(Treize heures dix-huit minutes)
M. Picard
: Bon, bien,
bon après-midi à tous. Donc, notre formation politique n'avait pas encore réagi
sur le drame d'un enfant qui est décédé lors d'une poursuite policière, et j'ai
décidé... nous avons décidé d'intervenir ce midi suite à la déclaration de la ministre
indiquant que le DPCP va rencontrer la famille.
Sauf qu'il faut se rappeler que cette
réponse-là, on l'a eu mercredi, là. Ça fait 48 heures que la ministre a dit ça
en réponse à une question à l'Assemblée nationale, et ce n'est pas encore fait.
Je pense qu'on oublie, là, le drame que cette famille-là vit actuellement. Et
moi, je pense que, dans les procédures, lorsque le DPCP dit qu'il n'y aura pas
de suite à une enquête, il devrait rencontrer minimalement les familles pour
leur expliquer pourquoi, pour éviter ce genre de situation là, parce que... Et
aussi il faut bien comprendre que, dans la population, lorsque le DPCP prend
une décision de ne pas intervenir suite à des événements semblables à ceux-ci,
ça mine un peu... ça mine la crédibilité de notre système judiciaire. Lorsque
les gens disent : Ah! on sait bien... On entend toutes sortes de choses
lorsqu'on est sur le terrain avec les citoyens, disant : On sait bien, c'est
les policiers, puis ces choses-là.
Mais il faut se rappeler aussi que le
Bureau des enquêtes indépendantes… on a adopté un projet de loi en mai 2013, et
malheureusement il n'est pas encore opérationnel parce que les gouvernements
péquistes et libéraux n'ont pas encore adopté les règlements, les règlements
qui vont pouvoir permettre d'avoir des enquêtes indépendantes lors de
situations semblables. Et, dans ce cas-ci, avec qu'est-ce qu'on a lu ce matin,
encore, il faut... assurément, il ne faut pas que ce soit la police qui enquête
sur la police parce que c'est une opération de l'UPAC. Lorsque c'est une
opération de l'UPAC, on sait que c'est les hauts gradés qui autorisent
certaines choses, donc on ne peut pas du tout, du tout, dire que les policiers
vont faire une enquête à l'interne.
Nous, qu'est-ce que nous demandons, c'est
une enquête indépendante, indépendante, pour faire la lumière sur tout le
sujet, et dans... je dirais, à l'exemple de qu'est-ce qui a été fait pour
l'évasion à Orsainville. Me Bouchard a été nommé, il a fait enquête et il a
rendu un rapport. À savoir s'il doit être rendu public, je pense que ça, il
faut en discuter avec la famille, si jamais le gouvernement décide de créer une
enquête indépendante. Il faut discuter avec la famille, c'est la famille qui
vit ce drame-là avant tout, là.
Donc, je suis disponible pour vos
questions.
M. Pépin (Michel)
:
Est-ce que... mais, si on allait de l'avant avec votre proposition d'une
enquête indépendante pour, justement, restaurer ou éviter que la confiance du
public soit minée par ces informations-là… comme vous le dites, sur le terrain,
on entend beaucoup ça, les policiers, et tout, qui enquêtent sur les policiers.
Est-ce qu'il y n'aurait pas lieu, quand même, que ça soit rendu public pour
cette raison-là, pour que le public comprenne la nature de la décision prise
par le DPCP ou, en tout cas, que l'enquête révèle un peu plus ce qu'il en est,
concernant ça?
M. Picard
: Oui, mais je
pense qu'il faut bien comprendre le drame que cette famille vit, là, et il faut
demander... il faut que la famille autorise que ça soit public, là, cette situation-là.
Ils vivent des choses incroyables, ces gens-là, actuellement, là. Nous, on dit,
oui, on... beaucoup de gens compatissent, tout le monde compatit avec eux, mais
c'est eux qui le vivent vraiment, là. Et, minimalement, il faut leur demander.
S'ils disent : Non, on aimerait que... vivre ça privément, mais ils
veulent avoir des explications... Mais, je reviens, si le bureau des enquêtes
indépendantes était créé, on ne vivrait pas de situations semblables.
Et il ne faut surtout pas politiser ça, ce
dossier-là. On ne fait pas de politique sur le décès d'un jeune enfant, là, s'il
vous plaît, là. On doit rassurer la population, respecter la famille.
M. Pépin (Michel)
:
Mais, justement, étrangement, il y a un aspect politique à cette histoire-là,
mais... d'un autre côté, un autre aspect qu'on retrouve, justement, dans cet
article que vous avez évoqué tout à l'heure, publié ce matin. Ça, cet
aspect-là, le fait… l'enquête de l'UPAC, Agnès Maltais qui a fait une réaction aujourd'hui
sur ça, qui demande à M. Couillard de demander des comptes, finalement,
ou... Qu'est-ce que vous voyez, vous, là-dedans? Est-ce que ça vous interpelle
cet aspect-là de la question?
M. Picard
: C'est
malheureux, là. Je pense qu'on veut faire de la politique, là, qui n'est pas
très, très propre, quant à moi. Que ça soit une enquête de l'UPAC sur un
ex-dirigeant du Parti libéral ou que ça soit une enquête de l'UPAC sur un
citoyen qui n'a aucun lien avec les partis, là, pour moi, ça n'a pas... il n'y
a pas de lien là-dedans, là. Puis moi, je n'embarquerai pas là-dedans, là, de
faire de la politique pas très propre sur un sujet aussi sérieux.
M. Pépin (Michel)
:
Merci à vous.
M. Picard
: Merci.
(Fin à 13 h 23)