, qui vont être congédiées, à travers les régions, ou licenciées, mais surtout 3 000 bénévoles, gens d'affaires, gens des milieux sociaux qui croient au développement économique. On avait donné le pouvoir à ces intervenants d'agir sur le développement économique de leurs territoires au lieu de transformer chaque projet d'entreprise en une bataille de clocher entre différentes villes. Le gouvernement revient en arrière, refait un exercice qui va diviser le Québec au niveau du développement économique. C'est un retour en arrière qui va coûter cher aux Québécois. En plus du 300 millions qui va être sous-traité à tous les payeurs de taxes, les familles du Québec, bien, en bout de ligne, en plus, on va faire moins de développement.

Et moi, quand j'entends M. Couillard tantôt, là, dans une ambiance funèbre, parler qu'il veut donner plus de pouvoirs aux régions, là, en leur envoyant une facture de 300 millions, ça me fait penser à Néron qui joue de la harpe quand Rome est en train de brûler, littéralement, là, puis il pense que les gens vont siffler avec son air, là. Il n'y a personne qui a été dupe de ça. Moi, c'est la première fois que je vois un pacte fiscal être dénoncé par des maires aussi importants, de toutes allégeances, que ce soit Longueuil, Saguenay, Trois-Rivières, Gatineau, Laval. Vous savez, finalement, c'est tout le Québec qui est perdant, et on a exporté des problèmes qui se vivaient dans deux municipalités à tous les contribuables du Québec.

Donc, rendus là, qu'est-ce qu'on fait? Le gouvernement vient de signer une entente, finalement, qui n'existe pas. C'est ce qu'on constate. Et là c'est vrai pour les villes que je vous ai nommées, mais je pourrais vous déposer des dizaines de lettres qu'on reçoit à tous les jours de maires et mairesses qui disent : On n'est pas partie à cette entente, il n'y a pas de véritable entente.

Il y a l'imposition de conditions qui vont mener à des hausses de taxes. Donc, si le gouvernement veut une vraie entente puis s'il croit au développement régional puis à la concertation, bien, je l'invite à se rasseoir, à faire ce qu'il aurait dû faire depuis des mois au lieu d'agir sous des… derrière des portes closes. Cacher littéralement ses intentions, c'est ce qu'ils ont fait, là. Il n'y a personne qui… ils n'ont jamais oeuvré à visage découvert. Les gens ont été placés devant le fait accompli. On vient ponctionner les contribuables du Québec de 300 millions, donc… avec la complicité de la CAQ, d'ailleurs, là-dessus parce que le projet de loi n° 3 a été déposé en grande complicité avec la CAQ. Ce qu'on voit, c'est qu'il y avait des petits caractères encore, c'était celui de dire que les problèmes qu'on vit à Québec et Montréal, bien, maintenant, on fait payer tous les payeurs de taxes au Québec.

Donc, très déçu, catastrophé pour le développement régional, catastrophé pour la création d'emplois, mais surtout, pour tout ce réseau de bénévoles, de gens d'affaires, femmes et hommes qui ont décidé de s'activer autour des CLD pour faire du développement économique, créer des emplois dans leurs régions. Bien, ces gens-là, actuellement, ils reçoivent un coup de pied au derrière, du gouvernement, puis ils disent : Allez faire d'autre chose, nous autres, on n'est pas là, on ne croit pas au développement économique par ceux et celles qui s'activent dans l'économie sociale et dans les entreprises du Québec.

M. Ouellet (Martin) : Les maires ont été dupés. C'est ce que vous dites?

M. Bédard : L'ensemble des maires. Les deux seuls…

M. Ouellet (Martin) : Ils ont été dupés? Ils ont été dupes?

M. Bédard : Non. Ils ont été dupés parce qu'eux… Là, ce qu'on voit maintenant, c'est que cette entente-là a été négociée par quelques personnes, sans transparence, là. Quand je vois… moi, c'est la première fois que je vois des mairesses et maires de villes aussi importantes dénoncer ce qui est supposé être un pacte. Le mot «pacte» est supposé être la rencontre de consentements. Il n'y a pas de consentement. Ce qu'il y a, c'est une division puis une conviction claire qu'on s'est fait avoir. Puis, au-delà des maires et des mairesses, tout le monde sait que c'est les contribuables qui se sont fait avoir, là. Les hausses de taxes, là, c'est les payeurs de toutes ces municipalités-là qui vont payer. Donc…

