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Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, de formation professionnelle, d'alphabétisation et de jeunesse

Version finale

Tuesday, November 25, 2014, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures)

M. Turcotte : Nous avons appris que les carrefours jeunesse-emploi du Québec ont reçu par lettre, à travers le Québec, un ultimatum pour s'engager, d'ici le 3 décembre, s'engager à signer une entente de service. On peut vraiment dire que le ministre et le gouvernement met le fusil sur la tempe des carrefours jeunesse-emploi.

Vous comprendrez que, dans des organisations comme… où c'est des bénévoles, de leur dire hier : Vous avez jusqu'au 3 décembre pour vous engager dans une entente de service, sans savoir qu'est-ce qu'il y aura dans l'entente de service et vers où on s'en va, vous comprendrez que ça pose beaucoup de questions et que les bénévoles sur le terrain, bon, se questionnent. D'ailleurs, lors du dernier débat de fin de séance que j'ai eu avec le ministre, le ministre nous avait dit : Si votre organisation ne nous transmet pas son intention de poursuivre son partenariat avec le ministère, nous serons dans l'obligation de faire appel à d'autres ressources externes. Ça, c'est dans la lettre, mais le ministre avait utilisé pratiquement les mêmes mots avant. Donc, on peut voir que le ministre avait déjà commencé à faire du chantage, et la lettre, au fond, est le résultat de cette affirmation.

On sait aussi que le gouvernement est habitué dans ce genre de technique là. Lors du débat sur le pacte fiscal, les municipalités ont été confrontées à la réalité après que la négo a été faite. Dans la lettre, on mentionne le taux de chômage. C'est important de rappeler qu'en 1997, lorsque la… lors de la création des carrefours jeunesse-emploi, le taux de chômage était de 14,3 %. Il est actuellement à 14,1 %. Il y a 82 000 emplois à temps plein qui ont été perdus depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux.

Donc, tous les outils sont nécessaires pour aider les gens à se trouver un emploi, notamment les jeunes. On voit qu'il y a un recul, cependant, du gouvernement dans la lettre, où les jeunes qui n'ont pas de chèque… donc, initialement, ce n'était que les jeunes à l'aide sociale et à l'assurance-emploi qui auraient pu avoir des services de leur carrefour jeunesse-emploi. On voit qu'il y a un recul de la part du gouvernement, où il permet une certaine ouverture, mais, encore là, on n'a pas de garantie. On ne sait pas si ça sera vraiment tous les jeunes qui seront inclus. On ne sait toujours pas si les 16, 17 ans seront inclus dans l'aide que les carrefours jeunesse-emploi offrent déjà.

On sait aussi, en même temps, que les centres locaux d'emploi ferment. Il y a beaucoup de fermetures, de centres locaux d'emploi au Québec qui ferment. Donc, on ne sait toujours si les jeunes vont pouvoir passer directement par leurs carrefours jeunesse-emploi ou devront augmenter la bureaucratie et passer par leurs centres locaux d'emploi pour recevoir un indice d'employabilité, recevoir un CP12. Donc, au fond, les jeunes seraient considérés ayant un chiffre et un code, et, à un moment donné, là, quand la liste d'attente sera épuisée, pourront aller à leurs carrefours jeunesse-emploi. Donc, c'est de l'augmentation de bureaucratie. On ne sait toujours pas comment ça va fonctionner et si le ministre va permettre aux jeunes de passer directement à leurs carrefours jeunesse-emploi.

Ça aurait été tellement plus simple de dire aux carrefours jeunesse-emploi : Vous faites un bon travail, on veut que vous continuiez ce travail-là que vous faites, mais avoir une attention plus particulière pour les jeunes à l'aide sociale et à l'assurance-emploi. On aurait évité tout ce débat, toute cette perte de temps, d'énergie. Il y a des gens qui se sont mobilisés partout au Québec, mais il y a surtout aussi des gens qui ont eu peur, des gens qui sont inquiets en ce moment, des jeunes qui ont des services par leur carrefour jeunesse-emploi puis qui sont inquiets, des gens qui travaillent, dans des carrefours jeunesse-emploi, qui sont inquiets.

On aurait pu tout économiser ça si le gouvernement, si le ministre avait pris la peine de s'asseoir, de rencontrer son propre carrefour jeunesse-emploi que, je rappelle, qui est dans le même immeuble que son bureau de circonscription et de voir comment ça se passe sur le terrain, puis peut-être qu'à ce moment-là il aurait vraiment pu saisir toute la force, l'originalité, la couleur, la saveur des carrefours jeunesse-emploi; ce qui a même fait dire à l'ancien premier ministre Jean Charest qu'il était fan numéro un des carrefours jeunesse-emploi. Donc, il aurait peut-être pu utiliser cette force des carrefours jeunesse-emploi là pour atteindre son objectif dans l'harmonie et dans l'enthousiasme plutôt que de le faire un peu avec le fusil sur la tempe, comme on voit actuellement.

On n'a toujours pas d'assurance sur le plan du financement dans les régions. On sait que la plupart de l'enveloppe des carrefours jeunesse-emploi vient du fédéral, mais on ne sait toujours pas comment il sera régionalisé, ce financement-là. Donc, est-ce qu'il y a des carrefours jeunesse-emploi, dans certaines régions du Québec, qui seront obligés de fermer? On ne le sait toujours pas. C'est vraiment un débat de structures que le gouvernement a fait depuis le début, sans vraiment avoir en tête les services qui sont offerts aux jeunes, et la qualité de ce service-là qui doit être offert aux jeunes, et la particularité de ce service-là que les carrefours jeunesse-emploi offrent.

