(Onze heures seize minutes)
M. Fournier
: Merci. Merci
beaucoup. Alors, d'abord quelques mots, ensuite je vais tourner quelques diapos
pour une meilleure compréhension de ce que nous annonçons aujourd'hui, puis,
après ça, quelques échanges.
En avril dernier, le premier ministre
s'est engagé envers la transparence. Le premier ministre m'a donc confié comme
responsabilité prioritaire celle de créer un accès sans précédent à
l'information. Aujourd'hui, je vous annonce que les agendas des membres du
Conseil exécutif seront systématiquement publiés, et ce, de manière proactive.
L'ensemble de leurs activités publiques ainsi que leurs rencontres sollicitées
par des acteurs non gouvernementaux seront en ligne sur les sites Internet des
différents ministères.
Le mandat du premier ministre demande aux
membres du Conseil exécutif, afin qu'ils se donnent de nouvelles pratiques,
afin d'accroître la transparence de leurs agendas, de se gouverner en fonction
de quatre principes-phares.
D'abord, évidemment, la transparence. Les
activités et les rencontres de ministres sont d'intérêt public.
Ensuite, l'aménagement d'un espace de
travail privé. Bien qu'il soit souhaitable d'accorder tout l'espace possible à
la transparence, certaines discussions ne peuvent pas se tenir ou se prendre sur
la place publique. Il en va ainsi de l'efficacité et du sain exercice de
démocratie.
Le troisième grand principe : les
exceptions justifiées par l'intérêt public. La bonne gouvernance suppose
d'éviter que soient diffusés des renseignements susceptibles de porter
préjudice à la sécurité d'un individu ou de l'État.
Enfin, le quatrième principe : la
protection des renseignements personnels des citoyens.
La mesure annoncée aujourd'hui implique que
chaque membre du Conseil exécutif se donne un nouveau mode de fonctionnement et
de conduite. En vue de les aider dans ce tournant, le premier ministre m'a
confié également la responsabilité de préparer un guide de soutien destiné aux
membres du Conseil exécutif et à leur personnel. Le guide se trouve dans la pochette
de presse que vous avez reçue.
Actuellement, nulle part ailleurs dans le
monde, les membres du gouvernement ne diffusent aussi systématiquement et avec
autant de précision les agendas de rencontres et des activités publiques. C'est
ainsi que la diffusion des agendas ministériels marque un nouveau jalon dans la
réalisation de nos engagements en matière de transparence gouvernementale. Le
mandat du premier ministre repose sur la combinaison de deux approches, de deux
mécanismes distincts de diffusion des agendas.
D'abord, les activités publiques. À partir
du 15 janvier 2015, les activités publiques de tous les membres du Conseil
exécutif seront diffusées sur les sites Internet des ministères sous forme
d'agenda structuré comme cela se fait déjà pour le premier ministre du Québec
et comme on peut également l'observer aux États-Unis, en Belgique ou en France.
Ces activités seront diffusées au plus tard le dernier jour ouvrable avant la
tenue sauf si des motifs liés à la sécurité justifient de reporter cette
décision au jour même de l'activité. Cet agenda indiquera notamment la
participation d'un membre du Conseil exécutif à un événement public, à une
activité protocolaire ou aux travaux parlementaires ainsi que les discours
publics et les voyages officiels.
Deuxième mécanisme pour les rencontres
sollicitées par des acteurs non gouvernementaux. Les renseignements relatifs
aux rencontres avec des acteurs non gouvernementaux auxquelles participe un
membre du Conseil exécutif, à ce titre, seront diffusés sur les sites Internet
des ministères sous forme de listes. Cette pratique est inspirée de celles du
Royaume-Uni et de l'Écosse. La diffusion se fera sur une base mensuelle, trois
mois après le premier jour du mois concerné. La compilation des rencontres
débutera donc en janvier 2015, et la diffusion débutera trois mois plus tard,
soit au début du mois d'avril 2015. Ce délai de trois mois est le même que
celui prévu en Écosse. Il permet d'assurer la bonne marche des affaires
gouvernementales, protège la sécurité, permet aussi de diffuser davantage
d'information. Il est aussi en cohérence avec la loi en matière de lobbyisme.
On retrouvera à cet agenda mensuel des
rencontres, telle qu'une rencontre sollicitée par le représentant d'une entreprise,
d'une organisation, d'une coalition, d'une association, d'un syndicat ou d'un
groupe de citoyens; ou encore une rencontre sollicitée par un maire, un
recteur, un directeur général d'hôpital ou de cégep.
La combinaison de ces deux approches
permettra d'accéder à une transparence qui soit optimale pour les citoyennes et
citoyens, tout en préservant une bonne gouvernance et l'efficacité gouvernementale
et en respectant la protection des renseignements personnels.
Les nouvelles pratiques annoncées
aujourd'hui représentent une avancée par rapport à la situation actuelle, et
ce, à plusieurs niveaux. Premièrement, les activités publiques de tous les
membres du Conseil exécutif seront systématiquement diffusées par le biais d'un
agenda structuré, alors qu'aujourd'hui seul celui du premier ministre dispose
d'un tel agenda. Deuxièmement, tous les renseignements seront archivés pour
quatre ans. Troisièmement, et c'est l'élément le plus important, les
renseignements relatifs aux rencontres sollicitées par les acteurs non
gouvernementaux seront diffusés, alors qu'aucune information de cette nature
n'est actuellement publiée.
