To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports, M. Stéphane Bergeron, leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, et M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle pour la Métropole

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de Mme Martine Ouellet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, de stratégie maritime et d'électrification des transports, M. Stéphane Bergeron, leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle, et M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle pour la Métropole

Version finale

Thursday, November 13, 2014, 11 h 39

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante minutes)

Mme Ouellet : Donc, bonjour. Une bonne nouvelle aujourd'hui. Donc, je félicite le ministre Poëti des Transports du Québec de corriger son erreur et celle de son premier ministre, M. Couillard, en appuyant notre motion pour le maintien du nom de Champlain pour le pont de remplacement. Encore la semaine passée, M. Poëti nous annonçait une consultation pour un changement de nom, et cela malgré le rappel de l'histoire du président français, M. Hollande. Nous comprenons donc aujourd'hui que, cette semaine, M. Poëti est revenu à la raison et qu'il met de côté son projet de consultation.

Avec la motion du Parti québécois, nous faisons un grand pas aujourd'hui, dans le dossier du pont Champlain, pour notre histoire et notre mémoire. Samuel de Champlain est considéré comme le père de la Nouvelle-France, un grand explorateur qui a exploré, en 1603, le fleuve Saint-Laurent.

Maintenant, nous demandons à M. Poëti de défendre avec vigueur — pas d'attendre d'être convoqué par M. Lebel — donc, de défendre avec vigueur la position unanime de l'Assemblée nationale du Québec pour le maintien du nom de Champlain pour le pont de remplacement auprès du gouvernement canadien, mais plus particulièrement auprès de M. Lebel, le ministre québécois. Nous demandons aussi à M. Poëti d'arrêter d'être attentiste et de se mettre en mode proactif pour exiger le retrait du péage pour le pont de remplacement. Merci.

Journaliste : ...

M. Lisée : On va tous parler. Ça, c'est la mauvaise nouvelle. C'est la mauvaise nouvelle, on va tous parler.

Bon, écoutez, donc, l'Assemblée nationale a voté d'une seule voix aujourd'hui. C'était important parce qu'au cours des dernières semaines on a assisté à un genre de bande dessinée de Denis Lebel et de Robert Poëti, les Dupond et Dupont  du pont Champlain. Je dirais même, je dirais plus qu'ils se sont fait la course dans la controverse et le ridicule, à savoir : Est-ce que ce serait Maurice Richard? Est-ce que ce serait un autre pont? Est-ce que ce serait une consultation? Qui ferait la consultation? M. Poëti disait : Bien, il faut une consultation, mais c'est fédéral. Il ne savait pas que, pour M. Lebel, ce n'est même pas terminé. M. Lebel continue à dire qu'il cherche un nom pour ce qu'il appelle le nouveau pont.

Alors, au-delà du ridicule de la situation, il faut voir la stratégie derrière ça. Le gouvernement fédéral veut nous faire croire qu'il y a un nouveau pont sur le Saint-Laurent, c'est le nom qu'il lui donne, parce que, lorsqu'il y a un nouveau pont, on peut mettre un péage. Et donc ça a été une erreur politique importante pour le gouvernement québécois du Parti libéral d'embarquer là-dedans en ne disant pas, dès le premier jour : C'est un pont existant qui a déjà un nom — d'ailleurs, c'est un nom qui est très proche de notre histoire — et il n'est pas question de faire autre chose.

Donc, aujourd'hui, je suppose que le premier ministre Couillard a rabroué son ministre — il prend toujours le temps, dans une journée, qu'il soit en Chine ou au Québec, pour rabrouer un ministre, et c'est une très bonne habitude parce qu'il a beaucoup de rabrouage à faire — mais maintenant, donc, il a donné l'indication qu'on pouvait voter sur cette motion. Ça ne détruit pas le dommage causé pendant les deux semaines de controverse où le gouvernement québécois ne s'est pas tenu debout, mais au moins ça fait avancer le dossier.

Et maintenant, comme le dit ma collègue Martine, on veut que non seulement M. Poëti, mais aussi M. Couillard avisent le gouvernement fédéral et le premier ministre fédéral, qui est le seul décideur à Ottawa. Et c'est lui qui avait eu l'idée — on le pense bien, on le dit bien — de nommer des ponts en l'honneur de joueurs de hockey parce que c'est sa grande passion. Et c'est très bien qu'il s'intéresse au hockey, mais on aimerait qu'il s'intéresse aussi à l'histoire. Alors, je pense que, là,la balle est dans le camp de M. Poëti et de M. Couillard pour montrer un peu d'épine dorsale historique face au Canada et de demander que, rapidement, le gouvernement canadien confirme que ce pont existant gardera son nom existant.

