(Quinze heures huit minutes)
M.
Bédard
:
Donc, triste journée, effectivement, une journée sous le signe du mensonge, un
mensonge parce que le premier ministre n'avait jamais dit une telle chose en campagne
électorale. Je vous dirais même purement et simplement : c'est malhonnête,
ce qu'il annonce aujourd'hui, littéralement. Le mépris, parce qu'on l'a fait
sans consultation de personne. Jamais ces questions n'ont été discutées ni en
campagne électorale, ni dans les derniers mois avec les principaux concernés :
les parents, les familles, le réseau des services de garde. Je pense que c'est
un choix qui a été fait, le premier ministre l'a bien dit, de façon purement
idéologique. Alors, si c'est idéologique, pourquoi ne l'a-t-il pas défendu
pendant la campagne?
Donc, les grands perdants, ça va être qui?
Ça va être la classe moyenne, principalement. L'ensemble des familles du Québec
vont avoir un prix énorme à payer. Ça va avoir des conséquences même, je pense,
moi, au niveau de la croissance économique, les dépenses des ménages. Et tout
ça pour quoi? Le premier ministre dit : La situation économique est
difficile. Ce qu'il oublie de dire… la situation budgétaire, ce qu'il oublie de
dire, c'est que c'est sa plateforme qui ne tenait pas la route. Le premier
ministre a fait une plateforme, en campagne électorale, qui reposait sur deux
choses, souvenez-vous : l'effet libéral, qui était supposé créer plus de
richesse, plus d'emploi, plus de revenus pour l'État; puis, la deuxième, il
devait dépenser 15 milliards additionnels dans les infrastructures. Or, ce
choix… ces deux effets n'existent pas. Donc, le premier ministre se retrouve
avec un grand trou dans ses prévisions budgétaires, et là, aujourd'hui, il
décide de faire payer aux familles son… littéralement, là, l'incompétence
qu'ils ont eu à faire des prévisions aussi loufoques en campagne électorale.
Donc, un grand recul pour la classe
moyenne, un grand recul surtout pour les familles du Québec. On est tous fiers
de ce réseau des services de garde, puis aujourd'hui, ce que le premier
ministre a décidé, c'est un grand recul pour les familles, pour la
social-démocratie, pour ceux qui croient que le Québec doit être fou de ses
enfants puis que, dans les faits, on n'a pas les moyens de se priver de
soutenir la petite enfance. Merci. Mathieu…
Et en terminant, c'est vrai, face au choix
du gouvernement, on a décidé… la semaine prochaine, il y a une motion de
censure qui sera débattue, où on va demander à la Chambre de retirer la
confiance de la Chambre auprès du gouvernement. Moi, j'ai rarement vu un
mensonge aussi éhonté, un acte que je qualifierais, encore là, de malhonnête.
Donc, on va demander aux parlementaires de se prononcer : Est-ce que le
gouvernement doit garder la confiance? Je sais qu'ils ont eu, pour la
réalisation de cette attaque contre les familles, l'appui de la CAQ, et
j'invite tous les parlementaires à envoyer un message clair au gouvernement :
c'est qu'on ne peut pas mentir de façon aussi éhontée à la population du
Québec.
M. Traversy
: Nos pires
craintes se sont avérées confirmées aujourd'hui avec l'annonce de la ministre
Charbonneau et du premier ministre, M. Couillard, avec les derniers événements
que nous avons connus au cours des dernières semaines, où des parents se sont
mobilisés, des gens de la société civile, des partenaires du milieu qui ont
tenté de faire entendre raison à la ministre de la Famille concernant
l'universalité du réseau, concernant aussi l'accessibilité à celui-ci.
Visiblement, la ministre n'a pas entendu.
Vous avez entendu M. Bédard, qui a raison
de dire qu'aujourd'hui la confiance de nombreux Québécois et Québécoises est
ébranlée par rapport au gouvernement actuel. Comment pouvons-nous croire encore
un gouvernement qui dit complètement le contraire en campagne électorale et qui
fait l'inverse une fois rendu au pouvoir? Comment peut-on croire vraiment que
le Parti libéral est un parti qui se dit de justice sociale ou de solidarité? C'est
ce qu'on a entendu de M. Couillard tout à l'heure. Qui va encore croire M.
Couillard ou Mme Charbonneau qui dit défendre les familles du Québec, qui dit
défendre les partenaires du réseau?
Les sons de cloche que nous avons, là, au
niveau de l'opposition officielle, c'est que le gouvernement, présentement,
n'écoute personne. Il n'écoute ni la population, il n'écoute ni les partenaires
du milieu. Je suis en contact avec ces gens, c'est le signal radio total. Nous
avons donc un gouvernement qui est en mission commandée pour aller chercher de
l'argent dans les poches de la classe moyenne plutôt que défendre les principes
qui ont mené à la création de ce réseau qui fait l'envie de l'ensemble des
provinces canadiennes et de d'autres pays à travers le monde.
J'encourage donc les citoyens à faire
entendre leur voix, à manifester leur mécontentement par rapport à cette
décision. Il y aura une motion de censure jeudi prochain pour affirmer notre
solidarité envers les gens du milieu qui ont clairement fait entendre leur voix
par rapport à l'avenir de ce réseau qui nous est cher. Et, pour la suite des
choses, vous pouvez compter sur le Parti québécois pour être fidèle au poste
afin de défendre ce qui a fait en sorte de nous amener avec un réseau aussi
productif et aussi admiré dans l'actualité, dans le Québec d'aujourd'hui.
Merci.
(Fin à 15 h 13)