Je vous présente quelques diapos et,
ensuite, je prends les questions que vous aurez. La procédure part d'un mandat
du premier ministre donné à chacun des membres du Conseil exécutif, ce qui
inclut le whip et la présidente du caucus, qui siègent au Conseil des
ministres. Ce mandat vise donc à nous donner des nouvelles pratiques. Les
quatre principes sont ceux que j'ai élaborés, d'abord la transparence, qui doit
être la règle générale, avec les trois limites qui sont imposées : celles
de l'espace de travail privé, des limites justifiées par l'intérêt public que
l'on retrouve dans la loi sur l'accès à l'information, qui sont d'ordre de
protéger les relations intergouvernementales; des mesures économiques comme les
questions envisageant la fiscalité ou des nouvelles taxations; et la protection
des renseignements personnels. Et le premier ministre m'a demandé de préparer
un guide, comme je vous disais, qui est dans votre pochette.
Qui est visé? Je l'ai dit tantôt, les
membres du Conseil des ministres, ceux qui y siègent. Deux types : les
activités publiques diffusées la veille, sauf s'il y a un problème de sécurité,
notamment, ou cela se ferait le jour même; et les rencontres sollicitées par
les acteurs non gouvernementaux, qui sont alors le troisième mois qui suit le
premier jour ou, dit différemment, le deuxième mois qui suit le dernier jour.
Et on est dans les délais, donc, de la loi sur le lobbying. Et cette diffusion
sera en ligne pour quatre ans, donc il y aura une façon de le suivre.
Voici un exemple que vous retrouvez de ce
que serait un agenda d'activités publiques : l'heure, le lieu, la
description. Pour ce qui est des rencontres avec les membres du Conseil
exécutif, la date de la rencontre, l'endroit où se tient la rencontre, l'objet
de la rencontre et les participants à la rencontre ou les organisations pour
lequel il y a une rencontre. Ces gabarits seront les mêmes gabarits pour
l'ensemble des ministères, de façon à ce qu'il y ait une cohérence dans les
éléments que vous allez pouvoir consulter.
Ce qui n'est pas diffusé, donc, parce que
la règle, c'est la transparence : les rencontres avec des acteurs gouvernementaux,
parce que ce qui est mis, c'est les acteurs non gouvernementaux, alors ma
rencontre avec mon sous-ministre ne se trouve pas là; la rencontre à la demande
d'un ministre, exactement comme la loi sur le lobbying; quand le ministre des
Finances consulte en vue d'une loi budgétaire, et, évidemment, les informations
qui en découleraient viendraient pénaliser l'État. Donc, ces rencontres-là,
sollicitées à la demande du ministre, ne sont pas couvertes, donc ces
rencontres sollicitées par les acteurs non gouvernementaux.
Les rencontres avec des personnes agissant
à titre personnel. Dans les cas de comté, je vous donne un exemple, souvent, il
y a des gens qui viennent parler pour eux, disons, de l'aide sociale ou de
prêts et bourses. En vertu de la loi, les renseignements personnels doivent
être protégés, ils ne peuvent pas être là. Par contre, si quelqu'un vient au
nom d'un regroupement, incorporé ou pas, là, hein… trois ou quatre personnes
sur une rue, ils ont déjà délaissé l'aspect personnel pour avoir le volet
collectif, et, à ce moment-là, cette rencontre doit être incluse.
Les rencontres hors fonctions, alors des
rencontres qui ne sont pas faites à titre de membre de l'Exécutif. Par exemple,
ma participation à l'association libérale de Saint-Laurent, je n'aurais pas à
la mentionner, sauf si… et j'attire votre attention sur ce volet-ci : les
rencontres et appels imprévus, qui sont un peu inspirés de certains
commentaires du commissaire au lobbying. Si j'assiste à ma réunion de
l'association libérale de Saint-Laurent comme député de Saint-Laurent et non
comme membre de l'Exécutif, mais qu'une des personnes qui est présente me fait
des représentations substantielles sur un thème, comme membre de
l'Exécutif — et attention, pas comme ministre des Affaires
intergouvernementales ou mes collègues, mais comme membre de l'Exécutif — alors
sur tout sujet concernant le gouvernement, je dois alors l'indiquer. Même chose
pour des coups de téléphone, qui n'ont pas à être inscrits, sauf si le coup de
téléphone devient substantiellement une communication envers un membre du
Conseil exécutif.
Les rencontres avec les journalistes ne
sont pas incluses. Nous n'en sentons pas le besoin puisque ces rencontres sont,
d'habitude, faites pour qu'elles donnent des informations publiques. Et les
dérogations auxquelles on fait référence pour l'intérêt public, je voulais y
revenir, ce sont des exceptions qu'on retrouve à la loi d'accès pour protéger
la bonne gouvernance. Alors, l'idée, ici, c'est une transparence au nom et au
bénéfice d'une saine gouvernance. Donc, c'est des exceptions que vous
connaissez pour les relations gouvernementales, tout ce qui concerne l'économie
et ce qui concerne la justice et la sécurité publique.