Donc, nous, ce qu'on dit, c'est qu'il ne faut mettre aucun jeune de côté, peu importe son âge, peu importe la grosseur de son portefeuille, peu importe quelle région il habite. Donc, le meilleur outil pour s'assurer que nos jeunes retournent sur les bancs d'école pour avoir une formation qualifiante ou pour avoir un emploi de qualité, c'est les carrefours jeunesse-emploi. Et, pour toutes ces raisons, bien, on va continuer à se battre pour qu'aucun jeune ne soit mis de côté au Québec.

M. Hicks (Ryan) : Est-ce qu'il y a une marge de manoeuvre pour les CJE, en ce moment, par rapport à cette entente et ce que le gouvernement veut qu'ils fassent?

M. Turcotte : Bien, à l'heure actuelle, il y a déjà des carrefours jeunesse-emploi qui ont des ententes de service spécifiques sur certaines clientèles avec Emploi-Québec. Là, ce qu'on leur dit, c'est : Maintenant, ça va être juste comme ça. Mais, comme les carrefours jeunesse-emploi n'auront plus de financement de base, de financement à la mission, ils ne pourront plus faire des projets structurants comme ils le faisaient, qui attiraient des jeunes aux carrefours jeunesse-emploi pour ce programme-là, par exemple, pour la culture ou pour, mettons, les travaux, là, pour enlever les graffitis sur les murs, des choses comme ça. Ça mobilisait des jeunes, ça attirait des jeunes, et, un coup rentrés dans l'organisme, on leur disait : Bon, peut-être que tu pourrais avoir une meilleure formation. As-tu pensé à tel métier? Et ça permettait de leur trouver un emploi, puis le taux de réussite était excellent.

Là, en n'ayant plus ce financement à la mission, bien, il y a beaucoup moins de marge de manoeuvre pour les carrefours jeunesse-emploi. Et, en ce moment, on sait déjà que les ententes de service qui sont signées entre les carrefours jeunesse-emploi et Emploi-Québec, Emploi-Québec a de la difficulté à fournir le nombre de jeunes qui est dans l'entente. Donc, si les carrefours jeunesse-emploi ne peuvent pas, par eux-mêmes, recruter des jeunes, à l'heure actuelle, ne pourraient pas respecter leurs propres ententes.

Donc, la crainte que nous avons, c'est ça. C'est : si les jeunes ne peuvent pas passer directement par leur carrefour jeunesse-emploi, bien, est-ce qu'ils vont pouvoir être aidés par la suite?

M. Hicks (Ryan) : Qu'est-ce que les CJE vont faire? Parce que vous avez dit qu'ils ont un ultimatum jusqu'au 3 décembre. Qu'est-ce qu'ils vont faire, dès maintenant, jusque-là?

M. Turcotte : Bien là, ça, c'est à eux qu'il faudrait poser la question. Moi, ce que j'ai comme information, c'est qu'il y a beaucoup de carrefours jeunesse-emploi... Premièrement, les gens ont eu la lettre hier, le 24 novembre, et là on leur dit : Il faut que vous mobilisiez votre conseil d'administration pour nous envoyer, par écrit, un engagement de principe de votre conseil d'administration. Un engagement de principe, on ne sait pas c'est quoi dans... On s'entend qu'il y a beaucoup de questions qui se posent.

Donc, moi, je reste en contact avec des carrefours jeunesse-emploi partout au Québec, mais, à l'heure actuelle, je sens beaucoup de l'inquiétude puis des carrefours qui se disent : Bon, bien, qu'est-ce qu'on fait? Puis là c'est sûr qu'ils vont se réunir entre eux puis trouver une stratégie, là.

M. Hicks (Ryan) : Pourquoi pensez-vous qu'il y a cette déconnexion, quand le ministre et le ministère pensent quelque chose, et puis, les carrefours jeunesse-emploi, ils ont une perspective complètement différente? Pourquoi est-ce qu'il y a cette déconnexion?

M. Turcotte : Bien, moi, j'ai mon explication. Moi, je pense que le gouvernement actuel, c'est un gouvernement qui est très idéologiquement campé, et ce n'est que de l'idéologie. Je regrette, mais on le voit, là, tout ce qui vient des régions, tout ce qui fonctionne en région, le gouvernement libéral veut le saccager. On parle des carrefours jeunesse-emploi, on parle des centres de la petite enfance, on parle des centres locaux de développement, on parle de santé et services sociaux. Tout ce qui vient des régions, c'est comme si ce n'est pas bon pour le gouvernement. Il faut tout centraliser à Québec, là, puis que ça soit les ministres qui décident de tout.

Puis dans la lettre, là, c'est clairement indiqué, là, que les carrefours jeunesse-emploi doivent être considérés comme toute autre organisation, là, dans l'employabilité. Mais c'est ce qui fait sa force des carrefours jeunesse-emploi, même le premier ministre Jean Charest l'a reconnu, c'est ce qui est… La force des carrefours jeunesse-emploi, c'est leur originalité, leur couleur, leur saveur, leurs particularités, leurs possibilités d'avoir une certaine autonomie puis de pouvoir faire des projets.

Parce que ce n'est pas vrai que les jeunes peuvent se sentir mobilisés quand on leur dit : Bon, bien là, là, vous cadrez dans tel programme, puis là il faut que vous rentriez comme ça, puis c'est ça, les critères. Les jeunes sont tous différents puis ils sont à un âge où ils ont besoin de se sentir différents. C'est ce qu'était le succès des carrefours jeunesse-emploi et, selon nous, c'est ce qui doit continuer à être fait, puis on va continuer à poser des questions, puis on ne lâchera pas le combat parce que tous les jeunes doivent être aidés. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 10)

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