(Neuf heures quarante-huit minutes)
Mme Lavallée : Bonjour tout le
monde. Ce matin, je réfléchissais à comment je commencerais cette intervention
devant les médias et je me suis rappelé du
débat des chefs à la dernière élection… campagne
électorale. M. Legault avait, lors de
cette intervention, lors de ce débat, mentionné que, si la population mettait
au pouvoir un des deux vieux partis, donc tant le Parti libéral que le Parti
québécois, il prédisait à la population un sérieux mal de tête. De toute évidence,
c'est ce qui nous… c'est ce qui se passe
depuis le 7 avril dernier.
Le Parti libéral a renié un engagement
électoral qui se retrouve ici. Il avait promis qu'il ne toucherait pas au tarif des garderies, il a annulé… il
promettait d'annuler l'augmentation prévue par le Parti québécois. Le ministre
des Finances, hier… Je veux juste quand même
dire qu'hier, le premier ministre nous a ressorti sa fameuse cassette nous
disant qu'il ne connaissait pas l'état des finances publiques et c'est pour ça
qu'il augmentait le tarif des garderies. Pourtant, au mois de juin l'année…
cette année, le ministre Leitão a prévu, dans son budget, qu'il annulait l'augmentation
de 2 $ prévue par le Parti québécois.
C'est ici. Il connaissait la situation des finances publiques.
De plus, dans ce même budget, le ministre Leitão
a écrit, a mentionné : «Les contribuables québécois sont maintenant parmi
les plus imposés en Amérique du Nord, et cette imposition a atteint ses
limites. [...]J'annonce donc qu'en 2014‑2015
plus de 90 % des efforts nécessaires pour redresser les finances publiques
seront effectués du côté des dépenses publiques.» Pas dans les poches des
familles. Ce matin, c'est ça qu'on apprend, c'est encore dans les poches des
familles. On ne fait pas le travail. On augmente les
taxes scolaires, on maintient la taxe santé, il y a des taxes
municipales qui vont augmenter. Ça s'en vient. Et on continue à piger dans la
poche des familles sans avoir fait, au préalable, le travail à faire, un
travail rigoureux auquel le gouvernement se devait de faire. Donc, je trouve
que c'est une insulte à l'intelligence de la population.
La ministre,
hier, a annoncé qu'elle voulait faire adopter
la loi sur les tarifs avant les fêtes. Je ne sais pas par quel mécanisme, parce qu'il nous reste deux semaines avant la
session. Il faut rencontrer quand même des gens, des rencontres préalables. Et ensuite on aura la loi sur
l'optimisation des services de garde. Tout est à l'envers. Il faut… Il aurait
fallu penser travailler sur le premier, la loi
sur l'optimisation des services de garde, parce qu'il y a un travail à faire à
ce niveau-là. Par la suite, on aurait eu une réflexion à savoir est-ce qu'on
augmente les tarifs de garderie ou non. Mais ce n'est pas comme ça que le gouvernement
a décidé de faire les choses.
Donc, je suis déçue. Je suis déçue ce
matin, déçue pour la population, déçue pour ceux à qui on demande toujours un
effort alors que le gouvernement, l'effort, ils ne le font pas. Merci.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Allez-vous appuyer la motion de censure à l'endroit du gouvernement libéral la
semaine prochaine?
Mme Lavallée : On va appuyer la censure, mais malheureusement on
n'a pas la majorité, donc qu'est-ce que ça va
donner?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
C'est rêver en couleur, penser que des députés libéraux pourraient également
l'appuyer, cette motion-là, oui?
Mme Lavallée : D'après vous?
Mme Dufresne (Julie)
:
Quel autre recours vous avez pour communiquer la
frustration, la colère ou… enfin, il y a plusieurs mots qui
s'appliquent, que votre parti exprime et que plusieurs familles expriment aujourd'hui?