Lorsqu'on regarde le portrait
international, au Canada, on a généralement les activités publiques, rien sur
les rencontres. Dans la plupart des pays, il y a des calendriers d'activités
publiques; parfois, et de façon pas très organisée, certaines rencontres avec
des acteurs politiques. Vraiment, le modèle, c'est en Écosse, au Royaume-Uni,
où il y a des descriptions… où il y a des rencontres mentionnées mais sans les
descriptions, sans les objets de la rencontre. Et donc le Québec va devenir un
leader en ces matières puisque, non seulement l'agenda public sera offert,
l'agenda des rencontres le sera, et il y aura précision des objets de la
rencontre. Et, maintenant que j'ai démontré que je savais que je savais faire
fonctionner l'appareil, je suis prêt à prendre vos questions.
Le Modérateur
: Merci.
Alors, maintenant, on va passer à la période de questions par les représentants
des médias. Je vous demanderais de vous identifier ainsi que le média que vous représentez,
en commençant par le micro de gauche.
M. Ouellet (Martin)
:
Bonjour. Martin Ouellet, LaPresse canadienne. Qu'est-ce qui
va garantir aux gens que l'objet de la rencontre est bel et bien inscrit, c'était
l'objet de la rencontre en question? Qui va contrôler ça?
M. Fournier
:
Évidemment, c'est une question qu'on s'est posée. Est-ce qu'on va inventer une
police qui va vérifier que les renseignements seront offerts? La réponse, c'est
non, on n'engagera pas d'ETC pour faire la police.
En ce moment, il n'y a aucune information
de transmise. Alors, le mandat que donne le premier ministre à chacun des
membres de l'Exécutif, c'est de se conformer à ces règles-là et de donner les
informations qui sont là. Il relève maintenant à chaque ministre de relever ce
mandat, de respecter ce mandat qui a été donné par le premier ministre.
M. Ouellet (Martin)
:
Parce que vous savez qu'il peut y avoir des rencontres sous certains motifs,
mais qui en comportent d'autres aussi. Alors, il y a un certain arbitraire
là-dedans, là.
M. Fournier
: Bien, il
y a une responsabilité pour le ministre de donner l'information qui est
demandée. J'ai pris la peine de nommer tantôt les appels téléphoniques, les
rencontres imprévues. Une rencontre imprévue que… On prend souvent l'exemple :
vous allez faire votre épicerie, et quelqu'un vous arrête. Écoutez, le premier
sujet d'information qui est donné, ce n'est peut-être pas substantiel, mais, si
on reste 25 minutes à côté des cannages, à un moment donné, ça commence à être
une rencontre substantielle.
Il revient au ministre d'informer sa
responsable ou son responsable d'agenda, l'ensemble de l'équipe, pour que les
informations puissent ensuite cheminer vers le site.
Vous allez trouver, dans le guide
d'usage — ce n'est pas pour rien qu'on a fait un guide
d'usage — une procédure assez élaborée, vous allez peut-être trouver
même qu'on en a mis plus que le client en demande, mais l'objectif, c'est de
fournir à nos personnels, dans nos cabinets, tout le matériel pour pouvoir
remplir la mission que le premier ministre a confiée.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui. Robert Dutrisac, Le Devoir. Juste pour bien comprendre, là, si
M. Couillard… si, par exemple, Paul Desmarais junior sollicite une rencontre
avec M. Couillard et l'obtient, ça apparaîtra, à ce moment-là, trois mois plus
tard dans un registre. Si, par contre, M. Couillard, lui, sollicite une
rencontre avec la même personne, ça n'apparaîtra pas. Ça, je comprends très
bien ça.
Est-ce qu'il n'y a pas là un moyen très simple,
pour l'Exécutif en général, tous les ministres, de soustraire à l'attention du
public des rencontres qu'ils auraient avec une foule de gens?
M. Fournier
: C'est ces
questions-là qui ont été soulevées depuis 2002, je crois, avec la loi sur le
lobbying. Dans la loi sur le lobbying, il est prévu que les détenteurs de
charge publique peuvent aller chercher de l'information, peuvent poser ce
geste-là. Le guide qui est fait et le mandat qui est donné est en cohérence et
en respect avec les lois telles qu'elles existent. On part du stade... Je ne
vous empêche pas... la question, elle est bien légitime, la question, mais on
part du stade où, en ce moment, il n'y a aucune information de donnée, rien du
tout. Et le geste qui est posé, c'est de dire : On veut en donner, de l'information,
voici l'information qu'on veut donner. On ne veut pas empêcher des ministres de
consulter, de demander des avis et donc de poser le geste vers des groupes ou
des personnes pour s'informer.
Ce qui est envisagé dans la loi sur le
lobbying et, ici, ce qui est à l'attention du public, c'est les gens qui font
une démarche vers les membres de l'Exécutif et c'est ce qui est visé dans le
projet actuel.
M. Dutrisac (Robert)
: Oui,
parce que, ça, c'est déjà compris dans la loi sur le lobbying, cette obligation-là,
du côté de ceux qui sollicitent.
M. Fournier
: Mais ça
va quand même plus loin que la loi sur le lobbying. Regardez, la loi sur le
lobbying reste, hein, elle n'est pas changée, elle n'est pas altérée en rien. Maintenant,
il y a plus d'informations qui seront offertes ici. Par exemple, il y a des
groupes, qui ne sont pas visés par la loi sur le lobbying, qui vont être visés
ici. Et, en tout état de cause, lors des prises de rendez-vous, à l'avenir, il
y a des questions incontournables qui seront faites : premièrement, aviser
les gens qu'il y aura une possibilité que ça devienne public. Et on est obligés
de le dire parce que là il y a des gens pour qui, dès le départ, on ne sait pas
si c'est un renseignement personnel puis si c'est protégé. La personne qui
prend le rendez-vous ne le sait pas. Alors, il y a déjà ces informations-là qui
sont données, la dénonciation aux gens que cea pourrait être publique,
accompagné du fait que... de se rappeler que la loi sur le lobbying continue de
s'appliquer.
