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Point de presse de Mme Stéphanie Vallée, ministre de la Justice

Version finale

Monday, November 24, 2014, 15 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-cinq minutes)

Mme Vallée : Alors, bon après-midi.Évidemment, nous sommes ici, cet après-midi, pour… dans le dossier concernant la collision mortelle qui impliquait un policier, au cours de laquelle un enfant de cinq ans a trouvé la mort et dossier pour lequel, à la lumière du rapport d'enquête indépendante, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a décidé de ne pas porter d'accusations.

Je tiens à réaffirmer devant vous aujourd'hui qu'en aucun temps je n'ai été impliquée dans le processus d'évaluation du dossier. De plus, en aucun temps, je n'ai été informée du contenu du dossier d'enquête indépendante, incluant sa trame factuelle, ni de l'enquête qui a été menée par le policier impliqué, et tout ça afin de préserver l'indépendance du DPCP et de ses procureurs.

Cependant, comme ministre, comme citoyenne, comme mère de famille, je suis très sensible à la situation qui est vécue par les victimes. Je suis donc intervenue de façon responsable au cours des derniers jours, dans les limites des pouvoirs qui me sont conférés, sans substituer mon opinion à celle du DPCP et sans l'influencer.

Ainsi, la semaine dernière, je me suis assurée qu'un procureur rencontre la famille de la victime pour leur expliquer de… la décision de ne pas entreprendre de poursuites criminelles et pour répondre à leurs questions, comme ils étaient en droit de s'y attendre. De plus, je me suis assurée que le processus de prise de décision ne reposait pas sur une seule personne pour garantir la rigueur du processus et que toutes les personnes qui y participaient aient toute la compétence et toute l'expérience nécessaires. J'ai également tenu à m'assurer que les procureurs qui ont participé à la prise de décision étaient à l'abri de toute influence externe, policière ou politique. Enfin, j'ai demandé au DPCP, par la voix de l'un de ses porte-parole, d'expliquer, vendredi dernier en point de presse, les motifs pour lesquels il a décidé de ne pas entreprendre les poursuites. Je dois souligner que cet exercice n'a jamais été réalisé auparavant au Québec.

À la lumière des explications fournies, la décision prise par le DPCP repose sur son appréciation des éléments du dossier d'enquête et de sa capacité de prouver tous les éléments constitutifs de l'infraction. Rappelons que, selon les propos du DPCP, l'analyse des procureurs est objective et critique, et que le procureur doit être moralement convaincu qu'une infraction a été commise, que le prévenu l'a commise et être raisonnablement convaincu de pouvoir établir la culpabilité du prévenu.

Toutefois, à la lumière des faits nouveaux et des déclarations des témoins des derniers jours, la Directrice des poursuites criminelles et pénales m'a informée ce matin de son intention de demander un complément d'enquête. Considérant que la preuve devra être évaluée de nouveau et afin de préserver la crédibilité et l'indépendance du DPCP, j'ai demandé à la directrice de confier à des procureurs indépendants l'évaluation du dossier.

Nous tenons à préserver la confiance du public en cette importante institution, et c'est pourquoi nous en sommes venus à la conclusion, d'un commun accord, qu'il serait opportun de soumettre le dossier à des procureurs indépendants, un groupe composé notamment d'un juge à la retraite. Ce comité de procureurs révisera donc la preuve au dossier et formulera ses recommandations quant à la prise de poursuites criminelles à la directrice. Et, dans un souci de transparence, ces recommandations seront rendues publiques.

Je tiens à réitérer toute ma confiance en l'institution indépendante qu'est le DPCP ainsi que ses quelque 500 procureurs, qui effectuent un travail colossal en conservant toujours les victimes au coeur de leurs préoccupations.

En terminant, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a été créé en 2007 afin qu'il agisse de façon indépendante dans l'évaluation des poursuites criminelles et pénales. L'expérience des dernières années a démontré qu'on réclame fréquemment de la Procureur général qu'elle intervienne dans les dossiers du Directeur des poursuites criminelles et pénales. Il m'apparaît aujourd'hui nécessaire d'identifier un processus décisionnel qui permettra d'assurer le maintien et la confiance du public dans les décisions du DPCP tout en préservant son indépendance. C'est pourquoi j'ai demandé à l'équipe du ministère de la Justice de me suggérer des modifications législatives afin de préciser dans quelles circonstances le Procureur général doit intervenir.

Vous comprendrez qu'il est de ma responsabilité de respecter l'indépendance institutionnelle du DPCP, mais en parallèle de cette responsabilité existe celle d'assurer le maintien de la confiance de la population envers notre système judiciaire. C'est donc dans le souci de maintenir cet équilibre que je suis intervenue aujourd'hui.

Pour la suite, compte tenu des travaux en cours, vous comprendrez que je ne commenterai pas davantage le dossier. Je vous prie de vous référer à la présente déclaration et au communiqué qui vous a été remis. Je vous rappelle également que les recommandations des procureurs externes seront rendues publiques. Je vous remercie de votre attention.

(Fin à 15 h 40)

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