Première fois… un gouvernement d'une arrogance que j'ai rarement vue, qui pense, à partir de mots genre «développement régional» puis «on croit aux régions», nous duper puis faire avaler une facture de 300 millions, partout sur le territoire. Donc, c'est… Je ne pensais pas que le gouvernement allait avoir l'indécence d'aujourd'hui, d'annoncer qu'il signait un pacte qui n'existe pas.

M. Ouellet (Martin) : Il n'y a aucun mérite à ce pacte-là?

M. Bédard : Bien, il faudrait en trouver un. Ah! Il y a peut-être un mérite. Le gouvernement, vous savez, c'est un champion de taxes. Alors, il y a l'article 3.3 que je vous ai parlé, de ce matin, qui dit que, bien, l'an prochain, on va regarder comment on peut permettre aux villes de taxer plus. Imaginez-vous! L'article 3.3 dit : De façon exploratoire, on va vous donner les moyens pour aller chercher plus d'argent dans les poches des contribuables pour pallier à cette demande de 300 millions. Mais qui est perdant là-dedans? C'est le contribuable. Puis je suis content de voir que les maires n'ont pas été dupes de ça, littéralement. Parce que, regardez, on parlait du projet de loi n° 3. Le projet de loi n° 3 fait... il y a deux maires qui sont contents, où il y a un avantage économique; les autres avaient réglé en grande partie leurs problèmes. À Trois-Rivières, à Saguenay, un peu partout, ils avaient réglé leurs problèmes. Ça fait qu'eux ils n'ont aucun avantage, ils n'ont que les inconvénients. Alors, c'est ça, le marché de dupes auquel on a été confrontés.

Puis l'empressement du gouvernement… On se demandait toujours : Pourquoi ils font ça? Pour qui? Il n'y a personne qui réclamait ça, sûrement pas les retraités des villes. Bien là, ce qu'on voit, il y a vraiment un deal, là, un deal qui fait en sorte...

M. Ouellet (Martin) : Qu'est-ce que vous voulez dire, «un deal»?

M. Bédard : Bien, un deal, c'est clairement...

M. Ouellet (Martin) : Un deal avec Labeaume puis Coderre?

M. Bédard : À qui est l'avantage? Les contribuables sont perdants, les régions sont perdantes, la plupart des municipalités sont perdantes. Alors, les deux seules, c'est Québec et Montréal, qui disent… un avantage. Donc, toutes les banlieues sont perdantes, les régions... toutes les régions sont perdantes. Donc, le deal, il est où? Le deal, il est de dire : Regardez, moi, je vais m'amuser dans vos régimes de retraite puis je vais faire payer les retraités — parce que c'est principalement ça, à Québec et Montréal, l'objectif — puis je ne tiendrai pas compte que, oui, la plupart des municipalités avaient réglé en grande partie leurs problèmes de régimes de retraite, de consentement avec les employés. Alors... Mais là, par contre, sur la facture de 300 millions, il ne la répartit pas dans les deux villes. Non, non, il dit : Le 300 millions, ah! là, tous les payeurs de taxes en région, là, eux autres, ils vont payer. Alors, c'est ça, le grand deal qu'on voit apparaître, là.

Mais moi, je pense qu'où on franchit l'indécence, c'est quand on convoque une conférence de presse aujourd'hui, avec des faces d'enterrement puis Néron qui joue de la harpe, là, pendant que les autres dénoncent puis disent : Ce n'est pas vrai que nos contribuables vont payer plus à cause de vos problèmes à vous autres. Si le gouvernement n'a pas le courage de prendre des décisions dans ses instances à lui, là, pour rétablir son équilibre budgétaire, bien là il est démasqué, là. Là, il dit aux villes : Augmentez vos taxes, puis je ne ferai pas de bruit, moi. Bien, voyons! Bien, voyons! Merci.

(Fin à 15 h 56)

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