M. Dutrisac (Robert)
: Et
ce n'est pas une loi, là. C'est une directive...
M. Fournier
: C'est un
mandat donné par le premier ministre, qui a été signé le 22 octobre, qui
demande donc aux différents cabinets de commencer à se préparer. Avec ça, il y
a un guide d'usage, là, que vous recevez. La grande responsabilité revient évidemment
aux responsables d'agenda, là. C'est eux aujourd'hui qui sont directement visés
avec leur équipe de cabinet, parce que ce n'est pas juste au moment de la prise
de rendez-vous que l'histoire est complétée, parce qu'il peut y avoir, je le
disais tantôt, des rencontres imprévues qu'il faut rajouter, des sujets de
discussion non annoncés qui deviennent un sujet pour lequel il y a eu une
rencontre qui doit être mentionnée, et, je vous l'ai dit, l'objet de la
rencontre doit être indiquée. Donc, autant pour les attachés politiques,
les directeurs de cabinet, de s'assurer, auprès de la responsable ou du
responsable de l'agenda, d'avoir l'ensemble des informations pour répondre au
questionnaire du gabarit pour que vous puissiez avoir accès à ça.
M. Dutrisac (Robert)
: Mais,
juste un dernier petit détail, on va connaître l'heure de la rencontre et sa
durée, c'est ça?
M. Fournier
: Je sais
qu'on a le jour, je ne me souviens plus si on a l'heure et la… je ne me
souviens plus. Je peux regarder, mais je pense qu'il n'y avait pas l'heure et
la durée, mais on pourra regarder ça. Ce n'est pas un gros problème pour moi.
M. Dutrisac (Robert)
: C'est
ça. C'est parce que, là, si on a l'heure puis la durée, on saurait quand le
ministre rencontre d'autres personnes que celles qui sont visées par…
M. Fournier
: Mais
c'est par la suite, hein? On ne saura pas ça au moment même, là, pour des
questions de sécurité, notamment, là, mais… je ne sais pas, mais je suis prêt à
entendre les représentations de ceux qui vont le consulter le plus pour
comprendre l'importance du minutage.
Le Modérateur
: Micro
de gauche.
M. Lavallée (Hugo)
:
Hugo Lavallée, Radio-Canada. M. Fournier, peut-être juste une petite
précision. D'abord, là, si je comprends bien, ça s'applique uniquement aux
ministres eux-mêmes, là, pas aux membres de leur cabinet, directeurs de cabinet
ou…
M. Fournier
: Non, ça
s'applique aux ministres eux-mêmes.
M. Lavallée (Hugo)
:
Donc, si quelqu'un fait des représentations auprès de votre directeur de
cabinet, on ne le saura pas.
M. Fournier
: Pour le
directeur de cabinet, l'ensemble du personnel, les sous-ministres, les sous-ministres
adjoints, pour l'ensemble de la fonction publique, pour l'ensemble de l'oeuvre,
c'est la même règle que celle qui existe aujourd'hui. Le changement, c'est pour
l'avenir, pour les membres de l'Exécutif qui sont approchés, ceux qui sont des
décideurs publics, appelons ça comme ça, ceux qui ont à rendre les décisions
finales. On veut s'assurer que leur activité publique soit portée à la
connaissance de tous de façon structurée, d'où l'idée, et que même les
rencontres avec des acteurs non gouvernementaux et les sujets puissent être
portés à la connaissance du public.
M. Lavallée (Hugo)
:
Bon, vous dites vous être inspiré, là, de la loi d'accès à l'information pour
établir certaines exceptions, mais, justement, un problème de la loi d'accès à
l'information, ce sont les exceptions qui sont beaucoup trop souvent évoquées
pour toutes sortes de mauvaises raisons. Là, je regardais les exceptions que
vous, vous évoquez : relations gouvernementales, économie, c'est vague,
c'est vaste. Est-ce qu'on finira, finalement, par pouvoir tout soustraire ou
presque de cette nouvelle directive?
M. Fournier
:
Excellente question. Merci, d'ailleurs, vous m'avez… j'ai oublié d'aborder un
sujet. Ce que nous faisons aujourd'hui, c'est une étape, une première étape. Je
vous ai déjà annoncé qu'il y avait une grande étape qui s'en venait, un
document assez important pour la discussion, qui est un document qui revoit
l'ensemble de la loi de l'accès à l'information. Ce qui m'amène à vous dire
ceci : dans la loi à l'accès à l'information, il y a bien des choses dont
on peut parler. D'ailleurs, je vais avoir l'occasion de parler à plusieurs de
vos collègues, lors de la rencontre de la fédération des journalistes, qui
s'intéresse particulièrement à ces questions-là.
Les exceptions qui sont prévues, qui
assurent une saine gouvernance, ne changeront pas. La transparence n'est pas au
nom d'une mauvaise gouvernance. Lorsque l'État veut protéger ses relations
intergouvernementales pour défendre les intérêts du Québec, il ne va pas non
plus décider de donner de l'information qui minerait ses négociations. Même
chose avec des informations concernant la levée d'une nouvelle taxation ou la
baisse d'une taxation qui pourraient avoir des effets sur les marchés
boursiers, ou des emprunts ou des dettes avec des entreprises. On ne peut pas
non plus bousculer les marchés boursiers ou la situation financière de l'État.