Mme Lavallée : Bien, on
dénonce dans les médias. Vous avez un travail aussi de revenir à la charge
auprès de la ministre, auprès de ce gouvernement-là,
qui a fait des promesses. Moi, j'étais notaire dans mon bureau; puis, quand je suis arrivée en politique, déjà je
me questionnais sur l'état des finances publiques. C'est pour ça que je suis
arrivée en politique. J'avais un travail, je
n'ai pas fait ce choix-là par opportunisme. Comment se fait-il que le premier
ministre nous dit hier qu'il est surpris de l'état des finances publiques,
alors que, moi, dans mon bureau à Repentigny,
je me questionnais? Mais il a fait ces
promesses. La CAQ n'a jamais fait des promesses hors de notre capacité de
payer.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais vous avez promis, vous, de ne pas augmenter les
tarifs, les taxes, les impôts.
Mme Lavallée : On n'a pas fait
beaucoup de promesses, comparé aux deux autres
partis, hein? Si vous regardez notre programme puis le programme des deux
autres partis, ils y sont allés allègrement. Nous, on est allés de façon beaucoup
plus modérée.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Qu'est-ce que vous cherchez à apprendre aujourd'hui de la ministre?
Mme Lavallée : Ce que je
cherche à apprendre aujourd'hui, ce n'est même pas en rapport avec l'annonce
d'hier, parce que, de toute façon, ma réflexion était déjà là depuis le début
que je m'occupe de ce dossier-là. Je me rends compte que le bateau coule de
partout. Il y a une… Il faut se questionner sur la gouvernance, sur l'administration des fonds publics. Et moi, j'avais des questions à
lui poser à cet égard-là.
D'ailleurs,
dans le plan budgétaire, il y a des choses que je
voyais, et il y a… J'ai rencontré aussi des gens de garderies qui me faisaient part de certaines faiblesses.
Donc, je pense qu'il fallait faire ce travail de réflexion là, et, depuis plusieurs
semaines, c'est ce que je dis à la ministre, de rencontrer l'ensemble des
réseaux : les CPE, les réseaux de garderies en milieu familial, les
garderies privées subventionnées et les
garderies privées non subventionnées. Est-ce qu'on peut les rencontrer? Ils ont
peut-être quelque chose à nous dire avant de commencer par : on impose et
après on regarde. Parce que c'est ça que, la ministre, elle veut faire. Elle
veut nous faire adopter une loi sur le tarif puis après on va adopter… on va travailler sur une
loi sur l'optimisation du réseau des services de garde. C'est à l'envers, on
travaille tout croche actuellement. On commence à vérifier dans le réseau.
C'est d'ailleurs ce que la CAQ dit depuis le début, on a un ménage à faire à l'intérieur du réseau, après on va demander
des efforts aux contribuables, mais commençons par montrer l'exemple.
Actuellement, au-dessus de 1 milliard, tout croche au niveau de
l'informatique, ensuite les éoliennes,
ensuite, bon, bien, ce qu'on offre aux gens qui quittent, hein, on a des… Ça
n'arrête pas. Moi, honnêtement, depuis que je suis élue, je suis découragée, je
suis découragée de voir comment est-ce que, sans gêne,
on pige dans la cagnotte et ensuite on demande aux mêmes personnes de
toujours payer.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Allez-vous tout faire en sorte pour faire dérailler le processus législatif,
là, concernant le projet de loi qui vise à moduler les tarifs? Est-ce que vous
allez faire de l'obstruction, jouer à la chaise vide?
Mme Lavallée : Même si on joue
à ça, on va gagner du temps puis pour finir par quoi?
Ils sont majoritaires.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Pour les forcer à débattre du projet de loi sur
l'optimisation avant celui sur la modulation. C'est
votre souhait, je comprends?
Mme Lavallée : C'est le souhait, mais hier, de toute façon, ça a
été annoncé, elle veut le présenter avant les fêtes. Donc, on n'a comme pas le
choix. On est pris avec un gouvernement qui est majoritaire, actuellement, c'est le choix de la population.
J'espère que ceux qui ont voté pour ce parti-là sont
gênés ce matin et ils regrettent amèrement le choix qu'ils ont fait.
La Modératrice
: Plus
d'autres questions? Merci beaucoup.
(Fin à
9 h 56)