(Onze heures sept minutes)
M. Caron (Régys)
:
Alors, Mme Maltais, vous avez dénoncé une situation concernant une école
mennonite à Montréal. Est-ce que c'est une situation nouvelle?
Mme
Maltais
: C'est
une situation qui a été révélée par le journal LaPresse le
11 juin et c'est une situation qui, pour nous, nous est apparue suite… on l'a
découvert suite au débat sur l'école Yeshiva Torath, c'est-à-dire qui est une
école où de jeunes garçons ne sont pas… des jeunes garçons reçoivent, le jour,
une éducation qui semble strictement religieuse, et qu'on se fie sur les
parents pour recevoir l'éducation à la maison, l'éducation de base, la formation.
La même chose, des jeunes filles à qui on enseigne, le jour, les travaux
ménagers seulement, on se fie sur les parents pour leur enseigner la formation de
base. Ça n'a pas de sens, là. C'est à l'école qu'on apprend la formation de
base, c'est ça le principe, au Québec, et c'est le soir ou à la maison qu'on
doit recevoir l'enseignement religieux.
M. Caron (Régys)
:
Donc, vous revenez avec cette histoire-là en prenant pour exemple l'école…
Mme
Maltais
:
Oui, c'est-à-dire qu'il y a une dérive au gouvernement actuellement. Il y a une
dérive parce qu'on est en train de légaliser, d'avaliser des écoles qui ne
respectent pas le système scolaire et qui ne respectent pas le fait qu'à
l'école on apprend la formation de base. C'est entendu pour tous les Québécois
et toutes les Québécoises que, pour avoir un avenir, il faut que les jeunes
aient une formation de base. C'est aussi une question d'intégration dans la
société. Alors là, le gouvernement libéral est en train d'accepter, école par
école, que des écoles qui n'enseignent pas la formation de
base — écoutez, ils enseignent la religion ou le ménage, le tissage,
le jour — soient légales. C'est ça qui n'a pas de sens. Ça n'a aucun
sens.
Moi, je veux la meilleure chance pour tous
les parents, pour tous les enfants du Québec. Et, pour que les enfants du
Québec aient la chance de grandir et de croître dans une société égalitaire,
pour qu'ils aient toutes les chances possibles, il faut qu'il y ait une
formation de base, tout le monde s'entend là-dessus. Mais là, ce que le gouvernement
libéral est en train de faire, c'est, groupe par groupe, école par école, ils
sont en train de rendre légal ce qu'on considère illégal au Québec.
M. Caron (Régys)
: …qui
n'a pas été fait encore pour l'école mennonite. Il n'y a pas eu l'accord du ministre
comme il y a eu pour l'école juive, là.
Mme
Maltais
: Ce
que l'enseignante a dit, c'est qu'il semblait y avoir accord de la part du
ministre de l'Éducation. Mais, de toute façon, en acceptant l'école hassidique,
ce qu'il a fait, le ministre, c'est qu'il a donné un modèle, il a ouvert un
modèle. Il y a un précédent. Comment il va faire pour résister maintenant à
toutes les pressions que font les écoles illégales pour devenir légales? Il a
créé le modèle. C'est ça qui est sérieux, là. C'est pour ça qu'on est revenu
là-dessus.
M. Caron (Régys)
: En
laissant l'enseignement à des parents qui ont de fortes croyances religieuses,
est-ce que ce n'est pas ça, le risque?
Mme
Maltais
:
Mais, écoutez, le risque, c'est clair. Si, par exemple, les gens... Il y a des
gens là-dedans qui sont créationnistes — créationnistes, ça veut dire
qu'ils ne croient pas à l'évolution, à la théorie de l'évolution de
Darwin — ça veut dire que... Comment ils vont faire pour enseigner
ça? Il y a des gens là-dedans qui ne parlent à peu près pas français. Comment
ils vont faire pour enseigner les notions de base en français? C'est là le
problème, là. On est en train de créer un problème. Merci.
(Fin à 11 h 10)