C'est les raisons pour lesquelles il y a ce type d'exception.
Une autre, récemment, qui a été soulevée :
est-ce qu'on devrait rendre public un rapport, notamment du BAPE, dans un des
dossiers, qui doit servir de preuve dans une procédure judiciaire? Au nom de la
transparence, oui, il faut le rendre public. Au nom de la justice et de l'intérêt
collectif, non. Alors, c'est la raison pour laquelle ça existe. Par
contre — et ça, ça va être maintenu, on va assurer une saine
gouvernance — dans la loi sur l'accès à l'information, il y a
beaucoup de «peut», et les «peut» en sont devenus des «ne pas». Et cet
élément-là doit être revu, et donc nous y arriverons par le document
d'information.
Ce que j'ai dit ici va être maintenu :
il ne s'agit pas de rendre publique de l'information qui va aller à l'encontre
de l'intérêt collectif du Québec. Je sais que des gens voudraient avoir le plus
d'information possible, mais la transparence, c'est un moyen d'assurer une
saine gouvernance.
M. Lavallée (Hugo)
:
Dernière question. Concernant l'élargissement des données ouvertes disponibles
sur Internet, je pense que M. Gautrin, à l'époque, avait déposé un projet
de loi, là, qui, finalement, n'avait jamais été adopté. Est-ce qu'il n'y a
pas lieu, là aussi, d'élargir sensiblement les données? Est-ce que ce ne serait
pas là beaucoup plus substantiel que les agendas de quelques ministres?
M. Fournier
: Oui.
Alors, c'est un plan d'action, là, pour M. Gautrin, on est là-dedans à plein.
Je vais vous dire que les données ouvertes, on veut se diriger là-dedans. Je ne
commencerai pas à dire les données ouvertes de tout le gouvernement, par
rapport aux agendas. C'est bien évident que l'agenda, c'est un détail dans
l'ensemble de l'œuvre de transparence. Je crois que ce détail est important. Je
crois que ce détail, au niveau de… Et d'ailleurs, un jour, ils seront en
données ouvertes.
Les données ouvertes, c'est un mot qui a
l'air facile. Je le dis parce que moi aussi, quand j'ai appris l'existence des
données ouvertes, j'ai dit : Bonne idée, faisons-le. Mais ça ne se fait
pas comme ça, les données ouvertes. C'est un processus de transfert de données
vers un format en données ouvertes qui est plus compliqué qu'il n'y paraît. Ça
prend un certain temps pour le faire. Ensuite, il y a des questions de
sécurité, de respect des renseignements personnels pour éviter que la
dénominalisation soit renominalisée. Alors, il y a ces paramètres-là dans
lesquels nous sommes. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas le faire, c'est
qu'il faut le faire correctement. Mais tout le chantier des données ouvertes
est un chantier sur lequel on travaille présentement, notamment avec la
collaboration de mon collègue du Conseil du trésor, de Rita de Santis,
l'adjointe parlementaire au Conseil du trésor, qui travaille avec moi sur ces
questions-là et sur celle des données ouvertes. Mais, ça aussi, c'est un
chantier dans lequel il y a beaucoup de choses à faire, qui sont très, très
utiles, et on va les faire, on y travaille déjà. Mais disons qu'aujourd'hui
c'était le petit bout sur les agendas.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de droite.
M. Laforest (Alain)
:
Alain Laforest, TVA. M. Fournier, j'ai l'habitude de poser des questions
courtes, mais ça va être un peu plus long. Je vais aller un peu dans la lignée
d'Hugo. Je vais vous parler en connaissance de cause.
Un titulaire de charge publique, il y a
quelques années, a obtenu gain de cause devant la Commission d'accès à
l'information, à la suite d'une de mes demandes, où on ne peut plus obtenir les
totaux des dépenses faites par les titulaires de charge publique, c'est-à-dire
pièce par pièce, avion, restaurants et tout ça, parce qu'il a évoqué le 11
septembre 2001 et sa sécurité, et la Commission d'accès à l'information a
accepté ça.
Qu'est-ce qui nous prouve que ça
n'arrivera pas dans ce cas-là?
M. Fournier
: Bien,
écoutez, là, je ne veux pas remettre en question le jugement qui a été pris à
la commission…
M. Laforest (Alain)
:
Non, je ne parle pas du jugement, là. C'est parce que c'est facile d'évoquer la
sécurité pour refuser de dévoiler de l'information et c'est accepté.
M. Fournier
: J'y reviens.
Je ne veux pas embarquer dans un jugement. La commission rend un jugement ou
rend une décision, et les mécanismes de prise de décision de la CAI sont
indépendants, et je ne peux pas commenter la cause que vous mentionnez.
Ceci étant, je veux dire deux choses à ce
que vous avez dit. Je suis sur les agendas, et vous me parlez des comptes de
dépenses. Je veux juste vous dire qu'il s'agit… J'aurai une communication à
faire avec vous très prochainement sur les informations reliées notamment à la
question des allocations aux frais afférents, appelons ça comme ça, à l'égard
des fonctions que nous assumons. Je commence par ça.