M. Bergeron : Alors, c'est lequel avec un d, lequel avec un t?

M. Lisée : Je lance le concours.

M. Bergeron :Enfin, mille milliards de mille sabords, je pense que ce qu'il faut... ce dont il faut se désoler par rapport à ce qu'on a vu au cours des derniers jours, des dernières semaines, c'est qu'il semble qu'il nous faille toujours pousser le gouvernement dans ses derniers retranchements pour qu'il daigne défendre les intérêts du Québec face au gouvernement fédéral. On a un gouvernement qui capitule ses responsabilités en les renvoyant béatement au gouvernement fédéral. On l'a vu dans le dossier du transport du pétrole lourd, on l'a vu, hier encore, en Chambre, lorsque, dans le dossier du pont, M. Poëti a dit que ça relevait du fédéral. À quelque part, M. Poëti a essayé de nous faire la démonstration hier qu'il était fédéraliste. Je pense que la seule démonstration qu'il a réussi à faire, c'est qu'il est obséquieux.

M. Lisée : Qu'est-ce que ça veut dire?

M. Bergeron : Obséquieux, une traduction libre pour M. Poëti : lavette, carpette. Je ne crois pas qu'aucun gouvernement libéral, que ce soit sous Jean Lesage, sous Robert Bourassa, Daniel Johnson, même Jean Charest, se soit montré aussi aplaventriste à l'égard du gouvernement fédéral, et je pense que c'est extrêmement dommageable pour les intérêts du Québec.

Alors, comme le disait mon collègue, je pense qu'on s'attend à ce que ce gouvernement démontre un peu d'épine dorsale et qu'il défende… qu'il se tienne debout pour défendre les intérêts des Québécoises et Québécois. Il est extrêmement malheureux qu'il nous ait fallu deux semaines de controverse pour qu'on comprenne enfin que le nom de Samuel de Champlain est indissociable non seulement de l'histoire du Québec, mais de l'histoire du Canada et qu'il ne serait être question d'aucune façon que nous remplacions le nom de Champlain pour ce pont de remplacement.

M. Ouellet (Martin) : Avez-vous été surpris du virage apparent du Parti libéral dans ce dossier-là? Parce que, justement, compte tenu des propos tenus hier par M. Poëti, on aurait pu s'attendre à ce que la motion ne soit pas débattue. Bien, elle n'a pas été… elle a été acceptée sans débat, mais…

Mme Ouellet : Écoutez, déjà, hier, on voyait qu'il n'a pas rappelé sa consultation.Il n'a pas dit qu'il ne la ferait pas, mais il ne l'a pas rappelée.      Donc, on ne savait pas exactement à quoi s'attendre ce matin. C'est une belle surprise, effectivement.

M. Lisée : C'est sûr qu'en politique le ridicule ne tue pas, mais il peut, disons, blesser profondément, et probablement qu'ils se sont rendu compte qu'ils étaient blessés profondément.

M. Bergeron : Parce que la question est de savoir : Qu'est-ce qui, aujourd'hui, justifie le fait qu'ils aient donné leur appui à cette motion et que, la semaine dernière, ils aient refusé leur consentement à une motion qui non seulement demandait le maintien du nom de Samuel de Champlain, mais qui réitérait l'importance pour notre histoire de ce personnage central? Alors, qu'est-ce qui a changé? Encore une fois, c'est probablement au gouvernement libéral d'expliquer ses contradictions.

Mme Ouellet : Et on sent… juste en complément, et on sentait quand même, à l'intérieur du Conseil des ministres, différents points de vue. Donc, on a le leader du gouvernement qui avait exprimé son opinion, que c'était le même lien, et donc ça devait être le même nom. Donc, on voyait qu'il y avait des points de vue différents, et donc peut-être que le Conseil des ministres a réussi à ramener M. Poëti à la raison.

M. Lessard (Denis) : Quelle serait votre position si le fédéral nommait un autre endroit, un autre ouvrage fédéral au nom de Champlain pour rebaptiser à son gré le pont…

Mme Ouellet : C'est ce pont-là. C'est un pont de remplacement, ce n'est pas un nouveau pont. Et ce choix-là a été fait lors de la construction du pont Champlain pour toutes sortes de raisons documentées, et nous avons ce pont Champlain là, et c'est en droite ligne avec Jacques Cartier, les explorateurs.Et nous voulons garder le nom de Champlain pour le pont de remplacement, pour le pont Champlain, et je pense que c'est tout à fait normal, c'est notre histoire, c'est notre mémoire…

M. Lessard (Denis) : Mais Champlain pourrait être… sa mémoire pourrait être soulignée ailleurs…

Mme Ouellet : Bien, sa mémoire est…

M. Lessard (Denis) : …un autre équipement…

M. Bergeron : Elle pourrait aussi être soulignée ailleurs...

Mme Ouellet : Elle est déjà soulignée ailleurs.