Deuxièmement, sur la question de fond que
vous mentionnez, à savoir la question de sécurité, dernièrement, il y a
eu — excusez-moi la réponse un peu plus longue — il y a eu,
au début de ce mandat, lorsque les livres de crédits ont été… on a travaillé
nos… c'était sur les livres de breffage des cabinets, et on nous a demandé… je
pense, quelqu'un a demandé les livres dans chacun des ministères, et il y a eu
des réponses de refus pour de nombreuses raisons différentes. Et un de vos
collègues m'a dit : Vous voyez comment c'est organisé, c'est fait exprès
pour qu'on ne les ait pas. Ce n'est même pas la même réponse. De fait, parce
que les informations ne relèvent pas des mêmes éléments. Aux Affaires
intergouvernementales, je tiens à vous le dire, là, des éléments qui concernent
la sécurité publique, il n'y en a pas tant que ça, mais des éléments qui
concernent la négociation avec un autre gouvernement, il y en a pas mal. Dans
d'autres ministères, aux Finances, ça va être beaucoup des questions
économiques. Investissement Québec, la même chose. Alors, c'est normal qu'il y
ait des exceptions et c'est normal qu'elles soient invoquées. Je ne peux pas
commenter votre cas, là. C'est normal qu'elles soient invoquées parce que
ce qu'on veut, c'est la saine gouvernance de l'État.
Maintenant, le coeur, je
crois — c'est comme ça que je le présente, en tout cas, et j'aurai
l'occasion de le faire dans une dizaine de jours — le coeur du
problème de notre loi actuelle, c'est la perception qui s'en est développée et,
je pense aussi, une certaine application, où le «peut» est vu comme «ne doit
pas». Alors, on peut donner une information, bien, donc, on peut ne pas, donc
on ne la donne pas. Et là il faut éviter… Il y a trop de «peut» puis il n'y a
pas assez de «doit» si j'allais à le dire plus simplement. Et donc c'est ces
éléments-là qu'il faut travailler. C'est en vertu de ça qu'on travaille sur un
document d'orientation, de discussion auprès de l'ensemble des Québécois. Je
suis bien, bien convaincu que, notamment les groupes représentant les
journalistes, qui sont ceux qui sont les plus intéressés par ces questions-là,
vont nous faire valoir des commentaires pour que nous améliorions notre système
et éviter que, lorsqu'il y a des demandes justifiées, qu'elles ne soient pas
répondues. On est très au courant du problème.
M. Laforest (Alain)
: Avec
ce que vous venez de déposer ce matin, la transparence arrive à quel
pourcentage, selon vous, au niveau du gouvernement?
M. Fournier
: Ah! c'est
l'aspect de commentaire que je vais laisser à ceux qui ont la profession de
faire des commentaires. Je crois que, lorsque nous déposons... Et la
présentation que je vous fais, lorsqu'on fait le comparable avec ce qu'on voit
sur la scène internationale, la seule conclusion que j'en retire, c'est que
nous sommes les leaders sur la question de l'agenda. N'importe qui pourrait me
dire : Mais il y a bien d'autres questions; ce à quoi je dirais : C'est
vrai, sur cette question-là, il y a une étape qui est franchie, et on va en
franchir d'autres.
Le Modérateur
: Merci. Micro
de gauche.
M. Croteau (Martin)
:
Martin Croteau de LaPresse. Quel effet vous espérez que le
fait de rendre publics ces agendas… Quel effet ça va produire chez les gens?
Qu'est-ce que vous espérez de ça?
M. Fournier
: Bien, je
pense que ce n'est pas… C'est écrit d'ailleurs dans le guide que vous avez, ça
doit être vu avec l'ensemble des outils qui existent au Québec pour se donner
ou essayer de se redonner un certain niveau de confiance à l'égard de la
démocratie, de nos élus, de notre administration publique. Dans ce cas-ci, bien
sûr, les élus, mais, dans les autres mesures qui viendront, l'administration
publique dans son ensemble. Lorsqu'on regarde la loi sur le lobbying, lorsqu'on
regarde les règles qui existent en matière électorale, celles qui ont été
rajoutées, lorsqu'on regarde le code d'éthique de l'Assemblée, lorsqu'on
regarde l'ensemble des mesures, probablement qu'il en faudra encore d'autres et
d'autres. Mais l'objectif ici, c'est, de la façon la meilleure possible, de
donner le plus d'information possible pour que les citoyens soient mieux à même
de savoir ce qui se passe et de se faire une opinion eux-mêmes de ce qui se
passe. Évidemment, je ne suis pas… on n'est pas sans savoir que, par exemple,
la question des agendas, va d'abord et avant tout être utile pour les gens des
médias qui sont relais, face aux citoyens, de l'activité gouvernementale, bien
évidemment. Mais je crois que ça peut être utile.
M. Croteau (Martin)
:
Je reviens à une question qui vous a été posée, puis pardonnez-moi si je vous
ai mal compris, mais, pour reprendre l'exemple de mon confrère avec M.
Desmarais, par exemple, on pourrait dire, par exemple, que c'était une
rencontre personnelle et, à ce moment-là, ce serait exclu. Donc, qui vérifie si
ces agendas sont effectivement conformes aux directives qui sont émises?
M. Fournier
: Je
m'attendais évidemment à cette question-là, je me la suis posée moi-même
lorsqu'on a travaillé sur ces documents-là, et ça fait partie de ce que je
pourrais appeler tout le bagage du cynisme qui fait en sorte que, finalement,
on a beau dire des choses, ça ne fonctionne pas. Mais, en ce moment,
aujourd'hui, là, il n'y en a pas d'information. Il y en a zéro. Il y a un agenda
public du premier ministre.
Nous allons, de façon structurée,
planifier, dévoiler des agendas publics et des agendas de rencontre avec des
acteurs non gouvernementaux. Je pourrais vous dire : On n'est pas obligés
de le faire, mais on pense qu'il faut le faire. Le premier ministre donne un
mandat pour faire ça, et les ministres en sont responsables de ça.
Pour le reste, nous n'avons pas choisi de
créer une structure d'ETC policiers qui allaient vérifier puis qui étaient avec
tout le monde… Vous savez, quand je parle, juste pour que vous compreniez bien,
là, ce que je vous dis, parce que ça arrive — ça n'arrive pas
fréquemment, mais ça arrive — ça arrive que, lorsque vous allez faire
l'épicerie, vous allez passer 25 minutes à côté du cannage. Ça arrive.
Nous voulons… Trois, quatre minutes, là, non, mais quand on est dans une
présentation, ni plus ni moins, c'est considéré comme quelque chose à déclarer,
et donc on va jusqu'à ce niveau de détail là. Mais, bien sûr, vous allez me
dire : Oui, mais un ministre, après trois minutes, pourquoi il décide
qu'après cinq, c'est… Oui, c'est laissé à sa discrétion, mais il y a un mandat
qui lui est donné de se conformer à ça.
Alors, il y a … Il faut arriver, à un
moment donné, à développer un niveau de confiance.
M. Croteau (Martin)
: Mais
vous ne craignez pas par exemple, puis pardonnez-moi si je me fais l'avocat du
diable, mais vous ne craignez pas, par exemple, que, rétroactivement, on
découvre que le premier ministre a rencontré, je ne sais pas, Laurent Beaudoin,
à titre personnel, et, tu sais… Vous ne craignez pas, justement, que ça ait
l'effet de : Ah! Bien, ce n'était pas dans l'agenda. Tu sais, il n'y a pas
un risque…
M. Fournier
: Vous
allez voir, de la façon dont c'est fait dans le guide qui est devant vous,
assez détaillé, vous allez voir que, pour notamment les personnes qui sont
responsables de l'agenda, tout doit être indiqué et, franchement, tout est
assez su, tout va être indiqué. Il y a un…
Ça fonctionne par principe d'élagage pour
arriver au gabarit. L'élagage signifie que tout y est indiqué, est élagué. Si
jamais se soulève la question : Oui, mais il y a eu une rencontre, mais
l'information, elle existe déjà, et la réponse sera donnée. Je veux dire, qu'un
ministre rencontre… que je rencontre mon homologue et qu'il ne soit pas utile
pour les intérêts du Québec de le dire, il ne sera pas dans l'agenda des
rencontres avec les autres personnes, mais je l'ai dans le mien et, si quelqu'un
le soulève, je vais dire : Oui, c'est là, mais c'est une rencontre qui
n'avait pas à être là pour les intérêts du Québec.
Il faut vivre avec ces exceptions-là puis
il faut tendre la main, notamment à ceux qui consultent ces agendas-là pour
qu'ils constatent que c'est un outil de plus de transparence et qu'ils y
fassent confiance.
Le Modérateur
: Merci.
Une dernière question en français, micro de droite.
M. Caron (Régys)
:
Bonjour, M. Fournier. Régys Caron du Journal de Québec. Pour être clair…
Bon, j'ai regardé sommairement le contenu de la pochette de presse. Vous êtes
invité ou le chef du gouvernement est invité au domaine de M. Desmarais à
Sagard. Est-ce que ça va être inscrit dans l'agenda?
M. Fournier
: S'il
s'agit d'une rencontre qui est sollicitée — puis je comprends votre
question — qui est sollicitée par, dans ce cas-là, le propriétaire de
l'endroit, pour les éléments… il y a différentes questions. On pourrait le
traiter sous l'angle de l'agenda public. S'il s'agit d'une rencontre à grand
déploiement, où il y a plusieurs personnes, là, 100 personnes, c'est rendu une
activité publique, et, dans ce cas-là, ça ne sera pas dans l'agenda de trois
mois après mais dans l'agenda de la veille.
Comprenez-vous? Il y a deux agendas, là. Alors,
ça dépend du cas de figure que vous mentionnez, mais, puisque vous mentionnez
un endroit, je sais qu'à cet endroit-là, des fois, c'est plus des rencontres
publiques à grand déploiement. Alors, il pourrait être dans ce tableau-là, dans
le tableau de la veille, si on veut. Et, s'il s'agit d'une rencontre qui est
sollicitée par un acteur non gouvernemental, il va se retrouver dans celui du
trois mois, là, le calendrier des rencontres.
M. Caron (Régys)
: Donc,
ça va être inscrit. Merci.
M. Fournier
: Bien sûr.
Journaliste
: So, Mr. Fournier, where
do you draw the line between private information and public information?
M. Fournier
: Well, in our job, what we've got to do is to put in front of the
public all the information that we can give in respect of the collective
interest of all Québec. So we
said just the same, that the one thing for our public activity, we'll offer to
the media, because it's them who're going to look at it, all the activities
that we've got the day before. For the meetings that we've got, in respect also
of the Lobbying Act, we will put an agenda, the third month after the first
month, an agenda of all of our meetings where there are no question about the
personal information of somebody.