M. Bergeron : ...mais il est hors de question de changer le nom de ce pont.

M. Lisée : Mais on accepterait cependant que, si le gouvernement fédéral veut renommer l'aéroport Trudeau l'aéroport Maurice-Richard, on serait d'accord.

M. Lessard (Denis) : …contentiez de Victoria il y a deux semaines…

Journaliste : Vous voulez l'aéroport...

M. Lisée : Bien là, franchement, l'aéroport, ce serait même mieux, oui.

M. Lacroix (Louis) :Mais est-ce que vous pensez que le fédéral le fait volontairement, de retirer le nom de Champlain, parce qu'on ne veut pas de cette marque identitaire des Québécois?

Mme Ouellet : Bien, ce que nous, on a... Il y a une tactique qui était utilisée par le gouvernement fédéral dans leur vision de dire : On va changer le nom pour dire que c'est un nouveau pont, et à ce moment-là imposer le péage aux citoyens de la Rive-Sud et de Montréal, alors qu'on sait ce que ça impliquerait comme impacts économiques néfastes, le péage. Les différentes études l'ont démontré, malgré que M. Poëti ne veuille pas lire les études — c'est assez incroyable quand même — mais très clairement, nous, on n'embarquera pas dans cette tactique-là et on veut garder le nom et pas de péage.

M. Ouellet (Martin) : Oui, bien, c'est ça. Mais seriez-vous prêt à troquer le nom pour le péage?

M. Lisée : Non.

Mme Ouellet : On n'est pas dans... Je ne pourrais même pas croire que ça commencerait... il pourrait y avoir ce genre… puis j'appellerais ça ce genre…

M. Bergeron : De braderie.

Mme Ouellet : …de chantage là.Ça serait totalement inacceptable.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais ma question, plus précisément… Là, vous liez ça au péage, là. Vous dites : Nouveau pont, on change de nom, on démontre où, bon, on peut installer un péage sur le nouveau pont, mais vous ne voyez rien d'identitaire là-dedans, là? À votre avis, il y a...

M. Lisée : Un manque de respect, un manque de connaissance. C'est clair que... Un manque de respect pour la nation québécoise et son histoire, mais c'était une volonté purement populiste et de tactique, comme le dit Martine, pour essayer d'avoir un péage. Au-delà de ça, je ne pense pas qu'ils ont le machiavélisme à ce niveau-là, c'est juste que, pour eux, ce n'est pas important, l'histoire du Québec.

M. Bergeron : Mais, pour répondre... pour ajouter à ce que viennent de dire mes collègues puis pour répondre à votre question, il est éminemment préoccupant qu'ils se soient dit : Champlain, Maurice Richard, c'est du pareil au même. On va donc enlever Champlain puis on va mettre Maurice Richard. On ne peut contester l'importance historique d'un personnage comme Maurice Richard, et je pense qu'il mérite d'être honoré, mais c'est totalement inadmissible qu'on décide de remplacer le nom de Champlain par celui de quiconque pour nommer ce pont de remplacement. C'est totalement inadmissible.

Mme Dufresne (Julie) : Sur la question du péage maintenant, que devrait-il faire pour ne plus être une lavette, comme vous l'avez vous-même dit, pour que la question du péage ne soit plus un enjeu?

Mme Ouellet : Bien, je pense qu'il doit défendre la position du Québec. Là, ce qu'il dit, c'est qu'il attend d'être convoqué pour voir s'il va parler avec le gouvernement fédéral. Il faut qu'il défende les positions. Il devrait lire les études puis, au lieu de dire : Je ne veux pas les lire, je n'ai pas besoin de les lire, il devrait se servir des études qui sont produites pour le péage pour défendre son point de vue, faire de la pression sur le gouvernement fédéral, et ça, c'est sa responsabilité.

M. Bergeron : Bien, plus que ça, même, c'est sûr qu'il va devoir défendre la position du Québec, mais je pense qu'à quelque part il va devoir mettre ses culottes, puis il va devoir dire au gouvernement fédéral : Si vous pensez que nous, on va faire la perception de ce péage pour vous, oubliez ça. Si vous pensez que nous, on va faire les aménagements au niveau routier pour vous permettre d'installer ce péage, oubliez ça. Il faut que le gouvernement du Québec s'affirme dans ce dossier-là pour empêcher le gouvernement fédéral d'aller de l'avant avec son projet de péage qui va être dommageable pour la grande région métropolitaine.

Mme Ouellet : Parce que vous savez que la perception est de compétence du Québec.

Mme Dufresne (Julie) :Oui, oui… la SAAQ.

M. Bergeron : Merci beaucoup.

Mme Ouellet : Merci.

(Fin à 11 h 52)