But if somebody comes to
my office as an MNA, and still I'm a member of the Executive, and represents
two persons or two other citizens on his street, he is
not one individual. Because, if he's just one, I've got to respect the
confidentiality because of the law on protection of those personal information.
If they are two, three or four, it's no more one person, it's no more
individual, it's collective, and, at that time, I put it on the agenda so that
everybody knows that somebody is asking something to a minister.
Journaliste :
What do you think that will change in the population? You talked about
cynicism.
M. Fournier
:
Well, the thing is that we offer to the population, and, of course, the first
who are going to use it are you, to the media, of course… You're going to look
at it, every one of the month, to see what happened three months before, try to
make links between one thing and the others. I think you'll be able to do that.
But all citizens will be able to see what is on the agenda of those ministers,
what are the subjects they are talking about. And so we hope that, with that,
they will have more information, they will be in a position to feel that the
Government wants to give information and hopefully have some confidence
generated with that action.
It's not the only action.
There's going to be other actions taken. That's the first step, but those steps
are made in a sense of, for people, to reduce the cynicism about the Government
and create a start of confidence movement for them to the Government and hopefully even from the
media to the Government.
Journaliste
: How much of this is related to what we've heard in the Bastarache commission and the Charbonneau commission?
M. Fournier
: Sorry...
Journaliste
: How much of this is related to what we've heard in the Bastarache commission and the Charbonneau commission?
M. Fournier
: I don't think that it's a relation with one commission or the other, it's a relation
with the... or maybe, if we want to make a link with that, to the climate, the
atmosphere, the fact that, in our society, people want to know more because of those commissions.
But that being said, if
you look at what exists in U.K., they didn't have Bastarache or Charbonneau and
they have a kind of agenda like this one. Of course, they are leading; now I
think we are going to go in front of them, but in other jurisdictions, there
are some information of our
public agenda. But over all, even if things like that exist elsewhere, the step
that we are doing put Québec as
a leader and hopefully that's the intention, so that people have more information, and, if they are well informed,
maybe their confidence will grow and they will be more informed to participate
in the public debate.
A few weeks ago, I had an
occasion to talk about democracy. An election is a moment of democracy, But in
fact, with the medias, it's election every day, it's a possibility
to have a public debate with all the population, every day, and so more information
about the meeting that we've got. We'll create an opportunity for a public
debate. So more democracy, more confidence, that's the objective.
M. Authier (Philip) :
One question. Phil Authier of The Gazette. We're hearing now that
the federal Government is dropping the idea of renaming the new «pont», the
Champlain Bridge, they're dropping the Maurice Richard idea, Denis Lebel has
announced this. Do you have a reaction to that, as… Intergovernmental Affairs?
M. Fournier
:
Well, as we said, the bridge that already exists, that we call Champlain, that
link that will be changed for a new bridge, it's going to be the same link and
so there is no reason to give a new name to the same link, and that's a reason
why we say that there should not have any fare… «payage», is it «fare»?
Une voix
:
Tolls.
M. Fournier
:
…tolls, they have… to have any tolls on that bridge because it's the same link,
it's not a new link. So the only reaction that I can say is that we think that
if it's the same link, it should be the same name.
Journaliste :
En français là-dessus, M. Fournier. Qu'est-ce que vous pensez de la décision du
gouvernement fédéral de finalement renoncer à renommer le pont Champlain
d'après Maurice Richard?
M. Fournier
: Comme on
a eu l'occasion de le dire, dans le cas du pont Champlain, et de son état, et
de son remplacement, il ne s'agira pas d'un nouveau lien du sud vers l'île de
Montréal. Il s'agit du même lien, et, en vertu du fait que c'est le même lien,
nous prétendons qu'il ne doit pas y avoir de péage. Le cas du péage peut être
imposé lorsqu'il y a une addition de moyens, une addition de liens. Lorsque
c'est le même lien, il ne doit pas y avoir de péage et, puisque c'est le même
lien, il devrait avoir le même nom.
Journaliste
: Est-ce
que vous sentez que cette controverse aurait pu être évitée si le gouvernement
fédéral vous avait consulté et avait consulté les Québécois davantage?
M. Fournier
: Pour
l'instant, ce que je note, c'est que le lien gardera son nom, et il y aura
sûrement beaucoup d'occasions qui nous seront offertes de voir comment on peut
favoriser aussi d'honorer Maurice Richard. Il y en a bien d'autres, aussi.
Et, pour le reste, des controverses, dans
la vie publique, il y en a à tous les jours. Alors, si ce n'était pas celle-là,
il y en aurait peut-être eu une autre.
Journaliste
: Vous avez
un bon argument de négociation, là, si on recule sur le nom pour le péage.
M. Fournier
: Bien, je
vous ai dit ce que j'avais à dire, mais la négociation, je pense que l'ensemble
des Québécois ont été assez clairs sur le fait que pour… les règles au niveau
du péage sont limitées à la question d'un lien additionnel. Les études mêmes du
fédéral en témoignent, s'il n'y a pas de lien additionnel, il y a un effet de
contamination sur les autres enjambées vers l'île de Montréal, et on ne peut
pas faire comme si ça n'existait pas.
Cela étant dit, il est toujours possible
de continuer nos discussions avec le gouvernement fédéral, et c'est ce que nous
allons continuer de faire. Pour l'instant, ce débat-là est toujours sur la
table, les conclusions ne sont pas encore tirées. Merci.
(Fin à 11 h 56)